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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

« Je n’étais plus que l’ombre de moi-même » : le calvaire d’une maraîchère bio au sud de Lyon

« Je n’étais plus que l’ombre de moi-même » : le calvaire d’une maraîchère bio au sud de Lyon
Au sud de Lyon, Cyrielle raconte le calvaire qu’elle a vécu, comme maraîchère bio.

[Témoignage] Maraîchère bio à Saint-Pierre-de-Boeuf, au sud de Lyon, depuis 2017, Cyrielle Paulino a livré ses derniers paniers de légumes le mois dernier aux Amaps de la métropole lyonnaise. De ses champs de légumes à la dépression, elle raconte comment son rêve est devenu cauchemar. Avec quelques conseils pour éviter la crise. 

C’est un métier qui en fait rêver beaucoup, mais qui peut aussi devenir un cauchemar. En 2017, Cyrielle Paulino s’installe dans la commune de Saint-Pierre-de-Boeuf, comme maraîchère bio. D’abord en solo, elle est rejointe par son mari Pierre en décembre 2020 pour la soutenir dans son projet.

Après de multiples tentatives pour sauver une ferme de deux hectares répartis entre plein champ et serre non chauffée, le couple a décidé de jeter l’éponge en mars. « Avec le recul, je ne me suis jamais vraiment sentie bien dans ce travail, il a toujours été source de stress », nous confie-t-elle au bord des larmes. Entre profonde tristesse et peur de l’avenir, son témoignage illustre la dure réalité de certains agriculteurs. 

Maraîchère bio au sud de Lyon : le risque « d’idéaliser » la profession

D’un point de vue citadin, le métier de maraîcher a tendance à faire rêver. Mettre les mains dans la terre, travailler en pleine nature, planter quelques graines pour nourrir les gens… Sept ans après le début de son aventure, Cyrielle met en garde contre une vision un peu trop bucolique et fantasmée du maraîchage. 

« Il ne faut pas le voir comme la part facile de l’agriculture, car techniquement, c’est peut-être même la plus difficile. Il faut tout connaître, composition du sol et particularités des légumes. Et surtout avoir des années de pratique pour ne pas se planter. » 

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Fin de la trêve hivernale : trois tentatives de squats et autant d’expulsions à Lyon

Fin de la trêve hivernale : trois tentatives de squats et autant d’expulsions à Lyon
Les expulsions de squats n’aboutissent que très rarement sur des relogements, à Lyon. ©PL/Rue89Lyon.

À Lyon, une semaine de mobilisation contre les expulsions de squats a été organisée par des collectifs avant la fin de la trêve hivernale. Alors que l’école Gilibert et d’autres lieux sont menacés d’expulsions, les collectifs ont tenté d’occuper trois nouveaux lieux. Des tentatives qui se sont toutes soldées par un échec.

Trois occupations de lieux et trois expulsions en quelques jours, à la veille de la fin de la trêve hivernale. Voilà le bilan amer de la « semaine d’actions coordonnées » organisée entre le 24 et le 31 mars à Lyon par plusieurs collectifs, d’habitant.es et leurs soutiens.

Le but ? Anticiper les futures expulsions de nombreux squats à Lyon, et revendiquer des solutions pour les personnes « encore dehors après des expulsions ». Bien que la trêve hivernale ne soit pas applicable aux squats, la mobilisation permettait, comme le résume Salomé, du collectif Intersquats 69, de « faire pression sur la Ville, la Métropole et la Préfecture », régulièrement critiqués sur leurs politiques autour de l’hébergement d’urgence.

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Sorties à Lyon : nos 12 bons plans pour le mois d’avril

Sorties à Lyon : nos 12 bons plans pour le mois d’avril
La pièce Jean-Clone, au TNG, explore le sujet du clonage humain.

C’est le printemps (pour de vrai) ! On ne savait plus trop où donner de la tête pour nos sorties du mois d’avril à Lyon. Cinéma, anti-racisme, table-ronde, anniversaire de lieux underground… On a essayé de vous faire une sélection engagée, avec des événements maisons. N’hésitez pas à nous laisser vos bons plans en commentaire.

Vendredi 4 avril : une rencontre pour parler vivre ensemble et antiracisme

Shalam, shalom, salut ! Dans le cadre d’un grand Tour de France organisé par SOS Racisme, Oxfam, l’Unef, etc. des jeunes parcourent Lyon ce début avril pendant trois jours, à la rencontre du tissu associatif lyonnais. Leur but ? Rassembler autour du vivre ensemble, de la lutte contre le racisme et pour l’égalité.

À Lyon, leur projet se terminera à la Maison de l’environnement par une conférence débat. Ils prendront la parole en mettant en avant leurs récits de vie, leurs pensées dans un contexte politique particulier… Avant d’ouvrir les échanges au public.

Salam, Shalom, Salut. Ce vendredi 4 avril, à 18 h 30, à la maison de l’environnement (Lyon 7). Entrée gratuite, mais inscription nécessaire ici.

Vendredi 4 avril : le Sonic fête ses 19 ans !

Voilà un deuxième évènement qu’on vous propose pour le 4 avril, mais ne vous inquiétez pas, vous pourrez faire les deux. Après s’être nourri l’esprit, on vous propose de quoi faire danser votre corps. Le Sonic, lieu incontournable de fête et de l’underground à Lyon, fête ses 19 ans. Pour l’occasion, la péniche organise une boum, de 21 h à 4 h. Au programme : post-punk, mutant disco, new wave, synth- wave, italo disco et new beat…

Comme nous vous le racontions fin 2024, le lieu est en sursis : la péniche, vétuste, a besoin de gros travaux de réparation. Le Sonic a donc ouvert une cagnotte et déposé des demandes de financement auprès du Centre national de la musique. Venir à la boom, c’est aussi un peu les soutenir !

4 avril, Boum des 19 ans du Sonic, 4 quai des Étroits, Lyon 5e. Prix libre minimum 3€.

Samedi 5 avril : le Printemps de la Palestine

Oui… On ne sait plus trop où donner de la tête ce week-end (c’est le printemps on vous dit !). À Villeurbanne, le CCO organise une journée de solidarité pour la Palestine. Un voyage entre « culture, mémoire et engagement », dixit la présentation. Un programme très éclectique avec un match de foot le midi, un lâcher de cerf-volant à 14 h, une projection de court-métrages puis une conférence sur « l’eau », un enjeu crucial au Proche-Orient. Il y aura aussi une démonstration de danse traditionnelle avant une soirée musique à partir de 19 h 30 avec le groupe « Palestine en scène ». Trop de chose, on vous l’a dit.

Le Printemps de la Palestine. Samedi 5 avril 2025, à l’Autre Soie – CCO, au 28 rue Alfred-Musset. Entré libre et gratuite.

Du 4 au 6 avril : l’incontournable Quais du polar

Le même week-end toujours (vous pouvez y passer le dimanche), la 21ᵉ édition des Quais du Polar est de retour à Lyon, avec plus de 120 auteurs et autrices venus présenter et parler de leurs bouquins. Cette année, le thème est « Frontières », frontières du genre littéraires, frontières géographiques, frontières sociales… Pour l’occasion, plus de 250 évènements sont prévus. On doute que vous puissiez assister à tous et nous avons difficilement pu choisir quoi vous recommander.

On vous propose de jeter un œil du côté de la Maison du livre, de l’image et du son à Villeurbanne. Le 5 avril, la médiathèque accueille l’auteur Jacky Schwartzmann, dont le dernier roman Bastion, nous emmène au cœur des groupuscules d’extrême droite lyonnais. On ne se refait pas. On a nos obsessions à Rue89Lyon…

Quais du Polar, du 4 au 6 avril dans toute la métropole de Lyon. Entrée gratuite (sauf projections). Toute la programmation est à retrouver ici.

Procès Aulas : le 8 avril, venez nous rencontrer au Court-Circuit

Notre campagne de financement a bien avancé… mais elle n’est pas finie ! Jusqu’au 16 avril, Rue89Lyon vous propose des évènements pour venir à la rencontre de l’équipe. Le prochain aura lieu le mardi 8 avril, au Court-Circuit. Avec Guillaume Krempp, de Rue89 Strasbourg, et notre avocat, Thomas Fourrey, on vous parlera de notre procès en cours avec l’ancien patron de l’OL, Jean-Michel Aulas.

Attention, il est conseillé de réserver. Lors de notre événement sur l’extrême droite au Bieristan, nous avions dû fermer les inscriptions avant le jour J…

Procès bâillon : quel impact pour les médias indépendants ?, Au Court-Circuit, place Mazagran (Lyon 7e), à 19h. Gratuit avec réservation ici.

Du 9 au 12 avril : le TNG s’essaye au clonage

Un monde où le clonage pourrait permettre de sauver le vivant ? C’est le thème de la pièce Jean-Clone proposée par le Théâtre nouvelle génération, qui accueille la compagnie Aïe-aïe-aïe. Combinaisons molletonnées, spécimens humains répliqués, organismes à mémoire de forme, I.A. capricieuse… Voilà les ingrédients de cette œuvre un poil dérangeante.

L’occasion aussi de découvrir en conditions réelles la nouvelle salle du TNG à Vaise, qui vient tout juste de rouvrir après deux ans de travaux. Si vous avez lu notre article qui revient sur l’histoire du lieu, cela vous permettra de voir de vos propres yeux !

Jean-Clone, du 9 au 12 avril à 20h au TNG au 23 rue de Bourgogne 69009 Lyon. De 5 à 22 euros.

Jusqu’au 11 avril, une expo mêlant BD et Sciences à Lyon 2

Le campus des Berges du Rhône accueille une expo BD et science jusqu’au 11 avril. Objectif : rendre accessible les disciplines scientifiques par l’art séquentiel. Portant sur des projets portés par l’Agence nationale de la recherche (ANR) et l’Université Lyon 2, ces œuvres ont été réalisées par des dessinateurs de l’épicerie séquentielle, la maison d’édition associative basée au Collège graphique qui édite Les Rues de Lyon.

L’occasion d’en apprendre un peu plus sur leur projet de « Rue des Sciences », dont l’objectif est de faire de la vulgarisation scientifique. Côté BD, Lyon n’a décidément rien à envier à Angoulême.

La recherche en quelques bulles. Jusqu’au 11 avril, sur le campus des Berges du Rhône, quai Claude-Bernard (Lyon 7e).

Samedi 12 avril : féminisme, militantisme et tatouage aux Fabuleuses cantine

Les Volumineuses débarquent aux Fabuleuses Cantine pour une journée festive, militante et solidaire ce samedi 12 avril. Ce collectif, qui œuvre pour une fête inclusive et bienveillante, propose de mêler tatouage, musique (avec DJ Chica Buargues, DJ Nuage Rose et DJ Lyle ) et friperie pendant une après-midi et soirée rue de Marseille. Objectif de la journée : faire une levée de fonds pour l’association qui travaille pour une meilleure visibilité des personnes victimes du sexisme dans la musique et, plus largement, dans la culture. L’action engagée oui, mais en passant du bon temps !

Les Volumineuses, ce 12 avril de 13 h à minuit 30 à La fabuleuse cantine. Entrée libre.

Du 12 avril au 4 mai : Fureur d’Avril

C’est LE festival des indépendants du cinéma à Lyon et dans la région. Né en 2019, Fureur d’avril fait son retour ce printemps à Lyon. Au programme : des films à redécouvrir dans les salles du Grac (Groupement régional d’action cinématographique, basé à Villeurbanne) comme Mickey 17, de Bongo Joon Ho, le dessin animé Mémoires d’un escargot, d’Adam Elliot ou encore Cassandre de Hélène Merlin.

Mais c’est aussi des œuvres en réalité virtuelle à La Mouche (Saint-Genis-Laval), au Ciné-Rillieux ou aux Amphis (Vaulx-en-Velin), des ateliers de création de cocktail en fonction de l’émotion ressentie pendant la prokection d’un film (à Craponne, Roanne ou Trévoux), des rencontres avec des pros… Bref, il y a de quoi faire.

Fureur d’Avril, du 12 avril au 14 mai, dans les salles du réseau Grac. Retrouvez tout le programme par ici.

Du 15 au 21 avril : ce n’est pas une Hallucinations collectives, c’est du cinéma

C’est l’âge de la majorité pour Hallucinations collectives : le festival de cinéma fête ses 18 ans. Leur came, c’est l’atypique, le bizarre, le fantastique, l’horreur… Tout ce que le cinéma peut avoir de dérangeant ou de marginal, au risque de ne pas trouver son public. Hallucinations collectives propose de donner une deuxième chance à ces longs et courts métrages.

Hallucinations collectives, du 15 au 21 avril au cinéma le Comoedia, avenue Berthelot Lyon 7e. De 5,50 à 10,20 euros.

23 avril : ambiance caribéenne au Transbo avec Pambélé

Un premier opus qui promet… Mercredi 23 avril, le groupe Pambélé présente son premier disque au transbordeur. Ce groupe de musique caribéenne vous fera autant danser que voyager au son de sonorités créoles, colombiennes et inspirées du mouvement psyché des sixties. Un moment de trans gratuit avant 20 h. Forcément, ça donne envie de jeter un coup d’œil. Un concert proposé par le label lyonnais La Ruche et le Transbo.

Pambélé, au Club Transbo. Ouverture des portes à 19 h, concert à 20 h. Gratuit avant 20 h puis 10 euros.

Pambélé
Le groupe de musique caribéenne lyonnais Pambélé.Photo : Transbordeur

Jusqu’au 26 avril : du rock avec les 20 ans du Kraspek Myzik

Encore un anniversaire punk ! La salle mythique des Pentes de la Croix-Rousse fête ses 20 ans ce mois d’avril. Pour l’occasion, l’équipe vous a préparé un programme complet : 20 concerts et 37 groupes sur un mois. Débuté le 20 mars, l’anniversaire se poursuit jusqu’au 26 avril.

On peut noter la présence d’Éric le Rouge et de Suissa Trio Superlatif (16,5 euros) le 17 avril, pour une belle soirée pour les amateurs de rock des îles et folk rock. En clôture, on retrouve aussi du « bitch rock » et « rock-hip-hop » avec Barn Hooket et Fader Flip. On ne vous met pas tout, mais il y a du choix.

Les 20 ans du Kraspek Myzik. Jusqu’au 16 avril, des concerts les mercredi, jeudi, vendredi et samedi. Comptez 16,5 euros pour (en moyenne) deux groupes.

Contre « l’austérité », la Culture et les fonctionnaires marchent ensemble à Lyon

Contre « l’austérité », la Culture et les fonctionnaires marchent ensemble à Lyon
Des centaines de personnes se sont mobilisées jeudi 3 avril pour les deux manifestations organisées à Lyon.

Jeudi 3 avril, deux manifestations ont rassemblé des centaines de personnes à Lyon. Des acteurs du monde de la culture se sont mêlés aux fonctionnaires et étudiants pour des cortèges avec des mots d’ordre, au final, assez proche. Au total, 800 personnes se sont rassemblées.

À Lyon, le retour du printemps rime avec retour des manifestations. Ce jeudi 3 avril, deux manifestations ont été organisées, l’une par les acteurs et actrices de la culture, l’autre pour la défense des services publics et de la fonction publique.

Sous un soleil radieux, 800 personnes, selon la CGT, ont répondu présentes à ces deux rendez-vous. La préfecture évoquait, elle, le chiffre de 600 manifestants, pour le rassemblement dit « service public ».

Manifestations à Lyon : « Face à l’austérité, la culture riposte »

Le premier s’est déroulé à 11 h, place Jean-Macé (Lyon 7e). Une centaine de personnes se sont regroupées à l’appel de six organisations syndicales et professionnelles des arts, de la culture et de l’éducation de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

« Face à l’austérité et à la guerre, la culture riposte », scandent les manifestant·es. Le rassemblement a, de nouveau, eu pour but de s’opposer, aux politiques d’austérité et de coupes budgétaires qui touchent le milieu culturel.

Une nouvelle fois, la Région a été particulièrement visée par les manifestant·es, comme lors d’une « action coup de poing » du 19 mars dernier à laquelle Rue89Lyon avait assisté.

manifestations Lyon
Acteurs et actrices de la culture lyonnaise se sont rassemblé·es, place Jean-Macé pour dénoncer les coupes budgétaires.Photo : MP/Rue89Lyon

Des coupes budgétaires vécues comme des « sanction politiques », tacle Antoine Galvani, de la CGT Spectacle, dans son micro. Il évoque aussi une « culture de la peur » instiguée dans le milieu : « Il devient difficile de critiquer la Région par peur des coupes », s’indigne le cégétiste.

Pour rappel, le TNG en avait fait les frais en 2023. La Région, n’avait guère apprécié les critiques à l’encontre de la gouvernance de Laurent Wauquiez (LR), ancien président de la Région et désormais chef des députés LR à l’Assemblée. La sanction a été claire : le théâtre s’est vu retiré la totalité de sa subvention annuelle de 149 000 euros.

En 2022, le montant de la baisse des aides s’évaluait à plus de millions d’euros pour les acteurs culturels lyonnais. Une tendance qui devrait continuer : selon plusieurs syndicats, le spectacle vivant pourrait perdre 5,2 millions d’euros provenant de la Région en 2025, soit 12,7 % de son budget. D’autres parlent de 3 millions… Un chiffre que conteste la Région, comme nous l’expliquions dans notre article du lundi 31 mars. Cette dernière parle d’un budget culture « sanctuarisé ».

Pas de quoi convaincre les manifestants… « La même Région qui finance à hauteur de 500 000 euros de subvention un spectacle à la sauce ‘roman national’ », fustige Antoine Galvani, de la CGT Spectacles. Un deux poids deux mesures que nous avions révélé en septembre dernier.

Des manifestations à Lyon pour demander plus de moyens aux services publics

Aux alentours de 11 h 30, ce petit cortège s’est dirigé vers le square Delestraint (Lyon 3e) pour rejoindre l’autre manifestation du jour qui démarre à 12 h. Non sans chanter quelques slogans sur la route comme « C’est pas nos subventions qu’il faut couper, mais ce gouvernement qu’il faut virer », ou encore un simple, mais clair, « Wauquiez rend l’argent ! »

manifestation culture 3 avril
La manifestation du monde de la culture s’élance pour rejoindre celle pour les services publics.Photo : MP/Rue89Lyon

La troupe se joint aux personnes déjà rassemblées le long du quai Augagneur (Lyon 3e) à l’appel de l’intersyndicale pour demander plus de moyens aux services publics. À la fois pour les agents de la fonction publique et pour les usagers. « La fonction publique ne doit pas être la variable d’ajustement face à des choix politiques et budgétaires désastreux », s’indigne une syndicaliste dans son micro.

manifestation services publics 3 avril
Les différents représentant·es des organisations syndicales organisatrices des manifestations du jeudi 3 avril à Lyon défilent au micro.Photo : MP/Rue89Lyon

Le FSU, la CGT, Solidaires, l’UNSA et la CNT, à l’origine de la manifestation, dénoncent le désinvestissement, la marche vers la privatisation et les attaques subies par les services publics depuis des années. « Alors qu’ils sont aujourd’hui le socle du vivre ensemble, ils sont dévoyés pour être un profit supplémentaire qui ne servira qu’à quelques-uns », cingle Maud Miller, secrétaire adjointe à la CGT du Rhône.

Manifester contre les contraintes budgétaires d’une possible « économie de guerre »

La revalorisation des salaires, l’abrogation de la réforme des retraites et la dénonciation des plans sociaux menaçant de nombreux emplois en France et dans le département étaient, une fois encore, au menu de la manifestation.

« Les salaires sont bloqués, car les patrons nous expliquent que c’est la crise alors que les dividendes reversés aux actionnaires du CAC 40 n’ont jamais été aussi hauts », s’insurge la militante CGT Maud Miller. « Les patrons licencient, licencions les patrons ! », chante, à quelques pas, le cortège de l’UNEF qui s’est joint au rassemblement.

Le contexte géopolitique s’invite aussi dans les mots d’ordre. « Derrière les discours martiaux sur ‘l’économie de guerre’ se cachent de bas intérêts capitalistiques, car la guerre ça rapporte. Et la guerre reste le meilleur moyen de faire accepter l’inacceptable », écrivait les syndicats dans leur communiqué.

Dans une allocution télévisée du 5 mars, Emmanuel Macron a annoncé vouloir augmenter les investissements en matière de défense, « compte tenu de l’évolution des menaces », notamment celle de la Russie de Vladimir Poutine.

« Macron, Bayrou et le patronat veulent nous faire croire que situation internationale doit faire renoncer au progrès social et aux luttes nécessaires pour l’imposer », clame une syndicaliste au micro devant la foule. « Aujourd’hui, on instaure un climat de peur chez les citoyens pour faire croire que l’abrogation de la réforme des retraites, n’est pas l’urgence », complète Maud Miller.

De telles manifestations sont appelées à se réitérer à Lyon, comme partout en France, alors que le contexte politique national et international est de plus en plus tendu et axé vers l’austérité budgétaire.

Un rassemblement contre une manifestation anti-avortement à Lyon

Un rassemblement contre une manifestation anti-avortement à Lyon
Manifestation pour défendre le droit à l’avortement du 28 septembre 2022 à Lyon.

Un contre-rassemblement est organisé place Guichard (Lyon 3e), dimanche 6 avril à 15 heures, pour s’opposer à une manifestation anti-IVG et anti-euthanasie organisée à Lyon.

Elles appellent à la « riposte ». Le 6 avril, le collectif Droits des femmes 69 organise un contre-rassemblement, face à une manifestation « pro-vie » (contre l’avortement et l’euthanasie) organisée le même jour à Lyon. « On défend l’IVG et nos libertés face à ceux qui veulent nous les retirer », prônent-elles. La mobilisation aura lieu place Guichard (Lyon 3e), dimanche 6 avril, à partir de 15 heures.

La Marche pour la vie est, elle, prévue de l’autre côté du Rhône, sur la Presqu’île. Le départ doit être donné à 15 heures place Louis Pradel (Lyon 1er). A priori, les deux ne devraient pas se croiser.

« Personne ne doit être forcé·e d’avorter, mais tout·e individu·e doit pouvoir choisir. Les anti-IVG se disent ‘pro-vie’ mais en attaquant ce droit, ils mettent en danger les femmes et les minorités de genre », écrit le collectif Droit des femmes 69 dans un communiqué.

Une manifestation anti-IVG nationale déjà organisée à Lyon

L’édition 2024 de la Marche pour la vie s’était déjà tenue à Lyon, en parallèle de la marche parisienne. Ce n’est pas une coïncidence : les mouvements contre le mariage pour tous avaient été très puissants dans la capitale des Gaules au début des années 2010. La porte-parole de la marche pour la vie, Aliette Espieux, est même originaire de Lyon. Au local, ce mouvement est soutenu par le Réseau Vie, lobby financé par une myriade de petits patrons comme l’avait révélé une de nos enquêtes.

Plus récemment, c’est une conférence anti-avortement, organisée au café catholique Le Simone, qui avait suscité l’ire des militantes féministes. Le 3 mars, elles avaient organisé une autre contre-manifestation devant le café pour protester contre la conférence. Nous avions enquêté sur une dérive à l’extrême droite de ce lieu, à l’origine issu de la doctrine sociale de l’Église.

À Lyon 3e, une maison médicale contre la contraception

À Lyon 3e, une maison médicale contre la contraception
La maison médicale la Présence, située rue Verlet-Hanus dans le 3e arrondissement de Lyon.

[Info Rue89Lyon] Dans la maison médicale La Présence (Lyon 3e), les médecins ne prescrivent pas de contraception. Si la pratique est légale, elle est dénoncée comme une atteinte aux droits des femmes. L’établissement, créé à l’origine par une association catholique et « pro-vie », nuance en disant ne pas être totalement fermé à la prescription « si besoin ».

À première vue, la maison médicale La Présence ressemble à un établissement de santé comme les autres. Dans la salle d’attente, des affiches sur les vaccins, les dépistages de cancer ou l’allaitement. Mais dans le cabinet des médecins et des sages-femmes, il y a peu de chances qu’on accepte de vous prescrire un contraceptif.

L’établissement ne s’en cache pas. Dès la prise de rendez-vous en ligne, sur Doctolib, il est écrit que les consultations se font « sans prescription de contraception ». Au téléphone, le secrétariat confirme que cela concerne l’ensemble des praticiens.

Créé en 2018, La Présence promeut une « gestion naturelle de la fertilité comme alternative à la contraception ». En plein cœur du 3e arrondissement, le lieu accueille cinq médecins généralistes, une diététicienne, deux psychologues, deux sages-femmes et deux infirmiers. Conventionné secteur 1, il accueille une population plutôt précaire du nord de la Guillotière.

« À l’heure où il y a beaucoup de débats autour de l’écologie et des perturbateurs endocriniens, nous estimons que donner des hormones aux femmes peut être une aberration, expliquent deux des médecins que nous avons rencontrés. Nous voulons donner une alternative physiologique à la contraception, en particulier à des personnes défavorisées. »

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[Rencontre à Lyon] Aulas attaque Rue89Lyon ! Quel est l’impact d’un procès-bâillon ?

[Rencontre à Lyon] Aulas attaque Rue89Lyon ! Quel est l’impact d’un procès-bâillon ?
Jean-Michel Aulas attaque Rue89 Lyon ! Quel impact d’un procès-bâillon ?

Rue89Lyon vous invite à une rencontre pour parler de l’impact des procès-bâillon sur les médias indépendants d’investigation : Jean-Michel Aulas nous a attaqué en diffamation à Lyon. Rendez-vous le 8 avril à partir de 19h au Court-Circuit (Lyon 7e), avec nos « cousins » de Rue89 Strasbourg et notre avocat Thomas Fourrey.

Le 16 octobre 2023, Rue89Lyon publiait une enquête révélant que Jean-Michel Aulas et son fils Alexandre avaient monté (avec d’autres) un terminal de luxe réservé aux jets privés à Miami, via un montage à travers des paradis fiscaux.

Contactés par nos journalistes, les Aulas n’ont pas souhaité nous répondre. Mais dès le lendemain de la publication, ils annonçaient nous attaquer en diffamation. Notre procès doit se tenir en 2025. Notre directeur de la publication, Pierre Lemerle et nos journalistes Moran Kerinec et Raphaël Da Silva sont mis en examen.

Ces informations nous ont pourtant semblé être d’intérêt public au vu de la notoriété de l’ex-président de l’Olympique lyonnais, son succès financier qu’il doit en partie à la coopération des pouvoirs publics locaux, et ses positionnements sur l’utilisation de jets privés pour les clubs sportifs.

Médias indé face aux procès-bâillon : quelles difficultés ?

C’est ce qu’on appelle un procès-bâillon : utiliser la justice pour faire pression sur un média indépendant, disposant de moyens financiers limités. Cela a forcément un impact pour notre rédaction, car cette procédure nous demande du temps, de l’argent, de l’énergie.

Pour parler de ces procédures bâillon, nous vous invitons à une rencontre avec :

    Pierre Lemerle, directeur de publication de Rue89Lyon Guillaume Krempp, rédacteur en chef de Rue89 Strasbourg, média indé qui a aussi fait face à plusieurs procès du genre ces dernières années Thomas Fourrey, avocat de Rue89Lyon

Rendez-vous le mardi 8 avril à partir de 19 h au Court-Circuit, rue Jangot dans le 7e arrondissement de Lyon. Inscriptions plus que conseillées par ici, places limitées !

Cette conférence organisée dans le cadre de notre campagne de financement : nous avons besoin de 30 000 euros avant le 16 avril pour faire face à plusieurs menaces — dont ce procès — et continuer d’exister en 2026. Abonnez-vous ou faites un don !

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À Lyon, le faux-départ de Raconte-moi la France, spectacle réac’ financé par la Région

À Lyon, le faux-départ de Raconte-moi la France, spectacle réac’ financé par la Région
Visuel du spectacle Raconte-moi la France

[Info Rue89Lyon] Le spectacle Raconte-moi la France n’est plus à l’affiche de la LDLC Arena de Lyon. L’évènement, initialement programmé début mai, serait « reporté » selon les organisateurs. Alors que le secteur de la culture s’époumone face à de nouvelles coupes budgétaires opérées par la Région, le faux-départ de ce spectacle financé à hauteur de 500 000 euros par la collectivité a de quoi faire tousser.

« Erreur 404. » C’est désormais le message qui s’affiche, quand l’on cherche à avoir des informations sur le passage de Raconte-moi la France à Lyon. Annoncé en grande pompe comme un show monumental, le « plus grand spectacle jamais réalisé sur l’histoire de France » — dixit sa partenaire, la Région Auvergne-Rhône-Alpes — semble avoir eu un pépin pour son lancement.

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À Lyon, une mobilisation syndicale pour les services publics ce jeudi

À Lyon, une mobilisation syndicale pour les services publics ce jeudi
Des milliers de personnes ont défilé à Lyon ce mardi 1er octobre pour cette première manifestation de rentrée.

Une mobilisation pour la défense des services publics et de la fonction publique est prévue à Lyon, jeudi 3 avril. Plusieurs organisations syndicales ont appelé à se rassembler à 12h devant la préfecture du Rhône (Lyon 3e). Un autre rassemblement est prévu côté culture.

Plusieurs organisations syndicales appellent à une mobilisation jeudi 3 avril pour défendre les services publics. La mobilisation débutera à 12h devant la préfecture du Rhône (Lyon 3e).

La CGT, l’UNSA, FSU et Solidaires « refusent », dans leur communiqué, que les services publics, la fonction publique et ses agent·es « soient sacrifiés sous le joug de contraintes budgétaires qui seraient appelées par la mise en œuvre d’une possible ‘économie de guerre’ sur le dos des personnels et des usager·es ».

Dans une allocution télévisée du 5 mars, Emmanuel Macron a annoncé vouloir augmenter les investissements en matière de défense, « compte tenu de l’évolution des menaces », notamment celle de la Russie de Vladimir Poutine.

Mobilisation à Lyon pour des services publics « assurant les droits et besoins des populations »

Face à ces promesses du président de la République, les organisations syndicales exigent des services publics et une fonction publique « assurant les droits et répondant aux besoins des populations sur l’ensemble du territoire, y compris en Outre-Mer ».

Des services publics, déjà malmenés et mis en danger par les différentes politiques gouvernementales. Les syndicats redoutent alors que 2025 soit une « nouvelle année noire ».

Dans leur communiqué, ils dénoncent la succession, depuis des mois, de plans de suppressions d’emploi dans tous les secteurs. Des suppressions mises en parallèle avec les « plus de 98 milliards d’euros reversés aux actionnaires des grandes entreprises » et le montant des « dividendes alloués aux entreprises du CAC40 en augmentation de 8.5% par rapport à 2023. »

Retraites et salaires au cœur de la mobilisation pour les services publics à Lyon

La mobilisation de jeudi se fait autour des sempiternelles revendications syndicales, avec en premier lieu l’abrogation de la réforme des retraites qui a acté, en 2023, le « passage à 64 ans pour pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein », rappelle le communiqué.

Les syndicats s’opposent aussi à « nouvelle dégradation de la rémunération des agent·es publics », avec notamment le « non-versement de la Gipa (Garantie individuelle du pouvoir d’achat) en 2025 comme en 2024 », mais aussi « la réduction de 10 % de la rémunération les trois premiers mois du congé maladie ordinaire ». Le tout alors que persistent aussi les inégalités salariales entre hommes et femmes.

Une manifestation des AESH mardi 1er avril à Lyon

Une manifestation des AESH mardi 1er avril à Lyon
Rassemblement de soutien aux AESH du 24/03/21 devant la Direction des Services Départementaux de l’Éducation nationale du Rhône.

Une manifestation des AESH et des AED est prévue à Lyon, mardi 1er avril. Rendez-vous est donné à 11h devant le rectorat. Quelques mois après une précédente mobilisation, cette profession précaire et aux conditions de travail difficiles retourne dans la rue « pour faire respecter ses droits. »

Un nouvel appel à la grève des AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap) et des AED (Aide Éducative à Domicile) est organisé par la GCT Éduc’ Action, ce mardi 1er avril à Lyon. Le rassemblement se tiendra à 11h devant le rectorat (92 rue de Marseille, Lyon 7e).

Une manifestation est également prévue à Saint-Étienne, à 11h devant la DSDEN (Direction des services départementaux de l’éducation nationale de La Loire).

Manifestation des AESH à Lyon : « Le 16 janvier n’était qu’une sommation »

Car ces professions sont précaires, essentiellement féminines et aux conditions de travail difficiles, le syndicat demande une « augmentation immédiate de 400 euros par mois », « un statut de fonctionnaire de catégorie B » ainsi qu’une « prise en compte de la totalité du temps de service de nuit en internat ».

Ce n’est pas la première fois que ces métiers se retrouvent à manifester pour « faire respecter [leurs] droits ». Le 16 janvier, une mobilisation avait déjà eu lieu devant le rectorat pour alerter sur la dégradation de leurs conditions de travail. À cette occasion, une des AESH avait témoigné sur sa situation pour Rue89Lyon.

Cette mobilisation a été selon le communiqué de presse de la CGT Éduc’ Action « très suivie » mais aussi payante. « Pour les AED, le rectorat s’est enfin engagé à ouvrir des négociations sur un document cadre de nos droits s’imposant aux chef.fe.s et s’est engagé à modifier le vademecum AESH pour enfin respecter le droit », explique le syndicat. Pour la CGT, « le 16 janvier n’était qu’une première sommation » car depuis, rien ne semble s’être concrétisé.