1er mois à 1€

Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Attaque de l’extrême-droite dans le Vieux-Lyon : l’ombre du groupuscule Lyon Populaire

Attaque de l’extrême-droite dans le Vieux-Lyon : l’ombre du groupuscule Lyon Populaire
Vidéo de l’attaque des l’extrême droite sur une conférence au sujet de la Palestine.

[Info Rue89Lyon] L’individu interpellé en marge de l’agression violente de l’extrême-droite contre la maison des passages, samedi 11 novembre, serait proche du groupuscule Lyon Populaire. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire.

L’agression, aussi violente que gratuite, a traumatisé bien au delà de la Maison des passages, un local associatif basé dans le Vieux-Lyon. Samedi 11 novembre, peu après 19 heures, une quarantaine de militants d’extrême droite lyonnais, armés et vêtus de noir, ont attaqué les lieux alors que se tenait une conférence sur la Palestine, et plus précisément sur le blocus en cours à Gaza.

Cet article fait partie de l’édition abonnés. | Déjà abonné ? Connectez-vous

Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture

Abonnez-vous
Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous
,
#Lyon Populaire

À Lyon, un colloque sur les 40 ans de la marche pour l’égalité ce samedi

À Lyon, un colloque sur les 40 ans de la marche pour l’égalité ce samedi
Une tour des Minguettes, à Vénissieux.

Ce samedi 18 novembre, une journée de conférences est prévue à l’université Lyon 2 pour les 40 ans de la marche pour l’égalité et contre le racisme. Une journée qui se veut être un moment de commémoration et de transmission, organisée par la Coordination lyonnaise de la marche, en partenariat avec la Chaire lyonnaise pour les droits humains et Rue89Lyon.

C’était le 20 juin 1983. Toumi Djaïdja, un jeune homme de 19 ans, se faisait tirer dessus par un policier alors qu’il tentait de venir en aide à un jeune du quartier des Minguettes, à Vénissieux, attaqué par un chien. Après ce drame, ce dernier décidait avec, d’autres jeunes des Minguettes, d’organiser une grande marche pour l’égalité et contre le racisme (connue dans les médias sous le nom de marche des Beurs).

40 ans plus tard, comment la situation a-t-elle évoluée dans les quartiers ? À première vue, les nouvelles ne sont pas brillantes. Aux Minguettes, quelques tours sont tombées, mais la misère est encore là pour beaucoup. Quelques mois après les émeutes liées à la mort de Nahel, tué lors d’un contrôle policier, les tensions entre jeunes des quartiers et force de l’ordre ne semblent pas avoir disparu. Enfin, alors que l’extrême droite politique monte en puissance et que l’extrême droite radicale frappe dans les rues de Lyon, le racisme ne s’est pas évaporé.

Pour faire face, une journée de colloque est organisée à l’Université Lyon 2 par la coordination lyonnaise pour les 40 ans de la Marche pour l’égalité. Son but ? Répondre à des questions, a priori, simple : aujourd’hui, que reste-t-il de la marche ? Quels enseignements en tirer ?

Lyon marche pour l'égalité
Pour comprendre la genèse de la marche pour l’égalité et contre le racisme, il faut revenir aux Minguettes, près de la barre de Monmousseau, à côté de Lyon.Photo : PL/Rue89Lyon.

À Lyon, trois tables rondes sur la marche pour l’égalité

Pour y répondre : des marcheurs comme Malika Boumediene ou le père Christian Delorme seront présents. Trois tables rondes et conférences sont prévues. La première, faisant intervenir Thibault Tellier, professeur d’histoire à l’IEP de Rennes, et l’historienne Lison Doré, portera sur l’héritage historique de la marche.

Une conférence est ensuite prévue sur les constats. En présence de cinq chercheurs, il sera question de l’évolution (ou non) des quartiers populaires depuis cette époque. Puis, une grande table ronde sur les actions possibles est prévue. Parmi les intervenants, on note la présence de Lotfi Moussa, un membre du Collectif Jeunes, se donnant pour but de reprendre le flambeau des premiers « marcheurs ». Ces deux conférences seront animées par Pierre Lemerle, journaliste pour Rue89Lyon, partenaire du colloque.

La journée sera conclue par les slameurs de la Tribut du verbe. Puis, en soirée, l’avant-première d’un film réalisé par France 5 sur les marcheurs sera projeté au Comœdia. Pour s’inscrire, il est nécessaire de se rendre sur la page du colloque, ici. Attention cependant, ce dernier annonçait déjà presque complet ce lundi 13 novembre. Pour les retardataires, une liste d’attente a été mise en place.

La fine fleur du rock néonazi réunie pour un concert en Rhône-Alpes

La fine fleur du rock néonazi réunie pour un concert en Rhône-Alpes
De gauche à droite : Boots and Creepers, Fraction, Bunker 84.

[Info Rue89Lyon/Mediapart] Samedi 18 novembre, un concert réunissant plusieurs groupes réputés de rock néonazi est prévu en région Rhône-Alpes. Il est organisé par Renaud Mannheim, une figure de l’extrême droite lyonnaise.

C’est à peine si on peut trouver un flyer partagé en privé, ou publié sur des sites hongrois. Le concert « rock antiwokisme », prévu le 18 novembre, se veut confidentiel, comme souvent lors de ce genre d’évènements, régulièrement interdits par les préfectures. Pour cette raison, le lieu indiqué est plus que vague : « Région Rhône-Alpes ». Pour espérer participer à cette messe musicale de l’extrême droite radicale, il faut être bien renseigné et motivé.

Cet article fait partie de l’édition abonnés. | Déjà abonné ? Connectez-vous

Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture

Abonnez-vous
Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous
,

Extrême droite : Lyon Populaire réunionne chez une association catholique

Extrême droite : Lyon Populaire réunionne chez une association catholique
Réunion de Lyon Populaire, le 18 février 2023. Source : Lyon Populaire

[Info Rue89Lyon] Depuis octobre 2021, le mouvement d’extrême droite radicale, Lyon Populaire, héritier du Bastion Social, organise des conférences dans un local, à proximité de la mairie du 2e arrondissement de Lyon. Le lieu est tenu par une association catholique historique et bien implantée.

C’est à moins d’une centaine de mètres de la mairie du deuxième arrondissement de Lyon que les membres du mouvement d’extrême droite radicale Lyon Populaire se réunissent régulièrement pour des conférences. Intitulé Cercle François Duprat, en l’honneur du théoricien négationniste du nationalisme-révolutionnaire en France (NR), ce « cercle de réflexion » invite régulièrement des intellectuels de la mouvance néo-fasciste à venir s’exprimer.

Parmi eux, l’activiste Gabriele Adinolfi, fondateur du mouvement national-révolutionnaire Terza Posizione en Italie, est par exemple venu présenter une conférence sur le « fascisme » en septembre. Jusqu’à aujourd’hui, l’adresse de ces réunions était restée confidentielle.

Abonnez-vous

Cet article fait partie de l’édition abonnés. Pour lire la suite, profitez d’une offre découverte à 1€. Contribuez à consolider un média indépendant à Lyon, en capacité d’enquêter sur les enjeux locaux.

    Paiement sécurisé
    Sans engagement
Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous
,

L’extrême droite attaque une conférence sur la Palestine à Lyon

L’extrême droite attaque une conférence sur la Palestine à Lyon
Vidéo de l’attaque des l’extrême droite sur une conférence au sujet de la Palestine.

Samedi 11 novembre, peu après 19 heures, une quarantaine de militants d’extrême droite radicale ont attaqué une conférence organisée par le collectif Palestine 69 dans le Vieux-Lyon.

« On est traumatisés. » À l’extérieur de la Maison des passages, à Lyon 5e, c’est le choc. Alors qu’environ 150 personnes assistaient à une conférence sur le blocus de la bande de Gaza, l’évènement a été violemment attaqué par une quarantaine de militants d’extrême droite radicale. Une heure après l’évènement, de nombreux participant·es étaient encore en larmes, à l’extérieur du local entouré par la police.

Sur une vidéo de l’attaque, prise depuis l’extérieur du local, on peut entendre les agresseurs crier : « La rue, la France, nous appartient ». Tout de noir vêtus, on peut les apercevoir armés de bâtons, béquilles, matraques et barres de fer. Le quartier du Vieux-Lyon, où se déroulait la conférence, est notoirement connu pour être un fief de l’extrême droite lyonnaise.

Attaque de l’extrême droite dans le Vieux-Lyon : « on était des cibles »

C’est sur les coups de 19 h 15 que les militants d’extrême droite font un premier tour près du local, gardé par un service d’ordre. « Ils sont ensuite revenus en force beaucoup plus nombreux, et ils ont défoncé la porte », témoigne une manifestante. Après avoir brisé les vitres de la Maison des passages et avoir tiré à l’artifice sur le local, la bande s’en prend aux membres du service d’ordre. Plusieurs d’entres eux sont blessé, dont l’un à la tête.

« On était des cibles. On a pu se maintenir en sécurité grâce aux personnes postées à l’extérieur », témoigne une participante. Sur une vidéo prise depuis l’intérieur de la salle, on aperçoit également plusieurs participants brandir des chaises aux fenêtres pour se protéger des assauts des militants d’extrême droite.

Un peu plus d’une « trentaine de minutes » plus tard, selon les participants, la police arrive sur les lieux. Dans l’incompréhension générale, elle arrête plusieurs membres du service d’ordre de la conférence, avant de les relâcher. Les militants d’extrême droite, sont, eux, partis depuis longtemps, en direction du 2e arrondissement selon un membre du service d’ordre. « Les premiers équipages de force de l’ordre (…) sont arrivés 13 minutes après le premier appel », contredit la préfecture du Rhône sur X (ex-Twitter).

Plus tard dans la nuit, l’attaque a été revendiquée sur le canal Telegram néonazi Ouest Casual, qui relaye régulièrement les actions coups de poings de l’extrême droite radicale européenne. Une revendication au nom du Guignol squad. C’est le nom que se donnent les membres de groupuscules de l’extrême droite radicale lyonnaise lorsqu’ils veulent revendiquer des actions violentes. Ce regroupement ponctuel, qui réunit plusieurs mouvances et plusieurs groupuscules, est né lors des mobilisations anti-pass sanitaire.

Selon la préfecture du Rhône, une personne a été interpellée à la suite de cette attaque.

Depuis plusieurs années, les attaques se multiplient à Lyon

Ce n’est pas la première fois que l’extrême droite s’en prend à un évènement organisé au sujet de la Palestine à Lyon. Le 14 octobre 2022, une manifestation en soutien à la Palestine, avait aussi été chargée par l’extrême droite. Elle se déroulait également dans le Vieux-Lyon, devant le palais des 24 colonnes. Plusieurs manifestants avait été blessés, en sang, les dents cassés, selon les témoignages recueillis par Rue89Lyon.

Le 20 mars 2021, c’est une librairie libertaire, la Plume Noire, qui était ciblée par des militants d’extrême droite dans les Pentes de la Croix-Rousse. Le mode opératoire était semblable à l’attaque de la Maison des passages. Alors qu’une collecte alimentaire se tenait dans le local, une cinquantaine d’hommes cagoulés avaient brisé les vitres du lieu, avant de prendre la fuite. Cette fois-là, il n’y avait pas eu de blessés, car tous les bénévoles avaient pu se réfugier à l’intérieur.

Plus récemment, en septembre 2023, des lycéens avaient été pris pour cible dans le 2e arrondissement de Lyon, autre fief de l’extrême droite lyonnaise. L’attaque portait la marque de l’extrême droite : selon les témoignages, les agresseurs ont annoncé vouloir « casser de l’antifa ». Une victime s’en était sortie avec des ecchymoses et une plaie à l’arrière du crâne. Plusieurs plaintes avaient été déposées. Sans suites pour le moment.

À Lyon, les fermes de l’agriculture urbaine peinent à prendre racine 

À Lyon, les fermes de l’agriculture urbaine peinent à prendre racine 
Des mini betteraves de la ferme du « transfo » à Lyon Gerland.

[Droit de suite] Différentes expériences d’agriculture urbaine sont nées ces dernières années dans Lyon et sa métropole. Si, le concept séduit, les expériences menées ont dû mal à essaimer. Il y a deux ans, nous vous avions parlé de trois d’entre elles. Retour les pieds dans les choux. 

C’est un décor étonnant, perdu au fin fond de Gerland (Lyon 7e), rue Jean-Grolier. Entourés de béton et de grands embranchements électriques métalliques, des plans entiers de légumes poussent sur un lopin de terre appartenant à la RTE. En fond, le port Édouard-Herriot. À côté, le bruit assourdissant du marteau-piqueur qui s’attaque à la chaussée. Et au milieu : des pousses de mini betteraves et de cébettes.

« C’est le légume le plus rentable. Si on ne faisait pousser que ça, on pourrait payer le salaire de deux associés rien qu’avec la micro-ferme des États-Unis », plaisante Philippe Zerr.

Quand nous l’avions rencontré, il y a deux ans, ce pionnier de l’agriculture urbaine à Lyon disposait seulement de 600 m2 exploitables en bas d’immeubles des États-Unis (Lyon 8e). L’exploitation a bien grandi. Grâce aux installations faites sur ce qui s’apparentait auparavant à un « dépotoir », le paysan urbain est passé de 600 à 1600 m2 d’exploitation. Celle-ci est même amenée à encore pousser avec une autre parcelle prête, mais pas encore cultivée. Une belle réussite, qui reste rare à Lyon. Deux ans après une série consacrée à ce sujet, Rue89Lyon est allé retrouver ces agriculteurs du bitume. Tous n’ont pas eu le même succès. 

Lisez la suite pour 1€

En profitant de notre offre d’essai, résiliable en ligne à tout moment.

Pour accéder à cet article, il faut être abonné. Pourquoi ?

Les informations exclusives, les enquêtes et certains reportages constituent l’édition abonnés de Rue89Lyon. En tant que média indépendant, nos ressources proviennent de nos lectrices et lecteurs abonnés, aucun milliardaire ni groupe bancaire ne nous finance.

Nous demandons à nos lecteurs une faible contribution pour disposer à Lyon d’un média vigie des pouvoirs locaux, capable d’enquêter et de traiter les enjeux locaux en profondeur et dans la durée.

Chaque abonnement compte. Toutes nos recettes sont investies dans un journalisme local indépendant, dont la force et la réactivité dépend directement du nombre d’abonnés actifs.

Je m’abonne 

Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous
,

Après le fiasco, la Métropole de Lyon relance le e-Vélo’v avec batterie intégrée

Après le fiasco, la Métropole de Lyon relance le e-Vélo’v avec batterie intégrée
Les nouveaux e-Vélo’v de la Métropole de Lyon.

En septembre 2023, Rue89Lyon révélait l’insuccès du e-Vélo’v à Lyon. Deux mois plus tard, la Métropole de Lyon a présenté, vendredi 10 novembre, le nouveau service qu’elle compte lancer en janvier 2025.

Le Vélo’v électrique va-t-il remonter la pente ? Vendredi 10 novembre, la Métropole de Lyon a présenté son projet pour les e-Vélo’v. Des changements de taille sont prévus. Tout d’abord : fini la batterie amovible. La batterie sera embarquée et rechargée en station. Un nouveau dispositif que Rue89Lyon avait révélé en septembre 2023.

Tous les usagers auront la possibilité d’accéder à ce service et au parc de 2 500 Vélo’v électriques. La bicyclette bénéficiera d’une assistance électrique cinq fois plus puissante et sera autonome sur 40 kilomètres. Ces nouveaux Vélo’v de couleur verte seront présents dans 428 stations du territoire lyonnais.

« Avec ce tout nouveau service de Vélo’v électrique, il sera désormais très simple de se rendre à vélo à la basilique de Fourvière pour admirer la vue sur notre Métropole ou de monter sur le plateau de la Croix-Rousse pour se rendre à son travail », a vanté le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard (EELV) par communiqué.

Pour les e-Vélo’v de Lyon : la nécessité de rebondir après l’échec

Rue89Lyon avait révélé que le système actuel, lancé en 2017, était en bout de course. Un constat dressé par la Métropole de Lyon elle-même dans une note interne que nous nous étions procurés.

Dès la mise en circulation, en février 2020, des difficultés étaient venues entraver la bonne marche des vélos à assistance électrique. D’abord, « les périodes de confinements et de restrictions sanitaires » avaient, selon le même document, « interrompu la dynamique de lancement du service puis impacté les campagnes de communication pour le relancer ».

Puis, des « dysfonctionnements » constatés au niveau de la batterie avaient « causé l’interruption du service pendant 13 mois » entre juillet 2021 et juillet 2022 sur les villes de Lyon, Bruxelles et Dublin. En cause, un « phénomène d’emballement thermique » qui a « conduit à un départ de feu sans gravité chez un client bruxellois ».

Autre défaut constaté : l’autonomie et la puissance de la batterie. Comme l’ont souligné les utilisateurs, celle-ci ne remplit pas ses promesses. Alors que l’un des objectifs était de conquérir des utilisateurs plus âgés en leur permettant notamment de gravir les hauteurs lyonnaises, dans les faits, le manque de puissance de l’assistance électrique ne leur permet pas de le faire. La note interne l’assure. Si « rejoindre le plateau de Croix-Rousse par la Montée des Esses est possible par un usager lambda », la Montée du chemin Neuf est, elle, « réservée aux usagers disposant d’une bonne forme physique ».

De nouveaux abonnements pour les e-Vélo’v de Lyon

La Métropole de Lyon est ainsi parvenu à terminer les négociations avec JC Decaux – opérateur des Vélo’v – pour proposer un nouveau départ à l’électrique. Elle proposera, notamment, un abonnement de 99 euros par an, contre 115 actuellement. Le tarif jeune sera de 78 euros.

Des avancées qui devraient relancer l’utilisation de ce moyen de transport dans la ville aux deux collines. Dans notre précédente enquête, nous révélions que seuls 3% des utilisateurs de Vélo’v passent par l’électrique… Sans trop s’avancer, la Métropole peut sûrement espérer une évolution sur ce point. Le déploiement des 2500 nouveaux e-Vélo’v est prévue pour janvier 2025.

,

Empêtré dans un scandale de pollution, le futur bâtonnier de Lyon jette l’éponge

Empêtré dans un scandale de pollution, le futur bâtonnier de Lyon jette l’éponge
Les établissements Dasi et Mercier avaient déjà été condamné en 1982 pour des problèmes de pollution.

Yves Hartemann devait devenir le futur bâtonnier – représentant de l’ordre des avocats – de Lyon en 2024. Rattrapé par un scandale de pollution à Grézieu-la-Varenne, dont il a été maire, il a annoncé, mercredi 8 novembre, renoncer à son poste.

Yves Hartemann a annoncé mercredi 8 novembre renoncer au poste qu’il devait prendre le 1er janvier 2024, a révélé l’hebdomadaire La Tribune de Lyon. Mis en cause dans un scandale de pollution à Grézieu-la-Varenne, dont il a été maire de 1995 à 2008, Yves Hartemann souhaite par cette démission protéger l’ordre des avocats de Lyon.

Il faut dire que le scandale est de taille. Et il date. Dans cette commune de l’Ouest lyonnais, un scandale de pollution avait déjà éclaté dans les années 80. À cette époque, un maraîcher de cette commune avait découvert une pollution aux hydrocarbures et solvants (trichloréthylène et perchloroéthylène) dans ses sols, des substances particulièrement toxiques. Leur présence était liée liée à l’installation des années 50 aux années 90 d’une ancienne blanchisserie : les établissements Mercier et Dasi. À cette époque, l’entreprise avait été condamnée. Puis, le scandale a été (totalement) oublié.

Ex-futur bâtonnier : « Yves Hartemann ne pouvait ignorer l’état de pollution »

Ce n’est qu’en 2019 que cette affaire de pollution, pourtant loin d’être inconnue, ressurgit. Des habitant·es, installés sur les lieux de l’ancienne entreprise au début des années 2010 découvrent la présence de ces substances sur leurs terrains. Ils vivent dans des maisons construites au tournant du siècle. Ces derniers n’ont alors jamais été averti d’une pollution antérieure. Ni par les notaires, ni par le maire de la commune… Pourtant, Yves Hartemann était marié à l’époque de la construction de ces nouvelles maisons à la fille du propriétaire de l’entreprise, Colette Mercier. L’information n’aurait pas circulé entre les générations.

En juin 2023, le tribunal de Chambéry a reconnu la responsabilité personnelle d’Yves Hartemann. Sous le mandat de l’ancien édile, le plan d’occupation des sols a été modifié, et des permis de construire ont été délivrés. En tant qu’époux de Colette Mercier – également propriétaire de logements sur ces terrains – le tribunal a considéré dans son jugement que « c’est en toute connaissance de cause que Monsieur Yves Hartemann a vendu un bien, dont il ne pouvait ignorer l’état de pollution ».

À la recherche du nouveau bâtonnier de Lyon

En avril, déjà, le tribunal de Lyon donnait raison à Audrey Marcodini, victime d’une pollution, en concluant qu’elle était « fondée à demander la résolution [l’annulation, ndlr] de la vente » de sa maison. D’autres victimes dans la même situation avaient engagé des poursuites contre les vendeurs. Ces derniers disant n’avoir pas été informés de cette pollution se sont retournés contre Colette Mercier. Le tribunal a condamné Colette Mercier, la société ID Mercier et les notaires à payer près de 70 000 euros à Audrey Marcodini.

De nombreux autres dossiers judiciaires sont encore en cours d’instruction dans cette affaire. L’avocate des plaignantes au civil, Louise Tschanz, du cabinet Kaizen, suit six dossiers. En 2021, Rue89Lyon révélait qu’une plainte contre X pour écocide avait été déposée fin novembre 2020. L’enquête pénale à ce sujet est en cours d’instruction par le pôle santé du tribunal judiciaire de Marseille. 20 personnes se sont constituées partie civile. « Les investigations portent sur sa connaissance ou non de cette pollution, alors qu’il était lié à la famille de l’industriel, mais aussi à la notaire qui a opéré les ventes de terrains », rapporte la Tribune de Lyon.

Pour toutes ces raisons, la nomination de Yves Hartemann comme bâtonnier agitait l’ordre des avocats. Son retrait devrait calmer quelques nerfs. De nouvelles élections auront lieu prochainement.

À Lyon, un rassemblement contre l’antisémitisme, l’extrême droite s’invite 

À Lyon, un rassemblement contre l’antisémitisme, l’extrême droite s’invite 
Le jeudi 19 mars, jour 3 du confinement à Lyon.

Ce dimanche 12 novembre, plusieurs élus ont appelé à un grand rassemblement contre l’antisémitisme à Lyon. Si l’appel a été lancé par des élus macronistes, le parti d’extrême droite Reconquête a annoncé sa présence. 

« Chaque acte antisémite est une attaque contre la République et l’ensemble des Français »

Le mot d’ordre est clair. Ce dimanche 12 novembre, à 11h30, huit sénateurs et députés du Rhône appellent à un grand rassemblement contre l’antisémitisme sur la place Bellecour (Lyon 2e). Parmi eux, on compte les députés de la majorité (Anne Brugnera, Jean-Luc Fugit, Thomas Rudigoz, etc.), le sénateur LR François Noël Buffet et Alexandre Vincendet, député LR de Rillieux.

Objectif : lutter contre l’antisémitisme, quelle que soit sa forme. Dans la lignée de l’appel lancé par la présidente de l’assemblée Yaël Braun-Pivet (Renaissance) et le président du Sénat, Gérard Larcher (LR), les élus lyonnais appellent à « partager largement cet appel. »

Antisémitisme à Lyon : l’extrême droite en embuscade ?

Comme à Paris, les parlementaires du Rhône insoumis et écologistes ne font pas partie de la démarche. A l’heure où nous écrivons ces lignes, ils n’avaient pas communiqué sur leur présence au rassemblement. Le RN du Rhône sera-t-il de la partie ? Pour l’instant, il n’a pas non plus évoqué sa venue à l’événement lyonnais. Andréa Kotarac, porte-parole du RN et président du groupe au conseil régional Auvergne Rhône-Alpes, a cependant déjà été envoyé sur les plateaux TV pour défendre la présence du parti dans les cortèges.

Des représentants d’extrême droite seront, en tout cas, bien présents. Sur X, Reconquête Rhône a annoncé que ses militants seront sur la place. Les propos polémiques de son fondateur, Eric Zemmour, sur le maréchal Pétain et sur son rôle lors de la Seconde Guerre mondiale risquent de faire des remous. 

Il n’est clairement pas certain que la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme), soutien de l’événement, appréciera la démarche. 

« Les digues cèdent » : le Conseil d’État valide la dissolution de la Gale, groupe antifasciste lyonnais

« Les digues cèdent » : le Conseil d’État valide la dissolution de la Gale, groupe antifasciste lyonnais
Après la dissolution du groupe antifasciste GALE, banderole de circonstance lors du 1er mai à Lyon. Lucas Martin-Brodzicki/Rue89Lyon

Jeudi 9 novembre, le Conseil d’État a validé la dissolution du Groupe antifasciste Lyon et environs (Gale). Un recours devant la cour européenne des droits de l’homme est envisagé.

Dissous. Pas dissous. Re-dissous. Le Groupe antifasciste Lyon et environs, plus connu sous l’acronyme Gale, a été fixé sur son sort ce jeudi 9 novembre. Le Conseil d’État a validé la dissolution du groupe, d’abord prononcée par le Ministère de l’Intérieur en mars 2022, puis annulée par le même Conseil d’État en mai 2022.

La Gale avait défendu sa position le 27 octobre dernier, au cours d’une audience lors de laquelle les débats se sont concentrés sur la signification réelle du mot « ACAB ». Pour les uns, c’est un appel à la violence, pour d’autres, un acronyme symbolisant la dénonciation des violences policières.

Dans un communiqué publié jeudi 9 novembre après-midi, la haute juridiction justifie sa décision ainsi :

« Le Groupe Antifasciste Lyon et Environs a publié des images de violences à l’encontre de policiers, accompagnées de textes haineux et injurieux, ou encore des messages approuvant et justifiant des violences graves envers des militants d’extrême-droite, entraînant des appels à la violence que le groupe n’a pas tenté de modérer.

Créée en octobre 2013, à la suite de la mort du militant antifa parisien Clément Méric, la Gale est dissoute pour la première fois de son histoire.

Cet article fait partie de l’édition abonnés. | Déjà abonné ? Connectez-vous

Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture

Abonnez-vous
Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous
,