Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

« J’ai pensé à démissionner » : à Lyon, les colères d’un professeur en lycée professionnel

« J’ai pensé à démissionner » : à Lyon,  les colères d’un professeur en lycée professionnel
Cyril Le Henanff est un professeur engagé pour les élèves de son lycée professionnel à Oullins, au sud de Lyon.

[Série] À travers différents témoignages, Rue89Lyon vous propose d’aborder les difficultés connues dans les services publics. Dans cet épisode, Cyril Le Henanff, professeur d’histoire et de lettres au lycée professionnel Jacquard à Oullins-Pierre-Bénite, évoque les difficultés de la filière, alors que l’Éducation nationale est à nouveau en grève ce lundi 29 avril contre la réforme contestée du « choc des savoirs ».
Créteil, 2014. Cyril Le Henanff est jeune professeur d’histoire et de lettres au lycée Édouard-Branly, en section professionnelle. Il débute mais les difficultés s’empilent déjà. « Devoir finir un programme très vite, ne pas avoir le temps d’approfondir ni de faire progresser les élèves… Dès le début de ma carrière, j’ai pensé à démissionner », se remémore t-il, dix ans plus tard, en agitant sa cuillère dans un café du 7e arrondissement de Lyon.
Depuis, la pensée ne lui a plus traversé l’esprit. Il enseigne désormais au lycée professionnel Joseph-Marie-Jacquard à Oullins-Pierre-Bénite. « Les collègues sont découragés », soupire Cyril en coiffant sa longue barbe poivre et sel. Lui ne baisse pas les bras. À 37 ans, il se mobilise pleinement pour « sauver » le lycée professionnel.

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Liquidation de Railcoop : un déraillement annoncé, la libéralisation en question

Liquidation de Railcoop : un déraillement annoncé, la libéralisation en question
La ligne de train Lyon Bordeaux proposée de Railcoop est retardée.

La société Railcoop a été officiellement liquidée ce 29 avril. Derrière une com’ bien rodée, des trous énormes dans le budget (entre autres) permettaient de prédire le crash de la coopérative « citoyenne » chargée de relancer le train Lyon-Bordeaux. Une déroute qui interroge sur le désinvestissement de l’État et la libéralisation du secteur ferroviaire.
[Cet article est initialement paru le 13 avril. Nous le republions ici, actualisé.]
L’annonce ne faisait plus vraiment de doute. Acculée financièrement, la coopérative ferroviaire Railcoop a annoncé le 27 mars dernier sa liquidation à venir. Elle a été officialisée ce lundi 29 avril par le tribunal de commerce de Cahors, qui avait mis sa décision en délibéré le 15 avril dernier.
Officiellement, la raison avancée est un contentieux juridique entre l’entreprise et ACC-M, le prestataire chargé de rénover les deux (vieilles et polluantes) rames acquises par Railcoop auprès de la Région Auvergne-Rhône-Alpes pour tenter de relancer la liaison ferroviaire entre Lyon et Bordeaux. En réalité, le mal était plus profond.

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De Radio Canut à Arte : Olivier Minot, le micro punk des pentes de la Croix-Rousse

De Radio Canut à Arte : Olivier Minot, le micro punk des pentes de la Croix-Rousse
Portrait d’Olivier Minot à Lyon, pour l’émission de radio Dépêche d’Arte

Depuis 20 ans, Olivier Minot arpente la ville de Lyon pour enregistrer ses bruits. À travers des micro-trottoirs, revues de presse et détournements comiques, cette figure à la fois punk et discrète est devenue l’une des voix les plus reconnaissables du podcast en France. Il est aussi connu pour son engagement associatif sur Radio Canut, « la plus rebelle des radios ».

Samedi 14 février à Brest, vers 23h. La foule est rassemblée devant le théâtre du Quartz. Le lieu abrite le festival Longueurs d’Ondes, le rendez-vous annuel du monde de la radio. Et comme à chaque fois, la performance d’Olivier Minot crée l’évènement.

Cette année, on s’est pressé pour voir le Radioshow, sa dernière émission sur Arte Radio, mise en ondes avec la réalisatrice Annabelle Brouard. Un spectacle de radio pour « retrouver le goût du live ». Pas hyper à l’aise face à la foule, le bonhomme change lorsqu’il retrouve son micro. Il enchaîne les blagues, les détournements radiophoniques et emporte le public avec lui.

On retrouve le quarantenaire dans l’anonymat d’un café du bas des pentes de la Croix-Rousse, deux semaines plus tard. C’est là qu’il vient pour éplucher la presse locale : Le Progrès, Tribune de Lyon… Méfiant vis-à-vis des GAFAM, le documentariste souhaite ne laisser aucune empreinte sur internet. S’il paye la presse, c’est toujours en format papier.

La silhouette fine, les yeux sombres, il se trimballe avec un éternel sweat à capuche et une casquette vissée sur le crâne. La dégaine du bon pote avec toujours le sourire en coin. Vous ne trouverez pas de trace de son visage sur la toile. Une manière, aussi, de revenir à la radio d’autrefois, avant qu’elle ne soit filmée, à une époque où on laissait l’imagination construire les traits de nos animateurs préférés. De toute manière, Olivier Minot, c’est surtout une voix.

« Avec Dépêche, ça ne s’arrêtait jamais »

« Salut, c’est Livo et je découpe les journaux avec mon micro ». Pendant 4 ans, et 140 épisodes, il a dépoussiéré le genre de la revue de presse dans Dépêche sur Arte Radio, avec la ville de Lyon comme terrain de jeu. Dans les kebabs de la Guillotière, les manifs de la place Bellecour, mais surtout depuis les pentes de la Croix-Rousse, là où il vit.

« Avec Dépêche, ça ne s’arrêtait jamais. C’était un rythme de fou et c’était toutes les semaines. Donc oui, c’était la facilité de tourner dans mon quartier. »

On a pu aussi l’entendre sur France Culture dans les Pieds sur Terre où il s’est penché sur L’affaire des sept antifas ou lorsqu’il a tenté de faire sauter une amende TCL.

Enraciné dans les pentes depuis vingt ans, il raconte, dans l’un des épisodes les plus poignants, la gentrification du quartier et la mort de Martial Nouri, SDF apprécié des riverains. Mais pour lui, ce n’est pas la mutation de la ville qui a changé la teneur de ses reportages.

« Ce n’est pas sociologique. Si tu veux trouver des bourgeois venus gentrifier ou des vieux punks, tu les trouves. En revanche, c’est plus dur d’avoir des trucs spontanés. Les gens se méfient des médias aujourd’hui, et à raison, parce que les trois quarts font de la merde. Donc, en fait, on subit les conséquences de ça aussi », analyse-t-il.

Reste que l’inattendu est toujours possible :

« Je tournais dans le quartier en 2021, sur des thématiques de réouverture post-confinement. Je vois arriver deux jeunes à vélo, avec des affiches, de la colle, lookés un peu babacool/teufeurs. C’étaient des affiches pour Les Patriotes, le truc de facho de Florian Philippot. Moi, je suis un peu outré. Et là, il y a une sorte de vieux qui débarque pour les insulter. On aurait vraiment dit un vieux réac. Il leur dit, cassez-vous les fachos. C’était le moment où tout est inversé. C’est badant cette société où les jeunes cools, ce sont les fachos. En plus, ils aimaient bien Arte Radio. Il n’y a plus de repères ».

« Radio Canut, c’est le premier local sur la route des fachos »

Sur une ligne antifasciste, Olivier Minot peut témoigner des conséquences de l’extrême droite radicale à Lyon :

« Radio Canut, c’est le premier local sur la route des fachos quand ils font des descentes. On se fait régulièrement péter les vitrines ».

Du micro au stylo, le croix-roussien prépare un livre dans lequel il fait le portrait des militants du Groupe antifasciste Lyon et environs (Gale) à paraître cette année aux éditions Burn Août. Leur dissolution a été prononcée par le Ministère de l’Intérieur en mars 2022 et validée par le Conseil d’État en novembre dernier.

Longtemps, Olivier Minot a été la locomotive de l’émission MégaCombi sur Canut. « C’était de la radio amateur, où on était meilleurs que les pros », s’enorgueillit-il. Une émission devenue culte où lui et ses comparses ont annoncé le décès de Gérard Collomb… six ans avant tout le monde. Malgré l’arrêt de l’émission, il continue de s’investir dans la plus rebelle des radios.

« On a 60 émissions par semaine, avec plus d’une centaine de personnes qui passent dans le studio. Je crois qu’on est la plus grosse radio de Lyon », détaille-t-il.

On laisse Olivier Minot finir son café, avant qu’il ne retourne chez lui. Depuis son appartement au cinquième étage d’un immeuble canut, il profite de la rumeur de la ville. Celle du livreur qui se fait klaxonner, des gens qui s’engueulent, de la musique chaabi, des coups de talon d’un cours de flamenco dans un petit théâtre. « C’est cette vie-là que j’adore », résume-t-il.

Grève dans les collèges de Lyon contre les groupes de niveaux

Grève dans les collèges de Lyon contre les groupes de niveaux
Après une mobilisation début février, plusieurs centaines d’enseignant.es et personnels éducatifs ont défilé une nouvelle fois depuis la place Guichard (Lyon 3e) mardi 2 avril. Images d’archive.

Lundi 29 et mardi 30 avril, les personnels des collèges sont appelés à la grève pour s’opposer à la réforme du « choc des savoirs » qui doit instaurer des groupes de niveaux au collège. De nombreux établissements de Lyon et son agglomération seront mobilisés.

« Pas de retrait, pas de rentrée ». Quatre syndicats de l’Éducation nationale ont appelé à la grève dans les collèges du Rhône, au retour des vacances de Pâques. La CGT Educ’action 69, Sud Education 69, FO SNUDI 69 et CNT Educ demandent le retrait d’une réforme, intitulée « choc des savoirs », qui doit être mise en place pour septembre 2024.

Elle prévoit la création de groupes en français et en mathématiques au collège, selon le niveau des élèves. Ce qui inquiète les personnels de l’Éducation nationale comme les parents d’élèves, mobilisés depuis l’annonce de la réforme en décembre 2023. Rue89Lyon était allé à leur rencontre.

Les syndicats dénoncent « des moyens et des dispositifs confisqués, principalement au détriment de l’éducation prioritaire, pour la mise en place de cette réforme ».

Grève dans les collèges : trois jours de mobilisations à Lyon

Dès lundi 29 avril, les personnels mobilisés devraient animer « des temps d’informations aux familles » dans les établissements. L’intersyndicale organise ensuite un rassemblement à Lyon. Le rendez-vous est donné place de la Comédie (Lyon 1er), à 15 heures.

Dès le lendemain, mardi 30 avril, la grève va se poursuivre dans les établissements. Les syndicats appellent les parents d’élèves à mener une opération « collèges déserts », en ne déposant pas leurs enfants au collège. Un deuxième rassemblement est prévu à 14h30 devant le rectorat de Lyon (Lyon 7e), avant la traditionnelle manifestation du 1er mai, le lendemain, que l’intersyndicale encourage à rejoindre.

À Vénissieux et Saint-Fons, quatre collèges en grève et l’éducation prioritaire en étendard

Mais Lyon ne sera pas la seule commune à se mobiliser. À Vénissieux et Saint-Fons, les collèges Triolet, Eluard, Alain et Aragon seront en grève les 29 et 30 avril, soutenus par l’organisation de parents d’élèves FCPE 69.

« C’est bien une École du tri social que Nicole Belloubet et Gabriel Attal mettent en place. Derrière la promesse d’une plus grande flexibilité, ce sont en réalité des contraintes organisationnelles et pédagogiques qui vont lourdement fragiliser notre liberté pédagogique et casser la relation forte et continue avec nos classes et nos élèves », dénoncent les personnels mobilisés de ces établissements.

Un « pique-nique revendicatif » sera organisé pour l’occasion dans le parc des Minguettes à Vénissieux à partir de 11h30, entre personnels et parents d’élèves.

Disparition de Radio Nova Lyon : « Une vraie perte pour la culture lyonnaise »

Disparition de Radio Nova Lyon  : « Une vraie perte pour la culture lyonnaise »
Radio Nova Lyon devrait cesser d’émettre fin mai 2024.

Bientôt le silence radio pour Radio Nova Lyon. Émettant depuis 2017 sur la fréquence 89.8 FM, l’antenne locale de la radio musicale est en passe de disparaître. Une perte pour la scène musicale lyonnaise.
C’est par un tweet, datant du 3 avril, que l’information a commencé à circuler. Le compte RadioScope a relayé une décision parue au Journal Officiel, le 20 mars 2024. Celle-ci entérine la disparition de l’antenne lyonnaise de Radio Nova.
https://twitter.com/radio_scope/status/1775619792721809790
Selon nos informations, Radio Nova Lyon cessera d’émettre fin mai. La fréquence 89.8 FM diffusera donc la programmation nationale.

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Chaque mois, au moins deux morts au travail dans le Rhône

Chaque mois, au moins deux morts au travail dans le Rhône
En 2020, un ouvrier est décédé suite à une chute, lors de travaux sur la façade du centre commercial La Part-Dieu.

En 2023, au moins 25 travailleurs sont morts au travail dans le département du Rhône, selon des chiffres obtenus par Rue89Lyon. Un bilan sous-estimé. Depuis une vingtaine d’années cette hécatombe, peu visible, est de plus en plus importante en France.
« Un ouvrier chute mortellement d’un toit sur un chantier à la Croix-Rousse », « Un employé d’Action décède sur un quai de la plateforme logistique à Belleville-en-Beaujolais », « Un mort dans l’effondrement d’un mur à Rillieux »… Parfois, le sujet des morts au travail fait son apparition dans le presse locale rhôdanienne, au détour d’un fait-divers. Quelques lignes pour résumer la fin d’une vie.
En France, deux personnes meurent chaque jour au travail. Selon les chiffres de l’Assurance maladie en Auvergne-Rhône-Alpes obtenus par Rue89Lyon, on compte 104 morts au travail sur l’année 2023, dont 25 dans le département du Rhône.
Parmi elles, 19 ont été victimes d’un accident du travail et 6 d’un « accident de trajet » (entre le domicile et le travail ou entre le travail et lieu de restauration). Une situation qui ne s’améliore pas d’année en année, malgré une baisse en 2020 et 2021 liée à la crise sanitaire. D’autant plus que ces chiffres sont incomplets.

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Voies lyonnaises : la Métropole de Lyon gagne la bataille judiciaire contre Oullins-Pierre-Bénite

Voies lyonnaises : la Métropole de Lyon gagne la bataille judiciaire contre Oullins-Pierre-Bénite
La voie lyonnaise 6 devrait passer devant l’Hôtel de ville d’Oullins, en passant une partie de la Grande rue en sens unique. Crédits LMB/Rue89Lyon

Le Conseil d’État a désavoué la commune d’Oullins-Pierre-Bénite, en refusant que celle-ci se pourvoie en cassation pour stopper les travaux des voies lyonnaises sur son territoire. Une épine de moins dans le pied de la Métropole, attaquée par nombre de maires LR sur ce projet.

C’est toujours un problème de moins à régler… Mardi 23 avril, la Métropole de Lyon a annoncé que le Conseil d’État refusait la demande de la commune de Pierre-Bénite de se pourvoir en cassation sur le dossier des voies lyonnaises. Son maire, Jérôme Moroge (LR), cherchait à stopper les travaux dans sa commune.

Le dossier était devenu emblématique des difficultés connues par la Métropole sur ces fameuses nouvelles voies de circulation pour vélo. Faisant revivre la « fronde » des « petits maires », l’édile de la commune nouvelle d’Oullins-Pierre-Bénite avait rassemblé tous ses soutiens (de droite) pour protester contre un projet mené « contre » son territoire.

En ligne de mire : l’exécutif écologiste, mais aussi la forme particulière de cette collectivité, créée par l’ancien baron lyonnais Gérard Collomb. Le 31 janvier, le référé-suspension de Jérôme Moroge avait été rejeté une première fois par le tribunal administratif. Le dossier est désormais clos par le Conseil d’État.

Bonne pâte, la Métropole joue la carte de l’apaisement. Elle propose notamment de revoir le flux de circulation dans le quartier résidentiel de la Bussière pour « conserver l’accès aux riverains ». Suivra, à partir de l’été, une expérimentation proposée par les collectifs où la Grande rue de la commune sera mise à sens unique entre la rue du Perron et le pont d’Oullins.

Un couloir bus-vélos sera créé sur ce tronçon dans le cadre de cette phase test. « Pour les cyclistes se dirigeant vers Saint-Genis-Laval, un itinéraire cyclable par marquage au sol sera établi via les rues Bertholey, Hugo et de la Camille », précise la Métropole.

Voies lyonnaises : une victoire, avant d’autres dossiers…

Enfin, une dernière expérimentation aura lieu au printemps 2025. Elle prévoit de garder la Grande rue à double-sens et de marquer un itinéraire cyclable à double sens sur la rue de la République. « Chaque étape sera validée en concertation avec le comité de suivi », marque la collectivité par communiqué. Une manière de répondre (par avance) aux critiques faites par son opposition sur un manque de « concertation » autour du projet.

Reste que d’autres points d’accroche sont en cours. Encerclée par des maires opposés politiquement, l’exécutif écologiste est notamment attaqué par le maire de Bron, Jérémie Bréaud (LR), sur le tracé de la « VL 12 », après avoir subi les foudres de Philippe Cochet (LR), à Caluire. Il n’empêche. Cette décision judiciaire marque une petite victoire pour la Métropole.

#Voies lyonnaises

Un « réveillon des luttes » samedi 27 avril au CCO de Villeurbanne

Un « réveillon des luttes » samedi 27 avril au CCO de Villeurbanne
La Fanfare à Manif sera présente au CCO ce samedi. ©LC

Un ensemble de collectifs organise un « réveillon des luttes » à la veille du 1er-Mai. Rendez-vous est donné au CCO de Villeurbanne, samedi 27 avril. Au programme : un « après-midi militant » gratuit, suivi de plusieurs concerts à partir de 19 h.

« Se mettre en forme avant la manif’ du 1er-Mai » ? C’est un peu l’idée… Le CCO la Rayonne de Villeurbanne (7 rue Henri Legay) accueille, en partenariat avec Solidaires Rhône, samedi 27 avril dès 13 h, un évènement qui veut faire office de « réveillon des luttes ».

« Dans cette période de lutte intense et ce contexte social éprouvant, il est encore plus nécessaire de nous rassembler et de vivre aussi des moments festifs », écrit Solidaires Rhône dans son communiqué.

Cette journée est co-organisée par d’autres associations et collectifs : Alternatiba Rhône, l’OIP, Attac, la Jeune garde Lyon, Greenpeace, le Karnaval Solidaire, le collectif Palestine 69, Super Féministe, Jamais Sans Toit et les Branlheureux.ses.

Participeront également le Planning familial 69, Lesbiennes contre le patriarcat, la Fanfare à Manif, la librairie la Gryffe, le collectif Sans Papiers 69, MémoireS, Vive La Tase !, et Élan Syndical.

La Fanfare à Manif Engagée durant la mobilisation contre l'expulsion de l'ECG à Lyon, le samedi 30 mars
La Fanfare à Manif (ici le 30 mars 2024) sera présente au CCO. ©LC/Rue89Lyon Photo : ©Laury Caplat/Rue89Lyon

Un après-midi militante puis des concerts

Le programme est chargé. Dès 13 h, un « après-midi » militant gratuit est organisé avec notamment des tables-rondes, des ateliers, des projections débats et une chorale féministe. Pour les plus festifs, se tiendront à partir de 19 h des concerts de rap, d’hip-hop et de dub avec notamment Davodka, Sumac Dub, et Citron Sucré. Le tout pour deux tarifs : 12 euros ou 15 euros pour le « tarif conscient ».

Un nouveau squat à Lyon face à l’imminente expulsion du « Casse Dalle »

Un nouveau squat à Lyon face à l’imminente expulsion du « Casse Dalle »
Une manifestation a eu lieu le 30 mars contre l’expulsion (notamment) du casse dalle ©LC

Les soutiens du squat « Casse Dalle » ont décidé d’occuper un nouveau bâtiment pour héberger la cinquantaine de personnes vivant actuellement rue de Créqui. Ils dénoncent l’absence de proposition de relogement faite par la Métropole de Lyon et la préfecture.

Dans la nuit du vendredi 19 au samedi 20 avril, une vingtaine de personnes ont décidé d’occuper un bâtiment vide appartenant au bailleur social Lyon Métropole Habitat. Ce nouveau squat, du 19 rue Bonhomme (Lyon 3e), se veut une réponse à l’expulsion imminente du squat Casse Dalle (Lyon 3e), rue de Créqui.

Squat Casse Dalle à Lyon : les soutiens dénoncent une absence de relogement

Ni la Métropole de Lyon, propriétaire des lieux, ni l’État, ne proposent, selon une membre d’un collectif indépendant, aucune solution de relogement. Installé·es depuis octobre 2022 les habitant·es, pour la plupart sans-papiers et demandeurs d’asile, avaient obtenu en 2023 une année de répit.

Selon les membres du collectif Terres d’Ancrage ayant participé à l’ouverture du Casse Dalle, la Métropole les avaient autoriser à rester sans pour autant qu’une convention soit signée. Interrogée à l’époque par Rue89Lyon, cette dernière avait jugé inadéquate la mise en place d’une telle convention.

Selon le collectif, la Métropole refuse également de communiquer la date d’expulsion. Or, le bâtiment doit être cédé à l’opérateur de logement social, Grand Lyon habitat, fin avril. « Avoir une date d’expulsion permettrait aux personnes logeant actuellement au Casse Dalle de préparer leurs affaires et de partir sereinement », explique la membre du collectif de soutien. Elle note aussi qu’un recensement de la police a eu lieu, dans la matinée du 23 avril. Il a conduit à l’arrestation de quatre personnes.

De nouveau contactée, la Métropole n’a pas souhaité faire davantage de commentaires que durant notre précédent reportage et souligne simplement que « les personnes [occupant le squat, ndlr] relèvent de la responsabilité de l’État ».

D’après les soutiens sur place, une quinzaine d’hommes seuls et des familles avec des enfants en bas-âges ont trouvé refuge dans ce nouveau bâtiment de la rue Bonhomme. D’autres personnes continuent d’occuper le squat du Casse Dalle dans l’attente de l’expulsion imminente.

Les collectifs redoutent un recours à la « loi anti-squat »

Les soutiens du squat redoutent le possible recours à la loi Kabarian-Bergé, adoptée le 27 juillet 2023, pour ce dernier squat. Surnommée « loi anti-squat », elle vise à « protéger les logements contre l’occupation illicite ». Cela étant, elle durcit les sanctions, et facilite les expulsions en accélérant notamment les procédures administratives. « On risque d’avoir des gens en prisons pour avoir occupé des bâtiments vides », grince le collectif de soutien.

Dans un communiqué, les soutiens soulignent : « Les partis de gauche qui gouvernent à Lyon avaient fortement dénoncé cette loi. On exige donc qu’ils agissent en conséquence en refusant de l’appliquer contre ce nouveau squat et tous les prochains ».

Pour l’heure, les occupants actuels du nouveau squat rue Bonhomme sont dans l’attente d’une décision. Ils et elles disent n’avoir reçu aucune réponse de la part de la Métropole, ni de Lyon Métropole Habitat concernant leurs demande de médiation.

Pour rappel, dans la métropole de Lyon, l’hébergement d’urgence est saturé : plus de 10 000 personnes sont encore en attente d’une place.

Aux urgences de Lyon, un travail à la chaîne « efficace, mais à quel prix ? »

Aux urgences de Lyon, un travail à la chaîne « efficace, mais à quel prix ? »
Aux Urgences de Lyon, la crainte du travail à la chaine, au détriment du patient.

[Série] À travers différents témoignages, Rue89Lyon vous propose d’aborder les difficultés connues dans les services publics. Aujourd’hui, Sophie, infirmière aux urgences à Lyon, va « faire une pause », pour ne pas mal faire son métier. Si elle « continue à croire » dans l’hôpital public, elle parle d’un travail rendu difficile par le manque de moyens. 
Elle a un peu hésité à se prêter au jeu de l’interview, craignant de donner une image négative de son métier et de l’hôpital public. Elle a donc tenté de rester dans la mesure et positive, tout au long de l’entretien. « Je pars parce que j’ai besoin de faire une pause, mais j’espère bien revenir », insiste-t-elle.

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