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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Sorties à Lyon : nos bons plans culture pour le mois d’octobre

Sorties à Lyon : nos bons plans culture pour le mois d’octobre
L’édition 2024 du Peinture fraîche festival met à l’honneur la réalité augmentée.

Pour parer au mauvais temps et à la morosité ambiante d’octobre, la rédaction de Rue89Lyon vous propose dix bons plans de sorties culturelles à Lyon. On vous a concocté une sélection de théâtre, du cinéma pour petits et grands et de quoi faire la fête. On attend vos suggestions en commentaires !

Mariage éméché et cour d’assises, sur scène du 3 au 11 octobre

Fait-divers et drame social, la « tuerie du Grand-Bornand » de 2003 a fait couler l’encre de Samira Sedira. Après un roman fictionnel inspiré de l’évènement, l’autrice rempile dans une pièce de théâtre adaptée de son œuvre, Des gens comme eux. « Thriller haletant depuis le point de vue de la femme du meurtrier », la pièce aborde aussi les thèmes du racisme ordinaire et de la responsabilité collective. Un spectacle à retrouver au Théâtre du Point du Jour (Lyon 5e).

Des gens comme eux de Samira Sedira, tous les soirs du 3 au 11 octobre au Théâtre du Point du jour (Lyon 5e).

La Vogue des Marrons, du 5 octobre au 11 novembre

La Vogue des marrons, fête foraine traditionnelle lyonnaise, est de retour ! Comme chaque année, elle s’installe du 5 octobre au 11 novembre sur la place et le boulevard de la Croix-rousse. Depuis 150 ans, cette fête annonce l’autonome… et la saison des marrons chauds !

Au programme : manèges à sensations et pour les plus petits, auto-tamponneuses, trains fantômes et autres stands forains.

La Vogue des Marrons, du 5 au 11 octobre, place et boulevard de la Croix-Rousse (Lyon 4e).

« Anti rentrée de l’anti-Cra », au Grrrnd Zero, samedi 5 octobre

Le collectif Lyon anti-Cra (centre de rétention administrative) reprend son activité et organise au Grrrnd Zero (Vaulx-en-Velin) avec un événement d’information et de soutien aux luttes contre les centres de rétention administratives. 

Dès 17h, projection du film Je ne sais pas où vous serez demain, suivie d’une discussion et d’une présentation du collectif. Une cantine végane est également assurée, et un espace garderie mis en place de 18 à 21h.

À 20h, la soirée continue avec une performance de Lyon Ballroom scene et deux dj-sets, de Djinn Arezki et Mimi géniale.

Soirée de soutien à Lyon anti-CRA, samedi 5 octobre à partir de 17h, Grrrnd Zéro (60 avenue de Bohlen, Vaulx-en-Velin).

Madame Arthur installe son cabaret, le 5 octobre

Le plus parisien des cabarets queer quitte Pigalle et débarque à Lyon le temps d’une soirée au Transbordeur. Si vous avez loupé son dernier passage à Villeurbanne il y a six mois, Madame Arthur revient le 5 octobre pour faire le show et la fête.

Cette fois, ce sont Bili L’arme à l’œil, Diamanda Callas, La Baronne du Bronx et Charly Voodoo qui viendront se produire sur scène, avec un spectacle au nom évocateur : Madame Arthur fesse Mylène Farmer. Au programme : des classiques de la chanson française revisités, des paillettes, des rires… Le spectacle sera suivi d’une soirée dès 23h30, le « club de Madame Arthur ».

Madame Arthur fesse Mylène Farmer, le 5 octobre au Transbordeur (Villeurbanne) à 20h, 35 euros.

La 6ème édition du festival Peinture Fraîche, à partir du 9 octobre

Pour cette nouvelle édition de Peinture Fraîche, prévue du 9 octobre au 3 novembre, le festival « change de dimension » et se tourne vers le numérique. Pour sa 6ème édition le festival prend place dans « un nouvel espace surprenant et inconnu du grand public », gardé secret.

Une édition tournée vers l’art digital et l’utilisation des nouvelles technologies. Peinture Fraîche propose de « questionner notre rapport à la réalité » avec des mises en scène immersives et des œuvres participatives. Quatre fresques interactives en réalité augmentée seront exposées ainsi qu’une quinzaine d’artistes numériques internationaux.

Pour y assister, il faut réserver sa place en ligne en amont, aucun billet n’étant vendu sur place. Comptez 6 euros la semaine et 8 le week-end pour le plein tarif, 5 euros de 5 à 18 ans et pour les personnes à mobilités réduites, gratuit pour les enfants de moins de 5 ans et bénéficiaires du RSA.

Festival Peinture Fraîche, du 9 octobre au 3 novembre, entre 5 et 8 euros. Ancien collège Serin 2, place de Serin (Lyon 4e).

L'édition 2024 du Peinture fraîche festival met à l'honneur la réalité augmentée. ©Peinture fraîche festival
L’édition 2024 du Peinture fraîche festival met à l’honneur la réalité augmentée.Photo : Peinture fraîche festival

Du « jeu vidéo artisanal » au TNG, du 9 au 19 octobre

À quoi ça peut bien ressembler un « jeu vidéo artisanal », fait de joueurs en « de chair et d’os » ? Pour le savoir, pas d’autre choix, il faut se rendre un soir au Théâtre national populaire, qui héberge le Théâtre nouvelle génération à Villeurbanne, entre le 9 et le 19 octobre.

Dans Le Ring de Katharsy, Alice Laloy crée un spectacle dystopique qui se déroule… dans un ring. Deux joueurs se font face, et s’affrontent via leurs « avatars », comédiens devenus marionnettes humaines, aux expressions livides et habillés de couleurs ternes. Drôle de spectacle.

Le ring de Katharsy, une pièce de Alice Laloy, programmée par le TNG du 9 au 19 octobre au Théâtre national populaire à Villeurbanne, place Lazare Goujon.

Un peu d’indie-rock venu de New-York, le 11 octobre

Tout droit venu de New-York, le groupe Bodega est de passage à Lyon, au Marché Gare, pour l’une des quatre dates de sa tournée en France. L’occasion de présenter leur nouvel album post-punk, Our Brand Could Be Yr Life. Un album finalement pas si nouveau… car il s’agit d’un réécriture d’un de leur premier album du même nom, avec une touche de critique de la société de consommation en plus.

Ils seront accompagnés en première partie du trio français Ditter, lui aussi branché indie pop et post-punk façon « sales gosses du fond de la classe ».

Bodega et Ditter, le 11 octobre à 20h au Marché Gare, 14 à 18 euros. 4-6 place Hubert Mounier (Lyon 2e).

L’incontournable Festival Lumière, du 12 au 20 octobre

Le Festival Lumière fête ses 15 ans avec une ribambelle d’invité·es prestigieux. Cette année, c’est Isabelle Huppert qui recevra le prix Lumière, avec une soirée de remise du prix le vendredi 18 octobre. Plusieurs rétrospectives mettront à l’honneur des monuments du cinéma : Fred Zinnemann, Toshiro Mifune et Matilde Landeta.

A noter aussi : deux ciné-concerts, la traditionnelle Nuit de l’horreur à la Halle Tony Garnier, une soirée avec Xavier Dolan et deux expositions en parallèle du festival. Tout le programme à retrouver ici.

Le Festival Lumière, du 12 au 20 octobre, dans plusieurs lieux de la métropole de Lyon

Le théâtre international fait tomber les murs, du 12 au 26 octobre

Contre-sens revient pour une deuxième édition. Du 12 au 26 octobre, le festival de théâtre international s’organise cette année autour du thème « faire tomber les murs ». « À une époque où il se construit tant de murs, Contre-Sens invite à prendre le temps de montrer, de partager, de dépasser leur présence et voir ce qu’il se passe de l’autre côté », décrit l’équipe du festival.

Dans les 17 théâtres partenaires de Lyon et de la métropole, vous pourrez découvrir sept spectacles en langues originales surtitrées, rencontrez les artistes venu·es du monde entier, et assistez à des lectures de projections et divers ateliers. Le programme à consulter juste ici.

Festival international de Théâtre « Contre-Sens », lieux divers, plein tarif à partir de 10 euros.

Du cinéma pour les gones, du 19 octobre au 3 novembre

Avis au parents et aux enfants : le GRAC (Groupement régional d’actions cinématographiques) organise un festival dédié aux gones ! La 19e édition des Toiles des mômes aura lieu un peu partout dans la métropole de Lyon, mais aussi dans le Rhône, l’Ain et la Loire. Rêver, lever la tête, voilà le thème de cette année.

Au programme, des films d’animation principalement, avec quatre projections en avant-première, mais aussi des animations accessibles dès 3 ans, animées par le GRAC.

Les toiles des mômes, du 19 octobre au 3 novembre, dans les cinémas partenaires du GRAC.

Avec l’expulsion de l’ECG, la fin d’un « lieu de vie et de refuge »

Avec l’expulsion de l’ECG, la fin d’un « lieu de vie et de refuge »
Mercredi 2 octobre, l’ECG et son Annexe ont été expulsés par les forces de l’ordre.

Mercredi 2 octobre, a eu lieu l’expulsion de l’Espace Communal de la Guillotière (ECG) et de son Annexe. Une vingtaine de personnes y habitaient et se retrouvent de nouveau à la rue. Au-delà d’un squat, l’ECG était aussi un lieu de vie politique et associative depuis 2019, au cœur du quartier de la Guillotière.

« Ma seule garantie pour dormir c’était l’ECG. Sans ça aujourd’hui, je ne sais pas où aller », renifle Aboubacar Canara, qui vient d’avoir 22 ans. Sac de course à la main avec toutes ses affaires fourrées à l’intérieur, il regarde par dessus le barrage policier, l’Espace communal de la Guillotière et son Annexe, en pleine expulsion.

Mercredi 2 octobre au petit matin, entre 5h30 et 6h, les forces de l’ordre ont cassé les portes des bâtiments colorés, entre les rues Béchevelin et Jangot (Lyon 7e). Une vingtaine de personnes se trouvaient à l’intérieur. Cinq ont été arrêtées par la police aux frontières (PAF), « en raison de leur situation administrative », a communiqué la préfecture dans la foulée. Selon les militant·es sur place, depuis l’expulsion du squat Casse Dalle en mai dernier, l’intervention de la PAF est quasi systématique.

D’après les soutiens, aucune solution de relogement n’a été proposée, aucun diagnostic social réalisé. Contactée, la Métropole de Lyon nous redirige vers la préfecture et Grand Lyon Habitat, propriétaire de l’ECG. De son côté, la préfecture du Rhône confirme « qu’aucun relogement n’a été effectué à l’issue de l’évacuation ».

Après l’expulsion de l’ECG, « beaucoup sont à bout de solution »

En protestation, quelques soutiens se sont réunis sur la place Khalaf. Aboubacar n’avait que ce lieu. Son contrat jeune majeur, qui lui permettait d’être pris en charge par la Métropole, a pris fin à ses 21 ans. Après un accident à l’automne 2023, il ne pouvait plus aller travailler et s’est retrouvé sans toit. Depuis, il a retrouvé un emploi mais aucune demande de logement n’aboutit. « J’ai un salaire, mais ce n’est pas assez pour avoir un logement ! », s’écrie-t-il, les larmes aux yeux.

Pour lui comme pour les autres, l’ECG était un « lieu refuge ». « Beaucoup de personnes ici sont à bout de solution », souffle une membre de Droit au Logement (DAL). L’expulsion intervient juste avant la trêve hivernale qui doit débuter le 31 octobre.

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« Les gens sont blasés » : une timide manifestation pour la rentrée syndicale

« Les gens sont blasés » : une timide manifestation pour la rentrée syndicale
Des milliers de personnes ont manifesté à Lyon pour la manifestation de rentrée syndicale, mardi 1er octobre.

Mardi 1er octobre, une manifestation a réuni des milliers de personnes à Lyon, sous la pluie. Pour cette rentrée syndicale, les mots d’ordre sont inchangés : « pour les salaires, les services publics, l’abrogation de la réforme des retraites ». Une mobilisation calme, parfois teintée de désillusion, malgré un contexte politique tendu.

« C’est nous les canuts d’aujourd’hui ! », scande un militant CGT dans un interphone, en référence aux révoltes des ouvriers lyonnais de la soie. Voilà des mois que des manifestant·es n’avaient pas battu les pavés à Lyon, sous les bannières syndicales.

Mardi 1er octobre, 6 000 personnes se sont mobilisées, selon les syndicats, malgré la pluie battante, 2 700 selon la préfecture. Pour cette manifestation de rentrée à Lyon, l’intersyndicale était bel et bien au complet, car la section du Rhône de la CFDT a décidé de se joindre au cortège malgré le refus du syndicat au niveau national de participer aux différentes manifestations organisées en France.

Une manifestation éclair : le cortège s’est élancé de la Manufacture des tabacs (Lyon 8e) aux alentours de 12 h 30 et les premiers manifestant·es sont arrivé·es place Bellecour (Lyon 2e) une heure plus tard. Le tout dans le calme et sans affrontements avec les forces de l’ordre. À peine quelques bouteilles en verre jetées en avant du cortège. Un signe qui ne trompe pas : le passage après le pont de la Guillotière, le long du quai du docteur Gailleton (Lyon 2e), habituel lieu de tensions, a été bien vite franchi.

« Salaires, retraites, service public… », les sempiternels dossiers se retrouvent au menu de cette rentrée syndicale, même si le contexte politique est, lui, bien différent.

Un contexte politique inédit et décrié pendant la manifestation à Lyon

Les pancartes, peu nombreuses, en témoignent. « Coup de théâtre politique, c’est l’opéra Barnier », tient fièrement un manifestant. Dans le cortège, flotte encore l’amertume des derniers rebondissements politiques, et du « déni de démocratie » dénoncé par les organisations politiques et syndicales.

Le 7 septembre, 5 000 personnes, selon la préfecture, s’étaient mobilisées contre le « coup de force de Macron ». Le président de la République venait à peine de nommer Michel Barnier (LR) comme Premier ministre. À rebours des résultats des élections législatives du 7 juillet qui plaçaient le Nouveau Front Populaire en tête.

Depuis, Michel Barnier a nommé une équipe autour de lui. Un gouvernement très à droite, « qui tient avec le soutien de l’extrême droite », soupire un militant tenant un drapeau de l’Union étudiante.

Une manifestante abrite une pancarte sous son parapluie. « Barnier-Retailleau = état de non droit ». Une référence aux propos du nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau (LR), prononcés quelques jours plus tôt et qui ont été vivement critiqués. « L’État de droit, ça n’est pas intangible, ni sacré », avait-il lâché. Une saillie de plus à l’actif de cet homme politique aux positions droitières sur l’immigration, la sécurité et « l’ordre » et qui n’a pas hésité à parler de « français de papier ». Des rhétoriques qui résonnent avec celles du parti d’extrême droite, le Rassemblement national.

Jean-Pierre, retraité 75 ans habitué de toutes les manifestations, de la Palestine aux retraites, soupire : « Ça ne présage rien de bon ce gouvernement ». Celui qui a enchaîné les manifestations depuis sa jeunesse l’assure, jamais il n’avait assisté à un tel contexte politique, « à un président de la République qui s’accroche autant au pouvoir comme ça ».

À Lyon, de la colère dans la manifestation, mais la peur d’une « spirale de désillusion »

La situation suffira-t-elle à mobiliser ? Pour Maud Millier, secrétaire adjointe de la CGT du Rhône, une chose est sûre : les gens sont en colère. « Le corps militant est mobilisé, reste à savoir si ce sera le cas des salariés ou s’ils vont être aspirés dans une spirale de désillusion », expose-t-elle. Elle reste toutefois confiante. « C’est une première journée qui en appelle d’autres », assure-t-elle.

Du côté de l’Union Étudiante, on est plus mitigés. « Pendant les dernières manifestations il y avait du monde », commence Titouan Lucas, co-président de l’antenne locale du syndicat étudiant. À côté de lui un de ses camarades soupire : « On en a marre de s’être donné à fond ». Entendez par là : les multiples mobilisations contre la réforme des retraites, qui avaient réunit des millions de personnes en France, sans faire plier le gouvernement.

L’étudiant fait aussi référence à la mobilisation, notamment des jeunes, pendant les élections législatives de juin et juillet. « À la fin on se retrouve avec un gouvernement à droite toute », conclut-il. « Beaucoup de personnes n’ont aussi plus les moyens de faire grève », regrette Titouan. Plus loin dans le cortège, un des manifestants fait la moue. « Les gens sont blasés », finit-il par lâcher.

Pour les syndicats, « ce n’est que le début » des manifestations à Lyon

Or les enjeux sont grands. Pour « sauver les services publics », « augmenter les salaires et les pensions », faire face aux « conditions d’études qui se dégradent », la question du budget est centrale. Ce 1er octobre, le Premier ministre Michel Barnier a prononcé son discours de politique générale à l’Assemblée nationale. Il est fortement attendu sur la question du budget, qui doit être voté prochainement.

Pour la secrétaire adjointe de la CGT, pas vraiment de surprise de ce côté-là. « On nous a annoncé un budget d’austérité, mais c’était déjà le cas sous l’ancien premier Ministre », estime-t-elle.

Sur la place Bellecour (Lyon 2e), il pleut toujours quand les manifestant·es arrivent. Réfugié·es sous leur capuche et leur parapluies, certain·es font le bilan. Un cortège parfois éparse, mais du « monde malgré la pluie ». Le camion de la CGT se fraye un chemin et tente l’optimisme : « 6000 personnes, ça peut paraître peu mais ce n’est que le début ». Quelques chants et slogans de fin plus tard, les manifestant·es commencent à se disperser.

Subventions culturelles de la Région : les petites structures attendent toujours

Subventions culturelles de la Région : les petites structures attendent toujours
Laurent Wauquiez, Fabrice Pannekoucke et la Région sont souvent pointés du doigt pour leur politique culturelle.

Alors que la Région Auvergne-Rhône-Alpes vient de financer à grands frais un spectacle réac’, de nombreuses petites structures culturelles sont toujours dans l’attente de subventions pour l’année 2024, fragilisant leur modèle économique. La Région avance la nécessité d’une « analyse approfondie ».

Deux poids, deux mesures ? Quelques jours après nos révélations sur les 450 000 euros versés par la Région Auvergne-Rhône-Alpes à Raconte-moi la France, un spectacle privé qui veut mettre en lumière le « roman national », l’opposition écologiste à la Région s’est émue des difficultés connues par de nombreuses petites structures culturelles régionales.

En cause, le report des subventions d’aide à la création du spectacle vivant pour l’année 2024. Celles-ci auraient dû être attribuées lors de la dernière commission permanente, en juin. Selon l’opposition, un « problème technique » sur un tableau Excel aurait provoqué le report des attributions financières… début octobre.

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Face à la crise, la Métropole de Lyon doit encore investir pour le logement social étudiant

Face à la crise, la Métropole de Lyon doit encore investir pour le logement social étudiant
L’immeuble du 100 rue Bugeaud (Lyon 6ème) acheté 13 millions d’euros par la Métropole de Lyon en 2021 pour y construire des logements sociaux.

Après six millions d’euros déjà avancés pour le logement social étudiant, la Métropole de Lyon y investit à nouveau trois millions d’euros. Ce montant supplémentaire permettra seulement d’atteindre les objectifs déjà fixés et non de créer de nouveau logements. Un signe de la grave crise du logement sur le territoire, qui touche plus particulièrement les foyers les plus précaires.

La Métropole de Lyon est l’un des territoires qui compte le plus d’étudiants en France. Déjà 190 000 en 2024, ils pourraient être plus de 193 000 à l’horizon 2029. Problème : les étudiants n’arrivent plus à se loger dans la métropole. La faute à la hausse des prix des locations – à peine endiguée par l’encadrement des loyers à Lyon et Villeurbanne – et le manque de logements.

Les premiers à trinquer sont les étudiants les plus précaires et ceux venant de l’étranger. Difficile pour eux d’accéder à des logements sociaux et du Crous car seulement 13 935 places sont disponibles sur le territoire. Entre 2023 et 2029, la Métropole de Lyon espère créer 4850 places supplémentaires.

Pour ça, un Contrat Plan État-Région de 14 millions d’euros a été signé en 2021. La Métropole de Lyon s’y était engagée à hauteur de 6 millions d’euros. Sauf que… cette enveloppe a déjà été « engagée en totalité sur les opérations », constate aujourd’hui la collectivité. Lundi 30 septembre, le conseil métropolitain a voté un enveloppe complémentaire de trois millions d’euros (un millions d’euros par an jusqu’à 2027) pour réussir à tenir les objectifs.

S’ils étaient tenus, 9,5 % des étudiants habiteraient dans un logement social en 2029. “C’est insuffisant au regard de l’objectif national de 10 %, souligne Delphine Borbon du groupe centriste Inventer la Métropole de demain. On ne peut se satisfaire de ces perspectives, en particulier si on les met en parallèle du baromètre de l’Unef. » Selon le syndicat étudiant, un élève lyonnais paye son loyer près de 38 euros plus cher que la moyenne nationale, soit 452,28 euros par an.

« Sur les quatre premières années du mandat nous avons agréé 1963 logements sociaux étudiants et nous en prévoyons 1000 de plus sur la seule année 2024 », a défendu Renaud Payre (Gauche unie – Voix commune), vice-président au Logement, faisant valoir les efforts de la collectivité sur le sujet.

La Métropole de Lyon sort le portefeuille pour faire construire du logement social

Face à la crise du logement, le secteur étudiant est loin d’être le seul pour lequel la Métropole a dû ouvrir sa bourse pour désengorger un marché locatif extrêmement tendu. Une problématique particulièrement prégnante sur les petites surfaces.

Élue en 2020, la majorité écologiste et de gauche à la tête de la Métropole s’était fixée un objectif de construction de 6 000 logements sociaux – ensuite ramené à 5 000. Or, dans un moment de flambée des prix des matières premières, les bailleurs sociaux sont bien à la peine pour tenir cet objectif. Seulement 3 000 logements sociaux sortent de terre chaque année.

Pour endiguer le phénomène, la Métropole de Lyon et les services de l’État dans le Rhône ont pris en urgence plusieurs mesures ces trois dernières années. En janvier 2024, la préfecture a récupéré la compétence urbanisme de sept communes du département, car elles ne respectaient pas leurs objectifs de construction de logements sociaux fixés dans la loi Solidarité renouvellement urbain (SRU).

Du côté de la Métropole de Lyon, la collectivité a activé plusieurs leviers. Dès 2020, elle a consacré une enveloppe annuelle de 40 millions d’euros dédiée aux préemptions sur les ventes immobilières. Elle l’avait mis en œuvre dès octobre 2020, sur un immeuble de la rue Bugeaud (Lyon 6e), acheté 13,6 millions d’euros pour construire du logement social.

Un outil également utilisé pour faire pression sur les fonds d’investissement et les obliger à intégrer ce type d’habitat dans leurs opérations immobilières, au risque d’être préemptés.

Un accord de la Métropole de Lyon avec les promoteurs pour construire du logement social

Depuis, les relations entre la Métropole et les professionnels de l’immobilier se sont adoucies. D’abord, grâce au fond d’urgence de 10 millions débloqués par la collectivité en décembre 2023 pour soutenir des opérations immobilières. Cela a permis de débloquer la construction de 3800 logements, dont plus de 900 logements sociaux.

À la rentrée 2024, la collectivité a même réussi à signer un accord de deux ans avec six investisseurs et promoteurs immobiliers (la Compagnie Foncière Lyonnaise, Warm Up, Firme Transactions, Cabinet Muru-Thiolière, SAS 3J et Régis Roussel Développement). Ces derniers s’engagent, lors d’une vente ou d’une acquisition de biens immobiliers, d’affecter 20 % de la surface (10 % au minimum) à du logement social. Le 6 septembre 2024, la Métropole annonçait avoir déjà négocié la création de 500 logements sociaux supplémentaires.

Cet accord, signé dans un contexte très tendu dans le secteur de l’immobilier, repose sur la bonne volonté des promoteurs. Il présente un risque : les voir se retirer une fois que la conjecture sera plus favorable. Mais il reste un premier pas, alors que le travail à faire dans ce domaine semble interminable.

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Une manifestation à Lyon « contre le gouvernement Macron-Barnier » mardi 1er octobre

Une manifestation à Lyon « contre le gouvernement Macron-Barnier » mardi 1er octobre
Manifestation du 1er mai 2023.

Une manifestation intersyndicale est organisée à Lyon, mardi 1er octobre, « contre le gouvernement Barnier-Macron », pour les salaires, les services publics et l’abrogation de la réforme des retraites. Rendez-vous est donné à 11 h 30 à la manufacture des tabacs (Lyon 8e).

Grande rentrée syndicale à Lyon ce mardi 1er octobre. Une intersyndicale (sans la CFDT) appelle à une « grève et une manifestation pour nos droits ». Répondant à une mobilisation nationale, plusieurs structures (CGT, FSU, Solidaires, UNEF, Union Étudiante, CNT, USL) organisent un rassemblement qui partira à 11 h 30 de la manufacture des tabacs (Lyon 8e).

Dans un contexte politique explosif, les mots d’ordres sont multiples : « Pour les salaires, les services publics et l’abrogation de la réforme des retraites ». L’intersyndicale revendique l’augmentation des pensions et des salaires et l’indexation de ces derniers sur l’inflation, un Smic à 2000 euros et la fin des inégalités entre les femmes et les hommes.

« Nos salaires, pensions, bourses et minima sociaux ne peuvent plus régresser face à l’inflation ! », clame l’intersyndicale. Face à des « services publics à bout de souffle », elle exige plus de moyens financiers pour garantir « l’accès de tous et toutes à des services publics de qualité ».

À Lyon, une manifestation dans un contexte politique brûlant

Pour mobiliser de tels moyens, il faut un budget. Or, le 1er octobre marque aussi le premier jour des discussions sur le budget de l’État et de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale. Un sujet brûlant et capital pour les organisations syndicales.

« Nous pouvons gagner et arracher des victoires au moment où le président de la République et l’alliance jusqu’à l’extrême droite cherchent à imposer, contre la volonté générale, le maintien du cap libéral et autoritaire », estime l’intersyndicale dans son communiqué.

Plusieurs autres manifestations ont été organisées à Lyon ces dernières semaines. Le 7 septembre le mot d’ordre « contre le coup de force de Macron », reflétait la tension politique du moment. Le président de la République venait à peine de nommer Michel Barnier (LR) comme nouveau Premier ministre. À rebours des résultats des élections législatives du 7 juillet qui plaçaient le Nouveau Front Populaire en tête. Le rassemblement avait réunit plus de 5 000 personnes, selon la préfecture.

La manifestation du 1er octobre se déroule après la nomination du gouvernement, très à droite, de Michel Barnier. Avec des personnalités comme Emmanuel Retailleau (LR) à l’Intérieur ou Guillaume Kasbarian aux Services publics. L’événement fera office de « test » pour juger les forces en présence, en cette rentrée 2024.

Il y a 30 ans, l’inauguration de la Grande mosquée de Lyon après des années de conflits

Il y a 30 ans, l’inauguration de la Grande mosquée de Lyon après des années de conflits
La Grande mosquée de Lyon, sur le boulevard Pinel (Lyon 8e).

Le 30 septembre 1994, la Grande mosquée de Lyon est inaugurée sur le boulevard Pinel (Lyon 8e). Deuxième grande mosquée de France après celle de Paris en 1926, sa construction ne s’est pas faite sans conflits, et de multiples coups d’arrêt.

Des murs blancs immaculés, quasiment neufs. « Vous n’allez pas me croire, mais cette mosquée a 30 ans ! », lâche un agent de sécurité aux personnes venues visiter la Grande mosquée de Lyon, pendant les Journées du patrimoine. Une occasion rare de franchir les portes de l’immense édifice, situé sur le boulevard Pinel au fond du 8ème arrondissement de Lyon.

Inaugurée le 30 septembre 1994, elle est la deuxième grande mosquée construite en France, après celle de Paris en 1926. « Son histoire est tout à fait étonnante », rit le père Christian Delorme qui a bien suivi le dossier à l’époque. 30 ans donc, mais précédés de 20 années d’oppositions et d’atermoiements. Une longue bataille menée, presque à lui tout seul, par l’actuel recteur de la Grande mosquée, Kamel Kabtane.

« Ça n’a pas été facile », commence d’emblée l’homme aujourd’hui âgé de 81 ans. Il raconte cette histoire assis sur un fauteuil de son bureau, au sein de l’Institut Français de civilisation musulmane (IFCM) qui jouxte la mosquée.

Un parcours long et tortueux avant la construction de la Grande mosquée de Lyon

En 1980, Kamel Kabtane, alors fonctionnaire de la Communauté urbaine de Lyon (ancien statut de la Métropole), fonde avec deux autres personnes l’association à l’origine du projet, l’ACLIF (Association culturelle lyonnaise islamo-française). Trois ans plus tard, la Ville octroie un terrain pour un franc symbolique via un bail emphytéotique de 99 ans. Un premier permis de construire est déposé en février 1984.

Il est retoqué par le tribunal administratif après un recours d’une « association de protection des riverains ». Cette dernière voit d’un mauvais oeil l’arrivée de la mosquée dans le quartier : le minaret est « trop haut », le parking pas assez grand, les espaces verts menacés… Derrière ces oppositions administratives, des habitants du quartier qui refusent « de voir beaucoup de musulmans venir là », se souvient Kamel Kabtane. « C’était du racisme », finit-il par souffler après une pause.

Entre temps la décision du tribunal est annulée, et un nouveau recours est déposé en 1986, cette fois-ci sans succès. Les oppositions ne s’arrêtent pas pour autant. « En 1986, l’islam acquiert dans la société française une nouvelle visibilité, en relation avec l’actualité internationale, les attentats sur le sol métropolitain, les otages français au Liban, la montée du Front national », écrit le sociologue Alain Battegay dans un article universitaire publié en 1995.

Un autre projet, sur un autre terrain, est envisagé par la municipalité, mais il rencontre là aussi des oppositions systématiques. L’arrivée de Michel Noir à la tête de la municipalité en mars 1989 remet le sujet sur la table. « À partir de là, on se réorganise mais les opposants sont de plus en plus rejoints par Jean-Marie Le Pen », raconte Kamel Kabtane.

Le 25 novembre 1989, 3 000 personnes manifestent à Lyon contre le projet de mosquée derrière le leader du parti d’extrême-droite, qui vient d’obtenir 11,7% des suffrages aux élections européennes de mai 1989. Un score très élevé, à l’époque.

En plus de ces tensions, « il y a eu aussi beaucoup de difficultés à l’intérieur de la communauté musulmane », raconte Kamel Kabtane. Des dissensions éclatent au sein même de l’ACLIF, des projets concurrents sont portés. « Chacun voulait être le leader… ça a été des moments très difficiles », souffle le recteur.

Derrière le projet de la mosquée de Lyon, le soutien de toutes les communautés religieuses

L’arrivée de la mosquée fait donc couler beaucoup d’encre, et ce pendant des années. En témoignent les nombreuses coupures de presse, soigneusement conservées dans de grands classeurs, dans une salle de l’IFCM.

archives presses IFCM mosquée Lyon
Dans la salle de réunion de l’IFCM, des classeurs entiers de coupures de presse sur la construction de la Grande mosquée de Lyon.Photo : MP/Rue89Lyon

La pose de la première pierre, en juin 1992, remet de l’huile sur le feu. Les critiques portent alors aussi sur son financement. Début juin, l’Arabie Saoudite, annonce faire don de 20 millions de francs à l’ACLIF pour soutenir le projet. Le financement par le royaume wahhabite (une doctrine prônant une interprétation rigoriste et traditionnelle de l’islam) éveille les « doutes sur la modération de l’islam qui y sera hébergé », selon un article conservé par l’IFCM.

Malgré les nombreux conflits et oppositions, Christian Delorme relativise. Pour lui Kamel Kabtane est parvenu à rassembler de larges soutiens.

« Il a réussi à faire adhérer à son projet la municipalité de Francisque Collomb (maire de Lyon de 1976 à 1989, ndlr), de centre-droit mais avec un entourage aussi très à droite et a priori pas favorable », salue le curé des Minguettes.

Kamel Kabtane avait donc l’appui des institutions politiques, mais aussi celui de toutes les communautés religieuses. Catholiques, protestantes et juives. « Il a eu l’appui du Grand rabbin de Lyon, Richard Wertenschlag, pendant plus de 40 ans. Ce n’est pas rien ! », rit Christian Delorme.

Construction de la mosquée de Lyon : « Une mesure de justice et d’égalité »

L’Église catholique soutient le projet depuis longtemps. Le Cardinal Renard plaide dès les années 1970 auprès de Louis Pradel (maire de 1957 à 1976) pour la création d’une mosquée. À l’époque, le diocèse met à disposition des salles à la Croix-Rousse, à Oullins, à Bron… pour que les musulmans puissent effectuer leurs prières.

Certains continuent de prier dans des arrières boutiques, des lieux bien souvent inappropriés. Construire une grande mosquée à Lyon était donc « une mesure de justice et d’égalité envers les musulmans qui sont français et à qui il fallait apporter la possibilité de pratiquer leur culte dans des conditions dignes », argue Kamel Kabtane.

Le 30 septembre 1994, la mosquée est inaugurée. Plus de 2 500 fidèles sont venus assister au premier prêche. Michel Noir fait le déplacement, mais aussi Charles Pasqua, alors ministre de l’Intérieur et en charge des cultes, incarnation de la droite dure, de l’ordre et de la sécurité.

mosquée lyon
À l’entrée de la Grande mosquée de Lyon, une plaque commémorative de l’inauguration du 30 septembre 1994.Photo : MP/Rue89Lyon

Une cérémonie qui détonne par rapport au contexte actuel. Les actes antimusulmans sont en hausse en France tandis que le Rassemblement national, dont certains partisans sont islamophobes et anti-immigration, rassemble toujours plus d’électeurs.

À Lyon, trois mosquées ont été taguées de propos islamophobes en moins d’un an. Il y a quelques jours, « stop immigration, islam hors d’europe » a été inscrit sur les murs de l’université Lyon III.

Kamel Kabtane s’attriste en en parlant :

« C’est la réalité d’aujourd’hui… Alors que j’ai connu une France beaucoup plus ouverte, beaucoup plus fraternelle », soupire le recteur de la Grande mosquée de Lyon.

D’autant que la présence musulmane en France fait partie intégrante de l’histoire du pays. L’exposition « 100 ans de présence musulmane en France », présentée à l’IFCM, rappelle notamment le rôle des soldats maghrébins dans les guerres mondiales, la Résistance et la Libération.

Des histoires souvent peu abordées, que l’Institut français de civilisation musulmane cherche aujourd’hui à mieux faire connaître.

Écologie dans les quartiers populaires : il faut « partir du besoin des habitants »

Écologie dans les quartiers populaires : il faut « partir du besoin des habitants »
À Vénissieux, le projet Plateau fertile veut aller vers de l’écologie populaire.

[Entretien] Ce dimanche 29 septembre, le festival « Agir à Lyon » organisé par l’association Anciela est de retour. À cette occasion, nous avons interrogé deux membres de l’association Graines de Bio-Divers-Cité, installée à Vénissieux. L’occasion de parler « quartier populaires » et écologie avec ces défenseurs de la biodiversité locale. 

Comment changer d’environnement et d’air dans les quartiers populaires ? Comment remettre du vert sur le gris du bitume ? Cela fait partie des objectifs de l’association « Graines de Bio-divers-cité » qui sera présente au festival Agir à Lyon, à la MJC des Rancy, ce dimanche.

Cette structure est née il y a quatre ans du rassemblement d’habitant·es de Vénissieux investis en faveur du développement de la biodiversité à côté de chez-eux. Voulant mêler éducation populaire et écologie, ses membres espèrent autant apprendre aux habitants à développer leur environnement « qu’apprendre d’eux ». Nous avons pu échanger avec Kyle Cousin, chargé de mission de l’association, et sa présidente Martine Maximilien. Ils nous ont donné quelques clefs pour que les questions écologiques s’enracinent dans les quartiers.

Rue89Lyon : On a tendance à opposer les bobos des centres-villes, très concernés par les questions écologiques, aux quartiers populaires, plus concernés par le fait de boucler les fins de mois… En tant qu’association, comment travaillez-vous cette opposition ?

Kyle Cousin : On part simplement du besoin des habitants. Or, leurs besoins, c’est avant tout des espaces verts, pour se souder, pour apprendre, se retrouver, etc. Dans les quartiers populaires, la problématique des îlots de chaleurs est très présente. Ce sont des choses qui parlent aux gens, comme les questions d’alimentation. Qu’est-ce qu’on mange ? Comment on se nourrit ? Ce sont des sujets qui touchent.

Martine Maximilien : Dans les habitants que nous rencontrons, beaucoup viennent de familles qui ont, un temps, cultivé, parfois au Maghreb. Elles ont des choses à nous apprendre.

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Jeunesse, « climate hall », tensions : ce qu’il faut retenir du conseil municipal de Lyon

Jeunesse, « climate hall », tensions : ce qu’il faut retenir du conseil municipal de Lyon
Le conseil municipal du 26 septembre 2024.

La rentrée a été dense, jeudi 26 septembre, au conseil municipal de Lyon. Au menu : une reconfiguration de l’exécutif, un focus sur les jeunes, l’acquisition de bureaux pour cinq millions d’euros ou l’ouverture de plusieurs lieux dédiés aux femmes, aux personnes migrantes et à l’écologie.

Le conseil municipal de Lyon programmé ce jeudi 26 septembre à l’Hôtel de Ville était censé être plutôt calme, la plupart des projets de la majorité de gauche étant déjà lancés. Mais la séance s’est finalement achevée dans le brouhaha, avant d’être suspendue. À noter le lancement d’un des derniers plans de l’exécutif encore en construction, « Lyon Jeunesses ! » et une opération immobilière qui a créé les tensions finales.

La « tectonique des places » dans l’exécutif suscite quelques remous dans la majorité

La nouvelle avait été officiellement annoncée en début de semaine. Après le départ de Sandrine Runel (PS), élue députée, sa délégation des Solidarités est redistribuée à deux adjointes écologistes. Marie Alcover (EELV), déjà adjointe aux Jeunesses, doit récupérer la délégation « Solidarités et inclusion sociale – Accès aux droits fondamentaux ». Quant à l’épineux volet « Hébergement d’urgence », c’est l’adjointe au Logement Sophia Popoff (EELV) qui en aura la charge.

La perte d’une délégation pour le groupe socialiste n’est pas passée inaperçue et a fait l’objet de quelques commentaires au sein de la majorité. « Désillusion pour certains et concentration pour d’autres, avec une estrade pas très paritaire au demeurant », constate Sandrine Runel, évoquant une « tectonique des places ».

Nathalie Perrin-Gilbert (Lyon en commun) s’est montrée bien plus frontale, fidèle à sa réputation d’élue au verbe haut, d’autant plus depuis sa révocation de son poste d’adjointe à la Culture par le maire de Lyon en mai 2024. Sa délégation était revenue à Audrey Hénocque (EELV), déjà première adjointe aux Finances.

« Il appartient au groupe écologiste de ne pas se comporter en groupe hégémonique qui ne respecte pas ses partenaires », lance-t-elle, appelant les écolos à « rectifier leur trajectoire » d’ici les municipales de 2026. Des propos sur lesquels le maire de Lyon n’a pas rebondi.

La question des « chargés de mission », à peine débattue au conseil municipal de Lyon

Le 10 septembre dernier, la Chambre régionale des comptes (CRC) a épinglé la mairie de Lyon au sujet de ses “chargés de mission”. Trop nombreux et trop politiques selon le rapport de la Chambre portant sur la communication externe de la ville de Lyon depuis 2016. Celui-ci avait fuité début septembre.

Ce surnombre ne date pas de l’arrivée des écolos à la tête de l’exécutif municipal. Il était également constaté sous Gérard Collomb (PS puis LREM) et Georges Képénékian.

En réponse, la mairie de Lyon avait indiqué ne pas partager les conclusions de la CRC et avait plaidé que les 24 agents visés étaient « essentiels à l’action municipale. » Le pôle de chargé de mission a depuis été supprimé. Une réponse relue par le maire Grégory Doucet (EELV) au conseil municipal, qui a également indiqué ne pas répondre à davantage de questions sur ce sujet, une instruction pénale étant en cours. 

Cette question est chère à la droite, puisqu’elle avait saisi la chambre à ce sujet dès février 2021. “Pour quelqu’un qui chante la vertu, il y a encore du job. La perfection est un exercice difficile”, a piqué Pierre Olivier (Droite, Centre et Indépendants). Il s’est pourtant peu attardé sur la question, se contentant de rappeler les inquiétudes formulées en conseil municipal de Lyon dès 2021 et de critiquer les « contorsions sémantiques » de la réponse de la Ville.

Derniers rebondissements pour le nouveau périscolaire à Lyon

En mars 2024, le conseil municipal de Lyon a adopté la mise en place d’une nouvelle formule du périscolaire. Fin des deux tranches horaires pour une unique plage jusqu’à 18h30, départ échelonné, hausse des tarifs pour les ménages les plus aisés… L’objectif de la municipalité était d’avoir un temps suffisant pour proposer des activités qualitatives aux enfants et d’augmenter les rémunérations des animateurs. 

Le projet avait suscité une certaine levée de bouclier des parents, notamment sur un point pratico-pratique : les élèves de maternelle pouvaient être récupérés à partir de 17h45 et les élémentaires seulement à partir de 18h.

Après une tournée des écoles avant la rentrée, l’adjointe à l’Éducation Stéphanie Léger (PS) a réussi à apaiser les tensions en proposant un horaire lissé pour tous à 17h45. Un changement finalement entériné par le conseil municipal, alors que plus de 17 000 enfants se sont inscrits à ce nouveau périscolaire.

En parallèle, les subventions aux Maison des jeunes et de la culture et centres sociaux ont presque toutes augmenté et atteignent 20,7 millions d’euros (contre 18,2 en 2023). La plupart de ses structures sont en charge du périscolaire du midi et du soir dans une partie des écoles de la Ville. 

Une « maison de l’hospitalité » prend la suite d’un squat

En septembre 2022, la Métropole de Lyon mettait fin à l’occupation du squat Lafayette, un des premiers que la collectivité avait « conventionné ». L’objectif était d’autoriser et d’organiser l’occupation temporaire du lieu en attendant la mise en place d’un projet sur cette propriété de la Métropole. Il devrait bientôt voir le jour, sous le nom de « Maison de l’hospitalité ». La conseil municipal a voté une subvention de 30 000 euros par an (75 000 pour la Métropole) pour le fonctionnement du lieu, pendant 3 ans.

Cette maison accueillera plusieurs espaces : des bureaux pour des associations, des permanences dédiées aux personnes migrantes et un lieu ouvert pour l’organisation d’évènements. Une délibération qui a fait réagir l’opposition de droite. Béatrice de Montille, du groupe Droite, centre et indépendants a appelé le maire de Lyon à « se positionner » sur la question de l’accueil des personnes migrantes.

« D’un côté, vous présentez Lyon comme une ville accueillante et hospitalière, s’est indigné la conseillère. De l’autre, on voit les campements se développer avec des conditions de vie indignes, et vous rejetez la faute sur la préfecture. Nous avons dépassé à Lyon nos capacités d’accueil »

« Ce n’est pas une réponse à toutes les difficultés, mais cela permet de faire avancer, dans nos compétences, la cause de la dignité et l’accès aux droits », a répondu Yasmine Bouagga, conseillère municipale EELV et maire du 1er arrondissement.

Focus sur les jeunes avec le nouveau projet « Lyon jeunesses! »

Avec son nouveau projet, « Lyon Jeunesses ! », l’exécutif municipal s’est concentré sur les 12-25 ans. Pour répondre aux « besoins et attentes » des quelques 124 000 jeunes de cette tranche d’âge, ce projet s’articule autour de 26 actions, qui devraient être engagées dans les 18 mois à venir. Parmi ces dernières : le lancement d’un nouveau groupement d’achat à l’université Lyon 3 pour accéder à des produits alimentaires à petits prix ou la « revoyure des critères de logements sociaux de la Ville de Lyon avec un focus jeune ».

À travers ce projet, un coup de projecteur est également mis sur la santé mentale avec le développement de « consultations gratuites » avec un « centre de santé mentale » et des « consultations multi-sites en proximité ». Un sujet qui “tient à cœur » à Marie Alcover (EELV), qui a présenté le projet et qui a récupéré la délégation « Solidarités et inclusion sociale, accès aux droits fondamentaux » de Sandrine Runel (PS).

Françoise Blanc (Groupe Droite, Centre et Indépendants) a regretté le regroupement d’adolescents de 12 ans avec des « hommes et des femmes » de 25 ans, aux intérêts et besoins différents selon elle. Au milieu de cette critique, somme toute audible, elle s’est risquée à dresser un parallèle plus douteux. Elle regrette l’emploi du mot “jeunesses” au pluriel qui, selon elle, “rappelle de tristes périodes” – faisant référence aux Jeunesses hitlériennes.

Climate Hall : un projet « idéologique » pour l’opposition

Le projet Climate Hall, “la fabrique du climat pour s’informer, se former, agir”, comme l’a présenté Sylvain Godinot (EELV), adjoint à la Transition écologique et patrimoine, ouvrira ses portes d’ici 2026. Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme « 100 villes climatiquement neutres et intelligentes » d’ici 2030, dont Lyon fait partie.

Le site comprendra un tiers-lieu focalisé sur l’énergie, le bâtiment et la mobilité et une « école de la résilience ». Le lieu revendique être à la fois une « plateforme de connaissances de formations » et un « incubateur » d’expérimentations sociales et économiques en lien avec la transition écologique.

Tout un programme pour lequel la collectivité s’est associée à six partenaires (l’Agence locale de l’énergie et du climat et celle des mobilités de la Métropole de Lyon, l’association Anciela, la Maison métropolitaine d’insertion pour l’emploi, la Cité Anthropocène et l’Université Lumière Lyon 2). Budget total du projet : 600 000 €, couvert par la subvention européenne que doit percevoir la Ville de Lyon pour financer les dépenses réalisées par les membres du projet. 

Le groupe Droite, Centre et Indépendants a voté contre ce projet, se montrant sceptique sur ses coûts mais aussi sur son orientation « militante ». Un projet qui, selon eux, servira à « répandre un discours idéologique sur la ville de Lyon », a sifflé Romain Billard au nom du groupe. 

Les nouveaux locaux accessibles pour les groupes politiques mettent le feu au conseil municipal de Lyon

Les groupes politiques du conseil vont devoir déménager ! La Ville de Lyon va acquérir des bureaux dans un bâtiment de la rue Édouard-Herriot dans le 2e arrondissement. Jusqu’ici, ces groupes étaient répartis dans plusieurs immeubles à proximité de l’Hôtel de Ville. L’opération aura un certain coût : environ 5 millions pour acheter les locaux, et y réaliser des travaux.

“Il est apparu très compliqué de mettre aux normes d’accessibilité les anciens locaux”, a justifié l’adjoint au Patrimoine Sylvain Godinot, qui a demandé à ses services de trouver de nouveaux lieux dès 2021.

Ce regroupement des locaux a suscité de vives critiques des oppositions. Béatrice Gallou, du groupe centriste Les Progressistes, s’est inquiétée d’une perte de « confidentialité » pour les élus et leurs invités. Du côté du groupe Droite, centre et indépendants, Laurence Croizier s’est appesantie sur le prix de l’opération, une « aberration financière » selon elle. « Prenez ces 5 millions d’euros pour l’ajouter au budget d’accessibilité des bâtiments de la Ville de Lyon », a-t-elle lancé.

La délibération a finalement été adoptée après des débats houleux, allant même jusqu’à déclencher une suspension de séance très animée. Finalement le groupe de droite a quitté l’hémicycle après avoir demandé à Gregory Doucet de s’excuser pour avoir dit « taisez-vous » à Pierre Oliver, demande non exaucée. Seule Françoise Blanc est restée.

À deux ans des municipales, les écologistes reprennent la main sur l’exécutif

À deux ans des municipales, les écologistes reprennent la main sur l’exécutif
Le conseil municipal du 30 mai. Photo d’illustration.

La délégation des Affaires sociales de la Ville de Lyon va revenir à deux adjointes écologistes, Sophia Popoff et Marie Alcover. Elles remplaceront Sandrine Runel (PS), élue députée en juillet. Avec ce vote, les écologistes récupèrent une délégation majeure et deviennent quasi-hégémoniques dans leur majorité à deux ans des municipales.

L’exécutif municipal lyonnais verdit encore. La démission de Sandrine Runel (PS) de son poste d’adjointe aux Affaires sociales n’était pas une surprise (la loi sur le non-cumul des mandats lui impose, Ndlr). Son remplacement par deux écologistes non plus. Les socialistes espéraient bien conserver la main sur cette importante délégation, mais sans l’emporter dans leurs négociations avec leurs alliés écolos.

La redistribution des postes sera actée par un vote du conseil municipal, jeudi 26 septembre. Marie Alcover (EELV), déjà adjointe aux Jeunesses, doit récupérer la délégation « Solidarités et inclusion sociale – Accès aux droits fondamentaux ». Quant à l’épineux volet « Hébergement d’urgence », c’est l’adjointe au Logement Sophie Popoff (EELV) qui en aura la charge. Faisant passer le nombre d’adjoints de 21 à 20.

« On perd un adjoint, ce qu’on nous présente comme un non-sujet, déplore Georges Képénekian, président du groupe centriste Pour Lyon. J’aurai préféré que les Affaires sociales restent un portefeuille dûment identifié, plein et entier. » Il appelle l’exécutif à ne pas mettre de côté la dimension sociale dans leur projet écologiste.

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