Ce lundi 12 février, un mois après le début de l’occupation de l’école Montel, une solution d’hébergement d’urgence a été proposée pour les 112 personnes, dont une soixantaine d’enfants, mises à l’abri par le collectif Jamais Sans Toit. Côté préfecture, on fait valoir que cela était déjà dans les tuyaux.
Les occupant.es de l’Hôtel Montel vont enfin pouvoir souffler. Et les bénévoles du collectif Jamais Sans Toit se reposer (un peu…). Ce lundi 12 février, un mois après le début de l’occupation de l’école Montel, le Collectif a annoncé qu’une solution se dessinait pour les 112 personnes, dont 63 enfants, mises à l’abri par « JST ». À partir du 16 mars, une cinquantaine d’entre-elles devraient intégrer le (vrai) dispositif d’hébergement d’urgence sous la tutelle de la Préfecture. Les 70 autres seront mises à l’abri jusqu’aux vacances d’été par la Ville de Lyon, selon le collectif.
École Montel : les pouvoirs publics prennent le relais de la solidarité citoyenne
En début d’année, les familles avaient trouvé refuge à l’école Montel, désaffectée et transformée en centre d’hébergement d’urgence informel par le Jamais sans toit et ses soutiens. Si certaines écoles comme Michel-Servet (Lyon 1er) ou Gilbert-Dru (Lyon 7è) sont mobilisées presque tous les ans la nuit pour héberger des familles à la rue, c’était la première fois que le collectif menait une action aussi radicale, en ouvrant un squat jour et nuit.
Le collectif avait réclamé à la Mairie que le groupe scolaire Montel, qui appartient au patrimoine municipal, soit mis à disposition de l’État pour en faire des places d’hébergements d’urgence. Finalement, c’est la Ville de Lyon qui prendra le relai de cette solidarité citoyenne dès le début des vacances scolaires, ce samedi 17 février.
« Si notre collectif se félicite de ces mises à l’abri annoncées, la mairie de Lyon va une fois de plus prendre en charge l’hébergement de nombreux ménages, domaine qui n’est pas de la compétence municipale. Cette mission incombe exclusivement à l’Etat », souligne Jamais sans toit dans un communiqué.
Hébergement d’urgence : « Il faut encore et toujours créer un rapport de force pour que ces familles soient mises à l’abri »
Si cette prise en charge a été confirmée auprès du collectif, ses modalités restent floues. « On ne sait pas quelles familles vont être prise en charge par la Préfecture », pointe Raphaël Vulliez, membre historique du collectif. Selon lui, le choix devrait se faire en fonction des critères de vulnérabilité, mais « rien n’est sûr », confie t-il. « Les familles hébergées par la Ville vont rester a l’école Montel qui sera gérée par un opérateur social. On sait que le bâtiment élémentaire va être détruit et que les familles seront déplacées dans le bâtiment de l’école maternelle », reprend-t-il, inquiet de constater « qu’il pourrait donc manquer des places ». Une promesse a été faite, « personne ne sera remis à la rue », relate le collectif, suite à leurs échanges avec la municipalité.
« Cette victoire, nous la devons à une mobilisation longue et acharnée. Sans notre combat, il y a fort à parier que ces écoliers dormiraient encore dehors ce soir », s’est félicité le collectif dans un communiqué
Les militants du logement peuvent avoir de quoi se réjouir. Pour une première action de cette envergure, le résultat semble positif. « Il faut encore et toujours créer un rapport de force pour que ces familles soient mises à l’abri », déplore tout de même Raphaël Vulliez. S’il se dit soulagé par la nouvelle, il fait valoir que sans cette forme de radicalité : « Il n’y aurait sans doute pas de solution pour l’instant ».
Pour le collectif, la réaction des pouvoirs publics tient aussi au « timing ». « Je pense qu’on a réquisitionné l’école au bon moment, c’est à dire au moment où la préfète a annoncé la création de 300 places d’hébergement d’urgence. Ça a joué en notre faveur », reprend-t-il.
Contactée par Rue89Lyon, la préfecture fait valoir de son côté que ces informations étaient déjà connues.
« La Préfète a annoncé en début d’année l’ouverture de 300 places nouvelles grâce au travail réalisé par les services de l’Etat pour fluidifier le dispositif d’hébergement d’urgence. Elle avait également indiqué que ces places seront utilisées pour l’évacuation du CCVA et pour la situation de l’école désaffectée du 9e arrondissement », rappelle-t-elle, par mail.
Ces familles seront prises en charge en fonction de « critères de vulnérabilité », précise-t-elle. Elle note qu’un diagnostic social a déjà été mené sur les lieux.
287 enfants à la rue dans la Métropole
Ceci étant, ces ouvertures de places restent largement insuffisantes dans un contexte de crise de l’hébergement d’urgence. En début de mois, Jamais sans toit dénombrait 140 familles à la rue, soit 287 enfants sur le territoire métropolitain. Dans le Rhône, 14.000 personnes seraient sans-abris selon le décompte réalisé par le Samu social 69 début janvier. Et rien ne semble endiguer la tendance.
Triste hasard du calendrier, ce même lundi, Droit au logement 69 a organisé un rassemblement devant la Métropole en soutien à des familles vaudaises, victimes d’un marchand de sommeil, condamné en 2022. Le 1er février 2024, elles ont dû évacuer l’immeuble insalubre. Logées un temps en hôtel, certaines familles ont déjà été remises à la rue.
Le 12 mars 2021, deux ans après le procès aux prud’hommes contre Renault Trucks sur l’amiante, les salariés concernés s’étaient réunis devant l’entreprise pour montrer leur détermination.Photo : DR
Durant 22 ans, ils ont lutté pour faire reconnaître les préjudices liés à la présence d’amiante chez Renault Trucks. Des anciens salariés de l’usine de Vénissieux reviennent sur la longue bataille qui a débouché sur une première condamnation de l’entreprise en 2021. Témoignages.
« Pendant des années, on entendait toujours ce même discours : il n’y a pas d’amiante », se remémore Jean-Paul Carret, porte parole l’Aper (Association prévenir et réparer), aujourd’hui retraité. Comme d’autres ex-salariés de l’usine de Vénissieux, il a mené « une longue bataille », pour faire reconnaitre les préjudices causés par l’amiante chez Renault Trucks.
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Et si nous vivions une crise de l’amour ? Et si notre impuissance à inverser le changement climatique, l’érosion de la biodiversité et les bouleversements systémiques à l’œuvre était le fait de notre incapacité à nous relier, à nous aimer, et ce dans tous les sens du terme ? C’est cette hypothèse que nous discuterons pour ce nouveau mercredi sur Radio Anthropocène.
« Faites l’amour, pas la guerre ». Tout le monde connaît ce fameux slogan anti-guerre issu de la contre-culture des années 1960 aux États-Unis. Pourtant, à en croire nos dirigeants, il faudrait faire la guerre… en faisant davantage l’amour : car l’heure est au « réarmement démographique », comme l’a affirmé le président Emmanuel Macron lors d’un discours courant janvier.
S’il faut bien sûr relativiser le lien entre sexualité et procréation dans un pays à forte prévalence contraceptive, il est opportun de se pencher sur la place donnée à l’amour dans nos sociétés contemporaines. Du moins à sa forme canonique, celle qu’on associe au dieu grec, celle de l’Eros. Les Français font moins l’amour.
Le phénomène a même reçu un nom : nous connaissons une « récession sexuelle ». C’est le constat posé par une récente enquête de l’IFOP, commandée par l’entreprise de sextoys LELO. En 2023, près d’un quart de la population française n’a pas eu de rapport sexuel au cours des douze derniers mois ; un chiffre qui n’a jamais été aussi fort depuis près de 50 ans.
« Étude Ifop pour LELO réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 29 décembre 2023 au 2 janvier 2024 auprès d’un échantillon de 1 911 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus »
Ce phénomène concerne particulièrement les plus jeunes. Plus d’un quart des 18-24 ans confient ne pas avoir eu de rapports sur l’année écoulée, soit cinq fois plus qu’en 2006. Des phénomènes conjoncturels expliquent pour partie ces tendances. Les écrans sont pointés du doigt : d’après la même enquête, 50 % des hommes de moins de 35 ans et 41 % des femmes reconnaissent en effet avoir déjà renoncé à un rapport sexuel pour regarder une série ou un film.
Sexualité en berne : un mal pour un bien?
Les pratiques sexuelles diminuent sous l’effet conjugué de plusieurs phénomènes. D’abord, il faut rappeler que l’abstinence reste majoritairement un phénomène subi. Mais cette récession sexuelle s’inscrit aussi dans un contexte plus large de désintérêt pour le sexe. Des tendances lourdes affectent ainsi la place des rapports sexuels dans la vie sociale ; elles n’ont en réalité rien d’inquiétant.
S’il y a bien récession sexuelle, celle-ci est compensée par une amélioration qualitative de nos rapports. Celle-ci s’explique notamment par la dissociation croissante entre conjugalité et sexualité et par la place accrue donnée au consentement, essentiellement portée par l’émancipation féminine au cours des cinquante dernières années. L’asexualité connait également une progression croissante : elle concerne 15% des femmes françaises.
Mettre l’amour en crise
Si l’amour semble battre de l’aile, c’est en réalité sa vision hétéro-patriarcale qui est de plus en plus questionnée. Nous assistons à l’érosion du « devoir conjugal » : en 1981, 76% des femmes de 18-49 ans confiaient faire l’amour « sans en avoir envie », elles sont 52% aujourd’hui. Et puis le sexe perd de ses charmes : 54% des femmes et 42% des hommes pourraient continuer à vivre avec quelqu’un sans rapports sexuels.
Comme l’explique François Krauss, directeur du pôle politique et actualités de l’Ifop, les Français « ne sont plus obligés d’avoir une vie sexuelle intense ou trépidante pour réussir (leur) couple ». Au-delà de ce modèle hétérosexuel, l’amour se pense de plus en plus au pluriel ; les modèles de conjugalité et de sexualité évoluent de pair.
Réinventer l’amour pour soigner la nature
Une certaine critique dresse aussi des ponts entre la crise écologique et les formes traditionnelles d’amour et de conjugalité. L’écoféminisme, notamment, met en lumière la responsabilité de la figure occidentale du male breadwinner (l’homme qui subvient seul aux besoins du foyer) dans la colonisation des terres, des esprits, des corps et des cœurs. Porteuse d’une vision spécifique d’un amour fait de domination et d’extraction, cette colonisation jetterait les bases de l’Anthropocène.
Pour en parler, on a même forgé le terme d’Androcène. Silvia Federici voit ainsi dans le travail reproductif féminin – via le travail du care et la natalité – la condition de possibilité de la reproduction sociale et du capitalisme.
Cara New Daggett, professeure en sciences politiques à l’université Virginia Tech montre également dans son ouvrage Pétromasculinités comment le système énergétique contemporain a produit un style de vie, une culture et des récits qui structurent nos sociétés patriarcales.
L’anthropocène, une crise de l’amour ?
Les Grecs distinguaient quatre termes pour penser l’amour. L’eros mais aussi la philia – amitié –, l’agapé – l’amour divin -, et le storgê – le souci, l’attention. Plus qu’une crise amoureuse entendue au singulier, on pourrait faire l’hypothèse que l’Anthropocène met précisément en scène la question amoureuse sous toutes ses coutures.
Car on peut lire cette période comme une crise éthique. Une crise du lien. Nous ne savons plus prendre soin de nos relations, du collectif, ni porter attention au monde environnant. Pour y remédier, l’heure n’est-elle pas de revenir à la « génération », pour paraphraser Émilie Hache ? Et réinventer ainsi de nouvelles formes d’amour ?
C’est de tous ces enjeux que nous discuterons ce mercredi 14 février sur les antennes de Radio Anthropocène. Un programme tout à propos en cette journée de Saint Valentin pour questionner et célébrer l’amour sous toutes ses coutures !
L’association Cité Anthropocène prend la suite des activités de l’Ecole Urbaine de Lyon et travaille à la mobilisation conjointe des sociétés et des sciences pour faire face à l’urgence des enjeux soulevés par le changement global.
Les locaux du bar d’extrême-droite La Traboule, dans le Vieux-LyonPhoto : ED/Rue89Lyon
Six jours après la condamnation de Sinisha Milinov, ancien cadre du groupuscule d’extrême droite identitaire les Remparts, le collectif « Fermons les locaux fascistes » appelle à un rassemblement en soutien aux victimes des violences d’extrême droite à Lyon. Le rendez-vous est prévu ce lundi 12 février, place de la Comédie (Lyon 1er)
A l’appel du collectif « Fermons les locaux fascistes » – dont font partie notamment la CGT, la CNT, la France Insoumise, le NPA, Alternatiba, Solidaires Etudiant.e.s ou encore le groupe antifasciste Jeune Garde – un rassemblement contre les violences d’extrême droite est prévu ce lundi 12 février à 18h30, Place de la Comédie (Lyon 1er). Ils demandent la fermeture des deux locaux identitaires, la Traboule et l’Agogé, dans le 5ème arrondissement de Lyon.
Suite à l’agression du 2 février, un rassemblement en soutien aux victimes de l’extrême droite
« Faudra-t-il un mort pour que les locaux fascistes soient fermés ? » Leur appel « en soutien aux victimes de l’extrême droite » fait suite à la violente agression raciste survenue ce vendredi 2 février dans le quartier des Terreaux (Lyon 1e).
Au petit matin, en sortant de la boite de nuit du Boston, trois jeunes hommes ont été gravement blessés à coups de poing et de couteaux par des militants identitaires. Parmi lesquels Sinisha Milinov, ancien président du syndicat étudiant d’extrême droite la Cocarde Lyon et ex porte-parole des Remparts.
Ce groupuscule d’extrême droite a élu domicile dans les locaux de la Traboule et l’Agogé (leur salle de boxe). Il est l’émanation de feu Génération Identitaire, un groupe dissous depuis. « Nous ne cessons de le répéter : dans ces locaux se retrouvent encore des militants violents, pour s’entrainer au combat, recruter, organiser des actions », rappelle le collectif dans un communiqué
Comme nous le racontions, ce mardi 6 février, le tribunal judiciaire de Lyon a condamné Sinisha Milinov à 16 mois de prison, dont dix avec sursis pour des faits de violences en réunion, aggravées par un mobile raciste et le port d’une arme.
Jugé lui aussi en comparution immédiate, Pierre-Louis P., jeune étudiant en droit, a été reconnu coupable des mêmes faits. Il a été condamné à 36 mois de prison, dont 12 avec sursis pour avoir défiguré les trois jeunes hommes à coups de couteau.
Une manifestation pour exiger la fermeture de la Traboule et l’Agogé à Lyon (5e)
Au lendemain de cette attaque, une manifestation contre l’extrême-droite avait rassemblé environ 4000 personnes selon les organisateur·rices. Ils réclamaient déjà la fermeture de ces locaux, qu’appellent également de leurs voeux plusieurs élus, dont le député du Rhône Thomas Rudigoz ou le maire de Lyon Grégory Doucet.
Véronique Laby (FDSEA) et Antoine Pariset (Confdération paysanne), rencontre entre cousins pour parler crise agricole.Photo : PL/Rue89Lyon.
Quelles sont les causes de la crise agricole ? Comment l’endiguer ? Pour prendre du recul sur ce sujet, Rue89Lyon a fait échanger Antoine Pariset, de la Confédération paysanne, et Véronique Laby, de la FDSEA. Une discussion entre cousins à Brignais, au sud de Lyon, à découvrir en podcast.
« Attention, on est pas à Paris nous. On parle de ce que l’on connaît ». Véronique Laby nous avait averti. Cette éleveuse de Brignais, au sud de Lyon, membre de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) du Rhône n’avait pas envie de rentrer dans des considérations trop politiques, ce début février. Tant mieux, on a pu parler problématiques concrètes.
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Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
Manifestation pour la Palestine à Bellecour (Lyon 2), le 11 novembre 2023.Photo : Inès Seghir
Une manifestation pour la Palestine est prévue, samedi 10 février, à l’appel du collectif 69 pour le peuple palestinien. Le rendez-vous est donné à 15 h, place Bellecour (Lyon 2e) pour réclamer un cessez-le-feu immédiat à Gaza.
Le collectif 69 pour le peuple palestinien et leurs soutiens appellent de nouveau à la manifestation ce samedi 10 février. Même mot d’ordre : « Halte au génocide en Palestine » et même revendications depuis leur première manifestation, il y a quatre mois. Le collectif demande la fin des bombardements à Gaza, le cessez-le-feu immédiat et une levée du blocus imposé par Israël depuis le 9 octobre. Le départ est prévue à 15 h, place Bellecour (Lyon 2e).
« Les bombardements meurtriers tuent et détruisent tout. La famine organisée et délibérée s’installe. Le risque est grand que des épidémies meurtrières se développent. Tous les moyens de survie ont été détruits et l’aide humanitaire ne rentre qu’au compte-goutte. La totalité des organisations humanitaires alertent sur le désastre vécu par le peuple palestinien ».
Depuis maintenant 4 mois, suite aux premiers bombardements d’Israël sur le territoire palestinien, le collectif lyonnais organise chaque semaine un rassemblement ou une manifestation à Lyon. Au plus fort de la mobilisation, le 18 novembre, ils étaient 15 000 selon les organisateurs et 7600 selon la police à demander un cessez-le-feu.
Une manifestation à Lyon pour dénoncer le risque de génocide en Palestine
Après 122 jours de conflit, la situation humanitaire à Gaza ne cesse de s’aggraver. Selon le dernier bilan du ministère de la Santé basé à Gaza (émanant du Hamas), l’offensive israélienne lancée le 9 octobre 2023 a déjà fait plus de 27 000 morts et 60.000 blessé.es dont la majorité sont des femmes, des enfants et adolescents, dans la bande de Gaza.
Les soins de santé restent extrêmement précaires. L’eau potable, les médicaments et la nourriture manquent. Selon le Programme alimentaire mondial, le risque de famine à Gaza augmente de jour en jour, en particulier pour les 300.000 personnes vivant dans le nord de la bande de Gaza, où l’aide alimentaire a été de nombreuses fois coupée.
Suite à la procédure engagée par l’Afrique du Sud contre Israël, la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute juridiction des Nations unies, a reconnu jeudi 26 janvier, le risque de génocide par l’armée israélienne dans la bande de Gaza.
A partir du 2 juin, le Sytral augmente son offre de transport.
CC Canelle Corbel / Rue89 Lyon
Le Sytral vient d’adopter une délibération visant à réduire la place de la publicité dans les transports publics à Lyon. Principale annonce, la suppression de tous les panneaux publicitaires numériques dans le métro.
C’était annoncé, c’est désormais acté. Les 118 panneaux publicitaires numériques du métro de Lyon seront retirés à partir du 1er avril. Le Sytral, qui administre le réseau de transport public de la Métropole, a adopté ce jeudi 8 février une délibération visant à réduire la pression publicitaire dans le métro et le tramway à Lyon… et ainsi réduire la facture d’électricité.
Dans son nouveau contrat de concession sur les emplacements publicitaires du réseau TCL et Libellule, passé avec Cityz médias (ex-Clear Chanel), Sytral Mobilités compte réduire de 25% le nombre de supports publicitaires. Ce nouveau contrat, qui rentrera en vigueur début avril, est valable cinq ans, et sera prolongeable deux fois un an.
Des réduction d’énergies attendues
Outre la suppression des panneaux numériques, les publicités « classiques » ne seront plus rétro-éclairées. Parallèlement, quatre stations du métro A (Foch, République, Gratte-Ciel et Flachet) en cours de rénovation verront la présence publicitaire totalement effacée. Des fresques géantes y seront installées en remplacement.
Le réseau de tramways va également connaître quelques changements. Les nouvelles stations des trams T6, T9 et T10 seront moins pourvues en publicité papier, et l’éclairage sera arrêté à 23 heures, contre minuit actuellement. « Toutes ces mesures nous permettent de réduire les consommations énergétiques de 49% par rapport au contrat actuel », a souligné Bruno Bernard, président de Sytral Mobilités.
Dernier point dont s’est félicité l’élu, l’espace publicitaire sera majoritairement réservé aux acteurs et manifestations locales, à hauteur de 65%.
Un règlement local de la publicité contraignant voté en juin par la Métro
La redevance de ce contrat s’élève à 4,9 millions d’euros par an. Soit peu ou prou le même montant que le contrat précédent. Le contribuable n’y perd donc pas au change, au contraire. « C’est un choix politique et non pas financier », s’est félicité Benjamin Badouard, co-Président du groupe « Les écologistes » à la Métropole. « Cette décision sera reconnue à l’échelle nationale et internationale », a encore prophétisé l’élu.
L’éradication de la publicité en cours dans les transports publics lyonnais s’inscrit dans la droite lignée de la politique de l’exécutif écolo à la tête de la Métropole de Lyon. Le 26 juin dernier, les élus de l’agglo avaient adopté un nouveau règlement local de la publicité (RLP), beaucoup plus contraignant.
Celui-ci prévoit de réduire de 60%, voire de 90%, le nombre de panneaux publicitaires dans la Métropole de Lyon, d’ici 2026. Dans le détail, le nouveau RLP envisage de réduire drastiquement la taille des pubs, et de la supprimer en quasi totalité aux abords des établissements scolaires.
La place Bellecour à la manifestation contre la réforme des retraites à Lyon en 2023. Image d’illustrationPhoto : LS/Rue89Lyon
Le 21 octobre 2010, en plein conflit sur la réforme des retraites, la police expérimentait la première « nasse », véritable garde à vue à ciel ouvert, sur la place Bellecour à Lyon 2e. Quatorze ans après, la Cour européenne des droits de l’homme a donné raison aux plaignants et a condamné la France.
C’est l’aboutissement de près de 14 ans de procédure. Ce jeudi 8 février, la Cour Européenne des droits de l’homme (CEDH) a rendu sa décision sur la « garde-à-vue » à ciel ouvert du 21 octobre 2010 sur la place Bellecour (Lyon 2e), aussi appelée la première « nasse » de France. Elle a estimé que l’État avait « méconnu les libertés de circulation et de réunion pacifique ». La France a été condamnée par la CEDH à verser solidairement 1714,28 euros aux requérants.
Dans le détail, la Cour a estimé que la nasse de Bellecour « était nécessaire pour prévenir un risque réel d’atteintes graves aux personnes ou aux biens », mais que « le recours par les forces de l’ordre à la technique de l’encerclement n’était pas, à la date des faits, « prévu par la loi ». » Depuis décembre 2021, la France s’est doté d’un nouveau schéma de maintien de l’ordre, qui encadre la pratique.
Pour Me Patrick Spinosi, avocat des requérants, la décision de la CEDH est un garde-fou sur le fameux « maintien de l’ordre à la française », souvent sous le feu des critiques. Et particulièrement sur la technique de la nasse, qui consiste à confiner une foule dans un espace restreint, en empêchant toute sortie.
« C’est la reconnaissance que (l’encerclement de Bellecour) était illicite. Toutes les nasses organisées pendant le mouvement des Gilets jaunes étaient contraires aux libertés fondamentales. Il y avait une sorte d’impunité totale de police avec cette technique, elle est désormais réglementée « , se félicite-t-il.
Le 21 octobre 2010, une « garde-à-vue » à ciel ouvert à Lyon
Pour comprendre l’importance de cette décision, il faut revenir près de 14 ans en arrière, en plein conflit sur la réforme des retraites (une autre que la version 2023). Le jeudi 21 octobre 2010, après cinq jours de scènes d’émeutes dans le centre-ville de Lyon, le préfet du Rhône de l’époque, Jacques Gérault, prend la décision de boucler la place Bellecour.
De 12 h à 19 h, quelque 700 personnes sont enfermées à ciel ouvert. « On ne savait pas si quelque chose de grave s’était passé, on ne comprenait pas », se souvient Françoise Chalons, membre du Collectif du 21 octobre. Ce jour-là, la militante est dans une voiture de la CGT-Vinatier. Elle se retrouve bloquée sur la place.
Le dispositif mis en place par le Directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) consiste en effet à séparer ceux considérés par les autorités comme « casseurs » de la place Bellecour des manifestants qui devaient se retrouver place Antonin Poncet, à 14 heures, pour marcher en direction de la place Guichard. Une véritable « souricière » pour reprendre Olivier Cahn, professeur en droit privé et sciences criminelles. Dans un livre co-écrit avec le sociologue Fabien Jobard, il s’inquiète :
« Cette opération appelle la critique à deux égards. Par l’atteinte aux principes de nécessité et de proportionnalité dans l’usage de la coercition, elle est peu compatible avec les exigences du code (de procédure) pénal(e) et de la Convention européenne des droits de l’homme. »
L’expérience laisse un goût amer aux militants. Selon Françoise Chalons, nombre sont ceux qui ne reviendront pas, traumatisés par cette expérience. La France vient de connaître sa première « nasse ». Elle en connaîtra d’autres. Pour que cette situation ne se banalise pas, une quinzaine d’organisations de gauche se réunissent dans le collectif du 21 octobre, en juillet 2011. S’en suit une longue bataille judiciaire. Tout d’abord, ils déposent une plainte avec constitution de partie civile. Puis, après une ordonnance de non-lieu prise en 2017 par les juges d’instruction, le Collectif fait appel via leur avocat, Bertrand Sayn.
Nasse de la place Bellecour : une interminable bataille judiciaire
Dans un arrêt rendu le 25 octobre 2018, la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Lyon ordonne le renvoi vers un nouveau juge d’instruction du DDSP (Directeur Départemental de la Sécurité Publique) du Rhône, Albert Doutre et du préfet du Rhône, Jacques Gérault qui étaient en poste en 2010 lors des faits.
Le juge d’instruction a ordonne la mise en examen pour « privation de liberté illégale par personne dépositaire de l’autorité publique » et « entrave à la liberté de manifester » du préfet et du DDSP de l’époque.
Le premier pas vers une victoire ? Oui et… Non. Le 5 mars 2020, la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Lyon confirme le non-lieu pris par les juges d’instruction de première instance. Mais le collectif ne lâche pas. L’avocat Patrick Spinosi attaque alors cet arrêté en cassation.
« La reconnaissance que les critiques contre les forces de l’ordre étaient légitimes »
Le collectif dépose aussi une question prioritaire de constitutionnalité concernant le vide juridique entourant le maintien de l’ordre. Ces mesures n’aboutissent pas, selon Françoise Chalon. Reste une dernière étape : la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).
La requête du cabinet de Maître Spinosi est déposée en 2022. Jugée recevable le 3 mai 2022, la Cour a pris deux ans pour l’étudier. Elle a finalement abouti à la décision de ce jeudi 8 février. Un soulagement pour l’avocat.
« Cette décision est la reconnaissance rétroactive que toutes les critiques portées à l’encontre des forces de l’ordre étaient légitimes. Ce n’est pas neutre. Cette décision cherche à garantir l’Etat de droit : la CEDH ne prive pas l’administration de l’usage de la nasse, mais elle l’encadre. »
La France va-t-elle prendre le pli, avec cette épée de Damoclès au dessus de la tête ? Si elle ne remet pas en cause le maintien de l’ordre à la française, la CEDH vient d’adresser à l’État un carton jaune.
La halle des Girondins à Gerland doit laisser place à un centre socioculturel.Photo : PL/Rue89Lyon.
[Droit de suite] Ce début février 2024, avec deux mois de retard, la halle Girondins a été détruite à Gerland. Elle doit à présent laisser place aux travaux pour la création d’un pôle socioculturel. Rue89Lyon vous avait raconté son histoire.
Elle a eu quelques mois de retard, mais elle a finalement eu lieu. Prévue initialement en décembre, la destruction de la halle Girondins a été effectué, début février. Des réflexions avaient pourtant eu lieu pour garder ce lieu d’histoire, sans succès.
« Le problème n’est pas l’amiante du bâtiment mais les sols qui sont pollués, a indiqué la maire du 7e arrondissement, Fanny Dubot (EELV), via Facebook. Il faut dépolluer en profondeur pour pouvoir installer la crèche qui sera au rez-de-chaussée du pôle social et culturel. Impossible de dépolluer tout en gardant le bâtiment malheureusement. »
La halle Girondins a été détruite début février 2024.
Avec la halle Girondins, la fin d’un histoire de Gerland
Une réponse aux regrets de certains habitants de voir tomber un haut lieu du patrimoine industriel lyonnais. Point central du nouveau quartier des Girondins, à Gerland, la halle symbolise l’époque révolue d’un quartier couvert d’usines. Elle a notamment été un lieu destiné à la construction de grues, d’où sa taille imposante. Elle était déjà bien seule, ses cousines voisines étant tombées depuis plusieurs années déjà.
Sa fin marque l’évolution d’un quartier. L’espace de la halle deviendra un grand pôle socioculturel et comptera, notamment, une crèche. À coté d’elle, la place Vaclav-Havel devrait-elle ouvrir fin 2025. Elle sera le point vert central du quartier.
Pour tout connaître du projet et de l’histoire de la halle, retrouvez notre anti-routard lui étant consacré.
Vidéo de l’attaque des l’extrême droite sur une conférence au sujet de la Palestine.Photo : X/Lyon Insurrection
Près de trois mois après la violente attaque contre une conférence sur la Palestine dans le Vieux-Lyon en novembre, huit militants présumés de l’extrême droite radicale lyonnaise ont été placés en garde-à-vue, mardi 6 février. L’un d’eux a été relâché dans la soirée de mercredi.
Huit membres présumés de l’extrême droite ont été interpellés mardi 6 février à Lyon et placés en garde-à-vue, dans le cadre de l’enquête sur l’attaque d’un local associatif du Vieux-Lyon. L’une des garde-à-vue a été levée dans la journée, mais « les sept autres se poursuivent », a précisé le parquet de Lyon, contacté par Rue89Lyon, à la suite d’une information de la Tribune de Lyon.
Ce vaste coup de filet fait suite à la violente attaque menée par l’extrême-droite lyonnaise dans le quartier Saint-Geroges (Lyon 5e), le 11 novembre dernier. À l’occasion d’une conférence sur la Palestine, une quarantaine de militants vêtus de noir, pour certains armés de barres de fer et cagoulés, avaient effectué une « descente » à la maison des Passages, blessant sept personnes, dont trois grièvement.
Vidéo de l’intérieur de la conférence du Collectif Palestine 69 dans le Vieux-Lyon avec de nombreuses personnes âgées assiégés par les fascistes armés.
« Heureusement » que la préfecture a interdit aux antifascistes de manifester dans ce quartier cet après-midi… pic.twitter.com/fSbNB0cI4x
Les assaillants avaient lancé des mortiers sur le bâtiment, brisant les vitres du local. Un individu a rapidement été interpellé à proximité des lieux, en possession d’une batte de baseball en bois, d’un poing américain, d’un protège-dents et de deux serflex. Il a depuis été placé en détention provisoire.
Des proches de Lyon Populaire parmi les interpellés ?
Contacté sur l’éventuelle présence d’Eliot Bertin parmi les interpellés, le parquet de Lyon n’a pas répondu à nos sollicitations, pas plus que la direction départementale de la sécurité publique (DDSP), qui nous a renvoyé… vers le parquet. Selon l’AFP, des agents de l’antiterrorisme auraient participé aux interpellations. Pour autant, le parquet national anti-terroriste n’a rien à voir avec l’enquête.
Selon nos informations, des proches de Lyon Populaire font partie des huit personnes interpellées. Ces interpellations ont eu lieu le même jour que la condamnation à de la prison ferme de deux identitaires lyonnais, dont l’ancien leader des Remparts Sinisha Milinov, pour une agression raciste à proximité de la place des Terreaux (Lyon 1er).
Grégory Doucet demande la dissolution des Remparts, tête de pont de l’extrême droite radicale à Lyon
La date de ces deux événements, a priori sans lien apparent, n’est pas anodine. Le 6 février est l’une des commémorations majeures de l’extrême-droite, notamment royaliste. 90 ans plus tôt, le 6 février 1934, des ligues d’extrême-droite ont menacé de marcher sur l’Assemblée nationale, dans un contexte de fort anti-parlementarisme. Ces émeutes ont été sévèrement réprimées. Triste anniversaire.
Alors que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé, dans la journée du mercredi 7 février, la dissolution du bar identitaire lillois la Citadelle, le maire de Lyon Grégory Doucet a une nouvelle fois demandé une sanction similaire pour les Remparts. Sera-t-il entendu ?
Quid des "Remparts" à #Lyon, dont l’un des anciens membres vient d’être condamné ?
Nous étions plusieurs élus de tous bords à vous alerter sur les dangers que représente cette association pour les Lyonnais et la République. https://t.co/bH2sIxdVD2
Originaire de Lorraine, je suis arrivé à Lyon en 2020, après plusieurs années à Paris. J’ai rejoint Rue89Lyon en 2023, avec le projet de reprise en coopérative. Désormais associé et rédacteur en chef adjoint du média, je suis plutôt branché justice et mobilités. J’aime bien titiller la Région aussi, quand l’occasion se présente. Si vous avez une info ou que vous souhaitez me joindre, c’est par là : edelacote@rue89lyon.fr