Un train à quai à la gare Lyon Part-Dieu (image d’illustration).Photo : Emma Venancie/ Rue89Lyon
Depuis une trentaine d’années, plusieurs projets pour décongestionner l’Étoile ferroviaire lyonnaise traînent, voire se laissent oublier. Alors que des études pour le « RER » de Lyon viennent d’être lancées, on fait le point sur l’avancée de quatre serpents de mer, notamment le CFAL (Contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise).
Depuis des années, le réseau ferroviaire de Lyon est complètement saturé. Surnommé le « nœud » puis, plus récemment, « l’Étoile ferroviaire lyonnaise », il est à la conjoncture de 15 lignes qui se rejoignent à l’épicentre : la gare Part-Dieu. En heures de pointe, il vaut mieux s’attendre à un réseau engorgé et des retards récurrents.
Depuis les années 2000, de nombreux projets pour décongestionner l’Étoile ont alternativement été développés, mis en pause, relancés, relégués aux oubliettes… Certains traînent depuis vingt voire trente ans. Pour cette raison, chaque avancée, même minime, est l’objet de nombreux commentaires.
Vendredi 28 mars, État, Région et Métropole ont lancé les études pour le Service express régional métropolitain lyonnais – le Serm, qu’on a tendance à appeler « le RER » à la lyonnaise – lors d’une conférence de presse commune. Un rassemblement que l’on n’espérait plus, tant les discussions sur les sujets de transport étaient difficiles entre Région et Métropole.
À cette occasion, nous vous proposons un tour d’horizon de plusieurs dossiers ferroviaires dont on ne voit pas le bout, et qui seront déterminants pour la mise en place de ce Serm.
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La Bourse du Travail de Lyon fête ses 90 ans d’existence. Si pour beaucoup de Lyonnais, elle se résume à une salle de spectacles, Rue89Lyon a voulu saisir cette occasion pour se replonger dans l’histoire de ce lieu, emblématique des luttes sociales.
En 1966, une silhouette bien connue fend la foule massée dans la Bourse du Travail de Lyon. Martin Luther King, qui a reçu deux ans plus tôt le prix Nobel de la Paix, vient y prononcer un discours d’espoir d’une révolution non violente pour l’égalité des droits.
Si le pasteur américain a choisi Lyon, capitale de la résistance, et la Bourse du travail, qui fut un lieu de clandestinité pendant la guerre, ce n’est pas un hasard. La Bourse revêt une symbolique toute particulière. Lieu de permanence des syndicats (d’abord la CGT puis la CFDT à sa création en 1964 puis FSU), ceux-ci y ont initié de nombreuses luttes sociales à Lyon, à l’image du meeting des métallos de 1938, qui aurait réuni des milliers d’ouvriers ou, plus tard, de la grève des PTT (future Poste) en 1974. Ce mois de mars 2025, la bourse célèbre 90 ans d’histoire.
La majorité écologiste et de gauche de la Ville de Lyon a adopté un budget 2025 en hausse par rapport à 2024. Dans un contexte national austéritaire, elle n’a pas totalement pris en compte les contraintes financières venues de l’État, encore incertaines. Ce budget devra faire l’objet de corrections dans les prochains mois, dont on ignore encore les conséquences.
À regarder les chiffres du budget 2025 voté ce jeudi 27 mars par la Ville de Lyon, on pourrait croire que l’État n’a finalement pas vraiment fait les poches des collectivités pour résorber son déficit. Tout semble aller plutôt bien pour la Ville de Lyon avec un montant global de 1,4 milliard d’euros, des dépenses de fonctionnement en hausse de 1,4 % par rapport à 2024 et des d’investissements en hausse de 10,4 %.
Côté fonctionnement, les frais de personnel augmentent de 11 millions d’euros, les subventions versées aux partenaires associatifs sont portées à 76,4 millions d’euros, en augmentation de 3,4%… Côté investissement, la fin de mandat sera pour une bonne partie destinée à la rénovation d’équipements publics. Avec un point particulier sur l’îlot Kennedy dans le 8e arrondissement : 10 millions seront consacrés aux Ateliers de la Danse, 7,5 millions pour la reconstruction du groupe scolaire et 5,2 millions pour le complexe sportif.
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À Rue89Lyon depuis 2022, aujourd’hui journaliste associée. Enquêter sur l’extrême droite, c’est lutter contre l’extrême droite.
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Plusieurs restaurants de la Presqu’Île de Lyon ont subi une fermeture administrative pour raison d’hygiène, mais la rue Mercière a été épargnée.Photo : Jean Rémond/Rue89Lyon
À Lyon, les débats autour de la Zone à trafic limité (ZTL) pointent la piétonnisation comme responsable du dépérissement des commerces. Mais, derrière les polémiques, une crise multifactorielle touche les boutiques du centre-ville. Pourtant, ceux-ci pourraient tirer bénéfice d’une nouvelle clientèle plus jeune et piétonne.
Impossible de l’avoir raté. Il y a eu les actions « coup de poing » du collectif des « Défenseurs de Lyon », le « coup de gueule » de Cécile Siméone, commerçante dans le centre-ville obligée de fermer boutique ou encore le cri des commerçants indépendants… Depuis un an, les témoignages s’enchainent pour mettre en avant leurs craintes – attention euphémisme – et peurs autour de la mise en place de la Zone à trafic limité (ZTL) à Lyon.
La plupart du temps, ces derniers mettent en cause un ennemi : la « piétonnisation ». Dans un contexte économique délétère, les projets de la majorité écologiste sont accusés de tuer définitivement les étals de la Presqu’île.
Mais cela est-il aussi simple que ça ? Les travaux actuels et la piétonnisation sont-ils responsables de tous les maux des commerçants ? Selon les études consultées, l’équation est clairement plus complexe. Loin d’être un ennemi, la piétonnisation pourrait même être un allié pour les entrepreneurs.
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Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
Rue89Lyon a pu entrer exceptionnellement dans la prison de Lyon-Corbas.Photo : Margot Hemmerich/Rue89Lyon.
Après les propos de Gérald Darmanin sur l’arrêt des « activités ludiques » en détention, la sénatrice écologiste du Rhône Raymonde Poncet-Monge s’est rendue à la prison de Lyon-Corbas. Derrière la polémique, Rue89Lyon a pu visiter les lieux et constater, avant tout, les graves difficultés liées à la surpopulation carcérale.
“Lire pour s’en sortir”. Ces quelques mots ont été imprimés sur une feuille A4 en couleur et scotchés au mur à l’entrée du quartier des hommes de la prison de Lyon-Corbas. Dans les bâtiments voisins, le long des coursives, d’autres affichettes informent les 1200 détenus Lyon-Corbas des activités auxquelles ils ont droit. Ces dernières sont-elles menacées ?
C’est tout l’objet de la visite à l’improviste menée par la sénatrice écologiste du Rhône Raymonde Poncet-Monge : constater si, dans le plus grand établissement pénitentiaire de la région – qui en compte 19 -, les récentes déclarations du ministre de la justice Gérald Darmanin (Renaissance) ont marqué un coup d’arrêt à la présence des activités socio-culturelles en détention.
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Pierre Oliver a choisi le 8e arrondissement pour annoncer sa candidatures aux municipales 2026 à Lyon.Photo : Marie Allenou/Rue89Lyon
Mardi 25 mars, le maire du 2e arrondissement Pierre Oliver (LR) a annoncé sa candidature pour les municipales à Lyon en 2026, à la tête d’un « rassemblement » de la droite et du centre. S’il semblait le mieux placé pour être investi par Les Républicains, l’élu n’a pourtant pas attendu les désignations officielles de son parti, où son mentor Laurent Wauquiez n’est pas en bonne posture.
Fébrile, Pierre Oliver ? Empressé de se lancer concrètement dans la campagne des municipales du moins. Mardi 25 mars, le maire LR du 2e arrondissement a annoncé officiellement sa candidature pour les municipales 2026, après une interview au Progrès.
Autour de lui, une dizaine de conseillers municipaux et d’arrondissement, venus des Républicains, mais pas que. On y retrouvait, entre autres, Anne-Sophie Condemine, ex-adjointe de Gérard Collomb, qui a rejoint le groupe Droite, centre et indépendants dans l’hémicycle municipal en 2024.
Depuis plusieurs mois, Pierre Oliver entretenait un faux suspens autour de sa candidature. Président du principal groupe d’opposition à la Ville, maire d’arrondissement, proche de Laurent Wauquiez (LR)… L’élu avait déjà lancé depuis une campagne officieuse lors de réunions publiques ou de ses vœux de début d’année 2025.
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Une manifestation des militants de Jamais sans toit, en octobre 2022, pour la mise à l’abri des enfants sans-abri et leurs parents.Photo : MA/Rue89Lyon
Le collectif Jamais sans toit organise une série d’évènements pour alerter sur la situation des enfants sans-abri à Lyon, dont un rassemblement mercredi 26 mars. Avant la fin de la trêve hivernale, les collectifs s’activent pour éviter des retours à la rue. On fait le point.
Le 31 mars signe la fin de la trêve hivernale et la reprise des expulsions de logements et de squats. Avant cette date, le collectif Jamais sans toit organise une semaine de mobilisation pour les enfants et les familles qui dorment à la rue à Lyon.
Des goûters solidaires sont prévus tout au long de la semaine devant plusieurs écoles de la Ville de Lyon. Vingt-trois d’entre elles sont occupées par des enseignants et des parents d’élèves, pour mettre à l’abri des enfants qui dormaient à la rue. Deux bâtiments ont aussi été investis par des familles sans-abri : l’école désaffectée Gilibert dans le 2e et un immeuble du quai Arloing (Lyon 9e). Gilibert pourrait bien être expulsée à la fin de la trêve hivernale. Pour Arloing, les occupantes ont obtenu un délai jusqu’en mai.
Deux autres évènements sont prévus par Jamais sans toit : un rassemblement revendicatif, mercredi 26 mars à 17h, place Guichard (Lyon 3e) et une soirée de soutien à l’Amicale du futur (Lyon 7e) samedi 29 mars de 17 h 30 à minuit, avec un repas et des concerts.
404 enfants sans-abri dans la Métropole de Lyon
Selon un décompte réalisé par le collectif (qui récolte ces données chaque année scolaire depuis douze ans), 404 enfants dorment dehors dans la Métropole de Lyon. « Ce chiffre est en augmentation de 56 % en un an et a été multiplié par cinq en trois ans », rapporte JST. Sur le seul territoire de Lyon, ils sont 201, dont 60 % seraient hébergés dans les écoles et bâtiments occupés.
Depuis 2022, et la quasi-fin de l’ouverture de places d’hébergement d’urgence par l’État, le dispositif est totalement saturé. Pour rappel, la préfecture avait annoncé l’ouveture de 300 nouvelles places en 2024, mais a dores-et-déjà fait savoir que cela ne se reproduirait pas en 2025. Or, près de 14 000 personnes sont en attente d’être mise à l’abri dans le Rhône.
Une expérimentation avait même été lancée pour remettre à la rue des familles hébergées depuis plusieurs années dans un objectif de « fluidification » de l’hébergement d’urgence. Taclée par le ministre François Rebsamen, la préfète du Rhône avait finalement dû y renoncer. Par la suite, elle a obtenu le soutien d’Emmanuel Macron. Le président l’avait remercié d’avoir « osé » mener cette expérimentation.
Dans ce contexte, divers collectifs et groupes ont annoncé des actions cette semaine. Ce lundi 24 mars au soir, une action d’occupation du collectif Solidarité entre femmes à la rue a été lancée à la Maison Ravier dans le 7ᵉ. Objectif : maintenir la pression à quelques jours de la potentielle expulsion de plusieurs squats.
Rue89Lyon et Radio Anthropocène en direct du Pilo, lors de la dernière édition du festival de l’Anthropocène.Photo : DR
Du 27 au 30 mars, le Collège graphique (Lyon 1er) accueille le festival de l’Anthropocène dans les Pentes de la Croix-Rousse. À cette occasion, Rue89Lyon propose une émission radio sous forme de table ronde consacrée à la gratuité des transports à Lyon. L’enregistrement est public, venez y assister !
Une soixantaine d’invités, des tables rondes, des projections et de la BD (bien sûr)… Fin mars, le Collège graphique (Lyon 1er) accueille le festival de l’Anthropocène dans les Pentes de la Croix Rousse. Dans l’ancien collège Truffaut, politiques, scientifiques et artistes vont se succéder pour réfléchir, imaginer et dessiner les futurs qui s’offrent à nous à l’heure du changement global. Un objectif : comprendre ce dont nous avons besoin pour continuer à avancer.
Parmi un long programme, on peut notamment évoquer le séminaire : « Qu’est-ce qui tient en période de crise ? Focus sur le territoire de la métropole de Lyon », une soirée de lectures et de performances musicales intitulée « De la beauté encore » ou encore une ballade urbaine pour « Défricher les friches », le 28 mars.
La gratuité des transports est-elle possible à Lyon ?
Dans cette suite de rendez-vous, Rue89Lyon vous propose une émission d’une heure consacrée aux transports en commun, le vendredi 28 mars, à 18 h. L’enregistrement se fera en public, n’hésitez pas à venir y assister !
À l’heure où le changement climatique nous frappe de plein fouet, il nous paraît opportun d’interroger la pertinence — ou non — d’un service de transport gratuit, pour pousser les métropolitains à se passer de leur voiture. D’où nos deux questions : à quand la gratuité des transports (si elle est enviable) ? Et quel est le prix de cette gratuité ?
Pour débattre de ce sujet, nous accueillerons trois invités :
Michel Jacques, fondateur du collectif Gratuité TCL en 2019.
Jean-Charles Kohlhaas (Les Écologistes), vice-président à la Métropole de Lyon, en charge des Déplacements et intermodalités, ainsi que vice-président du Sytral.
Benoît Roux, secrétaire départemental du PCF Rhône
À un an des métropolitaines, ce débat va être certainement au cœur de la campagne qui s’annonce, en particulier à gauche. Pour cette raison, il n’y aura (cette fois-ci) que des représentants métropolitains classés de ce spectre politique. Néanmoins, nous ne manquerons pas de revenir sur le sujet avec d’autres interlocuteurs. N’hésitez pas à venir assister à la table ronde ou à tout autre événement du festival.
De gauche à droite : Grégory Doucet (Les Ecologistes), Sandrine Runel (PS), Nathalie Perrin-Gilbert (Lyon en commun), Anaïs Belouassa-Cherifi (LFI).Photo : Montage Rue89Lyon
Les appels à l’union de la gauche pour les municipales 2026 se multiplient à Lyon. Les écologistes voudraient bien se voir réunis avec leurs partenaires dès le premier tour. Mais ces derniers voient dans ces élections l’occasion de peser un peu plus dans la majorité municipale… voire d’en sortir.
À gauche, il ne faut jamais trop se presser. Parler des élections municipales 2026 à un an du scrutin et envisager une union des gauches au premier tour, « c’est encore tôt », estime Sandrine Runel, cheffe de file du Parti socialiste à Lyon. « Rien ne sera décidé avant septembre ou octobre », temporise-t-elle.
Alors qu’ils sont de plus en plus nombreux à se placer sur la ligne de départ à droite et au centre, il n’y a que deux candidats déjà positionné à gauche : Nathalie Perrin-Gilbert (Lyon en commun) – qui a annoncé sa candidature vendredi 21 mars au soir – et Grégory Doucet, maire Les Écologistes de Lyon. Il y attend ses adversaires depuis un petit bout de temps, après s’être déclaré dès 2023, banalisant du même coup un acte politique d’importance.
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Des milliers de personnes ont manifesté à Lyon contre le racisme ce samedi 22 mars.Photo : MP/Rue89Lyon
Samedi 22 mars, des milliers de personnes ont rejoint la manifestation à Lyon contre le racisme et la xénophobie. Depuis la place Bellecour (Lyon 2e) jusqu’à la place Guichard (Lyon 3e), associations, partis politiques et syndicats sont venus faire front pour exprimer leur colère et leur inquiétude.
« On continue la lutte ». Samedi 22 mars, entre 6 000 et 7 000 personnes ont manifesté depuis la place Bellecour (Lyon 2e) pour « l’égalité des droits, contre le racisme et la xénophobie ».
À l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, près de 180 mobilisations ont été organisées en France. À Lyon, de nombreux partis politiques, collectifs et associations, syndicats, la Jeune Garde, le Collectif69 Palestine, le Mouvement Kanak en France à Lyon et bien d’autres ont répondu à l’appel.
Des milliers de personnes ont manifesté à Lyon contre le racisme ce samedi 22 mars.Photo : MP/Rue89Lyon Le cortège de la Jeune Garde à la manifestation du 22 mars à Lyon contre le racisme.Photo : MP/Rue89Lyon
Dans toutes les têtes et sur toutes les pancartes, l’inquiétude et la colère face à la montée du fascisme en France et dans le monde. « Ça fait vraiment peur tout ce qu’il se passe », soufflent Sasha et Soleil 18 ans. « Quand je vois ce qui arrive aux États-Unis, un pays influent, je me dis que ça peut nous arriver à nous », lâche la première en tenant sa pancarte.
Sasha et Soleil, 18 ans, inquiètes « de la montée du fascisme dans le monde ».Photo : MP/Rue89Lyon
À Lyon, un « appel unitaire » pour la manifestation contre le racisme
Pendant, près plus de deux heures, les différents cortèges ont défilé jusqu’à la place Guichard (Lyon 3e). La manifestation s’est déroulée dans le calme, malgré une charge des CRS place Garibaldi où quelques personnes se sont retrouvées à terre.
À travers cette manifestation, il s’agissait de faire front sans se « disperser et se diviser » et « dénoncer les dérives, y compris quand elles touchent les partis politiques moins attendus sur ce terrain », signale également Myriam Matonog. Elle évoque l’affiche d’appel à la manifestation de la France Insoumise, accusée d’antisémitisme pour sa représentation caricaturale de Cyril Hanouna.
Derrière le camion de la CGT, Ludovic Rioux membre du bureau de l’union départementale se félicite pour cet « appel unitaire » dans un contexte où « les idées d’extrême-droite prennent de plus en plus le pas dans la société », clame-t-il.
Quelques personnes se sont retrouvées à terre après une charge des CRS place Garibaldi.Photo : MP/Rue89Lyon
« L’extrême-droite est déjà là »
Pour Myriam Matonog, le constat est plus radical. « L’extrême-droite est déjà là. Il y a une banalisation, on ne s’indigne presque plus quand le Premier ministre parle de ‘submersion migratoire’ », regrette-t-elle.
Le pont de la Guillotière franchi, les slogans fusent et visent clairement le gouvernement : « C’est Retailleau qu’il faut virer, pas les immigrants », scande la foule. L’actuel ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, aux positions très droitières est largement critiqué pour sa circulaire qui durcit les critères de régularisation pour les personnes étrangères.
Les pancartes dénoncent aussi la montée du racisme dans le contexte local.Photo : MP/Rue89Lyon Des manifestants devant les forces de l’ordre pendant la manifestation du 22 mars.Photo : MP/Rue89Lyon
« Dans le Rhône, on constate un grand nombre d’annulations de rendez-vous à la préfecture et des absences de réponses pour des régularisations liées au travail », dénonce Ludovic Rioux de la CGT. Plusieurs associations s’étaient réunies début 2025 à Lyon pour dénoncer la politique de la préfecture du Rhône et exiger « l’ouverture des guichets et la régularisation immédiate de toutes et tous ».
À Lyon une manifestation contre le racisme « sous toutes ses formes »
Discriminations aux logements, sans-abrisme et expulsions de squats, mineurs isolés à la rue, accaparement des médias par des milliardaires d’extrême droite … « le racisme se développe sous différentes formes », rappelle Myriam Matonog.
Derrière la banderole du Collectif soutiens migrants Croix-Rousse, une centaine de jeunes en recours de minorité sont venus manifester. Malgré la « peur de la police », ils sont venus réclamer leurs droits et demander la mise en place d’une présomption de minorité.
De nombreux mineurs isolés étrangers sont venus manifester.Photo : MP/Rue89Lyon
« On est là parce que notre situation n’est pas possible, on a besoin d’aide », nous glisse l’un d’entre eux, qui dort à la rue, avant de rejoindre ses camarades dans le cortège. « Il y en a assez de cette société qui exploite les immigrés, enferme les étrangers et traque les sans-papiers », chantent les manifestant·es en tournant pour rejoindre l’avenue Maréchal de saxe.
Il est 16h30 quand les premier·ères manifestant·es arrivent sur la place Guichard et s’assoient sur les marches. « Malgré l’absence de soleil, nous étions 7000 et c’est nous qui avons porté les beaux rayons contre les idées racistes », s’époumone un militant de la CGT à travers son micro. Pour s’opposer au racisme et la xénophobie, tous et toutes en sont certain·es : il ne faut « rien lâcher ».