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ZFE à Lyon : « Nous demandons une mobilité durable et plus juste dans la métropole »

La majorité à la Métropole de Lyon est écologiste, mais ce collectif militant l’exhorte à aller plus loin dans sa politique de mobilité.

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ZFE à Lyon : « Nous demandons une mobilité durable et plus juste dans la métropole »

Alternatiba-ANV Rhône, Clean Cities Campaign, Greenpeace Lyon, La Ville à Vélo signent ensemble la tribune à lire ci-après.

« L’utilisation des carburants fossiles met notre santé, notre économie et notre planète en danger. Chaque année, la pollution au dioxyde d’azote, un gaz principalement émis par le trafic routier, cause plus de 400 morts prématurées à Lyon. Entre autres à cause de ses impacts sanitaires, la pollution de l’air nous coûte aussi très cher, littéralement.

Il est estimé qu’en 2018 la population lyonnaise a dépensé près de 600 millions d’euros à cause du dioxyde d’azote, de particules fines et de l’ozone !

Enfin, brûler du diesel, de l’essence ou du gaz dans nos moteurs émet beaucoup de CO2 et aggrave le changement climatique.

Face à cet enjeu sanitaire, économique et environnemental majeur, la Métropole de Lyon a prévu d’interdire la circulation des véhicules diesel (Crit’Air 2 et plus). Cette restriction se fera à partir de 2026 via une Zone à Faibles Émissions (ZFE). Elle doit permettre de lutter efficacement contre la pollution de l’air et, ainsi, de préserver la santé des habitant.es de la métropole.

Nous demandons donc que la sortie du diesel se fasse bien d’ici 2026 au plus tard et qu’elle s’applique à l’ensemble du territoire de la métropole.

« Sortir du moteur thermique d’ici 2030 au plus tard »

Nous demandons également que les villes de Lyon et Villeurbanne au moins s’engagent à sortir du moteur thermique d’ici 2030 au plus tard. En effet, outre l’amélioration de la qualité de l’air, la décarbonation de nos déplacements nous permettrait de répondre concrètement à l’urgence climatique et de renforcer fortement notre indépendance énergétique.

L’actualité récente (guerre en Ukraine, nouveau rapport du GIEC) nous rappelle que ces deux objectifs doivent être des priorités absolues !

Remplacer les voitures individuelles thermiques par autant de voitures électriques n’est certainement pas une option. En effet, ces véhicules émettent des particules ultrafines dangereuses et ont également un impact climatique. La mise en place d’une ZFE doit s’accompagner d’une politique beaucoup plus ambitieuse de mobilité durable, et aboutir à une réduction drastique de l’utilisation de la voiture dans la métropole.

En 2015, 64% de l’espace réservé aux déplacements dans le Grand Lyon était dédié à la voiture. Il faut impérativement donner plus de place aux mobilités alternatives pour leur permettre de se
développer.

ZFE à Lyon : « Un nécessaire système d’accompagnement et d’aides financières »

La Métropole se doit d’adopter un objectif clair de baisse de la part de déplacements en voiture afin qu’elle soit inférieure à 30% d’ici à 2030. Cela passe par une politique de promotion de la mobilité durable encore plus ambitieuse : transports en commun plus fréquents et étendus, sanctuarisation des pistes cyclables, création de zones piétonnes dans tous les quartiers de la métropole, développement de l’autopartage et du covoiturage…

Enfin, il est important de reconnaître que cette transition représente un changement de nos habitudes. Il faudra donc mettre en place un système d’accompagnement tout aussi important, que ce soit en termes de communication ou d’aides financières. Ces aides devront être conditionnées au non-rachat d’un véhicule par les ménages, et s’adresser en priorité aux ménages les plus précaires.

En conclusion, la politique de mobilité durable de la Métropole de Lyon doit aller plus loin que le projet actuel de ZFE. Les mesures que nous préconisons permettront de réduire réellement la place de la voiture au sein de la métropole et de garantir l’existence de solutions de mobilités alternatives pour tout type de trajets.

Elles auront un impact positif à la fois sur la qualité de l’air de la Métropole de Lyon, les émissions de gaz à effet de serre, l’économie et le partage de l’espace public. Elles participeront ainsi à l’avènement d’une Métropole plus vivable pour tous et toutes. »



#Pollution

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Panneau d'entrée de la Zone à faibles émissions (ZFE), quai Paul Sédaillan dans le 9ème arrondissement de Lyon. ©LB/Rue89Lyon

Photo : LB/Rue89Lyon

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