Le Sytral a dévoilé ce lundi 12 juillet deux futures lignes de tramway de la métropole de Lyon : le T9 et le T10. Ces deux nouveaux axes devraient permettre de desservir les banlieues au nord (Vaulx-en-Velin) et au sud de Lyon (Vénissieux et Saint-Fons).
Tramway à Lyon. Crédits : SS/Rue89Lyon.
T9 et maintenant T10 ? L’exécutif écologiste continue de développer le réseau TCL de la métropole de Lyon à travers le tramway, une de leurs promesses de campagne pour les élections métropolitaines 2020. D’ici 2026, plusieurs lignes de tramway supplémentaires devraient voir le jour.
Lundi 12 juillet, le Sytral dévoile les tracés des futurs lignes T9 et T10. L’objectif reste toujours le même : limiter la place de la voiture individuelle dans la métropole de Lyon. Ces deux nouveaux tramways auront donc pour objectif de desservir les communes qui étaient jusque-là difficiles d’accès en transports en commun depuis le centre de Lyon, comme Vénissieux et Vaulx-en-Velin principalement.
Au nord de Lyon, un T9 entre Vaulx-en-Velin et Villeurbanne
Cette neuvième ligne de tramway a pour ambition de relier Villeurbanne et Vaulx-en-Velin. L’itinéraire dévoilé lundi 12 juillet reliera les banlieues du nord de Lyon au reste de la ville. Soit une douzaine de stations entre Vaulx-en-Velin La Soie et Charpennes à Villeurbanne via le campus de La Doua.
Le tracé du T9 à Lyon d’après le dossier de presse du Sytral.
A Vaulx-en-Velin, le T9 devrait desservir le centre ville à travers le Mas du Taureau mais aussi l’est de la commune. Du côté de Villeurbanne, le T9 rejoindre la ligne T1 au niveau de la station de Croix-Luizet. A ce niveau, deux tronçons sont possibles, par la rue de la Feyssine et l’avenue Einstein, ou bien par l’avenue Salengro. Un nouveau pont sera réalisé pour permettre au tramway de franchir le canal de Jonage entre Saint-Jean et Villeurbanne, avec un espace réservé aux piétons et aux cyclistes.
La station La Doua-Gaston Berger deviendra un « nœud » de plusieurs lignes. Elle voit déjà passer le T1 et sert de terminus à la ligne T4. La ligne T6, dont la partie nord, va être lancée, s’achèvera également là. Avec le T9, elle accueillera donc une quatrième ligne. De Charpennes à Gaston-Berger, trois lignes de tramway circuleront.
Toujours dans l’objectif de favoriser les modes doux plutôt que la voiture, des aménagements cyclables sont également prévus sur le tracé de la ligne T9. Ils devraient permettre de rejoindre le Réseau express vélo (REV) et la ViaRhôna (itinéraire cyclable qui suit le Rhône depuis le lac Léman jusqu’à la mer méditerranée) à Villeurbanne.
Ligne T9 : mise en service possible en 2026
Le dossier de presse du Sytral annonce une rame toutes les dix minutes en heure de pointe, et un temps de parcours total de 36 minutes. Le coût du chantier de cette nouvelle ligne T9 a été évalué à 224 millions d’euros. Une concertation préalable se tiendra du 23 août au 23 octobre prochains, suivie d’une concertation continue en 2022 et jusqu’à la mise en service du T9. Deux réunions publiques sont prévues dans les communes desservies par le futur T9 :
le 20 septembre à Vaulx-en-Velinle 23 septembre à Villeurbanne
Les travaux devraient démarrer en 2023 pour une mise en service de la ligne en 2026.
Au sud de Lyon, un T10 entre Vénissieux et Gerland
C’est la petite dernière des lignes de tramway de la métropole de Lyon. Alors que le T9 desservira la périphérie nord de Lyon, le T10, lui, aura pour objectif de désenclaver un peu plus le sud de Lyon.
Un des objectifs principaux de cette ligne est de desservir Saint-Fons. Jusqu’à présent, seuls des bus permettent de se rendre dans cette communes voisine de Vénissieux, au sud-est de Lyon.
Le tracé du T10 à Lyon d’après le dossier de presse du Sytral.
La ligne T10 reliera la gare de Vénissieux (et la ligne D du métro) à Gerland, en traversant Saint-Fons. Au total, 14 à 16 stations pour desservir le quartier vénissian des Marronniers, les Quatre Chemins à Saint-Fons, Techsud, le stade de Gerland (pour une jonction avec la ligne B du métro) et enfin la Halle Tony Garnier (Lyon 7e).
Cette nouvelle ligne se veut également être un « trait d’union entre les secteurs résidentiels et commerçants de Saint-Fons et les zones d’activités industrielles de Sampaix, et plus largement la Vallée de Chimie ». La Vallée de la chimie fait actuellement l’objet d’une attention toute particulière de la part de la métropole de Lyon qui ambitionne de la rendre plus verte.
Des emplacements pour les stations du T10 à définir
Les emplacements des stations du T10 ne sont pas encore arrêtés. Elles devraient permettre de rejoindre les stations déjà existantes du T1, du T4 et des métros B et D. Juste avant la Gare de Vénissieux, deux variantes sont à l’étude : une par la rue Zola, l’autre par le boulevard Guérin.
D’après le dossier de presse du Sytral, le temps de parcours total de cette nouvelle ligne est estimé à 24 minutes, avec un tramway toutes les 10 minutes en heure de pointe, comme pour le T9. Le coût du chantier s’élève à 230 millions d’euros. Comme pour le T9, une concertation préalable aura lieu du 23 août au 23 octobre 2021, suivie d’une concertation continue à partir de 2022. Les travaux devraient démarrer en 2023 pour une mise en service au premier trimestre 2026, parallèlement au T9.
Depuis le début du mandat des écologistes à la mairie de Lyon, la place Gabriel-Péri, dite place du Pont, est le centre de tensions sociales devenues hautement politiques. Problèmes de sécurité, harcèlement… Les reproches sont nombreux vis-à-vis de l’ambiance générale qui traverse cette place et des « vendeurs » qui animent un marché à la sauvette, illégal, à Guillotière. Rue89Lyon est allé à leur rencontre.
« Qu’est-ce que vous cherchez ici ? C’est simplement la précarité et le système D. Quoi d’autre ? »
Un jeudi matin, 9h30, sur la place Gabriel-Péri, ancienne place du Pont. À la sortie de l’arrêt de métro Guillotière, à côté du magasin Casino, les premiers « vendeurs » ont déjà pris place dans leur marché à la sauvette.
Téléphones portables, lunettes de soleil, câbles, tournevis… Sur de grands draps, ils présentent une multitude de produits. À leurs côtés, quelques vendeurs de cigarettes tournent pour trouver de potentiels clients, des paquets dans la veste ou à la main.
Décrié par la droite et appelé « marché sauvage », appelé « marché de la misère » par la mairie écologiste, les lieux accueillent en grande partie des travailleurs sans papiers. Régulièrement, l’opposition au maire, au sein du conseil municipal, se sert de ce lieu pour pointer le supposé « laxisme » de la mairie de Lyon en matière de sécurité. Dans le brouhaha de ce marché illégal, ils lui reprochent de laisser se développer le trafic de drogue et ses « commerçants » illégaux.
Ce jeudi de début juillet, les lieux sont encore calmes.
« C’est souvent plus plein le week-end », indique Nasser, un vendeur de 30 ans.
Arrivé en France il y a un an et demi, cet Algérien a commencé à vendre des câbles, chargeurs de téléphone, etc., il y a 10 mois. Son prix : trois euros pièce, négociable.
« Quand tu n’as pas le choix, tu viens ici », lâche-t-il seulement. Sans papiers, il attend des nouvelles de la préfecture pour régulariser sa situation.
Les étales changent suivant les jours et les heures au marché de la Guillotière.Photo : PL/Rue89Lyon.
« J’ai eu un récépissé de l’administration française. Mais cela ne me permet pas de travailler légalement. »
À côté de lui, un vendeur albanais est dans la même situation. « Ce travail, ce n’est pas du travail », note Nikol. Assis, l’air exténué, il dit avoir 50 ans. Il en fait bien plus. Dans un français balbutiant, il explique souffrir d’une hernie discale et d’hypertension. Il dit également avoir des problèmes avec le « nerf sciatique ».
« Je n’ai pas de finances, ni d’argent. Et il faut bien que je paie mes médicaments. »
Au marché de Guillotière : « Comment tu manges ? Comment tu payes le loyer ? »
« Des Roumains, des Albanais, des Algériens… Il y a toutes les nationalités ici, commente Orkia, une habitante du 3e arrondissement de Lyon, voisine du marché, âgée de 55 ans. Généralement, je passe par là en allant à Lidl. Parfois, je m’arrête pour acheter quelque chose. »
D’abord méfiants, beaucoup de vendeurs ont accepté de répondre à nos questions, même si certains préfèrent rester discrets. « Désolé, je ne préfère pas, indique un vieux monsieur, un peu gêné. Je suis là parce que je n’ai pas le choix. »
Parmi eux : certains ont des plans de colocation ou sous-location. D’autres dorment à la rue.
« De temps en temps, je dors sous le pont à Jean-Macé, parfois ailleurs. Voilà, c’est la merde », pose Mehdi, un Tunisien d’une trentaine d’années, vendeur de tournevis.
Ce jour-là, le jeune homme a rendez-vous à la préfecture à 14 h pour sa demande de droit d’asile. Un joint à la main, lunettes de soleil sur le nez, il semble perdu.
« Je n’aime pas être ici. Mais j’ai besoin d’une solution ! Comment tu manges, autrement ? Comment tu payes un loyer ? »
Marché illégal : « Est-ce qu’il vaut mieux vendre des cigarettes ou de la drogue ? »
Pour lui, comme pour d’autres, cette manière de travailler non-déclarée est la seule façon de survivre. Régulièrement, ils mettent en avant la situation catastrophique dans leur pays d’origine.
« J’ai perdu mon père et ma mère lors de la guerre », explique Foday, un jeune homme de 23 ans, venant de Sierra Leone.
En anglais, il retrace son calvaire migratoire. Celui-ci est passé par l’Algérie, la Lybie « bien sûr », la Méditerranée puis l’Italie avant d’arriver en France. La préfecture veut le renvoyer en Italie. Il s’y refuse. « Il n’y pas de racisme en France », affirme-t-il. Chez les voisins italiens, il se faisait traiter de « négro », raconte-t-il. Il a peur d’avoir des problèmes en y retournant.
Dans son sac, Foday montre plusieurs documents qu’il veut montrer à la préfecture pour soutenir sa cause. Parmi eux, un ticket dépasse pour un rendez-vous avec un psychologue.
Casquettes, baskets, lunettes… Tout se vend au marché à la sauvette de la Guillotière.Photo : PL/Rue89Lyon.
« La situation est intenable avec le passage des flics », grince Mehdi. Pour lui : mieux vaut vendre des tournevis que de la drogue.
« Est-ce qu’il vaut mieux voler ou vendre des cigarettes ? », ajoute en écho un vendeur de paquets de Marlboro.
La légalisation ? Une réponse, pour une partie du marché
« La police vient tous les jours, on est habitué. Ceci dit, c’est normal, on reste illégal, remarque Bertrand, un vendeur de lunettes de soleil, un peu plus loin. Mais ils pourraient nous laisser une chance. »
Régulièrement, ce trentenaire fuit la police. Parfois, il parvient à récupérer sa marchandise. Parfois, il doit la laisser. « C’est le risque du métier. » Souvent, il se retrouve nez-à-nez avec les forces de l’ordre quand celles-ci sortent de la bouche de métro.
Mais les marchands ont l’habitude.
L’après-midi de notre reportage, une descente de 90 policiers mettant côte à côte police municipale et nationale (lire par ailleurs l’encadré) a eu lieu pour arrêter les dealers et marchands à la sauvette sur les lieux. Alors les « commerçants » illégaux laissent leur marchandise sur des draps.
« Si jamais la police passe, on ferme les draps. Et on remballe », indique le vendeur.
À côté de ses collègues d’infortune, le profil de ce trentenaire détonne. Dans la légalité, il a travaillé pendant sept ans dans des agences d’intérim avant de venir sur le marché.
« C’était trop physique et j’avais envie de monter mon entreprise, indique-t-il. J’ai observé comment cela se passait ici, et je suis venu. »
Calme, il essaie d’analyser la situation de façon posée, sans mettre de côté les difficultés liées au trafic de drogue ou aux violences. Il a entendu parler des rumeurs de légalisation du marché à la sauvette (lire par ailleurs). Une solution qui lui plairait bien.
« On payerait un peu pour l’emplacement, et je pense que ça arrangerait tout le monde, propriétaires de papiers ou non, assure-t-il. Mais attention, ce n’est que mon opinion. »
« Moi, j’aimerais bien payer mes impôts en France »
En face, il nous présente un de ses collègues, également partisan d’une légalisation. Celui-ci est en pleine vente.
« Je te jure, c’est ta pointure, cousin », lance-t-il à un client, une chaussure à la main. Sur son « étal », une chaussure de chaque paire est présentée. L’autre se trouve dans des valises, à l’abri des regards. À 42 ans, Thierry est venu travailler sur le marché il y a deux mois car il est « débrouillard. »
« Je ne vole pas, je ne vends pas de drogue, je travaille », marque-t-il.
Débouté du droit d’asile, ce Camerounais se bat pour rester en France. Il présente son fonctionnement : chaque dimanche, il se rend au marché aux puces de Vaulx-en-Velin. Là-bas, il assure acheter des produits, pour les revendre ensuite à la Guillotière. Plusieurs autres vendeurs disent passer par Vaulx-en-Velin pour nourrir le marché. Pour certains, la marchandise provient de poubelles.
« Il faut que je trouve mon pain. J’ai laissé mes quatre enfants au Cameroun. » Pour dormir, il occupe le salon d’un « ami » contre une partie du loyer.
À ce moment de l’entretien, des voix s’élèvent à la sortie du marché en face du supermarché Casino. Des hommes sont à deux doigts d’en venir aux mains. Ils sont mis de côté par une partie des vendeurs.
« C’est pour ça que ce serait une très bonne chose de légaliser les lieux. Moi, j’aimerais bien payer mes impôts en France. »
Marché de Guillotière : une place en quête de solution
Sûr d’être dans son bon droit, il donne son identité, son âge et se prête même au jeu de la photo. Une chose qui fait bondir certains de ses collègues. Ces derniers viennent le sermonner. « Je n’ai rien à me reprocher ! », pousse le Camerounais.
Pour ce vendeur, le marché de la Guillotière est avant tout « un marché de débrouillard ».Photo : PL/Rue89Lyon.
Un autre vendeur nous intime de ranger l’appareil photo.
« Ce n’est pas contre toi. Mais, on ne sait jamais trop qui peut passer par là. Il vaut mieux faire attention à ne pas se faire voler », nous glisse-t-il avant de reprendre sa vente.
Une heure après le début du reportage, la physionomie des lieux a changé. De nouveaux visages sont apparus, d’autres se sont volatilisés. L’après-midi, le marché se dispersera le temps de l’intervention des forces de l’ordre laissant derrière lui ses marchandises et son lot de déchets. Neuf procédures pour vente à la sauvette, avec saisie auront lieu. Une manière « d’occuper le terrain » pour les forces de l’ordre de façon (très) temporaire.
Quelques heures plus tard, d’autres vendeurs feront leur apparition, remplaçant les derniers départs. Ce faisant, ils donnent raison à Grégory Doucet (EELV). Le maire de Lyon aime à répéter que les difficultés autour de cette place ne seront pas réglées par la seule répression. Visiblement, ce dernier exemple lui donne raison.
Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
Que va devenir le site de l’ancien Ikea de Lyon, Porte des Alpes ? C’est l’un des premiers tests pour le nouvel exécutif écolo de la Métropole concernant l’urbanisme commercial.
Dans la zone commerciale de Porte des Alpes située entre Bron et Saint-Priest, l’ancien hangar de l’Ikea de Lyon n’a conservé que le bleu roi de l’enseigne, mais les lettres jaunes ont été remplacées par le sigle “SOFO”, du nom du projet éphémère installé dans les 4000m² de friche le temps de l’été.
Emeline Baume, vice-présidente chargée de l’économie, de l’emploi, du commerce, du numérique et de la commande publique au sein de l’exécutif vert élu en 2020, regrette l’absence d’engagement fort de la part des élus sur le sujet de l’urbanisme commercial.
« C’est pas du tout un rapport social de convivialité, d’expérience, de partage. On n’est pas contre l’acte d’achat, mais on espère porter une autre vision de l’urbanisme commercial ».
L’un des premiers tests pour le nouvel exécutif écolo est justement à Saint-Priest. Après le départ d’Ikea de la zone de Porte des Alpes fin 2019, tout le monde s’est mis autour de la table pour penser le réaménagement du site. Un projet, baptisé sobrement Yellow Pulse, fait consensus. Il prévoit l’installation de 110 nouvelles enseignes, de plusieurs restaurants sur un toit-terrasse, une ferme urbaine, une garderie et un parking de 2500 places. Pourtant, en 2020, le projet tombe à l’eau. Pas assez “solide économiquement” dit-on, dans un contexte de crise économique et de nouvelles pratiques de consommation. Sûrement aussi car le projet s’installait juste à côté de la galerie marchande Auchan qui abrite déjà à elle seule…63 boutiques.
Depuis 2019, les meubles Ikea ont quitté le bâtiment de Saint-Priest. L’enseigne a doublé sa surface de vente sur la commune voisine de Vénissieux.Photo : MH/Rue89Lyon
Ancien site d’Ikea à Lyon : promoteurs et enseignes, à l’avant-garde de la rénovation commerciale
Pas question cependant de laisser la friche à l’abandon. Le terrain appartient à Ceetrus (ex-Immochan), la filiale immobilière du groupe Auchan, devenue ces dernières années un acteur incontournable des restructurations commerciales.
« Les grands groupes avaient anticipé en investissant dans le foncier. Alors quand une enseigne comme Ikea s’en va, une question se pose : comment continuer à valoriser le terrain ? », détaille Roelof Verhage, dont l’un des thèmes de recherche est l’articulation entre acteurs publics et privés dans le développement et la régénération urbains.
Plus que de simples participants aux négociations, les foncières sont souvent à l’initiative des projets. Début 2021, la galaxie Mulliez créé “Nhood” (en contraction du terme anglophone « neighbourhood ») ; une nouvelle filiale chargée de “régénérer et transformer durablement un portefeuille de près de 300 sites commerciaux en Europe, dont 76 en France”. Parmi eux, celui de Porte des Alpes. En janvier dernier le président de Nhood Antoine Grolin déclarait, dans le site professionnel LSA :
« [Nous agissons] au service d’une vision de la ville plus résiliente, écologique, forte d’une grande mixité de fonctions et d’usages de proximité (commerces locaux, circuits-courts, logements, bureaux, urbanisme de transition et tiers lieux). (…) Hier, nous étions des animateurs de centres commerciaux, nous allons devenir animateurs de quartiers ».
Après l’échec de Yellow Pulse, la foncière a lancé un appel à projets. L’idée : faire de l’urbanisme “de transition”, c’est à dire passer d’activités 100% commerciales à des activités plus mixtes. Deux projets ont retenu l’attention de Nhood.
« Il y en a un que la Métropole soutient vraiment, mais il semblerait que ce ne soit pas le choix qui a été retenu en interne », regrette la vice-présidente en charge du commerce Emeline Baume de Brosses.
Si rien n’est encore officiel, le promoteur pourrait privilégier l’installation d’un Cultura et d’un Boulanger.
« J’imagine qu’au siège on a dû leur dire qu’il y avait déjà un deal avec telle ou telle enseigne, et tant pis si ça fait concurrence au Decitre du centre-ville. On ne pourra pas les empêcher de choisir cette option, mais ce serait dommage. C’est compliqué de réhabiliter ces plaques commerciales, mais il faut se saisir des opportunités pour changer les choses. C’est justement dans ces territoires qu’on doit pousser de nouvelles idées, des offres culturelles, un supermarché inversé (basé sur le don), idéalement avec de la gratuité. ».
A l’heure actuelle, la Métropole de Lyon ignore le projet qui a été retenu. Le Comité de pilotage qui devait se tenir en juin a été repoussé par Nhood au 23 juillet prochain.
> Cet article est un extrait de notre enquête sur l’urbanisme commercial à Lyon à lire ici.
Tous les habitants de l’agglomération de Lyon la connaissent, avec son Auchan et, hier, son Ikea. La zone commerciale de Porte des Alpes située entre Bron et Saint-Priest est un emblème de l’urbanisme commercial des années 1980, marqué par le développement d’hypermarchés et de galeries marchandes le long de gros axes routiers.
Pourtant depuis trente ans, les discours sur le renouvellement de ces centres peinent à cacher la persistance d’une vision traditionnelle du commerce et de l’économie, fondée sur l’imbrication des acteurs publics et des acteurs privés.
Dernier vestige d’une terre autrefois agricole, les milliers de petites fleurs jaunes des champs de colza contrastent avec le bitume de l’autoroute. Enserrée entre l’A43 et le boulevard périphérique est, la zone commerciale “Champ du Pont” à Saint-Priest s’étend sur plusieurs kilomètres. Sorti de terre en 1981, l’hypermarché Auchan domine les 4500 places de stationnement toujours remplies.
Pourtant, depuis plus d’un an, celles du parking d’à côté sont désertées. L’ancien hangar d’Ikea n’a conservé que le bleu roi de l’enseigne, mais les lettres jaunes ont été remplacées par le sigle “SOFO”, du nom du projet éphémère installé dans les 4000m² de friche le temps de l’été. Depuis septembre 2019, le magasin de meubles est parti s’installer sur la commune voisine de Vénissieux où il a doublé sa surface de vente. Les consommateurs ne seront pas dépaysés : il est désormais positionné juste en face du Carrefour… Le premier hypermarché à s’être installé dans l’agglomération, en 1966.
Depuis 2019, le site d’Ikea Porte des Alpes est parti s’installer sur la commune voisine, à Vénissieux, pour doubler sa surface de vente.Photo : MH/Rue89Lyon
Suivre la trajectoire d’Ikea dans la Métropole lyonnaise revient à raconter l’évolution du modèle commercial depuis les années 1980. D’abord installée à Vaulx-en-Velin en 1982 au Grand Vire, l’enseigne s’est délocalisée à Saint-Priest en 1986 puis à Vénissieux en 2019. Chaque déplacement s’accompagnant d’un doublement de sa surface de vente.
« Le centre de la ZUP de Vaulx-en-Velin était un centre commercial dont les enseignes sont parties dès qu’elles ont compris que la première couronne populaire n’était plus le cœur de leurs clientèles. Dans le cas d’Ikea, ça s’est passé au bénéfice de Porte des Alpes à Bron et Saint-Priest » , analyse Antoine Lévêque, auteur d’une thèse en science politique intitulée Desservir la banlieue. Métropolisation et relégation des quartiers d’habitat social dans l’agglomération lyonnaise (1959-2019).
L’urbanisme commercial sur le modèle de la « ville Auchan »
A Saint-Priest, Ikea trouve une place de choix à côté de l’immense Auchan : avec 19 000 m² de surface, il s’impose rapidement comme l’un des premiers hypermarchés à l’échelle du territoire national, mais aussi comme premier pôle commercial en chiffre d’affaires de l’agglomération lyonnaise, devançant dans les vingt années qui suivent sa création le centre de la Part-Dieu et les commerces de la Presqu’île. Pour cela, Auchan s’est en effet entouré de 12 000 m² de galeries marchandes composées en majorité d’enseignes de prêt-à-porter.
C’est ce qu’on appelle une plateforme périphérique « planifiée », souvent construite en France sur le modèle de la « ville Auchan ». Celle-ci s’organise autour d’une locomotive alimentaire qui va conduire une double stratégie : étendre son offre non alimentaire au sein d’une galerie attenante à l’hypermarché, puis attirer sur la même zone commerciale des enseignes à forte valeur ajoutée contribuant à la diffusion d’une image qualitative de la plateforme. Concernant celle de Porte des Alpes à Saint-Priest, il s’agit de Leroy Merlin et Ikea.
Cette zone devient l’emblème de l’urbanisme commercial des années 1980.
« A l’époque, on venait urbaniser des terres agricoles en transformant les champs en commerce et en parking. Longtemps, ce modèle a tourné autour de l’usage de la voiture », analyse Michel le Faou, vice-président de la métropole de Lyon, délégué à l’urbanisme et à la politique de la ville de 2014 à 2020.
« C’était dans l’air du temps. Ça faisait moderne, un territoire qui avait son supermarché ou sa zone commerciale » , ajoute-t-il.
Gilles Gascon, à l’époque vice-président de l’association des commerçants de Saint-Priest et aujourd’hui maire (Les Républicains) de la ville, raconte avoir perçu l’installation de la galaxie Auchan sur sa commune d’un mauvais œil. Il abonde toutefois :
« C’est ce qui venait un peu habiller les contours des centres-ville, et puis il existait une dynamique d’emplois, et pour un élu, proposer de l’emploi c’est proposer un peu de richesse pour la commune. Auchan a notamment permis à certains grands clubs de la ville de se développer. »
Au-delà des retombées économiques directes, se joue aussi une bataille pour l’image. Les communes s’arrachent les enseignes “Totem” comme Ikea.
« Derrière, c’était des emplois, de la taxe professionnelle, mais il y avait effectivement une logique plus large d’attractivité territoriale. Ikea ne s’implante pas n’importe où, n’importe comment ; l’avoir sur son territoire c’était le signe que la collectivité jouait dans la cour des grands », complète Michel le Faou.
Tentatives de régulation de l’urbanisme commercial
La situation n’a pas tellement changé. Si élus et urbanistes sont aujourd’hui unanimes – les mentalités ont changé, on ne consomme plus comme avant, les surfaces de 30 000 m² n’ont plus leur place -, et si les modèles commerciaux se sont transformés, la logique économique est toujours la même.
Le nouvel Ikea de « Grand Parilly » borde le périphérique lyonnais d’un côté, et une voie verte de l’autrePhoto : MH/Rue89Lyon
« Depuis les années 1980, on essaye de mieux maîtriser le champ du commerce ; on a réalisé que cette exploitation des terrains urbanisables notamment dans le périurbain fragilisait le tissu commercial des centres-villes et consommait beaucoup de terrains », explique Roelof Verhage, directeur de l’Institut d’urbanisme de Lyon.
En 40 ans, plusieurs outils de régulation ont été mis en place en France. La commission départementale d’urbanisme commercial (CDUC) statuant sur les projets susceptibles de dépasser 1500 m² pour les villes de plus de 40 000 habitants donnera lieu en 1993 à la Commission départementale d’équipement commercial (CDEC), elle-même transformée en 2008 en commission départementale d’aménagement commercial (CDAC) pour les projets – nouveau ou d’extension de surface existante – de plus de 1000 m². Cette dernière fait statuer les élus des communes concernées, des personnalités qualifiées en matière de consommation, de protection du consommateur, de développement durable et d’aménagement du territoire, aux côtés d’élus des communes concernées et de la Métropole (dans le cas de Lyon).
« Le silence de la grande distribution depuis deux décennies et l’envolée du nombre de mètres carrés de surfaces commerciales autorisés semblent indiquer que le système de régulation a atteint des sommets d’inefficacité”, notait pourtant le professeur d’urbanisme René-Paul Desse dans un article en 2013 intitulé « La fin de l’urbanisme commercial à la française ».
Pour beaucoup, ces commissions ont en effet souvent représenté des “machines à dire oui”.
A Lyon dès 1994 est élaboré le premier schéma directeur de développement commercial au sein de la communauté urbaine. Maurice Charrier, maire PC de Vaulx-en-Velin de 1985 à 2008, devient Vice-président de la Communauté Urbaine de Lyon chargé de l’Urbanisme Commercial de 1995 à 2001. Il témoigne :
« Au tout début des années 90, un constat s’imposait face à la prolifération des surfaces commerciales en périphérie de l’agglomération. Cet urbanisme commercial était très dégradant pour les entrées de la ville et en termes de circulation. En même temps, il fallait répondre à un nombre grandissant de consommateurs dans l’Est lyonnais. L’objectif du schéma directeur était d’organiser tout ça, de réguler le développement des pôles commerciaux et d’éviter les concurrences anarchiques ».
Le schéma permet dès lors aux membres de la CDEC de siéger dans une commission interne à la Communauté urbaine pour examiner les demandes d’implantation de surfaces commerciales.
« Au départ, les promoteurs ont vu ça comme une ingérence de la part des élus. Et puis très vite ils ont compris que ça leur donnait des garanties de bonne fin de leur projet. Il y avait dans ces réunions la recherche d’une position commune entre tous les partenaires. Ça leur permettait d’obtenir plus facilement une autorisation de la commission départementale, sans risquer des recours en commission nationale », poursuit Maurice Charrier.
Le constat est indéniable. Depuis une vingtaine d’années, le déploiement de nouveaux hypermarchés a été considérablement freiné. Au sein du second schéma directeur lyonnais, consigne est donnée “de ne pas créer ex-nihilo de nouveaux pôles périphériques”. Les chiffres se retrouvent d’ailleurs dans la tendance nationale : en 2019, la CNAC (échelon national de la CDAC) n’a accepté qu’un seul des quatre dossiers portant sur un projet de plus de 20 000m². Mais dans le même temps, elle autorise les plus petites surfaces, de 1000 à 2500 mètres carrés. Derrière les discours de changement, la logique d’attractivité à l’œuvre dans les années 1980 n’a pas disparu, elle s’est simplement transposée dans un nouveau modèle commercial.
D’une logique d’attractivité à une logique… d’attractivité
« C’est ce qui s’est passé avec le projet du Carré de Soie à Vaulx-en-Velin », raconte Roelof Verhage.
« Le modèle est différent, les élus ne voulaient pas de surface alimentaire dans le pôle commercial par exemple, et il y avait cette recherche de mixité de fonctions pour faire quelque chose de plus urbain. Mais en effet, on a continué à utiliser les commerces comme une sorte de moteur pour engager une dynamique et pour rendre une zone attractive ».
Une expression apparaît dans le jargon urbanistique, repris par les élus : le centre commercial doit être “intégré dans le tissu urbain”, répondre à une “mixité de fonctions” pour “améliorer la qualité de l’espace public”. Il s’agit concrètement de penser la réhabilitation d’un quartier pour en changer l’image, surtout quand il s’agit de banlieues dépréciées de l’Est lyonnais.
Face à Leroy Merlin et Ikea fleurissent des chantiers d’immeubles et de bureaux en construction.Photo : MH/Rue89Lyon
Le “pôle de loisirs” du Carré de Soie est sorti de terre en 2009 dans un ancien quartier industriel de la ville, le long du périphérique Laurent Bonnevay. Pour la première fois, il s’agissait d’accueillir un multiplexe en ville. Maurice Charrier, ancien maire de la ville, raconte :
« Plutôt que de voir Pathé s’implanter en dehors de la communauté urbaine, la privant donc de toute capacité de négociation, nous avons choisi de leur faire des propositions à partir d’une vision du rôle qu’ils peuvent jouer en faveur du développement de l’agglomération. En tant que maire de Vaulx-en-Velin et chargé du dossier au Grand Lyon, j’ai proposé des terrains sur ma commune. On savait alors qu’un multiplexe ne viendrait jamais seul, qu’il serait accompagné par du commerce. Il a fallu négocier avec Altaréa Cogedim – l’un des principaux promoteurs immobiliers français – sur le volume de surface au sol ».
A l’époque, c’est surtout la mairie de Villeurbanne qui refuse de voir se développer un centre d’envergure et une surface alimentaire. Le promoteur obtiendra le dernier mot, en imposant 40 000m² de surface. Moins de dix ans plus tard, un Carrefour Market a pris ses quartiers dans le centre commercial.
« Le projet commercial a pris le pas sur la dimension sports et loisirs, initialement affichée politiquement, tout comme l’activité tertiaire attenante qui conforte le rayonnement régional, voire national du site » analyse le chercheur en science-politique Antoine Lévêque. Mais c’est là l’essentiel pour le maire de Vaulx-en-Velin, que d’inscrire sa commune dans le développement multipolaire de l’agglomération, quand bien même les équipements du Carré de Soie ne profitent pas principalement aux habitants de la commune », ajoute-t-il.
« Alors au début ça pouvait apparaître comme un énième centre commercial, un peu au milieu de nulle part, mais une fois que le quartier sera entièrement terminé, tout le monde trouvera que le centre commercial est bien à sa place », estime de son côté Michel le Faou.
A Vénissieux, où s’est installé le nouvel Ikea de la métropole de Lyon, doublant par la même occasion sa surface de vente – 40 000 m², ce qui en fait le plus grand magasin de France -, l’arrivée de l’enseigne s’est accompagnée d’aménagements publics notables. Une piste cyclable et piétonne borde le magasin pour rejoindre d’un côté le métro, de l’autre, l’arrêt de tramway devant l’hypermarché Carrefour. Le long des dizaines de chantiers en cours, attendant la sortie d’immeubles et de bureaux, de la végétation pousse abondamment. On en oublierait presque le périphérique attenant, caché derrière l’immense bâtiment Ikea. On oublierait presque également qu’on est à Vénissieux, si l’on en croit les panneaux du nouveau quartier créé de toutes pièces : “Grand Parilly”.
A Ikea Grand Parilly, les places de parking ont été construites sous le magasin. Des panneaux solaires ont été installés sur le toit.Photo : MH/Rue89Lyon
Urbanisme commercial : l’absence de clivage politique
Ces nouvelles formes commerciales traduisent surtout l’aboutissement d’un travail de collaboration étroite entre le public et le privé.
« L’urbanisme commercial est un des espaces clés de la porosité entre intérêts publics et privés dans l’action urbaine » poursuit le chercheur Antoine Lévêque.
L’ancien maire de Lyon Gérard Collomb était ainsi un adepte des salons de l’immobilier commercial (MAPIC), pendant lesquels des élus viennent vendre des parcelles d’espaces publics à des grands groupes. Mais en matière d’urbanisme commercial, les clivages politiques n’auraient pas lieu d’être. L’ancien communiste Maurice Charrier a lui aussi assisté à plusieurs salons lorsqu’il était à la fois maire de Vaulx-en-Velin et vice-président du Grand Lyon. Une position largement assumée par l’ancien édile :
“Dire que les enseignes commerciales sont des alliés est un peu fort. Je préfère parler de “partenariat”. La mairie, la communauté de communes, le promoteur privé : chacun a sa logique et ses préoccupations. Le promoteur regarde l’impact de son résultat financier, et je dirais que chaque logique est légitime. L’élu, lui, doit écouter tout le monde pour trouver un consensus ».
Emeline Baume, vice-présidente chargée de l’économie, de l’emploi, du commerce, du numérique et de la commande publique au sein de l’exécutif vert élu en 2020, regrette à l’inverse l’absence d’engagement fort de la part des élus sur le sujet.
« C’est pas du tout un rapport social de convivialité, d’expérience, de partage. On n’est pas contre l’acte d’achat, mais on espère porter une autre vision de l’urbanisme commercial ».
L’un des premiers tests pour le nouvel exécutif écolo est justement à Saint-Priest. Après le départ d’Ikea de la zone de Porte des Alpes fin 2019, tout le monde s’est mis autour de la table pour penser le réaménagement du site. Un projet, baptisé sobrement Yellow Pulse, fait consensus. Il prévoit l’installation de 110 nouvelles enseignes, de plusieurs restaurants sur un toit-terrasse, une ferme urbaine, une garderie et un parking de 2500 places. Pourtant, en 2020, le projet tombe à l’eau. Pas assez “solide économiquement” dit-on, dans un contexte de crise économique et de nouvelles pratiques de consommation. Sûrement aussi car le projet s’installait juste à côté de la galerie marchande Auchan qui abrite déjà à elle seule…63 boutiques.
Promoteurs et enseignes, à l’avant-garde de la rénovation commerciale
Pas question cependant de laisser la friche à l’abandon. Le terrain appartient à Ceetrus (ex-Immochan), la filiale immobilière du groupe Auchan, devenue ces dernières années un acteur incontournable des restructurations commerciales.
« Les grands groupes avaient anticipé en investissant dans le foncier. Alors quand une enseigne comme Ikea s’en va, une question se pose : comment continuer à valoriser le terrain ? », détaille Roelof Verhage, dont l’un des thèmes de recherche est l’articulation entre acteurs publics et privés dans le développement et la régénération urbains.
Plus que de simples participants aux négociations, les foncières sont souvent à l’initiative des projets. Début 2021, la galaxie Mulliez créé “Nhood” (en contraction du terme anglophone « neighbourhood ») ; une nouvelle filiale chargée de “régénérer et transformer durablement un portefeuille de près de 300 sites commerciaux en Europe, dont 76 en France”. Parmi eux, celui de Porte des Alpes. En janvier dernier le président de Nhood Antoine Grolin déclarait, dans le site professionnel LSA :
« [Nous agissons] au service d’une vision de la ville plus résiliente, écologique, forte d’une grande mixité de fonctions et d’usages de proximité (commerces locaux, circuits-courts, logements, bureaux, urbanisme de transition et tiers lieux). (…) Hier, nous étions des animateurs de centres commerciaux, nous allons devenir animateurs de quartiers ».
Après l’échec de Yellow Pulse, la foncière a lancé un appel à projets. L’idée : faire de l’urbanisme “de transition”, c’est à dire passer d’activités 100% commerciales à des activités plus mixtes. Deux projets ont retenu l’attention de Nhood.
« Il y en a un que la Métropole soutient vraiment, mais il semblerait que ce ne soit pas le choix qui a été retenu en interne », regrette la vice-présidente en charge du commerce Emeline Baume de Brosses.
Si rien n’est encore officiel, le promoteur pourrait privilégier l’installation d’un Cultura et d’un Boulanger.
« J’imagine qu’au siège on a dû leur dire qu’il y avait déjà un deal avec telle ou telle enseigne, et tant pis si ça fait concurrence au Decitre du centre-ville. On ne pourra pas les empêcher de choisir cette option, mais ce serait dommage. C’est compliqué de réhabiliter ces plaques commerciales, mais il faut se saisir des opportunités pour changer les choses. C’est justement dans ces territoires qu’on doit pousser de nouvelles idées, des offres culturelles, un supermarché inversé (basé sur le don), idéalement avec de la gratuité. ».
A l’heure actuelle, la Métropole de Lyon ignore le projet qui a été retenu. Le Comité de pilotage qui devait se tenir en juin a été repoussé par Nhood au 23 juillet prochain.
Mardi 6 juillet, la Métropole de Lyon a annoncé la signature d’un accord de médiation garantissant l’occupation d’un bâtiment métropolitain cours Lafayette, dans le 3e arrondissement. Accouché dans la douleur, cet accord ne soulève pas l’enthousiasme ni des habitants du squat, ni des soutiens.
Autre lieu, autre contexte. La Métropole de Lyon a annoncé la signature d’un accord de médiation avec les occupants du squat « Lafayette », dans le 3e arrondissement de Lyon. Après une première convention signée avec un squat à Vaise en mai dernier, la collectivité autorise l’occupation d’un bâtiment métropolitain et va effectuer des travaux pour le confort de vie des habitants. En échange : les squatteurs s’engagent à quitter les lieux le 30 juin 2022. Ce faisant, la Métropole acte ainsi la naissance d’un second squat « officiel » à Lyon.
Une chambre du squat « Lafayette ». Ces dernières vont probablement être réaménagées avec la signature de cet accord.Photo : PL/Rue89Lyon
« On n’avait pas vraiment le choix, relève Fabrice, un Ivoirien de 25 ans. La finalité de tout ça : c’est que tout le monde va finir par être expulsé. »
Dans ce grand bâtiment du cours Lafayette, les avis sont partagés sur l’intérêt de cet accord avec la Métropole de Lyon. Occupés depuis septembre 2019 et la fin du squat de l’amphi Z, les lieux accueillent 48 personnes, des migrants en provenance en majorité d’Afrique Sub-saharienne.
« Certains étaient d’accord, d’autres non, commente un jeune camerounais, de passage. Le bon côté, c’est qu’ils vont rénover certaines pièces. Ça va être mieux. »
Les murs décrépis lui donnent raison. Les habitants des lieux manquent de douches et de sanitaires dans ces anciens bureaux du planning familiale, cours Lafayette. Via cet accord, la Métropole s’engage notamment à la réalisation de travaux de mise en sécurité du site, la fourniture de l’eau et de l’électricité et la mise en place d’un accompagnement social aux côtés de l’Association action pour l’insertion et le logement (Alpil).
« Comme dans le 9e arrondissement (…) nous souhaitons faire de notre territoire une Métropole accueillante et hospitalière, déclare dans un communiqué Renaud Payre, vice-président de la Métropole en charge de l’habitat, du logement social et de la politique de la ville. En proposant cette solution transitoire digne, innovante, et couplant accompagnement social et de première nécessite, notre Métropole répond à l’urgence sociale tout en préparant la sortie dans les meilleures conditions de ces occupations. »
Des négociations tendues autour de ce second « squat officiel » de Lyon
Huit mois après les annonces faites à Rue89Lyon, le vice-président peut se targuer d’avoir mis en place une mesure encore rare en France. Les squats autorisés par les institutions locales, via des accords de médiations ou des conventionnements restent rares.
Cependant, à la différence de Vaise, les négociations avec les collectifs de soutien et les habitants ont été plus musclées pour le « Lafayette ».
« On nous a mis des bâtons dans les roues », commente un membre de l’association la Komune.
Outil du Collectif Intersquats Exilé.e.s Lyon et Environs, l’association la Komune s’était proposée pour jouer le rôle de personne « morale » afin de signer l’accord. Une vingtaine d’habitants du squat font partie de la section « Lafayette » de cette association. Selon eux, la porte des négociations s’est au dernier moment refermée devant eux. La Métropole a choisi de signer l’accord avec quatre représentants des habitants.
« Ils ont empêché l’association de venir avec nous lors des négociations », regrette Fabrice.
Avant cette signature, la Métropole était dans une procédure judiciaire visant à faire expulser les occupants du squat Lafayette. La collectivité avait fait appel à la suite d’une victoire des squatteurs en première instance, le tribunal judiciaire leur ayant laissé deux ans de délai. La Métropole, comme elle le reconnaît dans son communiqué de presse, a finalement accepté la mise en place d’une médiation pour arriver à la signature du dit accord. C’est la Cour d’appel qui a nommé comme médiateur, André Gachet – ancien responsable de l’Alpil (action pour l’insertion par le logement) et membre du même mouvement politique que le vice-président Renaud Payre. C’est par son biais que se sont fait les négociations.
Pour Fabrice, la voie était sans issue :
« On nous a un peu dit : « Si vous ne signez pas, vous allez dehors » », regrette-t-il.
Du côté de l’association, on poursuit :
« Nous n’avons pas réussi à avoir des garanties sur des relogements après la fin du squat », regrette un membre de l’association la Komune.
Il remarque toutefois que cette signature avec des habitants sans-papiers est une première.
« Le côté positif, c’est que ça montre qu’ils sont capables de signer des conventions. » Une première qui pourrait créer un précédent, selon ce membre.
Les habitants ont donc un peu moins d’un an pour trouver des solutions. Après le 30 juin 2022, le bâtiment sera récupéré par la Métropole. Un chantier pour créer des locaux associatifs devrait être lancé dès l’été 2022.
Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
[Info Rue89Lyon] Fin mai, une journaliste qui commençait des interventions en éducation aux médias a été remerciée par la direction du lycée Saint-Thomas d’Aquin-Veritas, à Oullins, à la suite d’une séance sur l’extrême droite.
Le 31 mai dernier, la journaliste Fabienne Guedy intervient dans une classe de seconde SNT (Sciences numériques et technologique) au lycée Saint-Thomas d’Aquin-Veritas d’Oullins.
Ce centre scolaire catholique privé bien connu dans la région lyonnaise (lire par ailleurs), sous contrat avec l’État, doit l’accueillir pour trois séances de deux heures d’éducation aux médias. Le but de sa venue ? Décortiquer les mécanismes de manipulations numériques chez les jeunes. Deux heures après le début de son travail, celle qui fait de l’éducation aux médias depuis 2013 va être remerciée. En cause : une partie de son intervention concernant l’extrême droite.
« C’est la première fois que ça m’arrive ! », s’exclame-t-elle.
Quelques semaines après, elle s’interroge toujours sur ce qui a motivé l’établissement d’Oullins. Cette première séance à « Saint-Thom » s’était pourtant déroulée normalement, assure-t-elle.
Fabienne Guedy, journaliste indépendante, a travaillé pendant 30 ans auprès de rédactions comme RFI en Afrique Subsharienne. Depuis son retour en France, en 2013, elle a commencé une activité dans l’éducation aux médias et à l’information.Photo : PL/Rue89Lyon
« À la fin du cours, j’ai eu une rapide discussion avec la professeure de SNT et avec la professeure documentaliste. Elles avaient l’air satisfaites. Mais, quand je suis revenu à 13h, le discours avait changé. »
Trente minutes avant sa deuxième rencontre avec les élèves, les enseignantes lui expliquent que l’intervention de l’après-midi n’aura pas lieu. En cause : un contenu « trop politique », selon elle.
« Elles m’ont dit que certains élèves partageaient « ces idées » et que les parents risquaient de faire des vagues. »
Un reportage sur l’extrême droite gêne l’équipe enseignante d’Oullins
« Ces idées », ce sont des idées d’extrême droite. Durant son intervention, la journaliste est revenue sur l’action de groupes comme QAnon, le réseau conspirationniste d’extrême droite américain, mis sous le feu des projecteurs après l’attaque du capitole, le 6 janvier 2021. Selon le rectorat de Lyon, la séance a accroché sur la diffusion d’un reportage.
Contacté par mail, le rectorat explique :
« La journaliste a décidé d’utiliser comme support un reportage de « Complément d’enquête » consacré à l’ultra-droite, ce qui n’avait pas été évoqué avec la professeure au moment de la préparation de la séance. »
Le 30 mai, veille de la séance, Rémy Daillet-Wiedemann, complotiste classé à la droite de la droite, soupçonné d’être impliqué dans l’enlèvement de la petite Mia, est arrêté en Malaisie. Revenir sur l’affaire paraît donc logique pour la journaliste. D’ailleurs, les enseignants ne lui font aucune réflexion à la fin du reportage.
Selon elle, personne ne s’est plaint de l’intervention sur le moment. Elle soupçonne les élèves en visio-conférence de s’être plaint de l’intervention.
« Je n’ai senti aucune hostilité dans la classe. Mais l’autre moitié des élèves étaient chez-eux, je ne sais pas ce qu’il s’est dit. »
Une intervention non « conforme aux modalités préalablement établies » ?
Les enseignants ont-ils considéré que la présentation n’allait pas dans le bon sens ? Ont-ils reçu des mauvais retours d’élèves ? De parents d’élèves ? Ou ont-ils même anticipé ces potentiels retours ?
Contacté par mail, le directeur général du centre scolaire, Xavier Gouët, s’est défaussé sur le rectorat :
« Je n’ai personnellement rien à ajouter à ce qui vous a été transmis [par le rectorat], tout étant clairement explicité. »
Un rectorat qui renvoie lui-même… à la responsabilité de l’enseignant le jour-même.
« L’intervention du professionnel [la journaliste] se déroule sous la responsabilité de l’enseignant qui peut interrompre à tout moment celle-ci, s’il estime qu’elle ne se conforme pas aux modalités préalablement définies ou que l’attitude est contraire aux engagements. »
Cabinet du recteur de l’Académie de Lyon
Avec ces réponses, difficile d’établir précisément le motif de l’arrêt des interventions. De son côté, Fabienne Guedy assure ne pas avoir eu d’autres échanges avec l’établissement depuis. La direction de Saint-Thom lui a payé les deux autres séances prévues, sans lui donner de nouvelles explications.
Celle qui est déjà intervenue dans les établissements Juliette-Récamier et Saint-Exupéry à Lyon a écrit au rectorat et au ministère de l’Éducation nationale. Sans réponse, elle a également posé une réclamation auprès du Défenseur des droits le 4 juillet.
L’entrée du collège-lycée Saint-Thomas-d’Aquin, dit Saint-Thom, à Oullins.Photo : DD/Rue89Lyon.
La liberté d’expression mise entre parenthèse pour ne pas froisser les élèves ?
« Mon objectif n’est pas de faire le buzz, se défend-elle. Je veux montrer que ce qui s’est passé est grave, marque-t-elle. Ce que traduit cette situation : c’est que les élèves choisissent ce qui doit être enseigné. »
Elle rappelle le cas de Samuel Paty, assassiné par un terroriste islamiste en début d’année. Là aussi, l’enseignant avait été mis en difficulté par des paroles d’élèves, après avoir montré des caricatures du prophète Mahomet de Charlie Hebdo. Dans les deux cas, elle relève des atteintes à la liberté d’expression.
Fabienne Guedy a reçu des nouvelles du rectorat la veille de notre entretien, jour où notre demande presse a été traitée par l’Académie de Lyon. Le rectorat nous a précisé qu’elle prendrait attache prochainement avec la journaliste pour aborder la question en rappelant, une fois de plus, que la décision finale revient à l’établissement. Un nouvel échange entre l’intervenante et le centre scolaire « Saint-Thom » pourrait avoir lieu sous l’égide du rectorat.
Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
La majoration de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires à Lyon va être fortement augmentée à partir de 2022. La mairie écologiste souhaite inciter une partie des propriétaires à vendre ou à louer leurs biens. Ou, à défaut, lui permettre de récupérer plus d’argent.
La majoration de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires à Lyon est actuellement fixée à 20%. Le maire de Lyon Grégory Doucet (EELV) compte la passer à 60%. Soit le maximum autorisé par la loi. Elle entrera en vigueur en 2022.
Augmenter la taxe d’habitation pour récupérer des logements à Lyon
La mesure sera votée lors du conseil municipal de Lyon jeudi 8 juillet. Audrey Henocque, première adjointe en charge des finances, a détaillé l’objectif de la Ville avec cette mesure lors d’un point presse, ce mercredi 7 juillet.
Avec cette majoration, la mairie de Lyon souhaite inciter les propriétaires de résidences secondaires à Lyon à les remettre sur le marché locatif ou à les vendre. Selon l’adjointe aux finances, le précédent taux fixé par la majorité de Gérard Collomb n’a pas eu l’effet escompté.
« Seuls 150 logements sont revenus dans le parc principal. On a vu qu’à Paris, où la majoration de la taxe d’habitation a aussi été portée à 60%, 5% des résidences secondaires sont revenues dans le parc principal. »
Les écologistes veulent montrer qu’ils « prennent aux riches »
À Lyon, la mairie indique que la mesure concerne 15 000 logements environ, sur les 330 000 que compte la ville. Soit environ 4,5% des logements. Cette hausse de la majoration représentera en moyenne un surcoût de 210 euros par an pour les propriétaires.
Suffisant pour convaincre les propriétaires de remettre leurs biens dans le parc principal ? Pour l’adjointe aux finances, c’est une mesure de « justice sociale » pour lutter contre la pénurie de logement à Lyon. Au regard du nombre de logements concernés et du surcoût à venir, les effets pourraient ne pas être très visibles sur la politique de logement. Ainsi, la mairie de Lyon souhaite aussi ou avant tout montrer qu’elle demande une contribution plus importante aux plus aisés.
À défaut de « récupérer » des logements à la location ou à la vente, la Ville de Lyon percevra plus d’argent.
« Si les logements reviennent dans le parc principal tant mieux, sinon c’est un gain possible de 3,3 millions d’euros par an pour la Ville. »
Audrey Henocque, première adjointe au maire de Lyon en charge des finances
La Ville de Lyon touche aussi à la taxe foncière
Toutes les résidences secondaires ne seront pas concernées. Il existe en effet quelques exonérations pour des propriétaires dans des cas particuliers. Comme le fait de posséder une résidence secondaire pour des obligations professionnelles ou le fait de résider dans un établissement médicalisé comme une maison de retraite transformant ainsi sa maison en résidence secondaire.
Par ailleurs, la Ville de Lyon va modifier d’autres dispositions fiscales. Notamment celles concernant la taxe foncière sur le bâti neuf. La réforme de la taxe d’habitation sur les résidences principales prévoit sa suppression totale de façon progressive d’ici 2023. Elle était jusque là perçue par les communes. Pour compenser la perte de cette recette, les communes percevront à partir de 2022 la totalité de la taxe foncière sur le bâti neuf. Y compris la part métropolitaine de cette taxe donc.
Cette modification entraîne la remise à plat des dispositions fiscales en vigueur jusqu’alors. Les communes ont jusqu’au 1er octobre pour fixer les nouvelles règles en la matière. En l’absence, les propriétaires seraient exonérés totalement de taxe foncière sur la bâti neuf durant deux ans. Les communes peuvent introduire une exonération partielle ou totale de cette taxe durant les deux premières années des logements. Dans une fourchette allant de 40 à 100%.
La municipalité de Lyon a décidé de fixer le taux d’exonération pour les deux premières années à 40%, le seuil le plus bas. Elle était totale auparavant concernant la part communale, seule la partie métropolitaine était due. La mairie espère ainsi récupérer 1,3 million d’euros.
[3/3 Série « Wikipédia et les politiques »]Par souci de notoriété, pour gagner en visibilité électorale ou pour corriger des erreurs factuelles, certains élus lyonnais s’aventurent à faire influencer leurs propres fiches Wikipédia. Au risque de se faire taper sur les doigts par les bénévoles de l’encyclopédie. Les cas ci-après de Nathalie Perrin-Gilbert, adjointe au maire de Lyon déléguée à la Culture (proche LFI), et Pierre Oliver, maire du 2e arrondissement (LR).
Nathalie Perrin-Gilbert fait figure d’ovni dans le panel des politiques qui caviardent leurs propres pages. Sans travestir son identité, l’adjointe à la Culture de Grégory Doucet a effectué elle-même une série de modifications sur sa biographie Wikipédia, le 18 avril 2021, et tenté de créer une fiche dédiée au GRAM, son collectif et micro-parti politique à Lyon.
L’élue s’est d’abord consacrée à amender une série de détails : corriger le parti auquel elle est affiliée, inscrit à tort comme la France insoumise (même si LFI l’a soutenue dans sa candidature aux élections municipales), par le Gram. Pour préciser aussi être mère de trois enfants et son lieu de résidence, à la Croix-Rousse. Pour rectifier quelques fautes orthographiques ; indiquer son rôle d’adjointe au maire dans l’exécutif écologiste.
Capture d’écran de l’historique des modifications de Nathalie Perrin-Gilbert sur sa propre page wikipédia.
L’ancienne édile du 1er arrondissement s’est ensuite penchée sur des informations de fond. Elle a rectifié avoir soutenu la candidate citoyenne Charlotte Marchandise à la campagne présidentielle de 2017, et non le Parti socialiste, avant d’apporter son parrainage à Jean-Luc Mélenchon. « Regrettant la désunion de la gauche », écrit-elle, l’insoumis était selon son avis « le mieux placé pour éviter un deuxième tour Macron-Le Pen ».
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Le directeur administratif de la faculté de médecine et de maïeutique de Lyon Sud a été mis en examen le 2 juillet dernier. C’est dans cet article du Progrès que l’on apprend que ce dernier est soupçonné de corruption, favoritisme, escroquerie et détournement de fonds publics.
Mis en examen et placé en détention provisoire depuis le 2 juillet 2021, il aurait perçu plusieurs centaines de milliers d’euros au cours des dernières années.
Selon les premiers éléments de l’enquête, le directeur administratif de la faculté de Lyon Sud aurait reçu des pots-de-vin de ses fournisseurs, en échange de marchés ou de travaux non justifiés, notamment dans le secteur du BTP et du nettoyage.
La police aux frontières a flairé le mauvais coup
Il aurait également procédé à de faux achats, et bénéficié d’une voiture mise à sa disposition par le patron d’un garage où il faisait réparer les voitures de ses proches.
C’est d’ailleurs par le biais d’une enquête pour travail dissimulé et emploi de travailleurs en situation irrégulière, visant une société de nettoyage, que la PAF (police aux frontières) a été conduite à s’intéresser à lui. Il aurait en effet bénéficié de versements de fonds en échange de l’attribution d’un contrat avec cette entreprise.
L’université a décidé de se constituer partie civile.
Les indicateurs de l’évolution de l’épidémie de Covid montrent une évolution à la hausse ces derniers jours à Lyon et dans le Rhône. Même si les niveaux restent bas, le taux d’incidence a légèrement augmenté dans la Métropole de Lyon. Et le variant delta s’installe. La vaccination semble marquer le pas.
Le début d’une nouvelle vague ? S’il est encore trop tôt pour l’affirmer, les indicateurs de l’épidémie de Covid repartent à la hausse à Lyon et dans le Rhône. Ils demeurent à des niveaux bas, certes, mais ils évoluent désormais négativement.
Le taux d’incidence en légère hausse dans la Métropole de Lyon
L’incidence du virus s’est stabilisée à Lyon et dans le Rhône. Elle demeure relativement basse : 24 cas pour 100 000 habitants dans le Rhône sur une semaine au 2 juillet contre 28 cas pour la Métropole de Lyon. Un niveau qui demeure toutefois bien plus élevé qu’il y a un an. Au 2 juillet 2020, après la première vague du printemps, l’incidence était de 6 cas pour 100 000 habitants dans le Rhône. Quatre fois moins importante donc.
Ces niveaux très faibles par rapport à ceux connus les mois précédents masquent une évolution qui semble négative.
Depuis une dizaine de jours l’incidence dans le Rhône ne baisse plus. Elle était pourtant en baisse quasi continue depuis la mi-avril. Dans la Métropole de Lyon, elle est même repartie à la hausse entre le 24 juin et le 2 juillet (24 cas contre 28 pour 100 000 hab). Une augmentation certes faible. Mais dans la métropole de Lyon aussi le taux d’incidence était en baisse depuis début d’avril. Il n’y a qu’à la mi-mai qu’il s’était stabilisé sur une semaine.
Le variant delta représente 40% des cas de Covid dans le Rhône
Cette évolution s’inscrit dans un contexte de développement du variant delta ou « indien » du virus. Un variant décrit comme plus contagieux que le variant dit « anglais ». Lui-même plus contagieux encore que la souche « classique ».
Selon les dernières données livrées par Santé Publique France, la mutation présente dans le variant delta se retrouve dans 40% des tests positifs analysés sur une semaine dans le Rhône au 2 juillet. Le variant delta n’est encore pas majoritaire dans le département. Mais cela ne saurait tarder au regard de sa progression rapide. Une semaine plus tôt, il représentait 20% des cas positifs analysés.
Sa diffusion reste encore variable dans la région. Au 2 juillet, il représentait 14% des cas en Haute-Loire mais près de 85% en Haute-Savoie.
La vaccination contre le Covid marque le pas à Lyon et dans la région ?
Cette évolution du variant et d’un possible rebond de l’épidémie s’inscrit dans un contexte différent. Contrairement aux précédentes « vagues épidémiques », la vaccination est aujourd’hui en place depuis 6 mois environ. Elle devrait permettre d’éviter un nouvel engorgement des hôpitaux.
Au 3 juillet, la moitié de la population d’Auvergne-Rhône-Alpes avait reçu au moins une dose. Environ 36% présentait une couverture complète.
Or, alors que le variant delta se développe, la vaccination semble ralentir. Au mois de juin, le nombre de première injection a augmenté en moyenne de 6% par semaine dans la région. Une évolution hebdomadaire qui était de 12% en mai, 15% en avril et 25% en mars. Au fur et à mesure que la vaccination progresse et que le nombre de personnes restant à vacciner diminue, il est logique que son taux d’évolution progresse moins vite. Toutefois, depuis l’ouverture sans restriction de la vaccination aux adultes au mois de mai, la vaccination semble dans la région marquer le pas.