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Casus belli entre la Métropole et la Ville de Lyon sur l’accueil des migrants

[Info Rue89Lyon] Depuis fin mai, de jeunes migrants dont la minorité a été contestée campent dans un square de la Croix-Rousse (Lyon 4e). Alors que la Métropole de Lyon refuse de les prendre en charge, la Ville de Lyon a décidé de monter au créneau.

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Lyon jeunes étrangers

Dans le 4e arrondissement de Lyon, une cinquantaine de jeunes migrants dorment toujours dans des tentes installées dans le jardin du général Ferrié. Tous se revendiquent mineurs mais ont été évalués majeurs par les services de la Métropole de Lyon, qui a la compétence de l’hébergement et du soin aux mineurs non accompagnés (MNA) au titre de la protection de l’enfance. Jusqu’à début mai, la Métropole avait exceptionnellement décidé de mettre à l’abri systématiquement ces jeunes personnes.
Depuis la fin de l’état d’urgence sanitaire, début mai, les jeunes migrants non reconnus mineurs sont remis à la rue.
Pour ceux-là, la Métropole de Lyon et les services de l’État se renvoient la responsabilité de les héberger. La Ville de Lyon a décidé de mettre son grain de sel en décidant de prendre en charge les jeunes migrants du campement de la Croix-Rousse, débordant ainsi sur les compétences métropolitaines.

Une Métropole de Lyon qui se dit « hospitalière »

Fin octobre, la collectivité de l’agglomération de Lyon, présidée par l’écologiste Bruno Bernard, avait annoncé s’être engagée dans un nouveau concept de « Métropole hospitalière ». Fin avril, en commission permanente un plan de 8,6 millions d’euros avait été voté mettant en avant entre autres la création de « La Station ». Soit 52 places pour ces jeunes qui contestent leur évaluation et qui attendent une décision du juge des enfants – débouchant généralement sur une reconnaissance de minorité et donc une prise en charge par les services métropolitains la protection de l’enfance.
Mais une semaine après le vote de la délibération, la Métropole de Lyon a décidé de mettre fin à cette mise à l’abri systématique et de remettre ces jeunes migrants à la rue sitôt leur minorité contestée lors de l’évaluation (lire ici).
Contactée par Rue89Lyon, la collectivité avait précisé que cette mise à l’abri s’inscrivait strictement dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire.
Début mai, donc, la Métropole de Lyon remet à la rue les jeunes migrants non reconnus mineurs. Aujourd’hui, la collectivité et la préfecture du Rhône se renvoient la balle pour savoir qui héritera de la lourde tâche de trouver une solution d’hébergement à ces jeunes. L’une les considère comme majeurs et relevant donc des services de l’État, l’autre estime que tant qu’une décision judiciaire n’est pas venue entériner leur majorité, ces jeunes doivent être pris en charge par la protection de l’enfance, une compétence de la Métropole de Lyon.
Cette situation avait amené les collectifs de soutien aux jeunes migrants -principalement le collectif AMIE et le collectif de l’ex-squat Maurice Scève- à organiser un campement improvisé dans un square du 4e arrondissement de Lyon. La première nuit, le 28 avril, il y avait 16 jeunes sous les tentes. Ce 17 juin, ils sont 55. Sans compter les jeunes migrant·es hébergé·es dans des réseaux citoyens tels que L’Appartage.
Le campement improvisé dans le jardin du général Ferrié, Lyon 4ème. ©OM/Rue89Lyon

Les solutions de la Ville de Lyon pour héberger ces jeunes migrants

La Ville de Lyon, dont le maire Grégory Doucet est également écologiste, a décidé de se mêler du sujet et de prendre en charge ces jeunes migrants, à contre-courant de la position de la Métropole qui estime que ces jeunes relèvent des services de l’Etat.

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Les derniers occupants du squat Maurice Scève ont été expulsés le mercredi 27 octobre 2020, parmi eux, de nombreux jeunes étrangers. ©GB/Rue89Lyon

Photo : GB/Rue89Lyon

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