La salle S.P.O.R.T d’activité physique adaptée, est l’une des rare dans le genre en France.Photo : MP/Rue89Lyon
En France, alors que débutent les Jeux Paralympiques de Paris 2024, la pratique d’un sport pour les personnes handicapées est encore parcellaire. Depuis 2022, la Métropole de Lyon a lancé son dispositif « sport, santé, handicap » pour tenter d’améliorer l’offre de parasport sur le territoire, avec des années de retard.
En France, plus de 12 millions de personnes sont en situation de handicap. Seuls 1,4% des clubs sportifs français sont en capacité de les accueillir et il faut parcourir en moyenne 50 kilomètres pour trouver une structure adaptée. 48% ne pratiquent pas d’activité physique ou sportive contre 34% de la population générale. Un bilan amer alors que commencent, mercredi 28 août, les Jeux paralympiques de Paris 2024.
« Le parasport a encore beaucoup de retard sur le territoire français », regrette Florestan Groult, vice-président de la Métropole de Lyon chargé des Sports. Face à ce constat la collectivité a décidé en 2022 de lancer son plan « sport, santé et handicap », sur trois ans.
Une initiative saluée par le milieu du parasport… mais qui arrive avec beaucoup de retard. La loi du 11 février 2005, « pour l’égalité des droits et des chances » avait déjà pour objectif la pleine participation à la vie sociale des personnes handicapées, y compris dans le sport. Une volonté poursuivie dans la loi de « démocratisation du sport » du 2 mars 2022. Jusqu’ici peu mise en pratique…
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Inès Dahmani Lyon Duchère, vice-présidente du club de football Lyon – la Duchère a lancé la cérémonie.Photo : PL/Rue89Lyon.
Ce lundi 26 août, la flamme des Jeux paralympiques était de passage à Lyon, à quelques jours du lancement des épreuves parisiennes. Durant l’après-midi, 10 000 personnes se sont rendues sur la place Bellecour. Une façon de mettre en lumière une deuxième quinzaine souvent dans l’ombre des JO « valides » lors des étés olympiques.
« Vous célébrez Lyon comme ville des sports, et de tous les sports »
19 h 10, ce lundi 26 août sur la place Bellecour (Lyon 2e), le maire de Lyon, Grégory Doucet (EELV), savoure. À côté de lui, en plein cœur de Lyon, le « chaudron » des Jeux paralympiques vient d’être allumé par Michel Sorine, le boss de la mythique course « SaintéLyon ». Dix ans après un grave accident de vélo, ce grand sportif a fini une relais de 1 h 30 autour de la place Bellecour. Ce n’est pas une première. En 2006, il avait déjà porté la flamme, pour les JO d’hiver de Turin.
18 ans après, il peut de nouveau voir la foule devant lui. Le village paralympique est plein à craquer. Tous les spectateurs n’ont pas pu entrer. Autour, ils sont des centaines à être montés sur des bancs, des barrières ou des murets de la bouche de métro pour prendre de la hauteur et voir ce moment symbolique. Une heure avant, des queues à rallonge se voyaient autour de la place.
Bref, il y a donc bien eu du monde pour ce passage de la flamme paralympique à Lyon. Au micro, le maire de Lyon annonce que près de 10 000 personnes se sont rendues sur la place Bellecour pour cette grande première lyonnaise.
Une des porteuses de la flamme paralympique à Lyon.Photo : PL/Rue89Lyon.
Un pari réussi pour le maire écologiste. Car l’événement était attendu. Depuis le début de l’été, le « non-passage » de la flamme olympique avait fait couler beaucoup d’encre à Lyon. Plutôt que de mettre 180 000 euros dans ce possible événement, le maire de Lyon et le président de la Métropole, Bruno Bernard (EELV) avaient assumé de « mettre le paquet » sur cette deuxième séquence sportive, qui se déroulera du 28 août, au 8 septembre, à Paris.
« Les gens veulent continuer la fête » avec les Jeux paralympiques à Lyon
Rembobinons le cour d’un événement chronométré. À 17h30 (pétantes), Inès Dahmani, vice-présidente du club Lyon – La Duchère, prend le premier relais de la flamme.
« J’avais les jambes qui flageolaient, mais je suis très fière, nous confiera-t-elle après coup. Je ne m’attendais pas à voir autant de monde. C’est bien. Les Jeux olympiques ont rayonné dans le pays. Les gens veulent continuer la fête. »
Des relais de la flamme paralympique à Lyon.Photo : PL/Rue89Lyon. Au début de la cérémonie, le « relais de la flamme » la montre au public.Photo : PL/Rue89Lyon.
Dans le public, son nom n’est pas inconnu. Elle fait partie des rares personnes « célèbres » du coin. « C’est Inès de la Duch’, elle a fait beaucoup pour le quartier », dit un père de famille à son fils. Parmi ses réalisations : la section féminine de foot du club. Les autres porteurs de la flamme sont plus… Confidentiels. Et difficile pour les spectateurs d’en savoir beaucoup sur leur compte.
« C’est dommage qu’on ait pas toutes ces infos », peste, un peu, Nicole, une Oullinoise venue voir le spectacle. Elle ne sait pas si la Ville ou « Paris 2024 » est responsable de l’organisation, mais elle trouve que cela manque de communication. « Lyon est capable de s’organiser mieux que ça. Elle le fait pour la Biennale notamment », souffle-t-elle. Côté Ville, on fera sûrement valoir que tout a été dit au micro dans le village. Mais, à ses abords, certaines annonces se sont perdues.
Via le bouche à oreille, beaucoup apprennent que certains des 24 porteurs de la flamme ont été tirés au sort. « Zut, j’aurai pu la porter », plaisante une habitante.
Mais, la micro « déception » passée, l’ambiance est plutôt bonne. Durant une heure et demie, la flamme tourne autour de Bellecour avec les porteurs de flambeaux. On retrouve des images très « JO de Paris », avec deux agents de la police (municipale) qui roulent en vélo, tout sourire. Le tout avec un peu plus d’espace pour le public. Le long des barrières, pas besoin de pousser pour se trouver une place. Certes, tout le monde reconnaît « qu’il y a du monde », mais on reste loin des images de l’arrivée de la flamme olympique à Marseille. Pour rappel : la cité phocéenne avait accueilli 150 000 personnes ainsi qu’Emmanuel Macron.
Inès Dahmani Lyon Duchère, vice-présidente du club de football Lyon – la Duchère a lancé la cérémonie.Photo : PL/Rue89Lyon. Michel Sorine a allumé le chaudron de la place Bellecour.Photo : PL/Rue89Lyon. Le village paralympique reste place Bellecour jusqu’au 28 août.Photo : PL/Rue89Lyon.
Depuis Lyon, donner une « impulsion » aux Jeux paralympiques
Une chose qu’apprécie d’ailleurs Danièle, 70 ans. « Pas très fan des mouvements de foules », elle s’est laissé prendre au jeu de cet événement « exceptionnel ». Comme beaucoup, elle ne connaît pas les gens qui défilent : « Mais, même aux JO de juillet, on ne connaissait pas tout le monde. Passé les « grands noms », la plupart des sportifs sont peu connus », remarque-t-elle.
Un peu plus loin, Farah, 24 ans, regrette un peu le calendrier des Jeux paralympiques. « Il faudrait les faire avant, ou peut-être en même temps. J’ai peur qu’il y ait quand même moins de monde qui suivent », commente cette habitante de Mermoz (Lyon 8e). Grande fan des JO, elle constate qu’elle pourra moins regarder les Paralympiques. Comme d’autres, elle aura repris le boulot. « Je regarderai le soir », promet-elle. Elle sait que ces jeux sont moins connus et méritent bien un coup de pouce.
« Ça serait bien que ça leur donne une impulsion », abonde Danièle. Pour elle, il s’agit aussi de parler de la question de l’accessibilité des personnes en situation de handicap, d’améliorer leur accès aux transports en commun, etc. En un mot : donner de « la visibilité » aux questions liées au handicap. En ce sens, elle apprécie l’événement couplé au côté plus « populaire », selon elle, des Jeux paralympiques. « Il y a quand même des places à des prix abordables, comme 15 euros », note-t-elle.
De quoi pousser à suivre les courses. Durant deux semaines, 13 athlètes lyonnais vont concourir aux épreuves de Paris. Malheureusement, Lyon n’en accueille pas. Mais, pour ceux qui voudraient « goûter » à l’ambiance, le village paralympique restera en place trois jours sur la place Bellecour, avec le chaudron allumé et des animations sur place. Ensuite, il faudra les suivre à Paris ou à la télé.
Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
Dans cette salle de sport adapté aux handicaps à Lyon, les membres bénéficient d’un accompagnement individualisé.Photo : MP/Rue89Lyon
À Lyon, une salle de sport située à Gerland permet à une centaine de personne en situation de handicap moteur de s’adonner à une activité physique adaptée. Pionnière, elle peine toujours à stabiliser son modèle économique. Au jour du passage de la flamme paralympique, visite d’un lieu encore trop rare en France.
Éric installe son fauteuil roulant près d’une grande machine noire à laquelle est attachée un élastique de résistance vert. Il inspire, expire, tout en tirant vers lui le caoutchouc. Il répète l’exercice pendant 40 secondes, puis se repose pendant 20. Éric vient à la salle S.P.O.R.T, au 46-14 allée d’Italie (Lyon 7e), deux fois par semaines. « C’est bien que cette salle existe pour se maintenir forme… Et perdre du poids », blague-t-il, espiègle.
Ouverte en 2018 à Lyon, cette salle d’activités physiques adaptées (APA) fait encore figure de pionnière en France. Gérée par l’association ANTS (acronyme anglais pour sports et thérapies neuroéducatives avancées), elle compte aujourd’hui 110 adhérent·es en situation de handicap moteur. « On a jamais eu autant de monde », se réjouit Mathilde Ranc, coordinatrice et enseignante en APA.
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Les abords de la Feyssine sont parfois les lieux les plus occupés du parc.Photo : PL/Rue89Lyon.
[Série | Sport dans la ville] À Villeurbanne, le parc de la Feyssine, grand de 40 ha, passe pour un lieu isolé, à la limite sauvage. Une chose… voulue (en partie). À petites foulées, nous sommes allés courir dans un poumon vert à l’histoire à part dans la métropole où la végétation s’adapte, peu à peu, au changement climatique.
La chose est connue : Lyon regorge d’athlètes en tout genre qui aiment exhiber leur musculature en construction. On y retrouve les adeptes du « street workout » sur les quais du Rhône, mais aussi les coureurs – quasi-quotidien – de ces mêmes quais et du Parc de la tête d’Or. Et puis, il y a les autres. Ceux qui préfèrent chercher un coin tranquille, pour garder pour eux leurs performances olympiques. Mais cela est-il au moins possible à Lyon ?
En remontant un peu au nord, un parc ouvre cette possibilité. Pour y arriver, le joggeur quittant le centre-ville lyonnais devra laisser les dorures de la tête d’Or lyonnais puis, en remontant les quais, longer la Cité internationale avant d’atteindre « la Feyssine ».
Là, loin de son cossu voisin du 6e, un parc bien moins habité s’ouvre. Géologiquement, ce poumon vert villeurbannais est né après la constitution d’une digue au niveau de l’actuel boulevard Laurent Bonnevay en 1856, pour contrôler les caprices du Rhône. Contre celle-ci, des galets et du sable se sont apposés formant cet ensemble à part dans la métropole.
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Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
Ce lundi 26 août, Lyon accueille la flamme paralympique avant le début des jeux à Paris. Si la ville ne s’était pas engagée sur les JO, elle compte mettre les bouchées doubles pour cette nouvelle quinzaine. On vous laisse le programme.
C’est l’objet de débats interminables depuis des mois déjà : Lyon n’a pas accueilli le passage de la flamme olympique, pour les JO de Paris. Mais, la ville s’est mise en première ligne pour le passage de la flamme paralympique. Le maire de Lyon, Grégory Doucet (EELV), assume ainsi avoir « mis le paquet » sur cette deuxième quinzaine qui se déroulera du 28 août, au 8 septembre.
« Dire que l’on soutient le paralympisme du bout des lèvres, c’est bien. Mais le faire concrètement en investissant de l’argent et de l’énergie, c’est mieux », déclarait-il à nos confrères du Progrès. Voici son programme pour le passage de la flamme entre Rhône et Saône, ce lundi 26 août.
À Lyon, la place Bellecour devient village paralympique
Pour se prendre aux jeux, la place Bellecour accueillera un village olympique à partir de ce lundi 26 août jusqu’au mercredi 28 août. Des animations sportives et culturelles rythmeront la vie de ce gros village, limité à une capacité de 5 000 personnes, installé en pleine ville.
BMX, tennis de table, escrime, badminton, handball, sprint, basket 3×3… Seuls ou en groupe, les villageois pourront s’essayer aux épreuves officielles des disciplines olympiques et paralympiques sur des terrains aménagés. De quoi se rêver champion olympique sans être scrutés par les caméras des journalistes !
Des espaces ludiques et créatifs sont également accessibles durant les trois jours de fête. Des jeux en bois et des coloriages sont prévus pour les enfants. Pour se mettre dans la peau d’un Nelson Monfort ou d’une Cécile Grès, on peut s’essayer aux commentaires sportifs et à la web radio avec Valley Rave Nation, présents mardi et mercredi.
Le village, dont l’accès est gratuit, est ouvert de 12 h à 20 h, ce lundi 26 et mardi 27 août, et de 10 h à 20 h le mercredi 28 août. De quoi être presque à l’heure, à 20 h, devant sa télévision pour regarder la cérémonie d’ouverture parisienne des jeux paralympiques. Le programme complet ici.
De 17 h 30 à 19 h : le passage de la flamme
Le très attendu passage de la flamme est prévu de 17 h 30 à 19 h. À partir de 17 h 30, le public pourra assister au passage de la torche entre la place Bellecour (Lyon 2e) et la place des Terreaux (Lyon 1er), avant que le chaudron olympique ne soit allumé à 19 h. L’événement et la flamme seront (littéralement) portés par deux figures lyonnaises : Inès Dahmani, vice-présidente et coach du club de football féminin Lyon-La Duchère, et Michel Sorine, organisateur d’événements sportifs comme la course SaintéLyon, déjà porteur de la flamme en 2006.
Paralympique : aucune épreuve prévue à Lyon
On préfère vous prévenir pour éviter une déception : l’ambiance sportive et joyeuse des jeux s’arrêtera nette le 28 août. Aucune épreuve des jeux paralympiques n’aura lieu à Lyon. Pour rappel : le stade de Lyon, dit « des lumières », à Décines-Charpieu, avait accueilli onze matchs des tournois de football pour les JO.
La Ville de Lyon ne sera donc en forme olympique que pour les trois jours de festivités, surtout avec le très attendu passage de la flamme ce lundi 26 août.
Pour ces jeux paralympiques, on retrouvera deux sportifs de Lyon que nous avions rencontrés en 2021 : Alexandre Lloveras et Annouck Curzillat.Photo : PL/Rue89Lyon.
Le bâtiment du quai Arloing (Lyon 9e) a déjà été investi en juillet 2019 par un groupe de personnes sans-papiers avant d’être évacué en septembre 2022. Depuis le 19 juillet 2024, ce sont 80 femmes du collectif Solidarité entre femmes à la rue qui le squat.Photo : Justine Machado
Les 80 femmes sans-abri du collectif Solidarité entre femmes à la rue, occupantes d’un bâtiment du quai Arloing (Lyon 9e), vont pouvoir garder un toit jusqu’au 13 septembre prochain. Le tribunal judiciaire de Lyon leur accorde ces trois semaines de répit, le temps de remettre son ordonnance sur l’affaire opposant le collectif à Grand Lyon habitat, propriétaire de l’immeuble.
Le tribunal judiciaire de Lyon (Lyon 3e) a accordé encore un peu de sursis aux 80 femmes du collectif Solidarité entre femmes à la rue qui occupent, depuis mi-juillet 2024, un bâtiment du quai Arloing (Lyon 9e). Elles peuvent continuer le squat des lieux jusqu’au 13 septembre prochain, date à laquelle le tribunal judiciaire de Lyon remettra son ordonnance.
Fin juillet, le collectif avait été plongé dans l’incertitude en apprenant qu’il était convoqué devant le tribunal judiciaire de Lyon (Lyon 3e). Brandie par Grand Lyon Habitat, propriétaire du bâtiment occupé à Vaise, la menace d’une expulsion en imminente avait été repoussée avec la décision du tribunal d’accorder le renvoi de l’affaire à ce vendredi 23 août.
La Métropole de Lyon en avait fait son premier squat « conventionné » pour assurer des conditions de vie dignes en échange d’une date de sortie. De septembre 2022 à juillet 2024, l’immeuble s’était retrouvé vide.
En parallèle de l’audience, le collectif Solidarité entre femmes à la rue avait appelé à un rassemblement ce vendredi 23 août à 9 h devant le tribunal pour soutenir les habitantes de squat. Lors de l’audience, l’avocat du collectif, Me Adleine Boudjemaa, a notamment déclaré « que ce procès devait répondre à l’urgence sociale ». Compte tenu de la situation critique dans laquelle se trouve « la rue » à Lyon, cet été, son argument sera-t-il jugé recevable ? Réponse le 13 septembre.
Le bâtiment du quai Arloing (Lyon 9e) a déjà été investi en juillet 2019 par un groupe de personnes sans-papiers avant d’être évacué en septembre 2022. Depuis le 19 juillet 2024, ce sont 80 femmes du collectif Solidarité entre femmes à la rue qui le squat.Photo : Justine Machado
Sans-abrisme : la question des bébés à la rue…
Car la situation des femmes du collectif est loin d’être rare sur le territoire. La décision de la Métropole de Lyon de mettre fin à la mise à l’abri de familles laisse, depuis le 16 juillet, des nouveaux-nés et leurs mères à la rue. Une situation dramatique qui a conduit la directrice opérationnelle du Samu Social 69 – Alynea, Maud Bigot, à tirer la sonnette d’alarme sur le réseau LinkedIn : « Cette fois-ci, c’est 11 jours…. Ce vendredi 16 août, le Samu Social, à Lyon, a laissé à la rue un nouveau-né de 11 jours. »
En réaction, l’ancienne adjointe à la culture de Grégory Doucet, Nathalie Perrin-Gilbert, a alerté ses collègues sur cette situation. Puis, les sept députés Nouveau Front populaire (NFP) du Rhône se sont emparés du sujet. Dans une lettre du 22 août, ils ont interpellé unanimement les ministres démissionnaires pour « trouver des solutions rapides afin de mettre fin à cette situation dramatique ».
Une union locale (avec Anaïs Belouassa-Cherifi (LFI), Gabriel Amard (LFI), Idir Boumertit (LFI), Marie-Charlotte Garin (EELV), Abdelkader Lahmar (LFI), Sandrine Runel (PS) et Boris Tavernier (EELV)) qui dénote avec les tensions politiques connues par le NFP à l’échelle nationale.
Julie porte fièrement sa pancarte pendant le rassemblement du 31 juillet devant la Métropole de Lyon (Lyon 3e). Du haut de ses 7 ans, elle se sent à la fois « triste et en colère » de savoir que d’autres enfants dorment dans la rue.Photo : Justine Machado
Ils sont âgés de cinq, onze, ou huit jours… En plein mois d’août, le nombre de bébés à la rue augmente dans les rues de Lyon. Du jour au lendemain, des femmes se retrouvent de la maternité à la rue. Une situation du « pire » causée par des décisions de la Métropole de Lyon et de l’État.
Aïsha (prénom modifié) et son fils vont « mieux ». Mais ce n’est pas encore ça. À 26 ans, cette mère de famille guinéenne a accouché le 21 juillet de son premier enfant. Il a déjà connu la rue.
Au téléphone, elle reprend son histoire au 19 juillet, deux jours avant son accouchement. À cette date, la jeune femme est hébergée à l’hôtel par la Métropole de Lyon depuis ses trois mois de grossesse. La collectivité, en charge de son cas, a pris en compte ses difficultés médicales. Par trois fois, elle a dû être opérée. Mais, ce jour-là, la remplaçante de son assistante sociale lui apprend que sa solution d’hébergement va s’arrêter. La Métropole met fin à la prise en charge de « nouveaux publics ».
« Avant la maternité, on m’a dit de partir avec mes affaires de l’hôtel, parce que je ne serai plus pris en charge après », se souvient-elle.
La jeune femme ne le fait pas. Après un accouchement par césarienne, elle revient dans sa chambre avec son enfant. Elle joue la montre pour « deux semaines » d’hébergement. C’est tout ce qu’elle gagnera. Avec un nourrisson de quelques kilos, elle est mise dehors. Début août, elle passe une nuit à veiller à côté de sa poussette. À côté, son bébé ne fait que pleurer. « Je n’ai pas dormi de la nuit », se souvient-elle.
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Le sport-boules est le pendant sportif de la boule lyonnaise. Ici, une joueuse de l’équipe féminine de l’ALBEU, club de Lyon 8e, s’entraine pour le 96e championnat de France sport-boules.Photo : Justine Machado
Depuis sa naissance il y a cent ans à Lyon, la boule lyonnaise est devenue une véritable institution culturelle et sportive. Bien ancrée dans le Rhône et la capitale des Gaules, le sport-boules perd cependant du terrain et des licenciés. Mais d’où vient cette boule et vers quel avenir roule-t-elle ?
Boule en main, le dos légèrement courbé, la joueuse Laury Villeneuve prend de l’élan. Une fois lancée, l’objet sphérique s’élève dans les airs avant de retomber lourdement sur le terrain en terre battue une vingtaine de mètres plus loin, vers d’autres boules en métal. Les Lyonnais reconnaitront ici la description de la Lyonnaise.
La boule lyonnaise n’a pas de secret pour Laury Villeneuve, membre de l’équipe féminine du club bouliste de l’ALBEU (Lyon 8e). « J’ai commencé à jouer à huit ans à l’école de boules de Roanne, retrace-t-elle. J’ai été vice-championne de France à Thonon-les-Bains en 2013 et classée en deuxième division [c’est-à-dire en national ndlr] de 2014 à 2020. »
Ce jour-là, elle s’entraîne avec ses coéquipières Isabelle, Audrey (dit Popeye) et Karine pour leur participation en triplette au 96e championnat de France sport-boules qui s’est déroulé du 19 au 21 juillet à Saint-Martin-en-Haut (69). Bien que familière des grands rendez-vous de la discipline, la joueuse Laury Villeneuve se sent « peu stressée » à J-3 de la compétition.
Pour continuer à se faire la main, ses coéquipières et elle s’élancent, tirent et commentent leurs multiples passages. Ceux du championnat de France n’auront pas égalé les jolis coups de l’entraînement : l’équipe féminine a arrêté sa course en seizième de finale.
La Lyonnaise n’a rien à envier à la pétanque
Boule lyonnaise, sport-boules ou Lyonnaise : les expressions utilisées pour qualifier ce jeu 100 % local ne manquent pas. Pour les amateurs et les professionnels, comme Laury Villeneuve, impossible (et interdiction !) de la confondre avec la pétanque.
« Pour jouer au jeu provençal, il suffit de s’arrêter sur un chemin de terre en pleine campagne, de sortir les triplettes de la voiture, et éventuellement le Ricard, lance Emmanuel Moulin. Nous on ne peut pas faire une Lyonnaise n’importe où. » En bon Lyonnais fier de représenter ce jeu, le président de l’ALBEU la défend haut et fort.
Le terrain sur lequel il s’exprime n’est pas glissant. La boule lyonnaise est d’abord une question de territoire, au sens propre du terme. Si le jeu provençal se pratique sur n’importe quel type de surface, cette perspective est tout simplement inenvisageable pour la Lyonnaise. Des délimitations bien précises encadrent le terrain. On parle d’ailleurs d’un cadre de forme rectangulaire, plat et horizontal, de 27 mètres de long par 3 mètres de large.
L’équipe féminine du club bouliste de l’ALBEU (Lyon 8e) cherche la précision durant son entrainement du 17 juillet avant de participer, en triplette, au 96e championnat de France sport-boules.Photo : Justine Machado
La Lyonnaise s’apprécie et se savoure comme un bouchon lyonnais. Pas question d’y jouer à la va-vite. Précision, réflexion, technicité… Tels sont les maitres mots qui rythment des jeux pour lesquels une partie peut durer entre 1 h 30 et 2 h 30.
Un œil non-Lyonnais dirait que le jeu est (a priori) simple. Que nenni ! Il existe pas moins de neuf jeux et quatre types de formation. Pour ne pas perdre la boule avec toutes les options possibles, ce sont plus de 140 règles qui encadrent la pratique. Sur le terrain, le niveau de connaissance des joueurs varie selon que l’on joue au traditionnel ou au sport-boules, que l’on retrouve en compétition ou non.
La boule lyonnaise comme ADN de la ville de Lyon
La Fédération française du sport-boules (FFSB) – dont le siège est (évidemment) dans la région lyonnaise, à Villeurbanne – revient sur la vieille et mystérieuse histoire de cette pratique, sans qui elle n’existerait pas aujourd’hui. La boule lyonnaise descend directement des jeux de boules antiques, en pierre puis en bois. Des marins phéniciens ont introduit cet objet en France par la côte méditerranéenne avant qu’elle ne gagne la vallée du Rhône. Et, au Moyen Âge, la boule, séduit.. À tel point que la royauté interdit sa pratique au profit de sports plus guerriers, comme l’arbalète.
Au XIXe siècle, une fois sortie de son trou, la Lyonnaise attire. À ses débuts à Lyon, elle relève du simple loisir. Les Lyonnais se saisissent des espaces suffisamment grands pour installer leurs jeux, en intérieur comme en extérieur. Le boulodrome de la rue Robert (Lyon 6e) devient une place forte tout comme les quinze jeux de la Boule centrale, aux Brotteaux (Lyon 6e), de même que ceux rue Hénon et clos Jouve, à la Croix-Rousse (Lyon 4e).
Outre le développement des boulodromes, l’importance donnée à la Lyonnaise se note par la création des sociétés de boules. « Il en existe autant qu’il y a de quartiers dans Lyon et sa banlieue, et pratiquement autant qu’il y a de villes et de villages dans le département », raconte Jean-François Rattonnat dans La vie d’autrefois à Lyon et dans le Rhône. Les plus actives d’entre elles se trouvent à la Croix-Rousse et aux Brotteaux (Lyon 6e).
Mais, il faut attendre le début du XXe siècle pour que ce simple loisir s’élève au rang de sport(-boules) avec la création de la Fédération lyonnaise et régionale des sociétés de boules, en 1906.
Quelques stars de la discipline ont d’ailleurs fait la renommée internationale de la Lyonnaise. Parmi elles, le « Maestro« , Bernard Cheviet, qui a fait ses premières armes place Bellecour avant de jouer en équipe de France pendant plusieurs années. Son apparition en 1976 dans le jeu télé La Tête et les Jambes, animé un temps par Pierre Bellemare, et diffusée sur l’ORTF, a servi de vitrine pour exporter la Lyonnaise outre-capitale des Gaules.
« Un sport de famille »
La concentration dont font preuve les joueuses de l’ALBEU lors de leur entraînement dénote avec la posture de leurs semblables masculins. À Lyon 8e, en cette chaude fin d’après-midi de juillet, l’ambiance est à la détente.
Yeux pliés, dos courbé, pieds bien accrochés sur le sol, Lorys, 14 ans, profite d’avoir de l’espace sur le boulodrome extérieur pour enchaîner les lancers. Il est venu jouer avec Govan, son cousin du même âge. « C’est un sport de famille », assure-t-il tout en s’élançant, boule à la main, sur le terrain ombragé, dans les pas de son père, son oncle et son grand-père.
De quarante-deux ans son aîné, Patrick s’entraîne à quelques mètres de lui. Pour lui, la boule lyonnaise est « la passion d’une vie ». Il est le troisième de sa génération à porter fièrement cette tradition. Et certainement le dernier. À son grand regret, la pratique « n’est pas la tasse de thé de ma fille », confie-t-il. Mais de nature optimiste, le joueur est plutôt rassuré de voir les jeunes fouler la terre battue : « L’avenir est là. C’est super ! ».
Un jeu de boules en perte de vitesse
En France, 1 042 jeunes représentent cette postérité. Dans le Rhône, ils sont 116, comme les cousins Lorys et Govan. Et il y en a besoin. Depuis 2005, date des premières archives de la FFFSB, le nombre de licenciés français est en chute libre. Ils étaient 78 080 en 2005 quand la Fédération enregistre 39 784 boulistes licenciés pour la saison 2023-2024.
« En 1982, il y avait 1 700 licenciés dans le secteur bouliste Caladois Pierres Dorée. On est plus que 350 », déplore le septuagénaire Gérard Barnau, ancien président du club. Sur les terrains rhodaniens, avec sa casquette actuelle de président délégué du Comité bouliste départemental du Rhône et de la métropole de Lyon, il trouve souvent porte close. « C’est bien simple, les sociétés boulistes d’Anse, des Chères, de Morancé, Chazey [dans l’Ain, ndlr] et Lozanne, pour donner quelques exemples, n’existent plus », illustre-t-il.
Les cousins Govan et Lorys, 14 ans, sont des habitués de la Lyonnaise. Ils ne ratent jamais une occasion de tester les variations de lancers comme ici au club bouliste de l’ALBEU (Lyon 8e), le 17 juillet. Photo : Justine Machado
En quarante-deux ans, le département du Rhône a perdu 10 000 licenciés, passant de 16 000 en 1982 à 6 346 aujourd’hui. Le vieillissement de la population est un facteur qui explique ce déclin, tout comme la fermeture des bars populaires près desquels se trouvaient les clos. Ici et là, les boulodromes, dont l’entretien est onéreux, disparaissent au profit d’autres structures sportives.
La fin des tournois de Pentecôte sur la place Bellecour représente à elle seule l’étiolement de la boule lyonnaise. Initié en 1901 par le quotidien local Le Progrès, le concours était le tout premier de son genre.
À cause du Covid, de manque d’inscriptions et de subventions, les concours n’ont pas eu lieu en 2020 et sont délocalisés à Dardilly depuis 2021. L’édition 2024 a même été purement et simplement annulée. Le projet porté par la Ville de Lyon de végétaliser la place Bellecour, dont les travaux devraient débuter cet été, porte un dernier coup au rendez-vous des boulistes. Ces derniers, et dernières – le comité bouliste du Rhône compte 777 joueuses -, peuvent néanmoins se rabattre sur les terrains des clubs qui tiennent encore debout, comme celui de l’ALBEU.
Laurent Wauquiez lors de la journée du 25 novembre dédiée à l’hydrogène et aux défis énergétiques dans la région. Photo LMB/Rue89Lyon
Diffusé pendant les Jeux olympiques, un rapport de la chambre régionale des comptes sur la Région Auvergne-Rhône-Alpes est passé un poil inaperçu cet été. Pour ne pas oublier les précieuses révélations qu’il contient sur la com’ très « personnifiée » du futur-ex président Laurent Wauquiez, on vous a concocté un (gros) récap en 13 points. On vous rassure, il y a un sommaire pour s’y retrouver.
Le rapport a « mystérieusement » fuité début août, en plein Jeux olympiques. Mais a été allègrement vidé de sa substance dans les recensions qui en ont été faites dans la presse lyonnaise et régionale. Dans une publication dévoilée par Lyon Mag début août, la chambre régionale des comptes Auvergne-Rhône-Alpes détaille par le menu les différentes dépenses de communication de l’exécutif régional, depuis longtemps décriées.
Ces dépenses sont passées de 22 à 35 millions d’euros entre 2018 et 2023. En euro par habitant, elles ont augmenté de 58% sur la période. Le rapport estime que la stratégie de communication de la Région est trop centrée sur la figure de son président, Laurent Wauquiez (LR), que la collectivité adopte des pratiques « contestables » comme l’utilisation de ressources régionales à des fins politiques, et qu’elle met en place une gestion des achats « souffrant de carences ».
Pourtant, selon Lyon Mag, « aucune irrégularité n’a été relevée » par la Chambre régionale des comptes (CRC) dans les 95 pages que contient le rapport. En prime, le média ajoute un communiqué clé en main de la Région, qui « met à mal la critique principale de l’opposition qui accuse Laurent Wauquiez de dépenser l’argent de la collectivité pour soigner son image, notamment avec les fameux panneaux bleus. »
Ce qui est pratique quand on fait les questions et les réponses, c’est qu’on évite de creuser là où le bât blesse vraiment. Car les éléments que contient le rapport de la CRC dépassent largement le simple abus de notes de frais rapporté par le Dauphiné Libéré, ou le dîner au frais du contribuable entre Laurent Wauquiez et le grand amoureux de la région Aura qu’est Michel Houellebecq.
Dépenses de com’ de Wauquiez : drôle de « fuite »
Dans un premier temps, on peut s’interroger sur un rapport obtenu « en exclusivité » alors que sa publication n’était prévue qu’à l’automne par la CRC, après l’achèvement d’une phase contradictoire toujours en cours. Le document dévoilé par Lyon Mag est « confidentiel [et] réservé aux seuls destinataires. [Il] conserve un caractère confidentiel jusqu’à l’achèvement de la procédure contradictoire. Sa divulgation est donc interdite, conformément à l’article L. 241-4 du code des juridictions financières », peut-on y lire.
Contactée par Rue89Lyon, la CRC assure qu’elle ne peut rien divulguer à la presse avant l’automne, sans masquer un certain agacement à l’évocation de la fuite. Pour Johann Cesa, chef de file des socialistes à la région, l’origine de celle-ci est toute trouvée : Laurent Wauquiez cherche à se lancer dans une opération « mains propres » avant la rentrée politique, et la traditionnelle ascension du mont Mézenc (Haute-Loire) programmée fin août.
« Il n’y a que deux entités qui ont accès à ce type de document, la CRC et la Région… Laurent Wauquiez veut nettoyer la maison avant son discours du Mézenc », suppute l’élu socialiste, qui fustige également la temporalité de la fuite « entre un ippon de Teddy Riner et une brasse de Léon Marchand [durant les JO de Paris, ndlr] ».
En clair, il soupçonne la Région d’avoir elle-même organisé le leak, à l’image de la « fuite » de le liste des invités au dîner des sommets, elle aussi divulguée par LyonMag fin juillet, alors que l’opposition demandait ces informations depuis des mois.
Près de 100 pages de rapport, c’est long. Pour vous faciliter la tâche, nous avons fait un sommaire pour vous y retrouver. N’hésitez pas à cliquer sur un lien en gras si vous souhaitez lire un chapitre plus qu’un autre. Autrement, nous vous souhaitons une bonne lecture (toujours plus courte que le rapport en question).
Reste que, comme le rapport de 95 pages est désormais public, on l’a lu. Et il contient pas mal d’infos intéressantes – quoique pas vraiment surprenantes – sur le plan com’ du nouveau député altiligérien.
À l’image de nos confrères de Médiacités, qui réclament les notes de frais de Wauquiez depuis quelques lunes, la CRC semble s’être confrontée à certaines difficultés lors de son audit.
« Le déroulement de ce contrôle a été marqué par la production de certaines réponses incomplètes de la part de la région et, en fin d’instruction, par des difficultés pour obtenir des réponses à certaines questions adressées à la collectivité et pour accéder à certains documents. »
Préambule du rapport d’observations définitives de la CRC sur la stratégie de communication de la Région.
2. Une communication personnifiée
L’un des points majeurs soulevé par la CRC, dès sa note de synthèse, est la personnification de la communication régionale non pas autour de l’institution, mais autour de son président, Laurent Wauquiez. Dans une note de 2017, la Région assume « une stratégie de communication mise au service du Président ». Selon la CRC, il est question, dans cette même note, « d’un marquage politique des projets phares du mandat avec empreinte LW ».
La marque « Laurent Wauquiez » ne semble en tout cas pas plaire aux Gafam. En 2022, des campagnes promotionnelles régionales ont été retirées des réseaux Facebook et Twitter car contrevenant aux règles des plateformes en matière de publicité politique.
Anecdotique ? Pas pour la CRC, qui dénonce un amalgame entre l’institution et la personne de Laurent Wauquiez qui « peut mener à engager des dépenses qui ne sont pas uniquement motivées par des logiques de communication institutionnelle. »
Dans sa réponse, le futur ex président de la Région persiste et signe : « Le président du conseil régional a confirmé cet axe de la politique de communication car, à son estime, l’incarnation de I’action de la région à travers son exécutif est un élément utile pour identifier la collectivité. Il indique également qu’en tant qu’élu, un lien démocratique le lie aux habitants de la région et qu’il exerce un rôle de représentation de la collectivité, laquelle est indissociablement liée à son exécutif. »
À toutes fins utiles, rappelons tout de même que lors des dernières élections régionales, l’exercice démocratique a été à la peine. Un tiers seulement des électeurs se sont rendus aux urnes.
3. Très cher hélico
Parmi les points soulevés par la CRC, notons que le coût de chaque numéro du magazine d’information a explosé depuis l’arrivée de Wauquiez à la tête de la Région. En moyenne, le production d’un numéro coûtait 683 385 euros en 2023 contre 364 332 euros en 2018. Soit une augmentation de 88 %. Par ailleurs, il n’est distribué dans les boîtes aux lettres que des communes de moins de 10 000 habitants.
Mais, c’est sur un autre type de publication que le rapport de la CRC s’est penché : des lettres spécifiques envoyées dans certains territoire. En juillet 2020, la Région veut faire la promotion du financement du maintien d’un hélicoptère estival de secours à l’hôpital de Clermont-Ferrand pour 300 000 euros. L’exécutif régional conclut un contrat avec la Poste pour distribuer en urgence (sous trois jours ouvrés), une lettre d’information à destination des Auvergnats. Coût de l’opération : 317 000 euros, soit plus que le financement de l’hélico… Too much pour les procureurs financiers de la CRC.
« L’urgence en question n’est que difficilement explicable alors que la situation de I’hélicoptère de secours était réglée, au fond, depuis fin juin (l’État ayant consenti à son maintien sur place). La seule urgence objective semble être le souhait de distribuer cette lettre avant les départs en vacances d’août et avant le début de la période de réserve électorale au 1er septembre 2020 (sénatoriales). »
Rapport d’observations définitives de la CRC sur la stratégie de communication de la Région Aura
4. Com’ du président, com’ de la région : mêmes combats?
La chambre régionale des comptes s’interroge également sur les réseaux sociaux de la Région et ceux de son futur ex président. Elle note qu’une étude stratégique de 2021 sur ce sujet, financée par la Région, « participe davantage d’un objectif de valorisation de son image personnelle que d’un objectif de bonne information des citoyens sur les missions, activités ou réalisations de la collectivité », et ce « alors que la campagne des élections régionales de 2021 était en cours ».
Autre point sujet à caution relevé par la CRC : les comptes du présidents sont gérés par la même personne, un employé de la Région ; « ce qui n’est pas sans poser de difficultés juridiques […] la chambre a relevé que certaines publications du président du conseil régional sont, effectivement, dépourvues de lien avec I’action de la collectivité régionale (entendez, qu’elles aient un lien avec la politique nationale), alors qu’elles sont gérées par un collaborateur régional.
La Région affirme quant à elle que « les publications qui ne concernent pas la région sont faites hors des jours ou heures de travail ».
5. La Haute-Loire, grande gagnante des budgets pubs dans la presse
Pour ses besoins communicationnels, la Région peut être amenée à acheter des espaces publicitaires, par des campagnes d’affichage, dans des médias audiovisuels ou dans des organes de presse locale ou spécialisée. Sur les quelques 5,5 millions d’euros de budget pub, 850 000 euros par an sont alloués à la presse quotidienne régionale.
Plus gros médias régionaux, Le Dauphiné libéré et Le Progrès se taillent la part du lion, avec respectivement 410 000 et 271 00 euros annuels de budget pub en moyenne sur la période 2018-2023. Mais la CRC note aussi l’attention toute particulière attribuée aux médias numériques de Haute-Loire, terre d’origine de Laurent Wauquiez, ancien maire du Puy, et récemment élu député du département.
« D’une manière générale, les médias numériques de Haute-Loire semblent particulièrement suivis, puisque la direction de la communication tient un dossier qui leur est spécifique. Les trois sites en question se démarquent dans la catégorie webmédia, puisque ce sont les rares médias numériques à vocation locale à recevoir des publications de la région. L’Eveil de Haute-Loire est par ailleurs le titre de presse généraliste local le plus utilisé pour des publications régionales (hors titres de presse lyonnais). »
Rapport d’observations définitives de la CRC sur la stratégie de communication de la Région Aura
Le gendarme financier dénonce en revanche de façon plus claire des publications réalisées par la Région « dans des supports communautaires » (en l’espèce, des associations arméniennes et juives) pour une somme de 40 000 euros par an, dont la CRC « ne comprend pas l’intérêt spécifique pour la collectivité régionale ».
6. Laurent Wauquiez, seigneur des panneaux
On les voit partout, dès que la Région apporte son aide pour financer un projet. Ces fameux panneaux bleus avec le logo siglé « région Auvergne-Rhône-Alpes ». Et pour cela, la collectivité dépense sans compter, obéissant à un impératif de « visibilité ».
La pose de ces panneaux (ou tout autre support de visibilité) est contractuelle pour toute subvention accordée par la Région, même si la collectivité affirme qu’il n’y a jamais eu de suspension ou de retrait d’une subvention du fait du non-respect des obligations en matière de visibilité imposées au bénéficiaire.
Coût pour la collectivité : 1,7 millions d’euros en 2023 (pour 5,5 millions d’euros de subventions accordées). C’est plus de deux fois plus qu’en 2018.
« Il n’y a jamais eu d’évaluation en tant que telle des effets de cette politique de visibilité depuis 2018 », note la CRC dans son rapport.
Autre exemple de la volonté de la Région de mettre son logo partout : le pelliculage aux couleurs de la Région de minibus mis à disposition d’associations sportives a coûté à lui seul 1,5 millions d’euros (ces chiffres émanant de la Région).
7. La Haute-Loire (encore), grande gagnante du droit à l’image
Connaissez-vous les « contreparties d’image » (CPI) ? Pour notre part, c’est non. Mais la Chambre régionale des comptes ne semble pas plus avancée. Elle définit cette « spécificité régionale » comme une sorte de subvention déguisée.
En clair, ces CPI sont versées à des petites associations locales (club de bridge, comité des fêtes…) en échange (là encore) « d’une prestation de communication » qui s’apparente la plupart du temps à la présence d’un logo de la Région.
Devinez quel département en est le principal bénéficiaire ? Bingo ! À elle seule, la Haute-Loire a drainé 28 % de ces aides régionales entre 2018 et 2023, alors que le département pèse moins de 3 % de la population régionale. Montant total alloué : près de 700 000 euros. Les CPI n’étant pas directement des subventions mais des prestations, Laurent Wauquiez peut décider de leur distribution comme bon lui semble. Mais doit, en théorie, rendre compte de l’attribution de ces marchés à l’Assemblée régionale. Ce qu’il ne fait pas.
« L’existence et le fonctionnement de ces contrats de contrepartie d’image est donc particulièrement opaque à I’heure actuelle », note la CRC, qui recommande plus de clarté sur ces attributions.
8. Les sondages d’opinion : Wauquiez président !
21 sondages ont été commandés par la Région sur la période d’évaluation. Montant total : plus de 387 000 euros entre 2018 et 2023. Problème : la encore, la personnalité de Laurent Wauquiez est mise en avant, selon la CRC. « L’étude commandée durant quatre années sur « La perception de l’action de la région Auvergne-Rhône-Alpes par ses habitants », si elle comporte des questionnements sur l’action de la collectivité, est en réalité assez largement centrée sur la personnalité de son président. »
Pire, la chambre se penche en détail sur une étude Ipsos chiffrée à 60 000 euros testant différents slogans, dont ceux correspondant le mieux à Laurent Wauquiez. « Il est fait un amalgame entre la personne du président, en tant que personnalité politique, et la région en tant que personne morale », note encore le rapport.
Enfin, la CRC a décortiqué deux études commandées en 2020 et 2021 à Médiascopie, pour analyser en temps réel des réactions aux propos du président pendant des interventions télévisuelles. Facture pour le contribuable : 20 000 euros.
« Ceci est d’autant plus problématique qu’en 2021, cette analyse a eu lieu lors de la période de la campagne électorale pour les élections régionales. Autrement dit : elle permettait d’affiner les propos du candidat en fonction des réactions d’un groupe politique donné »
Rapport de la CRC, juillet 2024
Tampon rouge du gendarme financier : malgré les justifications de la Région, la CRC recommande à la collectivité « de mettre fin à l’achat d’études d’opinion à connotation politique ».
9. Le(s) dîner(s) des sommets
Vous avez tenu la lecture jusque là ? Bravo ! Vous allez pouvoir connaître les éléments du rapport sur le fameux « dîner des sommets », ces agapes à 150 000 euros visant à valoriser les talents régionaux qui font « rayonner la Région ». Première surprise, la CRC affirme que « 4 à 6 événements par an » de ce type étaient initialement prévus. Et, qu’avant que le scandale n’éclate, un premier dîner à plus de 58 000 euros s’était déjà tenu le 31 mars 2022, à l’Institut Paul-Bocuse d’Écully.
Tout comme les journalistes et l’opposition socialiste à la Région, la Cour des comptes fustige le manque de transparence des mondanités Wauquieziennes. « Ces évènements qui n’avaient pas fait l’objet d’une prévision budgétaire ont dû être imputés a posteriori sur des crédits prévus pour d’autres sujets », note la CRC, sans préciser quels portefeuilles ont été impactés.
La chambre pointe aussi que « 35 % des dépenses du second dîner ont été effectuées sans procédure de publicité et de mise en concurrence ». Enfin, le rapport estime que la procédure du marché passé avec Mediafin, l’agence chargée de l’organisation de ces dîners, est « largement sujette à caution ».
Ce n’est que la publication de l’enquête de Médiapart qui a empêché l’organisation d’un troisième dîner, prévu en novembre 2022. À la question « ces dîners avaient-ils une vocation politique? », Mediapart s’avançait prudemment. La CRC est plus « cash » :
« Il résulte des éléments recueillis au cours du contrôle que les dîners des sommets ont été organisés dans des conditions peu transparentes et dans le but principal de promouvoir I’image personnelle du président du conseil régional [seul élu présent, Ndlr], pour un coût total de 178 428 € ».
10. Valeurs actuelles, le Figaro, Houellebecq : les notes de frais très à droite de Laurent Wauquiez
Une bouffe à 1200 euros avec l’écrivain controversé Michel Houellebecq : c’est, dans la centaine de pages du rapport, le seul élément qui a retenu l’attention de nombre de journalistes. Ce n’est pourtant pas forcément le plus intéressant. Rien qu’en 2022 et 2023, Laurent Wauquiez a dépensé plus de 123 000 euros en déjeuners de travail, principalement à Paris. On a fait un petit calcul : ça fait 237 euros de resto… par jour (hors week-end) ! En imaginant que Wauquiez n’est pas en déjeuner de travail tous les jours, on vous laisse imaginer les agapes…
Mais problème, ces déjeuners et dîners de « représentativité » ne sont pas traçables : pas de mandat décidé par l’Assemblée, pas de notes de frais, et pas de justifications, hormis celles – parcellaires – demandées par la Chambre régionale des Comptes sur une quinzaine de cas.
Ainsi, on apprend que les contribuables régionaux ont déboursé, en octobre 2022, 5 100 euros pour un déjeuner entre Wauquiez, un directeur des affaires publiques d’une entreprise du CAC 40, et trois journalistes du journal d’extrême droite Valeurs actuelles. Intérêt du festin ? « Mettre en lumière le territoire » et « animer l’écosystème médiatique ». La Région a expliqué aux magistrats de la chambre régionale des comptes, sans fournir de justificatifs pour autant, que cette somme de 5 100 euros englobait également un repas, la veille, avec huit invités et que le repas avec Valeurs actuelles n’avait coûté “que” 1 968 euros.
Deux journalistes de l’Opinion invités le 14 avril 2023 pour « faire connaître l’action du conseil régional »? 1 536 euros. Trois journalistes du Figaro conviés un mois plus tard, pour les mêmes raisons ? 1 740 euros. Re-Houellebecq ? 900 euros.
Quatre membres du Conseil d’État et un chef de projet de Paris 2024 dînent avec le président de Région ? 3 600 balles. Eh oui, dîner d’affaire ou pas, Wauquiez ne rigole pas avec la boustifaille. Et il ne se moque pas de ses invités.
Sur la question des notes de frais, là encore la CRC adresse un carton rouge à la Région, et recommande de rendre compte des repas d’affaires en Conseil régional. Il s’agirait aussi de mentionner la liste des invités et l’objet des repas. « Quand j’ai appris (le montant des repas), j’ai considéré que ce n’était pas normal. J’ai donc décidé d’assurer, à titre personnel, le remboursement des sommes excessives » a réagi Laurent Wauquiez dans un communiqué cité par Libération.
Lesquelles ? Combien ? Quand ? Le futur ex-boss de la Région n’a pas fourni de précisions, quand l’opposition l’a appelé à rendre l’argent « sans délai ».
11. Les goodies
Vous reprendrez bien un stylo ou un porte-clés floqués du logo de la Région ? Si la CRC n’émet pas d’observation particulières sur la partie objets promotionnels, elle constate néanmoins que Wauquiez a fait péter le budget des goodies. D’à peine 750 000 euros en 2019, il est passé à plus d’1,5 million d’euros en 2023.
12. Les uniformes Wauquiez
Quand l’État a laissé la possibilité aux Régions d’expérimenter le retour de l’uniforme dans les lycées, Laurent Wauquiez a été le premier à lever la main. La commande de ces uniformes, dont le design bleu électrique évidemment floqué du fameux logo bleu et blanc a lui-même fait l’objet d’un large plan de communication, a été réalisée par l’entreprise qui fabrique les objets promotionnels de la région.
Ce qui n’aurait pas dû être le cas selon la CRC… « Sauf à considérer que les uniformes scolaires portés par les lycéens soient avant tout des objets promotionnels pour la région et non pas la mise en œuvre de I’expérimentation d’une politique éducative nationale », taquine l’instance dans son rapport. Coût de l’opération : entre 700 000 et 1 million d’euros. « Un tel montant aurait nécessité de réaliser un appel d’offres formalisé », note la CRC.
Pour ses besoins de communication, la Région fait appel à une agence média CoSpirit, pour gérer l’achat d’espaces publicitaires et la réalisation de campagnes de communication. Selon le rapport de la CRC, ces dépenses sont passées de 3 à 5,5 millions d’euros par an entre 2018 et 2023. Une augmentation de 80 % sur la période.
« La région, par ces deux contrats de mandat, se dispense de toute mise en concurrence des prestations acquises par le biais de ces marchés. S’ils présentent certains avantages, ils sont également une manière de ne pas rendre compte au conseil régional des prestations commandées puisqu’il ne s’agit que de simples bons de commande », note la Chambre régionale des comptes, qui note également que « certaines prestations particulières auraient clairement dû faire l’objet d’un marché en propre, avec compte-rendu au conseil régional ».
En clair, un manque de transparence à tous les étages pointé du doigt par la CRC, comme par exemple les contrats de distribution du magazine régional passés avec les trois plus gros médias de la Région (Le Progrès, Le Dauphiné et La Montagne) pour 1,3 millions d’euros par an qui, selon l’instance, auraient dû être discutés en Conseil régional.
La CRC note également que le recours au prestataire « Phénix », spécialisé dans les médias et réseaux sociaux, « rend relativement opaque les prestations ». Citons un achat pour la présence de trois logos de la Région sur des hélicos de l’émission La carte aux trésors pour 51 000 euros ou encore l’achat d’un passage dans l’émission Le Grand échiquier, sur France 2, pour 123 000 euros.
Pour plus de transparence, la CRC recommande de « veiller sans délai à ce que les marchés d’achats « médias » respectent les procédures du code de la commande publique.
Originaire de Lorraine, je suis arrivé à Lyon en 2020, après plusieurs années à Paris. J’ai rejoint Rue89Lyon en 2023, avec le projet de reprise en coopérative. Désormais associé et rédacteur en chef adjoint du média, je suis plutôt branché justice et mobilités. J’aime bien titiller la Région aussi, quand l’occasion se présente. Si vous avez une info ou que vous souhaitez me joindre, c’est par là : edelacote@rue89lyon.fr
Le collectif Solidarité entre femmes à la rue avait bénéficié d’un léger sursis avec la décision du tribunal judiciaire de Lyon de renvoyer le dossier au 23 août. Justine MachadoPhoto : Justine Machado
Le collectif Solidarité entre femmes à la rue appelle à un rassemblement ce vendredi 23 août à 9 h devant le tribunal judiciaire de Lyon (Lyon 3e) pour soutenir les habitants du squat du quai Arloing (Lyon 9e). L’instance judiciaire a accordé un renvoi au collectif qui occupe, depuis mi-juillet 2024, le squat du bâtiment à Vaise, détenu par Grand Lyon habitat.
Le collectif Solidarité entre femmes à la rue va-t-il vivre une énième expulsion à partir cette fin de semaine ? Les 80 femmes sans-abri occupantes du squat 40 quai Arloing (Lyon 9e) en sauront plus à l’issu de l’audience se tenant ce vendredi 23 août au tribunal judiciaire de Lyon (Lyon 3e). En soutien, le collectif a lancé un appel à se rassembler le même jour, à 9 h, devant le tribunal.
« Ce bâtiment appartenant à la Métropole a été laissé à l’abandon, puis squatté, puis évacué pour un projet immobilier… La Métropole l’a alors vendu au bailleur Grand Lyon Habitat, pour qu’il reste vide encore 2 ans ! », dénonce le collectif dans un communiqué.
Un rassemblement pour ne pas « retourner dans la rue »
L’action menée par le collectif a fait suite à la décision de la Métropole qui a annoncé, le 15 juillet dernier, qu’elle arrêterait temporairement la prise en charge de nouvelles nuits d’hôtels pour les femmes isolées avec des enfants de moins de trois ans. Elle intervient dans un contexte de tensions entre la Métropole de Lyon et l’État sur la répartition des compétences.
Le collectif justifie cette occupation « parce qu’on n’a pas d’autres solutions, et pour montrer que pleins de bâtiments sont vides et inutilisés alors qu’énormément de personnes dorment dehors », rappelle-t-il dans son communiqué. Parmi les 200 femmes que compte le collectif Solidarité entre femmes à la rue, seules 80 d’entre elles ont pu pénétrer et occuper les lieux. Dans la métropole, ce sont 14 000 personnes qui sont encore en attente d’un hébergement.
Par ce rassemblement, le collectif entend rappeler que la situation reste compliquée : « Nous avons besoin de délais pour obtenir des solutions pour toutes. Nous ne voulons pas être expulsées et retourner dans la rue ! » La justice et la Métropole entendront-ils cet appel et les voix de la manifestation ? Éléments de réponse cette fin de semaine.