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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Perfluorés : au tribunal, lutte contre les extensions d’Arkema et Daikin

Perfluorés : au tribunal, lutte contre les extensions d’Arkema et Daikin
Les deux industriels ciblés dans le scandale des PFAS, Daikin et Arkema, sont sur la même unité de production.

Mardi 10 septembre, le tribunal administratif a du se prononcer sur un arrêté autorisant un projet d’extension de l’usine Arkema. Quelques mois plus tôt, c’était l’industriel Daikin qui était à la barre pour les mêmes raisons. Signe que la justice devient un lieu privilégié des luttes contre la pollution aux perfluorés. Compte-rendu et analyse.

« On parle ici d’une multinationale qui doit seulement investir pour une étude d’impact. Dans le pire des cas, on rassurera la population ! »

C’est une petite phrase de conclusion d’Antoine Clerc, avocat du cabinet Hélios, représentant la Ville d’Oullins-Pierre-Bénite. Une plaidoirie qui montre bien l’état d’esprit des collectivités et collectifs en vigilance contre les projets des géants de l’industrie Arkema et Daikin.

Ce mardi 10 septembre, la chambre 6 du tribunal administratif de Lyon accueillait une nouvelle audience concernant le dossier de la pollution aux « perfluorés ». Au programme : l’étude d’un « référé suspension » (dont le but est de suspendre un arrêté préfectoral) déposé par l’association Bien vivre à Pierre-Bénite, avec plusieurs membres du collectif PFAS contre Terre, la Ville d’Oullins-Pierre-Bénite et les associations Action justice climat (ex-Alternatiba) et Générations futures. Le tout contre un arrêté en date de 14 mai 2024.

Dans celui-ci, la préfecture autorise l’extension de l’usine Arkema via un projet répondant au doux nom de « Elynx » pour produire du « PVFD », un polyfluore utilisé pour les batteries de voiture. Elle considère que celle-ci :

« N’induit pas d’augmentation de la limite autorisée de fabrication de PVDF (polymère de fluorure de vinylidène), n’entraînera pas d’augmentation des rejets de substances per ou polyfluoroalkylées (PFAS) pour lesquelles une surveillance est prescrite à l’exploitant. »

Arrêté préfectoral du 14 mai 2024

Extension d’Arkema et Daikin/perfluorés : deux affaires en trois mois

En moins de trois mois, c’est la deuxième fois que le tribunal administratif hérite d’une attaque judiciaire contre un arrêté préfectoral autorisant une extension d’un groupe industriel. Hasard du calendrier (ou pas), cette audience a été précédée par une annonce de la préfecture concernant l’ouverture d’une consultation publique sur la création d’un nouvel atelier de Daikin.

En mars 2024, Rue89Lyon se penchait sur l’extension de cette activité, avec, encore et toujours, l’utilisation de substances perfluorées. Puis, des enquêtes, notamment de Médiacités et de France 3 Région, ont montré la dangerosité des activités du voisin d’Arkema.

Depuis, le tribunal administratif a donné raison aux opposants à cette extension. En ce début de semaine, Sébastien Bécue, avocat de l’association Bien Vivre à Pierre-Bénite, espérait bien faire appliquer le même « principe de prévention », avant même le principe de précaution, dans ce dossier aux nombreuses similitudes. Son but : que la société Arkema effectue une étude d’impact avant l’extension de sa production.

« En droit de l’environnement, la clef, c’est l’information. Si vous n’en avez pas, vous ne pouvez pas agir », note-t-il.

Or, de l’information, il en manque, selon les requérants, sur projet le « Elynx ». En gros : ils demandent l’intervention d’une autorité indépendante, hors préfecture, pour affirmer que tout roule dans le dossier de l’industriel. Ce qui serait possible avec une étude d’impact.

Arkema, Pierre-bénite PFAS
Les initiatives contre Arkema et Daikin se multiplient, face au scandale des PFAS.Photo : PL/Rue89Lyon

Pour Arkema : une extension pour aller « vers du mieux »

En face, l’avocate d’Arkema, et la préfecture, jouent la carte du « on a tout fait dans les règles. » Le dossier, « sérieux », selon les services de l’Etat, ne permettrait que « d’aller vers du mieux » avec un procédé moins polluant.

« Ce troisième réacteur va permettre d’arrêter d’utiliser un PFAS, actuellement interdit par arrêté », pose ainsi le représentant de la préfecture. « Ce troisième réacteur est prévu dans le cadre d’une procédure qui remonte à 2002 ! », marque également Élodie Simon, avocate d’Arkema. Au passage, elle rejoue la carte de « l’emploi avant tout ». Selon elle, l’usine de production de Pierre-Bénite est déficitaire depuis plusieurs années. Un retard de la production pourrait fragiliser l’activité économique de la plateforme.

En face, nécessairement, l’argument a du mal à passer venant d’une multinationale qui a tendance à fuir les lieux où elle commence à avoir trop d’ennuis… Les avocats mettent, notamment, en avant le cas d’une usine Solvay aux États-Unis. En mai, nos confrères de France 3 révélaient que l’industriel, produisant du PVDF, comme à Pierre-Bénite, avait été condamné pour pollution aux perfluorés. Cette unité de production avait été rachetée par le groupe Arkema, dans les années 1970. La situation ne risque-t-elle pas de se reproduire à Oullins-Pierre-Bénite ?

PFAS : Arkema et Daikin face à une confiance brisée

Cela n’empêche pas l’avocate d’Arkema de tenter de jouer la confiance. Les procédés sont différents, il n’y a rien à voir entre cette usine et celle de Pierre-Bénite… À voir les gestes réprobateurs des habitants de la commune d’Oullins-Pierre-Bénite dans la salle, on comprend aisément que l’argumentation ne passe pas. Il faut dire que, depuis le début du scandale sanitaire en mai 2022, les preuves de la mauvaise foi de l’industriel s’accumulent. Forcément, cela le dessert.

« Ni les requérants, ni la commune d’Oullins-Pierre-Bénite ne souhaitent faire barrage à Arkema, lâche Antoine Clerc, avocat de la Ville. Notre but c’est d’éviter de nouveaux scandales. »

C’est bien là que se joue l’enjeu de ces procès. Si le tribunal donne raison aux associations, ce serait la deuxième fois, en moins d’un été, qu’il donne tort à la préfecture. Bien qu’il s’agisse ici de décision en « référé » (express, mais pas définitive), cela serait une deuxième défaite judiciaire pour les services de l’État. De quoi pousser à effectuer de nouveaux contrôles ? Ou à systématiser les études d’impact ? Nous n’en sommes pas encore là. Dans le cadre de l’arrêté concernant Daikin, l’État (tout comme Daikin) a fait appel de la décision du juge administratif. Concernant Arkema, la décision sera, elle, connue vendredi.

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À la Ville de Lyon, trop de chargés de missions selon la Chambre régionale des comptes

À la Ville de Lyon, trop de chargés de missions selon la Chambre régionale des comptes
L’Hôtel de Ville de Lyon.

La Chambre régionale des comptes (CRC) épingle la mairie de Lyon au sujet des « chargés de missions ». Pour les magistrats, ils sont trop nombreux et occupent des fonctions trop politiques. L’hôtel de Ville de Lyon avait été perquisitionné en mars dernier dans le cadre d’une enquête ouverte à ce sujet.

Après les perquisitions de la police en mars dernier, c’est au tour de la Chambre régionale des comptes d’Auvergne Rhône-Alpes (CRC) d’épingler la mairie de Lyon au sujet de ses “chargés de missions”.

Trop nombreux et trop « politiques », selon le rapport du gendarme financier portant sur la communication externe de la ville de Lyon depuis 2016. Un document encore confidentiel auquel Le Progrès a eu accès.

Les magistrats révèlent qu’en plus des 12 conseillers politiques dont peut s’entourer le maire, 24 agents travaillent dans l’administration et exercent des « missions politiques » auprès des adjoints. Un surnombre qui ne date pas de l’arrivée des écolos place Louis-Pradel. Il était également constaté sous Gérard Collomb (PS puis LREM) et Georges Képénékian.

Durant le mandat de Grégory Doucet (EELV) ces agents ont continué d’exister tout en étant rattachés à un pôle dédié en 2021. La cour réclame que soit « mis un terme » aux emplois de ces 24 chargés de missions.

À Lyon, des agents administratifs sur le papier, trop « politiques » dans la réalité

Les magistrats soulignent aussi que ces fonctionnaires ou contractuels sont « souvent recrutés hors du cadre légal », sans publication d’offre d’emploi. Censés être des agents administratifs, ils ne sont en réalité pas nommés par la hiérarchie administrative mais « choisis et notés directement par les adjoints », écrit Le Progrès.

Pour rappel, en mars dernier des policiers avaient perquisitionné l’hôtel de ville de Lyon dans le cadre d’une enquête portant sur le périmètre exact des postes de chargés de missions. Leur missions doivent porter sur un thème donné, pour l’administration de la ville. Ils et elles ne sont donc pas au service des élu·es. L’enquête visait ainsi à vérifier que la frontière entre le politique et l’administratif n’était pas franchie par ces chargés de missions.

Des vérifications qui faisaient suite à un signalement donné, là encore par Chambre régionale des comptes, après une alerte de l’opposition de droite à la mairie. Cette dernière avait saisi la chambre dès février 2021.

La mairie de Lyon ne « partage pas » l’avis de la Chambre régionale des comptes

Dans un communiqué de réponse aux conclusions de ce rapport, la mairie de Lyon plaide que ces 24 agents sont « essentiels à l’action municipale. » La Ville estime que les missions qui leur sont attribuées sont « thématiques » et « nécessaires à la bonne mise en œuvre des politiques publiques de la collectivité ».

« La Ville de Lyon ne partage pas l’analyse juridique de la Chambre Régionale des Comptes qui
remet en cause l’organisation de la collectivité », rapporte le communiqué.

La mairie insiste sur le « rattachement à l’administration » de ces chargés de missions. Elle s’oppose aux conclusions de la chambre régionale qui les considère comme des « emplois politiques ». Elle annonce supprimer le pôle des chargés de mission thématique.

Face aux dénis de justice, des inspecteurs du travail sans solutions à Lyon

Face aux dénis de justice, des inspecteurs du travail sans solutions à Lyon
Le siège de la direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités à Lyon.

[Complément d’enquête] Alors que les inspecteurs du travail se réunissent à Paris pour une journée d’hommage, la situation se crispe à Lyon. Les tensions entre inspecteurs, direction et procureur de la République sont montées d’un cran et les inspecteurs ont été privés d’un de leur outil de travail.

Un temps de recueillement, légèrement crispé. Ce lundi 2 septembre, ils sont une quarantaine d’inspecteurs du travail et d’agents de la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS), rassemblés au siège rhodanien.

Tous sont venus commémorer la mort de Sylvie Trémouille et Daniel Buffière. Il y a 20 ans, ces deux agents étaient assassinés à Saussignac (Dordogne), tués d’un coup de fusil par un agriculteur, durant un contrôle. 

Au micro, l’émotion est palpable. « Nous vous le disons Madame la préfète, nous sommes en danger », lâche un syndiqué au micro devant la représentante de l’État, venue inaugurer une plaque commémorative en mémoire des deux agents. Alarmé, il s’inquiète d’un « hommage de façade ». Il pointe le fait que l’ex-Premier ministre, Gabriel Attal (Renaissance), ait demandé une économie de « 3 milliards d’euros » sur le ministère du travail et de l’emploi, pour le prochain budget.  

« Plus que jamais, malheureusement, l’État, est contre ses agents et contre ses services, lâche-t-il. Ce qui est dit publiquement, c’est que nous ne servons à rien, c’est que nous devons disparaître. » En face, la direction et la préfète, Vanina Nicoli, ne mouftent pas. Dans son discours, cette dernière ne répondra à aucun point soulevé par les syndicats. 

Une situation symptomatique des tensions existantes entre l’administration et ses agents, au niveau national, et plus spécifiquement à Lyon. Depuis avril, le climat entre les inspecteurs du travail et le procureur de Lyon est passé de compliqué à extrêmement tendu. En cause : un manque de reconnaissance du travail et des révélations récentes de Rue89Lyon.

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Mort d’Idir au mitard de Lyon-Corbas : malgré un possible non-lieu, « le combat continue »

Mort d’Idir au mitard de Lyon-Corbas : malgré un possible non-lieu, « le combat continue »
Najet, la mère d’Idir Mederess, lors de la marche en mémoire de son fils, mort à la prison de Lyon-Corbas.

Le 9 septembre 2020, Idir Mederess est retrouvé pendu dans sa cellule de la maison d’arrêt de Lyon-Corbas. L’enquête, qui conclut à un « suicide », est contestée par sa famille qui parle d’une mort « suspecte ». Après quatre ans de parcours judiciaire pour « la vérité », le dossier se dirige vers un non-lieu. Malgré cela, sa famille et ses proches continuent le combat.

« Idir, Idir, on oublie pas ! On pardonne pas ! » « Corbas assassin ! »

De l’émotion et de la détermination. Sur la place Bellecour (Lyon 2e), ils étaient encore plus d’une centaine ce dimanche 8 septembre à demander « justice » pour Idir Mederess, mort au sein du quartier disciplinaire de la prison de Lyon-Corbas, en 2020. Microphone à la main, Najet, mère du jeune homme, mène le cortège.

« Je revis », nous dit-t-elle. Devant elle, une banderole et des drapeaux du NPA, de l’Union communiste libertaire, un drapeau des Gilets jaunes… « Ça ne me dérange pas tant que vous êtes là pour me soutenir », indique-t-elle à un manifestant. En ce jour brumeux, elle porte des lunettes de soleil noires, pour cacher son émotion.

Sur son T-shirt noir, un message simple : « Justice et vérité pour Idir ». « Je n’arrive pas à croire qu’on ait pas de justice réelle en France », lâche-t-elle, dépitée. Après trois juges et un combat de toutes les heures, elle et ses proches craignent un potentiel non-lieu dans cette affaire qui passe sous les radars.

Najet
Najet, mère d’Idir Mederess.Photo : PL/Rue89Lyon.

Après la mort d’Idir à Lyon-Corbas, « peu d’espoir pour la vérité »

Revenons aux faits. Quatre ans plus tôt, le 9 septembre 2020, Idir Mederess, 22 ans, est retrouvé pendu dans sa cellule du quartier disciplinaire de la maison d’arrêt de Lyon-Corbas. Il était en détention provisoire depuis huit mois, incarcéré pour conduite sans permis et course poursuite. Idir aurait du être libéré 15 jours après la date de sa mort.

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Baignade dans le Rhône à Lyon : bientôt le grand plouf ?

Baignade dans le Rhône à Lyon : bientôt le grand plouf ?
À Lyon, la baignade dans le Rhône est interdite par un arrêté municipal du 7 août 2001 de la Ville de Lyon. La réglementation pourrait changer en fonction des mairies qui seraient prêtes à autoriser la baignade fluviale sur les sites identifiés par une étude de la Métropole de Lyon.

À chaque canicule, les Lyonnais⸱es se posent la question : à quand l’ouverture (légale) de la baignade dans le Rhône et la Saône ? Coût du projet, dépollution, sécurité… Retour point par point sur les avantages et les obstacles d’un projet qui devient un enjeu de santé publique.

Jusqu’au XXIe siècle, le Rhône et la Saône étaient appréciés pour la baignade. Mais depuis 2001, elle est interdite à Lyon par arrêté municipal, sous peine d’amende. Avec l’augmentation significative des températures, l’idée de pouvoir se baigner légalement dans le Rhône et la Saône se fraie un chemin chez les Lyonnais⸱es. D’autant plus qu’avec le réchauffement climatique, les vagues de chaleur vont être de plus en plus fréquentes, intenses et longues, selon Météo France.

La Ville de Paris s’est servie de l’événement des Jeux olympiques pour (tenter de) rendre la Seine baignable. Les Lyonnais ne pourraient-ils pas eux aussi bénéficier d’un retour aux sources ? Au-delà du défi ou du coup de communication, cette question relève d’un enjeu de santé publique.

En plein cagnard lyonnais, il suffit de se rendre sur les plages bondées du parc de Miribel-Jonage pour le constater. Mais alors qu’est-ce qui peut bien bloquer à ce que les Lyonnais·es puissent se la couler douce dans le Rhône et la Saône ?

Un projet qui suit plus un rythme politique que climatique

Courant 2023, la Métropole de Lyon a lancé une étude interne sur 21 sites identifiés comme baignables, conjointement avec la Ville de Lyon et Voies Navigables de France (VNF). « On regarde le profil du site, le courant, les usages et bien évidement la qualité de l’eau », précise Pierre Athanaze (Les Ecologistes), vice-président de la Métropole chargé des fleuves et de leur aménagement.

La municipalité écologiste de Lyon avait décidé de se mouiller le 30 juin dernier. Une expérimentation était prévue au bord du parc des Berges du Rhône (Lyon 7e) à l’occasion du festival Entre Rhône et Saône. Mais la volonté politique de la mairie avait été rattrapée par la réalité des conditions météorologiques. Des orages ayant eu lieu la veille de l’événement avaient contraint les organisateurs à annuler la trempette pour des raisons de sécurité.

Le temps politique ne semble pas suivre le rythme des canicules. C’est du moins la perception de Christophe Geourjon (UDI), du groupe Inventer la Métropole de demain, à la Métropole de Lyon. Las d’attendre une réponse de la collectivité – plus d’un an après le lancement de l’étude – l’élu de l’opposition a appelé, dans un communiqué, à ce que Bruno Bernard accélère sur ce dossier. « Pour moi ces piscines fluviales sont des équipements sportifs, ludiques, d’adaptation au changement climatique et des équipements d’attractivité », justifie-t-il, auprès de Rue89Lyon.

Du côté de la Métropole, rien n’est encore arrêté. Et pour cause : elle attend de présenter les résultats de son étude aux maires des communes sur lesquels les 21 sites ont été identifiés lors d’une réunion à l’automne. « On espère que des projets puissent se réaliser très prochainement mais bien évidemment à la demande et à la responsabilité des mairies », fait savoir Pierre Athanaze (EELV) de la Métropole de Lyon.

En matière de baignade, les municipalités ont la compétence de l’autoriser sur leur territoire, conformément au Code général des collectivités territoriales. La Métropole de Lyon n’est donc, en théorie, pas tenue d’assurer la suite du projet. « On est les facilitateurs, nous avons engagé ces études mais nous ne pouvons pas autoriser la prise en charge directe des baignades », confirme Pierre Athanaze.

La Métropole pourrait prendre le crédit politique d’avoir initié le projet sans trop s’exposer si les édiles se montraient réticents. « On ira plus loin dans les études avec celles qui seraient volontaires », insiste Pierre Athanaze. La collectivité s’engage donc à soutenir ceux qui voudront se jeter à l’eau.

Baignade dans le Rhône et la Saône : des coûts variables selon les sites

Outre l’emplacement des 21 sites potentiels, la grande inconnue de ce projet est la question du coût. À ce jour, la Métropole ne partage encore aucun chiffre officiel. Ce qui laisse le terrain libre à certains élus de l’opposition pour avancer le leur. Christophe Geourjon évoque à titre indicatif celui de 1,8 million d’euros.

Son estimation s’appuie en partie sur le modèle de la piscine naturelle de Moulins, dans l’Allier. Cependant, il apparaît difficile de prendre l’exemple moulinois, et ses 19 343 habitants, pour l’appliquer au cas de l’agglomération lyonnaise, et ses 1,3 million d’habitants.

Le coût va aussi dépendre des aménagements à réaliser, des infrastructures à installer, du personnel de surveillance, de maintenance, etc. « Je me demande comment il fait pour sortir ce montant, rétorque Pierre Athanaze à son opposant. C’est complètement différent d’avoir une piscine flottante que d’avoir un accès direct par une plage. Créer un ponton et l’entretenir engendre un coût d’investissement et des coûts de fonctionnement. Il y a aussi la question de la surveillance des baignades. »

Sécuriser la dangerosité des courants du Rhône pour la baignade

Le motif principal de l’arrêté municipal du 7 août 2001 qui interdit la baignade dans le Rhône et la Saône est celui de la sécurité. Jean-Paul Bravard, professeur émérite de géographie à l’Université Lyon 2, est formel : « Il y a un risque sur le Rhône c’est certain, le courant est rapide. Si on est entraîné par les eaux, qu’on panique ou qu’on nage mal, c’est très dangereux. »

D’où viennent ces risques ? « Les aménagements du XXe siècle se sont inscrits dans un fleuve où la baignade était oubliée. On ne l’a pas mise comme l’un des éléments à reconsidérer un jour », déplore l’amoureux du Rhône Jean-Paul Bravard. Les exemples ne manquent pas. « À la Feyssine, la berge villeurbannaise est très raide vers l’écluse, élabore-t-il. Elle est dangereuse : c’est trop profond et il y a du courant. Prenez aussi la rive de Sainte-Claire, près du tunnel Teo, le rouleau est très dangereux. Il a été fait sans penser aux crues. »

Durant la période estivale du 1er juin au 27 août 2024, le Service départemental-métropolitain d’incendie et de secours (SDMIS) a réalisé sur le Rhône et la Saône 30 interventions nautiques, dont cinq pour des noyades mortelles. « Ces noyades se sont produites sur des secteurs des fleuves Rhône et Saône où la baignade n’est pas autorisée et dans un contexte ne fixant pas de cadre de sécurité adapté à la baignade », indique l’établissement public.

Le paramètre de la sécurité est une condition sine qua non pour que les mairies valident l’autorisation de la baignade sur leur commune. Et toutes pourraient ne pas donner leur feu vert. Pierre Athanaze, l’élu écologiste à la Métropole de Lyon, a bien son idée sur la question. « Il y a sept sites sur les 21 pour lesquels ça va être très compliqué. Il y a des courants dangereux et il risque d’avoir des montées des eaux très rapides, avertit-il. Ce sont des sites que je ne conseillerais pas aux maires mais ce sera à eux de prendre la décision. »

Des jeunes plongent dans le Rhône
Les noyades dans le Rhône se produisent dans des lieux où la baignade n’est pas autorisée, comme ici vers le parc de Gerland. L’ouverture de piscine fluviale nécessitera un cadre de sécurité propre à chaque site.Photo : AB/Rue89Lyon

Une qualité des eaux qui dépend des conditions climatiques

Les conditions météorologiques rentrent aussi dans l’équation comme l’a montré l’annulation de l’expérimentation de la baignade du 30 juin dernier. La sécurité sanitaire n’était pas garantie pour permettre sa bonne tenue. Les fortes pluies ont pour conséquence une augmentation importante de la pollution, qui se manifeste par une dégradation de la qualité des eaux. « Si les conditions sont de nouveau réunies, la Ville de Lyon réfléchit à renouveler cette expérimentation en 2025 et éventuellement l’étendre dans le futur », indique la collectivité.

Ce contre-temps lyonnais n’est pas sans rappeler le feuilleton des reports d’entrainements et d’une épreuve du triathlon dans la Seine lors des Jeux olympiques. Épisode de pluie après épisode de pluie, les critères de baignabilité n’étaient pas réunis pour que les athlètes évoluent en sécurité dans la Seine.

Une éventualité qui vaut aussi pour Lyon. « Il faudra bien que les gens admettent qu’il y aura des périodes où la baignade sera interdite parce que la qualité de l’eau ne sera pas bonne, pour des raisons bactériologiques ou chimiques. Cela même s’il fait très chaud et que les conditions climatiques sont bonnes », prévient Pierre Athanaze. Pour prendre son mal en patience, l’option d’aller nager dans une des 26 piscines de l’agglomération est toujours envisageable. À la seule condition qu’elles ne soient pas bondées.

Baignade fluviale : vers une dépollution du Rhône et de la Saône ?

La question de la pollution est aussi sur la table. À Paris, la seule dépollution de la Seine avait atteint les 1,4 milliard d’euros en vue des Jeux olympiques. De gigantesques chantiers ont vu le jour pour améliorer le réseau d’assainissement de la ville, telle que la construction d’un bassin de stockage des eaux usées à Austerlitz.

Ces aménagements n’ont cependant pas permis de garantir une qualité satisfaisante des eaux. Mais pour l’image, la Ministre des sports Amélie-Oudéa Castera, s’est quand même baignée malgré la présence de bactéries, comme l’a révélé Mediapart.

La dépollution (ratée) de la Seine est-elle applicable à Lyon et ses deux cours d’eau? Interrogés sur la question, les élus lyonnais souhaitent s’éloigner du cas parisien. « Pour l’instant, on n’est pas dans une situation où, comme sur la Seine, il y a énormément d’eau qui arrive non-dépolluée. Le réseau de stations d’épuration fonctionne », affirme Pierre Athanaze, le vice-président de la Métropole chargé des fleuves et de leur aménagement.

Pourtant, la pollution fluviale est attestée depuis de longues années. Les eaux du sud de l’agglomération sont envahies par la pollution aux perfluorés. La Saône, est quant à elle plus impactée par la pollution agricole.

En s’attaquant à la question de la baignade, la Métropole de Lyon espère « améliorer la qualité de l’eau en faisant des prélèvements très réguliers », assure l’élu écologiste. Conformément à ses missions, l’Agence régionale de santé (ARS) imposera une obligation légale de faire des prélèvements pour étudier la qualité de l’eau.

Cohabiter avec la biodiversité et les péniches

Avant d’être des espaces commerciaux – notamment pour le transport fluvial – et récréatifs – des bases de loisirs existent déjà – le Rhône et la Saône sont d’abord des écosystèmes pour la faune et la flore. Bien qu’elle n’ait pas encore été contactée durant l’étude, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) du Rhône accueille avec intérêt le projet de baignade fluviale.

« On peut se réjouir qu’il y ait cette réflexion puisque ça veut dire qu’un travail sur la pollution de l’eau va être fait. La biodiversité en souffre, ça peut être quelque chose d’assez positif pour elle », réagit Élisabeth Rivière, membre de l’association départementale.

La réapparition du castor dans les années 2000 sur les quais de la Saône et du Rhône suscite, par exemple, la vigilance de la LPO du Rhône. « Nous resterons en alerte, et en contact avec la Métropole, sur l’aménagement des sites. L’objectif est de préserver les sites naturels déjà épargnés et de ne pas multiplier les lieux de baignades », prévient Élisabeth Rivière.

Mais ce n’est pas le castor qui fait le plus barrage à la concrétisation du projet de baignade fluviale. Il y a encore du travail d’ici à ce que les berges du Rhône et la Saône deviennent des lieux ressources pour les habitants de l’agglomération de Lyon. Tout reste (littéralement) à construire.

Après des débuts houleux à Lyon, le nouveau périscolaire à l’épreuve

Après des débuts houleux à Lyon, le nouveau périscolaire à l’épreuve
Un couloir de l’école Wangari Maathai, ouverte en 2023 à Lyon 7e.

Annoncé début 2024, le nouveau périscolaire des écoles de Lyon avait suscité une levée de boucliers chez les parents d’élèves. Après quelques concessions et une tournée des écoles, la Ville de Lyon semble avoir apaisé les esprits. Cependant, en cette rentrée scolaire, il reste encore quelques défis à relever pour finir de convaincre parents et professionnels de l’animation.

Depuis lundi 2 septembre, le périscolaire de Lyon a vécu une petite révolution. Fini les deux tranches horaires 16 h 45 – 17 h 30 et 17 h 30 – 18 h 30. Désormais, les enfants seront accueillis sur une unique plage, avec un départ possible dès 17 h 45.

« Certains parents n’avaient pas encore pris le pli et sont venus à 17 h 20 pour récupérer leurs enfants. Mais dans un ou deux mois tout le monde sera habitué », sourit Nils Ainas, directeur de la MJC Confluence, en charge du périscolaire pour sept groupes scolaires du 2e arrondissement. À l’aube de la rentrée, le 29 août, près de 16 000 élèves s’étaient déjà inscrits au temps périscolaire du soir.

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#Stéphanie Léger

Un Wauquiez bis ? Fabrice Pannekoucke (LR) prend la tête de la Région 

Un Wauquiez bis ? Fabrice Pannekoucke (LR) prend la tête de la Région 
©ED/Rue89Lyon

Laurent Wauquiez a désigné Fabrice Pannekoucke, maire de Moûtiers (Savoie), comme son successeur à la tête de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Le choix de la continuité : l’élu, ex-vice-président à l’agriculture, est implanté dans un territoire stratégique pour les Jeux olympiques d’hiver 2030, prévus dans les Alpes françaises.

Une longue étreinte sous forme de passation. À l’annonce des résultats d’un scrutin dont l’issue ne laissait aucune place au doute, Laurent Wauquiez (LR) a enlacé son successeur Fabrice Pannekoucke (LR), élu ce jeudi 5 septembre président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, avec 132 voix sur 204.

Le vote de ce jeudi à l’hôtel de Région était plus un adoubement qu’une élection en bonne et due forme. Car le nom du nouveau boss de l’exécutif régional a été décidé par Laurent Wauquiez himself, démissionnaire pour se conformer à la loi sur le non-cumul des mandats. Jusqu’à mercredi soir, le nouveau député de Haute-Loire a laissé planer l’incertitude sur le nom de son remplaçant.

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#Fabrice Pannekoucke

À Lyon, une manifestation le 7 septembre « contre le coup de force de Macron »

À Lyon, une manifestation le 7 septembre « contre le coup de force de Macron »
Une photo de manifestation de l’entre deux tours des législatives, contre l’extrême droite. ©PL/Rue89Lyon

Une manifestation est organisée à 15 h, place Bellecour (Lyon 2e), samedi 7 septembre « contre le coup de force » d’Emmanuel Macron. Ce dernier a finalement nommé Michel Barnier (LR) Premier ministre après les élections législatives du 7 juillet et a annoncé ne pas nommer Lucie Castets, représentante du NFP, arrivé en tête.

Après deux mois de tractations, Emmanuel Macron s’est finalement décidé. Et a nommé Michel Barnier (LR) Premier ministre, alors que les Républicains ont été balayés aux législatives. Après avoir multiplié les « concertations », il avait refusé l’hypothèse Lucie Castets, candidate pour le Nouveau Front Populaire (NFP). Pour protester contre ce qu’ils qualifient de « coup de force », plusieurs partis et organisations prévoient une manifestation, samedi 7 septembre, à 15 h sur la place Bellecour (Lyon 2e).

La mobilisation vise aussi à revendiquer l’application du programme du NFP : « Reconstruction des services publics », « promotion d’une écologie au service du vivant », « Smic à 1 600 euros, abrogation de la réforme des retraites », demande d’un « cessez le feu en Palestine », etc.

Lancé par à l’échelle nationale par l’Union étudiante et de l’Union syndicale lycéenne, cet appel a reçu, localement, l’appui de plusieurs groupes. Des partis politiques, syndicats et associations ont ainsi signé le communiqué de mobilisation (la France Insoumise, le NPA, les écologistes, le PCF, Action justice climat Lyon, Attac, la Jeune garde, le collectif 69 Palestine, le comité des fiertés en lutte…).

Parmi les forces politiques du NFP, seul le Parti Socialiste (PS) manque à l’appel. Les branches locales du parti ont décidé de suivre la ligne nationale. Le PS n’a, en effet, pas rejoint la France Insoumise dans son appel à se joindre, mardi 27 août, aux manifestations du 7 septembre. « Le Parti socialiste n’appelle pas à ce stade à des mobilisations. L’urgence est dans le débat, dans la discussion politique », avait déclaré Pierre Jouvet, numéro deux du PS sur franceinfo.

Une manifestation à Lyon contre « le piétinement du vote des français »

Pour les organisateurs, la posture d’Emmanuel Macron relève d’un « piétinement du vote des français·es qui ont placé le NFP en tête ». À l’issue des élections législatives anticipées le 7 juillet, après la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République, le NFP est arrivé en tête. La coalition regroupant LFI, le PS, EELV, le PCF et le NPA a remporté 182 sièges. Un chiffre qui ne lui permet cependant pas d’obtenir la majorité absolue.

Depuis, c’est toujours le gouvernement démissionnaire « chargé des affaires courantes » qui dirige le pays.

« Face à une telle menace pour notre démocratie, si le Président refuse de respecter les résultats des élections, nous l’y contraindrons par la rue », clament les organisateurs de la manifestation lyonnaise dans leur communiqué.

Une mobilisation contre ce « déni de démocratie » avait déjà eu lieu à Lyon le 14 juillet.

Première manifestation de la rentrée à Lyon

Selon Titouan Lucas, de l’Union étudiante, les mobilisations ne s’arrêteront pas à celles du 7 septembre. « Ce n’est pas avec les manifestations de samedi que Macron se réveillera. Il faut continuer et élargir les rassemblements », annonce le représentant du syndicat étudiant.

« Ce n’est pas qu’une manifestation contre Macron mais aussi pour un programme, notamment pour la jeunesse, pour la fin de ParcoursSup, pour une allocation d’autonomie », poursuit Titouan Lucas.

Dans le contexte de la rentrée, les préoccupations des étudiant·es dont le coût de la vie ne cesse d’augmenter, sera au coeur de la mobilisation.

Malgré le contexte politique brouillon et le désabusement de certain·es, il pense que beaucoup répondront à l’appel de samedi. « C’est la première manifestation de la rentrée, les gens ont conscience de ce qu’il se passe », note-il.

Les organisateurs comptent aussi rebondir sur les scores historiques de l’union de la gauche à Lyon au terme des élections législatives. Elle avait remporté sept circonscriptions sur les quatorze du Rhône, devenant la première force politique aux législatives dans le département. Le Nouveau Front populaire avait même remporté l’ensemble des circos lyonnaises.

Liberté de la presse : X suspend, sans donner de raison, le média Rapports de Force

Liberté de la presse : X suspend, sans donner de raison, le média Rapports de Force
Liberté de la presse : depuis le 27 août, le compte X de Rapport de Force a été suspendu, sans qu’une raison ne soit donnée.

Depuis le 27 août, le compte X (ex-Twitter) du média indépendant rapports de Force a été suspendu par X France, sans qu’une raison particulière ne soit communiquée au média en question, posant de graves questions en terme de liberté de la presse. Rue89Lyon s’associe à cette tribune qui demande de remettre le jus coupé (sans raison donné) à nos confrères.

Sans avertissement, sans justification et sans possibilité de faire appel, le 27 août, X (anciennement Twitter) a suspendu le compte de Rapports de force, qui compte près de 12 000 abonné·es. Il est plausible qu’un raid de signalements malveillants ait été à l’origine de cette suspension.

Toutefois, l’absence totale d’explication de la part du réseau social d’Elon Musk laisse planer le doute. Cette situation soulève de profondes inquiétudes, car elle touche à la liberté d’expression et à la liberté de la presse. La presse indépendante joue un rôle fondamental en tant que contre-pouvoir dans une démocratie. Depuis sept ans, les journalistes de Rapports de force s’attachent à documenter l’actualité des mouvements sociaux, offrant une couverture souvent absente des grands médias traditionnels.

Ce travail est indispensable pour donner la parole à celles et ceux qui luttent pour leurs droits et pour exposer des réalités souvent occultées. Censurer Rapports de force revient non seulement à museler une voix indépendante, mais aussi à remettre en question le pluralisme de la presse. Que des réseaux sociaux puissent suspendre des comptes, sans préavis ni recours, interroge sur l’avenir pour la liberté de la presse sur ces espaces numériques, qui sont devenus des vecteurs majeurs de l’information.

Liberté de la presse et X : un « précédent dangereux »

Nous sommes bien conscients que des alternatives à X (Twitter), telles que Mastodon, doivent être développées pour sortir de cette impasse, et nous y sommes présents. Mais celles-ci restent modestes dans leur portée.

En attendant, nous ne pouvons accepter ce précédent dangereux. Loin de n’être qu’un simple incident, la suspension du compte de Rapports de force sur X (Twitter) soulève des questions fondamentales sur la concentration du pouvoir médiatique entre les mains de quelques grandes entreprises et sur l’arbitraire de leurs décisions.

Nous réclamons que X (Twitter) rétablisse immédiatement le compte de Rapports de force sur sa plateforme. La liberté de la presse ne peut être négociée, elle doit être protégée et respectée en toutes circonstances.

Précarité à Lyon : la mauvaise note de la rentrée pour les étudiants

Précarité à Lyon : la mauvaise note de la rentrée pour les étudiants
Manifestation contre la précarité étudiante pendant les confinements, début 2021, après des suicides et tentatives de suicide d’étudiant·es.

Les syndicats étudiants publient leur rapport sur le coût de la vie estudiantine. Alors que la précarité étudiante est toujours plus forte, tous les indicateurs sont à la hausse… En avant-première, Rue89Lyon publie l’indicateur du coût de la rentrée à Lyon pour 2024, établi par le groupement d’associations Gaelis. Résumé en 7 points des enjeux de cette rentrée.

Une certitude : les chiffres ne sont pas bons. Augmentation du prix des loyers, des transports, des frais de scolarités, inflation générale… Les étudiant·es lyonnais se préparent à une rentrée 2024 compliquée.

« La hausse du coût de la vie étudiante a explosé », écrit l’Unef Lyon dans son rapport sur l’évolution du coût de la vie étudiante à Lyon. + 2,25% cette année en France, + 27,76% « depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron » à la présidence de la République en 2017, avance même le syndicat étudiant. À Lyon, l’augmentation est plus forte que la moyenne nationale : + 3,18 % entre 2023 et 2024, « soit 689,99€ de dépense en plus par an », selon l’Unef.

Pour la rentrée à Lyon, Gaelis (Groupement des associations et élus étudiants de Lyon indépendants et solidaires) estime que les étudiant·es devront débourser 3 200 euros. Ce chiffre regroupe le montant moyen dépensé par un·e étudiant·e primo-entrant en licence, non boursier et ne ne vivant plus au domicile familial. Il comprend les frais de rentrée du premier mois de l’année universitaire (droits d’inscription, CVEC, frais de logement, achat de matériel), les frais de vie courante (loyer, alimentation, transports, loisirs, etc) et des frais spécifiques aux personnes menstruées.

« Étudier à Lyon est devenu un luxe injustifiable, qui plonge les étudiant·e·s dans une situation de précarité », souligne l’association.

Pour y voir plus clair, Rue89Lyon a épluché ces différents rapports et résume point par point les enjeux de cette rentrée étudiante, et les revendications syndicales qui y sont associées. Il y avait de quoi faire. Si vous désirez aller directement au point voulu, n’hésitez pas à cliquer sur les mots en gras et soulignés.

Sommaire

    Le logement : premier poste de dépense des étudiants À Lyon, les loyers des résidences Crous en hausse Des étudiants victimes de l’inflation Le prix des transports augmente pour les étudiants boursiers Des frais de scolarité en hausse Plus d’étudiants à Lyon, mais de moins en moins de bourses Syndicat : des revendications communes

1- Le logement : premier poste de dépense des étudiants

Premier poste de dépense des étudiants, le prix des loyers est en hausse. Dans un contexte de saturation des marchés locatifs des grandes villes, où se concentrent les offres universitaires. « Un·e étudiant·e sur deux est mal logé·e en France », écrit le syndicat l’Union étudiante qui estime qu’ils doivent débourser 987 euros en plus par an depuis 2017 pour se loger dans le privé.

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