Les États généraux de la presse indépendante auront lieu ce 6 février à Lyon.
Ce mardi 6 février, vous étiez plus de 150 aux États généraux de la presse indépendante à Lyon. Pour ceux qui auraient raté l’événement, nous vous proposons de le découvrir en vidéo.
Tout d’abord, merci !
Ce mardi 6 février, vous étiez plus de 150 à participer aux « EGPI » (Etats généraux de la presse indépendante) de Lyon au Marché gare. La salle affichait complet.
Pour rappel, depuis octobre 2023, Rue89Lyon est engagé dans les États généraux de la presse indépendante. En réaction aux États généraux de l’information, lancés par le président de la République à l’automne dernier, plus de 100 médias indépendants – dont Rue89Lyon -, collectifs de journalistes et syndicats ont pris l’initiative de réunir ces États généraux de la presse indépendante. Notre mot d’ordre : « Libérons l’info des pouvoirs politiques, des médias de la haine et des milliardaires. »
À Lyon, le programme était fourni. Il y avait notamment deux tables rondes sur la place d’une presse indépendante face aux pouvoirs locaux, mais aussi des scènes théâtralisées et dansées de la compagnie les Écorcés autour des 59 propositions faites par 100 médias pour faire évoluer l’information en France.
Grâce au travail de Black and White production, revivez un événement de deux heures, riche en échanges, en débats et en impro.
Et ensuite ? Les États généraux de la presse indépendante se poursuivent de partout en France. Après Lyon, Marseille, Toulouse… Ils seront notamment à Nantes le 22 février et une date se prépare à Montpelier.
Un message de cet événement ? Pour que vive la presse indépendante, les lecteurs ont un rôle à part entière, comme ambassadeur d’une autre presse, loin des grandes fortunes. Alors, si vous croyez à ce modèle, abonnez-vous !
Le tribunal judiciaire de Lyon, dans le 3e arrondissement.Photo : Léo Germain/Rue89Lyon
Mardi 6 février, la justice a condamné Sinisha Milinov, ancien cadre identitaire lyonnais, et un de ses proches, à de la prison ferme pour violences aggravées à caractère raciste. Une condamnation express en comparution immédiate qui n’a pas permis de lever toutes les zones d’ombre de l’affaire.
Il sera resté stoïque tout au long de l’audience, qui a duré près de six heures. Même l’annonce de sa peine – 16 mois de prison, dont dix avec sursis – ne lui a pas tiré un rictus. Sinisha Milinov, militant identitaire de 22 ans très connu à Lyon, ancien président du syndicat étudiant d’extrême droite la Cocarde Lyon et ex porte-parole des Remparts, a été reconnu coupable de violences en réunion, aggravées par un mobile raciste et le port d’une arme. Dans le public, quelques membres du groupe identitaire les Remparts, discrets, étaient venus assister à l’audience.
Aux côtés de Sinisha Milinov dans le box vitré des prévenus, Pierre-Louis P., tout jeune étudiant en droit, a été reconnu coupable des mêmes faits. Sa peine est plus sévère : il écope de 36 mois de prison, dont 12 avec sursis. Et pour cause : ce dernier a défiguré trois jeunes hommes à coups de couteau, occasionnant une interdiction temporaire de travail (ITT) de 10 jours, et inférieure à 8 jours pour les deux autres.
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À Rue89Lyon depuis 2022, aujourd’hui journaliste associée. Enquêter sur l’extrême droite, c’est lutter contre l’extrême droite.
J’écris aussi sur la politique, le sans-abrisme, le logement, les violences sexistes et sexuelles. Pour me filer une info ou me contacter, c’est par là : mallenou@rue89lyon.fr
À gauche : Sinisha Milinov portant le cache cou des Remparts en avril 2022. À droite : Sinisha Milinov donne une conférence sur le Kosovo, pour les Remparts, à Lyon en janvier 2023.Photo : Réseaux sociaux des Remparts
Jeudi 1er février au petit matin, trois jeunes hommes ont été roués de coups et attaqués à l’arme blanche dans le 1er arrondissement de Lyon. Sinisha Milinov, ancien cadre du groupuscule d’extrême droite identitaire les Remparts, a été condamné pour violences aggravées à caractère raciste. Portrait.
Trois visages, lacérés de coups de couteau et tuméfiés par les coups. Une bande d’amis a subi une agression particulièrement violente en sortie de boîte à Lyon 1er, dans la nuit du jeudi au vendredi 2 février. Une information notamment rendue publique par le groupe antifasciste la Jeune Garde, sur leurs réseaux sociaux.
Un ancien cadre de l’association identitaire Les Remparts, Sinisha Milinov et un de ses proches (responsable des coups de couteau), ont été condamné pour « port d’arme, violences aggravées par trois circonstances (avec usage ou menace d’une arme, en réunion, et à raison de l’appartenance ou la non-appartenance de la victime à une ethnie, nation, race ou religion) ». L’une des victimes s’était vue prescrire une incapacité totale de travail (ITT) de dix jours, et les deux autres une ITT inférieure à huit jours.
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Ce lundi 5 février, les apiculteurs et apicultrices ont déposé plus d’une centaine de ruches sur la place Bellecour, à Lyon 2e. Une action symbolique pour dénoncer la concurrence déloyale des miels étrangers et la mise en pause du plan Ecophyto.
« On est en colère parce qu’on n’arrive plus à vendre notre miel ». Comme une centaine d’autres apiculteur.trices, Muriel, membre de la Confédération paysanne Lozère, a installé sa camionnette et ses ruches sur la place Bellecour (2e), lundi 5 février. À l’appel de la Confédération paysanne et de la FFAP (Fédération française des apiculteurs professionnels), les apiculteur.trices du Rhône et des départements alentours ont protesté contre l’importation massive des miels étrangers et la mise en pause du plan Ecophyto par le gouvernement.
Parmi leurs revendications, ils et elles demandent la « protection des marchés du miel en France vis-à-vis de la concurrence déloyale » qui implique la régulation des importations et la mise en place d’un « prix plancher à hauteur du prix de revient ».
« Le marché du miel a complètement été inondé par les miels d’importation »
« Au niveau national, les rayons des supermarchés sont surtout remplis de miel d’importation. Avant, au moins une partie venait d’apiculteurs français. Depuis notre récolte 2023, les conditionneurs (qui mettent le miel en pot, ndlr) n’en ont pas acheté », pointe Béatrice, installée depuis 10 ans dans le Puy-de-Dôme.
Non syndiquée, elle explique le contexte qui l’a poussé à rejoindre le rassemblement, munie de sa blouse blanche d’apicultrice. « Je suis venue soutenir le mouvement et les actions de la Conf’ car la situation est de plus en plus critique, notamment pour les jeunes apiculteurs qui viennent tout juste de commencer », plaide-t-elle.
Comme d’autres, elle dénonce la concurrence déloyale des miels étrangers « vendus à moins de deux euros le kilo » contre un coût de revient à plus de 10 euros en France selon la Confédération paysanne. « On ne peut absolument plus rivaliser. Aujourd’hui, le marché du miel a complètement été inondé par les miels d’importations », explique Muriel, qui estime à plus de « 22.000 tonnes » le stock de miel invendu. Outre ces difficultés, les apiculteur.trices doivent faire face à « un tas d’autres galères » qui mettent à mal la production de miel sur le territoire : sécheresse, pesticides, aléas climatiques, frelon asiatique… La liste est longue.
Pesticides : « Une menace pour la filière »
Autre revendication majeure : la relance du plan Ecophyto, qui vise à réduire de moitié l’utilisation de pesticides d’ici 2030. Ce dernier a été suspendu jeudi 1er février par le Premier ministre Gabriel Attal suite à plusieurs semaines de mobilisation des agriculteurs et notamment de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), syndicat majoritaire qui dénonçait des normes environnementales « trop contraignantes ».
« C’est un mauvais signal qui a été envoyé aux apiculteurs et ça nous a vraiment mis en colère. On doit aller vers des modes de production plus respectueux de l’environnement, pour qu’on puisse fournir une alimentation saine et de qualité à tout le monde », souligne Muriel, qui voit dans la mise en pause du plan Ecophyto, « un vrai recul et une menace pour la filière ».
Après les annonces du gouvernement, la FNSEA et le syndicat des Jeunes agriculteurs ont levé tout blocages d’autoroutes, notamment dans le Rhône. De son côté, la Confédération paysanne avait poursuivit la mobilisation lors de plusieurs opérations blocages, notamment à Saint Quentin Fallavier, avant d’être évacuée par la gendarmerie samedi 3 février.
Les ennuis s’accumulent pour Michel Mercier. Après avoir été condamné pour emplois fictifs, l’ancien homme fort du département a été condamné pour détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires européens du Modem, ce lundi 5 février.
Il peut se pavaner fièrement sur les plateaux. Ce lundi 5 février, l’ancien leader de l’UDF et du Modem, François Bayrou, a été relaxé dans l’affaire des assistants parlementaires du Modem, faute de preuves. Ce n’est pas le cas de la plupart de ses lieutenants.
Au premier rang de ceux-ci, Michel Mercier (UDF, UDI puis Modem). L’ancien patron du Rhône, à la tête du Conseil général (aujourd’hui Conseil départemental) durant presque 30 ans, a été condamné à 18 mois de prison avec sursis, 20 000 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité.
Avec lui, onze cadres du Modem étaient poursuivis par les juges pour « détournements de fonds publics », « complicité » et « recel » de ce délit. Selon la justice, des assistants parlementaires ont été rémunérés sur les fonds du Parlement européen pour effectuer des tâches au profit du Modem et de l’UDF.
Trésorier du Modem lors des faits, Michel Mercier, ancien ministre de la Justice, a écopé de la peine la plus lourde. Fidèle lieutenant de François Bayrou, l’ancien sénateur trinque à la place de son ancien patron. À 76 ans, il se retrouve avec une ardoise particulièrement lourde.
Les casseroles s’accumulent pour Michel Mercier
Le père de la Métropole de Lyon (avec Gérard Collomb), avait déjà été condamné en janvier 2023 pour emplois fictifs. À l’époque, il avait été reconnu coupable d’avoir versé 50 000 euros de salaire à son épouse entre 2005 et 2009, et 37 000 euros à sa fille de 2012 à 2014, dans le cadre de ses fonctions de sénateur. Il avait alors été condamné à trois ans de prison avec sursis. Échappant, à l’époque, à la prison ferme, Michel Mercier n’avait pas fait appel de cette décision de justice.
De nouveau condamné, passera-t-il par la case prison ferme ? À son âge, il est permis d’en douter. D’autant plus qu’il fera, cette fois-ci, potentiellement appel.
Cela dit, l’affaire salit encore un peu plus la fin de cette carrière politique d’un autre temps. Devenu maire de Thizy en 1977, à l’âge de 24 ans, Michel Mercier a régné presque sans partage sur le Rhône de 1990 à 2015. Créateur du musée des Confluences, de la Métropole, de la Communauté d’agglomération de l’Ouest rhodanien (Cor)… Il a marqué de son empreinte le Rhône. Or, celui qui, en 2017, ambitionnait de rejoindre le Conseil constitutionnel, se retrouve tout en bas de l’échelle après avoir occupé deux postes de ministre. À voir jusqu’où cette chute le mènera.
Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
L’ECG et l’annexe font partie de l’ilôt Mazagran, à la Guillotière.Photo : PL/Rue89Lyon.
En 2024, les premières études pour une démolition (avant reconstruction) devraient débuter à l’Îlot Mazagran. Un peu coincés par les architectes des bâtiments de France, les écologistes ont revu le projet de la précédente majorité en incluant plus de logement social. Un nouveau projet qui n’est pas la révolution attendue par certains collectifs de la Guillotière, et qui pose des questions pour les actuels habitants.
Le bâtiment est bien identifié des militants, comme des habitants du quartier. Le long de la rue Capitaine Robert Cluzan, les couleurs de l’Établissement communal de la Guillotière (ECG) s’affichent avec ses slogans : « Habitants de l’ECG, non à l’expulsion ! ». À deux pas, rue Salomon-Reinach, on trouve « l’Annexe », prolongation du squat, et l’atelier de vélo du Chat perché.
Ces trois lieux font partie d’un ensemble un peu particulier à Lyon : celui de l’îlot Mazagran. Entre la rue Bechevelin et la rue Jangot, à deux pas de la place Mazagran, bien connue pour ses polémiques à répétition, cet espace accueille (encore) une partie de l’histoire des luttes contre la « gentrification » de la Guillotière. Une histoire menacée.
« La mesure d’expulsion est de plus en plus concrète pour le printemps », assure Brice (prénom modifié), un des membres de l’ECG. Le 31 mars, le bâtiment de l’Annexe sera expulsable. L’ECG, en théorie, l’est déjà. Une intervention policière était déjà crainte à l’été 2023. Or, après des années d’interrogations, les études précédents des travaux du nouvel îlot vont débuter en 2024. Pour les réaliser, les bâtiments devront être vidés. D’ici quatre ans, au minimum, un nouveau projet immobilier doit voir le jour, amendé par l’actuelle majorité métropolitaine.
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Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
La crise du monde agricole a mis en évidence les failles du système mondialisé de production alimentaire. Des failles qui pèsent à la fois sur les producteurs et sur les consommateurs. Mais des solutions existent.
Les barrages de ces derniers jours autour de Lyon ont mis deux sujets en évidence. D’une part, le malaise profond et systémique des agriculteurs, qui militent pour une plus juste rémunération de leur travail.
Et d’autre part, les profondes divergences qui peuvent exister au sein de la profession, entre la FNSEA, syndicat majoritaire, qui défend un modèle productiviste, et la Confédération paysanne qui privilégie un système plus vertueux de l’environnement et une sortie du libre-échange. A l’heure où nous écrivons ces ligne, le gouvernement a plutôt donné raison aux premiers et la plupart des barrages ont été levés. Notre podcast est à retrouver ci-dessous, suivi d’un entretien avec Loïc Rigaud, directeur de l’association Vrac.
Au delà du monde agricole, la nécessité de mieux se nourrir sans se ruiner est également devenu un enjeu majeur dans les grandes agglomérations comme Lyon, alors que les demandes d’aide alimentaire se multiplient. Dans la Métropole, les initiatives se multiplient pour tenter de sortir du modèle de la Grande distribution. Le podcast de Rue89Lyon s’accompagne d’un entretien avec l’association Vrac, qui va prochainement mettre en place une expérimentation sur la sécurité sociale de l’alimentation.
Crise des agriculteurs et de l’alimentation : nos articles pour aller plus loin
Pour aller plus loin, nous vous invitons à retrouver (une partie de) nos articles consacrés à ce sujet ci-dessous. Une partie d’entre eux concerne la crise agricole actuelle (blocage, revendications…) et une autre les initiatives locales autour de la précarité alimentaire à Lyon.
Autrement, débranchez votre cerveau, et connectez vos oreilles. Bonne écoute !
Originaire de Lorraine, je suis arrivé à Lyon en 2020, après plusieurs années à Paris. J’ai rejoint Rue89Lyon en 2023, avec le projet de reprise en coopérative. Désormais associé et rédacteur en chef adjoint du média, je suis plutôt branché justice et mobilités. J’aime bien titiller la Région aussi, quand l’occasion se présente. Si vous avez une info ou que vous souhaitez me joindre, c’est par là : edelacote@rue89lyon.fr
La pièce Scarlett et Novak interroge sur notre rapport aux nouvelles technologiesPhoto : TNG/Vladimir Steyaert
Déjà le mois de février ? Coup de chance, cette année bissextile nous en offre un jour de plus pour profiter de tous les sorties culture proposés à Lyon ce mois-ci. On vous propose une sélection de dix bons plans, à prendre ou à laisser ! Laissez-nous les vôtres en commentaire.
Le 6 février : venez parler presse indépendante !
Ce mois de février commence avec un événement de taille : l’étape des États généraux de la presse indépendante à Lyon. En réaction aux États généraux de l’information, lancés par le président de la République, plus de 100 médias indépendants, collectifs de journalistes et syndicats ont pris l’initiative de réunir leurs propres EGPI. Un mot d’ordre : « Libérons l’info des pouvoirs politiques, des médias de la haine et des milliardaires. » Dans la capitale des gaules, Rue89Lyon organise cet événément avec notamment Médiacités, le collectif We Report, le Crestois, Mediacoop, Chabe… Venez échanger avec nous autour de tables rondes. L’entrée est gratuite !
Mardi 6 février, au Marché Gare, 4-6 place Hubert-Mounier, de 18h à 21h. L’entrée est gratuite mais le nombre de places est limité, alors inscrivez-vous !
Les États généraux de la presse indépendante auront lieu ce 6 février à Lyon.
Le 9 février : de l’hyperpop déjantée au Marché Gare
Prenez une esthétique adolescente trash des années 2000, de la pop mélangée à de la musique électronique, un brin de folie décomplexée et vous obtenez Kalika. Peut-être certains reconnaîtront la jeune Mia qui chantait en finale de Nouvelle Star. Depuis l’artiste est devenue Kalika (de son deuxième prénom), a sorti un premier EP en 2020, puis un album Adieu les monstres en 2023. La chanteuse s’est grandement inspirée de Jena Lee et de Yelle, dont elle a assuré les premières parties et avec qui elle a enregistré un titre : Les glaçons.
Derrière l’ambiance guillerette de ses sons, la « guerrière pop » aborde des sujets lourds, avec des accents féministes : la violence familiale, les relations hommes-femmes, le droit à une sexualité libérée pour les femmes. Pour l’écouter et la (re)découvrir, rendez-vous au Marché Gare le 9 février. Attention, une bonne partie des tickets sont déjà partis !
Kalika, le 9 février à 20h au Marché Gare, 4-6 Pl. Hubert Mounier Lyon 2e
9-10 février : Damasio au TNG, pour repenser notre rapport aux nouvelles technologies
En 2022, les Français ont passé en moyenne 3,9 heures par jour sur leur smartphone. C’est un peu redondant de le dire mais oui, beaucoup sont accro, enfants comme parents. Le TNG tentera de nous faire réfléchir à notre dépendance aux nouvelles technologies avec une adaptation scénique de Scarlett et Novak, le roman jeunesse de l’écrivain Alain Damasio. La pièce emprisonne son héros dans un cube numérique pour mieux pointer l’addiction de chacun aux nouvelles technologies et la perte de repères avec le monde sensible qui en découle. Alors, prêt à enfin décoller le nez de votre téléphone ? Venez au théâtre!
Jusqu’au 11 février : des jeux vidéos pour SUBSister jusqu’à la saison nouvelle
Les Subs (Lyon 1er) poursuivent leur tradition d’innovation avec « Sauve qui peut la vie », un événement créatif gratuit autour du jeu vidéo, qui se prolonge jusqu’au 11 février en bord de Saône. Le lieu culturel invite le collectif lyonnais Sous les néons pour une expérience immersive où artistes, gamers, chercheurs et concepteurs de jeux interagissent dans un espace de liberté ludique et offrent différentes expériences artistiques des jeux-vidéo en lien avec le vivant.
Le centre d’art contemporain Kommet fête ses cinq ans
Pour retracer ses cinq dernières années – que le centre d’art a consacré aux jeunes artistes d’art contemporain-, Kommet propose une rétrospective nostalgique. Intitulée Reliques sentimentales, l’exposition invite à « porter un nouveau regard sur la programmation du centre d’art ». Certaines œuvres déjà exposées ces dernières années seront sorties du placard, aux côtés de nouvelles venues.
Un vernissage de l’exposition aura lieu le 9 février au soir. En attendant, les visiteurs pourront patienter avec les affiches réalisées par les étudiant·es de l’école de design graphique ECV Paris. Elles seront exposées en vitrine du 4 au 7 février, durant le montage de l’exposition.
Reliques sentimentales, du 9 au 17 février au centre d’art Kommet, 8 place de la Croix-Rousse, Lyon 4e
À l’Aquarium-café, Robin Williams à l’honneur
On vous l’avait dit. L’Aquarium-café a arrêté son service de location DVD, mettant fin « officiellement » au dernier vidéo-club de Lyon. Cependant, ce haut lieu de la Croix-Rousse propose encore des séances de cinéma en profusion. Tout ce mois de février, il rend hommage à l’acteur Robin Williams. Au programme notamment, Jack (le 8 février), Good Morning Vietnam (le 15 février) ou encore le Cercle des poètes disparus (le 22 février). Pour les nostalgiques de ce grand acteur, c’est le moment de se visionner quelques films au chaud, en cette fin d’hiver.
Mesdames, Messieurs et les autres, préparez vous à claquer des doigts pour les finalistes du Lip-Sync Challenge de Lyon. Le 16 février, six drag queens et kings, mais pas que, vont s’affronter sur la scène du Sonic pour une compétition de playback. L’évènement est présenté par Gemini K, une des drag queens les plus connues de la scène lyonnaise.
Après le show, les délibérations du jury et le sacre de le ou la grande gagnante, la scène laissera place à un DJ set avec des performances de Gemini K et Rihanna foutre, gagnante de l’édition clermontoise du Lip Sync Challenge.
La finale du Lip-Sync Challenge, le 16 février à partir de 20h au Sonic, 4 quai des Etroits, Lyon 5e
15-16 février : France-Afrique, la rupture ? Du colonialisme à la loi immigration, plongée au cœur d’une histoire tumultueuse au Point du Jour.
Il y a d’abord ces images saisissantes d’août 2023 : des jeunes Maliens, Burkinabés, Nigériens, clamant de toute leur force, « France dehors ! ». Puis, des drapeaux tricolores, des effigies du président Emmanuel Macron, brûlés, piétinés. Et enfin, des soldats français sommés de partir, sur ordre des juntes militaires.
Que révèle ce rejet de la France ? Ultime réplique des luttes anticoloniales ? Instrumentalisation de régimes militaires en quête de légitimité après avoir renversé l’ordre démocratique ? La « Françafrique » est-elle cette fois « morte » comme l’annoncent régulièrement les autorités françaises ?
Au-delà des slogans coups de poings, le GrandReporTERRE#9 propose une plongée rocambolesque à la fois théâtrale, musicale et chantée au cœur de l’histoire opaque de la France-Afrique pour mieux éclairer l’actualité brûlante faite d’un « passé qui ne passe pas ».
Deux soirées performances menées avec mordant par Coumba Kane, journaliste au service Afrique du Monde et Angélique Clairand, metteuse en scène et co-directrice du Théâtre du Point du Jour.
Grand RerporTERRE #9, les 15 et 16 février prochain à 20h, au théâtre du Point du jour (Lyon 5e), de 5 à 18 euros.
Le 17 février : les au revoir de la bass music à la péniche Loupika
C’est à la fois un anniversaire et un pot de départ. L’association de musiques électroniques Phase, incontournable de la scène bass music lyonnaise depuis 2018, fête ses six ans à la Péniche Loupika le 17 février. C’est aussi une soirée d’adieux, puisqu’il s’agira de la 39e et dernière édition des soirées Open Bass organisées à la Péniche par le collectif. Mordus de dubstep, drum’n’bass ou d’UK garage… la soirée réunira une belle line-up de DJs en B2B (qui mixent à plusieurs). Petit conseil : la péniche Loupika se remplit vite, pensez à venir tôt !
Open Bass #39, le 17 février de 21h à 3h, à la Péniche Loupika, 47 quai Rambaud Lyon 2e
À la bibliothèque de Lyon, « la camarde » en photo
Attention, sujet noir. Ce mois de février est le dernier pour voir l’exposition « La camarde », du photographe lyonnais Jean-Baptiste Carhaix. Pendant 40 ans, ce Lyonnais a documenté avec humour cette curieuse marotte, figure allégorique et anthropomorphique de la Mort. Les amateurs de photos poétiques et macabres pourront trouver leur bonheur à la bibliothèque de Lyon Part-Dieu. Un bel hommage à cet artiste décédé en mars 2023.
L’épicerie De l’autre côté de la rue à la Guillotière lance une campagne pour se sauver.Photo : PL/Rue89Lyon.
Créée en 2006, l’épicerie « De l’autre côté de la rue » se retrouve économiquement au bord du gouffre à la Guillotière. Les difficultés de cette échoppe militante illustrent à la fois les changements du quartier et la perte de terrain du bio à Lyon.
Il est aux alentours de 17 h ce jeudi de fin janvier, Cour Gambetta (Lyon 3e). Sur la terrasse de l’épicerie « De l’autre côté de la rue », Violette Foucard salue quelques habitués, venant faire leurs emplettes.
Cette salariée-sociétaire de ce commerce emblématique de la sphère militante de gauche lyonnaise est inquiète. Ce petit supermarché engagé, dont la vocation est de payer convenablement les producteurs, est en difficulté. « On sait qu’on a une clientèle derrière nous, c’est aussi pour ça qu’on ne veut pas que ça ferme », lâche-t-elle en regardant les clients du coin de l’œil. Depuis plusieurs années, les dettes de cette société coopérative se creusent.
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Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
Plusieurs syndicats de l’Éducation nationale ont appelé jeudi 1er février à une grève massive des enseignants. À Lyon, ils étaient nombreux à manifester au départ de la Place Guichard pour faire entendre leur « ras-le-bol » et leur rejet de la ministre Amélie Oudéa-Castera. Reportage.
« J’adore mon métier mais aujourd’hui, on a des conditions de travail qui sont déplorables. On n’est pas payés à notre juste valeur ». Comme les autres enseignant.es autour d’elle, Christel, professeure des écoles depuis 32 ans, a répondu à l’appel de la grève et de la mobilisation nationale pour faire entendre sa colère.
Guidés par les syndicats (FFSU, CGT Educ’action, FNEC FP-FO, SUD éducation, Unsa Éducation et SGEN CFDT), ils étaient au moins 1000 à défiler depuis la place Guichard à Lyon (3e), jeudi 1er février. L’arrivée était prévu devant les locaux du rectorat où une réunion avec les syndicats devait se tenir à 16h. Selon les informations du rectorat, 17,45 % du personnel éducatif était en grève dans l’Académie du Rhône. Les enseignants plus spécifiquement étaient 19,33 % à faire grève.
Parmi leurs revendications, ils et elles demandent la revalorisation de leurs salaires, s’opposent à la mise en place des groupes de niveaux, au Service national universel (SNU)… Une chose est sûre, tous et toutes, enseignants, ATSEM et AESH ont partagé la même sensation de « ras-le-bol » général. Et celui-ci résonne particulièrement dans un nom prononcé par nombre de grévistes : Amélie Oudéa-Castéra. Depuis ses propos polémiques « sur les nombreuses absences non-remplacées dans le public » qui l’aurait poussée à inscrire ses fils à Stanislas, une école privée conservatrice, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale a fait parler d’elle dans le cortège lyonnais.
Les groupes de niveaux : une raison de la grève des enseignants à Lyon
Pancarte nouée autour du cou, Julie, une professeure de français non syndiquée explique le contexte qui l’a poussé à entrer en grève : « on a plus les moyens humains de faire correctement notre travail». Surtout, ce qui l’inquiète, ce sont les « groupes de niveaux ». En décembre 2023, Gabriel Attal, Premier ministre, avait annoncé leur mise en place en français et en mathématiques au collège. « Enfermer les mauvais élèves entre-eux ça ne va rien arranger du tout, au contraire. C’est une forme de ségrégation et une réforme totalement absurde », tacle-t-elle, rappelant que celle-ci avait déjà été maintes fois « critiquée par des chercheur.es et des enseignant.es ».
Si elle a rejoint le rassemblement, c’est aussi par inquiétude pour sa fille. « Elle rentre en 6ème l’année prochaine et elle n’a déjà pas confiance en elle. Avec ses difficultés en maths, elle sera directement stigmatisée et mise dans le groupe des ‘pas bons’. Elle va perdre toute son estime d’elle », soupire-t-elle, en avançant dans le cortège. Au loin, les voix s’élèvent et scandent en cœur « De l’argent il y en a, dans l’école de Stanislas », sous les applaudissements et les drapeaux agités.
« Il va encore y avoir des suppressions de postes en lycée professionnel »
Autre revendication majeure : le retrait de la réforme des lycées professionnels. « Au début, ils avaient enlevé des heures de français et d’histoire. Là, ils veulent nous en remettre mais au détriment d’autres matières. Il va donc y avoir encore des surpressions de postes. C’est toujours pareil, on déshabille Paul pour habiller Pierre (sic), et ça c’est un vrai problème », souligne Stéphane, professeur en lycée professionnel depuis 18 ans.
Au micro, les slogans des syndicats rythment la marche « ça fait 100 ans que les enfants ne travaillent plus dans les usines ». Ils sont nombreux a dénoncer la carte des formations. Celle-ci avait été en partie revue pour orienter les élèves et les formations vers les métiers en tension. À la rentrée 2023, plus de 80 filières avaient fermé leurs portes.
Grève des enseignants : le soutien des lycéens de Lyon
Il n’étaient pas les seuls à faire valoir leur colère. Chez les lycéen·nes aussi, les sujets de mécontentement sont multiples. « L’Éducation nationale ne prend pas du tout en compte nos revendications, pareil pour les profs, ils sont super mal payés. Alors quand on entend que de l’argent va être dépensé dans le SNU, on se mobilise », lâche Lenox* (prénom modifié), 16 ans, devant le portail du lycée Saint-Just. Ce matin du 1er février, une quinzaine de lycéens se sont levés à l’aube pour bloquer ce lycée du 5ème arrondissement de Lyon.
Si l’opération blocus a été initiée pour soutenir la grève des enseignants, c’est plus largement le système éducatif tel qu’il est aujourd’hui que ces jeunes rejettent. « L’uniforme, c’est complètement débile. Ce n’est pas du tout un moyen d’effacer les inégalités mais de les cacher. Ils veulent qu’on devienne des petits clones », dénonce April, en classe de seconde, avant de se rectifier avec sarcasme, « ou des bons petits soldats du SNU ».
A ses côtés, ses camarades, tous vêtus de noirs et de cagoules improvisées, scandent en cœur « Macron démission » sous les regards réprobateurs du personnel administratif. Plusieurs d’entre-eux, opposés à ce blocus, sont même intervenus physiquement pour empêcher le rassemblement. « C’est super compliqué, on risque gros à faire un blocus ici. Les derniers se sont mal passés », confie une lycéenne. C’est donc sans barrières, ni poubelles et munis de leurs pancartes que les lycéens de St Just ont tenté coûte que coûte de soutenir la mobilisation des enseignants avant de rejoindre le cortège des grévistes.