« Mon crime avoir eu une relation tarifée avec un adulte ». C’est l’un des slogans qu’ont inscrit les prostituées lyonnaises sur des panneaux posés devant l’hôtel de ville de Lyon. Pour la première fois, elles se rassemblaient pour protester le projet de pénaliser leurs clients.
Par Laurent Burlet et Frédéric Bonzom
La réaction n’a pas tardé. Il y a deux semaines, la ministre des Droits des Femmes, Najat Vallaud-Belkacem, disait qu’elle voulait voir « disparaître la prostitution » en pénalisant les clients. Ce vendredi après-midi, une vingtaine de personnes prostituées s’est donc rassemblée devant l’hôtel de ville de Lyon pour s’opposer au projet de loi.
Pour l’essentiel, ce sont des femmes qui ont donné de la voix, soutenues par une vingtaine de personnes et de membres de Cabiria, association de santé communautaire en lien avec les prostituées.
Samedi, c’est à Paris que les prostituées manifesteront à l’appel notamment du Syndicat du travail sexuel.
A Lyon, les prostituées lyonnaises ont pris l’habitude de sortir dans la rue pour défendre ce que nombre d’entre elles considèrent comme leur travail. La plupart du temps, elles donnent de la voix contre les arrêtés municipaux qui sont censés les dissuader de stationner leur camionnette, particulièrement dans le quartier de Gerland. C’était le cas en septembre dernier : une centaine d’entre elles avait manifesté jusqu’à la préfecture du Rhône.
Faire entendre la voix des prostituées
L’objectif de ce rassemblement de juillet était surtout de faire entendre leur parole de prostituées. Evelyne, « travaille », dit-elle, à Gerland, en camionnette, et compte 20 ans de prostitution :
« Najat Vallaud-Belkcem ferait bien d’aller voir celles qui sont concernées avant d’annoncer de telles lois. Au lieu de s’en prendre toujours à nous qu’ils arrêtent les réseaux mafieux. »
Sa collègue, Karen, a pris le mégaphone. La « porte-parole » des prostituées a réaffirmé que ce travail est un choix :
« Nous ne sommes pas des victimes. On veut des droits pour pouvoir louer un appartement et avoir une sécurité sociale. »
A sa demande, le premier adjoint en charge de la sécurité, Jean-Louis Touraine (également député PS) a reçu une délégation conduite par Karen et des membres de Cabiria. Pendant ce temps là, une pétition contre la pénalisation des clients qualifiée de « prohibitionniste » circulait.

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Quant à Najat Vallaud Belkacem, sa langue de bois débite des copeaux à la pelle et ce n'est pas étonnant qu'elle fut adjointe de Collomb.
Sa première interview à France inter, c'était pour se féliciter du résultats des dernières élections en Grèce (où la droite a été élu).
http://www.france.attac.org/articles/union-europeenne-grece-1-0
Mais dites donc , on a affaire à un véritable tsunami !
;-))))))
On appelle aussi ca propagande.
Alors que dans plusieurs pays socialement avancés, on a compris qu'il fallait légaliser et réguler pour, justement, éradiquer les méfaits de la prostitution, voilà notre NVB nationale qui n'en prend qu'à sa tête pour nous ramener dans un autre siècle. Son but? Un pays sans une seule prostituée en activité, ni légalement ni illégalement. Ce serait bien le premier de la planète !
Les trafiquants et mafieux qui font partie de ce paysage en France peuvent souffler à nouveau; il va y avoir encore plein opportunités pour eux.
Pas mal votre définition du rôle des femmes dans la société !
Les hommes ont leurs mains et des petits jouets électriques pour ça , non ?
Peut-être, je me trompe ?
La gauche fait là du "sarkozysme". Où est le changement ? Elle devrait s'occuper du social et de l'économique dans cette histoire. Et là, la prostitution perdrait du terrain. Ce qu'elle prépare est une plus grande clandestinité encore.
Elle devrait d'abord s'attaquer au proxénétisme avant de s'en prendre aux prostitué/e/s et aux clients. Erreur de méthode !
Christelle
Je vous signale qu'on compte en France 20000 prostituées visibles , mais qu'on ignore le nombre de celles qui sont dans nos forêts par tous les temps , signalées par un sac plastique , étrangères pour la plupart , déposées le matin et peut-être pas toujours majeures !
Il est certain que cette "minorité" là n'a pas la parole ni aucun pouvoir sur son destin !
Je vous invite à prendre connaissance d'une réaction sur Médiapart qui commence ainsi : Eradiquer la prostitution? Non, l'abolir
«Sous les emballages subversifs, le système prostitueur est un système fortement conservateur, une concession à l’ordre ancien où l’homme dispose, face à une femme – plus rarement un homme – qu’il prive (...) de la liberté de lui tenir tête et de dire non», affirment les signataires de cet appel à l'abolition de l'exploitation sexuelle, parmi lesquels Sylviane Agacinski, Thalia Breton, Danielle Bousquet, Nicole Castioni, Claire Quidet et Coline Serreau.........Dérision, accusation de « puritanisme », propos outranciers… La levée de bouclier contre les abolitionnistes de la prostitution est à la mesure de l’enjeu : le « droit » séculaire que s’octroient certains hommes de se payer une femme – ou un homme – quand l’envie leur en prend.
Que ce prétendu droit, soi-disant le plus vieux du monde, entraîne une traite des femmes sans précédent et l’explosion d’un « marché » qui dote les proxénètes d’un pouvoir croissant, eux qui sont désormais promus au rang de chefs d’entreprise dans une partie de l’Europe, serait indifférent. Tout comme l’assignation des femmes au sempiternel statut de « putain » (encore dite « matériel » ou « matos ») avec les violences – insultes, agressions, viols – qui en sont inséparables. Surtout ne toucher à rien !
Vouloir faire reculer cette pratique archaïque relookée en job branché par le capitalisme libéral serait une « utopie » ; nous voudrions « éradiquer » la prostitution ; des termes aux relents assassins. Lutter contre le racisme ou la torture est aussi une utopie permanente et personne n’y trouve à redire. Eradiquer ? Non, abolir. L’esclavage n’a pas été éradiqué mais il a bel et bien été aboli. Aucun Etat n’oserait plus le justifier, l’organiser ou le laisser prospérer. Le même choix pour la prostitution serait une avancée de civilisation.
abolir la prostitution ??
et pourquoi pas abolir la faim dans le monde, et puis après on abolit la violence contre les enfants..
J'adore les discours pseudo intello de personne très très loin de la réalité...ah
Pour parler plus sérieusement, attaquons nous aux réseaux mafieux, aux flics ripoux violeurs, aux politiques qui organisent aux frais de l’État des partouzes avec des mineurs, mais arrêtons avec ces décrets populistes et inutiles..
Pénalisons les clients comme nous l'avons fait avec les consommateurs de drogue; alalala il est plus simple de s'attaquer un pauvre type qui va dans une caravane qu'a une grosse entreprise (ou politique) qui utilise des réseaux de call girl pour finaliser des contrats !
Et que toute utopie peut être réalisée sinon il ne servirait à rien de la formuler !
Obtenir que dans la tête de chaque homme naisse un tant soit peu de respect envers le corps , les libertés , les droits de chaque être humain ne peut que faire avancer l'humanité !
Bien sur pénaliser les clients fera rentrer un peu d'argent.
A noté que N V Belkacem est ministre du droit des femmes, et veut à la fois supprimer un droit que possède certaines femmes "le droit de se prostituer".
Voilà la société plus juste et plus humaine que l'abolitionnisme veut construire.
Excusez moi Karen , quelles sont les lois qui vous empêchent toutes ces choses ?
J'avoue ne pas comprendre votre phrase !
Et sinon je suis de votre avis , l'état balance des lois et ne les applique pas , par négligence ou par désintérêt parce que le sort des victimes des réseaux , les législateurs s'en fichent ?
Et aussi parce que certains flics en sont complices et touchent des sous ou bien s'en désintéressent aussi ?
Pour le reste , si vous n'êtes pas malheureuse de gagner votre vie de cette façon ,je ne vois pas ce qui vous empêchera de continuer , cette loi de poursuivre les clients ne passera pas ,je pense , on ne va pas mettre un gendarme à chaque coin de rue et cela devrait moralement obliger l'état à vous fournir d'autres possibilités de manger , ce qui n'est hélas pas pour demain .