La Haute-Savoie est toujours le territoire le plus touché par l’épidémie de Covid-19 en Auvergne-Rhone-Alpes. Malgré le recul de l’épidémie, les indicateurs restent à des niveaux encore élevés et le nombre de patients hospitalisés a stagné sur une semaine.
Dans la région, le département le plus touche par la »deuxième vague » de l’épidémie de Covid-19 est la Haute-Savoie. Le pic visiblement derrière nous, la décrue ne change sa situation de territoire où l’épidémie circule le plus. Même si la Haute-Savoie n’est plus le département, pour quelques unités, où l’épidémie circule le plus. Avec un taux d’incidence hebdomadaire de plus de 207 cas pour 100 000 habitants sur une semaine, le chiffre au 1er décembre 2020 est quatre fois supérieur au taux d’alerte (50).
Haute-Savoie : une dynamique moins forte de l’épidémie de Covid-19, des hospitalisations qui stagnent
Toutefois, l’indicateur a continué sa baisse soutenue lors de la dernière semaine de novembre (24 novembre-1er décembre), de l’ordre de -35%. Une évolution plutôt positive alors que la décrue s’est largement ralentie dans d’autres départements d’Auvergne-Rhône-Alpes dans le même temps.
Autre point positif, le taux de positivité poursuit sa baisse dans le département. Avec -7 points au 1er décembre sur une semaine, c’est une des plus fortes baisses dans la région. Il reste toutefois encore très élevé dans les catégories d’âge les plus à risque. Il est même en hausse chez les 60-69 ans.
La baisse du taux d’incidence et de positivité suit également une évolution toujours à la baisse du dépistage. Entre le 25 novembre et le 1er décembre, 8470 tests ont été effectués en Haute-Savoie, soit environ 3000 de moins que la semaine précédente.
Concernant les hospitalisations, leur nombre stagne depuis le début du mois de décembre. Le 8 décembre, 460 personnes étaient hospitalisées dans le département, dont 53 en réanimation. Elles étaient 480 une semaine plus tôt.
En Auvergne-Rhône-Alpes, l’épidémie de Covid-19 continue sa décrue. Mais l’évolution de certains indicateurs ces derniers jours montre qu’elle est désormais très lente. Les hospitalisations n’ont quasiment pas baissé dans la moitié des départements sur une semaine et le taux d’incidence était reparti à la hausse dans la Métropole de Lyon ces derniers jours.
Va-t-on vers une stagnation de l’épidémie de Covid-19 en Auvergne-Rhône-Alpes ? Difficile de l’affirmer mais l’évolution de certains indicateurs montrent un net ralentissement de la décrue de l’épidémie. Les prochaines semaines diront s’il s’agit d’un simple ralentissement, après une forte baisse, ou d’une réelle stagnation.
Pris dans leur ensemble, les indicateurs indiquent toujours un recul de l’épidémie à l’échelle de la région. Elle reste toujours la plus touchée de France. Le nombre de patients Covid-19 hospitalisés a légèrement reculé (-8%du 2 au 8 décembre) et le taux d’incidence régional (toutes tranches d’âge confondues) a poursuivi sa baisse (-27% du 24 novembre au 1er décembre).
Toutefois, dans certains territoires le reflux est désormais moins fort. Dans la moitié des douze départements de la région le nombre d’hospitalisations en simultané a stagné entre le 2 et le 8 décembre. C’est le cas notamment dans les départements les plus touchés depuis plusieurs semaines comme la Savoie, la Haute-Savoie ou la Haute-Loire. Mais c’est aussi le cas en Isère où la décrue s’est pourtant enclenchée. Dans l’Allier ou la Drôme on constate même une très légère hausse.
Taux d’incidence : une baisse moins soutenue et une hausse dans la Métropole de Lyon
Après les très fortes baisses constatées à partir de mi-novembre, le taux d’incidence n’évolue plus à la même vitesse. Sa dynamique de baisse a chuté de moitié. Il continue donc de baisser mais moins vite (-27%entre le 24 et le 1er décembre contre -50% les semaines précédentes). Simple ralentissement après un cycle de forte hausse puis d’une baisse toute aussi soutenue ou début de stagnation ? Les semaines à venir le diront.
L’indicateur, qui participe à la mesure de la dynamique de l’épidémie, est resté quasiment stable dans la Drôme et a très légèrement baissé dans le Rhône durant la dernière semaine de novembre. Dans la Métropole de Lyon, le taux d’incidence est même reparti à la hausse entre le 28 novembre et le 5 décembre (+10% sur une semaine).
Dans tous les départements de la région, l’indicateur demeure encore au-dessus du seuil d’alerte. Sur la dernière semaine de novembre on a toutefois constaté une baisse du nombre de nouveaux cas dans toutes les tranches d’âge. Les plus fortes baisses ont concerné les départements qui sont encore les plus touchés (Savoie et Haute-Savoie notamment).
Covid-19 : un taux d’incidence qui stagne dans les métropoles d’Auvergne-Rhône-Alpes
Le taux d’incidence augmente sur une semaine dans la Métropole de Lyon et celle de Clermont-Ferrand. Il reste stable dans celle de Saint-Étienne. Il n’y a que dans celle de Grenoble, la plus touchée de la région qu’il continue de baisser.
Taux de positivité : toujours un fort niveau chez les plus âgés
Du 25 novembre au 2 décembre, le taux de positivité a globalement baissé dans la région (-5 points). Toutefois, on note une stagnation sur une semaine dans l’ensemble des tranches d’âges les plus jeunes. Chez les plus à risque, il continue de stagner chez les plus de 90 ans et a augmenté chez les plus de 80 ans.
La Haute-Savoie toujours le département le plus touché
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Vous pouvez également visualiser l’évolution du taux d’incidence par communes sur cette carte (zoomer ou rechercher la commune par son nom) :
Dépistage toujours en baisse en Auvergne-Rhône-Alpes
Le dépistage, au 1er décembre et sur une semaine, a continué de baisser dans la région. A partir du 8 décembre, Santé Publique France a annoncé comptabiliser également les tests antigéniques (tests nasopharyngés réalisés en pharmacie ou chez un médecin avec résultat quasi immédiat) en plus des tests PCR (réalisés en laboratoire). Ils étaient seuls à entrer dans les statistiques jusque-là pour le calcul du taux d’incidence et de positivité.
Covid-19 : toujours une lente décrue dans les hôpitaux d’Auvergne-Rhône-Alpes
Après les deux derniers samedis de mobilisation, une nouvelle manifestation (déclarée) est organisée par l’Assemblée des Gilets Jaunes de Lyon et Environs contre la loi « sécurité globale » ce mardi 8 décembre. Le départ est prévu à 18 heures de la place Bellecour.
Après les deux mobilisations des samedis 28 novembre et 5 décembre, c’est la troisième manifestation prévue en moins de deux semaines à Lyon.
L’appel a été lancé par l’Assemblée des Gilets Jaunes de Lyon et Environs, à laquelle s’est ajouté d’autres collectifs. Pour manifester contre la loi « sécurité globale », pour empêcher que la loi « de lutte contre le séparatisme » de voir le jour mais aussi « pour la reconnaissance officielle et la réparation des violences policières ».
Suite aux rassemblements des mardis 17 et 24 novembre, deux grandes mobilisations ont eu lieu les deux samedis suivants. Le 28 novembre, entre 7 500 et 13 000 personnes (selon les chiffres de la préfecture et des organisateurs) sont descendues dans les rues lyonnaises. Le 5 décembre, entre 5 000 et 10 000 avaient répondu à l’appel.
Comme samedi dernier, la préfecture du Rhône a publié un nouvel arrêté, interdisant « les cortèges, défilés et rassemblements revendicatifs » dans le centre-ville de Lyon. Le périmètre d’interdiction est le même que celui du 5 décembre. Pour justifier ce nouvel arrêté, la préfecture met notamment en avant les affrontements et les dégradations du samedi 5 décembre.
La manifestation doit, depuis la place Bellecour, traverser le Rhône par le pont de la Guillotière, puis rejoindre la place Guichard par le quai Victor Augagneur et la rue de la Part-Dieu.
[Témoignage] Nous vous proposons de découvrir le récit que Jana (prénom modifié) fait de ses choix éducatifs. Elle présente sa pratique de l’islam comme « réelle et régulière » ; une pratique qualifiée selon une analyse sociétale de « rigoriste ». Cette habitante de la région lyonnaise de 32 ans élève avec son mari trois enfants, scolarisés à la maison. Ses deux garçons sont en CE2 et en moyenne section, et sa cadette est en petite section.
Tous trois font donc de l’instruction à domicile ou en famille (IEF), selon la formule consacrée, depuis 2018. L’annonce faite par Emmanuel Macron le 2 octobre dernier a été un véritable « séisme » selon le terme de Jana. Besoin d’info sérieuse et indépendante : abonnez-vous à Rue89Lyon pour 1 euro le premier mois avec le code SAPIN
Elle fréquentait déjà les réseaux, communautés en ligne et groupes dédiés à l’IEF (ici, là ou là), où elle a constaté que le sentiment d’injustice était largement partagé. La mobilisation, depuis, ne faiblit pas pour ne pas avoir à modifier un mode de vie.
Nous avons longuement discuté depuis cette date avec Jana, afin de comprendre les ressorts de ses choix. Avec cette jeune femme, spécifiquement, car le projet de loi sur le séparatisme viserait particulièrement une partie radicale de la communauté musulmane (« le problème, c’est le séparatisme islamiste », a déclaré Emmanuel Macron).
Nous avons choisi de reproduire ces échanges sous la forme d’un témoignage.
« J’ai travaillé comme aide aux devoirs dans des écoles ; ma maman était assistante maternelle ; mon époux a été directeur de centre de loisirs et il a travaillé aussi en école. Alors naturellement, quand mon premier est né, nous avons pris l’habitude de lui proposer des activités d’éveil selon l’évolution de son âge.
Puis j’ai développé une appétence pour diverses lectures sur l’éducation des enfants, les neurosciences, l’éducation bienveillante, etc.
Pourquoi être parent ne serait que nourrir, apporter de l’affection, laver, éduquer mais pas instruire en même temps ? Je suis capable de les accompagner dans leurs apprentissages. J’ai eu envie de m’investir à 100 % pour eux. Il y a ce lien affectif : qui mieux qu’une mère pourra les accompagner en respectant leur singularité ?
Alors, oui, je sacrifie de mon temps, je dois faire preuve de patience et d’empathie, nous dépensons beaucoup dans les supports pédagogiques ainsi que dans les sorties. Mais les accompagner dans leur apprentissage est devenu une évidence pour nous, car ils prennent plaisir à apprendre de cette manière-là.
« Nous ne faisons rien en sous-marin : pas de classe clandestine dans des caves »
Mes trois enfants âgés de 8, 4 et 2 ans sont inscrits dans une école agréée qui est sous le contrôle pédagogique de l’État. Les cours sont donnés sous forme de livrets.
Une journée type d’instruction en famille se passe comme suit : après le petit-déjeuner, chacun s’installe à son bureau et nous commençons le travail après avoir expliqué à chacun le déroulé de la journée.
Nous avons aménagé un coin de notre salon en espace classe, il y a un grand tableau, des bibliothèques, des affichages aux murs (alphabets etc.), un bureau pour chacun. Je leur propose également en parallèle des ateliers inspirés de la méthode Montessori, puisque j’ai fait une formation Montessori afin de les aider au maximum.
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L’École urbaine de Lyon propose une série de conférences intitulées « Les Mercredis de l’anthropocène ». Elles sont données à l’Hôtel 71 à Lyon. Rue89Lyon en est partenaire et publie les tribunes des invité-es et intervenant-es qui poursuivent les échanges à distance. La séance de cette semaine porte sur les conflits autour de l’extraction des sédiments, à partir de ceux du fleuve Usumacinta, qui forme la frontière entre le Mexique et le Guatemala.Edith Kauffer est politologue, professeure et chercheuse au Centro de Investigaciones y Estudios Superiores en Antropología Social de San Cristóbal de Las Casas, Chiapas, dans le Sud du Mexique. Elle réside cette année au Collegium de Lyon, Institut d’Etudes Avancées inscrit dans l’Université de Lyon, membre des réseaux français et européens des IEA.
Il accueille des chercheurs habituellement en poste à l’étranger pour mener leur projet de recherche innovant pendant cinq à dix mois.
La conférence sera animée par Isabelle Michallet, professeure à l’Université Jean Moulin Lyon 3. le podcast des échanges sera disponible dès ce jeudi.
L’Usumacinta, un point environnemental menacé
L’Usumacinta est le plus puissant fleuve du Mexique et de l’Amérique centrale. Il forme un bassin versant où confluent une profusion de cours d’eau, de zones humides et de systèmes lagunaires qui alimentent une exubérante biodiversité.
Son bassin s’étend sur trois pays (Guatemala, Mexique et une minuscule portion du Belize) mais sa dimension transfrontalière n’est guère prise en compte par les États : aucun traité, aucun partage des eaux, pas même une idée de coopération ne serait-ce minime, et encore moins une gestion partagée des ressources hydriques ne sont envisageables aujourd’hui malgré les nombreux positionnements internationaux en la matière.
L’Usumacinta, « singe sacré » ou « lieu de singes » en nahuatl est aussi un territoire extrêmement divers en climats et se trouve au cœur de l’un des 36 hotspots ou points chauds environnementaux du monde appelé le « mesoaméricain » qui figure parmi les dix plus menacés.
En effet, l’essence de l’Usumacinta qui est aussi sa principale faiblesse, est l’abondance environnementale et hydrique dans un espace situé aux confins des États, marqué historiquement par des sociétés de frontières -dans tous les sens du terme. Mais la marginalisation des populations locales, accentuée par leur dispersion et un manque d’accès aux services publics comme l’eau courante et l’assainissement, mais aussi la santé est une des réalités de ce monde profondément rural.
Territoire touché par les inondations, exacerbées par les variations climatiques -comme les ouragans Eta et Iota en novembre 2020-, l’Usumacinta est marqué par les conflits environnementaux autour de la terre et des aires protégées qui occupent 30% du bassin versant. Les résistances locales dérivées des grands projets de barrage et de mini centrales hydroélectriques et qui font face à l’expansion extractiviste (pétrole, palme à huile, plantations) se croisent avec de multiples activités transfrontalières de trafic de ressources naturelles, pièces archéologiques mais aussi avec les couloirs migratoires et de la drogue.
Un des objets peu étudiés dans le corpus bibliographique sur ce bassin versant, sont les sédiments. La longueur de l’Usumacinta, le nombre considérable de ses affluents, le contraste de ses débits saisonniers et sa complexe géomorphologie en font un espace pertinent pour leur analyse interdisciplinaire. Dans le cadre du projet franco-mexicain VAL-USES1 financé par un appel bilatéral ANR-Conacyt2 (2018-2022), un travail de terrain a été réalisé dans 13 sites sur les rives de trois cours d’eau dans des petits villages et des aires plus urbanisées où une diversité de mécanismes d’extraction, d’usages et de formes d’organisation autour des sédiments ont été observés.
Les sédiments représentent une notion inconnue dans le droit mexicain de l’eau et pour les acteurs locaux qui les identifient comme des matériaux pierreux ou de construction. Les habitants du bassin versant les considèrent comme une ressource naturelle infinie et, dans de nombreux cas, comme une opportunité économique pour une activité artisanale, parfois principale mais surtout complémentaire.
Pour les plus pauvres, c’est surtout la possibilité d’avoir accès à une ressource pour améliorer leur habitat et leur qualité de vie.
Une analyse politique pour comprendre les différents enjeux de pouvoir
Peu de travaux en sciences sociales qui étudient les cours d’eau abordent les activités humaines liées aux sédiments. Néanmoins, une analyse politique de l’extraction des sédiments dans la partie mexicaine de l’Usumacinta est extrêmement pertinente afin de comprendre non seulement les mécanismes locaux en jeu mais aussi les différents enjeux de pouvoir associés au sable et aux graviers.
Ainsi, les sédiments de l’Usumacinta et de certains de ses affluents mettent en évidence l’existence de dimensions liées au politique qui permettent de mieux appréhender le phénomène de leur extraction : droit étatique versus pluralisme juridique, diversité des formes locales d’extraction, des acteurs et des technologies, existence de conflits et violences, sous-systèmes politiques locaux organisés autour des sédiments en relation avec des formes d’organisation collective mais aussi associées à certains réseaux locaux d’allégeance. On retrouve ainsi un élément de diversité sociale et politique associé à un territoire complexe, de frontières mais aussi partiellement oublié par les autorités publiques.
La révision des politiques publiques françaises offre un exemple de transformation des dynamiques autour des sédiments aujourd’hui considérés comme des objets de la politique environnementale et comme des éléments à part entière des écosystèmes aquatiques, dont l’extraction est fortement régulée.
L’enjeu de cette recherche est donc aussi de mettre en évidence qu’une gestion intégrée des ressources hydriques doit nécessairement inclure une gestion sédimentaire des bassins versants, qui demeure une totale inconnue dans l’Usumacinta et pour la politique de l’eau au Mexique.
1 Des usages traditionnels à une valorisation intégrée des sédiments dans le bassin versant de l’Usumacinta.
2 Agence Nationale de la Recherche- Conseil National de Science et de Technologie (Mexique).
Malgré sa dissolution, prononcée en conseil des ministres le 4 novembre, le groupuscule d’extrême droite turc les « Loups gris » continue de faire parler de lui. Entre mouvement organisé et bande de jeunes galvanisés par les envolées nationalistes d’Erdogan, que sont les « Loup gris » dans la région lyonnaise ?
Aucun doute, malgré le décret du conseil des ministres annonçant leur dissolution le 4 novembre, les « Loup gris » continuent de marquer leur territoire, dans l’agglomération lyonnaise.
Le conflit qui a éclaté fin septembre entre la République du Haut-Karabakh et l’Azerbaïdjan n’est pas étranger à ces agissements. Le Haut-Karabakh étant soutenu par l’Arménie, et l’Azerbaïdjan aidé par la Turquie, cette guerre réactive les tensions historiques entre communautés turque et arménienne, particulièrement présentes dans la région lyonnaise.
Elle galvanise d’ailleurs l’extrême droite turque et sa branche violente les, « Loup gris », qui multiplie les intimidations par graffitis à Décines-Charpieu, Meyzieu ou encore dans le 3e arrondissement lyonnais et organise également des manifestations.
Des « Loups gris » dans les rues
Le 28 octobre, plusieurs centaines d’Arméniens bloquent le péage de Reventin-Vaugris au sud de Vienne (Isère). Ils réclament la reconnaissance du Haut-Karabakh par la communauté internationale.
« La manifestation était pacifique, certaines familles avaient même emmené leurs enfants », témoigne Orianes Garibian, ancien président des Jeunesses Arméniennes présent ce jour-là.
Or plusieurs membres de la communauté turque se trouvent dans les voitures arrêtées au péage et des échauffourées ont lieu avec les Arméniens, faisant des blessés dans les deux camps.
Vers 19h, des membres de la communauté turque organisent une contre-manifestation dans les rues de Vienne. Ils sont environ 200. Cette fois, des slogans haineux visent directement la communauté arménienne : « Arméniens, terroristes ! », « On va tuer les Arméniens ».
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5000 personnes (selon la préfecture) ont manifesté ce samedi à Lyon pour la deuxième « Marche des libertés ». Des questions se posent sur la présence d’un drone alors même que la loi « sécurité globale » et son article 22 qui encadre cette utilisation n’ont pas été votés définitivement.
Au départ, il y a un changement de décor. Pour cette deuxième manifestation lyonnaise contre la loi « sécurité globale », la préfecture du Rhône avait interdit le rendez-vous place des Terreaux par un nouveau périmètre d’interdiction de manifester que l’on connaît depuis le mouvement des « Gilets jaunes ».
C’est donc de la place du Maréchal Lyautey, dans le 6ème arrondissement, que les manifestants se sont élancés vers 15h30, sur les quais du Rhône.
En tête, une banderole « Marche des libertés – stop à la dérive autoritaire » tenue notamment par des représentants de l’intersyndicale journaliste et des Gilets jaunes.
Les premiers manifestants ont mis un peu moins d’une heure et demie pour rallier la place Bellecour, via la place Antonin Poncet, le passage devant l’Hôtel Dieu étant dorénavant systématiquement interdit aux cortèges revendicatifs.
Au total, la préfecture annonce 5000 participants à cette deuxième « Marche des libertés ». C’est moins que le 28 novembre où elle dénombrait 7500 personnes.
Les organisateurs de la marche – la coordination locale #StopLoiSécuritéGlobale rassemblant l’intersyndicale journaliste, des associations, ou encore des « gilets jaunes » – n’a pas annoncé de chiffre. 13 000 personnes avaient été avancées samedi dernier.
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Jets de projectiles, tirs de grenades lacrymogènes et canon à eau
Maintenir les manifestants le plus possible éloignés possible de l’hypercentre commerçant, tel était l’objectif du dispositif de maintien de l’ordre lyonnais. Ce qui n’a pas empêché les tensions. Elles ont eu lieu principalement à deux endroits sur le parcours.
A l’angle du quai Gailleton et de la rue Servient puis à l’angle de la rue suivante, une cinquantaine de personnes organisées en « black bloc » ont pris pour cible les forces de l’ordre qui bloquaient la rue. Les policiers ont riposté avec des grenades lacrymogènes.
Plus loin, mêmes acteurs, au niveau de la Fosse aux ours, au début du pont de la Guillotière. Les tirs de grenades lacrymogènes répondant aux jets de projectiles.
Progressivement, de charges de la police en utilisation du canon à eau, tous les manifestants ont été ramenés place Antonin Poncet et place Bellecour. Le canon à eau s’est remis en action puis de nouveaux tirs de lacrymo. C’est là que l’essentiel des interpellations ont eu lieu. Sept au total selon la préfecture du Rhône, pour des jets de projectiles. Laquelle préfecture avance également trois policiers « légèrement blessés ».
A Lyon, après avoir utilisé les drones durant le premier confinement on pensait que les forces de l’ordre avaient suspendu leur utilisation, à la suite à de l’arrêt du Conseil d’Etat concernant la Préfecture de police de Paris.
Mais cet après-midi, on a vu réapparaître dans le ciel lyonnais un aéronef piloté par des forces de l’ordre, sur les quais Rhône et jusqu’à l’entrée du pont de la Guillotière.
Une personne présente sur les lieux a publié une vidéo du drone sur Twitter.
Contactée par Rue89Lyon, la préfecture du Rhône – qui supervise le maintien de l’ordre – affirme que les images de ce drone piloté par les gendarmes mobiles n’ont pas été transmises au poste de commandement situé à l’hôtel de police. Ce samedi soir, un porte-parole de la préfecture du Rhône explique :
« Comme habituellement, nous avons utilisé les images des caméras de vidéosurveillance de la Ville de Lyon et celles de l’hélicoptère de la gendarmerie. Aucune image de drone nous a été transmise. »
« La loi « sécurité globale », c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase »
Dans la foule compacte, différents groupes de personnes se distinguent, derrière quelques drapeaux syndicaux (Solidaires, FSU, CNT puis la CGT), drapeaux de groupes politiques (les antifas de la Jeune garde ou le NPA notamment) et surtout des pancartes. Certains sont guidés par une fanfare jouant des musiques comme « Bella Ciao », reprises en chœur autour d’eux.
Un peu plus loin, sont entendus des slogans criés à haute voix et repris ou applaudis, comme : « Nous ne voulons pas d’un état policier ! » Ces personnes expliquent la raison principale de leur présence :
« Le gouvernement a proposé de réécrire l’article 24 de la loi « sécurité globale », mais ce n’est pas suffisant. Il faut annuler l’intégralité cette loi. Elle touche à nos libertés individuelles. »
Parmi les autres articles remis en question dans cette loi, on peut compter également l’article 22 encadrant l’utilisation des drones pour filmer les manifestants.
Avant le départ du cortège, un groupe de quatre jeunes âgées d’une vingtaine d’années attire les regards amusés. De nombreuses personnes s’arrêtent pour lire les messages inscrits sur leurs nombreuses pancartes, comme « Le tabac tue, le tabassage aussi ». L’un de ces manifestants s’exprime :
« On se mobiliser contre la dérive autoritaire de l’État en ce moment. La loi « sécurité globale », c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Les violences policières cristallisent un peu toute cette autoritarisme du gouvernement actuel.»
« Il y a beaucoup de phrases inspirantes pour évoquer la situation actuelle dans Kaamelott. On voulait aussi faire un clin d’œil local, car le créateur de la série est lyonnais, comme nous. Une façon de montrer que les Lyonnais se mobilisent. Mais c’est motivant de voir tous les bons slogans trouvés par les manifestants, il y a de très bonnes idées. »
Eric, militant écologiste d’une soixantaine d’années, est surtout satisfait de constater une faible moyenne d’âge.
« Je suis content de voir que les jeunes se mobilisent. Je sens qu’ils n’ont plus envie de rentrer dans ce système. Il y a quarante ans, j’allais manifester contre le nucléaire, donc cela me rassure de voir que beaucoup de jeunes se bougent aujourd’hui aussi. C’est dommage de ne pas voir plus de personnes de mon âge en revanche. »
Jérémy M. et Sylvain P. sont policiers dans une unité de la BAC (brigade anti-criminalité) de Lyon. Ils doivent se présenter ce jeudi au tribunal correctionnel de Lyon pour des faits de “violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique”.
Il y a tout juste un an, le 10 décembre 2019, Arthur Naciri, 23 ans, se faisait passer à tabac près de la place Bellecour, alors qu’il participait à une manifestation contre la réforme des retraites.
Rue89Lyon publiait alors le soir-même un article à partir de témoignages, d’une vidéo et des photos d’un médecin bénévole. Sans ces images, aucune poursuite ni dossier judiciaire n’auraient émergé.
Les deux agents de police convoqués au tribunal ce jeudi 10 décembre ont choisi pour les représenter Laurent-Franck Liénard, avocat médiatique s’il en est, décrit dans la presse sans qu’il ne s’oppose aux termes comme “passionné d’armes et de sécurité”.
C’est lui qu’Alexandre Benalla avait aussi choisi pour sa défense. Joint par téléphone, l’avocat parisien sait déjà qu’il ne pourra pas être présent au tribunal correctionnel de Lyon cette semaine. Aussi l’audience sera-t-elle très certainement renvoyée.
Dans un contexte politique bouillant, émaillé par le débat qu’a provoqué le projet de loi “sécurité globale” et qui fait régulièrement sortir dans la rue plusieurs milliers de personnes, ce procès revêt des atours symboliques.
Grand nombre de violences commises à l’encontre de manifestants, pendant chacun des actes dits de “Gilets jaunes”, à Lyon notamment, ont été largement documentées, sans écho judiciaire jusqu’alors.
Si le dossier d’Arthur Naciri a connu une tournure différente, c’est uniquement du fait de l’existence d’images -impressionnantes- de ses blessures et de la scène de violence, et de leur diffusion par Rue89Lyon, suivi d’un grand nombre de titres de presse. Besoin d’info sérieuse et indépendante : abonnez-vous à Rue89Lyon gratuitement le premier mois et sans engagement
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Après les grosses manifestations de samedi dernier, de nouveaux cortèges sillonneront les rues des principales villes de France ce samedi 5 décembre, contre la proposition de loi dite de « sécurité globale ». A Lyon, le rendez-vous a été déplacé à 15h, place Maréchal Lyautey.
Après deux rassemblements et une manifestation qui a réuni entre 7 500 et 13 000 personnes (selon les chiffres de la préfecture ou des organisateurs), un nouveau temps fort de mobilisation est attendu à Lyon.
L’appel national de la coordination #StopLoiSécuritéGlobale est relayé localement.
Comme dans une cinquantaine de villes, on manifestera donc à Lyon.
La Presqu’île de Lyon quasi interdite aux manifestants
La préfecture du Rhône a entendu l’« appel » des représentants des commerçants de la Presqu’île de ne plus autoriser de manifestation en centre ville de Lyon.
La préfecture a ainsi interdit aux organisateurs le départ de la manifestation des Terreaux. Dans un communiqué délivré vendredi après-midi, la préfecture du Rhône explique que cette interdiction a été prise pour des « raisons évidentes de sécurité » mais aussi que cette « mesure a pour objectif que l’activité économique de la Presqu’île se déroule le plus normalement possible ».
Le parcours ne sera donc pas identique à celui de la semaine dernière : départ à 15h de la place Maréchal Lyautey pour se rendre place Bellecour via les quais du Rhône (rive gauche) et la place Antonin Poncet.
Dans un communiqué publié sur l’événement Facebook, les organisateurs lyonnais de cette deuxième Marche des liberté déplorent cette interdiction.
« Les autorités voudraient-elles invisibiliser les mobilisations contre la loi « sécurité globale » ? Peut-être, mais nous pensons que l’exclusion de la Presqu’île traduit aussi un choix politique profond : ne pas déranger les affaires de ce grand centre commercial de luxe qu’est devenue la Presqu’île au fil des ans sous l’impulsion des élus au pouvoir. Le blocage des manifestations à l’entrée de la rue de la Barre de l’Hôtel-Dieu, ancien hôpital accueillant maintenant des boutiques de luxe, en est la meilleure illustration ».
Les organisateurs ajoutent qu’ils se montrent « solidaires » avec les petits commerçants :
« Nous sommes conscients que la crise sanitaire a dramatiquement impacté de nombreux commerçants. Nous sommes solidaires des petits commerces créateurs de lien social. Nous sommes solidaires des employé-e-s souvent précarisé-e-s des grandes enseignes. Si nous nous mobilisons pour les libertés fondamentales de tous, comme le droit de manifester, c’est aussi pour permettre aux manifestations de commerçants et d’indépendants d’avoir lieu ».
Le 28 novembre, des affrontements entre policiers et certains manifestants avaient éclaté à partir du passage du cortège à proximité de la préfecture. Selon la préfecture du Rhône, 23 policiers avaient été blessés et 7 manifestants avaient été interpellés.
Toujours le retrait de la loi « sécurité globale »
Cette nouvelle manifestation s’inscrit dans un contexte de grand flou institutionnel autour de cette loi « sécurité globale » et de la réécriture potentielle du fameux article 24 qui prévoit de punir l’utilisation malveillante d’images des forces de l’ordre.
Dans un communiqué, la coordination nationale souhaite maintenir la pression sur le gouvernement et en appel à Emmanuel Macron pour retirer cette loi.
« Le gouvernement et la majorité parlementaire tentent d’éteindre le feu qu’ils ont eux-mêmes allumé.
Ils essaient de sortir l’article 24 de la proposition de loi Sécurité globale… pour mieux inclure ses dispositions dans l’article 25 de la loi sur le séparatisme. Et les articles 21 et 22 sont toujours là, visant l’instauration d’outils de surveillance de masse. L’utilisation des drones avec caméras (article 22) menace la liberté d’expression et de manifestation et rend illusoire la protection des sources des journalistes et lanceur·ses d’alerte.
Ces dispositions liberticides, ainsi que celles du Schéma national du maintien de l’ordre, représentent une menace pour le droit d’informer et d’être informé et doivent disparaître ».
La quatrième ville de l’agglomération compte plus de 50 000 habitants. Près de la moitié de sa population a moins de trente ans. Pour répondre au déficit d’installations sportives, la municipalité dirigée par Hélène Geoffroy (PS) va doter le quartier du Village d’un nouvel équipement « dédié à la pratique de la pétanque en toute saison ». Au regard du montant de l’investissement et de l’audience très relative du club local, ce choix alimente la controverse.
Vaulx-en-Velin, son planétarium, sa tour d’escalade, son école d’ingénieurs (ENTPE), son festival de jazz et bientôt son… « pétanquodrome ». Besoin d’info sérieuse et indépendante : abonnez-vous à Rue89Lyon gratuitement le premier mois avec le code confinement2
La procédure de consultation des entreprises pour la construction du nouvel équipement sur une friche boisée, en lisière du quartier du Village, est lancée. L’ équipement vaudais devrait une fois sorti de terre porter le nom d’Aimée-Marie Lallement (1898-1988), militante socialiste, féministe, et championne de monde d’athlétisme.
Dans ce « temple » de la pétanque, qui voisinera avec un futur groupe scolaire, un bâtiment de 2000 m2 abritera 16 pistes (jeux), une tribune de 150 places, une salle associative, sans oublier l’indispensable buvette.
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