1er mois à 1€

Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

À la Guillotière, un « corbeau » menace les commerçants avec des lettres racistes

À la Guillotière, un « corbeau » menace les commerçants avec des lettres racistes

[Info Rue89Lyon] Dans le 7e arrondissement de Lyon, plusieurs dizaines de commerçants de la Guillotière, portant des noms à consonance maghrébine, ont reçu des lettres anonymes et racistes. Dans l’enveloppe, des insultes islamophobes et des menaces. On dénombre pour l’instant une trentaine de courriers.

En plein cœur du quartier multiculturel de la Guillotière, dans le 7e arrondissement de Lyon, une dizaine de commerçants vivent depuis plusieurs années au rythme des insultes racistes proférées dans des lettres anonymes. Sur un espace d’à peine quelques rues, un « corbeau » menace les commerces tenus par des personnes d’origine maghrébine. Bouchers, buralistes, coiffeurs ou encore réparateurs d’ordinateurs, ils ont reçu des salves d’insultes islamophobes et, pour certains, des menaces de mort. Le rythme de ces courriers s’est accéléré depuis l’été dernier et la mosquée du coin, rue Sébastien-Gryphe, n’est pas épargnée.

« Pour moi, c’est évident qu’il s’agit d’une personne du quartier », avance Béni, l’un des commerçants concernés. Envoyés par la poste pour certains, glissés directement sous la porte pour d’autres, ces courriers se concentrent sur un petit périmètre de trois rues. Les magasins menacés par ces lettres racistes sont situés sur la rue Louis-Dansard et sur la grande rue de la Guillotière. La mosquée visée se trouve à quelques pas de là, rue Sébastien-Gryphe.

Lettres d'insultes racistes Guillotière
Youssef ouvre l’une des lettres anonymes qu’il a reçuPhoto : AG/Rue89Lyon

Cet article fait partie de l’édition abonnés. | Déjà abonné ? Connectez-vous

Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture

Abonnez-vous
Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous

Sud de Lyon : des études sur la pollution aux perfluorés à une première mesure timide

Sud de Lyon : des études sur la pollution aux perfluorés à une première mesure timide

[Info Rue89Lyon] À la suite des révélations de l’émission « Vert de rage » sur une pollution aux perfluorés au sud de Lyon, les services de l’État ont mené leurs investigations. Ces dernières confirment, avec des nuances, les résultats de l’enquête journalistique. La préfecture a sommé l’entreprise Arkema d’arrêter l’utilisation de perfluorés pour fin 2024. Une mesure trop tardive pour certains.

Il y a une réaction, certes. Mais est-elle à la hauteur ? Le 26 septembre, la préfecture a imposé des prescriptions supplémentaires à l’usine d’Arkema, basée à Pierre-Bénite. Dans un arrêté préfectoral publié, mais passé inaperçu, elle demande la cessation de l’utilisation de toutes les substances de PFAS d’ici le 31 décembre 2024 au plus tard.

« Dans l’attente de cette échéance, Arkema doit étudier la réduction par palier des rejets dans le Rhône du PFAS utilisé, le 6:2 FTS, avec un premier palier en mars 2023 », précisent les services de l’État.

Lisez la suite pour 1€

En profitant de notre offre d’essai, résiliable en ligne à tout moment.

Pour accéder à cet article, il faut être abonné. Pourquoi ?

Les informations exclusives, les enquêtes et certains reportages constituent l’édition abonnés de Rue89Lyon. En tant que média indépendant, nos ressources proviennent de nos lectrices et lecteurs abonnés, aucun milliardaire ni groupe bancaire ne nous finance.

Nous demandons à nos lecteurs une faible contribution pour disposer à Lyon d’un média vigie des pouvoirs locaux, capable d’enquêter et de traiter les enjeux locaux en profondeur et dans la durée.

Chaque abonnement compte. Toutes nos recettes sont investies dans un journalisme local indépendant, dont la force et la réactivité dépend directement du nombre d’abonnés actifs.

Je m’abonne 

Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous

Sorties à Lyon : la sélection culture de la rédaction du 5 au 11 octobre

Sorties à Lyon : la sélection culture de la rédaction du 5 au 11 octobre

Revoici notre sélection des sorties à Lyon à base de théâtre, danse, concerts et d’une Biennale à voir absolument. N’hésitez pas à la compléter par vos choix en commentaires.

Douloureuse Dominique Blanc

Il est encore temps – il reste quelques jours – de voir cette pièce sublime créée par Patrice Chéreau aux théâtre des Amandiers de Nanterre en novembre 2008 avec Dominique Blanc. La voici qui reprend ce rôle au TNP avec les mots de Duras sur le retour de Dachau de son amour Robert Anthelme. Un texte qu’elle dira longtemps avoir oublié qu’elle l’avait écrit ! La mise en scène en est reprise par Thierry Thieü Niang, qui collabora avec Chéreau. La pièce fait partie d’une trilogie Duras présentée à Villeurbanne incluant Les Imprudents en novembre et L’Espèce humaine en janvier. Dépêchez-vous !

La Douleur, au TNP jusqu’au 9 octobre.

Sorties à Lyon Dominique Blanc La Douleur TNP
Dominique Blanc dans La Douleur de Marguerite Duras

La fragilité de la Biennale

Pour la 16e Biennale d’Art Contemporain, il y a encore le temps – mais à force de se dire qu’on a le temps dans nos sorties à Lyon, on finit par louper les meilleures choses. Et l’événement en fait partie qui satisfera les amateurs comme le grand public à coups d’installations, photo, sculptures et vidéos, entre autres. A voir absolument dans cet hymne à la fragilité, les fascinantes photo à la camera obscura du Britannique Richard Learoyd, le Belge Hans op de Beeck (et une installation colossale) ou encore un triptyque vidéo réalisé par l’Irlandais Ailbhe Ni Bhriain qui n’est pas sans rappeler Andreï Tarkovski. Et plein d’autres.

Sorties à Lyon We were the last to stay Hans Op de Beeck Biennale d'Art Contemporain 2022
We were the last to stay. Photo : Hans Op de Beeck

16e biennale d’Art Contemporain de Lyon, Manifesto of Fragility, dans divers lieux de Lyon jusqu’au 31 novembre.

La nostalgie de Dummy

Attention c’est pointu – normal c’est au Sonic – mais c’est roboratif à souhait. Surtout si on est nostalgique de l’âge d’or de la pop indé que furent les années 90. On pense à Stereolab, Silver Apples ou Yo La Tengo. Mais aussi dans cette manière de gratter sa guitare jusqu’au sang en regardant ses pieds aux Feelies et My Bloody Valentine. Bref que des références hautement recommandables pour ces jeunes Californiens flirtant avec l’expérimental tout en restant très pop – des synthés fous et des voix éthérées sur des mélodies en bulles de savon. À découvrir absolument, comme on disait à l’époque de Diabologum.

Dummy, au Sonic le 5 octobre.

Le vertige d’Ouramdane

C’est sans doute l’un des spectacles de danse les plus attendus de cette saison. Après Möbius en 2019, le chorégraphe Rachid Ouramdane, par ailleurs directeur du Théâtre de Chaillot, revient avec Corps extrêmes, un spectacle quasi en apesanteur où se croisent danseurs, circassiens, grimpeuse et funambule. Tous occupés à défier la gravité pour mieux monter en l’air dans un ballet étourdissant qui interroge le rapport à l’autre, l’être, le néant et le danger. Le décor : des murs d’escalades où sont projetés des paysages vidéos tout en verticalité. Vertigineux.

Corps extrêmes, à la Maison de la Danse, du 5 au 8 octobre.

La visite de Courtois

L’Opéra Underground a pour habitude d’inviter des amis de la Maison pour leur en donner les clés. Et avec, au passage, une carte blanche à noircir comme ils le veulent. C’est le tour du violoncelliste de jazz Vincent Courtois, par ailleurs improvisateur et compositeur de scores pour le cinéma (la BO du film d’animation Ernest et Célestine, notamment). Le musicien propose un concert-lecture autour de Jack London, un ciné-concert (Finis Terrae de Jean Epstein), une séance d’écoute et trois jours d’ateliers et masterclasses divers. Bien noircie, la carte blanche, pour le coup.

Une semaine avec Vincent Courtois, à l’Opéra Underground du 5 au 9 octobre.

« Il y a toujours une forme de récupération de l’éducation aux médias »

« Il y a toujours une forme de récupération de l’éducation aux médias »

A Rue89Lyon, nous sommes particulièrement engagés sur la question de l’éducation aux médias et à l’information (EMI). Nous avons voulu faire le point sur les grandes évolutions de l’EMI, avec Marlène Loicq, maîtresse de conférence au Centre d’étude des discours, images, textes, écrits et communication (CEDITEC) à l’Université Paris-Est Créteil. Elle est l’auteure d’une thèse comparative sur l’éducation aux médias en Australie, au Québec et en France. Entretien.

Rue89Lyon. Existe-t-il une définition officielle de l’éducation aux médias et à l’information (EMI) ?

Marlène Loicq. Justement non, et cette absence de définition participe, d’après moi, à la difficulté d’implantation de l’EMI en France. “Education” et “médias” sont déjà deux termes sur lesquels les acteurs ne s’entendent pas toujours. Depuis 2012, l’Unesco a ajouté la notion d’information. Aujourd’hui, les pouvoirs publics vendent “l’éducation aux médias et à l’information » comme un label sans qu’il y ait de définition consensuelle connue et comprise par tous. Cela traduit la volonté de donner un cadre commun à tous les acteurs de l’EMI sauf qu’il s’agit de personnes avec des cultures professionnelles et des approches différentes. Ainsi, ce flou nécessite de systématiquement définir de quoi on parle quand on évoque l’EMI ; mais d’un autre côté, il laisse une certaine liberté aux éducateurs sur le terrain. 

« L’enjeu majeur de l’éducation aux médias est de comprendre comment se fabrique l’information »

Marlène Loicq. Quelle est votre vision et votre définition de l’EMI ?

Il y a malgré tout une idée de base, une colonne vertébrale de l’EMI, qui est de considérer que les médias ne sont pas neutres dans le sens où ils produisent forcément des discours. Ils ne nous donnent jamais à voir la réalité telle qu’elle est. On parle d’intermédiaire discursif. L’enjeu majeur de l’éducation aux médias c’est alors de comprendre comment se fabrique l’information, pourquoi, sous quel angle, avec quelle intention, à partir de quels acteurs…

Cela rejoint ma vision de l’EMI, que je définis comme l’accompagnement réflexif et critique vers la conscience de sa position dans l’environnement médiatique. Cela implique d’une part la connaissance et la compréhension de cet environnement (qui possède quoi ? que produit-il comme message ?…) qui est forcément en lien avec ma position de consommateur médiatique (pourquoi je vais chercher tel contenu et comment ?), mais aussi mes responsabilités de productrice ou de contributrice à cet environnement là. C’est valable pour les réseaux sociaux également : en tant qu’usagère des réseaux, quelles sont mes responsabilités, suis-je l’auteur de ce que je relaie ? etc.

Quels acteurs doivent porter cette éducation aux médias ?

Je considère l’EMI de façon large comme un accompagnement éducatif. En ce sens, quel que soit notre statut éducatif, nous avons une responsabilité : en tant que parent, en tant qu’enseignant ou éducateur, mais aussi en tant que producteur médiatique. C’est une responsabilité partagée mais qui diffère selon la position qu’on occupe. Sur le terrain, les projets et les pratiques vont donc différer car chacun part de ce qu’il est et de ses compétences. Un enseignant choisira peut-être de s’appuyer sur une analyse cinématographique, un autre se centrera sur les réseaux sociaux… Et c’est très bien. L’important est d’être dans une démarche cohérente et sans jugement sur les jeunes qu’on “éduque”.

Il faut ensuite faire une distinction entre l’éducation aux médias, et le fait d’être éduqué aux médias qui incombe à tout le monde. Or c’est l’un des problèmes de l’EMI : on met beaucoup de pression sur les éducateurs qui ne sont eux-mêmes souvent pas formés ni éduqués aux médias. Ce que je crains, c’est qu’en essayant de rassembler tout le monde sous la même appellation avec un discours commun autour des fake news, on mette en place des dispositifs avec des gens dont on va établir la légitimité. Les journalistes, évidemment, sont considérés comme légitimes pour parler de l’information vu qu’ils la fabriquent. Mais si leur discours consiste à dire “je suis expert donc j’écris la vérité”, ça me pose un problème. L’éducateur doit lui-même être dans une posture réflexive et critique. 

éducation aux médias Lyon Vénissieux Minguettes
A la médiathèque de Vénissieux en avril 2022, une exposition de dessins de presse par les élèves d’une classe de 6ème du collège Jules MicheletPhoto : DR
Marlène Loicq, chercheure spécialisée sur l'éducation aux médias
Marlène Loicq

« L’EMI est apprue comme une réponse à une problématique sociale » 

On a parfois l’impression que l’EMI est née avec les fake news…

Je dis toujours que l’éducation aux médias existe depuis que les médias existent. A partir du moment où on a mis en place des outils médiatiques il y a eu des éducateurs et des enseignants pour se questionner sur la façon d’accompagner les jeunes et les préparer à vivre dans cet environnement médiatique. Mais c’est certain que les discours politiques mettent aujourd’hui le focus sur les fake news. Je pense que nous sommes dans un environnement médiatique qui est devenu un environnement numérique très complexe dont les fake news sont le syndrome. On ne peut plus se contenter de dire que la production d’information est dans les mains d’un groupe d’experts que seraient les journalistes. Il se passe un phénomène de production et de circulation de l’information qui nous échappe un peu. 

Or je pense que lorsqu’on fait du martelage sur les fake news, on place la responsabilité sur les utilisateurs des médias ; on attend d’eux qu’ils sachent discerner le vrai du faux, remonter à la source, qu’ils déduisent ce qui est valable dans une information. D’une certaine manière, on déresponsabilise un peu les producteurs médiatiques. Or, il est essentiel de poser la question du monopole des médias et de la formation des journalistes, par exemple. 

L’EMI peut-elle être instrumentalisée sur le plan politique ?

J’ai effectué ma thèse sur des comparaisons internationales et j’ai pu montrer qu’il existe dans l’EMI des enjeux socio-politiques très forts. On déploie des projets d’éducation aux médias à un moment donné, dans un contexte donné, pour répondre à une problématique sociale et politique. Il y a toujours une forme de récupération voire d’instrumentalisation de l’EMI.

On l’a vu en France en 2015 après les attentats : à  ce moment on lance le parcours citoyen, on met l’accent sur l’EMI et tout d’un coup, ça semble évident. Aujourd’hui à nouveau ça ressort fortement avec l’ensemble des problèmes sociaux qui émergent en lien avec le numérique ; on nous parle de cyber-harcèlement, d’endoctrinement, de liberté d’expression, de fake news… Partout dans le monde, c’est comme ça qu’est apparue et qu’a évolué l’EMI : comme une réponse à une problématique sociale. 

>> Lire la suite sur notre plateforme dédiée à l’éducation aux médias

,

Un rassemblement en soutien aux mineurs isolés ce mercredi à Lyon

Un rassemblement en soutien aux mineurs isolés ce mercredi à Lyon

La journée de mobilisation nationale en soutien aux mineurs isolés a trouvé sa résonance à Lyon ce mercredi 5 octobre 2022. Un rassemblement est organisé par le collectif soutiens/migrants Croix-Rousse dans le premier arrondissement.

« Nous demandons à ce que la présomption de minorité soit inscrite explicitement dans la loi. »

Il s’agit de la revendication portée par la coordination nationale « Jeunes exilé.e.s en danger » qui rassemble des associations comme Utopia 56 et quelques syndicats. Par cette action, ceux-ci espèrent faire reconnaître la présomption de minorité. Un principe selon lequel une personne se déclarant mineure doit être considérée comme telle et donc prise en charge de façon globale par les services de la protection de l’enfance, compétence de la Métropole de Lyon sur l’agglomération lyonnaise.

Un rassemblement en soutien aux mineurs isolés ce mercredi à la Croix-Rousse

À Lyon, c’est le collectif soutiens/migrants Croix-Rousse qui se charge de l’organisation de l‘événement qui aura lieu ce mercredi 5 octobre sur l’esplanade de la Grande Côte (Lyon 1er), à partir de 16 heures. Le collectif a prévu des prises de paroles, des lectures par les jeunes en situation de migration accompagnés et les bénévoles, entrecoupées par des intermèdes musicaux. La fin de la mobilisation est prévue pour 20 heures.

Une manifestation et trois rassemblements en soutien aux jeunes en situation de migration ont déjà été organisés le mercredi 21 septembre 2022 à Lyon. La journée de mobilisation nationale en soutien aux mineurs isolés est donc l’occasion pour le collectif de rappeler les problématiques locales.

Ils se revendiquent mineurs isolés mais sont à la rue à Lyon

Pour rappel, depuis le 5 juillet, une cinquantaine de jeunes en situation de migration campent dans un jardin public de la Croix-Rousse, dans le 4e arrondissement de Lyon. Tous se disent mineurs, mais n’ont pas été reconnus comme tels au cours de l’évaluation effectuée par l’association Forum Réfugiés pour le compte de la Métropole de Lyon. Non pris en charge par les services métropolitains de la protection de l’enfance, ils se sont retrouvés à la rue, sans solution d’hébergement.

Jeunes migrants campement croix rousse
Une cinquantaine de jeunes migrants, en recours pour être reconnus mineurs, se sont installés dans des tentes au square Ferrié à Hénon, mardi 5 juillet, avec l’aide de collectifs et associations.Photo : MA/Rue89Lyon

La situation n’est pas nouvelle. Durant l’été 2021 déjà, plusieurs dizaines de jeunes migrants campaient dans ce même square du 4e arrondissement de Lyon, pour les mêmes raisons. En un an, deux squats ont été ouverts à la Croix-Rousse, qui ont accueilli jusqu’à 150 jeunes, non reconnus mineurs par la Métropole de Lyon.

Nombre d’entre eux ont ensuite été pris en charge dans la Station 2, un dispositif novateur financé conjointement par les services de l’État, la Ville et la Métropole de Lyon. Avec la Station 1, mise en place pendant le confinement, ce sont 92 jeunes au total qui peuvent être ainsi accueillis. Pour autant, de nouveaux jeunes continuent à se présenter devant Forum Réfugiés pour faire valoir leur minorité. Par manque de place dans les « Stations », ils se retrouvent sous une toile de tente dans ce même jardin public du 4e arrondissement de Lyon.

Une plainte déposée contre un ex-magistrat du parquet de Lyon

Une plainte déposée contre un ex-magistrat du parquet de Lyon

L’association de lutte contre les violences policières Flagrant Déni et Lionel Perrin, l’un de ses membres, ont porté plainte le 7 septembre dernier contre un ex-procureur adjoint du parquet de Lyon. Il est accusé d’avoir entravé l’enquête concernant le harcèlement en ligne subi par l’association en février 2020 en provenance d’une adresse IP du ministère de l’Intérieur.

Nouveau rebondissement dans l’affaire de la mystérieuse adresse IP du ministère de l’Intérieur qui serait à l’origine d’un harcèlement visant un membre du Comité contre les violences policières de Lyon, aujourd’hui devenu l’association Flagrant Déni.

Suite à la plainte déposée par l’association en juillet 2020, l’enquête a patiné pendant de nombreux mois avant de démarrer sérieusement au printemps 2021. Elle a été classée sans suite dans la foulée, le 15 septembre 2021. Un an plus tard, Flagrant Déni a décidé de porter plainte auprès du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) contre le procureur adjoint de l’époque, Bernard Reynaud, que l’association accuse d’avoir entravé l’enquête.

Une association contre les violences policières de Lyon harcelée suite à un article sur l’agression d’Arthur Naciri

Cette histoire commence en février 2020, quand l’association Flagrant Déni (qui à cette époque s’appelait le Comité de liaison contre les violences policières) publie sur son site un article mettant en cause un policier de la BAC [brigade anti-criminalité, ndlr] de Lyon. Ce dernier fait partie des deux agents accusés d’avoir agressé un jeune homme du nom d’Arthur Naciri en marge d’une manifestation contre la réforme de retraites, en 2019.

Les membres de Flagrant Déni s’étonnent de croiser à nouveau le policier sur le terrain, qui plus est un LBD à la main. Ils demandent des comptes à la préfecture et à trois services de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Rhône : la direction, le service communication, et le pôle commandement, discipline et déontologie de la DDSP.

Le lendemain soir, le téléphone de Lionel Perrin, membre de Flagrant Déni, commence à sonner un peu trop régulièrement. Au bout du fil, des commerciaux lui proposent différents produits et services.

Lionel s’alerte et fait tout de suite le lien avec l’article de Flagrant Déni sur le policier de la BAC de Lyon. Il se rappelle les mails qu’ils ont envoyés à la DDSP du Rhône et à la Préfecture pour avoir des informations à son sujet. Il sait qu’en bas de ces mails, il n’y a qu’un numéro de téléphone pour pouvoir recontacter l’association : celui de Lionel Perrin. Et une adresse mail, celle de Flagrant Déni. 

Un harcèlement provenant d’une adresse IP du ministère de l’Intérieur

L’association glane auprès des démarcheurs quelques informations : l’adresse mail de l’association et le numéro de téléphone de Lionel Perrin auraient été rentrés sur divers sites web avec une demande de rappel. Une fois l’adresse IP à l’origine de ces inscriptions récupérée, un petit tour sur internet et Flagrant Déni découvre qu’elle provient de la Direction des services numériques de l’Etat (DINUM).

Le 7 juillet 2020, l’association décide de porter plainte. Une enquête est ouverte par le procureur de la République de Lyon et confiée au procureur adjoint Bernard Reynaud, aujourd’hui retraité. La machine judiciaire se met donc en branle, puis s’arrête.

En septembre, le parquet de Lyon se déclare incompétent. Bernard Reynaud transmet le dossier au parquet de Paris puisque c’est là que la DINUM est basée. La magistrate parisienne lui renvoie la balle, arguant que les faits se sont déroulés à Lyon. Elle lui conseille de pousser les investigations pour dénicher le domicile de l’IP incriminée. Nous sommes alors à la fin du mois de septembre 2020.

IP harcèlement comité violences policières Lyon gouvernement
Capture d’écran d’un site permettant d’identifier la provenance d’une adresse IP.

Pendant les cinq mois qui suivent, le dossier reste bloqué dans les limbes du parquet lyonnais. Il faudra attendre le 4 mars 2021 pour que la plainte soit transmise à la PJ [police judiciaire, ndlr] de Lyon. Lors de son audition le 9 avril, les enquêteurs apprennent à Lionel Perrin que l’adresse IP provient bien du gouvernement, et plus précisément du ministère de l’Intérieur.

Depuis, impossible d’en savoir plus. Quand la PJ ouvre le dossier, nous sommes déjà le 22 mars 2021. Or, les données personnelles de l’adresse IP à l’origine du harcèlement ont été effacées un an après les faits, conformément à la loi. C’est-à-dire le 12 février 2021. Trois semaines avant que le dossier ne soit transmis à la PJ de Lyon. L’affaire sera finalement classée sans suite le 15 septembre 2021.

Une plainte déposée contre l’ex-procureur adjoint du parquet de Lyon

Un an plus tard, Flagrant Déni et Lionel Perrin refusent toujours de croire à une coïncidence. Le 7 septembre dernier, tous deux ont décidé de porter plainte conjointement contre le procureur adjoint du parquet de Lyon de l’époque, Bernard Raynaud, l’accusant d’avoir entravé l’enquête.

« L’impunité de ces faits résulte directement des fautes commises par le magistrat du parquet qui, ayant attendu l’effacement des données numériques pour transmettre le dossier à un service d’enquête, a fait obstacle à toute possibilité de retrouver le ou les auteurs des infractions », peut-on ainsi lire dans la plainte que Rue89Lyon a pu consulter.

Tribunal de Lyon
Le tribunal de Lyon.Photo : PL/Rue89Lyon

C’est l’impartialité de Bernard Reynaud qui est mise en cause dans cette affaire.

« Un faisceau d’indices semble caractériser une manœuvre intentionnelle et abusive du magistrat ayant eu pour objectif de bloquer le dossier pendant la durée d’effacement des preuves, et par conséquent, un défaut d’impartialité fautif. Ce faisceau d’indices comprend le positionnement partial du magistrat sur le plan objectif, la répétition d’insuffisances ayant eu pour conséquences d’entraver l’enquête, et une coïncidence temporelle exceptionnelle entre la date d’effacement des preuves et celle de saisine d’un service d’enquête. »

Contacté, Bernard Reynaud n’a pas encore répondu à nos sollicitations.

Le Conseil supérieur de la magistrature doit désormais se prononcer sur la recevabilité de la plainte déposée par Flagrant Déni et Lionel Perrin contre l’ex-procureur adjoint du parquet de Lyon. En parallèle, ils ont également assigné l’État pour faute lourde devant le tribunal de Lyon.

#plainte

Roxanne est en polyamour à Lyon : « on n’efface pas la peur de l’abandon comme ça »

Roxanne est en polyamour à Lyon : « on n’efface pas la peur de l’abandon comme ça »

[2/2] Roxanne a 34 ans, rien ne la destinait à mener une vie affective hors norme(s) à Lyon. Elle s’est pourtant lancée dans le polyamour il y a presque deux ans. Une décision libératrice mais qui a mis à rude épreuve ses insécurités. Témoignage.

Dans ce second volet consacré au polyamour à Lyon, Rue89Lyon vous livre le témoignage de Roxanne* (il s’agit d’un nom d’emprunt pour préserver son anonymat), ancienne juriste. Cette lyonnaise a adopté le polyamour après avoir quitté son mari, avec qui elle a été en couple monogame pendant douze ans.

Roxanne a l’apparence sereine, le regard franc et le sourire facile. On ne devinerai pas qu’autant de questions bouillonnent dans sa tête, cachées sous ses longs cheveux. Cette grande brune à l’allure altière s’est confiée avec honnêteté et sans artifices à la rédaction. Elle revient sur quinze ans de questionnements affectifs et sur sa découverte du polyamour qui lui a apporté un sentiment de liberté mais aussi des insécurités.

Si vous souhaitez découvrir la communauté polyA à Lyon, un premier volet y est dédié.

Cet article fait partie de l’édition abonnés. | Déjà abonné ? Connectez-vous

Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture

Abonnez-vous
Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous
#love#Polyamour

Love à Lyon : le polyamour, une invitation à repenser le couple

Love à Lyon : le polyamour, une invitation à repenser le couple

[1/2] Depuis quelques années, le polyamour devient plus populaire en France et à Lyon. Des hommes, des femmes et d’autres, de tous les âges tournent le dos aux limites du couple monogame pour explorer des relations affectives moins codifiées.

Cela fait au moins depuis 2017 que se tiennent régulièrement des « café poly » à Lyon. En témoigne de vieux sites web qui organisaient les événements à Lyon. Ceux-ci ont peu à peu été abandonnés au profit d’un groupe Facebook qui comptabilise aujourd’hui 900 personnes. Difficile de trouver quelqu’un qui peut retracer la genèse de ces cafés, car le confinement a clairsemé les rangs des habitué·es.

Dans ce groupe, beaucoup de membres inactifs, mais aussi un noyau dur d’une cinquantaine de personnes qui organise chaque mois des cafés ou des pique-niques pour échanger autour du polyamour. Roxanne* (son nom a été changé pour préserver son anonymat) participe à des cafés depuis deux ans, et a commencé à en animer récemment :

« Quand j’ai eu besoin d’échanger, d’être écoutée, ces cafés m’ont offert une véritable respiration. Je veux rendre la pareille. »

Après avoir cru fermement en la monogamie et avoir été mariée douze ans, Roxanne, habitante de 8è arrondissement de Lyon a adopté le polyamour il y a trois ans. C’est au contact d’un de ses partenaires qu’elle s’est ouverte à ce modèle affectif, en lequel elle ne croyait pas beaucoup auparavant.

Alors que ce changement a brutalement bouleversé sa vie, elle a ressenti le besoin d’analyser en profondeur ses angoisses et leurs origines afin de mieux les supporter. Elle raconte notamment que ce sont les réflexions qui lui ont été apportées durant les « cafés poly » qui lui ont permis de mieux se comprendre. Ceux-ci ont lieu dans des bars de Lyon comme le Patchwork Café, ou la Mezzanine (7è arrondissement) :

« Il y a un certain nombre de règles à respecter pour participer, comme s’engager à ne pas couper la parole, porter des jugements, ou répéter ce qui a été dit », précise Roxanne.

À Lyon, « quand on parle de polyamour, les gens s’imaginent des partouzes »

Chaque session dure trois heures, la première heure est donc consacrée à poser le cadre de parole, les deux heures d’après, les participant·es s’éparpillent en petits groupes pour discuter de la thématique du jour. Il peut s’agir de comment ressentir de la compersion (le bonheur ressenti lorsqu’un être aimé aime quelqu’un d’autre, par opposition à la jalousie), comment entretenir des relations avec les « métamours » (autres compagnes ou compagnons de sa compagne ou de son compagnon) ou encore comment supporter ses propres insécurités dans ce type de relation.

Roxanne déclare s’être toujours sentie en sécurité dans ces réunions. Un sentiment partagé par tous les habitué·es interrogé·es par Rue89Lyon, qui ont pour la plupart hésité à parler. Le motif invoqué reste le plus souvent la crainte d’une médiatisation néfaste, qui renforcerait les clichés déjà existants sur le polyamour.

« Quand on parle de polyamour, les gens s’imaginent tout de suite une communauté de sérial partouzeurs. Si c’était ça, on serait dans la polypartouze, pas dans le polyamour », tacle d’entrée Aurélie, 24 ans, habitante d’Oullins.

« Ça les émascule que de plus en plus de femmes refusent d’appartenir à un homme »

Aurélie, serveuse dans le centre de Lyon, ne compte plus le nombre de remarques scabreuses qui lui ont été adressées lorsqu’elle se décidait à aborder son modèle relationnel. Elle incrimine donc la médiatisation mais aussi la pop culture.

Elle évoque notamment la récente série à succès « Architecte du désir », sortie sur Netflix à l’été 2022. Un concept américain dans lequel une Valérie Damido très british débarque chez des familles états-uniennes pour les aider à bâtir la « Sex Room » -pièce consacrée au sexe- de leurs rêves. La plupart des épisodes sont dédiés à des couples plus ou moins fantasques, mais l’un des plus surprenants est définitivement celui qui documente un groupe polyamoureux de sept personnes :

« Jusqu’à cet épisode, la série te montre des coussins moelleux, d’adorables sextoys et des menottes en fourrure. Puis arrive « la famille » (le groupe polyamoureux de sept personnes, ndlr) qui demande un donjon du cul géant, option gros plug anal et golden shower (acte d’uriner sur un partenaire sexuel, ndlr). »

Un discours cru, qui témoigne d’une certaine lassitude partagée par tous les polyamoureux·ses interrogé·es.

Aurélie parle d’un « réflexe pavlovien du patriarcat ». Militante féministe, elle a remarqué que la plupart des pourfendeurs du polyamour sont souvent des hommes revendiquant une idéologie masculiniste. Elle donne l’exemple de plusieurs pages Facebook incel qui compilent des captures d’écran de profils Tinder de femmes, dans le but de les insulter en commentaires :

« Ils nous appellent les « Chloé » : un concentré de tout ce que les masculinistes détestent le plus. Des féministes bien à gauche, rondes, arborant tatouages, piercings et cheveux colorés, qui ne s’épilent pas, qui revendiquent le droit à une sexualité libre, et évidemment, certaines, le polyamour. »

Elle conclut :

« Ça les émascule que de plus en plus de femmes refusent d’appartenir à un homme. »

« On s’est aventurés dans le polyamour à Lyon et je m’y suis épanoui »

Aurélie ne représente cependant pas la génération présente en majorité aux cafés poly. La plupart des personnes qui viennent y participer ne sont ni particulièrement jeunes, ni militantes. D’après Roxanne, il y a à peu près autant d’hommes que de femmes, oscillant majoritairement entre les 30 et les 40 ans :

« Souvent, les polyamoureux ont vécu en monogamie un petit moment avant de se poser des questions, un peu comme moi. »

Romain par exemple, a 34 ans. Il habite avec sa conjointe -ou plutôt sa « relation socle » dans le terminologie polyamoureuse- dans le nord-est de Lyon. Responsable marketing dans une entreprise internationale et père d’un bébé, difficile d’imaginer qu’il est en relation polyamoureuse depuis sept ans. Une « ouverture » de son couple souhaitée par sa conjointe après six ans de monogamie :

« Elle est tombée amoureuse de son collègue de boulot, mais elle m’aimait toujours. Elle se rendait malade à essayer d’étouffer ses sentiments pour lui. On s’est aventurés dans le polyamour. Au final je m’y suis beaucoup épanoui. »

Romain a même créé une chaîne youtube intitulée « Relation Libre » dédiée. Il y aborde les bénéfices mais aussi les coûts représentés par une telle relation sous le prisme du développement personnel. Un angle un peu moins militant qu’Aurélie, même si il rejoint sa critique du patriarcat :

« C’est impossible d’être heureux en polyamour sans se déconstruire. Pour que ça se passe bien, il faut communiquer correctement, se débarrasser des mécanismes de domination sinon on a tôt fait de se blesser. Je me suis rendu compte que j’ai été un homme égoïste et peu expressif tout le début de notre relation avec ma conjointe. »

Il met en parallèle ses propres remises en question avec le travail qu’a dû accomplir sa conjointe pour vivre au mieux le polyamour :

« Le polyamour a fait affleurer toutes ses insécurités, sa dépendance affective. Je pense que les femmes ont plus encore à se déconstruire pour entrer dans le polyamour. On éduque les femmes à s’occuper d’un homme. On éduque les hommes à s’occuper d’eux-mêmes. »

« On fait ressentir aux personnes dans le polyamour qu’ils sont discordants avec la société »

Aujourd’hui, Romain se rend toujours de temps en temps aux « cafés poly ». Cela lui permet d’échanger honnêtement avec des personnes qui ne le jugeront pas. Roxanne abonde en ce sens. Elle a subi les nombreuses critiques de ses amis quand elle a décidé d’entrer dans le polyamour. Elle précise :

« Ça ne veut pas dire qu’on partage tous la même expérience des choses. Il y a les polyamoureux avec des relations socles comme Romain, d’autres qu’on appelle anarchiques. On est tout sauf une secte, je pense d’ailleurs qu’aucun de nous ne donnerait la même définition du polyamour. »

Galaad* (il s’agit d’un nom d’emprunt), 29 ans, est en anarchie relationnelle depuis deux ans. C’est-à-dire qu’il vit plusieurs relations au même moment sans que l’une d’entre elles soit plus importante qu’une autre. Professeur de philosophie dans un lycée de la métropole de Lyon, il témoigne lui aussi de son changement de mode relationnel comme d’une véritable libération.

« En couple monogame, j’oubliais ma relation avec moi même, pour satisfaire l’autre. Je crois que c’est parce que j’avais peur de la perdre. J’ai été décrit comme collant. »

Aujourd’hui, Galaad se considère à la fois comme beaucoup plus indépendant mais aussi plus aimant. Il fustige la « monogamie mal réfléchie », un modèle implicite suivi par la majorité où on ne prendrait pas le temps de penser aux besoins de chacun.

« Il y a quand même beaucoup de personnes qui se mettent en couple pour entrer dans la norme, ne pas être seul. Ce sont les pires raisons non ? Pourtant, c’est aux polyamoureux qu’on fait ressentir qu’ils sont discordants avec la société. »

Tous les polyamoureux·ses interrogé·es ont abondé dans ce sens : ils et elles traversent régulièrement des phases de doute, car ils et elles ressentent la société comme calibrée pour les relations monogames. C’est l’une des raisons pour lesquelles les cafés poly sont « nécessaires » selon Galaad :

« J’ai l’impression que beaucoup viennent d’abord pour entendre la phrase libératrice : vous n’êtes pas seuls. »

Pour un polyamoureux de Lyon : « il existe très peu de vrais monogames »

Les polyamoureux·ses débutant·es viennent d’ailleurs en nombres croissants aux cafés poly de Lyon. D’ordinaire, ces rencontres regroupaient une vingtaine de personnes. Lors des deux derniers évènements, les participant·es étaient plus d’une quarantaine selon Roxanne :

« Ça pose un petit problème d’organisation, les bars dans lesquels nous nous retrouvons ne sont pas extensibles. Il va falloir aviser. Mais c’est bien, ça veut dire que la société change. »

Pour Galaad, c’est une évolution prédictible des choses :

« Ce devrait être le polyamour la norme. D’un point de vue anthropologique, la monogamie au sens d’un partenaire toute sa vie, ça n’est pas la norme. Il y en a finalement très peu. »

Il conclut, taquin :

« La plupart des monogames sont des monogames en série, des polyamoureux séquentiels. On est tous polyamoureux. »

Une affirmation que Roxanne temporise. Elle considère que le polyamour ne convient pas à tout le monde, et qu’il peut exister de merveilleuses et sincères relations monogames. D’ailleurs, elle s’interroge toujours au sujet de sa relation : est-elle faite pour le polyamour ? Un témoignage à lire dans un second volet.

#love#Polyamour

« On vit dans une boîte de sardines » : Dans la métropole de Lyon, la galère du droit au logement opposable

« On vit dans une boîte de sardines » : Dans la métropole de Lyon, la galère du droit au logement opposable

Dans la métropole de Lyon, Yacine témoigne de l’attente interminable pour obtenir un réponse de la commission départementale qui instruit les demandes de Droit au logement opposable (Dalo).

« On se voit à la maison », me dit-il au téléphone. Avant de rectifier : « enfin… la petite pièce plutôt ». Je comprends mieux pourquoi en arrivant chez lui. Voilà plus de deux ans que Yacine (le prénom a été modifié) vit dans un studio de moins de 20m² situé dans une commune à proximité de Lyon, avec sa femme et ses trois enfants mineurs.

Une salle d’eau sur la gauche après la porte d’entrée, un petit couloir avec placards et kitchenette. Puis la fameuse « petite pièce ». Dix mètres carrés, tout au plus.

Un lit est installé contre le mur côté nord. Même chose côté ouest, sous la fenêtre. Et deux lits superposés sont collés à la cloison côté sud. Un matelas rangé dans un coin est « casé » le soir venu au milieu de ce qui reste d’espace libre, pour faire un cinquième couchage. 

droit au logement opposable (Dalo) Lyon
Le logement de Yacine et sa famille, en juillet 2022.Photo : TS/Rue89Lyon

Depuis plus d’un an après, Yacine et sa famille attendent la réponse de la Commission départementale en charge d’étudier les demandes de Droit au logement opposable pour la métropole de Lyon

« On vit comme dans une boîte de sardines », se lamente le père de famille.

« Le directeur du collège de ma fille, il me dit : “votre fille est une bonne élève, mais elle dort dans la classe”. Pourquoi à votre avis ? Car elle ne peut pas bien dormir ici dans ces conditions. On vit comme dans une boîte de sardines ».

Au printemps 2021, après des tentatives infructueuses pour obtenir un appartement chez un bailleur social, Yacine a déposé un recours auprès de la préfecture du Rhône au titre du Dalo, le droit au logement opposable. Pour un motif difficile à contester : logement en suroccupation. 

Mais plus d’un an après, lui et sa famille attendent toujours que leur dossier soit étudié par le service de la préfecture et la commission départementale qui instruisent les demandes (Comed).

>> Cet article est un extrait de notre enquête sur les dysfonctionnements de la Commission départementale qui instruit les demandes de Dalo

Violences sexuelles à Lyon 2 : l’ex-doyen de la fac de droit révoqué

Violences sexuelles à Lyon 2 : l’ex-doyen de la fac de droit révoqué

[Info Rue89Lyon] Accusé de violences sexuelles par une de ses étudiantes, Guillaume Protière, l’ex-doyen de la faculté de droit de l’Université Lyon 2, a été révoqué ce mardi 27 septembre. La section disciplinaire de la fac a mis à jour de nouveaux éléments qui sont venus corroborer les faits révélés par Rue89Lyon en décembre 2021.

Guillaume Protière, l’ex-doyen de la faculté de droit de l’Université Lumière Lyon 2, a été révoqué par l’établissement suite à des accusations de violences sexuelles formulées par une de ses étudiantes.

Rue89Lyon a pu consulter la décision rendue par la section disciplinaire de la fac et placardée ce vendredi 30 septembre sur le tableau d’affichage. Le 21 décembre 2021, Rue89Lyon avait révélé les faits avec le témoignage de la victime présumée, que nous avions appelée Alice.

Cet article fait partie de l’édition abonnés. | Déjà abonné ? Connectez-vous

Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture

Abonnez-vous
Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous