La Ville de Lyon va changer sa politique de stationnement en 2024, pour prendre en compte les revenus des ménages modestes et l’impact écologique des véhicules.Photo : MA/Rue89Lyon
La majorité écologiste a voté les nouveaux tarifs de stationnement et une modification de l’accueil périscolaire. Deux délibérations qui ont suscité de vives critiques de l’opposition. Notre bilan du conseil municipal de Lyon du jeudi 21 mars.
Gérard Collomb et Lyon, liés pour l’éternité
La présence de l’ancien maire de Lyon, Gérard Collomb (PS puis Renaissance), continue de se faire sentir entre les murs de l’hôtel de Ville. La Ville de Lyon a décidé de classer sa sépulture en tombe honorifique et de rendre sa concession et l’entretien de cette tombe gratuite. « L’action de Gérard Collomb durant ses trois mandats aura profondément transformé Lyon, plaçant la ville au rang de capitale européenne », justifie Laurent Bosetti, adjoint en charge de la politique funéraire. Une décision saluée par le groupe d’opposition Pour Lyon auquel appartenait Gérard Collomb.
Maire de Lyon de 2008 à 2020, ministre de l’Intérieur entre 2017 et 2018, puis conseiller municipal depuis 2020, Gérard Collomb est décédé en novembre 2023, après un long combat contre le cancer. Il avait marqué la Ville de Lyon par ses nombreux projets d’urbanisme, qui ont changé le visage de la commune : les Berges du Rhône, le quartier de la Confluence et de la Part-Dieu ou le développement de la Fête des Lumières. Il était aussi critiqué, à sa gauche, pour ses positions sur l’immigration, adepte de la théorie de l’appel d’air, et pour les nombreuses expulsions de camps de Roms à Lyon.
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À Rue89Lyon depuis 2022, aujourd’hui journaliste associée. Enquêter sur l’extrême droite, c’est lutter contre l’extrême droite.
J’écris aussi sur la politique, le sans-abrisme, le logement, les violences sexistes et sexuelles. Pour me filer une info ou me contacter, c’est par là : mallenou@rue89lyon.fr
Une nouvelle manifestation est prévue à l’initiative du collectif 69 Palestine, samedi 23 mars à 15h, place des Terreaux (Lyon 1er). Cinq mois après le début de l’offensive israélienne sur l’enclave de Gaza, le collectif entend « poursuivre la mobilisation contre le génocide en cours ».
Le collectif 69 pour la Palestine et leurs soutiens appellent de nouveau à la manifestation ce samedi 23 mars. Même mot d’ordre : « Stop au génocide du peuple palestinien » et mêmes revendications depuis leur première manifestation, il y a cinq mois. Inlassablement, le collectif réclame un cessez-le-feu immédiat et la levée du blocus imposé par Israël depuis le 9 octobre. Le rendez-vous est donné place des Terreaux (Lyon 1er), à 15h.
Depuis maintenant 5 mois, suite aux premiers bombardements d’Israël sur le territoire palestinien, le collectif lyonnais organise chaque semaine une manifestation à Lyon et entend poursuivre la lutte « contre le génocide en cours ». « Il faut poursuivre la mobilisation qui a permis d’aboutir à des résultats : des instances internationales et des États réclament un cessez-le-feu, certains États décident l’arrêt des livraisons d’armes à Israël. Le peuple palestinien a le droit de vivre en paix sur sa terre », précise le collectif dans un communiqué.
A Lyon, une manifestation pour protester contre les exportations d’armes vers Israël
Au Canada, la ministre des affaires étrangères, Mélanie Joly, a annoncé mardi 20 mars, l’arrêt des exportations d’armes vers Israël. Le Parlement canadien avait adopté lundi une motion non contraignante en faveur d’un « cessez-le-feu immédiat », demandant au gouvernement de « cesser l’approbation et le transfert » d’armes à « destination d’Israël ». Selon Radio-Canada, Ottawa a exporté plus de 21 millions de dollars canadiens (environ 14,5 millions d’euros) de matériel militaire en 2022 et 26 millions en 2021, faisant d’Israël, l’une des dix principales destinations des exportations d’armes canadiennes.
Et en Europe ? Pour l’heure, l’Allemagne, deuxième fournisseur d’armes à Israël, ne prévoit aucune sanction. La France suit la même voie. « Il ne suffit pas d’exprimer « sa plus vive préoccupation », il faut passer aux actes », s’indigne le collectif 69 pour la Palestine dans un communiqué. Comme de nombreuses ONG, ils et elles exigent des autorités françaises de rompre toute coopération militaire avec Israël et demandent à ce que soient prises « des sanctions diplomatiques et économiques contre l’État criminel tant qu’il ne se conforme pas aux ordonnances de la Cour Internationale de Justice ».
En Palestine, les enfants sont les premières victimes de l’offensive israélienne
Pour rappel, le 26 janvier, la plus haute instance judiciaire des Nations unies, saisie par l’Afrique du Sud, évoquait le risque de génocidedans la bande de Gaza. Pourtant, le bilan ne cesse de s’alourdir dans l’enclave de Gaza. L’offensive israélienne a tué plus de 31 184 personnes, principalement des femmes et des enfants, selon les derniers chiffres émanant du Hamas. On compte 1,7 million de déplacés à l’intérieur du territoire, dont 1,3 million dans la petite ville de Rafah, au sud de l’enclave.
Les enfants sont les premières victimes de l’offensive israélienne. Selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, la guerre à Gaza a tué plus d’enfants en quatre mois qu’en quatre ans de conflits à travers le monde. 12 300 enfants ont été tués en 4 mois.
« L’arme de la famine organisée par Israël, a déjà assassiné des dizaines d’enfants, tandis que l’aide humanitaire est bloquée à quelques kilomètres », rappelle le collectif, faisant référence au rapport publié par l’Unicef le 3 mars dernier. Selon les chiffres de l’ONU, 2,2 millions de personnes, soit la majorité de la population, sont menacées d’une « famine de masse ».
Le city stade du chemin de la Ferme, à Vaulx-en-Velin, est toujours très fréquenté les mercredis après-midi.Photo : Marie Allenou/Rue89Lyon
Dans le cadre de la rénovation urbaine du Mas du Taureau et des Noirettes, à Vaulx-en-Velin, un city stade devait être détruit. Adolescents et habitants du quartier s’en étaient inquiétés. Ils s’étaient mobilisés après un article de Rue89Lyon. Il sera finalement reconstruit à neuf, « à proximité immédiate de l’actuel. »
En mars 2023, la rumeur courrait au chemin de la Ferme, à Vaulx-en-Velin. « Ils vont nous enlever notre stade », confiait Mamadou*, 13 ans, à l’occasion d’un reportage de Rue89Lyon dans le quartier. Le city stade, installé dans le quartier des Noirettes, devait en effet être détruit et remplacé par une route.
La municipalité assurait qu’un équipement sportif similaire devait être reconstruit, mais ailleurs dans le quartier. « Il y a plein de petits qui ont seulement le droit de venir ici. Les parents les laissent sortir, car c’est juste à côté. Ils vont aller où si le stade est détruit ? », s’inquiétait Noa, 13 ans.
Après une mobilisation des habitants et des associations locales, la ville de Vaulx-en-Velin, la Métropole et l’aménageur, le groupe SERL, sont finalement revenus sur leur décision. « Après consultation avec les jeunes du quartier, le city-stade va être reconstruit à proximité immédiate de l’actuel », nous confirme la Ville. En décembre 2023, la maire, Hélène Geoffroy (PS), s’était rendue auprès des adolescents, pour leur présenter cette décision. Les plans définitifs de l’aménagement du secteur restent encore à élaborer.
Le city stade : point de crispation d’un immense projet de rénovation urbaine à Vaulx-en-Velin
Dans les années à venir, le quartier des Noirettes et du Mas du Taureau – à proximité immédiate – devraient connaître de grands bouleversements à Vaulx. Tous deux ont été retenus dans le cadre du Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU), lancé en 2014. Dès 2019, des premières concertations ont eu lieu avec les habitants, jusqu’en 2021. La première réalisation a vu le jour en 2022, avec l’ouverture de la médiathèque-maison de quartier, à deux pas de la place Guy-Môquet.
Les projets de construction de 1300 logements, la reconfiguration des voiries et la création de nouveaux espaces de végétation vont changer radicalement le visage du quartier. Ce sont eux qui ont créé ce conflit autour de la destruction du city-stade. D’ici 2026, le tramway T9 doit traverser le quartier, aujourd’hui seulement relié par des bus au reste de l’agglomération. Ses deux terminus seront Vaulx-en-Velin Carré de Soie et Charpennes (Villeurbanne).
Projet prévu sur la Zone à construite (Zac) du Mas du Taureau à Vaulx-en-Velin. Source : groupe SERL
Le projet va entrainer la construction d’autres espaces sportifs, mais plutôt situés au sud du quartier, voire de la ville. Un « mail », qui comportera des terrains de différents sports, doit voir le jour près de la Grande mosquée. Un gymnase doit aussi être construit près de la Tour d’escalade, rue des Vergers.
Des équipements sportifs en accès libre devraient aussi naître, au cœur d’un grand parc au sud du quartier. L’idée d’un parcours sportif y est à l’étude. « Sur ce grand parc, il y aura des jeux pour différents âges, nous précisait Arnaud Bourrel, référent renouvellement urbain et directeur de projets au groupe SERL. On a aussi travaillé sur un skatepark de 900 mètres sur la partie sud de ce parc, à la demande des enfants. Ce type d’aménagement n’existait pas. » Le défi sera alors d’amener les jeunes du quartier à l’utiliser. Au moins, aux Noirettes, les jeunes sauront où aller.
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Notre objectif : atteindre les 1300 abonnées d’ici le 20 mars !
Rue89Lyon ouvre ses portes ! Notre média vous invite à sa conférence de rédaction hebdomadaire, lundi 25 mars. Attention, les places sont limitées. Pour participer, inscrivez-vous!
Aujourd’hui, Lyon et sa métropole ont besoin de médias qui enquêtent et prennent le pouls du territoire. Un journalisme de terrain. En 12 ans d’existence, Rue89Lyon s’est imposé comme l’une des références locales de l’enquête, des grands reportages et des papiers de fond.
Le 6 mars dernier, nous avons lancé une campagne d’abonnement avec un leitmotiv : vous intégrer encore plus à la fabrique de l’information. Lanceurs d’alertes, habitants de votre quartier, acteurs du monde associatif et culturel, votre voix compte. Et il faut la faire entendre. C’est pour cette raison que Rue89Lyon vous invite à participer à sa conférence de rédaction hebdomadaire, lundi 25 mars, dans ses locaux.
Un journalisme toujours plus participatif
Pour cette première, une dizaine de personnes seront sélectionnées pour échanger avec nous sur les sujets d’actualité et d’enquête qui mériteraient une publication dans notre média.
Nous nous tournons vers nos lecteurs et lectrices avec un objectif simple : construire ensemble un journal dans lequel vous pouvez réellement vous retrouver. Pour s’inscrire, rien de plus simple ! Il suffit de remplir ce petit questionnaire.
Lors d’une conférence de rédaction, nos journalistes échangent sur l’actualité, décident des articles à mettre en avant, mais surtout discutent de la façon de traiter tel ou tel sujet (l’angle). C’est à ce type de discussions que nous vous proposons de participer, pour amener vos idées et parler des sujets qui vous concernent.
Les conférences de rédaction publiques de retour avec Rue89Lyon !
Tout cela n’est pas sorti de nulle part. Depuis plusieurs années, nous parcourons les quartiers populaires de la métropole de Lyon pour y organiser des conférences de rédaction. L’occasion de faire émerger les voix des habitant·es de ces quartiers, et les sujets qui leur importent :
À Rue89Lyon, on croit en un journalisme proche du territoire, qui fouille là où ça dérange, qui demande des comptes, qui n’attend pas le sujet mais va le chercher.
Aidez-nous à atteindre et même dépasser les 1.300 abonné.es avant le 27 mars ! On vous promet un Rue89Lyon plus fort, indépendant et participatif que jamais.
Un mini bloc s’est composé à l’avant de la manifestation en soutien à la fonction publique.Photo : PL/Rue89Lyon
Ce mardi 19 mars, une journée de mobilisation était prévue dans la fonction publique à Lyon. Au programme : une manifestation mais aussi des opérations « collèges morts ». On vous fait un rapide point sur la journée.
« Université en lutte ! » « De l’argent, pour les fac et l’éduc, pas pour l’armée et les patrons » « Augmentez les salaires pour boucler les fins de mois ! »…
Ce mardi 19 mars, il y avait comme un air de printemps social à Lyon. Répondant à l’appel d’une large intersyndicale, des manifestant·es en tout genre se sont retrouvé·es pour défendre la fonction publique.
Pas de passage par le cours Gambetta cette fois-ci. Ce mardi, les syndicats ont privilégié un parcours (plus court) menant de la place Jean-Macé (Lyon 7e) à la préfecture (Lyon 3e). Selon les organisateurs, 2500 personnes ont marché pour demander de meilleurs moyens pour travailler et étudier.
Un mini bloc s’est composé à l’avant de la manifestation en soutien à la fonction publique.Photo : PL/Rue89Lyon Dans le cortège pour la fonction publique, ce mardi 19 mars, à Lyon.Photo : PL/Rue89Lyon. Ce mardi 19 mars, ils étaient 2500, selon les syndicats, à la manifestation pour la fonction publique.Photo : PL/Rue89Lyon
Une mobilisation à Lyon contre une austérité annoncée
Parmi eux : beaucoup d’étudiants, de lycéens et de professeurs… Pour cause, pour certains l’enjeu était double : manifester contre les économies demandées par le ministre de l’économie Bruno Le Maire (Renaissance) mais aussi contre la réforme des groupes de niveau, voulue par le premier ministre, Gabriel Attal (Renaissance).
Le long d’un cortège très étendu (et un peu clairsemé à certains endroits) on a retrouvé toutes les caractéristiques des grands cortèges de la réforme des retraites. Un (mini) bloc à l’avant, un service d’ordre de l’intersyndical, une forte présence de la CGT, des membres de FO mais aussi, en fin de cortège, des membres de la CFDT. L’un des restes du mouvement de 2023 : ces derniers ont toujours leur place, en fin de cortège.
Pour rappel, le gouvernement a déjà annoncé début mars des économies à réaliser sur les budgets de l’État et de la Sécurité sociale, qui devront atteindre « au moins 20 milliards d’euros » en 2025. Fin février, l’exécutif avait également annoncé un rabot sur les dépenses de l’État de l’ordre de 10 milliards d’euros après que Bercy a abaissé sa prévision de croissance à 1% pour 2024.
La CFDT clôture le cortège de la manifestation du 19 mars.Photo : PL/Rue89Lyon.
Mobilisation à Lyon contre les « groupes de niveau »
La journée avait commencé (très) tôt dans plusieurs établissements scolaires de Lyon. Le collège Gisèle-Halimi (Lyon 7e), notamment, avait annoncé une journée de lutte contre la mise en place des « groupes de niveau ». Dans une lettre ouverte aux parents, les enseignants dénoncent une réforme « mal pensée ».
Parmi les conséquences de cette réforme, selon eux : la création d’un « sentiment d’humiliation et de découragement des élèves des groupes dits « faibles », l’accroissement des inégalités, les tensions croissantes entre les élèves des différents groupes, les tensions entre l’institution et les parents sur la composition des groupes et leur évolution, etc. »
Une réforme d’autant plus décriée que, en l’état des moyens alloués aux établissements, les « petits groupes » devant être créés seraient en réalité des groupes de 20, 25… Voire 30 personnes. Au collège Clémenceau (Lyon 7e), plus d’un tiers des enseignants se sont également mobilisés contre la réforme.
Cette mobilisation fait échos aux nombreuses opérations « collège mort » ayant eu lieu aux collèges des Iris, à Villeurbanne, et à celui de Paul-Eluard, à Vénissieux (notamment). Dans ceux-ci, classés REP+, les parents craignaient une fermeture de classes. D’autres mouvements pourraient avoir lieu dans les semaines à venir.
Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
L’usine Arkema, de Pierre-Bénite, au cœur d’un scandale autour des perfluorés dans la métropole de Lyon.Photo : PL/Rue89Lyon
Mardi 19 mars, la Métropole de Lyon a annoncé par communiqué assigner les industriels Arkema et Daikin devant le tribunal judiciaire de Lyon. Une décision attendue de longue date par les associations en lutte contre la pollution aux perfluorés. Le procès est prévu le mardi 9 avril.
Elle avait légèrement grincé de dents tout en reconnaissant « l’impatience » des collectifs d’habitants. Lors de la table ronde sur la pollution aux perfluorés dans la Vallée de la chimie, organisée par Rue89Lyon le 11 mars, Émeline Baume (EELV), vice-présidente à la Métropole de Lyon en charge de l’économie, avait prôné le besoin de « temps » avant de passer à l’offensive judiciaire dans le scandale de la pollution aux perfluorés.
Dans les couloirs de la Métropole, cette attaque semblait ne plus faire de doute, mais elle se faisait attendre. Visiblement, les juristes de l’agglo ont fini par trouver la faille.
Mardi 19 mars, la collectivité a annoncé par communiqué attaquer Arkema et Daikin devant le tribunal judiciaire de Lyon en « référé expertise ». Objectif : accélérer la réalisation d’une évaluation judiciaire pour mieux connaître la portée de la pollution aux perfluorés. La Métropole veut « faire appliquer le principe pollueur-payeur, stopper les rejets polluants et garantir la dépollution nécessaire à la protection des habitants. »
La Métropole attaque Arkema et Daikin sur l’eau
Dans son sillage, la Métropole de Lyon, étant compétente en tant que police de l’eau sur son territoire, emmène dans cette action la régie Eau publique du Grand Lyon et le Syndicat mixte d’eau potable Rhône-Sud. Elle souligne que les analyses régulières des eaux présentent des concentration en PFAS supérieures au seuil réglementaire de 0,1 µg/L (microgramme/litre) inscrit dans « la directive cadre européenne » consacrée à l’eau.
« La Métropole de Lyon a échangé depuis le milieu d’année 2022 plus particulièrement avec Arkema pour demander l’arrêt immédiat des rejets de PFAS et l’application du principe pollueur-payeur. Face à l’absence de réponse satisfaisante, la Métropole a décidé de passer à l’offensive », indique-t-elle par communiqué.
Pour rappel : Arkema s’est engagé à ne plus utiliser de perfluorés dans ses processus industriels d’ici fin 2024. L’usine Daikin, elle, devrait continuer à en utiliser jusqu’en 2027. Comme souvent, l’idée du référé est donc d’aller vite. Celui-ci doit spécifiquement permettre qu’une « expertise judiciaire soit rendue au contradictoire des industriels » au plus vite.
« Si l’expertise permet d’établir qu’il existe un lien de causalité entre les activités d’Arkema et de Daikin et les préjudices subis par la Métropole de Lyon, la Régie Eau publique du Grand Lyon et le Syndicat mixte d’eau potable Rhône-Sud en matière d’eau potable, elle pourra ensuite permettre une indemnisation par les pollueurs »
Depuis les débuts du scandale sanitaire, les écologistes, à la tête de la Métropole, étaient particulièrement attendus sur cette question. Contrairement à un certain nombre de collectivités du sud de Lyon, l’agglo ne porte pas plainte contre X, mais s’attaque bien directement aux industriels. À voir si cette méthode, pesée, aboutira. Pour l’heure, les actions judiciaires menées par Notre affaire à tous et l’Alliance écologique et sociale du Rhône n’ont pas abouti.
Selon la Métropole, la date de l’audience est fixée au 9 avril 2024. Cinq jours avant, le député EELV de Gironde Nicolas Thierry fera lui une proposition de loi pour mieux encadrer l’usage des PFAS par les industriels à l’assemblée nationale. Avril promet d’être aussi chargé en actualité perfluorés.
Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
Le paquebot Amakristina, amarré sur l’un des emplacements pour le tourisme fluvial des quais Claude Bernard (Lyon 7)Photo : LC/Rue89Lyon
À Lyon, les croisières fluviales ont la cote auprès de certains touristes… Mais beaucoup moins auprès des riverain·es du coin, du fait des nuisances sonores et des conflits d’usages qu’il génère. Ce tourisme se veut aussi plus écologique. Mais, à la veille du lancement de la saison fluviale, des efforts pour « verdir » le secteur restent encore à faire.
Marc Tremeau et Julie Hutin se baladent sur les quais Claude Bernard (Lyon 7e) au bord du Rhône, un lundi matin un peu brumeux de début mars. Les deux haussent la voix pour se faire entendre au milieu des bruits de camions, venus livrer les bateaux de croisières amarrés.
Jusqu’à six bateaux de ce type peuvent stationner ici. Mesurant entre 110 et 135 mètres de long et pouvant accueillir jusqu’à 200 personnes, ces navires touristiques, comme les Vikings et l’Amakristina (gérés par deux compagnies états-uniennes), font partie de la vue.
Depuis une dizaine d’années, si le fret fluvial peine à décoller, la filière touristique, elle, ne cesse de se développer. Rien qu’à Lyon, Voies navigables de France (VNF), propriétaire des quais, estime qu’entre 2021 et 2022 le nombre d’escales a augmenté de 43 %.
Cette réussite économique est loin de ravir les riverain·es, gêné·es depuis des années par les nuisances et la pollution. L’activité brasse, sur l’ensemble du bassin Rhône-Saône, 26 paquebots et 110 000 passagers, venant majoritairement des États-Unis et d’Allemagne.
« On a l’impression de se faire mener en bateau », dit Marc Tremeau, pince-sans-rire. Des améliorations se mettent en place, comme l’installation de bornes électriques haute puissance, dont l’inauguration est prévue ce mardi 19 mars. Elles devraient permettre aux bateaux de cesser de faire tourner leur moteur lorsqu’ils sont à quai. Un début. Mais les riverain·es, rassemblé·es au sein du collectif Résidents et voisins du quai Claude-Bernard, attendent encore de voir leur quotidien s’améliorer.
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Une large intersyndicale appelle la fonction publique à la grève, mardi 19 mars, à Lyon. Après les déclarations du ministre de l’Économie Bruno Lemaire, qui veut réaliser 20 milliards d’économies sur le budget de l’État, une manifestation partira de Jean-Macé (Lyon 7e), en direction de la préfecture.
Après différents mouvements dans l’Éducation nationale, c’est un plus large appel qui devrait résonner ce mardi 19 mars. Les organisations syndicales de la fonction publique (CFDT, CFE-CGC, CGT, CNT, CNT-SO, FA, FO, FSU, Solidaires, UNSA, UNEF) appellent à une manifestation à Lyon.
« Les agentes et les agents ne sont pas dans l’attente du « mérite » mais d’une rémunération qui leur permette de vivre dignement de leur travail et qui soit prise en compte, rappellent les syndicats dans un communiqué commun. Elles et ils sont aussi dans l’attente des moyens pour accomplir les missions qui sont les leurs dans de bonnes conditions, y compris dans l’intérêt des usagers·ères. »
Dans une situation « d’effondrement du niveau des rémunérations », ils appellent à des mesures rapides pour les salaires, notamment en « revalorisant le point d’indice ». Un message qu’ils vont tenter de faire entendre au gouvernement.
Grève à Lyon : les propos de Bruno Lemaire fustigés
Ce rassemblement arrive alors que le ministre de l’Économie, Bruno Lemaire (Renaissance), souhaite sortir du « mirage de la gratuité universelle ». 80 ans après la fin de la seconde guerre mondiale, et le lancement de « l’État-providence », ce dernier veut tout bonnement mettre fin à celui-ci et lui préfère un « État-protecteur ».
Pour réduire les dépenses, le gouvernement a déjà annoncé début mars des économies à réaliser sur les budgets de l’État et de la Sécurité sociale qui devront atteindre « au moins 20 milliards d’euros » en 2025. Fin février, l’exécutif avait également annoncé un rabot sur les dépenses de l’État de l’ordre de 10 milliards d’euros après que Bercy a abaissé sa prévision de croissance à 1% pour 2024.
Un message qui ne va pas du tout dans le sens de celui des syndicats. Ils auront l’occasion de faire entendre leur opposition, ce mardi 19 mars. Le rendez-vous est donné à 11 h, à Jean-Macé (Lyon 7e). Ils prendront ensuite la direction de la préfecture.
L’entreprise Arkema, qui possède une usine dans la Vallée de la chimie près de Lyon, paye des publicités dans un manuel destiné aux inspecteurs des installations classées…. censés contrôler ces usines.Photo : Montage Rue89Lyon
[Info Rue89Lyon] Des industriels de la Vallée de la chimie tentent-ils de se faire bien voir des inspecteurs des installations classées ? Dans les manuels du Sniim, syndicat majoritaire de ces inspecteurs, des encarts publicitaires ont été payés par ces industriels, dont Arkema. Un mélange des genres qui soulève des questions éthiques.
Ce sont de beaux manuels papiers, pesant leur poids de savoir. Remplis d’une documentation technique conséquente, leurs noms sont transparents sur leurs objectifs : le guide du traitement des déchets, le guide des sites et sols pollués, le guide de la radioprotection… Et aussi le guide de l’installation classée pour la protection de l’environnement.
Rue89lyon s’est procuré de nombreuses éditions de ces guides à destination des industriels et des inspecteurs des installations classées allant de 1999 à 2023. Tous sont perlés de publicités en tout genre pour des entreprises, notamment, de la Vallée de la chimie. Or, ces derniers sont édités par un syndicat ultra-majoritaire chez les inspecteurs des installations classés : le Sniim. Un syndicat dont certains membres ont pour mission de surveiller des entreprises qui font leur publicité… dans leurs manuels.
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Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
Le festival est organisé par Cité Anthropocène du 20 au 23 mars.
La 6e édition du festival « À l’École de l’Anthropocène » se tiendra du 20 au 23 mars à Lyon. Au programme : quatre jours de masterclasses, de radio, de débat et de soirées ouvertes au public. De quoi se demander : comment s’adapter à l’urgence écologique et ne pas baisser les bras ?
Avis aux curieux et à celles et ceux qui connaissent le festival À l’École de l’Anthropocène, la 6e édition du festival aura lieu du 20 au 23 mars à Lyon ! Créé en 2019 par l’École urbaine de Lyon, c’est depuis la Cité Anthropocène qui en a repris les rênes. À l’organisation à ses côtés, l’agence October Octopus. Pour consulter le programme complet et réserver vos places, rendez-vous sur le site du festival : https://ecole-anthropocene.fr.
Un festival pour celles et ceux qui ont la soif d’apprendre
Depuis ses débuts, « À l’École de l’Anthropocène » est un festival d’idées, unique en son genre en France, entièrement dédié au changement global au croisement des sciences, des arts et des sociétés. Il explore, via de multiples formats ouverts à toutes et tous, les enjeux à relever. Il propose aussi des alternatives transformatrices et créatives nés de la crise de l’habitabilité que nous traversons. Des dizaines d’intervenant·e·s d’horizons divers nous invitent à imaginer et à dessiner ensemble les possibles à l’heure de l’anthropocène.
Constater l’urgence écologique peut inquiéter et alarmer. Nous croyons aux vertus de l’engagement et à son caractère enthousiasmant. Agir en responsabilité, en tant qu’acteur scientifique et culturel, c’est alors contribuer à documenter cette réalité complexe. Pour vivre dans ce monde troublé et fluctuant qui est le nôtre, il nous faut identifier d’autres voies et d’autres façons de faire. C’est là tout le propos de cette nouvelle édition du festival !
Affiche de la 6ème édition du festival. Photo : Bureau 205
Faire converser sciences et arts : plus qu’un pari, une nécessité !
Nous sommes face à un paradoxe. Le savoir n’a jamais été aussi accessible, les connaissances aussi nombreuses et spécialisées. Pourtant, le doute envers la science se généralise et le savoir peine à se rendre audible. Si le savoir est présent, il convient aussi de savoir le présenter, le rendre présentable.
Pour se faire entendre, la science doit mobiliser la culture au sens fort du terme et construire ainsi une culture écologique. C’est ce trait singulier qu’apporte la création artistique, qui parvient aussi à faire sens, en mobilisant les sens, tous les sens. C’est aussi ce pari que cherche à relever ce festival, poursuivant l’ambition déjà énoncée sur les ondes de Radio Anthropocène.
Le savoir est une arme. Il permet de passer des paroles aux actes et d’alimenter le désir d’engagement. Face aux discours défaitistes, le festival A l’École de l’Anthropocène donne ainsi à voir, à entendre et à lire des possibles qui s’élaborent déjà sur le terrain. Ces possibles, ce sont avant tout des conversations car l’anthropocène appelle à l’éclatement des frontières disciplinaires, au croisement des regards, au dialogue interculturel.
Il s’agit en fait de construire des ponts entre des acteurs jusqu’alors séparés, d’élaborer des passerelles entre des disciplines qui dialoguent sans véritablement cohabiter, de suturer, ravauder, rapiécer, réparer, retisser. En un mot, de faire commun et d’assumer la dimension politique de toute activité scientifique et culturelle.
Performance artistique lors de la 4ème édition du festival A l’École de l’Anthropocène, 2022. Photo : Melania Avanzato
Un programme haut en couleurs !
Tout au long de la semaine, le festival donne à voir une multiplicité de formats et réunit des invité·e·s issu·e·s de disciplines toutes aussi variées. Les masterclasses, qui se dérouleront pendant les journées au Collège Truffaut, accueilleront des géographes, philosophes, historien·ne·s, photographes, agro-climatologues, chasseur·euse·s d’orages, médecins, dessinateur·rice·s, romancier·ère·s, musicien·ne·s, scénaristes, réalisateur·rice·s sonore et acteur·rice·s lors des 20 masterclasses.
Et pour clôturer les journées, chaque soir, un évènement public se tiendra dans différents lieux emblématiques de la ville de Lyon : une soirée sur les vulnérabilités et la dignité le 20 mars au Musée des Beaux-Arts ; une soirée musicale et littéraire dédiée à la « foudre dans tous ses états » au Palais de la Mutualité le 21 mars ; le 22 mars, une soirée invitant à plonger dans la zone d’habilité de la Terre depuis le Musée Gadagne ; le 23 mars, un banquet pour lier nourritures intellectuelles et comestibles depuis la Cité de la Gastronomie !
Pour consulter le programme complet et réserver vos places, rendez-vous sur le site du festival : https://ecole-anthropocene.fr. Les festivités sont ouvertes, on vous attend !