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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Européennes 2024 : insoumis et socialistes en meeting à Lyon la même semaine

Européennes 2024 : insoumis et socialistes en meeting à Lyon la même semaine
En deux jours, Lyon va accueillir deux meetings pour les européennes. Celui de Place Publique et du Parti socialiste, et celui de la France insoumise.

Le 1er mai, Raphaël Glucksmann, tête de liste aux européennes pour Place Publique et le Parti socialiste sera en meeting tout près de Lyon, à Villeurbanne. Le lendemain, Rima Hassan, candidate aux européennes sur la liste La France insoumise, et Mathilde Panot, cheffe de file du groupe insoumis à l’Assemblée nationale, seront présentes lors d’une réunion publique à Vénissieux.

Entre socialistes et insoumis, il y a de l’eau dans le gaz. L’union de la gauche, la NUPES, n’aura pas tenu pour les élections européennes qui arrivent à grand pas, le 9 juin. Divisés sur la vision de l’Europe, mais aussi sur des questions internationales, ils ne sont pas parvenus à s’entendre sur une liste commune.

Les électeurs lyonnais de gauche pourront faire leur choix. Un meeting socialiste est prévu le mercredi 1er mai, à 15 h à Villeurbanne dans la salle Raphaël de Barros, tandis que les insoumis organisent une réunion publique jeudi 2 mai, à 19 h à Vénissieux, dans la salle Joliot Curie.

Un meeting de Raphaël Glucksann dans le fief socialiste de l’agglomération de Lyon

Côté socialiste, c’est Raphaël Glucksmann, tête de la liste Place Publique – Parti Socialiste (PS), qui sera présent. Il se rend dans l’un des fiefs socialistes national, Villeurbanne, dirigé par Cédric Van Styvandael (PS). De nombreux pontes du parti feront le déplacement : Olivier Faure, premier secrétaire du PS, Najat Vallaud-Belkacem, conseillère de la région Auvergne-Rhône-Alpes et ancienne ministre, Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin et Sylvie Guillaume, eurodéputée socialiste.

La tête de liste s’était déjà rendue à Lyon, le 10 mars dernier, pour une des premières étapes de lancement de sa campagne. S’il devait se rendre à la traditionnelle manifestation du 1er-Mai à Lyon le matin, Raphaël Glucksmann a finalement choisi Saint-Étienne, avant de rejoindre la capitale des Gaules pour le meeting.

Il profitera de cette journée pour axer son discours sur le sujet du travail. Et il devrait réunir plus large que son camp. David Kimelfeld, ancien président de la Métropole de Lyon et proche de la majorité présidentielle a indiqué qu’il se rendrait au meeting, rapporte Tribune de Lyon.

La cause palestinienne colore la réunion publique des insoumis à Lyon

Côté insoumis, deux figures nationales ont été choisies : Rima Hassan, 7e sur la liste de La France insoumise pour les européennes et Mathilde Panot, présidente du groupe insoumis à l’Assemblée nationale. Elles seront invitées et accompagnées par Idir Boumertit, député LFI de la quatorzième circonscription du Rhône, où se situe Vénissieux.

Une semaine remplie pour les deux femmes politiques, car toutes deux se sont retrouvées auditionnées mardi 30 avril par la police pour « apologie du terrorisme ». Rima Hassan, juriste investie pour la cause palestinienne, se voyait reprocher des propos tenus dans une interview pour le média Le Crayon au sujet du conflit israélo-palestinien. Pour Mathilde Panot, il s’agissait d’un communiqué de presse publié le 7 octobre, jour des massacres commis par le Hamas sur la population israélienne.

Des convocations, qui font suite à celles de plusieurs militants politiques et des syndicalistes, dont la légitimité interroge. Le 23 avril, Mathilde Panot a dénoncé une « instrumentalisation grave de la justice visant à bâillonner des expressions politiques ».

Loi immigration : à Lyon, la justice marche dans les pas des préfectures

Loi immigration : à Lyon, la justice marche dans les pas des préfectures
©PL/Rue89Lyon

[Info Rue89Lyon] En 2023, la justice de Lyon a distribué l’équivalent de 200 années d’enfermement d’étrangers en rétention, à coup d’audiences de quelques minutes. Dans presque 90 % des cas, elle valide les décisions de la préfecture. Grâce au concept flou de « trouble à l’ordre public », la nouvelle loi immigration aggrave encore la donne. 

« En un mot Monsieur, est-ce que vous avez quelque chose à dire sur la demande du préfet ? ». 15 mars 2024, au tribunal judiciaire de Lyon. La magistrate mène son audience au pas de charge. Elle compte parmi les cinq juges des libertés et de la détention (JLD) actuellement en poste à Lyon, qui assurent chaque jour une, voire deux audiences consacrées à la rétention administrative. La machine ne s’arrête jamais : le week-end et les jours fériés, ces audiences sont assurées par d’autres juges, appelés en renfort.

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Européennes, Gaza… Un large appel à manifester pour ce mercredi 1er-Mai à Lyon

Européennes, Gaza… Un large appel à manifester pour ce mercredi 1er-Mai à Lyon
Départ de la manifestation du 1er Mai 2023 à Lyon. Image d’illustration

Plusieurs collectifs et associations répondent à l’appel de l’intersyndicale pour la manifestation du 1er-Mai à Lyon. Dans le cortège, des slogans en soutien à la fonction publique, mais aussi à l’Ukraine et Gaza devraient résonner. Rendez-vous est donné à Garibaldi (Lyon 7e) à 10h30.

« Ni les actionnaires, ni les réactionnaires : un 1er-Mai pour les travailleurs et travailleuses », appelle l’intersyndicale (CGT, FSU, UNSA, Solidaires, CNT, USL, Unef…) pour la manifestation du 1er-Mai à Lyon.

Le cortège partira à 10 h 30, au niveau de la station de métro Garibaldi (Lyon 7e). Il défilera le long du cours Gambetta, traversera le pont Guillotière avant de rejoindre la place Bellecour (Lyon 2e).

Pour rappel : aucun transport commun ne sera assuré par le réseau TCL pendant 24h, comme chaque année pour la journée internationale des travailleurs.

Le syndicat Force Ouvrière, qui ne s’est pas joint à l’intersyndicale, organise un rassemblement de son côté. Il donne rendez-vous à 12 h à la plaque commémorative des canuts, devant la mairie du 4e arrondissement, boulevard de la Croix-Rousse.

1er-Mai à Lyon : les coupes dans la fonction publique au menu

Les mots d’ordre pour cette journée internationale, donnés par l’intersyndicale, sont nombreux :

«  Nos organisations appellent les travailleuses et travailleurs, les jeunes, étudiant·es et retraité·es, à manifester partout en France le 1er-Mai contre l’austérité, pour l’emploi, les salaires, les services publics, la protection sociale, les libertés et la paix juste et durable dans le monde », liste le communiqué de l’intersyndicale.

L’intersyndicale souligne, dans son communiqué, la « menace » en France des « plans d’austérité » prévues par le gouvernement. Le 6 mars dernier, le ministre délégué aux comptes publics, Thomas Cazenave, a annoncé lors d’une audition à l’Assemblée nationale une nouvelle estimation des coupes budgétaires voulues par le gouvernement. Ce ne sont donc plus 12 milliards d’économies sur les budgets de l’État et de la Sécurité sociale qui sont envisagés, mais « au moins 20 milliards d’euros » en 2025. Des coupes qui risquent de peser encore davantage sur les services publics, déjà en grande difficulté.

Les élections européennes présentes dans le cortège

Les syndicats s’attaquent aux déclarations de Gabriel Attal. Le Premier ministre, avait, sans plus de précision, lancé mardi 30 janvier, lors de sa déclaration de politique générale : « J’assume de le dire, il faut désmicardiser la France ».

L’intersyndicale le prend au mot et rappelle que : « La précarité et la pauvreté gagnent du terrain ». Elle réclame donc une augmentation des salaires, des pensions de retraites, des minimas sociaux et bourses d’étude pour les étudiant·es. Le communiqué rappelle en ce sens la forte précarité du monde estudiantin : « deux sur trois sautent régulièrement des repas, un·e sur deux est mal logé·e. Un·e étudiant·e sur cinq ne mange pas à sa faim. »

Les prochaines élections européennes du 9 juin s’inviteront aussi à l’agenda de la manifestation. Seront présents dans le cortège Manon Aubry, eurodéputée LFI et tête de liste de l’Union populaire, ainsi que Raphaël Glucksmann, leader de Place Publique, en meeting à Villeurbanne le même jour.

L’intersyndicale a elle aussi un mot pour l’Europe et appelle dans son communiqué à défendre « une Europe sociale et des peuples : ni dépendance à la finance, ni poison de l’extrême-droite, pire ennemi des travailleurs et travailleuses ! »

Plusieurs cortèges prévus pour la manifestation du 1er-Mai à Lyon

Plusieurs associations et collectifs ont prévu de se joindre à la manifestation. La CNT et l’UCL organisent « un cortège rouge et noir » à l’arrière du cortège syndical. Après la manifestation, les deux syndicats appellent à poursuivre la mobilisation depuis la place Bellecour à 12h30 pour se rendre au repas de quartier de Radio Canut, place Colbert (Lyon 1er).

Le collectif 69 Palestine appelle lui aussi à rejoindre la manifestation internationaliste du 1er-Mai « sous les couleurs du drapeau palestinien et derrière la banderole exigeant la levée du siège de Gaza ». L’engagement de l’intersyndicale pour un cessez-le-feu à Gaza, mais aussi en Ukraine, est rappelé dès le début du communiqué.

L’année dernière, la manifestation du 1er-Mai, qui marquait également la 13e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, avait rassemblé 45 000 participants, selon l’intersyndicale et 17 000 selon la préfecture. Comme nous l’avions raconté, le défilé avait alors été placé sous le signe de la colère, avec des affrontements extrêmement violents avec les forces de l’ordre.

La manifestation du mercredi 1er mai 2024 promet, elle, d’être plus calme. Reste à savoir si elle mobilisera autant que l’édition de 2023 qui enregistrait un record de participation par rapport à celle de 2022 qui avait rassemblé entre 4 000 et 6 000 manifestant·es.

« J’ai pensé à démissionner » : à Lyon, les colères d’un professeur en lycée professionnel

« J’ai pensé à démissionner » : à Lyon,  les colères d’un professeur en lycée professionnel
Cyril Le Henanff est un professeur engagé pour les élèves de son lycée professionnel à Oullins, au sud de Lyon.

[Série] À travers différents témoignages, Rue89Lyon vous propose d’aborder les difficultés connues dans les services publics. Dans cet épisode, Cyril Le Henanff, professeur d’histoire et de lettres au lycée professionnel Jacquard à Oullins-Pierre-Bénite, évoque les difficultés de la filière, alors que l’Éducation nationale est à nouveau en grève ce lundi 29 avril contre la réforme contestée du « choc des savoirs ».

Créteil, 2014. Cyril Le Henanff est jeune professeur d’histoire et de lettres au lycée Édouard-Branly, en section professionnelle. Il débute mais les difficultés s’empilent déjà. « Devoir finir un programme très vite, ne pas avoir le temps d’approfondir ni de faire progresser les élèves… Dès le début de ma carrière, j’ai pensé à démissionner », se remémore t-il, dix ans plus tard, en agitant sa cuillère dans un café du 7e arrondissement de Lyon.

Depuis, la pensée ne lui a plus traversé l’esprit. Il enseigne désormais au lycée professionnel Joseph-Marie-Jacquard à Oullins-Pierre-Bénite. « Les collègues sont découragés », soupire Cyril en coiffant sa longue barbe poivre et sel. Lui ne baisse pas les bras. À 37 ans, il se mobilise pleinement pour « sauver » le lycée professionnel.

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Liquidation de Railcoop : un déraillement annoncé, la libéralisation en question

Liquidation de Railcoop : un déraillement annoncé, la libéralisation en question
La ligne de train Lyon Bordeaux proposée de Railcoop est retardée.

La société Railcoop a été officiellement liquidée ce 29 avril. Derrière une com’ bien rodée, des trous énormes dans le budget (entre autres) permettaient de prédire le crash de la coopérative « citoyenne » chargée de relancer le train Lyon-Bordeaux. Une déroute qui interroge sur le désinvestissement de l’État et la libéralisation du secteur ferroviaire.

[Cet article est initialement paru le 13 avril. Nous le republions ici, actualisé.]

L’annonce ne faisait plus vraiment de doute. Acculée financièrement, la coopérative ferroviaire Railcoop a annoncé le 27 mars dernier sa liquidation à venir. Elle a été officialisée ce lundi 29 avril par le tribunal de commerce de Cahors, qui avait mis sa décision en délibéré le 15 avril dernier.

Officiellement, la raison avancée est un contentieux juridique entre l’entreprise et ACC-M, le prestataire chargé de rénover les deux (vieilles et polluantes) rames acquises par Railcoop auprès de la Région Auvergne-Rhône-Alpes pour tenter de relancer la liaison ferroviaire entre Lyon et Bordeaux. En réalité, le mal était plus profond.

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De Radio Canut à Arte : Olivier Minot, le micro punk des pentes de la Croix-Rousse

De Radio Canut à Arte : Olivier Minot, le micro punk des pentes de la Croix-Rousse
Portrait d’Olivier Minot à Lyon, pour l’émission de radio Dépêche d’Arte

Depuis 20 ans, Olivier Minot arpente la ville de Lyon pour enregistrer ses bruits. À travers des micro-trottoirs, revues de presse et détournements comiques, cette figure à la fois punk et discrète est devenue l’une des voix les plus reconnaissables du podcast en France. Il est aussi connu pour son engagement associatif sur Radio Canut, « la plus rebelle des radios ».

Samedi 14 février à Brest, vers 23h. La foule est rassemblée devant le théâtre du Quartz. Le lieu abrite le festival Longueurs d’Ondes, le rendez-vous annuel du monde de la radio. Et comme à chaque fois, la performance d’Olivier Minot crée l’évènement.

Cette année, on s’est pressé pour voir le Radioshow, sa dernière émission sur Arte Radio, mise en ondes avec la réalisatrice Annabelle Brouard. Un spectacle de radio pour « retrouver le goût du live ». Pas hyper à l’aise face à la foule, le bonhomme change lorsqu’il retrouve son micro. Il enchaîne les blagues, les détournements radiophoniques et emporte le public avec lui.

On retrouve le quarantenaire dans l’anonymat d’un café du bas des pentes de la Croix-Rousse, deux semaines plus tard. C’est là qu’il vient pour éplucher la presse locale : Le Progrès, Tribune de Lyon… Méfiant vis-à-vis des GAFAM, le documentariste souhaite ne laisser aucune empreinte sur internet. S’il paye la presse, c’est toujours en format papier.

La silhouette fine, les yeux sombres, il se trimballe avec un éternel sweat à capuche et une casquette vissée sur le crâne. La dégaine du bon pote avec toujours le sourire en coin. Vous ne trouverez pas de trace de son visage sur la toile. Une manière, aussi, de revenir à la radio d’autrefois, avant qu’elle ne soit filmée, à une époque où on laissait l’imagination construire les traits de nos animateurs préférés. De toute manière, Olivier Minot, c’est surtout une voix.

« Avec Dépêche, ça ne s’arrêtait jamais »

« Salut, c’est Livo et je découpe les journaux avec mon micro ». Pendant 4 ans, et 140 épisodes, il a dépoussiéré le genre de la revue de presse dans Dépêche sur Arte Radio, avec la ville de Lyon comme terrain de jeu. Dans les kebabs de la Guillotière, les manifs de la place Bellecour, mais surtout depuis les pentes de la Croix-Rousse, là où il vit.

« Avec Dépêche, ça ne s’arrêtait jamais. C’était un rythme de fou et c’était toutes les semaines. Donc oui, c’était la facilité de tourner dans mon quartier. »

On a pu aussi l’entendre sur France Culture dans les Pieds sur Terre où il s’est penché sur L’affaire des sept antifas ou lorsqu’il a tenté de faire sauter une amende TCL.

Enraciné dans les pentes depuis vingt ans, il raconte, dans l’un des épisodes les plus poignants, la gentrification du quartier et la mort de Martial Nouri, SDF apprécié des riverains. Mais pour lui, ce n’est pas la mutation de la ville qui a changé la teneur de ses reportages.

« Ce n’est pas sociologique. Si tu veux trouver des bourgeois venus gentrifier ou des vieux punks, tu les trouves. En revanche, c’est plus dur d’avoir des trucs spontanés. Les gens se méfient des médias aujourd’hui, et à raison, parce que les trois quarts font de la merde. Donc, en fait, on subit les conséquences de ça aussi », analyse-t-il.

Reste que l’inattendu est toujours possible :

« Je tournais dans le quartier en 2021, sur des thématiques de réouverture post-confinement. Je vois arriver deux jeunes à vélo, avec des affiches, de la colle, lookés un peu babacool/teufeurs. C’étaient des affiches pour Les Patriotes, le truc de facho de Florian Philippot. Moi, je suis un peu outré. Et là, il y a une sorte de vieux qui débarque pour les insulter. On aurait vraiment dit un vieux réac. Il leur dit, cassez-vous les fachos. C’était le moment où tout est inversé. C’est badant cette société où les jeunes cools, ce sont les fachos. En plus, ils aimaient bien Arte Radio. Il n’y a plus de repères ».

« Radio Canut, c’est le premier local sur la route des fachos »

Sur une ligne antifasciste, Olivier Minot peut témoigner des conséquences de l’extrême droite radicale à Lyon :

« Radio Canut, c’est le premier local sur la route des fachos quand ils font des descentes. On se fait régulièrement péter les vitrines ».

Du micro au stylo, le croix-roussien prépare un livre dans lequel il fait le portrait des militants du Groupe antifasciste Lyon et environs (Gale) à paraître cette année aux éditions Burn Août. Leur dissolution a été prononcée par le Ministère de l’Intérieur en mars 2022 et validée par le Conseil d’État en novembre dernier.

Longtemps, Olivier Minot a été la locomotive de l’émission MégaCombi sur Canut. « C’était de la radio amateur, où on était meilleurs que les pros », s’enorgueillit-il. Une émission devenue culte où lui et ses comparses ont annoncé le décès de Gérard Collomb… six ans avant tout le monde. Malgré l’arrêt de l’émission, il continue de s’investir dans la plus rebelle des radios.

« On a 60 émissions par semaine, avec plus d’une centaine de personnes qui passent dans le studio. Je crois qu’on est la plus grosse radio de Lyon », détaille-t-il.

On laisse Olivier Minot finir son café, avant qu’il ne retourne chez lui. Depuis son appartement au cinquième étage d’un immeuble canut, il profite de la rumeur de la ville. Celle du livreur qui se fait klaxonner, des gens qui s’engueulent, de la musique chaabi, des coups de talon d’un cours de flamenco dans un petit théâtre. « C’est cette vie-là que j’adore », résume-t-il.

Grève dans les collèges de Lyon contre les groupes de niveaux

Grève dans les collèges de Lyon contre les groupes de niveaux
Après une mobilisation début février, plusieurs centaines d’enseignant.es et personnels éducatifs ont défilé une nouvelle fois depuis la place Guichard (Lyon 3e) mardi 2 avril. Images d’archive.

Lundi 29 et mardi 30 avril, les personnels des collèges sont appelés à la grève pour s’opposer à la réforme du « choc des savoirs » qui doit instaurer des groupes de niveaux au collège. De nombreux établissements de Lyon et son agglomération seront mobilisés.

« Pas de retrait, pas de rentrée ». Quatre syndicats de l’Éducation nationale ont appelé à la grève dans les collèges du Rhône, au retour des vacances de Pâques. La CGT Educ’action 69, Sud Education 69, FO SNUDI 69 et CNT Educ demandent le retrait d’une réforme, intitulée « choc des savoirs », qui doit être mise en place pour septembre 2024.

Elle prévoit la création de groupes en français et en mathématiques au collège, selon le niveau des élèves. Ce qui inquiète les personnels de l’Éducation nationale comme les parents d’élèves, mobilisés depuis l’annonce de la réforme en décembre 2023. Rue89Lyon était allé à leur rencontre.

Les syndicats dénoncent « des moyens et des dispositifs confisqués, principalement au détriment de l’éducation prioritaire, pour la mise en place de cette réforme ».

Grève dans les collèges : trois jours de mobilisations à Lyon

Dès lundi 29 avril, les personnels mobilisés devraient animer « des temps d’informations aux familles » dans les établissements. L’intersyndicale organise ensuite un rassemblement à Lyon. Le rendez-vous est donné place de la Comédie (Lyon 1er), à 15 heures.

Dès le lendemain, mardi 30 avril, la grève va se poursuivre dans les établissements. Les syndicats appellent les parents d’élèves à mener une opération « collèges déserts », en ne déposant pas leurs enfants au collège. Un deuxième rassemblement est prévu à 14h30 devant le rectorat de Lyon (Lyon 7e), avant la traditionnelle manifestation du 1er mai, le lendemain, que l’intersyndicale encourage à rejoindre.

À Vénissieux et Saint-Fons, quatre collèges en grève et l’éducation prioritaire en étendard

Mais Lyon ne sera pas la seule commune à se mobiliser. À Vénissieux et Saint-Fons, les collèges Triolet, Eluard, Alain et Aragon seront en grève les 29 et 30 avril, soutenus par l’organisation de parents d’élèves FCPE 69.

« C’est bien une École du tri social que Nicole Belloubet et Gabriel Attal mettent en place. Derrière la promesse d’une plus grande flexibilité, ce sont en réalité des contraintes organisationnelles et pédagogiques qui vont lourdement fragiliser notre liberté pédagogique et casser la relation forte et continue avec nos classes et nos élèves », dénoncent les personnels mobilisés de ces établissements.

Un « pique-nique revendicatif » sera organisé pour l’occasion dans le parc des Minguettes à Vénissieux à partir de 11h30, entre personnels et parents d’élèves.

Disparition de Radio Nova Lyon : « Une vraie perte pour la culture lyonnaise »

Disparition de Radio Nova Lyon  : « Une vraie perte pour la culture lyonnaise »
Radio Nova Lyon devrait cesser d’émettre fin mai 2024.

Bientôt le silence radio pour Radio Nova Lyon. Émettant depuis 2017 sur la fréquence 89.8 FM, l’antenne locale de la radio musicale est en passe de disparaître. Une perte pour la scène musicale lyonnaise.

C’est par un tweet, datant du 3 avril, que l’information a commencé à circuler. Le compte RadioScope a relayé une décision parue au Journal Officiel, le 20 mars 2024. Celle-ci entérine la disparition de l’antenne lyonnaise de Radio Nova.

Selon nos informations, Radio Nova Lyon cessera d’émettre fin mai. La fréquence 89.8 FM diffusera donc la programmation nationale.

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Chaque mois, au moins deux morts au travail dans le Rhône

Chaque mois, au moins deux morts au travail dans le Rhône
En 2020, un ouvrier est décédé suite à une chute, lors de travaux sur la façade du centre commercial La Part-Dieu.

En 2023, au moins 25 travailleurs sont morts au travail dans le département du Rhône, selon des chiffres obtenus par Rue89Lyon. Un bilan sous-estimé. Depuis une vingtaine d’années cette hécatombe, peu visible, est de plus en plus importante en France.

« Un ouvrier chute mortellement d’un toit sur un chantier à la Croix-Rousse », « Un employé d’Action décède sur un quai de la plateforme logistique à Belleville-en-Beaujolais », « Un mort dans l’effondrement d’un mur à Rillieux »… Parfois, le sujet des morts au travail fait son apparition dans le presse locale rhôdanienne, au détour d’un fait-divers. Quelques lignes pour résumer la fin d’une vie.

En France, deux personnes meurent chaque jour au travail. Selon les chiffres de l’Assurance maladie en Auvergne-Rhône-Alpes obtenus par Rue89Lyon, on compte 104 morts au travail sur l’année 2023, dont 25 dans le département du Rhône.

Parmi elles, 19 ont été victimes d’un accident du travail et 6 d’un « accident de trajet » (entre le domicile et le travail ou entre le travail et lieu de restauration). Une situation qui ne s’améliore pas d’année en année, malgré une baisse en 2020 et 2021 liée à la crise sanitaire. D’autant plus que ces chiffres sont incomplets.

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Voies lyonnaises : la Métropole de Lyon gagne la bataille judiciaire contre Oullins-Pierre-Bénite

Voies lyonnaises : la Métropole de Lyon gagne la bataille judiciaire contre Oullins-Pierre-Bénite
La voie lyonnaise 6 devrait passer devant l’Hôtel de ville d’Oullins, en passant une partie de la Grande rue en sens unique.

Le Conseil d’État a désavoué la commune d’Oullins-Pierre-Bénite, en refusant que celle-ci se pourvoie en cassation pour stopper les travaux des voies lyonnaises sur son territoire. Une épine de moins dans le pied de la Métropole, attaquée par nombre de maires LR sur ce projet.

C’est toujours un problème de moins à régler… Mardi 23 avril, la Métropole de Lyon a annoncé que le Conseil d’État refusait la demande de la commune de Pierre-Bénite de se pourvoir en cassation sur le dossier des voies lyonnaises. Son maire, Jérôme Moroge (LR), cherchait à stopper les travaux dans sa commune.

Le dossier était devenu emblématique des difficultés connues par la Métropole sur ces fameuses nouvelles voies de circulation pour vélo. Faisant revivre la « fronde » des « petits maires », l’édile de la commune nouvelle d’Oullins-Pierre-Bénite avait rassemblé tous ses soutiens (de droite) pour protester contre un projet mené « contre » son territoire.

En ligne de mire : l’exécutif écologiste, mais aussi la forme particulière de cette collectivité, créée par l’ancien baron lyonnais Gérard Collomb. Le 31 janvier, le référé-suspension de Jérôme Moroge avait été rejeté une première fois par le tribunal administratif. Le dossier est désormais clos par le Conseil d’État.

Bonne pâte, la Métropole joue la carte de l’apaisement. Elle propose notamment de revoir le flux de circulation dans le quartier résidentiel de la Bussière pour « conserver l’accès aux riverains ». Suivra, à partir de l’été, une expérimentation proposée par les collectifs où la Grande rue de la commune sera mise à sens unique entre la rue du Perron et le pont d’Oullins.

Un couloir bus-vélos sera créé sur ce tronçon dans le cadre de cette phase test. « Pour les cyclistes se dirigeant vers Saint-Genis-Laval, un itinéraire cyclable par marquage au sol sera établi via les rues Bertholey, Hugo et de la Camille », précise la Métropole.

Voies lyonnaises : une victoire, avant d’autres dossiers…

Enfin, une dernière expérimentation aura lieu au printemps 2025. Elle prévoit de garder la Grande rue à double-sens et de marquer un itinéraire cyclable à double sens sur la rue de la République. « Chaque étape sera validée en concertation avec le comité de suivi », marque la collectivité par communiqué. Une manière de répondre (par avance) aux critiques faites par son opposition sur un manque de « concertation » autour du projet.

Reste que d’autres points d’accroche sont en cours. Encerclée par des maires opposés politiquement, l’exécutif écologiste est notamment attaqué par le maire de Bron, Jérémie Bréaud (LR), sur le tracé de la « VL 12 », après avoir subi les foudres de Philippe Cochet (LR), à Caluire. Il n’empêche. Cette décision judiciaire marque une petite victoire pour la Métropole.

#Voies lyonnaises