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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Sans-abrisme : l’inflexibilité de la préfète du Rhône braque ses partenaires

Sans-abrisme : l’inflexibilité de la préfète du Rhône braque ses partenaires
Fabienne Buccio, préfète du Rhône, en 2019, lorsqu’elle était préfète de Gironde.Photo : Walid Salem/Rue89Bordeaux

La métropole de Lyon n’a jamais compté autant de sans-abri… et autant d’expulsions. Depuis son arrivée en janvier 2023, la préfète du Rhône, Fabienne Buccio, a fait évacuer de nombreux squats et campements à Lyon. Cette politique a considérablement dégradé les relations entre les associations, les collectivités locales et la préfecture.

Deux jours avant la trêve hivernale, un lundi matin avant même l’aube, le plus grand squat lyonnais est expulsé sur décision de la préfecture. Le lieu, appelé « Pyramide » (Lyon 7e), accueillait plus de 200 personnes. « Nous attendions d’avoir les capacités d’hébergement pour les relogements », justifient les services de l’État sur place. Pour l’heure, 74 personnes ont été relogées à l’hôtel pendant 8 jours, et quelques autres orientées vers d’autres dispositifs.

Si le timing interroge, l’expulsion voulue par la préfecture n’étonne pas les associations luttant contre le sans-abrisme. Depuis mai 2023, les services de l’État à Lyon vident squats et campements à tour de bras, en proposant des relogements… mais souvent pour une partie seulement des expulsé·es. Et pour cause : le système de l’hébergement d’urgence est complètement saturé dans le Rhône depuis plusieurs années.

Pourtant habituée à se déplacer au cœur de ce genre d’opérations, lors de ses précédentes fonctions de préfète dans le Pas-de-Calais ou en Gironde, la représentante de l’État, Fabienne Buccio, est ce jour-là absente. « Ce squat a vocation à être évacué », tranchait déjà la préfète du Rhône quinze jours plus tôt, lors d’un déjeuner avec la presse. Depuis son arrivée à la tête de la préfecture, en janvier 2023, la haute-fonctionnaire crispe les associations et collectivités mobilisées pour les sans-abri et les personnes migrantes.

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Pentes de la Croix-Rousse : « On va rouvrir l’Ambuscade, il ne nous reste que ça »

Pentes de la Croix-Rousse : « On va rouvrir l’Ambuscade, il ne nous reste que ça »
L’Ambuscade, voisins des Valseuses, a également dû fermer ses portes dans les Pentes de la Croix-Rousse.

[2/2] Voisin des Valseuses, le bar associatif l’Ambuscade, prisé des collectifs techno lyonnais, n’a pas réouvert depuis sa fermeture par arrêté municipal en mars. Dos au mur, son équipe annonce qu’elle est prête à rouvrir les lieux malgré l’interdiction. Explications.

« Il n’y a plus rien d’autre à faire »

La phrase est dite avec une hésitation… Puis avec sûreté par Marie Lestic : « On va rouvrir l’Ambuscade, il ne nous reste que ça. »

Depuis huit mois, la présidente de l’association Musical social Club, qui gère le lieu l’Ambuscade, lutte pour rouvrir un lieu de la vie culturelle techno des Pentes de la Croix-Rousse, fermé par la mairie.

Rembobinons. Dans la nuit du 25 au 26 février 2023, plusieurs descentes de police ont lieu dans trois établissements de la rue Imbert-Colomès et de la rue Chappet (Lyon 1er). Ces dernières interviennent après une demande la mairie du 1er arrondissement, à la suite de signalements par le voisinage de nuisances sonores. Après celles-ci, deux hauts lieux de la vie culturelle alternative lyonnaise sont fermés par la mairie : les Valseuses et son complément de nuit, l’Ambuscade.

Le lieu n’a pas été fermé pour tapage, mais pour « non-respect des règles de sécurité. » « La même histoire qu’avec les Valseuses », commente la gérante.

(suite…)

Une « punition » ? Le bar Les Valseuses de nouveau fermé dans les Pentes de la Croix-Rousse

Une « punition » ? Le bar Les Valseuses de nouveau fermé dans les Pentes de la Croix-Rousse
Rue Chapet, les Valseuses sont fermées depuis début, dans les Pentes de la Croix-Rousse.

[Info Rue89Lyon] [1/2] Il avait réouvert il y a quatre mois à peine : le bar historique des Pentes de la Croix-Rousse, les Valseuses, affiche de nouveau porte close cette semaine. Cette fois-ci, la décision est venue de la préfecture. Malgré cela, le gérant vise les services de la ville de Lyon, particulièrement motivés, selon lui, pour fermer l’établissement.

C’est un nouveau coup dur pour les fans de l’esprit punk de Lyon. Depuis le mardi 31 octobre, le bar historique Les Valseuses a de nouveau fermé ses portes, dans les Pentes de la Croix-Rousse. L’héritier du Bistroy, repris en 2009 par l’actuel gérant, Mouz, se retrouve arrêté dans son activité pour la deuxième fois de l’année. Il avait réouvert il y a quatre mois à peine, le 21 juin 2023. Avant ces déboires administratifs, le bar n’avait jamais fermé.

Cette fois-ci, l’arrêté, que s’est procuré Rue89Lyon, est signé par la préfecture. Il met en avant des enregistrements faits aux alentours du bar. On peut notamment y lire :

« Le 31 juillet 2023 à 23 h 05 de la musique émanant de l’établissement était audible dans les parties communes du rez-de-chaussée de l’immeuble du 26 rue Imbert-Colomès [rue voisine du bar, Ndlr] »

Ou encore :

« Le 4 août 2023, à 23 h, de la musique avec basses émanant de l’établissement était entendue depuis la porte du rez-de-chaussée et des bribes de conversation et des rires étaient perçus au deuxième étage »

Des motifs qui n’ont pas de valeur pour Mouz, le patron des Valseuses. « Ce type d’enregistrements ne peut pas être fait les fenêtres ouvertes. Or, là, on voit bien que cela a été le cas », râle-t-il. Connaisseur, il l’assure : les services de l’écologie urbaine de la Ville de Lyon avaient déjà attaqué le Bistroy, ancêtre des Valseuses, sur ces mêmes motifs. Ils avaient perdu devant les tribunaux. 

Dépité, il maugrée sur « l’acharnement » de la police municipale contre son établissement. Selon lui, en un mois et demi, le bar a dû payer cinq amendes pour tapage nocturne. « Une fois, nous avons été verbalisés alors qu’il n’y avait qu’un seul client dehors qui fumait une cigarette », souffle-t-il.

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De comptable à vigneronne : Lan Bertrand, « amoureuse » de la vigne du Beaujolais

De comptable à vigneronne : Lan Bertrand, « amoureuse » de la vigne du Beaujolais
Lan Bertrand, ex-comptable devenue vigneronne dans le Beaujolais en 2021.

Depuis 2021, Lan Bertrand s’occupe de deux hectares de vignes au nord de Villefranche-sur-Saône. Comptable de formation, cette mère de famille est devenue vigneronne à… 45 ans, dans le Beaujolais. À l’occasion du salon Sous les pavés la vigne, rencontre atypique avec une amoureuse du cep.

Il commence (enfin) à fraîchir dans les collines du Beaujolais. A Blacé, petite commune au nord-est de Villefranche-sur-Saône, la plupart des feuilles de vignes ont bien jauni, voire bruni en ce début novembre. Le visage radieux, Lan Bertrand nous montre le sol de sa « parcelle préférée ». 

Entre deux rangées de vignes, elle a tout juste semé de la févrole, toujours visible, du seigle et de la phacélie pour alimenter la terre. « L’idée est de « décompacter » le sol et amener de la biomasse, développe la vigneronne. Le but est qu’il y est ensuite des insectes, des abeilles qui puissent y revenir. »

Intarissable, elle nous explique comment elle cherche à nourrir les pieds de ses vignes « pour que les vers de terre » reviennent. « Je ne laboure pas, note-t-elle. Ça me fait gagner du temps. » Une méthode originale pour une vigneronne au parcours atypique. 

Lan Bertrand n’est pas une fille du cru. À 48 ans, cette « néo » a déjà les cheveux grisés. Avec ses lunettes rouge et bleu, sa coupe de cheveux carrée et son écharpe blanche autour du cou, elle n’a pas le look typique du vigneron du Beaujolais. Pour cause, elle a pris le chemin des vignes tout récemment, avec une première vinification en 2021. Avant ça, la Rhodanienne a exercé 20 ans comme comptable.

Lan Bertrand vigneronne Beaujolais
Lan Bertrand, ex-comptable est devenue vigneronne dans le Beaujolais en 2021.Photo : PL/Rue89Lyon.

Une jeune vigneronne de 45 ans dans le Beaujolais…

Née au Laos, arrivée en France toute petite, Lan n’a pas grandi avec la culture de la quille ou du pot lyonnais. « Mon beau-père m’a initié un peu avec le vin du Jura, mais c’est tout », constate-t-elle. Elle découvre (vraiment) le milieu au détour d’un remplacement comme comptable dans la coopérative des vignerons des Pierres Dorées, près de Saint-Vérand. Un premier déclic. « J’ai vu des étoiles dans les yeux des gens qui travaillaient là-bas », se souvient-elle.

Intriguée, elle y retourne, mais sans exercer comme comptable. Puis, à 45 ans, elle reprend les études avec un BTS en viticulture. « Ça a peut-être été le plus dur, surtout la chimie », retrace-t-elle. Pendant un an, elle travaille ensuite auprès de Philippe Viet, basé à Villié-Morgon. 

Un jour de novembre « un peu plus frais qu’aujourd’hui », elle s’assoit pour profiter d’une éclaircie au milieu de sa journée de travail. C’est là qu’elle est tombée « amoureuse » de la vigne. « Je ne m’étais jamais senti aussi bien », affirme-t-elle.

Depuis, elle a repris des parcelles un peu partout dans le nord du Beaujolais. Quelques ares [un are équivaut à 100 m², ndlr] de Moulin-à-Vent, un peu de Beaujolais-Village, du Régnié… A Blacé, Romanèche-Thorins et Régnié, elle collectionne les petites terres. Deux hectares éparpillés façon puzzle. « Ça ne me dérange pas. De toute façon, je n’ai pas de tracteur, je fais tout à pied », commente celle qui travaille seule.

Pas inquiète, l’ancienne comptable aime prendre son temps. Novice, elle va donner un coup de main aux « copains », les vignerons de l’association des Vignes Blaciennes et d’ailleurs, pour continuer à apprendre. Ces derniers lui rendent bien, notamment sur la vinification, qu’elle apprécie moins que la culture des pieds. La plupart du temps, tout le monde oublie son âge, comme son genre. « On voit la vigneronne, avant de voir la femme », apprécie-t-elle.

Les copains du Beaujolais pour une vigneronne « non-interventionniste »

« Non-interventionniste », elle travaille ses terres en s’inspirant du microbiologiste japonais Masanobu Fukuoka, auteur de La révolution d’un seul brin de paille. Un objectif : ne pas trop travailler (mécaniquement) la terre. La plupart de ses parcelles sont déjà en bio. Elle utilise un peu de souffre et de cuivre, mais avec des proportions bien en dessous de celles demandées par le label AB.

Lan Bertrand expérimente aussi des techniques pour éviter de couper le haut des pieds de vigne. « De cette manière, les racines des pieds sont plus profondes », assure-t-elle. Grand sourire aux lèvres, elle plaisante du regard de certains « copains » qui la considère, parfois, comme « un peu farfelue » à parler en permanence du « bien-être de la vigne. »

Autre point étonnant : la vigneronne a la particularité de voir… petit. Avec seulement deux hectares, elle est en dessous des tailles de domaines classiques pour le vin nature. Elle sait aussi que le rendement de ses pieds ne sera pas très important. Alors, elle fait tout elle-même : l’étiquetage, comme la mise en bouteille.

Un passé de comptable au soutien d’un présent vigneron

Un pari osé, mais qui tient pour l’instant. Sur les 800 bouteilles de Moulin-à-Vent qu’elle a produit jusqu’à présent, elle n’en a plus que 250. Elle a aussi vendu quasiment tous ses Beaujolais-Village. Le tout, semble-t-il, sans stresser.

« Il faut reconnaître que je suis chanceuse, rappelle-t-elle. Ma famille a bien voulu me suivre là-dedans. » Mère de deux filles de 18 et 15 ans, elle sait que sa trésorerie va être malmenée durant trois-quatre ans. Mais, si la situation se dégrade, elle sait qu’elle pourra revenir à la comptabilité.

Avantage de son passé professionnel : cette mère de famille sait ce qu’est « un coût de revient ». « J’ai peut-être plus d’appétence pour gérer la paperasse, constate-t-elle. Quand on a jamais mis les pieds là-dedans, c’est quand même compliqué… »

Son prévisionnel ? 7 000 bouteilles produites dans les bonnes années. « Si ça fonctionne tant mieux, sinon, tant pis », sourit-elle. Pour l’instant, en tout cas, les voyants sont au vert. Ce week-end, elle sera à Lyon au palais de la Bourse lors du salon du vin nature Sous les pavés la vigne. Son premier salon en tant que vigneronne. L’occasion de rencontrer une personnalité unique en son genre en terre beaujolaise.

Beaujolais
En Novembre, quelques hectares du vignes de Beaujolais du côté de Blacé.Photo : PL/Rue89Lyon.
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A Lyon, le transport fluvial « vert » tente de sortir la tête de l’eau

A Lyon, le transport fluvial « vert » tente de sortir la tête de l’eau
Sur le quai de déchargement ULS du pont Morand, le 25 octobre 2023

Lancé à l’été 2022, le service de livraison bateau/vélo lancé par l’entreprise ULS n’a pas eu les résultats escomptés. L’entreprise alsacienne compte sur un partenariat avec le géant des livraisons Geodis pour développer son offre de transport fluvial en centre-ville.

En cette grise matinée d’octobre, une flotte de vélos-cargos s’active sous la chaussée du quai Jean-Moulin, à quelques pas du pont Morand (Lyon 1er). À l’aide de vélos électriques parfois plus longs que des voitures, sept livreurs se relayent pour ravitailler le centre-ville de Lyon en colis et marchandises.

Dans leurs bagages, des caisses de 200 kilos qui viennent d’être débarquées du Louis 2, une barge propulsée au gaz naturel liquéfié (GTL), un carburant « propre », émettant du CO2 mais peu de particules. L’embarcation effectue quotidiennement des rotations entre le port Edouard Herriot (Lyon 7e) et l’hyper-centre de la capitale des Gaules. Temps de transport : 45 minutes environ, pour acheminer lettres, colis, boisson et farines aux commerçants et particuliers de la Presqu’île.

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Annuler Wintower 2024 pour sauver Woodstower ?

Annuler Wintower 2024 pour sauver Woodstower ?
Le jeudi 25 août au Woodstower 2022 à Lyon

L’association Woodstower, qui organise depuis bientôt 25 ans le festival éponyme, annonce annuler l’édition 2024 de son pendant hivernal, le Wintower. Difficultés financières, mauvais résultats du festival cet été : l’annulation était « nécessaire pour préserver le projet » soutient l’association.

Triste nouvelle pour les festivalier.ères : la deuxième édition du Wintower, petit frère d’hiver du Woodtower, n’aura pas lieu. L’édition 2024, qui aurait du se tenir à la Halle Tony Garnier en février, a dû être annulée « en raison de des difficultés financières que connaît l’association Woodstower. »

Dans son bref communiqué, l’association rappelle qu’à l’issue du festival de cet été, un déficit de 350 000 euros a été enregistré. Un résultat qui « met en difficulté l’ensemble des activités de l’association », précise son directeur Maxime Noly, contacté par Rue89Lyon.

Une annulation « nécessaire » pour préserver Woodstower

Ce dernier assure pourtant : « Les courbes de billetterie pour l’été 2023 étaient très encourageantes, on pensait dépasser l’objectif ». Pour être à l’équilibre, le festival aurait en effet du accueillir 33 000 festivalier.ères. Or, 28 000 personnes se sont rendues au Parc Miribel Jonage entre le 23 et le 27 août. Conséquence des conditions climatiques d’un été 2023 particulièrement compliqué. « Les canicules et les orages ont cassé la belle dynamique annoncée », explique Maxime Noly.

Alors, pour préserver les futurs projets, l’association en elle-même et « les activités de médiation artistiques et culturelles qu’elle assure toute l’année », la décision de mettre en pause le Wintower était « nécessaire », soupire Maxime Noly.

Le directeur rappelle que le festival hivernal est encore un projet jeune, ayant déjà connu des difficultés de démarrage avec le Covid-19 et qui, par ailleurs, ne parvient pas encore à trouver son public. L’édition 2023 avait provoqué un déficit de 150 000 euros.

De tels péripéties économiques sont, comme le souligne Maxime Noly, loin d’être anodines pour une association indépendante et en grande partie financée par ses recettes propres. Malgré toutes ces difficultés, il continue de croire au projet hivernal et envisage la situation comme « une année de pause pour que la situation s’améliore. »

Se concentrer sur les 25 ans de Woodstower

« Le projet historique, c’est Woodstower », affirme le directeur. Dans cette optique, « les équipes mettent tout en œuvre pour préparer les 25 ans du festival qui devrait se tenir fin août », tient à rassurer l’association dans son communiqué.

L’affaire n’est pourtant pas dans le sac. L’été dernier, l’association avait été sauvée par une aide exceptionnelle du Centre national de la musique (CNM). Pour préparer l’édition 2024, des discussions ont été ouvertes avec les différents partenaires du festival, notamment la Métropole et la Ville de Lyon, Grand Parc Miribel Jonage, et les villes de Vaulx-en-Velin et Villeurbanne.

« On espère des réponses positives prochainement, car le calendrier avance et un festival comme ça se prépare bien à l’avance », confie Maxime Noly.

Selon lui, une chose est certaine : aucun changement n’est prévu du côté de la Région Auvergne Rhône-Alpes, qui ne financera pas le festival en 2024. Dirigée par Laurent Wauquiez (LR), la région avait décidé l’année dernière, comme pour d’autres institutions culturelles, de suspendre ses subventions.

Pour rassurer les festivalier.ères, le Woodstower promet l’annonce prochaine « d’une petite surprise », qui doit permettre à Wintower de « perdurer », au moins dans les esprits, à défaut d’une véritable édition.

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Rokhaya Diallo sur scène à Lyon : gagnez vos places pour Grand ReporTERRE !

Rokhaya Diallo sur scène à Lyon : gagnez vos places pour Grand ReporTERRE !
Grand Reporterre #8 au théâtre du Point du jour. Photo issue du clip de Cindy Pooch, Issemou

Rue89Lyon offre à ses abonné·es huit places pour la pièce « Grand ReporTERRE #8» qui vous plonge dans la marche contre le racisme de 1983. Cette année, la journaliste Rokhaya Diallo montera sur scène. C’est au Théâtre du Point du Jour (Lyon 5e), les 7 et 8 novembre.

Pour cette 8ème édition de Grand ReporTERRE, Rue89Lyon s’associe au Théâtre du Point du jour (Lyon 5e) pour défendre le journalisme social cher à notre média local et, plus particulièrement, les enquêtes sur les sujets de l’inclusion et du racisme, que traite régulièrement Rokhaya Diallo.

Deux fois par saison, journalistes et artistes se retrouvent au Théâtre du Point du Jour, s’emparent d’un sujet d’actualité et le « mettent en pièce ». Cette fois-ci, la journaliste et militante anti-raciste Rokhaya Diallo est l’invitée, pour revenir sur la marche pour l’égalité et contre le racisme qui avait pris son essor il y a tout juste 40 ans dans le quartier des Minguettes, à Vénissieux.

Un anniversaire qui trouve un écho dans les récentes révoltes ayant entouré la mort du jeune Nahel à Nanterre. Rockhaya Diallo sera accompagnée par l’artiste Lucie Berelowitsch et la chanteuse Cindy Pooch.

Grand Reporterre #8 au théâtre du Point du jour. Photo issue du clip de Cindy Pooch, Issemou

Rokhaya Diallo à Lyon : que reste-t-il de la marche contre le racisme?

Le synopsis :

En novembre 1983, à la suite des affrontements dans le quartier des Minguettes à Vénissieux et au meurtre raciste d’un adolescent à Marseille, naissait la Marche pour l’égalité et contre le racisme. Il s’agit de la première manifestation nationale du genre en France.

40 ans plus tard, dans une actualité marquée par les événements autour de la mort de Nahel, Lucie Berelowitsch et Rohkaya Diallo, accompagnées de la chanteuse Cindy Pooch, s’interrogent sur la mémoire de l’histoire de ces mobilisations collectives autour du racisme, des violences policières et des émeutes en France.

Comment les commémorons-nous, comment les nommons-nous, comment en gardons-nous la trace et quelles conséquences dans nos actions ? Les manifestations les plus récentes portent-elles les mêmes messages, les mêmes revendications, les mêmes blessures ? Les interdictions de plus en plus fréquentes de manifester le sont-elles en vertu du respect de l’ordre public ou pour, justement, éviter que l’on mette des mots et des images sur un mal profond de la société française ?

Durée estimée : 1h30

Toutes les infos ici.

Pour gagner des places, il faut être abonné·e à Rue89Lyon et envoyer un mail à hello@rue89lyon.fr :

    Dans l’objet, indiquez « Grand ReporTERRE » Dans le corps du mail, le soir de votre choix (7 ou 8 novembre)

Les places sont à retirer directement en billetterie le soir du spectacle.

Vous n’êtes pas encore abonné·e ? Alors rendez-vous par ici !

À Lyon, une nouvelle manifestation pour la Palestine ce samedi

À Lyon, une nouvelle manifestation pour la Palestine ce samedi

Une manifestation pour la Palestine est organisée, samedi 4 novembre, à l’appel du collectif 69 pour le peuple palestinien. Rendez-vous est donné à 15 h, place Bellecour (Lyon 2e) pour réclamer une halte aux bombardements en cours à Gaza et un cessez-le-feu immédiat.

Le collectif 69 pour le peuple palestinien organise une nouvelle manifestation à Lyon, samedi 4 novembre. Même mot d’ordre : « halte aux crimes contre l’humanité » et mêmes revendications que la semaine dernière. Le collectif demande la fin des bombardements à Gaza, le cessez-le-feu immédiat, une levée du blocus imposé par Israël depuis le 9 octobre et l’accès à l’aide d’urgence. Le départ est prévue à 15 h, place Bellecour (Lyon 2e).

La dernière manifestation du 27 octobre a rassemblée 400 personnes, place des Terreaux (Lyon 1er) et n’avait pas été interdite par la préfecture. Le 21 octobre, le rassemblement a d’abord été interdit par les services locaux de l’État avant d’être finalement autorisé, in-extremis, par le tribunal administratif.

Le 12 octobre, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait demandé l’interdiction de tous les rassemblements « pro-palestiniens ». Le Conseil d’État, avait retoqué cette décision le 18 octobre en rappelant que les préfectures devaient traiter « au cas par cas » ces manifestations et des risques de troubles à l’ordre public.

Une situation qui empire en Palestine

Selon le ministère de la Santé de Gaza, 7 703 personnes sont mortes dans l’enclave palestinienne depuis le 7 octobre, dont 1 863 femmes et 3 195 enfants. Des chiffres communiqué par le Hamas et donc à considérer avec prudence. Certains les jugent sur-estimés quand d’autres les trouvent sous-estimés…

Depuis la mise en place du « siège complet », imposé par l’État d’Israël les privant d’électricité, d’eau et de nourriture, la situation devient de plus en plus précaire pour la population gazaouite. Le collectif rhodanien dénonce une « aide d’urgence qui ne rentre qu’au compte-goutte et ne répond en rien aux besoins vitaux minimum. »

Lundi 30 octobre, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a rejeté tout cessez-le-feu, alors qu’une « trêve humanitaire immédiate » a été réclamée par l’Assemblée générale de l’ONU vendredi 27 octobre.

Le collectif 69 pour le peuple palestinien rappel dans son communiqué :

 « Énoncer ces chiffres est difficile, les Palestiniens nous le disent : « nous ne sommes pas des nombres ». Nous affirmons ce qui devrait être une évidence pour tous « chaque vie palestinienne compte ». »

Sorties à Lyon : 10 bons plans culture pour affronter l’automne

Sorties à Lyon : 10 bons plans culture pour affronter l’automne
L’exposition « À nos amours » au musée des Confluences, ce mois de novembre.

La pluie est de retour et l’heure d’hiver a raccourci nos journées. Mais l’arrivée des premiers frimas de l’automne n’a pas engourdi la scène culturelle… Petit tour d’horizon des sorties à ne pas manquer en novembre dans la métropole de Lyon.

Du drag des années 2000 au Toï toï le Zinc 

Bookez vite la date : les Maxiqueers débarquent au Toï toï Le Zinc, le vendredi 3 novembre. Pour cette deuxième édition du « Death match », six artistes de la scène drag lyonnaise s’affronteront lors de lipsyncs (des playbacks) sur des tubes du début des années 2000. Vous pourrez y retrouver Max Miller, Guillotière, Joli Cœur, Malediction et Jessie Jaime ainsi qu’un jury de trois autres drag queen et king. Petit plus pour les petites bourses : le prix est au choix, à partir de 7 euros.

Les Maxiqueers, au Toï toï, de Villeurbanne, le 3 novembre. À partir de 7 euros.

En immersion dans les micro-mondes du TNG

Comme toujours, le théâtre Nouvelle Génération innove. Micro-Mondes est un festival de spectacle vivant et multimédia, dédié à la création contemporaine et en particulier aux formes artistiques immersives. L’événement, qui a lieu tous les deux ans, propose des « cross-overs » innovants entre les artistes issus du théâtre, du numérique ou encore des arts plastiques.

Dans les diverses créations qui seront proposées entre Lyon et Villeurbanne tous les sens seront en éveil. Parfois, il sera même interdit de ne pas toucher ! Le festival propose des productions pour tous les âges, et porte une attention particulières aux jeunes publics.

Micro-Mondes, le festival des arts immersifs, du 14 au 26 novembre dans toute la Métropole.

Penser l’après : mode d’emploi

Réfléchir au monde de demain et éclairer les grands débats contemporains : c’est l’idée de Mode d’emploi, le festival d’idées de la Villa Gillet. Du 13 au 18 novembre, 20 ateliers et rencontres sont programmés autour de thématiques telles que les conflits politiques, les liens entre démocratie et religion, la place du journalisme dans monde assailli d’information, l’écologie…

40 chercheurs, philosophes, politistes, sociologues, anthropologues et journalistes sont invités, dont les économistes Thomas Piketty et Julia Cagé.

Mode d’emploi, du 13 au 18 novembre à la Villa Gillet (Lyon 4e).

Un peu d’acid à la Rayonne 

Après son inauguration mi-octobre, le CCO La Rayonne prend le rythme de croisière de sa programmation. Il devient un nouveau lieu de concerts lyonnais pour les amateurs et amatrices de musique électronique. 

Le 11 novembre, la salle villeurbannaise accueille une des figures de la scène techno et acid : Jacidorex. La tête d’affiche sera accompagné de FLKN, qui a signé sur le label Neoacid de Jacidorex, et d’un artiste lyonnais, Encoded Data. Une première au CCO pour le collectif Encore !, qui chapeaute de nombreuses soirées de la nuit lyonnaise. 

Encore X Unfaced : Jacidorex, Flkn, Encoded Data, au CCO La Rayonne, le 11 novembre

Grand ReporTERRE #8 : Comment se mobiliser contre le racisme ?

Grand ReportTERRE et de retour au théâtre du Point du Jour (Lyon 5e) pour une huitième session. Le principe? Des journalistes et artistes se réunissent pour « mettre en pièce » un sujet d’actualité.

40 ans après la marche pour l’égalité et contre le racisme, et plusieurs mois après les événements autour de la mort de Nahel, l’artiste Lucie Berelowitsch et la journaliste Rohkaya Diallo, accompagnées de la chanteuse Cindy Pooch, s’interrogent, le temps d’un spectacle inédit, sur la mémoire de l’histoire de ces mobilisations collectives autour du racisme, des violences policières et des émeutes en France.

Grand ReporTERRE #8, les 7 et 8 novembre à 20h, au théâtre du Point du Jour (Lyon 5e).

A la bibliothèque : le dessinateur Willem sous toutes les coutures 

L’expo Willem continue à la Part-Dieu. La bibliothèque de Lyon poursuit une grande rétrospective sur cette figure majeure du dessin satirique des 50 dernières années. Une œuvre complète qui permet de comprendre le travail de dessinateur (et ses difficultés) depuis 1960… Une exposition montée en partenariat avec la bibliothèque nationale de France et l’association Ça presse. 

Willem, rire du pire, à la bibliothèque municipale de la Part-Dieu, ouverte de 10 à 19h.

sorties Lyon
Sorties à Lyon : une des caricatures présentes à l’exposition Willem.Photo : Willem/Bibliothèque municipale

Théâtre, cirque et musique aux Clochards célestes

On vous propose aussi une sortie intimiste dans les pentes de la Croix-Rousse. La Cie Zia, venue tout droit de Lorraine, pose ses valise au théâtre des Clochards célestes, du 15 au 20 novembre. Dans une mise en scène poétique et musicale, la compagnie revisite La Folle allure, œuvre de l’écrivain Christian Bobin. La pièce raconte l’histoire de Lucie, jeune femme qui a grandi dans l’intimité d’une troupe de cirque (une ambiance que l’on retrouve dans l’accompagnement musical) et qui rêve d’ailleurs. Une plongée onirique dans les souvenirs de l’enfance qui interroge notre passage à l’âge adulte.

La Folle allure, d’après Christian Bobin, adaptation de Suzie Baret-Fabry, du 15 au 20 novembre au théâtre des Clochards célestes (Lyon 1er).

Dava, un duo d’humoristes complètement à l’ouest

Dava est un peu à l’humour ce que dada est à la littérature. Dans un style inclassable, oscillant entre l’absurde et l’humour noir, Sacha Béhar et Augustin Schackelpopoulos revisitent l’actualité avec un humour ultra-référentiel. Le duo parisien se déplace très rarement dans les DOM-TOM en région, alors profitez-en ! Avertissement pour les non-initiés : n’ayez pas peur d’être gênés, ça fait partie du spectacle !

Dava 9, le 18 novembre à 19h, au théâtre à l’Ouest de Décines-Charpieu (dernières places disponibles)

Au musée des Confluences : l’amour s’expose 

L’amour avec un grand A, le crush, les passions, l’amour donné à son enfant, l’amour un jour, l’amour toujours… Bref, c’est l’amour sous toutes ces coutures qui est exploré au musée des Confluences ce mois de novembre.

Ce sentiment est présenté dans des photos, des statues ou encore des histoires. Conscient de la difficulté d’embrasser ce phénomène, le musée organise même des visites guidées de cette exposition. Trois dates sont prévues pour cela : les 4 et 5 novembre ainsi que le 25 novembre. Selon nos informations, il est important d’être guidé pour parler de ce sujet au combien complexe.

À nos amours, au musée des Confluences, ouvert de 10h30 à 18h30, du mardi au dimanche. 

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L’exposition « À nos amours » au musée des Confluences, ce mois de novembre.Photo : Musée des confluences

Intra-Muros : le triomphe de Michalik de retour à l’Odéon

Intra-Muros, la pièce d’Alexis Michalik, revient au théâtre Comédie Odéon, deux ans après un premier triomphe, à ne pas manquer dans nos sorties à Lyon.Photo : Théâtre Comédie Odéon

Alexis Michalik est agaçant. Il est beau, drôle, talentueux, et tout ce qu’il réalise est adoubé par la critique – et le public. Illustration le 24 octobre dernier, pour la seconde – première – de sa pièce Intra-Muros au théâtre Comédie Odéon (Lyon 2e). Il avait déjà fait un triomphe il y a deux ans. Standing-ovation.

Dans une mise en scène léchée portée par un casting lyonnais au diapason (Étienne DialloBruno FontaineYohan GeninAmandine LongeacCaroline Ribot), Intra-Muros raconte les parcours entremêlés de cinq passionnés de théâtre aux parcours de vie totalement différents, dans le huis-clos sombre d’un centre pénitentiaire. Une pièce subtile, haletante, et profondément humaine.

Intra-Muros, du mardi au samedi à 19 heures au théâtre Comédie Odéon, jusqu’au 24 janvier.

Lutte contre Amazon à Lyon : le Conseil d’État donne raison au géant américain

Lutte contre Amazon à Lyon : le Conseil d’État donne raison au géant américain
À l’Amazon de Saint-Priest, Jérémy s’est plaint de ne pas avoir la place de circuler en respectant les distances sanitaires. Il a été licencié depuis. Une photo libre de droit Pexels par Tiger Lily.

Le projet de construction d’une plateforme logistique Amazon à Colombier-Saugnieu, à l’Est de Lyon, devrait finalement se faire. Malgré les multiples oppositions, le conseil d’État a donné raison à l’arrêté préfectoral autorisant sa construction.

C’est une défaite pour les militant·es, comme pour les élu·es de la majorité écologiste de Lyon et de la Métropole, qui s’étaient opposés au projet. Le Conseil d’État a rejeté lundi un pourvoi dirigé contre l’arrêté du mois d’octobre 2018 autorisant Goodman France à lancer un projet de plateforme logistique de 160 000 m2. Pour rappel : le site, sur trois niveaux, devrait à terme accueillir la société Amazon.

Avant le Conseil d’État, le tribunal administratif puis la cour administrative d’appel de Lyon avaient déjà refusé d’annuler l’arrêté préfectoral. Selon le Progrès, les juges ont estimé que ce projet était compatible avec le Plan local d’urbanisme (PLU) de la commune de Colombier-Saugnieu. Ils l’ont également jugé compatible avec l’activité et le développement de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry.

Amazon à Lyon : une défaite pour les écologistes

À Lyon, le projet avait été longuement décrié par les associations et élus. En décembre 2020, la Ville de Lyon avait décidé de « s’associer à ce combat » contre Amazon par la voie de son maire, Grégory Doucet (EELV). Il s’était associé aux recours déposés par les associations, sans avoir aucun pouvoir décisionnel sur la question.

À la même période, des associations comme Extinction Rebellion (XR), ANV Cop 21, Attac, etc. avaient organisé un « bloc friday » contre le site Amazon de Saint-Priest. Un écho au « black friday », une « tradition » de surconsommation héritée des Etats-Unis. Des actions similaires sont-elles à prévoir ?

Sur le réseau social X, Benjamin Badouard, co-président du groupe écologiste à la Métropole de Lyon, a exprimé sa déception sur la validation du projet de plateforme logistique.

Une chose est certaine, le projet ne fait pas consensus. Même le président de la région Laurent Wauquiez (LR), de l’autre côté du spectre politique, n’avait pas exprimé un franche enthousiasme. Ce dernier avait même vendu un projet « d’Amazon local. » Celui-ci avait été au final un couteux échec.