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Amazon à Saint-Priest : une gestion RH en carton ?

Amazon à Saint-Priest : une gestion RH en carton ?

Sur le site d’Amazon à Saint-Priest, un « employé-modèle » aux résultats édifiants a été licencié pour avoir critiqué en interne l’entreprise et un délégué syndical a été enregistré à son insu avec, en sus, une accusation d’intimidation potentielle de la part de la direction. Le premier passe en conciliation prud’hommes lundi 17 janvier tandis qu’une plainte a été déposée au pénal pour l’autre. Rue89Lyon les a rencontrés.

Jérémy P. est employé de tri au sein de l’entrepôt Amazon de Saint-Priest depuis juin 2018. Il travaille la plupart du temps de nuit et représente un employé rentable pour le site, il raconte :

« Normalement, il faut trier 300 colis en une heure, moi, je pouvais aller jusqu’à 800 les bons jours. »

Pourtant, il est convoqué le 27 avril dernier par sa responsable des ressources humaines. Il est mis à pied par son entreprise avant d’être notifié de son licenciement pour cause réelle et sérieuse deux semaines plus tard. Sur sa lettre de licenciement, il lui est reproché d’avoir tenu des propos « calomnieux, insultants et provocateurs » sur l’application de messagerie professionnelle d’Amazon, appelée « Chime ».

Ce père de deux enfants ne cache pas qu’il a toujours eu à cœur d’être transparent avec son équipe et ses supérieurs :

« C’était une politique du site. Ils passaient leur temps à dire qu’ils voulaient s’améliorer et qu’on devait leur dire si il y avait des problèmes. Moi, je ne me faisais pas prier, je disais assez honnêtement les choses qui n’allaient pas. J’en parlais avec tout le monde, mes collègues, mes managers, le directeur du site… »

« On n’est pas des esclaves »

Jérémy P. se souvient d’ailleurs que la première fois qu’il formule des difficultés liées à ses conditions de travail sur l’application de messagerie, le directeur en personne le félicite pour son honnêteté.

Cependant, d’après le père de famille, l’ambiance se dégrade peu à peu au sein de l’entreprise, les cadences devenant de plus en plus soutenues, et les oreilles de leurs supérieurs de moins en moins attentives. Jérémy a par exemple écrit sur l’application « Chime » :

« La station de tri est plus petite que les autres qui font le même chiffre [de colis] les deux mètres [de distance sanitaire] ne sont sûrement pas respectés, et c’est une galère de passer avec notre grosse boîte grise pour récupérer les colis. »

Selon lui, ses collègues et lui n’ont pas à assumer des cadences qui leur feraient dépasser leur temps de travail.

« On n’est pas des esclaves qui devons rester à chaque fois jusqu’à je-ne-sais quelle heure pour faire le surplus de travail. »

Sur le «hub» d’Amazon à Saint-Priest, au sud-est de Lyon, travaillent une petite cinquantaine de salariés en CDI, souvent épaulés par une autre cinquantaine d’employés en CDD ou en intérim. Travaillant majoritairement la nuit, ces employés ont pour tâche de réceptionner puis trier les colis qui seront ensuite envoyés dans toute la métropole.

La plupart d’entre eux viennent d’autres corps de métier, comme le bâtiment par exemple, et se sont retrouvés à travailler pour la firme américaine régulièrement pointée du doigt pour sa gestion implacable des ressources humaines.

« Quand j’ai appris mon licenciement, j’étais en larmes »

Avant son licenciement, Jérémy P. dénonce aussi des relations devenues difficiles et aseptisées avec sa hiérarchie :

« La RH est une version de Robotnik qui ne cherche pas de solution pour nous. »

Certains de ses messages sont d’ailleurs formulés comme des appels à l’aide :

« Essayez la communication […] comme discuter, écouter, aider, intervenir, sourire, rigoler. Je sais bien qu’il y a les gestes barrières, mais il y a aussi les gestes humains qui restent importants. »

Amazon ne l’entend pas de cette oreille et cite dans sa lettre de licenciement le règlement de l’entreprise :

« Tout comportement déplacé, insultant, provoquant ou de nature à porter un trouble au bon fonctionnement de l’entreprise sera susceptible de faire l’objet de sanctions disciplinaires. »

Jérémy P. a vécu comme un choc son licenciement, il ne s’y attendait pas :

« Quand j’ai appris mon licenciement et que j’ai raccroché le téléphone, j’étais en larmes. J’ai deux enfants, perdre son boulot c’est vraiment quelque chose de difficile quand on a des responsabilités pareilles. »

« La hiérarchie demande à ses salariés de rédiger des déclarations contre d’autres salariés »

À l'Amazon de Saint-Priest, Jérémy s'est plaint de ne pas avoir la place de circuler en respectant les distances sanitaires. Il a été licencié depuis. Une photo libre de droit Pexels par Cleyder Duque.
À l’Amazon de Saint-Priest, Jérémy s’est plaint de ne pas avoir la place de circuler en respectant les distances sanitaires. Il a été licencié depuis. Une photo libre de droit Pexels par Cleyder Duque.

Pour Didier Goncalves, animateur syndical SUD Solidaires Commerces et Services, l’entreprise nie la liberté d’expression de Jérémy P. et se débarrasse d’un employé gênant :

« On reconnaît bien là Amazon, une boîte américaine qui n’a pas l’habitude de devoir répondre de la politique interne de ses sites. »

Il fait notamment référence à la victoire du syndicat SUD Solidaires en avril 2020. La justice avait ordonné à Amazon France de restreindre son activité aux seuls produits essentiels pendant le premier confinement. Elle avait également estimée qu’elle n’avait pas veillé à la sécurité et la prévention de ses salariés durant cette période.

« Ils ont une culture d’entreprise très différente de la plupart des entreprises françaises. On est quand même dans une boîte où les supérieurs demandent aux salariés de rédiger des déclarations critiquant d’autres salariés. »

Didier Goncalves aborde ici les « CERFA ». Il s’agit d’attestations incriminant d’autres employés éventuellement réclamées par la direction du site. Les CERFA sont d’ordinaire connus comme les formulaires administratifs réglementés, dont le modèle est fixé par un arrêté et qui sont à destination d’une administration publique. Sauf que dans ce cas précis, les lettres demandées sont à destination de l’employeur, et peuvent servir à établir un faisceau d’indices susceptible de faire pencher la balance en la défaveur d’un employé visé dans le cadre d’un licenciement.

Le directeur de l’Amazon de Saint-Priest a par exemple formulé une demande pour le moins étonnante à Jérémy P. en date du lundi 9 novembre 2020, lui demandant par sms de rédiger un CERFA à l’encontre d’un de ses managers de l’époque. Le directeur a demandé à son employé de reprocher à ce manager de commettre des vols au travail. Nous avons pu consulter cette conversation :

« Tu ne veux pas faire un CERFA ?
– C’est quoi ?
– C’est pour avancer sur ces sujets
– Oui mais je n’ai aucune preuve
-Yes même. Si il y a plusieurs personnes qui le disent, on peut avancer et ça reste confidentiel.
-Il y a d’autres personnes qui le font ? »

Jérémy P. raconte la suite :

« Je n’ai jamais eu de réponse après ça. Je n’ai pas écrit cette déclaration, ça me mettait trop mal à l’aise. Par contre, le manager visé a bel et bien été licencié pour vols. »

« Beaucoup de salariés pensent que l’employeur a toujours raison »

Jérémy P. poursuit :

« J’étais très peu conscient de si c’était grave ou pas. En réalité à Amazon on n’a pas conscience de ce qui est juste ou pas, et la hiérarchie le sait. Aller aux Prud’hommes je ne l’aurais jamais fait si je n’avais pas été aidé par un représentant syndical. Franchement, il est très courageux. »

« Il » c’est Steeve N. . Salarié d’Amazon à Saint-Priest depuis 3 ans, il a ouvert la section syndicale peu après le premier confinement, admiratif de l’impact que le syndicat a eu sur ses conditions de travail pendant la pandémie.

« Beaucoup de salariés pensent que l’employeur a toujours raison, qu’il a tous les droits. »

Avec l’autre délégué syndical de l’entreprise, Steeve N. a initié de nombreux changements à l’Amazon de Saint-Priest. Il donne l’exemple du respect des arrêts maladie.

« Si un employé était arrêté du 20 au 25 janvier, Amazon lui demandait de venir travailler le 25 janvier à minuit. Techniquement l’employé était pourtant couvert par la sécurité sociale jusqu’au lendemain matin. J’ai dit que ce n’était pas normal. Maintenant ils ne le font plus », assure-t-il.

De même, Steeve N. a récemment saisi la médecine du travail. Pendant les « pics » de livraison où l’Amazon de Saint-Priest croulait sous les colis, comme la période de Noël par exemple, les employés rangeaient les cartons à même le sol :

« Ce n’est pas normal, on se casse le dos. On pose le genou 720 fois par nuit au sol. »

Même si Steeve N. assure ne pas avoir eu de nouvelles de la médecine du travail, l’Amazon de Saint-Priest a réorganisé le site pour éviter aux employés de se baisser de trop nombreuses fois pendant leurs heures de travail.

À l'Amazon de Saint-Priest, Jérémy s'est plaint de ne pas avoir la place de circuler en respectant les distances sanitaires. Il a été licencié depuis. Une photo libre de droit Pexels par Tiger Lily.
À l’Amazon de Saint-Priest, Steeve a été enregistré à son insu lors d’une prise de parole dans le cadre de ses fonctions de représentant syndical. Une photo libre de droit Pexels par Tiger Lily.

Un représentant syndical enregistré à son insu à l’Amazon de Saint-Priest

La direction a d’abord accueilli avec une apparente bonhomie l’ouverture d’une section syndicale à Saint-Priest. Cependant, les rapports se sont particulièrement tendus ces derniers temps, allant jusqu’au dépôt d’une plainte au pénal par le syndicat SUD Solidaires contre Amazon. Steeve N. raconte :

« C’est parti d’un matin où j’ai pris la parole en tant que délégué syndical face à une trentaine d’employés. C’était devant la salle pour se changer, un genre de coin fumeur où on boit le café avant de badger. »

Cette prise de parole a lieu en mai 2021, plus d’un mois après le licenciement de Jérémy P. qui a un peu secoué les équipes. Steeve N. décide de parler des risques pris par les employés qui rédigent des CERFA à l’éventuelle demande de la direction :

« Je leur ai dit, ‘ne faîtes pas de CERFA sans preuve, même si on vous le demande, car cela peut se retourner contre vous’. Un CERFA n’engage que la responsabilité de celui qui l’écrit. »

Cette prise de parole aurait duré un peu moins de trois minutes.

Le 31 mai dernier, alors que Steeve N. va à la rencontre de la responsable RH quelques minutes avant d’accompagner un salarié dans le cadre d’une réunion préalable à un autre licenciement, la responsable des ressources humaines lui aurait demandé d’écouter quelque chose. Steeve N. entend sa propre voix, il s’agit d’un enregistrement du matin où il recommande aux salariés de ne plus rédiger de dénonciation sans preuve.

Steeve N. raconte :

« Je suis choqué sur le coup. Ma responsable me dit « C’est grave ce que tu fais, tu menaces les salariés, certains se sont plaints ». Elle continue, elle me dit : « Tu as vu comme tu parles fort ». Après je reprends mes esprits, je lui demande : « comment ça se fait que je suis enregistré à mon insu ? » »

L’histoire devient rocambolesque : la responsable des ressources humaines assure ignorer comment elle s’est retrouvée en possession de cet enregistrement. Elle le répète dans un mail à l’attention de Steeve N. et daté du 9 juin 2021 que nous avons pu consulter :

« Un salarié aurait enregistré ton intervention. J’ai bien rappelé qu’il n’est pas autorisé d’enregistrer des personnes à leur insu et que cet enregistrement ne pouvait pas être écouté. Je n’ai pas connaissance du nom de la personne qui a fait cet enregistrement mais les règles ont bien été rappelées. »

Steeve N. n’a pas eu de nouvelles de cet enregistrement ou d’éventuelles sanctions depuis :

« Je suis toujours choqué de cette gestion des RH. Ils ont licencié des employés pour bien moins que ça. On a déposé plainte avec le syndicat, maintenant il faut voir si ça va aboutir à quelque chose. »

Selon Amazon Saint-Priest le licenciement est pris « sur la base de faits avérés »

Interrogée au sujet des différents reproches émis à l’encontre de la gestion des ressources humaines de l’Amazon de Saint-Priest, l’entreprise a insisté sur son respect de la liberté du droit d’opinion en restant évasive sur le cas du licenciement de Jérémy P.

« Amazon recrute massivement et il est dans notre intérêt que nos salariés s’épanouissent sur le long terme au sein de l’entreprise. Une décision de licenciement est toujours difficile à prendre et n’intervient qu’en dernier recours, sur la base de faits avérés. »

De plus, l’entreprise nie avoir enjoint ses salariés à rédiger des dénonciations écrites sans preuve :

«  L’outil CERFA sert à éviter les faux témoignages. Si il est demandé aux employés d’en faire c’est au contraire pour éviter toute fausse accusation. »

Au sujet de Steeve N., le représentant syndical enregistré à son insu, l’entreprise s’en tient à sa version officielle : 

« L’enregistrement est arrivé anonymement et la direction n’a pas réussi à en connaître la source. Nous avons fait écouter le fichier audio au représentant syndical à sa demande. Il n’y a pas eu de tentative d’intimidation. »

Et conclut :

« La liberté syndicale est un droit reconnu chez Amazon et nous entretenons un dialogue social constructif avec les organisations syndicales qui peuvent exercer leur mandat librement, sans risque de sanction ou d’intimidation, dans le respect des règles légales. »

Jérémy P., l’employé qui a été licencié en mai dernier, passe en commission de conciliation aux Prud’hommes le lundi 17 janvier, dans l’espoir d’être réintégré au sein de l’Amazon de Saint-Priest. Un rassemblement est prévu de 13 à 15 heures par le syndicat SUD Solidaires devant le conseil (Lyon 3e) à cette occasion.

#Ressources humaines

Covid dans le Rhône : un taux d’incidence jamais vu

Covid dans le Rhône : un taux d’incidence jamais vu

En pleine vague du variant Omicron, la dynamique épidémique de Covid dans le Rhône est toujours très forte. Le taux d’incidence avoisine les 3500 cas pour 100 000 habitants, pour 20% de tests positifs. À l’hôpital, la tension hospitalière est forte à Lyon et dans le Rhône.

Dans le Rhône, comme ailleurs, le variant Omicron entraîne un volume de contaminations jamais vu jusqu’ici.

Dans le Rhône, un taux d’incidence de près de 3500 cas pour 100 000 habitants

Depuis la première vague au printemps 2020, le taux d’incidence n’avait jamais dépassé les 1000 cas pour 1000 habitants. C’était le 4 novembre 2020, lors de la deuxième vague épidémique, le taux d’incidence dans le Rhône avait atteint, sur une semaine, près de 940 cas pour 100 000 habitants.

Au 7 janvier 2022, l’indicateur affichait près de 3200 cas. Au 8 janvier, avec les toutes dernières données de Santé Publique France, le taux d’incidence augmentait encore et avoisinait les 3500 cas sur une semaine. Preuve que la dynamique n’est pas encore terminée.

Le Rhône se situe du point de vue de cet indicateur, dans une situation plus dégradée que la moyenne nationale. A la même date, le taux d’incidence moyen dans l’ensemble du pays s’élevait à 2700 cas environ pour 100 000 habitants.

On remarque qu’après une forte augmentation débutée mi-novembre, correspondant à une reprise du variant Delta, la dynamique épidémique a explosé peu avant Noël. Un léger tassement avait été constaté dans le Rhône à la mi-décembre. A partir du 20 décembre, la dynamique a repris de plus belle. Le taux d’incidence progressant de près de 6% en moyenne par jour sur une semaine.

Après Noël, la dynamique s’est encore accélérée (près de +10% en moyenne par jour sur une semaine). C’est la même qui est toujours en cours.

Dans le Rhône, un taux d’incidence de près de 6000 cas pour 100 000 chez les 20-29 ans

Autre signe que l’épidémie progresse rapidement en ce moment : le taux de positivité a fortement augmenté lui aussi. Il avoisine les 20% de tests positifs dans l’ensemble du dépistage effectué. Au 7 janvier, près de 300 000 tests (PCR et antigéniques) avaient été effectués sur une semaine dans le Rhône.

Avec un tel niveau de propagation, beaucoup de tranches d’âge de la population sont touchées fortement. Toutefois, la tranche des 20-29 ans est la plus fortement touchée : près de 6000 cas pour 100 000 habitants dans le Rhône sur une semaine, en date du 7 janvier.

Près du double du taux d’incidence global dans le département donc. La tranche des 30-39 ans arrive derrière après de 4000 cas pour 100 000 habitants et les 40-49 ans avec un niveau de contamination équivalent à la moyenne départementale.

Covid dans le Rhône : la vaccination des enfants à partir de 5 ans boudée

Covid dans le Rhône : la vaccination des enfants à partir de 5 ans boudée

La forte poussée de l’épidémie de Covid en cours, crée une tension forte dans les hôpitaux de Lyon et du Rhône. Ouverte depuis un mois environ, la vaccination des enfants à partir de 5 ans est complètement boudée pour l’heure dans le département.

Hospitalisations limitées au regard du nombre de cas de Covid mais une pression très forte

Avec une circulation telle de l’épidémie, la tension hospitalière devient logiquement de plus en plus en forte. Même si elle est élevée à Lyon et dans le Rhône, elle reste toutefois moindre que lors de précédentes vagues épidémiques de Covid durant lesquelles le nombre de cas et de contagions étaient pourtant bien plus faibles.

Une situation que les caractéristiques du virus et d’une large couverture vaccinale peuvent en grande partie expliquer.

Toutefois, ces effets a priori positifs ne doivent pas masquer une réelle tension hospitalière. Au 10 janvier, 730 patients Covid + avaient été hospitalisés en moyenne sur une semaine dans le Rhône. Dont près de 190 en réanimation. Près de la moitié se trouvaient dans les hôpitaux des Hospices Civils de Lyon, selon les chiffres des HCL : 333 patients Covid + hospitalisés à cette date, dont 86 en réanimation.

Des chiffres en progression de 15% environ sur une semaine.

À l’échelle de la région Auvergne-Rhône-Alpes, l’évolution est également à la hausse. Au 10 janvier, environ 2800 patients Covid+ avaient été hospitalisés sur une semaine en moyenne dans la région. Dont 500 environ en réanimation. Les chiffres sont pour l’heure moins importants que lors de la vague du printemps 2021 ou de l’automne 2020.

Toutefois, la pression sur les services de réanimation est forte. Le taux d’occupation des lits en réanimation par des patients Covid atteignait 91% dans la région au 10 janvier. Cela signifie que 90% des lits des réanimation habituellement ouverts (hors périodes de crise) sont occupés par des patients Covid +.

Depuis plus d’un mois maintenant, le plan blanc a été déclenché dans le Rhône face à cette augmentation des hospitalisations de patients Covid. Entraînant notamment des déprogrammations d’opérations.

Les personnes non vaccinées toujours davantage hospitalisées en Auvergne-Rhône-Alpes

Depuis le mois de juin, le ministère de la Santé publie des statistiques concernant la typologie des personnes hospitalisées pour cas de Covid. Il agrège ainsi les chiffres des trois bases de données concernant les indicateurs hospitaliers, le dépistage et la couverture vaccinale.

Ce travail permet donc de mettre en relation statut vaccinal et entrée à l’hôpital des patients Covid. Surtout, en suivant l’évolution de la taille de différents groupes (personnes vaccinées, non vaccinées, primo vaccinées, etc.), il permet de mesurer l’impact du statut vaccinal.

Selon les données de la Drees, le service statistique du ministère de la Santé, la proportion de personnes non vaccinées entrant en hospitalisation et en réanimation est bien plus importante que celle des non vaccinées.

Ainsi, au 27 décembre 2021, les proportions sont les suivantes pour la région Auvergne-Rhône-Alpes :

    Hospitalisations en réanimation avec test PCR positif : près de 250 patients non-vaccinés pour un million contre moins de 20 patients vaccinés pour un millionHospitalisations en hospitalisation conventionnelle avec test PCR positif : près de 700 patients non-vaccinés pour un million contre 100 patients vaccinés pour un million
Proportion vaccinés non vaccinés Covid hospitalisations
Proportion de personnes vaccinés et non vaccinés dans les hospitalisations en Auvergne-Rhône-Alpes. Source Dress

Dans le Rhône, la vaccination contre le Covid à partir de 5 ans ne décolle pas

Depuis le 15 décembre 2021, la vaccination est possible pour les enfants à partir de 5 ans. Environ un mois après, force est de constater qu’elle ne décolle absolument pas.

Au 10 janvier, seulement 0,2% des 5-9 ans du Rhône ont reçu leur première dose. Même chez les 10-11 ans.

Taux vaccination enfants 5 ans Covid Rhône
Courbe de la couverture vaccinale contre le Covid des enfants de 5 à 9 ans dans le Rhône. Chiffres Santé Publique France, graphique Rue89Lyon

Une situation qui contraste avec la situation des 12-17 ans par exemple. La vaccination des adolescents à partir de 12 ans est possible depuis le 15 juin 2021. Ils sont aujourd’hui près de 77% à avoir reçu leur première dose (74% la deuxième).

Surtout, les chiffres indiquaient que les adolescents et leurs parents n’avaient pas attendu avant de se faire vacciner. La vaccination pour les 12-17 ans dans le Rhône avait rapidement démarré et décollé. Un mois après l’ouverture à la vaccination entre 20 et 25% des 12-17 ans avaient reçu une première injection.

Vaccination 12-17 ans Covid Rhône
Couverture vaccinale contre le Covid des 12-17 ans dans le Rhône. Chiffres Santé Publique France, graphique Rue89Lyon

Dans le reste de la population, on remarque que dans le Rhône la tranche des 25-29 ans est la plus largement vaccinée à ce jour (près de 90%). Avec les 30-39 ans. Au total, près de 75% de la population du Rhône éligible à la vaccination est vaccinée (2 doses), et près de 40% avec trois doses.

Manifestation des enseignants et personnels d’éducation ce jeudi à Lyon

Manifestation des enseignants et personnels d’éducation ce jeudi à Lyon

Une intersyndicale au grand complet appelle les personnels d’éducation à une grève nationale ce jeudi 13 janvier. Elle dénonce le manque de moyens matériels et humains ainsi que l’impossibilité d’appliquer sereinement le protocole sanitaire, qui a encore été modifié ce mardi.

Écoles primaires et maternelles, collèges, lycées, études supérieures, des professionnels de toutes les organisations syndicales de l’éducation appellent à une grève générale du corps éducatif. Un appel exceptionnellement relayé par l’association des parents d’élèves, la FCPE ainsi que plusieurs syndicats étudiants.

Le mouvement social pourrait être particulièrement suivi : de nombreuses écoles à Lyon et dans l’agglomération ont déjà annoncé aux familles leur fermeture ce jeudi.

Pour le syndicat SNUipp-FSU, il est probable que l’on compte jusqu’à 75% de grévistes chez les professeurs du Rhône et une moitié des écoles primaires fermée.

Des lycéens ont prévu de se joindre au cortège pour dénoncer leurs conditions aléatoires d’apprentissage et témoigner d’une « anxiété à l’approche des examens du baccalauréat ».

Le départ de la manifestation est prévu ce jeudi à 14 heures, devant l’Inspection Académique de Lyon (Lyon 7e), à l’angle de la rue Jaboulay et la rue de Marseille. Elle doit s’achever devant la préfecture de Lyon (Lyon 3e).

Jean Castex échoue à calmer le jeu avant la manifestation

C’est le nouveau protocole sanitaire de la rentrée 2022, annoncé par Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation, qui a mis le feu aux poudres. Pour limiter les fermetures de classe, il a été annoncé qu’un cas positif au Covid-19 dans une classe n’entraînait plus nécessairement sa fermeture. En revanche, tous les élèves étaient alors dans l’obligation de réaliser un test antigénique ou PCR. Ils devaient ensuite réaliser un autotest deux jours après et quatre jours après pour pouvoir se rendre en classe.

Très critiqué à sa sortie, des modifications au protocole ont été annoncées par Jean Castex, le premier ministre, ce mardi 11 janvier. L’obligation d’effectuer des tests n’est plus valable que pour une semaine entière seulement, même si un des élèves se déclare positif par la suite. On peut ne venir chercher son enfant positif au Covid-19 que le soir, et les tests de dépistage peuvent n’être que des autotests.

Mais cette tentative d’allègement a été contreproductive : les syndicats des enseignants et personnels d’éducation n’en démordent pas. Le protocole est jugé chaotique, insuffisant et qualifié de dangereux, ne permettant pas par ailleurs à tous les élèves de suivre les cours de façon égalitaire. Plusieurs syndicats demandent que les classes soient fermées au premier cas de covid.

Les syndicats demandent aussi une augmentation des moyens matériels et humains dans les établissements scolaires. En témoigne le communiqué du syndicat SNES-FSU :

« [Nous exigeons] du matériel de protection adapté pour tous les personnels et les élèves : masques FFP2, masques chirurgicaux, capteurs de CO2, autotests, le report des épreuves de spécialité du baccalauréat de mars à juin, le recrutement de personnels pour renforcer les vies scolaires, l’élargissement du vivier de remplaçants par la création des postes nécessaires pour répondre aux besoins et le recours aux listes complémentaires. »

Devant la perspective du baccalauréat, un lycée de Vaulx-en-Velin très remonté

Ce mercredi, les personnels du lycée Doisneau de Vaux-en-Velin, en banlieue lyonnaise, annoncent rejoindre le mouvement, pour « dénoncer l’absurdité pédagogique et le désastre qui s’annonce en cas de maintien des épreuves de spécialité du baccalauréat au mois de mars ».

Et de prendre pour exemple :

« Les enseignants de spécialité partagent le constat dans leurs disciplines respectives de programmes trop chargés pour être traités sereinement avant le mois de mars ; par exemple en sciences économiques et sociales, 3 chapitres ont été traités depuis la rentrée de septembre, il en reste 4 à traiter d’ici mars ! »

Des exemples précis sur la situation de l’établissement sont même donnés :

« En physique-chimie, 11 chapitres ont été traités, et il en reste 7 ! Nos collègues des spécialités « Mathématiques » et « Humanités, littérature et philosophie » font exactement le même constat. »

Ils soulignent également le manque de temps pour préparer les élèves aux méthodes du baccalauréat :

« Une épreuve comme la dissertation nécessite un temps d’appropriation que les épreuves en juin permettaient et que la nouvelle organisation du baccalauréat ne permet plus. »

Un concert pour réfléchir à notre civilisation, au Périscope à Lyon

Un concert pour réfléchir à notre civilisation, au Périscope à Lyon

Armez-vous de vos plus beaux FFP2 et c’est parti : on sort dans Lyon en janvier, en 2022 : si si. Dans notre sélection culture du mois, ce concert au Périscope, qui a lieu ce jeudi 13 janvier.

Préoccupations écologiques, énergétiques, questions sociales, mises en musique : il y a de quoi être interpellé·e face à un défi artistique pareil, qui repose notamment sur les différents rapports du GIEC (“groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat”, organisme intergouvernemental).

Pour ça, contrebasse, flûte, saxophone, guitare et batterie, mais aussi du chant par le quintet constitué autour de Romain Baret.

A l’invitation du Périscope, Romain Baret présente un nouveau projet, et un nouveau groupe, judicieusement baptisé “Essor et Chute (de notre civilisation)”. Bien dans l’air du temps, l’idée est de produire la musique d’un film fictif et plutôt ambitieux :

Il “retrace l’histoire depuis l’exode rural qui acte le moment où l’humanité commence à quitter les champs en installant le capitalisme tel que nous le connaissons jusqu’à aujourd’hui en passant par les différentes industrialisations, guerres, crises”.

Jeudi 13 janvier à 21h, au Périscope.

Contrôles et sécurité en question à l’usine Arkema de Pierre-Bénite

Contrôles et sécurité en question à l’usine Arkema de Pierre-Bénite

Depuis un an, l’usine Arkema, basée à Pierre-Bénite, connaît une visite par mois des services de l’Etat. Rue89Lyon a voulu savoir si l’usine présentait des risques de sécurité. Analyse avec des spécialistes et le directeur de l’usine d’Arkema.

Que se passe-t-il dans la plateforme d’Arkema de Pierre-Bénite ? Depuis le début de l’année 2021, cette usine spécialisée dans la fabrication de produits dérivés de la chimie du fluor connaît de nombreuses visites des services de l’Etat, selon le site Georisques.

En dix mois, les inspecteurs de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) sont intervenus six fois sur les lieux. En 2020, il y avait déjà eu six visites sur ce site où l’on manie des produits dangereux, basés à 7 km de la place Bellecour, à proximité de la ViaRhôna.

S’ils ne remettent pas en cause foncièrement le fonctionnement de la plateforme, leurs rapports posent question. Nous les avons décortiqués pour mieux comprendre les difficultés posées par ce site historique de la vallée de la Chimie, lancé en 1902.

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#risques

Quand le métro de Lyon était pensé pour gentrifier la Guillotière

Quand le métro de Lyon était pensé pour gentrifier la Guillotière

Antoine Lévêque a consacré sa thèse de science politique aux transports en commun dans la métropole de Lyon, plus précisément à Vaulx-en-Velin, et ce qu’ils nous disent en terme de redistribution des richesses dans les banlieues. Elle décrit notamment comment « le transport devient à partir des années 1980 une politique de peuplement ». Exemple à la Guillotière avec une station de métro dont les ingénieurs, au départ, ne voulaient pas.

Station de métro Guillotière Lyon
Entrée de la station de métro Guillotière sur la ligne D du métro à Lyon. Photo Sebleouf, via Wikimedia Commons

Rue89Lyon : Quand des transports se développent, comment expliquez-vous le fait qu’ils s’accompagnent de projets de rénovation et donc d’une gentrification des quartiers concernés ?

Antoine Lévêque : « Ça illustre bien la façon dont on représente aujourd’hui le problème des quartiers en France. Quand je dis « le problème des quartiers en France », je fais référence à la thèse de Sylvie Tissot, qui montre comment ce problème a été construit en même temps que l’on sortait des politiques keynésiennes. Il ne s’agit plus d’investir, de donner des équipements à des classes populaires, mais plutôt de remédier à un problème qui est défini en terme d’exclusion sociale et auquel la mixité sociale et ethnique est devenue la solution privilégiée.

À partir des années 1980, dans tous les projets que j’ai étudiés, on propose de faire de l’infrastructure en banlieue pour renouveler la population, pour attirer des classes moyennes européennes.»

Selon vous, la solution privilégiée aujourd’hui pour améliorer les conditions de vie dans les banlieues est d’y favoriser la mixité sociale ?

« Et ethnique. La Guillotière par exemple, sous le feu de l’actualité, est un quartier qui est resté populaire malgré 50 ans de politiques publiques visant à en sortir les classes populaires. Il y en a quand même beaucoup moins aujourd’hui avec la gentrification.

Je me suis beaucoup intéressé à l’arrivée du métro à la Guillotière (en 1991) pour comprendre la politique plus globale du Sytral dans les quartiers populaires de l’agglomération. En 1981, un rapport est rédigé sur le projet d’une nouvelle station sur la ligne D. Une station à Saxe-Gambetta est nécessaire pour croiser la ligne B qui existait déjà. Or, la station Guillotière était beaucoup trop proche selon les ingénieurs. Il fallait creuser pour passer sous le Rhône, il y avait des contraintes…

L’agence d’urbanisme intervient alors à ce moment-là. Elle indique que le lieu de vie dans ce quartier-là est la place Gabriel-Péri et qu’il y aurait tout intérêt à faire une station là. Pour vendre ça aux élus, l’agence d’urbanisme réalise une cartographie de la part d’immigrés dans chaque immeuble de la Guillotière en reprenant un seuil symbolique de 15 %, au-delà duquel on comprend qu’il y en aurait trop, ce seuil étant directement issu des politiques coloniales (voir Fatiha Belmessous).»

« Un scénario indique que l’arrivée du métro à la Guillotière pourra avoir des effets sur l’éloignement des classes populaires et des immigrés »

L’arrivée d’une station de métro à la Guillotière était donc pensée comme un moyen de modifier la sociologie de la place Gabriel-Péri et du quartier ?

« L’agence d’urbanisme a proposé trois scénarios. Le troisième dit que la construction de la station de métro à Guillotière pourra peut-être alimenter une promotion immobilière avec des effets sur le changement de la population et l’éloignement des classes populaires et surtout des immigrés.

Pour bien comprendre le contexte, quatre ans auparavant, le préfet et certains responsables parlent de « colonisation » du centre de Lyon par les familles immigrées.

En matière de transports, même si ce n’est pas dit ainsi sur la place publique dans le centre de Lyon mais plutôt en banlieue, il est déjà politiquement acceptable de dire qu’amener un métro ou un tram est fait pour renouveler la population et les activités.

Ce que je montre dans ma thèse, c’est que le transport devient à partir des années 1980 une politique de peuplement.»

Pourquoi les banlieues de Lyon comme Vaulx-en-Velin sont-elles mal desservies par les TCL ?

Pourquoi les banlieues de Lyon comme Vaulx-en-Velin sont-elles mal desservies par les TCL ?

[Entretien] Antoine Lévêque a consacré sa thèse de science politique aux transports en commun (TCL) dans la métropole de Lyon, plus précisément à Vaulx-en-Velin, et à ce qu’ils nous disent en termes de redistribution des richesses dans les banlieues. Elle s’intéresse à la représentation des classes populaires à travers les politiques publiques en matière de transports. Elle décrit notamment comment « le transport devient à partir des années 1980 une politique de peuplement ».

Originaire de Vaulx-en-Velin, à l’est de Lyon, Antoine Lévêque s’est penché sur les politiques de transports en commun lyonnais (TCL) dans sa ville natale de 1959 à 2019. Il a mené sur le sujet une thèse de science politique intitulée « Desservir la banlieue ». Un titre au double-sens volontaire, puisque la desserte en transports en commun des villes françaises s’est souvent faite au détriment des habitants·es de leurs banlieues.

À Vaulx-en-Velin par exemple, un métro avait été initialement prévu dans les plans de construction de la ZUP, dans les années 1960. Cinquante ans plus tard, métro et tramway évitent soigneusement ces quartiers lorsqu’ils arrivent à Vaulx-en-Velin. Il faudra attendre encore jusqu’à 2026, pour qu’ils soient connectés à Lyon par une ligne de tramway.

Antoine Lévêque a soutenu en juin sa thèse sur les transports à Vaulx-en-Velin, intitulée "Desservir la banlieue : Métropolisation et relégation des quartiers d'habitat social dans l'agglomération lyonnaise (1959-2019)", sous la direction de Renaud Payre et Anne-France Taiclet.
Antoine Lévêque a soutenu en juin sa thèse sur les transports à Vaulx-en-Velin, intitulée « Desservir la banlieue : Métropolisation et relégation des quartiers d’habitat social dans l’agglomération lyonnaise (1959-2019) », sous la direction de Renaud Payre et Anne-France Taiclet.Photo : OM/Rue89Lyon

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Présidentielle 2022 : peut-on encore débattre ? Notre premier épisode sur le travail

Présidentielle 2022 : peut-on encore débattre ? Notre premier épisode sur le travail

[Podcast « Dialogues de campagne »] Tout au long de la campagne de l’élection présidentielle 2022, les trois Rue89 locaux (Lyon, Bordeaux et Strasbourg) font rencontrer et débattre des citoyens sur des thèmes de société.

Premier épisode autour de la place du travail dans nos vies avec Éric Senet, un chef d’entreprise strasbourgeois dans la restauration et Hugo Mordini, un artisan qui souhaiterait travailler moins, quitte à gagner moins.

Peut-on encore discuter de politique sans s’invectiver ? C’est le pari de nos trois rédactions locales, après ce début de campagne d’une élection présidentielle sous tension, où les invectives sur les plateaux des chaînes d’informations semblent servir de métronome.

« Présidentielle 2022 : Dialogues de campagne », un podcast des Rue89 locaux

Mais la société est-elle aussi polarisée que le laisse penser les déclarations sentencieuses des hommes et femmes politiques et des éditorialistes ? De l’Aquitaine à l’Alsace, en passant par le Rhône, nous réunissons des Français qui semblent opposés par leurs idées et voteront sûrement différemment le 10 avril 2022. Objectif : susciter l’échange, repérer où se situent les différences et s’écouter, voire se comprendre.

« Présidentielles 2022 : Dialogues de campagne » est un podcast de Rue89 Bordeaux, Rue89Lyon et Rue89 Strasbourg à retrouver un vendredi sur deux jusqu’au premier tour de l’élection présidentielle. Le deuxième épisode sera diffusé le vendredi 14 janvier.

Premier épisode : quelle place pour le travail en 2022 ?

Ce premier épisode, réalisé par Maud de Carpentier et Jean-François Gérard de Rue89 Strasbourg, a été enregistré début décembre au Social Bar de Strasbourg avec Éric Senet, chef d’entreprise dans la restauration, patron des restaurants Flam’s, 231 East Street et Nooï, et Hugo Mordini, artisan aux ateliers de l’opéra national du Rhin.

Tous deux ont fait une école de commerce, mais des choix de vie différents. Le père de famille de 34 ans refuse par exemple de travailler le samedi, même s’il est payé double. Il souhaiterait un contrat à temps partiel pour privilégier sa vie de famille. De son côté, Éric Senet, 60 ans, comprend des « choix individuels », mais il estime que collectivement, il faut travailler et consommer autant, si ce n’est plus : « moins le gâteau est important, moins il y a à se partager ».

Hugo Mordini répond que l’on peut faire des choix différents, sur les impôts ou le partage du temps de travail. Il aimait l’idée d’un « temps de travail différent en fonction des âges ». Il regrette que la question du travail ne soit guère abordée dans cette pré-campagne électorale. Pour Éric Senet « la création de richesse se fait dans l’entreprise », et si elle augmente, cela permettra « des services pour les habitants ». C’est ce point qui guidera son vote.

Dialogue de campagne, épisode 1 autour du travail au Social Bar. Photo : JFG / Rue89 Strasbourg
#Mon travail

Métro à Lyon : de nouvelles lignes de métro verront-elles le jour ?

Métro à Lyon : de nouvelles lignes de métro verront-elles le jour ?

De septembre à fin décembre 2021, le Sytral (autorité gestionnaire des transports en commun de la métropole de Lyon) a mené une consultation sur l’avenir des lignes de métro dans la métropole de Lyon.

Si le prolongement de la ligne B, et son automatisation, sont déjà en cours, d’autres projets ont été soumis au débat :

    le projet de ligne E (de Tassin-la-Demi-Lune à Lyon Part-Dieu ou Lyon-Bellecour )le prolongement de la ligne D de Gare de Vaise à Lyon-Duchèrele prolongement de la ligne B de Charpennes à Rillieux-la-Papele prolongement de la ligne A de Vaulx-en-Velin-La Soie à Meyzieu en passant par Décines-Charpieu
Projets lignes métro Lyon
Projets de construction ou de prolongement de lignes de métro à Lyon soumis à consultation de septembre à décembre 2021. Illustration Métropole de Lyon

Qu’en est-il ressorti ? Les prolongements des ligne D et A (sur un trajet où existe déjà la ligne de tramway T3) semblent clairement laissés de côté. Restent alors « en course » pour le moment le prolongement de la ligne B jusqu’à Rillieux et la construction de la ligne de métro E.

Mi-2022 pour en savoir plus sur de possibles nouvelles lignes de métro à Lyon

Au moment de la clôture et de la restitution de cette consultation, Bruno Bernard, président EELV de la Métropole de Lyon et du Sytral, n’a pas pour autant validé les projets. Il a estimé que ces projets de lignes ne nécessitaient pas de métro au regard des flux de passagers attendus. Reconnaissant toutefois que « pour les fuseaux B et E, il n’y a pas de solution efficace qui ne soit pas au moins en partie enterrée ».

Pas besoin de construire ou de prolonger de ligne de métro mais en même temps les solutions en surface sur ces axes ne suffiront pas. Il a donc donné rendez-vous au deuxième trimestre 2022 pour « donner les perspectives ».