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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Harcèlement dans un laboratoire de Lyon : le directeur démissionne

Harcèlement dans un laboratoire de Lyon : le directeur démissionne
Le Ciri, un prestigieux laboratoire de Lyon, est en proie à des problèmes de harcèlements.

[Info Rue89Lyon] Le directeur du Centre international de recherche en infectiologie (Ciri), prestigieux laboratoire de Lyon, a démissionné mercredi 24 janvier. Une décision prise alors qu’une enquête est menée en interne par le CNRS pour des faits présumés de harcèlement moral, que Rue89Lyon avait révélés en décembre.

C’est un coup de tonnerre dans le milieu de la recherche lyonnaise. François Loïc Cosset a mis un terme à ses fonctions de directeur du Centre international de recherche en infectiologie, le Ciri, ce mercredi 24 janvier.

Cette décision intervient après que les membres du conseil de direction ont préalablement présenté leur démission collective, motivés par une « rupture de la relation de confiance » entre les parties, selon des mails que Rue89Lyon a pu consulter.

Composé du directeur du Ciri, du directeur adjoint, de l’administrateur général et des directeurs délégués, le conseil de direction est censé assurer la représentation du Centre de recherche et participe aux décisions stratégiques du laboratoire. Des missions, on l’imagine, rendues difficile par l’enquête administrative en cours.

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Crise alimentaire : l’importance de restaurer la dignité des agriculteurs

Crise alimentaire : l’importance de restaurer la dignité des agriculteurs
Radio anthropocène – Crise systèmes alimentaires – 31 janvier 2024

Du champ à l’assiette, nos systèmes alimentaires sont en crise. Les manifestations d’agriculteurs qui se déploient aujourd’hui partout en Europe en sont le témoin. Elles mettent en évidence un modèle alimentaire soumis à des tensions nombreuses et des injonctions contradictoires, qui tendront à se multiplier sous l’effet du changement global.

Des champs de ruine ?

L’alimentation dérive de l’agriculture. Elle en est le produit, le fruit d’un travail et d’une attention portée par des hommes et des femmes qui consacrent leur quotidien à l’impératif de nourrir leurs concitoyens. Et l’agriculture a connu des mutations majeures : en un demi-siècle, les progrès liés à la mécanisation, à la recherche agronomique et à l’industrie chimique ont transformé le paysage français, et les pratiques agricoles qui lui sont liés. Dès 1967, Henri Mendras annonçait « la fin des paysans ».

Soumis à l’impératif de nourrir le pays et de construire la souveraineté alimentaire française, ils sont devenus agriculteurs et chefs d’entreprise et se sont ouverts aux règles du marché européen, puis mondial. Quelques chiffres suffisent à brosser le panorama de l’état de notre agriculture. Alors qu’on comptait 2,5 millions d’exploitants agricoles en 1955 ; ils ne sont plus 500 000 en 2020. Corollaire de cette évolution : le nombre d’exploitations diminue et la taille des parcelles augmente.

Des mondes agricoles en crise

Mais le modèle « productiviste » est aujourd’hui en crise et le monde agricole avec lui. Enfin, un certain monde, puisque les agriculteurs français connaissent aujourd’hui des destins variés, motivant par là même l’usage de « mondes » au pluriel. Ces mondes opposent les petites exploitations familiales du bocage normand, aux grands propriétaires céréaliers de la Beauce, en passant par les vignerons du Bordelais et les maraichers drômois. Contrastés – comme les terroirs qu’ils travaillent – ces destins agricoles sont aujourd’hui confrontés à un destin commun : une baisse des rendements, le dérèglement climatique, l’augmentation de la concurrence internationale via des traités de libre échange jugés peu protecteurs, des normes environnementales qui s’ajoutent, et le poids du travail administratif. De ce travail éreintant certains ne vivent plus (bien) et parfois, en meurent, tragiquement.

Une alimentation en crise

Les agriculteurs peuvent avoir l’impression d’être les dindons de la farce. En amont, leurs coûts de production dépendent de grands industriels de la chimie qui privatisent le vivant, comme le souligne la fusion des géants Bayer et Monsanto qui vendent maintenant les semences et les intrants qui vont avec ! En aval, la captation de la valeur par les industries agro-alimentaires et les géants de la grande distribution les laisse exsangues, en dépit de la loi EGAlim 2, censée revaloriser leurs salaires.

Comment ne pas comprendre la colère des éleveurs laitiers qui vendent leur lait à un prix inférieur au prix de revient, quand dans le même temps les dividendes et marges des entreprises du secteur explosent ? Ce sont également nos comportements contradictoires de consommation qui suscitent l’inquiétude et la colère des agriculteurs : en 50 ans, la part de l’alimentation dans le budget des ménages est passée de 35 % en 1960 à 18 % en 2021. Elle s’explique par une hausse des dépenses contraintes en comparaison, logement en tête. Mais, elle résulte aussi de comportements d’achat alimentaires qui ne privilégient pas tout le temps les modes de production locaux. Au total, sur 100 euros d’achats alimentaires, seuls 6,50 euros sont perçus par les agriculteurs français, et un quart de la population des agriculteurs vit sous le seuil de pauvreté en 2022.

Répartition de la valeur ajoutée entre acteurs du système alimentaire en France en 2015. Sur 100 euros d’achats alimentaires, seuls 6,5 euros reviennent aux agriculteurs français (les importations concernent des aliments transformés et des produits bruts, dont une faible part de la valeur revient à des agriculteurs étrangers.) Source : Les Greniers d’Abondance CC BY-NC-SA, d’après Boyer (2020).

Une crise écologique qui plane sur nos systèmes alimentaires

Les relais médiatiques évoquent l’irrationalité des normes environnementales auxquelles sont soumis les agriculteurs français. Pourtant, ce ne sont pas les normes en tant que telles qui sont à contester. L’absurdité tient avant tout à des traités de libre échange qui ne protège pas les agriculteurs français d’importations de denrées produites dans des pays qui pratiquent un moins disant social et environnemental.

Dans le même temps, l’agriculture contribue à près d’un cinquième de nos émissions de CO2 à l’échelle nationale et ses effets sur la dégradation de l’environnement sont manifestes. L’effondrement des populations d’insectes et la pollution des eaux du fait de l’utilisation intensive de pesticides et d’engrais de synthèse sont autant de marqueurs de l’anthropocène. Enfin, le dérèglement climatique fait peser le risque d’une déstabilisation profonde des pratiques agriculturales françaises à laquelle il faut s’adapter. Gel précoce, inondations massives, sécheresses, tous ces évènements climatiques extrêmes menacent les rendements agricoles et la rentabilité des exploitations. Et ce d’autant plus que la sélection variétale a fait le choix d’espèces moins robustes face aux dérèglements à l’œuvre.

Des inégalités alimentaires croissantes

Les pratiques alimentaires sont, elles aussi, loin d’être univoques. Si la quantité, la qualité et la diversité alimentaire ont fortement progressé en plusieurs décennies, les écarts demeurent considérables entre classes sociales. C’est ce qu’indique un rapport de l’ANSES, montrant que les cadres consomment en moyenne 50 % de fruits et légumes en plus que les ouvriers. Les enfants d’ouvriers sont trois à cinq fois plus touchés par l’obésité que ceux des familles de cadres, et l’écart tend à s’accroître au fil des ans.

Depuis la pandémie de Covid-19, la fréquentation des banques alimentaires a explosé. Les Restos du Cœur, eux, demeurent le seul restaurant qui menace de fermer malgré une augmentation du nombre de repas servis. Face aux promesses non tenues d’un gouvernement – le chèque alimentaire, pourtant repris en 2022 par le candidat Emmanuel Macron et qui a été récemment enterré – des initiatives émergent. C’est le cas du projet de Sécurité sociale de l’alimentation. Objectif : garantir des prix abordables aux revenus modestes via une « socialisation » de l’agriculture et de l’alimentation. Il s’agit pour eux de la « seule voie à même de répondre aux urgences démocratiques, sociales et écologiques auxquelles nous sommes confrontés ».

Restaurer nos systèmes alimentaires

L’idée n’est en rien de jeter l’opprobre sur les agriculteurs. Il faut restaurer leur dignité en construisant un nouveau récit, capable de mobiliser et de témoigner l’attachement des Français à ces hommes et ces femmes qui nous nourrissent. Ce nouvel horizon ne peut être que celui de l’adaptation écologique de l’agriculture et de nos pratiques alimentaires. Car l’alimentation est ce qui nous rassemble.

Quel fut notre premier réflexe à la sortie du confinement ? Celui de retourner dans nos cafés et restaurants. Car ce qu’on restaure, en allant au restaurant, c’est bien un lien qui nous unit, nous humains, dans des moments de convivialité. Le cap est celui-ci, il faut maintenant se donner les moyens de construire le chemin pour y arriver.

Le menu est copieux pour ce nouveau mercredi radiophonique en direct de la Fabuleuse Cantine sur Radio Anthropocène. Un moyen pour nous d’alimenter ce débat urgent et esquisser ainsi les pistes d’une alimentation plus durable à l’heure de l’anthropocène ! Et pour se mettre à table : retrouver le détail du programme :

Radio anthropocène - Crise systèmes alimentaires 2 - 31 janvier 2024

Derrière l’élection au barreau de Lyon : l’ombre d’une enquête remontant à 1982

Derrière l’élection au barreau de Lyon : l’ombre d’une enquête remontant à 1982
©PL/Rue89Lyon

Cette fin janvier, le barreau de Lyon choisit son nouveau bâtonnier. Une élection qui n’aurait pas eu lieu sans un scandale de pollution de… plus de 50 ans. À l’occasion de cette élection, retour sur la première affaire (publiée en 1982) qui a eu la peau de l’ancien bâtonnier, Yves Hartemann. Rue89Lyon a rencontré le journaliste qui a révélé cette pollution.

C’est l’affaire, dans l’affaire, dans l’affaire… Ce mois de janvier 2024, le barreau de Lyon va élire un nouveau bâtonnier. Après une campagne électorale en mode accéléré, les avocats vont devoir choisir entre deux binômes : Jean-François Barre et Valérie Giet se présentent face à Alban Pousset-Bougère et Sara Kébir. L’élection aura lieu les 30 et 31 janvier 2024.

Pourtant, il y a encore peu, rien ne laissait présager pareille élection. L’avocat Yves Hartemann, choisi par ses pairs, devait prendre la tête de l’institution ce 1er janvier 2024, sans débat, pour une élection qui touche peu le grand public. Mais ce dernier a finalement jeté l’éponge. En cause : son implication dans un scandale de pollution ayant cours dans la commune de Grézieu-la-Varenne à l’ouest de Lyon.

Avant les difficultés au barreau de Lyon, un article de 1982…

Au cours de différentes enquêtes, Rue89Lyon est revenu sur ce scandale hors norme. Pendant une dizaine d’années, des habitants ont vécu sur un sol pollué par une ancienne blanchisserie des établissements Dasi et Mercier. Une pollution cachée ? Pas du tout… En 1982, l’affaire était déjà sortie dans la presse. À l’époque, Le Progrès avait dévoilé ce scandale sous la plume d’un de ses journalistes, Pierrick Eberhard.

À force de voir une photo de son article sur notre site, le journaliste a fini par nous contacter. Il revient pour Rue89Lyon sur le sujet environnemental, qui à l’époque, ne passionne pas les foules. « Ces sujets n’étaient pas dans la ligne éditoriale du Progrès. On était sur un domaine à la limite du gauchisme », sourit-il.

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À Lyon, les agriculteurs font leur congrès sur la M6 avec la préfète

À Lyon, les agriculteurs font leur congrès sur la M6 avec la préfète
Fabienne Buccio, préfète du Rhône, à la Maison engagée solidaire de l’alimentation à Lyon 8e.

Ce vendredi 26 janvier, les agriculteurs ont continué leurs actions autour de Lyon avec un congrès de la FDSEA sur une voie métropolitaine M6 vidée de voitures. Malgré l’aspect illégal du blocage, la préfète Fabienne Buccio y a pris la parole face aux agriculteurs. Un déplacement qui risque de faire grincer des dents.

La colère des agriculteurs ne faiblit pas à Lyon. Dans la suite des actions des jours précédents, la ville s’est réveillée entourée de tracteurs. Asphyxiés par les taxes, incapables de se payer convenablement… Les producteurs ont poussé leur mouvement jusqu’à un moment fort : la tenue de l’assemblée générale de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) en plein milieu de la voie métropolitaine M6 (ancienne A6).

Avant les déclarations attendues du Premier ministre Gabriel Attal vendredi soir, la scène a forcément attiré le regard. Sur cette route abandonnée, au nord de Lyon, des tables ont été installées pour les adhérents. Sur scène, des représentants du monde agricole, le président de la FNSEA (représentant national du syndicat) Arnaud Rousseau et même… la plus haute représentante de l’État à l’échelle locale, la préfète Fabienne Buccio.

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À Lyon, venez libérer l’info aux États généraux de la presse indépendante le 6 février

À Lyon, venez libérer l’info aux États généraux de la presse indépendante le 6 février
Les États généraux de la presse indépendante auront lieu ce 6 février à Lyon.

Le mardi 6 février, Rue89Lyon organise avec notamment Médiacités, le collectif We Report, etc. l’étape des États généraux de la presse indépendante à Lyon. Au programme : deux tables rondes, du théâtre d’impro et un village média notamment. 

La concentration des médias, ça vous parle ? La protection des sources et l’indépendance de la presse aussi ?

Depuis octobre 2023, Rue89Lyon est engagé dans les États généraux de la presse indépendante. En réaction aux États généraux de l’information, lancés par le président de la République à l’automne dernier, plus de 100 médias indépendants – dont Rue89Lyon -, collectifs de journalistes et syndicats ont pris l’initiative de réunir créer ces États généraux de la presse indépendante. Notre mot d’ordre : « Libérons l’info des pouvoirs politiques, des médias de la haine et des milliardaires. »

Après une première soirée parisienne, des événements sont organisés dans toute la France pour faire entendre la voix d’une autre presse, éloignée des groupes des grands milliardaires. À Lyon, une soirée aura lieu au Marché Gare, à la Confluence, le mardi 6 février. Et le programme est touffu…

États généraux de la presse indépendante à Lyon : demandez le programme !

De 18h à 21h, un village médias vous attend. Vous êtes invité à venir à la rencontre des acteurs régionaux de la presse indépendante : Mediacoop, L’Âge de faire, Mediacités, Chabe!, le collectif We Report, Rue89Lyon, Le Crestois, L’Arrière-Cour, Les Rues de Lyon, Basta!

À partir de 18h30, des tables-rondes et débats avec le public auront lieu. Les thématiques abordées seront les suivantes :

    Pourquoi une presse locale indépendante est-elle nécessaire ?

Une table-ronde animée par Sophie Chapelle, journaliste à Basta!

On y retrouvera : Antoine Brisson, auteur d’un blog spécialisé sur les médias locaux ; Laure-Meriem Rouvier, directrice du journal Le Crestois ; Mathieu Martinière, journaliste indépendant du collectif We Report et Raphaël Ruffier-Fossoul, fondateur de L’Arrière-Cour et directeur de Chabe!

    Garantir l’indépendance des médias face aux pouvoirs locaux

Une table-ronde animée par Romary Daval, secrétaire général de l’association Un Bout des médias

Avec : Eloïse Lebourg, cofondatrice de Mediacoop ; Marie Allenou, journaliste et associée de Rue89Lyon ; Nicolas Barriquand, cofondateur de Mediacités.

Les tables-rondes seront entrecoupées de performances de deux comédiens.

N’hésitez pas à passer nous rencontrer lors des tables rondes du village-média, ou autour d’un verre. L’entrée est gratuite. Pour faciliter l’organisation, nous vous invitons cependant à vous inscrire ici. Au plaisir de se rencontrer.

Et pour soutenir la presse indépendante à Lyon, abonnez-vous !

Budgets, place Bellecour… Ce qu’il faut retenir du conseil municipal de Lyon

Budgets, place Bellecour… Ce qu’il faut retenir du conseil municipal de Lyon
Le conseil municipal de Lyon du 21 janvier 2024.

Recompositions politiques, débat d’orientation budgétaire, budget participatif et végétalisation… Le premier conseil municipal de 2024 était bien chargé à Lyon ce jeudi 25 janvier. Le point sur les sujets importants.

Sans surprise, le conseil municipal de Lyon s’est ouvert sur les traditionnels vœux de bonne année souhaités d’un côté et de l’autre de l’hémicycle, ce jeudi 25 janvier. Quelques instants de légèreté avant d’entamer la présentation d’un long rapport sur le développement durable à Lyon. Une obligation légale, mais surtout l’occasion pour la majorité écologiste de faire un bilan et de s’auto-féliciter de son action en matière d’environnement et de bien-vivre à Lyon.

On en retiendra quelques chiffres intéressants : -14% de consommation d’énergie et -16% d’émissions de gaz à effet de serre du bâti municipal entre 2019 et 2022 ou les 20 GW/h de consommation d’électricité pour l’éclairage public (-40% depuis 2010).

D’autres sont plus inquiétants : 2022 a connu la plus basse pluviométrie depuis 2018 et compte 100 jours de sécheresse. On y apprend aussi, sûrement pour répondre aux polémiques qui ont éclaté en 2023, que la Ville a dépensé plus de 1,5 millions d’euros pour effacer les graffitis des murs de Lyon.

Le retour de Fouziya Bouzerda au conseil municipal de Lyon

Mais ce qui a d’emblée attiré la curiosité, c’est le retour de Fouziya Bouzerda au conseil municipal. Discrète depuis 2020, la présidente du Modem du Rhône prend la place de Gérard Collomb, ancien maire de Lyon, décédé le 25 novembre 2023. Investie dans son nouveau siège lors du dernier conseil municipal le 21 décembre, elle n’était pas présente à ce moment-là (mais a bien touché 1691 euros d’indemnités) et signe donc son véritable retour en ce début 2024. Arrivée remarquée par une prise de parole sur le sujet du Tram express de l’ouest lyonnais, pour défendre son bilan à la tête du Sytral, entre 2017 et 2020.

Se contentera-t-elle de ce fauteuil de conseillère municipale ? En 2020, elle avait longtemps clamé son envie de briguer le fauteuil de maire de Lyon, en ticket avec Gérard Collomb à la Métropole de Lyon. Si elle a été sa vice présidente chargée de l’économie et l’insertion à la Métropole, le baron lyonnais lui avait préféré Yann Cucherat, son poulain et adjoint aux sports. Ce dernier est aujourd’hui à la tête du groupe d’opposition « Pour Lyon » au conseil municipal.

Au voeux du SYTRAL au Grand Hôtel-Dieu, Fouziya Bouzerda Présidente du SYTRAL. Vendredi 25 janvier.©MG/Rue89Lyon
Au vœux du SYTRAL au Grand Hôtel-Dieu, Fouziya Bouzerda, alors présidente du SYTRAL. Photo d’achive du vendredi 25 janvier 2019.Photo : MG/Rue89Lyon

En 2020, Fouziya Bouzerda avait du se contenter d’un siège de conseillère d’arrondissement dans le 9e, ce fief de Gérard Collomb, perdu en 2020 au profit des Écologistes. Cette défaite n’a pas permis à l’ancienne présidente du Sytral d’accéder à la mairie centrale, du fait de sa position de deuxième sur la liste, derrière l’ancien maire de Lyon dans cet arrondissement.

À l’Hôtel de Ville, elle a tourné le dos au groupe « Pour Lyon » et siège (pour le moment) en indépendante. Ironie du sort, elle a été placée aux côtés du groupe « Progressistes et Républicains » au gré d’un changement de plan d’hémicycle. Mené par Georges Képénékian – ancien maire de Lyon en remplacement de Gérard Collomb lors de son passage à l’Intérieur – ce groupe est né d’une division avec les listes de Gérard Collomb, peu avant les municipales de 2020.

Le groupe « Pour Lyon », lui, ressort amoindri du choix de Fouziya Bouzerda, n’ayant plus que six élus au lieu de huit. Car, après le décès de Jean-Yves Sécheresse, peu avant Gérard Collomb, la suivante sur la liste, Emilie Desrieux, avait déjà choisi de siéger ailleurs, avec le groupe Droite, centre et indépendants. Un nouvel affaiblissement pour le groupe alors que les nouvelles fonctions de son président, Yann Cucherat, à l’Agence nationale du sport après les JO de Paris, risquent de l’éloigner de Lyon.

Du changement chez les adjoint·es du conseil municipal de Lyon

Jamais deux sans trois. Après Victoire Goust en 2021, puis Nicolas Husson en 2022, le 4 janvier 2024, Florence Delaunay (EELV), a présenté sa démission. L’adjointe au maire en charge des Droits et égalités, mémoire, culte et spiritualité s’éclipse « pour raisons de santé », justifie Grégory Doucet (EELV). Le maire de Lyon a décidé de garder le nombre de ses adjoints à 21, le maximum possible. C’est donc Sophia Popoff, jusque-là conseillère municipale déléguée au Logement, qui prend la 19ème place de l’exécutif. Une façon de marquer une « priorité » sur le sujet du logement et du renouvellement urbain, souligne Grégory Doucet.

Quant aux délégations de Florence Delaunay, c’est Sylvie Tomic, 21e adjointe, qui en hérite. Celle-ci se retrouve avec un (très) large portefeuille, puisqu’elle est déjà en charge de l’accueil, de l’hospitalité…. Et du tourisme responsable. Une compétence qu’elle avait déjà récupérée en 2021, après la démission de Victoire Goust.

Un budget 2024 orienté vers la revalorisation des agents

Ce premier conseil municipal de l’année a été le moment d’un moment incontournable : celui du débat d’orientation budgétaire (dit « Dob »). L’occasion pour les élus de faire le bilan financier de l’année précédente et présenter les perspectives pour l’année à venir.

En 2023, la Ville de Lyon a augmenté ses dépenses de fonctionnement (portées à 675 millions d’euros environ), mais aussi ses recettes (785 millions). Ce qui lui a permis d’augmenter légèrement son épargne (110 millions). Une hausse notamment permise par la hausse de la taxe foncière en 2023 (+9%) et la taxe sur les résidences secondaires, souligne Audrey Hénocque, première adjointe au maire aux Finances. « Vous avez fait les poches des Lyonnais », lui reproche Pierre Oliver (LR), chef de file du groupe Droite, centre et indépendants.

Une augmentation des recettes qui devrait financer l’objectif politique de la majorité écologiste et de gauche : augmenter les agents de la Ville de Lyon en salaire et… en nombre. En 2024, la dépense pour la masse salariale devrait augmenter de 5 %, avec un recrutement de plus de 2000 agents supplémentaires.

Cependant, du fait des dépenses d’investissements et de fonctionnement voulues par les écologistes, la dette passerait de 420 millions en début de mandat à 500 millions en 2026. « Si on veut investir, on ne peut financer ça que par nos recettes ou par la dette. On assume de ne pas avoir de politique austéritaire », marque Audrey Hénocque, qui demande à l’État un impôt sur les grandes fortunes et les grandes entreprises pour financer les collectivités locales.

Une deuxième édition pour le budget participatif

Peut-être cet impôt permettra-t-il d’augmenter le montant alloué au budget participatif ? Marotte des écologistes, ils avaient déjà mis 12,5 millions d’euros sur la table pour la première édition, pour 110 projets. Or, la Ville de Lyon veut remettre le couvert. S’il n’est pas encore question du montant de l’enveloppe (tout de même plafonnée à 12,5 millions), le conseil municipal a voté un nouveau règlement pour la deuxième édition.

Parmi les nouveautés : une journée de vote papier coordonnée dans tous les arrondissements, pour offrir une alternative à la participation en ligne. La municipalité veut surtout renforcer la « communication » autour de l’évènement pour cibler deux publics : les jeunes et les habitant·es des quartiers populaires. Les premières contributions pourront être déposées à partir d’octobre 2024, avec une réalisation des projets dès 2025.

Chose rare, les oppositions se sont dit « entendues » et ont remarqué les « efforts » fait par la majorité pour prendre en compte leurs critiques. Des remarques ont tout de même été faites, notamment sur l’absence de contrôle de l’identité des participants et le faible taux de participation (6000 votants).

Le conseil municipal de Lyon lance la végétalisation de la place Bellecour

La végétalisation de la place Bellecour était un des projets plébiscité par les Lyonnais lors de la première édition du budget participatif. Un choix qui a fait le plus grand bonheur des Écologistes à la tête de la Ville, qui en ont fait le projet phare du budget participatif, tant il est parfaitement aligné avec leur politique.

Le conseil municipal de Lyon a donc voté pour lancer le verdissement de cette place presque entièrement minérale, « îlot de chaleur intense au cours des mois d’été ». Pour l’instant, les objectifs sont modestes. Les Verts parlent de « renaturer les pieds d’arbres de la promenade nord de la place » et rechercher « des espaces en pleine terre pour de potentiels végétalisation ». En parallèle, des installations artistiques temporaires seront installées à l’ouest et à l’est de la place, pour apporter de l’ombre, et des assises, pour créer des « ilôts de fraîcheur ». Le tout pour un coût de 1,5 millions d’euros.

Une « mascarade » pour Pierre Oliver, du groupe Droite, centre et indépendant. « Vous faites croire aux Lyonnais que vous allez végétaliser une place qui ne le sera pas », dénonce-t-il, proposant de repenser le projet de A à Z. Mais aller plus loin est-il possible ? Les contraintes sont en tout cas nombreuses. La présence d’un parking, et de deux lignes de métro en sous-sol empêchent toute plantation aux racines trop profondes.

Place Antonin Poncet et Place Bellecour vues depuis le toit de La Poste. © BE/Rue89Lyon
La place Antonin Poncet et la place Bellecour vues depuis le toit de La Poste.Photo : BE/Rue89Lyon

L’avenue des Frères Lumière (Lyon 8e) fait peau neuve

Végétalisation toujours, le conseil municipal lance la requalification de l’avenue des Frères Lumière. Longue rue commerçante du 8e arrondissement, elle est aussi très empruntée par les automobilistes du centre-ville qui veulent se rendre à l’est de l’agglomération lyonnaise. L’exécutif en fait une description sévère. Ils évoquent ainsi :

« L’absence totale de végétation et de fraîcheur, une circulation automobile très présente, des cheminements piétons peu confortables, des itinéraires cyclables présents et continus mais peu confortables ».

Mené par la Métropole de Lyon, le projet ressemble à de nombreuses autres requalifications lancées par la majorité écologiste depuis 2020, comme la rue Garibaldi (3e et 7e). L’objectif est de réduire la circulation automobile, tout en élargissant trottoirs et pistes cyclables. Favorable au projet, Charles-Franck Lévy, du groupe « Pour Lyon », s’inquiète de la suppression de 80 places de stationnement et du changement de plan de circulation dans le quartier. Il critique le flou de la « vélorue » voulue par les écologistes, où vélos et voitures doivent se partager la voirie.

Ces changements devraient laisser place à des arbres et des bandes plantées, notamment sur la place Ambroise Courtois, pour un « paysage végétal généreux ». Il faudra attendre 2026 pour voir l’avenue verdir, avec un début des travaux fin 2024. La Ville de Lyon prendra sa part dans le projet, à hauteur de 1,1 millions d’euros sur les 7,6 millions prévus.

Centre de rétention 2 à Lyon : les dessous « indignes » d’une prison pour étrangers

Centre de rétention 2 à Lyon : les dessous « indignes » d’une prison pour étrangers
Le Centre de rétention administrative 2 de Lyon, aux airs de prison, peut accueillir jusqu’à 140 retenus.

Conditions de vies difficiles, violences, accès au soin limité… Le nouveau centre de rétention administrative (Cra) de Lyon, où sont accueillis des étrangers en situation, irrégulière présente de nombreux problèmes. Pourtant, son modèle est appelé à se développer si la loi immigration est promulguée en l’état. Reportage rare dans une véritable prison pour personnes non-condamnées.

À deux pas de l’aéroport Saint-Exupéry, le nouveau Centre de rétention administrative 2 (Cra) de Lyon impressionne par son côté blockhaus. Grand bâtiment gris cerclé de barbelés, son architecture a tout d’une prison, neuve. Pourtant, il ne s’agit pas d’un centre de détention. Les lieux ne sont pas censés accueillir des « détenus », des personnes emprisonnées après avoir été condamnées, mais des « retenus ». 

Ceux qui sont enfermés ici le sont pour des raisons administratives et non pénales (Obligation de quitter le territoire français (OQTF), décision d’expulsion, etc). Comme le rappelle le brouhaha des réacteurs d’avion à proximité, leur passage ici doit être temporaire, avant d’être reconduit dans leur pays d’origine. En théorie du moins.

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Agriculteurs : trois jours de mobilisation à Lyon

Agriculteurs : trois jours de mobilisation à Lyon
©Photo d’archive BE/Rue89Lyon

La colère des agriculteurs et agricultrices s’est diffusée aux portes de Lyon. Après des actions mercredi et jeudi, la FDSEA tenait son Congrès sur une M6 déserte ce vendredi 26 janvier. Le point.

Que va devenir la mobilisation des agriculteurs du Rhône ? Le Premier ministre Gabriel Attal a fait plusieurs annonces, dont l’abandon de la taxe progressive sur le gazole non routier ce vendredi 26 janvier soir. C’était une des revendications des agriculteurs, aux côtés de la demande d’une rémunération juste, le paiement des aides de la Politique agricole commune (PAC) et l’allègement de certaines normes environnementales.

Difficile de savoir si ces annonces permettront de faire retomber la colère des agriculteurs. Depuis le début de la semaine, dans le Rhône, ces derniers bloquent plusieurs autoroutes autour de Lyon et semblaient déterminer à faire durer la mobilisation. Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, syndicat majoritaire de la profession, a appelé à poursuivre le mouvement, vendredi 26 janvier, à 20h. Néanmoins, dans le même temps, la préfecture a annoncé que les manifestants quittaient les points de blocage de la M6 et de l’A 42 autour de Lyon.

Plus tôt dans la journée, la FNSEA organisait son congrès au beau milieu de la voie métropolitaine M6, bloquée par des tracteurs et vidée de voiture. Ils y ont reçu la surprenante visite de la préfète du Rhône, malgré l’illégalité de l’action.

Une mobilisation d’agriculteurs débutée depuis le 23 janvier autour de Lyon

Les actions avaient déjà débuté dans la région avec le blocage, mardi 23 janvier, de l’autoroute A7 en Isère et dans la Drôme. Comme l’indique FranceInfo, environ 25 agriculteurs ont passé la nuit de mardi à mercredi sur cette autoroute, pour l’heure, toujours bloquée.

Mercredi 24 janvier, à l’initiative de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) et des Jeunes agriculteurs du Rhône, les agriculteurs de la métropole se sont mobilisés dès 14 h pour deux blocages. L’un à La Tour de Salvagny, pour bloquer l’autoroute A6 à hauteur de Limonest, au nord de Lyon, un autre à Beauvallon pour bloquer Givors au sud de Lyon. À ce moment précis, selon les témoignages recueillis par le Progrès, certains se disaient « prêts à rester jusqu’à demain midi ».

Chose dite, chose faite. Pour entamer leur deuxième journée d’action dans le Rhône, jeudi 25 janvier, les agriculteurs avaient passé la nuit à bloquer l’A6 au niveau de Limonest et l’A47 à Givors. Dans la matinée, les agriculteurs de l’Ain sont venus prêter main forte aux protestations lyonnaises.

Toujours à l’initiative de la FDSEA de l’Ain et des Jeunes agriculteurs, près de 200 personnes équipées d’une cinquantaine de tracteurs se sont mobilisées pour faire barrage sur l’autoroute A42 et bloquer l’accès à Lyon depuis Vaulx-en-Velin. Les syndicats ont annoncé que l’opération “blocage” devrait durer jusqu’à vendredi soir. Idem sur la M6, où la FDSEA a décidé de poursuivre son action. Le barrage de l’A47 à hauteur de Givors a été quant à lui levé aux alentours de 14H30 jeudi.

« C’est important d’être là. On marche vraiment sur la tête, c’est notre slogan. Il faut que les prix se maintiennent. On ne sait jamais si on sera bien payé ou pas. Dans ces conditions, il n’y a pas de tranquillité d’esprit », a témoigné Aymeric Melinand, viticulteur de 28 ans, auprès de nos confrères du Progrès

Agriculteurs à Lyon : un mouvement qui devrait durer

Déjà, le mercredi 24 janvier, la préfecture prévoyait que « les perturbations devraient s’accentuer ces prochains jours avec des opérations «escargots » et des blocages supplémentaires ». Jeudi 25 et vendredi 26 janvier, elle par ailleurs invité à nouveau les automobilistes à différer « tout déplacement non indispensable » rappelant que la circulation était coupée sur une partie de l’autoroute A42 et sur la route métropolitaine M6. 

Vendredi 26 janvier à la mi-journée, la circulation était encore coupée sur l’autoroute A7 entre Chanas et le sud, sur l’autoroute A42 entre le noeud 142/N346/A46N et le périphérique de Lyon et sur la voie métropolitaine M6 après la jonction avec l’autoroute A89, à hauteur de la sortie 34 (vers Dardilly).

« Les agriculteurs demandent d’être considérés avec toute la dignité qu’ils méritent. Ils veulent simplement vivre de leur métier: celui de nourrir leurs concitoyens », indique la FNSEA dans un communiqué.

Fin 2023, les agriculteurs avaient déjà exprimé leur mécontentement à travers une action qui était, jusqu’ici, plutôt symbolique. Ils avaient retourné les panneaux de nombreuses communes. Depuis, la colère est montée d’un cran.

Coté FNSEA, syndicat majoritaire chez les agriculteurs, les revendications sont multiples. Ils demandent : une juste rémunération, la fin de nombreuses taxes, plus de reconnaissance du métier d’agriculteur et un arrêt de certaines normes environnementales trop contraignantes, selon eux. Mercredi 24 janvier, le syndicat a envoyé au gouvernement une liste de 24 revendications parmi lesquelles figurent: le « paiement de toutes les aides PAC (politique agricole commune européenne) » ou encore le « rejet d’Ecophyto », le plan gouvernemental qui vise à réduire de moitié l’utilisation des pesticides d’ici 2030. Le Premier ministre y a répondu en partie.

Un soutien mais des désaccords, côté confédération paysanne

Opposé politiquement à la FDSEA, le syndicat paysan la Confédération paysanne Auvergne Rhône-Alpes affiche sa solidarité avec le mouvement, pointant un « malaise agricole » palpable depuis trop longtemps. Dans un communiqué, elle met cependant l’accent sur des désaccords profonds en particulier sur la « suppression des normes » en matière de protection de l’environnement demandé par la FDSEA.

Le syndicat se positionne aussi contre la mise en place « d’un revenu complémentaire issu de la production d’énergies », voulue par la FNSEA. Selon elle, les « effets pervers » du développement de cette activité sur les terres agricoles sont nombreux.

« Nous sommes les premières victimes du dérèglement climatique, nous devons donc arrêter de faire l’autruche et nous réapproprier les questions environnementales », marque la confédération paysanne. Jeudi 25 janvier, une quarantaine d’agriculteurs issus de ce syndicat se sont réunis dans un champ de Saint-Laurent-d’Agny pour une action symbolique. Pas de blocages, ni de barrages, c’est à l’aide de banderoles et de panneaux qu’ils ont partagés « la colère des paysans ».

Un rassemblement contre la loi immigration à Lyon le 25 janvier

Un rassemblement contre la loi immigration à Lyon le 25 janvier
©MA/Rue89Lyon

Alors que le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision sur la constitutionnalité de la loi immigration, jeudi 25 janvier, un rassemblement « antifasciste » est organisé à 19 heures, place de la Croix-Rousse (Lyon 4e).

Plus d’un mois après le vote de la loi immigration au Parlement, le 19 décembre, l’avenir du texte doit être fixé ce jeudi 25 janvier. Le Conseil constitutionnel doit déterminer la constitutionnalité de cette loi, qui pourrait ensuite être promulguée dans la foulée.

Pour s’y opposer, un rassemblement est prévu à Lyon le jour J, le jeudi 25 janvier à 19 heures, place de la Croix-Rousse (Lyon 4e) pour s’opposer à la loi immigration. Cette mobilisation « antifasciste » n’a pas d’organisateurs déclarés et a été annoncée sur les médias militants lyonnais Rebellyon et Lyon Insurrection.

Une loi immigration qui instaure la préférence nationale

Votée le 19 décembre, la loi immigration a levé contre elle une large opposition allant de la gauche au centre, en passant par l’actuelle Défenseure des droits, qui dénonce de « graves atteintes aux droits des étrangers » si elle était promulguée. Sans majorité au Parlement, le gouvernement a du compter sur les voix de la droite et du Rassemblement national pour faire adopter un texte qui récupère de nombreux sujets chers à l’extrême droite, notamment la préférence nationale.

Initialement pensée pour « contrôler l’immigration et améliorer l’intégration », cette loi permettrait la fin de l’acquisition de la nationalité de plein droit pour les enfants d’étrangers nés en France, l’instauration d’un délit de séjour irrégulier ou un accès plus difficile aux prestations sociales pour les personnes en situation irrégulière.

Plus inquiétant encore, elle acterait une inégalité dans le droit inconditionnel à l’hébergement d’urgence, car les personnes sans-papiers n’y auraient plus accès. La régularisation pour les sans-papiers travaillant dans les métiers en tension a elle été quasiment effacée.

Si le Conseil constitutionnel pourrait retoquer la loi entière, il semble plus vraisemblable que seuls quelques articles doivent être écartés en raison de leur inconstitutionnalité. L’appel à ce rassemblement demande à ce que la loi entière, qualifiée de « raciste », soit retirée et non promulguée.

À Anse, le « plus grand port de plaisance de France » menace une zone humide 

À Anse, le « plus grand port de plaisance de France » menace une zone humide 
L’étang des communaux, où pourrait être creusé le port d’Anse. Crédits : LMB/Rue89Lyon

Au nord de Lyon, à Anse, des associations s’inquiètent des conséquences d’un projet de port fluvial de plaisance vieux de 30 ans. Alors que le dossier se précise, le maire, partisan du projet, ne parvient pas à les rassurer. L’intérêt d’un tel port est aussi remis en question par les écologistes à la tête de la Métropole de Lyon.

Un froid matin de janvier, à Anse. Non loin des rives et du point kilométrique 35 de la Saône, l’étang des communaux, à deux pas du camping des Portes du Beaujolais, est d’ordinaire prisé des pêcheurs pour son calme. Il abrite, entre autres, des carpes et des brochets. L’été, des familles y prennent l’air gratuitement.

L’ombre des saules pleureurs est idéale en cas de fortes chaleurs. Et si la baignade n’est pas autorisée, il suffit de marcher une quinzaine de minutes en direction du plan d’eau du Colombier. La base de loisirs est gratuite, elle aussi. Mais la zone pourrait changer de visage et de public avec le creusement prochain d’un port et l’arrivée de ses plaisanciers.

Le port du Bordelan s’insérerait entre l’A6 à l’ouest, la Saône à l’est et le site de baignade au nord. L’étang des communaux, d’à peine deux hectares, serait agrandi. Il deviendrait le trou du « plus grand port de plaisance fluvial de France », selon les plans de Daniel Pomeret (Parti Radical). Cet homme politique local puissant, maire d’Anse et conseiller départemental, a un CV fourni.

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