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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Salon des vins naturels : demandez le programme!

Salon des vins naturels : demandez le programme!
À Lyon, on boit du vin dans un plus petit contenant : le pot lyonnais.

Le salon des vins naturels, « Sous les pavés de la vigne » est de retour, samedi 4 et dimanche 5 novembre à Lyon, pour une 9ème édition.

Un vin « idéaliste », plus respectueux de l’environnement, « porteur de valeurs, des conceptions artisanales et éthiques » ? Impossible pour les « tenants de l’establishment vinique » mais pas pour le salon « Sous les pavés de la vigne », prévu ce week-end des 4 et 5 novembre. Cette année, Rue89Lyon a laissé la main à RadioVino qui organise l’événement avec l’éditeur Nouriturfu. Ce rendez-vous « agriculturel » réunit vigneron·nes bio, biodynamiques et « nature », français et internationaux. Il aura lieu au Palais de la Bourse (Lyon 2e), de 11 h à 19 h.

Venez profiter d’un salon proposant de « faire converger agriculture, politique et culture », et « déguster et acheter des vins issus de cette minorité délicieuse ».

Vins naturels à Lyon
Le salon des vins des naturels revient ce week-end à Lyon.Photo : Nourriturfu

À Lyon : un débat sur les vins naturels ce samedi

L’entrée à 10 euros permet aux visiteur·euses d’avoir accès à toutes les dégustations et animations, ainsi qu’à un verre griffé offert.

Le programme de ces deux jours d’exposition est chargé :

    Plus de 70 exposant·es (vins bio et naturels de France, d’Italie, de Belgique, de Suisse, d’Arménie, du Brésil ; spiritueux, co-fermentations, hydromels et bières artisanales…) Un débat organisé le samedi (15h-16h) sur le thème : « Déviant mais pas d’évier : sus aux défauts, réels ou imaginaires, du vin naturel », avec Olivier Grosjean (auteur), Marie-Eve Lacasse (journaliste et autrice) et Frédéric Lignon (caviste)  Une douzaine d’auteur·rices en dédicace, notamment Nora Bouazzouni (Mangez les riches et Steaksisme, Alicia Dorey (A nos ivresses)et Olivier Grosjean (Glou Guide 6). Des happenings, comme « Des mag’ sous le macadam » (happening autour de magnums rares et anciens)

Le plus grand squat de Lyon expulsé : « J’ai peur que mes enfants soient à la rue l’hiver »

Le plus grand squat de Lyon expulsé : « J’ai peur que mes enfants soient à la rue l’hiver »
L’expulsion du squat Pyramide, le 30 octobre, est le point d’orgue d’une vague d’évacuations survenues les derniers mois à Lyon.

Lundi 30 octobre, le squat « Pyramide », à Lyon 7e, a été expulsé par la préfecture du Rhône deux jours avant la trève hivernale. Il abritait près de 250 personnes depuis plusieurs années, selon les collectifs. Des solutions temporaires de relogement ont été proposées à certain·es habitant·es. Une expulsion qui intervient alors que le nombre de sans-abri ne cesse d’augmenter dans les rues de Lyon.

Un défilé de valises, baluchons, sacs cabas et même une brouette. Avant l’aube, à 6 heures du matin ce lundi 30 octobre, les habitants du squat Pyramide (Lyon 7e) ont commencé à sortir toutes leurs affaires du lieu dans lequel ils ont habité pendant plusieurs mois, ou années. Une partie d’entre eux n’ont même pas attendu l’entrée dans les lieux des CRS et d’un huissier, vers 7h30. Obligés d’aller au travail, parfois effrayés par le dispositif déployé ou pour certains sans-papiers, ils ont préférés partir avant. Quitte à ne pas être recensés et à ne pas bénéficier d’un relogement.

À la fenêtre, un homme harangue les policiers, alignés de part et d’autre de l’entrée : « On n’est pas des criminels, pas des fichés S et on nous met dehors ! ». En contrebas, plusieurs habitants acquiescent. Certains sont juchés sur des trottinettes ou des vélos, avec parfois des sacs de livraison type Uber ou Delivroo sur le dos. Un autre brandit une carte blanche. « C’est mon badge de travail, à cette heure-ci je devrais y être ! », proteste-t-il.

Selon les collectifs, près de 250 personnes vivent ici depuis avril 2021. On y trouve des familles, des hommes seuls, des mineurs isolés, avec des situations administratives diverses et beaucoup de personnes exilé·es. L’expulsion du squat était possible depuis le 12 juillet. Elle a seulement été exécutée lundi 30 octobre, aux portes de la saison froide, à deux jours de la trêve hivernale. Si celle-ci ne concerne pas, en théorie, les squats, en pratique, ces derniers étaient souvent protégés pendant cette période.

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Caillassage et insultes racistes : un catastrophique soir d’OL – OM

Caillassage et insultes racistes : un catastrophique soir d’OL – OM
Lors du match OL OM, des supporters de Lyon ont ensuite proféré des insultes racistes contre les Marseillais.

Dimanche 29 octobre devait se tenir l’Olympico entre l’OL et l’OM, à Marseille. Avant l’arrivée des supporters et de l’équipe, plusieurs cars ont été caillassés, blessant l’entraîneur de l’OL, Fabio Grosso. À la suite de cet événement, des supporters lyonnais ont proféré des insultes contre d’autres supporters marseillais.

« La honte » et le « dégoût. » Ce lundi 30 octobre, toute la presse était unanime, du quotidien l’Équipe au Progrès, pour condamner les actes malveillants menées aux abords du stade Vélodrome à Marseille, dimanche.

Alors qu’il arrivait près du stade, le car des joueurs a été accueilli par des lancés de bouteilles de bières. L’une d’elle a blessé l’entraîneur de l’équipe, Fabio Grosso. Six cars de supporters ont été pris pour cible.

« L’entraîneur Fabio Grosso et son adjoint Raffaele Longo ont été directement touchés et gravement blessés au visage lors de cette attaque, détaille l’OL dans un communiqué. Présents avec eux dans le car, les joueurs et le staff ont été également profondément marqués par la violence de cette attaque que condamne fermement l’Olympique Lyonnais. »

OL – OM : des insultes racistes et des cris de singe

Après cette attaque, le choix a été fait d’annuler la rencontre. L’ambiance dans le stade de 65 000 places s’était alors largement détériorée. Des supporters lyonnais, dans leur zone de parcage, derrière un grand filet, s’en sont pris à leurs voisins marseillais.

Sur plusieurs vidéos circulant sur les réseaux sociaux, on les voit monter au filet et proférer des insultes à caractères racistes. Des images montrent ainsi certains supporters imiter des cris de singe. D’autres ont aussi montré leurs papiers d’identité à leurs voisins de tribune, sous-entendant que derniers ne disposaient pas de la nationalité française. Dans un entretien à BFM Lyon, un témoin de la scène parle d’insultes tels que « bougnoule de merde », « musulmans de merde », etc.

Selon le quotidien l’Équipe, des proches de la mouvance identitaire d’extrême droite appartenant au groupuscule Mezza Lyon, ont été aperçu. On les voit déployer l’un de leur drapeau, avec un guignol et les contours de la France en blanc sur fond noir. Ces derniers s’étaient déjà fait remarquer lors du match contre Reims, le 1er octobre dernier. En 2015, ce même groupe de hooligans avait brandi une banderole anti-migrants lors d’un match à Lyon.

L’OL a condamné les gestes et insultes proférés dimanche 29 octobre :

« Le club a demandé les vidéos pour identifier les auteurs de tout acte contraire à loi, mais aussi contraire à ses valeurs, et rappelle sa volonté de les éloigner des tribunes. »

De son côté, la ligue française de Football (LFP) a condamné ces incidents. Cette dernière annonce qu’elle va porter plainte, comme l’OL et l’OM, à la suite du caillassage.

À Villeurbanne, un quartier des Buers à mi-chantier avec des habitants mi-enchantés

À Villeurbanne, un quartier des Buers à mi-chantier avec des habitants mi-enchantés
La rue du 8 mai a été réaménagé, dans le quartier des Buers, à Villeurbanne.

La semaine dernière, élus et institutionnels organisaient une visite du grand chantier de réaménagement sur le secteur des Buers et de Croix-Luizet, à Villeurbanne. Si les habitants des nouvelles barres se réjouissent, ce n’est pas le cas de tout le quartier. Certains sont irrités par des chantiers à répétition. 

L’image est belle, peut-être un peu trop idyllique. En ce mercredi d’octobre, Bruno Bernard (EELV), la sous-préfète en charge de la politique de la ville, Salwa Philibert et le maire de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael (PS), répondent aux questions des journalistes dans un parc sentant le neuf, à l’Est de Villeurbanne. 

Entre deux averses, quelques rayons de soleil accompagnent leur prise de parole ayant lieu entre deux barres d’immeubles entièrement réhabilitées du quartier des Buers. Derrière eux, seule la « barre F », dans un état lamentable, rappelle le travail à finir. « On arrive sur un projet qui est presque fini, mais on a encore une trace pour montrer comment a évolué le quartier », constate la sous-préfète en charge de la politique de la ville.

Pour les habitants de Villeurbanne : une « belle vue » aux Buers

En décrépitude complète, ce vestige a l’intérêt de mettre en valeur le travail effectué sur les autres logements. Le bailleur social Est métropole habitat (EMH) a investi de 70 000 à 100 000 euros par logement. « Et on reste sur un loyer avoisinant les 4,5 euro le m² », précise Céline Reynaud, directrice d’EMH. Auparavant, les prix étaient en dessous de quatre euros. Mais les barres étaient en piteux état. « Quand on considérait que le taux d’effort était trop important, nous n’avons pas augmenté les loyers », assure-t-elle. 

De leurs fenêtres, les habitants observent le drôle de balai formé par la trentaine d’élus et de journalistes à leurs portes. Certains applaudissent les prises de parole. D’autres se montrent un peu plus prudent comme Hayat, habitante « au 55 » rue de la Boulbe. « On a un peu souffert durant la période des chantiers, mais maintenant, ça va mieux », note-t-elle. « Bien sûr », elle reconnaît une belle embellie des lieux. Mais elle regrette des problèmes au sein de l’habitat, à peine celui-ci rénové. Selon elle, l’eau se faufile entre les dalles rendant les lieux humides.

Un peu plus loin, Kheira, 69 ans, est beaucoup plus enjouée « La vérité : c’est super bien, sourit-elle. Maintenant, je peux dire que j’ai une belle-vue. » Celle qui vit rue de la Boulbe depuis 20 ans note une amélioration globale d’un quartier, en pleine mutation.

Car, outre ces logements, un travail de réaménagement entier a été réalisé. La rue du 8 mai, à deux pas du périphérique, a été refaite avec l’arrivée de pistes cyclables. Des travaux qui ne convainquent pas tout le monde, loin de là.

Les Buers Villeurbanne
Le point presse entre les barres réhabilitées et non réhabilitée du quartier des Buers, à Villeurbanne.Photo : PL/Rue89Lyon.

Des « rats » et des « bouchons »… L’autre face de la rénovation des Buers à Villeurbanne

Au Café de la paix, installé sur cette fameuse rue du 8 mai, le regard est beaucoup plus sévère sur les travaux réalisés. « Pour l’instant, ils ont surtout vidé le quartier », râle le gérant, en pointant la barre F, ce bâtiment blanc et rose délavé, partant en vrille. Dix familles seraient encore en attente de relogement, avant la réhabilitation complète. Au comptoir, des Villeurbannais de longue date se montrent (au moins) sceptiques.

Quand Kheira, une grand mère des Buers, appréciait la sécurité amenée par la nouvelle rue du 8 mai (tout en craignant encore le passage de voitures), au café, on râle sur les « bouchons à partir de 16 h. » « Ils ont enlevé les places de stationnement pour y mettre des arceaux à vélo. Mais ils sont toujours vides ! », raille le patron.

Comment souvent, les travaux durent depuis (beaucoup) trop longtemps pour eux. Tout comme leurs effets indésirables. Depuis quelques temps, ils constatent une recrudescence du nombre de rats dans le secteur. « Ils ont détruit des caves d’immeuble, mais ça les a fait remonter », grogne Carmélia, qui vit sur la rue du 8 mai depuis près de 50 ans. Deux jours, auparavant, un nettoyage aurait été fait. Mais un retour est à prévoir, estiment-ils.

Les Buers Villeurbanne
La rue du 8 mai a été réaménagée, dans le quartier des Buers, à Villeurbanne.Photo : PL/Rue89Lyon.

Des travaux longs et titanesques pour 77 millions d’euros

Alors, évidemment, « la verdure, c’est mieux » mais « il faudrait qu’ils finissent le travail, ça devient pénible. » Il faut dire que le quartier a pris sa dose de travaux ces dernières années. Au nord, les premiers chantiers sur le « Terrain des soeurs » ont débuté en 2016. 440 logements ont déjà été achevés.

Un peu plus au sud, les travaux remontent à 2019. Le Nouveau programme national de renouvellement urbain des Buers (alias « NPNRU ») (qui ne comprend pas la zone dite du « Terrain des sœurs ») prévoit la démolition de 150 logements, la réhabilitation de 500 appartements, la « résidentialisation » de 600 autres, la construction de 100 nouveaux logements et des aménagements urbains. Coût global : 77 millions d’euros avec le concours notamment d’EMH pour 53 millions d’euros, de la Métropole de Lyon pour 7,6 millions et de la Ville de Villeurbanne pour 5,5 millions.

Côté espace public, on parle de 11,6 millions d’euros pour 2,3 km de pistes cyclables, la création d’une ballade piétonne… Un gros coup de neuf pour un quartier quelque peu oublié à l’est de Villeurbanne. Pendant longtemps, le secteur a surtout été connu (en mal) pour sa proximité avec le périphérique. Ce secteur dit des « Buers nord » abrite 1700 âmes – 8000 personnes dans tous les Buers. Dans le grand projet mené, un bâtiment au nord a été détruit à… 1,5 mètre du périph. À la place, un pôle économique doit être construit avec 5 000 m2 de bureaux et d’activité. 

Les Buers Villeurbanne
La barre F, dans le quartier des Buers à Villeurbanne, attend d’être réhabilitée.Photo : PL/Rue89Lyon.

Quand les travaux seront « finis », le travail sur la mixité

« Une fois fini, ce sera très beau. En attendant, ça dure… », constate Vacene, 61 ans. Ce jeune retraité connaît les Buers depuis 1981. Il regrette un temps où celui-ci était plus « mixte » en termes de populations. « Aujourd’hui, il n’y a plus que des misérables », commente son voisin. Dans leur discours, un air de déjà vu. Le centre-ville de la commune aurait tendance à accueillir une population plus aisée, au détriment de la périphérie proche. Bref, une peur de la paupérisation est bien présente.

Derrière les nouveaux bâtiments, ils gardent une sorte de petite rancune, et de la méfiance. « C’est un projet qui a été compliqué et qui l’est toujours », semblait leur répondre le maire de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael, lors du point presse.

Les Buers Villeurbanne
Au nord des Buers, à Villeurbanne, le quartier sent déjà le neuf.Photo : PL/Rue89Lyon.

Ancien patron d’EMH, l’élu note les difficultés à monter ce projet. Il a connu son lot d’oppositions et, par conséquent, de retards… Du reste, il est debout. « Il faut déjà célébrer ces victoires pour avoir l’énergie de poursuivre », déclarait-il, au milieu des nouvelles résidences. Côté Métropole de Lyon, Béatrice Vessilier (EELV) mettait en avant « l’arrivée de trois voies lyonnaises » et du tram T9. En 2026, ce dernier permettra de relier Charpennes en 12 minutes. « C’est vrai que pour les gens qui n’ont pas de voiture, cela pourra être pratique », reconnaît Carmélia, une habitante du coin, tout en admettant ne pas être très « transports en commun. »

Reste cette fameuse barre F. « lls n’ont même pas commencé la destruction », maugrée encore le patron du café de la paix. Il risque de s’en plaindre encore un certain temps. Les travaux, pour la restructuration de 117 logements, devraient se terminer en 2026. La barre accueillera une centaine de logements étudiants. Une amorce de mixité dans un quartier en cours de restructuration. 

Menacé de dissolution, le groupe antifasciste Lyon et environs (Gale) attend son sort

Menacé de dissolution, le groupe antifasciste Lyon et environs (Gale) attend son sort
Sur cette banderole du cortège de tête lors du 1er mai, l’allusion à la récente dissolution de la Gale est claire. Lucas Martin-Brodzicki/Rue89Lyon

Le groupe antifa lyonnais la Gale avait été sous le coup d’une dissolution le 30 mars 2022, avant de déposer un recours. À l’issue d’une audience fleuve devant le Conseil d’Etat, le jugement a été mis en délibéré.

C’est une audience hors-norme qui s’est tenue vendredi 27 octobre devant le Conseil d’Etat. Quatre mouvements menacés de dissolution ont vu leurs recours étudiés au cours d’une même audience. Parmi eux, les Soulèvements de la terre, la Gale (groupe antifasciste Lyon et environs), le Cri (Coordination contre le racisme et l’islamophobie), et l’Alvarium, un groupe identitaire d’extrême-droite basé à Angers.

Gale dissolution
Sur cette banderole du cortège de tête lors du 1er mai, l’allusion à la récente dissolution de la Gale est claire. Lucas Martin-Brodzicki/Rue89Lyon

Le rapporteur public a confirmé la demande de dissolution du groupe antifasciste lyonnais, comme celle des trois autres groupes. La date du délibéré n’est pas encore connue. Pour motiver sa décision, le rapporteur public a mis en avant « des provocations sans équivoque sur la violence » tout en reconnaissant que le décret attaqué « n’était pas toujours convainquant. »

L’audience de vendredi intervient dans un contexte particulier pour la Gale : jeudi 26 octobre, cinq membres présumés du groupe, deux femmes et trois hommes, étaient jugés devant le tribunal de Lyon… pour avoir muré un local d’un groupuscule d’ultra-droite : le Bastion social.

Une première victoire administrative : le Conseil d’Etat suspend de la dissolution de la Gale

Le fameux décret de dissolution date du 30 mars 2022. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, (depuis devenu ministre de l’Education nationale) l’avait annoncé à l’issue d’un Conseil des ministres.

Deux semaines plus tôt, le 17 mars, le ministre de l’Intérieur avait déclaré avoir lancé une procédure de dissolution de la GALE. C’était alors le premier groupe antifasciste à être dissous en France. Un peux moins de deux mois plus tard, les antifas obtenaient une première victoire administrative, le Conseil d’État suspendant la dissolution.

« Si la GALE a relayé sur ses réseaux sociaux des appels à participer à des manifestations – dont certaines non déclarées et qui ont pu générer des troubles graves à l’ordre public, dans le cadre du mouvement dit des « gilets jaunes » ou contre le passe sanitaire –, le groupement n’a pas été à l’origine de ces appels. Il n’est d’ailleurs pas démontré que les actions violentes qui y ont été commises soient liées aux activités de la GALE. »

Décision du Conseil d’Etat, 11 mai 2022

La Gale espère une seconde victoire administrative, dont la date n’est pas encore connue. « On attend… », a sobrement réagi l’un des avocats du groupe, Me Olivier Forray. Si la décision était maintenue, le conseil n’exclut pas un recours devant la cour européenne des droits de l’homme (CEDH).

Une manifestation « pour le gel des loyers » à Lyon

Une manifestation « pour le gel des loyers » à Lyon
Immeuble à l’angle des rues des Girondins et Felizat dans le quartier en pleine transformation des Girondins à Gerland (Lyon 7e) . Photo BE/Rue89Lyon

Plusieurs associations de locataires appellent à manifester à Lyon, samedi 28 octobre, contre la hausse du prix des loyers et l’augmentation des charges. Le rendez-vous est donné place Guichard (3e) à 14h.

Avec la crise du logement en cours, il devient de plus en plus compliqué de trouver une location à Lyon pour les classes populaires et moyennes. Et pour celles qui ont déjà un logement, la hausse des prix des loyers et des charges pèsent lourdement sur leurs finances.

Pour cette raison, plusieurs syndicats de locataires, dont la Confédération syndicale des familles ou la Confédération générale du logement, appellent à manifester samedi 28 octobre à Lyon. Le départ est donné place Guichard, à 14h, dans le 3e arrondissement. Les manifestant·es marcheront « pour le gel des loyers et contre l’augmentation des charges ». En 2022, déjà, Rue89Lyon documentait la colère de locataires du 8e arrondissement qui avaient subit des régularisations de charges « abusives ».

Les syndicats demandent aussi une hausse des APL, la rénovation des passoires thermiques, la réalisation de logements sociaux et l’arrêt des expulsions.

Une crise du logement et des loyers difficiles à encadrer à Lyon

À Lyon, plus de 35 000 demandes de logement social sont encore en attente, et ce chiffre ne cesse d’augmenter. La Métropole de Lyon s’était fixé l’objectif de construire 6000 logements sociaux par an jusqu’à la fin du mandat, mais ce quota n’était jusque là pas atteint. Fin septembre 2023, la collectivité a alors voté un plan d’urgence supplémentaire de 10 millions d’euros pour booster la création de logements sociaux ou en Bail réel solidaire, ainsi que pour aider des opérations immobilières à sortir de terre plus rapidement.

Pour agir sur le parc privé déjà existant, la Métropole de Lyon avait déjà mis en place un encadrement des loyers depuis 2021. Elle oblige les propriétaires à respecter certains plafonds à ne pas dépasser. Mais sans véritable pouvoir de contrôle, si ce n’est des signalements a posteriori des locataires, la mesure est encore loin d’être respectée par les propriétaires.

Plus récemment, c’est la préfecture du Rhône qui a décidé de prendre en main la question de la création de logements sociaux sur le territoire. La préfète, Fabienne Buccio, a annoncé qu’elle retirerait la compétence urbanisme d’une dizaine de communes du Rhône qui ne respectent pas leurs obligations légales de constructions de logements sociaux. Très concrètement, la préfecture signera les permis de construire à la place des communes. Des mesures fortes, mais dont on ne verra pas les effets concrets avant plusieurs années.

Procès du murage d’un local d’extrême droite à Lyon : autopsie d’un zèle judiciaire

Procès du murage d’un local d’extrême droite à Lyon : autopsie d’un zèle judiciaire
Le local du Bastion social à Lyon, le lendemain de l’attaque revendiquée par les antifas de la Gale en avril 2018.

En 2018, des antifascistes de Lyon avaient muré l’entrée du local du Bastion social, groupuscule d’extrême droite dissous depuis. Le procès des cinq prévenus, jeudi 26 octobre, a revêtu une connotation très politique.

Cinq ans de procédure, six perquisitions, des ordinateurs et téléphones minutieusement fouillés, et des trajets en voitures laborieusement retracés à l’aide de caméras de vidéo-surveillance. Le procès qui s’est tenu jeudi au tribunal judiciaire de Lyon n’était pas celui d’une version remasterisée du gang des lyonnais, mais celui de cinq membres présumés du groupe antifasciste Lyon et environ, autrement appelé La Gale.

Leur tort ? Avoir tagué et muré, à l’aide d’une vingtaine de parpaings, l’entrée du local du Bastion social, un mouvement d’extrême droite lyonnais né en 2017 des cendres du Groupe union défense (GUD). Les faits se sont déroulés dans la nuit du 9 au 10 avril 2018, quai Pierre-Scize, sur les bords de Saône, où le Bastion social s’était implanté après avoir occupé des locaux à Saint-Just (Lyon 5e). L’action est alors revendiquée sur la page Facebook de la Gale, avant que la publication ne soit retirée.

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Une marche à Lyon « contre les violences pénitentiaires et policières »

Une marche à Lyon « contre les violences pénitentiaires et policières »
Manifestation contre les violences policières du 6 juin 2020. Photo d’illustration.

L’interorganisation « En deuil et en colère 69 » appelle à une manifestation, samedi 28 octobre à Lyon, « en soutien aux familles des victimes de violences pénitentiaires et policières ».

Le rendez-vous est donné à 14 heures, place Jean-Macé à Lyon 7e. Plusieurs organisations et collectifs lyonnais organisent une marche pour demander justice pour les victimes de violences pénitentiaires et policières. On retrouve dans cette inter-organisation, nommée « En deuil et en colère 69 », le collectif Idir Espoir et solidarité, le collectif Justice pour Mehdi Bouhouta, le collectif Justice pour Sofiane Mostafaou, l’Assemblée des Gilets jaunes Lyon et Environ, ou encore l’Association des victimes des crimes sécuritaires Lyon.

Cette marche lyonnaise regroupera aussi des familles… Londoniennes. Le collectif United Families & Friends Campagne défilera aux côtés des organisations locales. L’Association des victimes des crimes sécuritaires explique :

« Depuis des années nous marchons à la même date pour interpeller nos États respectifs pour que cesse les impunités de la force publique. Les familles de victimes britanniques seront à Lyon ce 28 octobre aux cotés des familles Françaises pour consolider la lutte, pour la porter au niveau Européen et dans la perspective de création d’un réseau mondial. »

Une marche à Lyon pour porter des revendications au sujet des violences policières et pénitentiaires

En plus de demander justice, les collectifs et associations portent plusieurs requêtes. La première : l’abrogation de l’article L435-1 du code de sécurité publique de 2017, qui élargit les possibilités pour les policiers de faire usage de leur arme.

L’inter-organisation demande aussi « que le caractère raciste des crimes et violences soit considéré comme une circonstance aggravante lorsqu’il est établi matériellement ». Enfin, les collectifs revendiquent aussi la création de « groupes de travail » au niveau national composés de magistrats, avocats, familles et associations autour de la gestion des violences pénitentiaires et policières, mais aussi de leur prévention.

Un dernier volet de revendications porte sur l’accès aux familles des victimes aux avancées de l’enquête et au dossier judiciaire. Elles estiment être informées trop tard du contenu de ces dossiers. Elles demandent « un accès privilégié dès le début de l’instruction des affaires. »

Intelligence artificielle et journalisme : « Il faut être transparent »

Intelligence artificielle et journalisme : « Il faut être transparent »
Certaines rédactions envisagent d’utiliser l’intelligence artificielle dans leurs rédactions.

Le journaliste Grégory Rozières a élaboré une charte d’utilisation des intelligences artificielles génératives dans le journalisme. Il estime que l’utilisation de ChatGPT peut être une bonne chose, à condition d’établir des garde-fous clairs.

Accompagner le mouvement de l’intelligence artificielle pour mieux l’encadrer. C’est ce qui a poussé Grégory Rozières, co-fondateur de la revue Kometa et journaliste en charge de l’innovation éditoriale pour le quotidien suisse le Temps, à établir une charte d’utilisation des IA dans le journalisme. A l’époque, il travaillait pour le média en ligne suisse Heidi.news, dont l’ensemble de la rédaction a contribué à l’élaboration de la charte.

La charte stipule notamment que « La rédaction peut recourir aux IA pour faciliter ou améliorer son travail, mais l’intelligence humaine reste au cœur de toute notre production éditoriale. Aucun contenu ne sera publié sans supervision humaine préalable ». Nous l’avons interrogé sur l’initiative du groupe Ebra, no1 de la presse régionale en France de tester ChatGPT à l’Est Républicain, et les risques que cela engendre.

Utiliser ChatGPT dans un média à grand tirage : une ligne rouge a-t-elle été franchie par Ebra?

Pour moi, il n’y a pas de ligne rouge, il n’y a que des lignes jaunes. La question va être de savoir comment cette expérimentation sera mise en place. Si l’idée est juste de faire le résumé d’un article de correspondant local de presse, avec un journaliste qui compare les deux versions, ça ne me choque pas. Le problème, c’est que ça fait deux ans que les revenus de la presse baissent. Si l’IA est une solution pour réduire les coûts, un moyen de cacher un problème plus global, alors on ne va pas embaucher les bonnes personnes, pas les encadrer de la bonne manière. Le risque, c’est de laisser passer des erreurs parce que le niveau de vérification n’est pas la. Dans ce cas, qui sera responsable?

« L’intelligence artificielle doit rester un outil, pas une source d’information »

Dans un contexte de défiance vis-à-vis des journalistes, est-ce pertinent d’utiliser des IA ?

Lorsque je travaillais chez Heidi.news, on s’est dit que rejeter l’intelligence artificielle, qui était en train d’arriver, et rester arcbouté sur ses positions ne servait à rien. En revanche, il ne faut pas l’utiliser en sous main, ce serait la pire des choses, mais être le plus transparent et le plus clair possible. Par exemple dans le cas d’Ebra, est-ce qu’il y aura une mention « texte généré par une IA et relu par un journaliste » ? Si c’est bien fait et surtout si c’est explicité au lecteur, je ne vois pas le problème en tant que tel. Mais il faut que l’IA reste un outil, et pas une source d’information.

Il y a aussi une importante question sociale…

La question déontologique et la question des emplois sont deux choses différentes. L’enjeu social va se poser dans tous les secteurs. Dans le milieu du journalisme, est-ce que cette réduction des coûts pour des tâches qui ont moins de sens va s’accompagner de nouvelles formes de productions journalistiques, sur la vidéo, l’enquête ? La dessus, il n’y a pas de réponse parfaite. C’est une question idéologique. Ce sera une bataille sociale.

« Il risque d’y avoir des batailles de droit sur les contenus »

ChatGPT est-il suffisamment fiable?

De plus en plus de gens l’utilisent pour s’informer. Mais ChatGPT n’est PAS une source d’information, et peut faire des erreurs. Si l’IA expérimentée chez Ebra fonctionne sur un modèle fermé, avec uniquement des sources internes, c’est une bonne chose, mais j’ai peur qu’elle ne soit pas très performante. Pour l’instant, ChatGPT est un grand modèle de langage : il génère du texte par rapport aux mots qui précèdent et à son apprentissage. Il raconte donc souvent des choses vraies, mais peut aussi dire quelque chose de faux. L’intelligence artificielle générative n’est pas encore un pourvoyeur de vérité.

Plus généralement, quels sont les risques posés par l’utilisation des intelligences artificielles dans le journalisme?

Ces machines apprennent d’elles-même, mais elles se nourrissent de contenus produits par des humains. Si on accumule les productions par les IA génératives, est-ce qu’on ne risque pas de tomber dans une boucle vicieuse où l’IA se nourrit d’elle-même et s’enferme dans une stagnation ? Est-ce que l’on va perdre notre créativité ? Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas y aller, mais c’est un risque qu’il faut avoir en tête. Et puis il y a les risques de plagiat. Il va y avoir des batailles de droit sur les contenus si l’IA pioche dans d’autres archives que celles des journaux où elle est utilisée.

Une « veillée » à la bougie pour la Palestine organisée à Lyon

Une « veillée » à la bougie pour la Palestine organisée à Lyon
Des bougies déposés place des Terreaux à Lyon. Image d’archive.

Le collectif Palestine 69 organise un rassemblement en soutien aux civils de la bande de Gaza, vendredi 27 octobre à 18h à Lyon. Il a pour mot d’ordre « halte aux crimes contre l’humanité ».

La place des Terreaux (Lyon 1er) devrait s’illuminer vendredi 27 octobre au soir. Le collectif Palestine 69 appelle les Lyonnais·es à se réunir, avec une bougie, à 18h, pour soutenir les victimes civiles des bombardements israéliens sur la bande de Gaza.

Le collectif demande un cessez-le-feu ainsi qu’une levée du blocus de la bande Gaza pour permettre l’accès à l’aide d’urgence. Aujourd’hui, les convois d’aide humanitaire entrent seulement au compte-goutte par le terminal de Rafah, mince passage entre l’Égypte et le territoire palestinien.

Le ministère de la santé de la bande de Gaza a annoncé qu’au moins 6 546 Gazaouis avaient été tués depuis le 7 octobre, début du regain récent du conflit israélo-palestinien, déclenché par une attaque du Hamas sur des civils israéliens. Si les bombardements d’Israël ont causé la mort de nombreux civils palestiniens, ces chiffres sont donc à considérer avec prudence car ils ont été communiqué par le Hamas, qui dirige la bande Gaza.

Un précédent rassemblement pour la Palestine interdit, puis autorisé à Lyon

Ce rassemblement organisé à Lyon fait suite à une précédente manifestation organisée une semaine plus tôt, le samedi 21 octobre. Plus d’un millier de personnes s’étaient réunies sur la place des Terreaux pour soutenir la Palestine. Mais l’évènement avait bien failli ne pas se tenir, car interdit par la préfecture. Il avait fallu attendre une décision du tribunal judiciaire de Lyon, le matin même, pour annuler l’arrêté pris par les services locaux de l’État.

Le 12 octobre dernier, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin avait demandé à ce que les rassemblements « pro-palestiniens » soient tous interdits en France. Une décision retoquée par le le Conseil d’État, qui a rappelé, mercredi 18 octobre, que les préfectures devaient traiter « au cas par cas » ces manifestations et des risques de troubles à l’ordre public.

Un autre rassemblement en faveur de la paix entre Israël et le Hamas est organisée le 26 octobre à 12h30 à Lyon, par plusieurs syndicats du Rhône. La préfecture a assuré qu’elle ne ferait pas l’objet d’interdiction.