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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Législatives dans l’Est lyonnais : portrait de la 13e circonscription du Rhône

Législatives dans l’Est lyonnais : portrait de la 13e circonscription du Rhône

Portrait socio-économique de la 13e circonscription du Rhône avant les élections législatives des 12 et 19 juin 2022. Une circonscription qui recouvre l’Est lyonnais : Meyzieu, Décines, Saint-Bonnet-de-Mure… La députée sortante LREM Danièle Cazarian ne se représente pas. Elle laisse la place à son assistante parlementaire Sarah Tanzilli.

législatives Circonscription 13e Rhône Est lyonnais Meyzieu Décines
Contours de la 13e circonscription législative du Rhône. Rue89Lyon

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#Saint-Bonnet-de-Mure

Législatives : portrait de la 12e circonscription du Rhône, de Tassin à Vernaison

Législatives : portrait de la 12e circonscription du Rhône, de Tassin à Vernaison

Portrait socio-économique de la 12e circonscription du Rhône avant les élections législatives des 12 et 19 juin 2022. Une circonscription au sud-est de Lyon comprenant notamment Tassin-la-Demi-Lune et Pierre-Bénite. Le député sortant LREM Cyrille Isaac-Sibille se représente.

législatives Circonscription 12e Rhône Tassin Oullins Pierre-Bénite
Contours de la 12e circonscription législative du Rhône. Rue89Lyon

Dans la 12e circonscription du Rhône, le député sortant LREM, Cyrille Isaac-Sibille repart pour un tour. Il est médecin oto-rhino-laryngologiste (ORL) de formation. Par ailleurs, il a été président du MoDem du Rhône de 2008 à 2014.

Face à lui, les candidats sont notamment le porte-parole local de Reconquête ! (le parti d’Eric Zemmour), Olivier Pirra, ou encore le maire LR de Pierre-Bénite, Jérôme Moroge, mais aussi Jean-François Baudin, candidat écologiste de la Nupes qui fut un temps président du réseau régional des Amap.

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#Vernaison

Louise, escort entre Lyon et Paris : « le travail du sexe est un métier comme un autre »

Louise, escort entre Lyon et Paris : « le travail du sexe est un métier comme un autre »

Depuis 2019, entre Lyon et Paris, Louise devient épisodiquement Jade, une « escort thérapeutique », comme elle se définit elle-même. La jeune femme de 23 ans prône une vraie reconnaissance de la profession de travailleuse du sexe.

Laurie Musset, étudiante en Master 2 journalisme, l’a rencontrée. Elle nous raconte comment elle vit au quotidien ce métier, qui, pour elle, malgré son lot de stigmatisation, reste une profession comme une autre.

Laurie Musset. Dans le secteur des travailleurs et travailleuses du sexe (TDS), les métiers sont multiples : camgirls, camboys, striptease, accompagnant.e.s sexuel, actrices et acteurs pornographiques, etc. Toi, tu te définis comme « escort thérapeutique » exerçant entre Lyon et Paris. C’est à dire ?

Louise. Toutes les TDS du monde, notamment les travailleurs·ses de rue, sont confrontées à des clients qui ont des besoin supérieurs à la simple sexualité : ils ont des besoins affectifs et psychologiques. Ils ont besoin qu’on s’intéresse à eux, qu’on les regarde, qu’on les séduise, qu’on les écoute, qu’on leur fasse du bien… et qu’on leur fasse vivre le meilleur sexe possible.

Les TDS tissent des liens avec des clients qui sont bien plus que physiques. Alors, je me suis concentrée dessus ! Je suis hypersensible et hyper-empathique : dès le début, je choisissais mes clients selon ce que je ressentais chez eux, selon ce qu’ils cherchaient. J’ai toujours eu pour vocation de faire du bien aux gens. Finalement, mon métier s’apparente à celui d’un·e thérapeute ou d’un·e psychologue : tu payes une psy, elle s’intéresse sincèrement à toi et veut t’aider. Moi c’est pareil.

Après avoir enchaîné les premières années de fac en psychologie, protection de l’environnement et philosophie, qu’est ce qui t’as poussé à te lancer comme escort à Lyon ?

J’ai toujours été très libérée sexuellement et je n’avais aucune envie de bosser pour un patron, mais j’avais quand même envie de gagner de l’argent donc l’un rejoignant l’autre escort me semblait être un taf sympa. J’ai aussi entendu et lu des témoignages de TDS qui m’ont donné envie, car ils dépeignaient une autre réalité que celle majoritairement répandue. J’ai fait une annonce sur le premier site d’escort que j’ai trouvé. Ça a bien fonctionné. La première expérience d’escort détermine pas mal les choses.

“La première expérience d’escort détermine pas mal la suite des choses”

Tu prônes la banalisation de ce secteur d’activité…

Le travail du sexe est avant tout un métier comme un autre : une prestation de services voire une vente de bien (dans le cadre de la vente de photos, par exemple) contre une rémunération financière. On parle souvent de “vendre son corps”, mais à partir du moment où on utilise son corps pour travailler, ne serait-ce que ses mains pour taper sur un clavier, c’est également le cas.

C’est aussi un secteur particulier par le fait qu’il est très stigmatisé et controversé, pénalisé et illégal selon les pays. Dans les arguments stigmatisant, on retrouve souvent que ce choix professionnel est le fruit de traumatismes, ou d’une énorme précarité. Ça peut être le cas, bien sûr. Mais ça peut aussi ne pas l’être. La précarité et le besoin d’argent, c’est la raison universelle pour laquelle on travaille non ? (Rire) Ce n’est pas un secteur facile. Il demande une certaine force mentale, mais c’est le cas de tellement d’autres secteurs et de tellement d’autres métiers, finalement.

Concrètement, comment se passe ton premier contact avec tes clients ? À quoi ça ressemble, une journée type, en tant qu’escort thérapeutique à Lyon ?

J’ai un numéro professionnel avec lequel les clients me contactent sur le site par lequel je passe. Je suis aussi en train de créer mon propre site internet avec un formulaire de contact. J’envoie un message de formalité avec mes conditions et mes tarifs, puis je discute avec le client, ça m’aide à établir son profil mental, à tisser un premier lien, à le mettre en confiance, mais aussi à montrer mon intérêt sincère pour lui.

Être TDS c’est aussi beaucoup de tâches adjacentes, liées à l’entretien de mon corps (s’épiler, faire des shooting photo professionnel, par exemple) et aux tâches administratives (gestion, messages aux anciens et nouveaux clients, etc.). Et puis je pends du temps pour moi. Je vois mes amis, mon amoureux, etc.

Pour des questions pratiques, en tant qu’escort, je cherche à fidéliser une clientèle entre Paris et Lyon. Comme dans tous les secteurs, une clientèle fidèle c’est moins contraignant et les revenus sont plus réguliers.

escort lyon Louise
Louise, exerce la profession d’escort entre Lyon et Paris.Photo : DR

« En tant qu’escort, je cherche à fidéliser une clientèle entre Paris et Lyon. Une clientèle fidèle, c’est moins contraignant et les revenus sont plus réguliers ».

Tu t’es lancée sur internet. Est-ce un bon moyen d’exercer cette profession d’escort à Lyon de manière sécurisée ?

Internet est le meilleur moyen actuellement. Cela permet de travailler de façon complètement indépendante, d’être libre et de m’organiser comme je souhaite. C’est sur internet qu’il y a le plus de clients donc on peut se permettre d’être sélectif. Certes, derrière un écran, tu ne sais pas à qui tu parles. Mais tu as un numéro, éventuellement une photo, une adresse IP. Un mec qui te prend sur le trottoir, s’il verrouille la voiture, tu ne sais pas où il t’emmène. Et s’il t’agresse, tu n’as rien contre lui.

En tant qu’escort à Lyon, as-tu déjà fait face à de mauvaises expériences ?

Je n’ai jamais fait de rencontre négative, depuis que je me suis lancée. Un client a voulu m’arnaquer, un jour, mais je l’ai repéré. Son discours était bien ficelé. Je pense qu’il faisait ça souvent alors je l’ai remis à sa place par messages. Sauf qu’il avait ma vraie identité puisque j’avais transmis mon RIB, et des photos de moi avec mes tatouages. Il a menacé de divulguer tout ça : “tu auras une jolie surprise qui va te suivre toute ta vie”. Pas de chance pour lui, j’assume déjà pleinement mon activité.

Je l’ai fiché sur projet Jasmine : un site où les TDS répertorient tous les mecs dangereux, avec leurs noms/pseudos/numéros en les classant dans différentes catégories (arnaques, dangereux, très dangereux).

Comment tu déclares ton activité aux yeux de l’État ?

J’ai le statut d’auto-entrepreneuse. Le Strass (syndicat du Travail sexuel, ndlr) m’a conseillée de mettre plutôt une catégorie générale pour mon auto-entreprise. Je me suis donc inscrite avec le code NAF (nomenclature des activités françaises, ndlr) “autre services personnels”, en tant que thérapeute énergéticienne.

Ce n’est pas un système qui est avantageux pour nous. Je défends le système des impôts, mais, je triche en ne déclarant pas tout. Beaucoup de TDS trichent. C’est de l’argent qu’on fait avec notre corps et on est déjà suffisent stigmatisé·es. D’ailleurs beaucoup d’auto-entrepreneurs trichent tellement le système est peu avantageux.

Comment ont réagi tes proches quand tu leur as annoncé ton métier d’escort à Lyon ?

Je l’ai dit très tard à mes parents, à l’automne 2021. Je ne voulais pas mentir et m’inventer un travail et j’ai décidé de renoncer à mon anonymat. Il était hors de question qu’ils le découvrent sur les réseaux sociaux. Assumer ne permet pas d’éviter la critique, mais cela permet de prendre de la hauteur face au scandale.

Mon père l’a bien pris. De la meilleure façon dont il pouvait le prendre en tout cas. J’ai de la chance. Il m’a dit avoir été “décontenancé”, “inquiet” mais aussi “fier”. C’est un combat politique.
Ma mère… a réagi avec des propos super stigmatisants malgré mes explications. Elle s’est mise ça sur le dos. Alors que c’est la responsabilité de personne, c’est mon choix qui est influencé par mon vécu, mais comme pour tout ! Maintenant, elle fait l’autruche : elle n’en parle pas et n’en parlera plus jamais.

Parc relais dans la métropole de Lyon : il faudra se garer ailleurs

Parc relais dans la métropole de Lyon : il faudra se garer ailleurs

Aucun projet de parc relais dans l’agglomération de Lyon ne devrait être lancé sous ce mandat (2020-2026). L’enjeu pour les écologistes à la tête de la Métropole de Lyon et du Sytral : aller chercher les habitants le plus loin possible des portes de Lyon. Et faire des économies de foncier.

Dans la métropole de Lyon, nombre des 21 parcs relais (ou parking-relais ou encore P+R, ndlr) du Sytral (l’organisme en charge des TCL) voient rouge dès 8 h ou 9 h du matin que ce soit à Vaise, Cuire, Oullins ou Mermoz. bien qu’une légère baisse de fréquentation soit à noter fin 2020 (lire par ailleurs)

(suite…)
#RER#RER à la lyonnaise

Législatives : de Rillieux-la-Pape à Bron, portrait de la 7e circonscription du Rhône

Législatives : de Rillieux-la-Pape à Bron, portrait de la 7e circonscription du Rhône

Portrait socio-économique de la 7e circonscription du Rhône avant les élections législatives des 12 et 19 juin 2022. Une circonscription qui s’étale de Rillieux-la-Pape à Bron, en passant par Vaulx-en-Velin. La députée sortante LREM Anissa Kheder a finalement pu se représenter sous l’étiquette macroniste.

législatives Circonscription 7e Rhône Rillieux Vaulx Bron
Contours de la 7e circonscription législative du Rhône. Rue89Lyon

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Législatives : portrait de la 9e circonscription du Rhône

Législatives : portrait de la 9e circonscription du Rhône

Portrait socio-économique de la 9e circonscription du Rhône avant les élections législatives des 12 et 19 juin 2022. Elle se situe au nord de Lyon et comprend cinq cantons. Le député sortant LR Bernard Perrut ne se représente pas.

législatives Circonscription 9 Rhône
Contours de la 9e circonscription législative du Rhône. Rue89Lyon

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En quête de love : « Lyon n’est pas la ville la plus simple pour nouer des relations »

En quête de love : « Lyon n’est pas la ville la plus simple pour nouer des relations »

J’ai -à la demande de ma cheffe, je précise- testé une « soirée célibataires » à Lyon pour faire des « rencontres ». Ambiance faussement décontractée et à dominante masculine, regards en coin posés sur moi… L’ambiance, je n’ai pas réussi à la subir très longtemps pas plus que les tentatives des participants de m’arracher à ma posture professionnelle, pour entrer dans la moiteur d’une soirée séduction.

Il faut dire qu’en réalité, je ne suis pas en quête de partenaire mais plutôt de belles histoires lyonnaises, de récits inattendus qui se sont déroulés sans impliquer une seule application de rencontres. Mission impossible ? À vous de me le dire.

J’ai commencé à mener ma quête de belles rencontres, à Lyon, il y a quelques mois. Et comme pour quasi tous les journalistes, mes premières investigations ont été réalisées au sein de mon cercle de relations personnelles : un tiers de mes amis qui habitent Lyon entretiennent au moins une relation. Sur ce tiers, plus de la moitié a rencontré son ami·e du moment par une application de rencontres.

Après, il ne reste plus grand monde. Et surtout, ce n’est pas très représentatif de tous les âges, de toutes les catégories socioculturelles ni de toutes les orientations amoureuses possibles.

Abattre les clichés sur les soirées rencontres pour célibataires à Lyon

Au téléphone, ma mère m’a donné l’exemple de sa collègue infirmière qui avait rencontré son nouvel ami à son club de randonnée. Je me suis demandé s’il était envisageable d’appeler tous les clubs de randonnée à Lyon pour savoir si de longues marches avaient été le théâtre d’idylles. Un peu tiré par les cheveux comme idée. En revanche, j’ai pensé à des clubs spécialisés dans la rencontre.

J’ai tout de suite eu le cliché en tête des « speed-dating » gênants qu’on voit dans des films américains ringards, comme « 40 ans toujours puceau » ou « Hitch ». Deux colonnes composées uniquement d’hommes, puis de femmes, qui se font face, séparé·es par une rangée de tables et se décalant d’une chaise toutes les trois minutes pour se présenter à un ou une autre partenaire potentielle.

Dans ces films, la scène généralement peu utile à l’intrigue sert de prétexte pour intégrer des personnages particulièrement ridicules et vulgaires qu’on ne reverra jamais. J’y vois la représentation d’un stéréotype plutôt répandu : ceux qui sortent célibataires du grand mercato matrimonial des 20-30 ans sont au mieux bizarres, au pire inadaptés.

Des rencontres célibataires à cheval, en VTT ou en Jet ski à Lyon

En regardant les offres de « soirées célibataires » à Lyon, je m’attends donc au pire. Je tombe sur un site plutôt propre qui propose de nombreuses activités ayant pour thème la rencontre amicale et amoureuse. Du kayak à l’équitation en passant par la croisière, il y a l’embarras du choix. L’équipe programme aussi des petites soirées pour apprendre à ses adhérents à se connaître dans plusieurs bars lyonnais décrits comme élégants.

Le site insiste sur la présence d’encadrants pendant toute la durée des événements, ce qui -à mon sens- est rassurant, notamment pour les femmes. Je décide donc de venir voir de mes propres yeux, toujours en quête d’une première histoire de coup de cœur à la lyonnaise.

Au final, la soirée est tout ce qu’il y a de plus normal. Des personnes bavardent tranquillement à l’intérieur et sur la terrasse. Il n’y a pas beaucoup de jeunes autour de la vingtaine mais, sinon, il y a de tous les âges. Je me présente un peu tôt dans ce bar du 6e, privatisé pour l’occasion. Après avoir un peu discuté avec l’organisateur qui me promet la venue d’un couple susceptible de me raconter son histoire, je décide de m’asseoir un peu en retrait sur la terrasse.

En soirée célibataires à Lyon : « Vous cherchez quoi ici ? »

J’en profite pour répondre à des coups de fil, fumer une cigarette, me perdre dans mes pensées. Un exercice difficile compte tenu des cercles concentriques dessinés par des hommes seuls autour de moi. Et ce, dès l’instant où je me suis assise. Je me penche donc sur mon téléphone prenant une mine absorbée. Rien n’y fait, je suis interrompue à trois reprises par des hommes qui me demandent :

« Vous cherchez quoi ici ? »

Une question normale compte-tenu de l’événement, mais qui me met un peu mal à l’aise. J’ai un peu plus de vingt ans, ces messieurs ont probablement le double. Je tente de relativiser, les flyers disaient « Rencontres sans jugement » et je suis en train d’émettre des jugements. J’explique ma démarche : je cherche de jolies histoires de rencontre. Je leur demande s’ils pensent pouvoir m’aider. La réponse est assez claire : « non ». Pourtant ils restent, font mine de vouloir partir pour finalement me reposer une énième question banale. Dès que l’un s’en va, un autre prend la place du précédent. Je commence à être vraiment mal à l’aise.

Je comprends vite le souci majeur de la soirée. Outre mon charisme légendaire, ce qui explique aussi (et surtout) le comportement de ces messieurs, c’est un problème de parité. En effet, les femmes se comptent sur les doigts d’une main et sont, à chaque fois, accaparées par plusieurs hommes.

Sur Tinder, « j’ai l’impression de faire le singe pour intéresser les filles »

Je m’interroge : la proportion de femmes célibataires est plus important que celui des hommes en France. Pourtant, que ce soit sur les applications de rencontre ou dans des lieux comme celui-ci, les femmes se font rares.

Y a-t-il des lieux mixtes pour faire des rencontres homosexuelles ? Et si oui, les lesbiennes sont-elles en aussi écrasante minorité ? Ou est-ce le jeu de la séduction hétérosexuel qui peine à intéresser les femmes ? J’ai ma petite idée sur le sujet, mais j’en profite pour dire qu’il s’agit des nombreuses questions auxquelles la série « Tendresses lyonnaises » pourrait répondre, au travers de vos témoignages.

Retour à ma soirée célibataires : je décide de mener un repli stratégique vers l’organisateur, qui bavarde en compagnie de deux hommes devant l’entrée du bar. C’est la première fois que les deux amis viennent à ce type de soirée. Un peu plus jeunes que la moyenne, ils se déclarent lassés des sites de rencontre :

« Sur Tinder, tu passes tes journées à tenter d’établir le contact avec des filles qui ont leur messagerie pleine à craquer. Moi j’ai l’impression de faire le singe pour tenter de les intéresser. »

L’autre d’ajouter :

« Et puis une fois sur deux, quand tu rencontres une fille après avoir parlé longtemps avec elle par messages, le courant ne passe pas en vrai. J’ai besoin de sentir la personne face à moi, j’ai l’impression de perdre du temps avec Tinder. »

Une photo libre de droit par Burst, sur Pexels.
J’ai -à la demande de ma cheffe, je précise- testé une « soirée célibataires » à Lyon pour faire des « rencontres » Photo d’illustration CC Burst / Pexels.

« Lyon n’est pas la ville la plus simple pour nouer des relations »

L’organisateur, un peu en retrait, finit par ajouter :

« C’est nécessaire qu’on soit là. Dès la fin du premier confinement on tournait à plein régime, les gens se sentaient vraiment seuls, sur tous les plans. On a eu une explosion de la demande. Certains couples formés ici continuent de venir aux événements, pour le plaisir et la convivialité. »

Il conclut :

« Lyon n’est pas la ville la plus simple pour nouer des relations. Je ne sais pas si c’est la taille de la ville ou l’état d’esprit, mais ce n’est pas facile d’y rencontrer de nouvelles personnes. »

On y vient. Le décrié « snobisme lyonnais » dont j’ai tant entendu parler depuis mon installation entre Rhône et Saône il y a plus d’un an. Plusieurs articles et messages sur les forums abordent le sujet : les cercles de relations lyonnais seraient particulièrement difficiles d’accès.

Un sujet toujours abordé un peu honteusement : Ce n’est pas très bien vu d’être en galère de potes. C’est probablement encore pire quand on parle d’attachement sexuel ou amoureux.

Après cet ultime échange, j’ai déserté les lieux, me sentant à la fois un peu trop regardée, et aussi un peu voyeuse. Cela demande un certain courage d’aller dans ce type d’événement, littéralement à la rencontre de l’inconnu ; sans qu’en plus une journaliste curieuse vienne vous poser des questions indiscrètes.

N’hésitez pas à nous écrire pour nous proposer votre histoire (ou celle de votre mamie, pote, collègue…) à l’adresse suivante : lauresole@rue89lyon.fr.

#Rencontres

Comptes bancaires bloqués à Lyon : « Je me sens visée en tant que Russe et en tant que femme »

Comptes bancaires bloqués à Lyon : « Je me sens visée en tant que Russe et en tant que femme »

Née en Russie, Dina (le prénom a été changé), vit à Lyon avec son mari français. Depuis l’invasion russe de l’Ukraine et les sanctions européennes appliquées avec zèle par certaines banques françaises, elle ne peut plus accéder librement à ses comptes bancaires et doit notamment faire transiter son salaire par le compte de son conjoint. Nous publions son témoignage.

Dina, jeune assistante commerciale, est arrivée en France il y a plus de 15 ans. Impliquée dans la vie culturelle et associative de la métropole, elle a rapidement offert son aide pour l’Ukraine, d’abord en empaquetant des colis de produits de première nécessité, puis en étant interprète-bénévole, toujours à la Croix-Rouge, pour accueillir les réfugiés ukrainiens à la gare de Lyon Part-Dieu.

Elle nous livre son récit.

« Je suis arrivée à Lyon au milieu des années 2000, pour mes études en école de commerce. Je me suis très vite intéressée à la culture française, et j’ai commencé à poser mes racines dans le pays. L’art de vivre me plaît plus que mon pays natal, il y a une certaine douceur de vivre. La guerre, je n’y pensais pas. J’en discutais avec mes amis russes, mais personne n’y croyait.

Le 24 février, lorsque j’ai appris l’invasion à la radio, j’ai réveillé mon mari. Il a cru que j’avais fait un cauchemar. Je suis arrivé au travail le visage défiguré. Au début, j’ai passé trois semaines à lire les news, c’était comme une drogue, j’étais en état de choc. On est assez nombreux à se sentir très mal par rapport à cette guerre. Ma grand-mère et mon-grand père ont vécu toute leur vie en Ukraine, et j’y ai passé des vacances dans mon enfance.

Depuis, je suis dans une sorte de conflit cognitif. Ici, quand je sors, c’est le printemps, tout est beau, je vois les arbres, les tulipes en fleur. Et en même temps sur mon portable, je vois ces corps en différents états de décomposition, il y a ces vidéos de chiots qui jouent avec des cadavres de soldats…

« Aujourd’hui je dois presque demander à mon mari « chéri, est ce que tu peux me donner un peu d’argent pour aller chez le coiffeur ? » »

Banque CIC comptes bancaires bloqués Lyon
Une agence du CIC à Rillieux-la-Pape, près de Lyon : de grandes banques françaises, dont le CIC, ont été épinglées pour avoir bloqué les comptes bancaires de citoyens russes et biélorusses de France, sans distinction.Photo : ED/Rue89Lyon

Courant mars, ma banque m’a appelé « pour mettre mon dossier à jour ». Sur le coup j’étais surprise ; en treize ans au CIC, ils ne m’avaient jamais rien demandé. J’ai transmis mon passeport et mon titre de séjour en cours de validité ; mon conseiller m’a rassuré et on a même discuté projet immobilier. Les problèmes ont commencé après : le week-end suivant, j’ai voulu faire un petit virement de 40 euros pour alimenter mon compte courant. Il n’est pas passé. J’ai essayé depuis le compte de mon mari ainsi que notre compte joint. Tout a été refusé.

comptes bancaires bloqués russes Lyon
Selon cette banque en ligne, le compte de Dina, « n’est pas éligible » pour recevoir un virement.

Entre temps, sur des canaux Telegram, plusieurs témoignages de Russes ont fait part de problèmes similaires, avec d’autres banques. Certains ont même assuré que leur salaire avait tout simplement disparu de leur compte. Mon employeur a lui accepté de verser mon solde sur le compte de mon conjoint. Aujourd’hui, je dois presque demander à mon mari « chéri, est ce que tu peux me donner un peu d’argent pour aller chez le coiffeur ? » comme une femme des années 50. Ça peut paraître drôle, mais je me sens doublement visée : en tant que femme, et en tant que russe.

« On se demande d’où viendra le prochain désagrément d’être né avec ce passeport »

Les jours passant, je constate que les virements entrants et sortants sont refusés, ou pour certains validés manuellement par mon banquier, après plusieurs jours. Il y a énormément d’incertitude. On ne sait pas d’où viendra le prochain désagrément d’être né avec ce passeport russe. J’avais pour projet d’acheter une petite maison en bois, maintenant c’est niet.

Lorsque j’ai demandé des explications, on ne m’a donné aucun cadre juridique. A l’oral, on m’a confirmé que ces contrôles étaient liés à ma nationalité. Par mail, la banque m’a cité un décret des sanctions européennes. Ce décret confirme pourtant que les russes munis d’un titre de séjour valable sont exclus des sanctions et des contrôles.

comptes bancaires bloqués Lyon
Le mail reçu par Dina confirme que les personnes ayant un titre de séjour valide sont exclus des sanctions. Photo ED/Rue89 Lyon

Tout cela est stressant, heureusement que je suis mariée… Mais pourquoi devoir être mariée pour être en sécurité ? Je suis une femme des années 50 jusqu’au bout… Beaucoup d’étudiants et de personnes seules sont dans une situation précaire, leurs parents ne peuvent plus leur envoyer d’argent.

Mon papa vit aussi en France et demeure dans la même situation que moi. Il vit seul, est handicapé et n’a pas pu recevoir ses remboursements de sécurité sociale. Il s’est retrouvé à découvert. Depuis, il surveille ses comptes en permanence pour être sûr qu’aucun virement ne disparaît.

« On se demande si on est toujours les bienvenus dans le pays »

Avec le tchat Telegram, un petit comité de 500 personnes veut aller plus loin et engager une action en justice. Pour moi c’est très important de créer un précédent.

Je me suis toujours sentie très bien en France, j’adore la culture, les paysages, la gastronomie… Je suis bénévole à la Croix-Rouge, active, et je paye mes impôts. Et là, c’est un caillou dans la chaussure. Bien sûr, cela n’a rien avoir avec ce que vit le peuple ukrainien. Mais on se demande si on est toujours les bienvenus dans le pays. »

Législatives : portrait de la 11e circonscription du Rhône

Législatives : portrait de la 11e circonscription du Rhône

Portrait socio-économique de la 11e circonscription du Rhône avant les élections législatives des 12 et 19 juin 2022. Cette circonscription est située au sud de Lyon. Le député sortant LREM, Jean-Luc Fugit, qui a commencé sa carrière politique au PS, se présente pour un nouveau mandat sous ces couleurs.

Circonscription 11e Rhône
Contours de la 11e circonscription législative du Rhône. Rue89Lyon

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Législatives : portrait de la 10e circonscription

Législatives : portrait de la 10e circonscription

Portrait socio-économique de la 10e circonscription du Rhône avant les élections législatives des 12 et 19 juin 2022. Cette circonscription est située au sud-ouest de Lyon. Le député sortant LREM, Thomas Gassilloud, se représente.

Circonscription 10 Rhône
Contours de la 10e circonscription législative du Rhône. Rue89Lyon

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