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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

A la SPA de Lyon, les chiens malinois et les molosses abandonnés

A la SPA de Lyon, les chiens malinois et les molosses abandonnés

[Série 4/5] A Brignais, la SPA de Lyon et du Sud-Est fait face à un nombre chaque année plus important d’abandons d’animaux, en particulier de chiens de berger belges malinois et de molosses.

100 000. C’est le nombre d’animaux abandonnés chaque année en France, d’après les chiffres de la Fondation 30 Millions d’Amis. En 2019, la France a même décroché le triste record du plus grand nombre d’animaux abandonnés en Europe. Depuis la crise sanitaire, la situation n’a fait qu’empirer : cet automne, le président de la Société protectrice des animaux (SPA), Jacques-Charles Fombonne, expliquait au micro de France Bleu que les abandons n’avaient jamais été aussi nombreux que pendant l’été 2021.

A Lyon, ces animaux abandonnés atterrissent dans les trois refuges que compte l’agglomération. L’un d’eux, géré par la SPA tout-court, est situé à Marennes, tandis que les deux autres, gérés par une autre association de protection animale nommée la SPA de Lyon et du Sud-Est, se trouvent à Brignais et à Dompierre. Reportage.

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#Brignais#SPA

L’Issep, l’école de Marion Maréchal à Lyon, un « fiasco financier »

L’Issep, l’école de Marion Maréchal à Lyon, un « fiasco financier »

Dans ce reportage publié par Le Monde ce lundi 7 mars, qui raconte l’annonce du ralliement de Marion Maréchal au candidat d’extrême droite Eric Zemmour, à l’occasion de son meeting, on en apprend un peu plus sur la situation de l’Issep à Lyon.

Cet « Institut des sciences sociales, économiques et politiques », fondé à Lyon en 2018, se voulait être une alternative réactionnaire aux instituts de sciences politiques traditionnels que la nièce de Marine Le Pen voit comme un repère de formation idéologique se situant à l’opposé de son paradigme.

Présentée comme un modèle de projets menés par Marion Maréchal, l’école souffrirait en fait d’un gros manque de financements. Lesquels moyens pourraient être trouvés à l’issue d’une campagne présidentielle, avec les gains qu’elle engendrera.

A l’Issep, « une partie de l’équipe ne se paie pas, 2 385 heures en 2021 relèvent du ‘bénévolat »

Si le ralliement au parti « Reconquête ! » de Marion Maréchal n’était pas une surprise, il semble toutefois s’être fait dans la précipitation. La députée avait dans un premier temps déclaré qu’elle ne soutiendrait pas sa tante Marine Le Pen, mais elle avait dit par le même temps qu’elle ne souhaitait pas s’impliquer directement dans cette campagne.

L'entrée de L'ISSEP, l'école de Marion Maréchal dans le quartier Confluence à Lyon ©LB/Rue89Lyon
L’entrée de L’ISSEP, l’école de Marion Maréchal dans le quartier Confluence à LyonPhoto : LB/Rue89Lyon

Dimanche à Toulon, elle a pourtant pris le micro à la tribune, pressée par l’équipe d’Eric Zemmour de se positionner. L’une des justifications donnée par le Monde, qui parle de raison peu « glorieuse », est particulièrement intéressante.

Contrairement aux déclarations de Marion Maréchal, l’Issep, dont elle est la directrice générale, serait un « fiasco » économique. Ainsi Le Monde explique :

« Elle se félicite d’avoir formé 338 étudiants, avec une équipe de 5 salariés, 59 intervenants en magistère et 23 en formation continue, mais ne survit que par les dons d’aimables mécènes qui ne sauraient être éternels. 87,4 % du chiffre d’affaires de l’Issep est constitué par ‘des ressources liées à la générosité du public’, les revenus tirés des étudiants ont baissé en un an de 28,8 %, alors que les charges de l’institut ont augmenté de 48,5 %.

C’est même l’audit d’un cabinet d’expertise lyonnais qui le dit :

« Une partie de l’équipe ne se paie pas, 2 385 heures en 2021 relèvent du ‘bénévolat’. »

On est loin des succès estudiantins dont se vante les militants et proches de Marion Maréchal à Lyon.

[Vidéo] Rencontre avec Cyrious, un « reggaeman qui fait du rap » à Lyon

[Vidéo] Rencontre avec Cyrious, un « reggaeman qui fait du rap » à Lyon

Cyrious est un rappeur de 26 ans, fier habitant de Monplaisir (Lyon 8e). Alors qu’il sort un tout nouvel EP, Crépuscule, il nous parle de son univers et du regard qu’il porte sur sa ville.

Avec Cyrious, pas de punchline mais un voyage musical

Lyonnais et fier, Cyrious s’est fait un nom sur le territoire en commençant son ascension par les scènes de chansons françaises qui lui ont permis de gagner ses premiers tremplins d’envergures régionales : A Tout Bout d’Chant, TrampolinO, Tremplin Kiwi. Quatre ans après, il clôture un triptyque d’EP (6 titres) avec Crépuscule sorti le 25 février 2022, qui s’inscrit dans la continuité d’Aube (2020) et de Zénith (2021). Un travail commun avec son binôme et batteur, Adrien Pascal.

Cyril, alias Cyrious, se consacre uniquement à la musique depuis 4 ans, épaulé par Bizarre !. Cet incubateur de jeunes talents situé à Vénissieux est constitué d’une salle de concert, de studios d’enregistrements et d’un lieu de résidence consacrés aux musiques urbaines.

Les premiers freestyles du rappeur datent d’il y a 10 ans. Si son style a évolué, les influences restent les mêmes : thèmes sérieux, instru tantôt funk, tantôt jazzy. Celui qui a grandi à Monplaisir ne cherche pas la punchline, mais plutôt à emmener ses auditeurs dans un voyage musical.

Cyrious, l’arpenteur de Lyon

Pas besoin d’exotisme pour trouver l’inspiration : Cyrious raconte le plus souvent ses déambulations 100% lyonnaises dans ses textes. En témoigne son clip LY, dont le titre est un clin d’oeil à LA, l’acronyme souvent utilisé pour parler de Los Angeles. Un hymne aux contradictions de la capitale des Gaulles, qu’il a arpenté « à pied, en scoot, en velo’v, en skate ou en caisse ».

Cyrious a d’ailleurs interprété ce morceau à la remise du prix Lumière à la réalisatrice Jane Campion lors du festival Lumière 2021. Il l’a aussi réenregistré dans cette même salle -amphithéâtre du centre des congrès à la Cité internationale- avec l’orchestre de Fourvière quelques mois plus tard.

De sérieux décollages pour la carrière du rappeur, qui semble pourtant garder les pieds sur terre. Rue89Lyon l’a interviewé.

#Cyrious

Les « Rencontres internationales du dessin de Presse » à Lyon

Les « Rencontres internationales du dessin de Presse » à Lyon

« Ça presse » – une association dédiée à l’éducation aux médias notamment via le dessin de presse – franchit un cap en 2022 : « Les Rencontres du Dessin de Presse » organisée en 2018 et 2019 deviennent « les Rencontres Internationales du Dessin de Presse ».

Elles se dérouleront du 10 au 13 mars dans la métropole de Lyon. Avec des dessinateurs français et étrangers, des débats, des tables rondes, des master classes et du dessin en live.

Le point d’orgue sera le vendredi 10 mars à l’hôtel de ville de Lyon : une exposition collective d’environ 200 dessins en présence de dessinateurs et dessinatrices (Willem, Dubouillon, Pancho, Soph’, Willis From Tunis…) qui vont croquer « l’actu à la volée » à 11h, suivi d’un débat « la presse féminine est-elle féministe ? », avec notamment Sandrine Boucher, rédactrice en cheffe du magazine Femmes d’ici d’ailleurs.

Le lendemain, toujours à l’hôtel de ville de Lyon, la plupart de ces dessinateurs et dessinatrices seront présents pour une séance dédicace.

A noter également, du 9 au 23 mars une exposition sur Charb « du collège à Charlie » à l’hôtel de ville de Villeurbanne. Une quarantaine de planches seront présentées en hommage à l’engagement et au travail du dessinateur mort lors de l’attentat du 7 janvier 2015.

Les Rencontres Internationales du Dessin de Presse, du 10 au 13 mars.

L’OL féminin et Herbalife : quand le club de foot fait la com’ d’une société condamnée pour arnaque

L’OL féminin et Herbalife : quand le club de foot fait la com’ d’une société condamnée pour arnaque

Depuis trois ans, l’Olympique lyonnais féminin est sponsorisé par le fournisseur de produits dits « nutritionnels » de la marque Herbalife. Un mécénat sportif on ne peut plus classique s’il n’avait pas la spécificité d’avoir été signé avec une enseigne américaine condamnée pour vente pyramidale. Herbalife a en effet des méthodes de recrutement particulières, qui l’ont placée dans le viseur de la Miviludes.

Séances d’entraînements et replay des matchs forts de l’Olympique lyonnais (OL) féminin défilent à l’écran. Dans les vestiaires, la caméra s’arrête sur une gourde siglée Herbalife qui trône aux côtés des crampons. En fond sonore, la voix d’Amel Majri, la n°7 de l’équipe, déroule son quotidien et son régime sportif :

« Je n’ai pas réellement de gri-gri avant les matchs, je ne suis pas forcément superstitieuse, mais ce que j’utilise le plus, c’est HYDRATE et CR7 Drive pendant le match. »

Titrée « Au cœur d’une saison de l’équipe féminine de l’OL avec Amel Majri », cette vidéo a été diffusée sur Youtube le 21 juillet 2021 par la chaîne Herbalife Nutrition. Un court-métrage promotionnel qui pourrait paraître banal. Quel club de foot ne fait-il pas bénéficier à ses sponsors d’un coup de com’ en échange de son soutien financier ?

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Kermesse, drapeaux brûlés : récit d’une manifestation contre Bayer-Monsanto à Lyon

Kermesse, drapeaux brûlés : récit d’une manifestation contre Bayer-Monsanto à Lyon

Samedi 5 mars, plus de 1500 personnes ont manifesté dans le quartier de Vaise (Lyon 9e) contre le géant de l’industrie pharmaceutique et agrochimique Bayer-Monsanto. Au cours d’un parcours de taille réduite, des militants de tout bord ont marché loin du siège de l’entreprise. L’après manifestation a été émaillé de violences.

« C’était la partie tranquillou des derniers jours et c’est maintenant terminé ». Il est 17h passé ce samedi 5 mars. Au micro, Thierry Bonnamour, porte-parole de la Confédération paysanne de Savoie annonce la fin de la manifestation officielle du mouvement les Soulèvements de la Terre, à Lyon. Entre 1500 et 2000 personnes se sont rassemblées pour lutter contre l’implantation du groupe allemand Bayer, possédant Monsanto.

La veille, 80 Faucheurs volontaires s’étaient introduits sur le site sensible de BASF Agri production, à Genay, classé Seveso. Le matin même, une autre équipe s’était rendue au site de Bayer à Limas, à côté de Villefranche-sur-Saône. « Le site a été mis à l’arrêt », se satisfait un militant.

Un stand de la manifestation
La place Valmy avait un air de kermesse des luttes en ce début d’après-midiPhoto : PL/Rue89Lyon.

Au départ à Lyon, une kermesse cernée de forces de l’ordre

À côté, la manifestation lyonnaise pouvait avoir des allures de balades de famille. Dans un 9e arrondissement peu habitué à ce type d’événement, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dès midi. Un stand de crêpes, une tente avec une exposition pour informer sur les méfaits de l’agent orange, un puissant herbicide contenant de la dioxine produite pendant la guerre du Vietnam par Monsanto… Des familles, des jeunes et têtes grisonnantes se sont rassemblés contre les géants de l’industrie agroalimentaire. Une ambiance de kermesse.

A la manifestation
Le 5 mars, entre 1500 et 2000 personnes ont manifesté contre l’entreprise Bayer (propriétaire de Monsanto) installée à Lyon.Photo : PL/Rue89Lyon.

Un peu plus haut, rue du Sergent Michel-Berthet, l’ambiance est tout autre. L’ »ultimatum » lancé il y a trois mois par les Soulèvements de la terre, exigeant que l’entreprise quitte la ville, a entrainé la mise en place d’un imposant dispositif de sécurité.

Les forces de l’ordre tournent autour du siège français de Bayer-Monsanto. En moins de 100 mètres, on dénombre pas moins de huit camions de CRS. Très régulièrement, des passants (dont l’auteur de ces lignes) se font contrôler leur identité et leur sac. « Je me suis fait contrôler trois fois en 200 mètres », rouspète un Ardéchois avec ses dreadlocks. Avant la manifestation, un numéro de téléphone est donné aux manifestants pour contacter la « legal team » en cas d’arrestation.

A Lyon, les manifestants acceptent un parcours sans passer par Bayer

Peu avant le départ du cortège, le trajet de la manifestation pose toujours question. Le rassemblement prévu devant le siège de l’industriel, situé à quelques centaines de mètres, semble compromis. « Je pense qu’on y va, mais je ne suis pas sûr », commente Clara, une membre du collectif Vietnam Dioxine.

Finalement, à la suite d’un arrêté préfectoral publié vendredi dans la soirée, interdiction de se rendre sur les lieux. Les organisateurs ont dû se rabattre sur un drôle de parcours.

Au programme : une marche le long des quais de Saône, remontant jusqu’au pont Schuman, avant de redescendre jusqu’au pont Koenig. Après quoi, retour sur la place Valmy. « Les organisateurs se sont fait avoir », commente un manifestant.

« Faut pas que nos paysans finissent au poste, ils travaillent demain », dit, en passant, un membre de la Confédération paysanne.

Le siège de Bayer
A Lyon, le siège de Bayer n’a pas pu être approché par les manifestants.Photo : PL/Rue89Lyon.

Une union malgré des méthodes différentes

Le syndicat agricole est venu en force ce samedi :

« Notre chance, c’est d’avoir une place dans les institutions. Malheureusement, on se rend bien compte qu’on avance pas beaucoup, commente Christine Riba, de la Confédération paysanne. On se dit que l’on doit s’unir pour être plus fort. Même si on a pas toujours les mêmes méthodes. »

Avant le départ, les organisateurs ont montré ainsi un front uni lors d’un point presse. Les Faucheurs volontaires, la Confédération paysanne, les collectifs en lutte contre les méga-bassines… Tous ont présenté des combats à Lyon, mais aussi dans les deux Sèves, à Besançon, etc.

Les clowns manifestants
Des clowns manifestent contre Bayer-Monsanto.Photo : PL/Rue89Lyon.

Dans le cortège, cette diversité de profils et d’origines géographiques se retrouve. Nombreux sont ceux à être venus de Paris, de la Drôme ou encore de Grenoble. « Enfin, originellement, de l’arrière-pays niçois », souligne Romain, 21 ans, étudiant qui voudrait se tourner vers l’agro-écologie. Non affilié à un mouvement, le jeune homme se bat contre les géants de l’agrochimie. Habitué des manifestations, il se reconnaît de plus en plus dans les actions directes menées, par exemple, par les Faucheurs volontaires.

« Elles donnent plus de visibilité à la cause, commente-t-il. Elles montrent aussi qu’on est une force capable de faire des choses. » 

500 personnes attendues, au moins 1500 à l’arrivée

Devant le cortège, Annie 67 ans, est-elle venue de la Loire. Avec son drapeau de la Confédération paysanne, elle est en lutte « contre Monsanto qui empoisonne les terres ». « Il y a du monde, c’est une bonne nouvelle », se satisfait-elle. A l’origine, les organisateurs assurent avoir tablé sur la venue de 500 personnes.

Le bloc de la manifestation
Le bloc à l’avant du cortège de la manifestation contre Bayer – Monsanto.Photo : PL/Rue89Lyon.

Derrière elle, un « bloc » ouvre la manif avec quelques rares Gilets jaunes. Certains militants, vêtus de noirs, entonnent les traditionnels chants « Nous sommes tous des antifascistes ». A certains moments, poussés par quelques membres d’Extinction rebellion, le cri « anti-capitaliste » devient, avec les mêmes intonations, « anti-agrochimie ». Un semblant de convergence des luttes, au moins, sur le papier.

Des violences après la fin de la manifestation contre Bayer-Monsanto à Lyon

Après un parcours quasiment sans anicroche avec les forces de l’ordre, l’arrivée place Valmy, s’est sensiblement complexifiée pour les organisateurs. « On est venu pour quoi ? Pour se promener ? », s’énerve un manifestant, visiblement agacé de ne pas avoir pu se rendre au siège de l’entreprise.

Résultat : une fois la fin de la manifestation annoncée, une autre, sauvage, a débuté. Plusieurs personnes ont tenté de se rendre au siège de l’entreprise se retrouvant face à face avec les CRS. Après quelques jets de bouteilles puis quelques tirs de gaz lacrymogènes, un groupe de manifestant s’est rendu devant la mairie du 9e arrondissement.

Fin de manifestation sous les gaz
Des manifestants ont retiré le drapeau français du fronton de la mairie.Photo : PL/Rue89Lyon

Se servant d’une sorte d’échelle laissée sur le côté, l’un d’eux a retiré les drapeaux européen et français du fronton de la mairie. Une action qui a entraîné immédiatement des tirs de lacrymo de la part des forces de l’ordre.

Sous les gaz, les stands ont dû plier bagage en catastrophe. À 17h 0, ils étaient encore une petite centaine autour du rond-point de la place Valmy. Dans la foulée, une vidéo montrant le drapeau français en train de brûler a été diffusé sur les réseaux sociaux. Mise en ligne par le groupe antifa lyon (Gale), cette dernières porte le titre « Les nations détruisent la planète. Fuck Nations, Fuck Bayer. »

Une action qui a été condamnée immédiatement par la préfecture. 12 interpellations ont eu lieu et cinq autres lors de l’action du matin à Limas, selon la préfecture. Le préfet annonce avoir saisi le procureur de la République après l’incendie du drapeau.

Une manifestation dans le gaz
L’après « manifestation » a été émaillée par des jets de bouteilles et des tirs de lacrymo.Photo : PL/Rue89Lyon.
#Bayer

« Guignol Squad » : quand l’extrême droite à Lyon fait le coup de poing

« Guignol Squad » : quand l’extrême droite à Lyon fait le coup de poing

Apparu pour la première fois en 2019, au début du mouvement de Gilets jaunes, le Guignol Squad est le nom que se donnent les membres de groupuscules de l’extrême droite radicale lyonnaise lorsqu’ils veulent revendiquer des actions violentes. Récemment, il est réapparu à Lyon à la faveur des manifestations anti-pass.

Ils sont une cinquantaine à poser, bras croisés, visages floutés, à la fin de la manifestation anti-pass lyonnaise du 19 février. Dès le lendemain, la photo est postée sur le canal Telégram Ouest Casual, un groupe qui compte plus de 15 000 followers et diffuse quotidiennement de la propagande identitaire et néonazie ainsi que des vidéos d’agression. Une grande partie de l’extrême droite radicale européenne y est représentée.

En commentaire, les militants soulignent la prétendue couardise de leurs ennemis du jour, l’organisation antifasciste Jeune Garde :

« Sans surprise les antifas de la Jeune Garde préfèrent honorer leur rendez-vous avec l’adjoint à la sécurité du maire qu’avec les fafs (France aux français, ndlr). » 

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ZFE à Lyon : « Nous demandons une mobilité durable et plus juste dans la métropole »

ZFE à Lyon : « Nous demandons une mobilité durable et plus juste dans la métropole »

Les associations signataires de la tribune, transmise à Rue89Lyon, veulent marquer le coup tandis que la concertation sur la ZFE (Zone à faibles émissions) à Lyon prendra fin ce samedi 5 mars. Si les majorités à la tête de la Métropole et de la Ville de Lyon sont écologistes, ce collectif militant en faveur de l’environnement veut continuer à alerter et exhorter les élu·es à aller plus loin dans leurs politiques de lutte contre la pollution, à ce qu’elles soient « plus ambitieuses et socialement justes ».

Alternatiba-ANV Rhône, Clean Cities Campaign, Greenpeace Lyon, La Ville à Vélo signent ensemble la tribune à lire ci-après.

« L’utilisation des carburants fossiles met notre santé, notre économie et notre planète en danger. Chaque année, la pollution au dioxyde d’azote, un gaz principalement émis par le trafic routier, cause plus de 400 morts prématurées à Lyon. Entre autres à cause de ses impacts sanitaires, la pollution de l’air nous coûte aussi très cher, littéralement.

Il est estimé qu’en 2018 la population lyonnaise a dépensé près de 600 millions d’euros à cause du dioxyde d’azote, de particules fines et de l’ozone !

Enfin, brûler du diesel, de l’essence ou du gaz dans nos moteurs émet beaucoup de CO2 et aggrave le changement climatique.

Face à cet enjeu sanitaire, économique et environnemental majeur, la Métropole de Lyon a prévu d’interdire la circulation des véhicules diesel (Crit’Air 2 et plus). Cette restriction se fera à partir de 2026 via une Zone à Faibles Émissions (ZFE). Elle doit permettre de lutter efficacement contre la pollution de l’air et, ainsi, de préserver la santé des habitant.es de la métropole.

Nous demandons donc que la sortie du diesel se fasse bien d’ici 2026 au plus tard et qu’elle s’applique à l’ensemble du territoire de la métropole.

« Sortir du moteur thermique d’ici 2030 au plus tard »

Nous demandons également que les villes de Lyon et Villeurbanne au moins s’engagent à sortir du moteur thermique d’ici 2030 au plus tard. En effet, outre l’amélioration de la qualité de l’air, la décarbonation de nos déplacements nous permettrait de répondre concrètement à l’urgence climatique et de renforcer fortement notre indépendance énergétique.

L’actualité récente (guerre en Ukraine, nouveau rapport du GIEC) nous rappelle que ces deux objectifs doivent être des priorités absolues !

Remplacer les voitures individuelles thermiques par autant de voitures électriques n’est certainement pas une option. En effet, ces véhicules émettent des particules ultrafines dangereuses et ont également un impact climatique. La mise en place d’une ZFE doit s’accompagner d’une politique beaucoup plus ambitieuse de mobilité durable, et aboutir à une réduction drastique de l’utilisation de la voiture dans la métropole.

En 2015, 64% de l’espace réservé aux déplacements dans le Grand Lyon était dédié à la voiture. Il faut impérativement donner plus de place aux mobilités alternatives pour leur permettre de se
développer.

ZFE à Lyon : « Un nécessaire système d’accompagnement et d’aides financières »

La Métropole se doit d’adopter un objectif clair de baisse de la part de déplacements en voiture afin qu’elle soit inférieure à 30% d’ici à 2030. Cela passe par une politique de promotion de la mobilité durable encore plus ambitieuse : transports en commun plus fréquents et étendus, sanctuarisation des pistes cyclables, création de zones piétonnes dans tous les quartiers de la métropole, développement de l’autopartage et du covoiturage…

Enfin, il est important de reconnaître que cette transition représente un changement de nos habitudes. Il faudra donc mettre en place un système d’accompagnement tout aussi important, que ce soit en termes de communication ou d’aides financières. Ces aides devront être conditionnées au non-rachat d’un véhicule par les ménages, et s’adresser en priorité aux ménages les plus précaires.

En conclusion, la politique de mobilité durable de la Métropole de Lyon doit aller plus loin que le projet actuel de ZFE. Les mesures que nous préconisons permettront de réduire réellement la place de la voiture au sein de la métropole et de garantir l’existence de solutions de mobilités alternatives pour tout type de trajets.

Elles auront un impact positif à la fois sur la qualité de l’air de la Métropole de Lyon, les émissions de gaz à effet de serre, l’économie et le partage de l’espace public. Elles participeront ainsi à l’avènement d’une Métropole plus vivable pour tous et toutes. »


A Lyon, un nouveau « squat officiel » et des questions

A Lyon, un nouveau « squat officiel » et des questions

[Info Rue89Lyon] Le 23 février, les Hospices civils de Lyon (HCL) et la Coordination urgence migrants (Cum) ont signé une convention pour le squat « Chez Gemma » à Lyon 1er. Une manière de rendre « officielle » l’occupation de ce bâtiment jusqu’au 30 juin. C’est une première pour la Ville de Lyon.

C’est une nouvelle étape dans la politique de conventionnement menée sur la métropole de Lyon depuis deux ans. Le 23 février dernier, les Hospices civiles de Lyon (HCL) et la Coordination urgence migrant (Cum) (lire par ailleurs) ont signé une convention de régularisation d’un squat lyonnais. « Chez Gemma » est devenu le troisième « squat officiel » de Lyon intra-muros.

Depuis fin novembre, ces appartements vides des HCL, place Chardonnet, sont occupés illégalement par des jeunes migrants issus en grande majorité d’Afrique. Il avait été nommé « Chez Gemma », en hommage à Gemma, une figure militante du quartier, décédée le 16 novembre dernier, au lendemain l’ouverture du squat.

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Solidarité Lyon Ukraine : « On ne pouvait pas rester à ne rien faire »

Solidarité Lyon Ukraine : « On ne pouvait pas rester à ne rien faire »

Katya Mozulenko et son fiancé Maxime Le Moing ont créé la plateforme Solidarité Lyon Ukraine quatre jours seulement après l’invasion du territoire ukrainien par l’armée russe.

Mis en en ligne ce 28 février 2022, avec les associations ukrainiennes locales ainsi que le soutien des collectivités (municipalités, Métropole…) associations et entreprises, le site vise à centraliser tous les dispositifs auxquels les habitants de Lyon et alentours ont accès pour aider les populations sur place. Interview.

Ce jeudi 3 mars, c’est avec la mine fébrile que Katya Mozulenko et son fiancé Maxime Le Moing racontent leur histoire dans un petit restaurant du 7e arrondissement. Depuis l’invasion des troupes russes en Ukraine, le couple franco-ukrainien use toute son énergie à essayer d’aider le pays d’origine de Katya Mozulenko, où réside encore toute sa famille.

Katya Mozulenko a grandi à Dnipropetrovsk, au centre de l’Ukraine, sur le fleuve Dniepr qui sépare du nord au sud le pays. Elle est arrivée en France il y a presque six ans, pour rejoindre un master en management de la culture à Clermont-Ferrand. Elle y a rencontré Maxime Le Moing au cours d’une formation pour auto-entrepreneurs.

Après un an d’entraide et d’amitié, ils sont tombés amoureux et ont emménagé ensemble à Lyon. En 2017, Maxime Le Moing a lancé sa société, tandis que Katya Mozulenko a installé son showroom de robes de mariées, dans le 7e arrondissement de Lyon. Alors que le jeune couple se prépare à acheter leur premier appartement, planifient leur mariage pour mai prochain, l’invasion de l’Ukraine a bouleversé leur vie. Il et elle racontent.

« Je ne pensais pas que la Russie essaierait de conquérir toute l’Ukraine »

Rue89Lyon : Aviez-vous envisagé la possibilité d’une invasion russe ?

Katya Mozulenko : On est allés voir ma famille à la fin du mois de janvier. Il y avait déjà des articles qui émettaient l’hypothèse d’une invasion, à cause des mouvements de troupes russes tout autour des frontières, mais pour moi c’était difficile à imaginer. Il y avait plein de scénarios possibles, je ne pensais pas que la Russie essaierait de conquérir toute l’Ukraine.

Maxime Le Moing : A l’époque, il était déjà déconseillé de se rendre en Ukraine, mais quand on y a été, tout était normal, ça semblait presque irréel d’imaginer une invasion.

« J’ai été réveillé par des pleurs et des cris »

Rue89Lyon : Comment avez-vous appris la nouvelle ?

Katya Mozulenko : Il y avait eu des fuites du Pentagone à propos d’une attaque dans la nuit du 23 au 24 février. Je suis restée debout sur mon téléphone jusqu’à 3 heures du matin cette nuit là. Quand je me suis réveillée, j’ai vu qu’ils avaient lancé l’assaut.

Maxime Le Moing : J’ai été réveillé par les pleurs et les cris de Katya, je n’arrivais pas à arrêter ses larmes. Elle suivait minute par minute les frappes russes, sur les hôpitaux, les entrepôts de stocks médicaux. Elle était dans un état de sidération totale. Le soir, on a été à la manifestation de soutien organisée place Bellecour, il devait y avoir au moins 300 personnes. Des Ukrainiens, quelques Russes venus condamner les agissements de Vladimir Poutine mais aussi beaucoup de Français.

Katya Moluzenko et Maxime Le Moing qui ont lancé la plateforme Solidarité Lyon Ukraine ©LS/Rue89Lyon
Maxime Le Moing et Katya Mozulenko ont lancé la plateforme Solidarité Lyon UkrainePhoto : LS/Rue89Lyon

Katya Mozulenko : Sur le moment, je ne réalisais pas, j’étais trop choquée. Maintenant, quand j’y pense, ça me fait chaud au cœur. D’habitude quand je dis que je suis ukrainienne, les gens ne savent pas où c’est, ils s’en fichent un peu. Je n’imaginais pas qu’il y aurait autant de solidarité, de médiatisation.

« Beaucoup de gens voulaient aider l’Ukraine depuis Lyon mais ne savaient pas comment »

Rue89Lyon : Comment en êtes-vous venus au projet de créer une plateforme centralisant les aides humanitaires à Lyon ?

Katya Mozulenko : J’ai passé deux jours dans le noir total. Le samedi matin, on a commencé à discuter de ce qu’on pouvait faire pour aider avec Maxime. On a vu que beaucoup de gens voulaient s’investir mais ne savaient pas comment.

Maxime Le Moing : C’est là qu’on a eu l’idée de créer le site. J’ai des compétences techniques en webdesign, je crée des pages pour les petits commerces et restaurants lyonnais. Katya parle ukrainien bien sûr, connaît les associations lyonnaises mais aussi sur place, en Ukraine. On s’est dit qu’on allait centraliser tout ça. J’ai programmé le site en un week-end. On n’a pas beaucoup dormi, mais ça vaut le coup. Aujourd’hui on en est à 27 000 visites [le jeudi 3 mars, ndlr].

Katya Mozulenko : On a passé des jours entiers à planifier les collectes avec les villes, les associations et les mairies d’arrondissement au téléphone, tout cela en coordination avec les associations ukrainiennes à Lyon et en Ukraine. Il y a au moins 9 associations ukrainiennes à Lyon, dont la plus importante, Lyon Ukraine.

Maxime Le Moing : On a classé les possibilités d’aide en plusieurs catégories : les dons, le bénévolat, les places d’hébergement… Et on a fait des tableaux Excel. L’Etat a pris des engagements, mais pour l’instant, il n’y a pas beaucoup de coordination territoriale. On ne pouvait pas rester à ne rien faire.

« On a 2200 couchages d’assurés sur la métropole de Lyon »

Rue89Lyon : Quelles ont été les difficultés rencontrées ?

Maxime Le Moing : On n’est pas des professionnels, il faut tout le temps recalibrer. Il y a beaucoup de personnes qui se proposent d’héberger pour un mois ou deux. Pour ne pas que les réfugiés se retrouvent en difficulté, on demande six mois minimum. Pour l’instant on a 2200 couchages d’assurés sur la métropole de Lyon.

Katya Mozulenko : Il faut aussi tout le temps adapter la liste de dons. Pour l’instant, il n’y a pas besoin ni d’habits, ni d’eau. On a enlevé les pâtes et le riz de la liste aussi, car sinon on en avait trop par rapport au reste. Ce dont il y a le plus besoin c’est de matériel médical et de nourriture variée.

Maxime Le Moing : Il y a aussi un grand besoin en gilets pare-balles, l’armée en a, mais pas les civils. Finalement, ce qui va le plus poser problème, c’est de trouver des chauffeurs. Les deux camions qu’on a envoyés hier étaient conduits par des ukrainiens qui rejoignaient leurs familles. On a une liste très claire des prochaines dates de collecte mais beaucoup moins de visibilité sur les éventuels chauffeurs. Il faudrait que des personnes acceptent de faire l’aller-retour.

« Mercredi, on a envoyé 45 tonnes de matériel de Lyon en Ukraine »

Rue89Lyon : Comment s’est passée la première collecte ?

Maxime Le Moing : Mercredi 1er mars, on a été récupérer le matériel sur 20 points différents dans toute la métropole. On était aidés par de nombreux bénévoles, des pompiers, quelques policiers. La plateforme physique a été coordonnée par la Ville de Lyon. On a envoyé 45 tonnes de matériel réparti sur 60 palettes dans 2 camions. Il y en avait 11 réservées au matériel médical : des béquilles, des chaises à roulettes, des médicaments.

Les 45 tonnes de matériel acheminés à Mions pour être envoyées en Ukraine. Une photo par Maxime Le Moing
Les 45 tonnes de matériel acheminées à Mions pour être envoyées en Ukraine. Une photo par Maxime Le Moing

Katya Mozulenko : C’était fatiguant mais ça a bien fonctionné. Les camions sont partis de Mions, au sud de Saint-Priest pour acheminer le matériel à Lviv et Rivne, en Ukraine.

Rue89Lyon : Comment cet investissement pour aider l’Ukraine se traduit-il dans vos vies personnelles et professionnelles ?

Katya Mozulenko : On a mis sur pause nos vies professionnelles respectives, on dort peu. Moi, je ne prend plus de commandes de mariées pour cette année par exemple. Je continue avec celles avec lesquelles je me suis engagée mais pas plus.

Maxime Le Moing : J’ai passé la nuit dernière à reproduire le site pour Dijon et Besançon. On est fatigués, on dort ensemble mais presque toutes nos conversations portent sur l’Ukraine et l’aide qu’on peut leur apporter. On a quand-même prévu de nommer des référents de pôles qui accepteraient de donner un peu de temps bénévolement pour l’Ukraine. Il y en aurait un pour les dons, un pour l’hébergement… chapeautés par l’association Lyon Ukraine.

« Ma famille veut rester pour participer à l’effort de guerre »

Rue89Lyon : Quelles sont vos perspectives pour l’avenir ?

Maxime Le Moing : Moi, j’ai peur que le conflit s’enlise ou s’intensifie et que l’élan d’émotion s’amenuise. On capitalise maintenant sur l’élan de solidarité.

Katya Mozulenko : Je maintiens l’espoir d’une fin rapide au conflit. Je nous imagine bien gagner dans une semaine. Ça m’aide à tenir. J’ai quand-même proposé à ma famille de venir à Lyon, ils n’ont pas voulu. Mon frère de 40 ans qui est directeur artistique d’un théâtre à Dnipropetrovsk est mobilisé. Sa future femme aide à fabriquer des couvertures de camouflage. Ils veulent tous participer à l’effort de guerre, hommes et femmes, à leur échelle.

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