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29/03/2024 date de fin
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A Lyon, 2ème temps fort contre la réforme des retraites : entre 9500 et 19000 manifestants

[Article mis à jour régulièrement] Après le succès du jeudi 5 décembre contre le projet de système de retraites universel par points, de petites manifestations se sont succédées tous les jours à Lyon.

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Le cortège de la CGT cheminots le 10 décembre à Lyon. ©LB/Rue89Lyon

Les syndicats voulaient faire de ce mardi un deuxième temps fort du mouvement social, avant les annonces du 1er Ministre prévues pour mercredi.

A Lyon, ce 10 décembre, la manifestation est partie vers 12h de la place Jean Macé pour rejoindre la place Bellecour par l’avenue Jean Jaurès puis le cours Gambetta. Entre 9 500 (selon la police) et 19 000 personnes (selon la CGT) ont défilé.

C’est moins que le 5 décembre, où entre 21 000 et 35 000 personnes avaient marché (selon la CGT ou la police) de la Manufacture des tabacs à la place Jean Macé, contre le projet de réforme des retraites.

Il fallait remonter au précédent mouvement social contre une réforme des retraites, en octobre 2010, pour retrouver une mobilisation équivalente. Même au plus fort du mouvement contre la loi travail, on avait vu, selon la CGT, au maximum 30 000 personnes dans les rues de Lyon, le 31 mars 2016.

Comparativement à la grosse journée du 5 décembre, le secrétaire général de l’union départementale de la CGT, João Pereira Afonso, estime que ce mardi a permis de montrer au gouvernement que « la pression de la rue est toujours là » :

« On ne veut pas de cette réforme des retraites. D’autres solutions sont possibles ».

Une plus petite mobilisation mais toujours un gros cortège de tête

Si la plupart des participants ont défilé sous les drapeaux de la CGT, un fait notable est la persistance d’un cortège de tête de plusieurs milliers de personnes. Devant la banderole de l’intersyndicale (CGT, FO, Solidaires, les CNT, UNL et Unef), on retrouvait des « gilets jaunes », une cinquantaine de black bloc, des lycéens, des étudiants ou des antifascistes. Dans une proportion identique au 5 décembre.

Après un trou de plusieurs mètres, la banderole intersyndicale ouvrait la voie aux agents de la fonction publique (Ville de Lyon, HCL,…) et, dans une moindre proportion, aux syndicats du privé. Très visibles et sonores, les cheminots de la CGT cheminots comme de Sud Rail mais aussi les salariés de l’énergie (EDF et Enedis notamment). Au micro, la CGT annonçait que « 80 000 foyers de Lyon ont été passés ce matin au tarif de nuit ». Fabien, un cégétiste de l’énergie expliquait :

« C’est à la fois une reprise en main de l’outil de travail et une manière de toucher au portefeuille l’entreprise. Ce sont des coups d’avertissement, ça va aller crescendo ».

Laurent Saint-Léger, le secrétaire de la CGT cheminots pour la région de Lyon attend, lui aussi, que d’autres secteurs entrent en grève reconductible.

« Il faut que ça pousse. Tout le monde doit s’y mettre. La grève à la SNCF ne suffira pas seule à faire plier le gouvernement. »

Des violences en cours de manif et de la lacrymo à Bellecour

Un peu avant le carrefour de Saxe-Gambetta, les premiers incidents ont eu lieu. Après des tags sur une agence bancaire, des policiers en civil se sont positionnés devant la banque et ont reçu quelques projectiles. Immédiatement, ils ont tiré des gaz lacrymogènes puis ont chargé le début du cortège de tête. Après quelques minutes de flottement, le cortège a pu repartir.

A Bellecour, plusieurs personnes se sont positionnées devant un canon à eau de la police qui bouchait l’entrée de la rue Edouard Herriot. Des barrières ont été déplacées pour faire face aux forces de l’ordre. Rapidement le canon à eau est entré en action en aspergeant les personnes qui lui faisaient face. Puis se sont des projectiles qui ont été lancés dans la direction du canon à eau. Une équipe de la BAC a alors chargé cette angle de la place Bellecour à grand renfort de tirs de grenades lacrymogènes.

L’angle nord-ouest de la place Bellecour est devenu irrespirable alors que la banderole intersyndicale arrivait, ce qui a suscité la colère du speaker du camion principal de la CGT qui s’époumonait pour demander à la police « d’arrêter les gaz ». Au lieu d’arrêter, la police a encore fait usage de la lacrymo et a chargé. Des syndicalistes de la CGT énergie ont reçu au passage des coups de matraque.

> Retrouvez quelques moments de cette manifestations sur le « thread » ci-dessous :

Grosse mobilisation du jeudi et petites manifs les jours suivants

Le lendemain de ce 5 décembre, les syndicats lyonnais ont continué à organiser des cortèges pour prolonger une mobilisation qui a vu la réunion, non seulement des cheminots et des profs mais aussi des étudiants contre la précarité, des hospitaliers et de « gilets jaunes ».

Quelques lycées, au premier rangs desquels le lycée Ampère-Saxe, où un lycéen a été touché par un tir de LBD au visage, ont connu des blocages.

Si bien que vendredi, samedi et lundi, trois petites manifestations ont sillonné la rive gauche du Rhône, au départ de la place Jean Macé.

 

Une nouvelle interdiction de manifester

Comme pour la Fête des Lumières, comme au plus fort du mouvement des « gilets jaunes », le préfet du Rhône a pris un arrêté interdisant les manifestations dans une partie du la Presqu’île lyonnaise ce mardi, de 8h à 22h, de la place Bellecour à la place des Terreaux ainsi que rue Victor Hugo (voir le périmètre ci-dessous).

Dans son arrêté, le préfet du Rhône justifie cette interdiction par les précédentes manifs de « gilets jaunes » et par les affrontements qui ont eu lieu jeudi dernier entre manifestants et policiers.

Paradoxe : ce texte interdit toute manifestation en Presqu’île alors que le cortège du 5 décembre est resté cantonné à la rive gauche du Rhône.

Etat des lieux des grèves contre la réforme des retraites

Le 5 décembre les différentes grèves avaient atteint des records, notamment à la SNCF et dans l’Éducation nationale. Alors que les cheminots sont appelés à poursuivre une grève reconductible, le niveau de grévistes devraient être moindre ce mardi, si l’on en croit les prévisions de trafic.

1. Dans les transports : la SNCF toujours en pointe

Ce mardi, 1 TER sur 8 circulera dans la région Auvergne-Rhône-Alpes alors qu’il y en avait 1 sur 13 lundi et 1 sur 20 jeudi.

Concernant les TGV, c’est la même chose que lundi : 1 TGV sur 5. Il y en avait 1 sur 7 jeudi.

A noter que chez les TCL, il ne devrait pas y avoir de perturbations dues à la grèves des agents contrairement au 5 décembre où de très nombreuses lignes de bus avaient été impactées.

2. Mobilisation en baisse dans les écoles

Le jeudi 5 décembre, dans le Rhône, le SNUIPP estimait « qu’entre 65 % à 75 % des enseignants allaient être en grève » et que « plus de 193 écoles fermées ».
Selon le rectorat, 51,15 % des enseignants du 1er degré étaient en grève et 42,32 % de ceux du 2nd degré.
Par ailleurs, 77% des cantines étaient fermées à Lyon, soit 157 restaurants scolaires.

Pour ce mardi 10 décembre, le rectorat a communiqué sur 12,41% de grévistes dans le 1er degré et 19,41% pour le 2nd degré.

Place Jean Macé le 5 décembre 2019. Affrontements entre policiers et les derniers manifestants. ©LB/Rue89Lyon
Place Jean Macé le 5 décembre 2019. Affrontements entre policiers et les derniers manifestants. ©LB/Rue89Lyon

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