[Info Rue89Lyon 1/2] Avec le scandale des perfluorés, des questions se posent sur le rôle des inspecteurs en charge de surveiller les installations classées Seveso. Rue89Lyon révèle que le service de l’État spécialisé dans les sites les plus dangereux connaît actuellement des problèmes de sous-effectif dans le Rhône. Un dysfonctionnement qui peut avoir des conséquences (très) problématiques sur le contrôle des usines de la Vallée de la chimie.
Ils ont toujours été sous pression, mais celle-ci semble s’être intensifiée ces dernières années. Peu connus du grand public, les inspecteurs des installations classées de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) ont une tâche ingrate s’il en est : surveiller les entreprises dites « Seveso » de la Vallée de la chimie. Ces dernières années, ils ont été fréquemment mis sur le grill, dernièrement avec le scandale des perfluorés.
Tenant leur nom de la catastrophe industrielle italienne de Seveso, ces usines, connues pour leur dangerosité (dans la région, on pense à l’usine Arkema de Pierre-Bénite, à la raffinerie de Feyzin, etc.) sont étroitement surveillées par les services de l’État. Du moins, quand ceux-ci en ont les capacités. Depuis plusieurs années, ce service est rarement au complet. « On ne pourvoit pas tous les postes », commente Isabelle Rousseau, permanente du syndicat CFDT à la Dreal Auvergne Rhône-Alpes. Or, ce manque, plus qu’ailleurs, peut s’avérer très problématique.
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Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
[Info Rue89Lyon 2/2] Pourquoi la pollution aux perfluorés a-t-elle si longtemps été minimisée par l’État dans la Vallée de la chimie ? Pourquoi d’autres risques majeurs demeurent-ils ? Dans cette interview, le chercheur de l’ENTPE Emmanuel Martinais décortique pour Rue89Lyon les logiques de gestion des risques industriels par ceux censés les contrôler, les inspecteurs de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal).
500 sites inspectés, 54 contrôles inopinés, 14 inspections de canalisations dans le Rhône… Début juillet, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) a publié son rapport annuel sur la sécurité et le contrôle des sites industriels en Auvergne Rhône-Alpes. Un bilan qui met en avant le travail de fond réalisé par les inspecteurs, notamment dans la Vallée de la chimie. Des rapports dont l’objectif est de répondre à la demande de transparence, venu du grand public, sur les risques industriels à proximité des grands bassins de population comme Lyon.
Dans le Rhône, 99 mises en demeure ont été rédigées par les inspecteurs de la Dreal. Au final, 7 amendes ont été distribuées et les agents ont donné 11 astreintes financières. Le bilan de l’instruction fait état de « 9 décisions sur des dossiers soumis à autorisation » et de « 3 décisions sur des dossiers soumis à enregistrement. » Malgré le nombre impressionnant de mises en demeure posées par les services de l’État, aucune fermeture n’est mentionnée. Des éléments qui peuvent surprendre.
Pour comprendre la logique de ce service de l’État, nous avons interrogé Emmanuel Martinais. Chercheur à l’ENTPE (École nationale des travaux publiques à Vaulx-en-Velin), il s’intéresse à l’évolution de la réglementation sur les risques technologiques et au travail de ces inspecteurs de la Dreal. Parfois rassurante, souvent inquiétante, son analyse permet de mieux comprendre ce travail et ses difficultés. Il nous permet également de cerner certains ressorts du scandale de la pollution aux polluants éternels, les fameux perfluorés.
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[Analyse] Alors que Grégory Doucet, le maire de Lyon, et le président de la Métropole, Bruno Bernard entament la seconde moitié de leur mandat, les deux écologistes n’ont pas fait de cette rentrée politique un moment fort. Tous deux ont préféré mettre en avant leurs réalisations et se présenter comme des gouvernants responsables.De quoi éviter de nouvelles polémiques et s’assurer la cohésion de la Nupes au niveau local ?
La droite lyonnaise aura bien tenté d’amener le sujet des « piscines fluviales » sur la table pour réveiller la rentrée politique à Lyon, mais les écologistes à la tête de la Métropole et de la Ville de Lyon ont gardé le cap sur un fleuve tranquille. Pas de grandes déclarations ou de nouvelles orientations politiques pour les trois ans à venir, à peine quelques interviews bilan données ci et là… L’heure semble être plutôt à la poursuite de l’action menée depuis trois ans et à une présence feutrée et habituelle sur le terrain.
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À Rue89Lyon depuis 2022, aujourd’hui journaliste associée. Enquêter sur l’extrême droite, c’est lutter contre l’extrême droite.
J’écris aussi sur la politique, le sans-abrisme, le logement, les violences sexistes et sexuelles. Pour me filer une info ou me contacter, c’est par là : mallenou@rue89lyon.fr
Le squat Pyramide (Lyon 7è) est expulsable à partir du 12 septembre. Pour demander le relogement des 280 personnes qui y vivent, plusieurs collectifs appellent à un nouveau rassemblement ce mercredi à 17h, place des Terreaux. Ils et elles demandent au maire de Lyon de prendre un arrêté anti-expulsion.
Il a commencé à être occupé en avril 2021. Il est désormais expulsable à partir du 12 septembre, d’après une décision de justice. Deux ans après le début de l’occupation, le squat Pyramide héberge maintenant plus de 250 personnes, « toutes menacées de remise à la rue dans les tous prochains jours », d’après les collectifs de soutien.
A Gerland, le squat Pyramide est menacé d’expulsion à partir du 12 septembre.Photo : PL/Rue89Lyon.
« Face à la violence du projet d’expulsion dont nous menace la préfète, nous nous devons de trouver des solutions humaines et solidaires », énoncent-ils dans un mail à l’adresse du maire, Grégory Doucet (EELV). Ils lui annoncent la date d’un futur rassemblement sous ses fenêtres : le mercredi 13 septembre à 17h sur la place des Terreaux.
La semaine dernière, lors d’un premier rassemblement, ils lui demandaient de faire valoir son pouvoir de réquisition. Selon la loi, le maire peut donner son avis afin que le représentant de l’État procède « à la prise de possession partielle ou totale des locaux vacants » pour les attribuer à des « personnes dépourvues de logement ou logées dans des conditions manifestement insuffisantes ». Mais après avoir rencontré Mohamed Chihi, adjoint chargé de la sûreté et de la sécurité le 7 septembre, celui-ci a indiqué aux collectifs « qu’il n’est pas possible de réquisitionner ce bâtiment car un permis de construire aurait été accordé rendant l’opération impossible », reporte le mail à destination du maire.
Un arrêté anti-expulsion demandé
Les collectifs demandent désormais au maire d’aller plus loin et de prendre un arrêté anti-expulsion, avec un article unique qui serait le suivant :
« Il ne sera procédé à aucune expulsion sur le territoire de la commune tant qu’il n’aura pas été fourni au maire ou à son représentant qualifié, la justification que le relogement de la personne expulsée et de sa famille aura été assurée. »
Depuis sa création, le squat Pyramide est devenu, à Gerland, le lieu de dernier recours des personnes sans situation de logement. Les collectifs craignent donc que de nombreuses personnes dont la vie est déjà faite d’errance retournent à la rue. Ils soulignent le caractère incertain de l’hébergement et de la prise en charge qui leur est réservé :
« Il n’y a pas les structures suffisantes pour accueillir 280 personnes : bains-douches, consignes, lieux d’accueil, salles de répit manquent. Les restos du cœur eux-mêmes tirent la sonnette d’alarme devant le manque de moyens. Les maraudes sont débordées ! »
La préfecture a elle indiqué à Rue89Lyon qu’elle « informera des éventuelles orientations une fois l’évacuation terminée ».
[Info Rue89Lyon] Propriétaire entre autres de plusieurs immeubles à Villeurbanne, Marc Fayolle loue des logements fortement dégradés à des familles précaires. Alertée dès 2021, la mairie de Villeurbanne a réalisé des inspections et l’a enjoint à réaliser quelques travaux, sans pouvoir aller plus loin contre ce marchand de sommeil.
La notion d’habitat dégradé prend tout son sens au numéro 46 de la rue Léon Blum. Là, une bâtisse à un étage se dresse tant bien que mal au cœur du quartier Grandclément, à Villeurbanne. Sa façade, qui a un jour dû être couleur saumon, tranche de manière peu avantageuse avec celle de l’immeuble voisin, plus récent et visiblement mieux entretenu. Au rez-de-chaussée du 46, une épicerie exiguë semble à elle seule tenir la bâtisse debout.
Au-dessus, deux fenêtres aux carreaux cassés, dont certains ont été remplacés par des bouts de carton. Derrière, des familles précaires qui vivent dans les logements indécents loués par Marc Fayolle. Gérant de plusieurs sociétés immobilières à Villeurbanne, Décines et Lyon 8e, il loue aussi des appartements dégradés, parfois subdivisés à leur maximum, à des locataires en situation précaire : un marchand de sommeil.
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Le plus vieux centre hospitalier de Lyon va fermer ses portes à la fin de l’année 2023. Après plus d’un siècle de bons et loyaux services, le Centre Sévigné (Lyon 3ème) n’accueillera plus de patient·es, pour des raisons financières. Rue89Lyon revient sur l’histoire de cette institution lyonnaise, lieu d’accès aux soins pour tous et toutes.
Malgré la mobilisation de ses soignant·es et patient·es et malgré les grèves et pétitions, la fin 2023 marquera la fin d’une histoire. Celle du Centre Sévigné, un centre de santé situé dans le troisième arrondissement de Lyon, à deux pas de la préfecture du Rhône.
C’est à la fin du XIXème siècle que l’idée d’ouvrir un nouveau dispensaire dans l’Est de Lyon émerge. Le Centre médical Sévigné que l’on connaît aujourd’hui ne s’est jamais totalement détaché de son passé de dispensaire duquel il tient son esprit charitable. Reconnu d’utilité publique en 1833, il continue de favoriser l’accès au soin pour toutes et tous depuis sa conversion en centre de santé en 1976.
Géré par la Fondation Dispensaire général de Lyon (FDGL) depuis 1854, le Centre avait survécu à une première menace de fermeture dans les années 1970. Néanmoins, le fonctionnement du Centre reste trop coûteux pour la Fondation, qui, au printemps 2023 en est venue à la décision de le fermer. Retour sur l’histoire de cette institution qui a soigné nombre de Lyonnais·es.
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[Série – Sur toute la ligne] Les transports en commun disent beaucoup de la vie d’une ville et de ses habitant·es. Rue89Lyon a décidé d’explorer plusieurs lignes de la métropole de Lyon de bout en bout. On s’est penchés sur la plus croix-roussienne des lignes : la navette « S12 », qui serpente dans les Pentes de la Croix-Rousse.
La place de la Croix-Rousse est calme en ce mercredi matin. Comme presque tous les jours, on y retrouve le marché, sur une partie de la place, mais surtout sur le boulevard. Plusieurs bus stationnent, prêts au départ, et l’un d’eux nous intrigue. Plus petit, il paraît presque tassé. C’est la ligne « S12 », aussi nommée « la navette des pentes ».
Opérationnelle uniquement en semaine, et arrêtée toute une partie de l’été, elle serpente dans les Pentes pour relier la place de la Croix-Rousse à Hôtel de Ville. Elle possède les mêmes terminus que le métro C, et que sa cousine, la ligne « S6 », appelée « la Soyeuse ». Celle-ci emprunte cependant un itinéraire différent. Tandis que la S6 dessert une partie de l’ouest de la Croix-Rousse avant de s’enfoncer dans les Pentes, la « S12 » sillonne l’est et le cœur de ce quartier.
On embarque avec Claude Roland, chauffeur sur la ligne depuis 5 ans, et « dans le métier » depuis 23 ans. Nous serons quasiment seuls avec lui dans le bus lors de sont premier trajet, si ce n’est une femme âgée qui a emprunté le bus pour un unique arrêt. D’emblée, le chauffeur commente : « Cette ligne a un rôle social, mais elle n’est pas du tout rentable, peu de monde l’emprunte ».
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Après deux ans d’occupation, le squat de Pyramide (Lyon 7) est menacé d’expulsion. Une opération qui peut avoir lieu à partir du 12 septembre selon une décision de justice. Demandant le relogement des 250 personnes occupant le lieu, plusieurs collectifs organisent un rassemblement de soutien ce jeudi 7 septembre à 17h, place de la Comédie.
Slogans, mégaphones et pancartes seront de sortie, ce jeudi 7 septembre à 17 h, place de la Comédie à Lyon. Après avoir appris l’expulsion du squat de Pyramide (Lyon 7), plusieurs collectifs ont appelé à un rassemblement (Intersquats Lyon et environ, Jamais Sans Toit, Droit Au Logement Lyon (DAL 69), Collectif Soutiens/Migrants Croix-Rousse) sous les fenêtres de la mairie. L’objectif ? Colette, du collectif Intersquats, le résume ainsi :
« Il faut surseoir à l’expulsion et ne pas avoir recours à la force publique. »
Pour cela, elle compte sur l’action du maire, Grégory Doucet (EELV). Si, comme le rappelle la préfecture à Rue89Lyon, « les évacuations sont réalisées en application d’une décision de justice pour occupation illicite d’une propriété ou d’un terrain, public ou privé », les militants espèrent que le maire « fasse jouer son pouvoir de réquisition ». Selon la loi, celui-ci peut donner son avis afin que le représentant de l’État procède « à la prise de possession partielle ou totale des locaux vacants » pour les attribuer à des « personnes dépourvues de logement ou logées dans des conditions manifestement insuffisantes ».
Selon les collectifs, le lieu est expulsable à partir du 12 septembre, mais l’opération se fera « à une date inconnue », nous rapporte la préfecture dans une réponse par mail. Elle précise que « les occupants du campement dit « Pyramide » ont été informés de l’évacuation prochaine du site ».
Dernier recours des personnes en situation d’errance
Au-delà de l’expulsion, la problématique est toujours la même quand on parle de squat : l’absence de solution d’hébergement pour des personnes dont la vie est faite d’errance. La population importante de Pyramide, ouvert en avril 2021, le symbolise bien. En deux années, plus de 250 personnes se sont ainsi installées dans le bâtiment du quartier Gerland de Lyon, dont Mohamed, que Rue89Lyon avait rencontré au lancement du squat.
En quatre ans, Mohamed a déjà vécu dans quatre squats de la métropole de Lyon. Son squat actuel, pyramide, est en voie d’expulsion.Photo : PL/Rue89Lyon
Le lieu est devenu le dernier recours des personnes sans solution de logement d’après Colette Blanchon :
« Il faut bien se dire que ceux qui s’y trouvent n’ont trouvé de place nulle part ailleurs, explique-t-elle. Ce sont des hommes, des femmes et des enfants qui se rendent à la Maison de la Veille sociale, chargée de l’hébergement, et à qui on dit qu’il n’y a pas de place. Ils appellent ensuite le 115, même réponse. Alors ils dorment dehors et rencontrent quelqu’un qui leur propose d’aller à Pyramide. »
C’est plus ou moins l’histoire de Condé, une Tunisienne qui vit au squat et dont le mari est mort pendant la traversée de la Méditerranée. Son récit, écrit, nous a été transmis par les collectifs :
« Quand je suis arrivée à Lyon j’ai dormi dans la rue parce qu’au Forum Réfugiés on m’a dit qu’il n’y avait pas de solution pour moi. Après j’ai rencontré une personne du squat qui m’a fait venir ici où je bénéficie d’une pièce toute seule avec mon bébé. Maintenant, je veux qu’on me loge ou bien je reste ici. Sinon, où dormir ? »
Ouvert en avril 2021, le squat pyramide est en voie d’expulsion, à Gerland.Photo : PL/Rue89Lyon.
Leurs conditions de vie ne sont pas toujours optimales. L’une des personnes logées ici se plaint de dormir dans le couloir « car tous les chambres sont occupées». Sur le corps de son bébé, « des boutons commencent à apparaître », décrit-elle. Mais elle ajoute que « sans le squat, ce serait la rue ».
Des expulsions sans relogement
Les collectifs redoutent que toutes ces personnes y retournent et « s’ajoutent aux trop nombreux SDF qui campent ». D’après eux : « les personnes expulsées cet été n’ont pas eu d’autres solutions que de faire de nouveaux campements dans la ville ». Rien que pour le mois de juin, on a comptabilisé trois expulsions : le squat du Duracuire (Caluire), la maison du Zola (Villeurbanne) et la maison Sans-Souci (Lyon 3e), sans compter l’évacuation du campement de la place de Milan (Lyon 3e).
Les personnes ne sont ensuite pas toujours relogées. La préfecture est compétente en matière d’hébergement d’urgence, à l’exception des mères isolées avec enfants de moins de trois ans ou enceintes de plus de huit mois, qui sont (en théorie) hébergées par la Métropole de Lyon. Mais elle priorise en fonction de « critères de vulnérabilité ». Pour la place de Milan, par exemple, seule une dizaine d’occupant·es ont pu être relogées temporairement.
Concernant les personnes qui vivent au squat de Pyramide, l’incertitude plane encore quant à leur futur hébergement. La préfecture a indiqué à Rue89Lyon qu’elle « informera des éventuelles orientations une fois l’évacuation terminée ».
Depuis mars 2022, la majorité des rues de la ville de Lyon sont limitées à 30 km/h. Des données issues de radars pédagogiques indiquent que cette limite est loin d’être respectée sur certains axes. À la tête de la Métropole et de la Ville, les Écologistes ont du mal à faire rapidement les aménagements nécessaires et fustigent l’État qui n’installe pas de radars sanction.
Une voiture vrombit et vous dépasse à plus de 130 km/h, en plein Lyon, sur le boulevard de la Duchère (9e), le quai Maréchal Joffre (2e) ou encore dans la rue Croix-Barret dans le 7e. La scène paraît folle et pourtant elle se répète régulièrement, surtout la nuit.
Des radars pédagogiques ont même enregistré des vitesses allant jusqu’à 140 km/h sur certains axes, révèle Mediacités Lyon, selon des données que Rue89Lyon a aussi consultées. Pourtant, depuis mars 2022, 85 % des rues de Lyon sont limités à 30 km/h. Si la vitesse moyenne des automobilistes reste en dessous de cette limite sur une part importante de ces rues – du fait notamment d’aménagements de voirie qui ne permettent pas une survitesse – quelques axes restent problématiques. Et la vitesse risque de ne pas y baisser tout de suite, malgré la volonté des écologistes de la Métropole et de la Ville « d’apaiser » Lyon.
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Trois ans après sa mort, une marche est organisée samedi 9 septembre « pour exiger justice et vérité » pour Idir Mederess. En septembre 2020, ce détenu avait été retrouvé pendu dans sa cellule du quartier disciplinaire de la maison d’arrêt de Lyon Corbas. L’enquête a conclu à un suicide par pendaison. Des résultats encore contestés par sa famille et ses proches.
Une marche dite de « Justice et Vérité » est prévue ce samedi 9 septembre 2023, au départ de la place Bellecour, à 14 h. Elle est organisée par l’association Idir Espoir et Solidarité, constituée des proches d’Idir Mederess. Le 9 septembre 2020, ce dernier est décédé dans sa cellule du centre pénitentiaire de Lyon Corbas dans des circonstances encore aujourd’hui qualifiées de « suspectes » par les initiateurs de la marche, sur la page Facebook dédiée à l’événement.
Manifestation en octobre 2020 suite à la mort d’Idir Mederess à la prison de Lyon-Corbas
Idir Mederess avait été retrouvé pendu dans sa cellule et, dans son pré-rapport, le médecin légiste avait conclu à une probable « mort violente d’origine suicidaire ». L’enquête avait quant à elle conclu à un suicide.
Mais les proches semblent remettre en cause cette version. Certains éléments nourrissent le doute chez les proches d’Idir. En 2021 déjà, ils s’appuyaient sur le récit d’un codétenu publié sur les réseaux sociaux. Celui-ci assurait qu’Idir avait été « privé d’eau et d’électricité, contraint à boire l’eau des toilettes » et qu’il avait été « tabassé par les surveillants ». Il racontait alors :
« En fait ils étaient là-bas, ils faisaient un peu de bordel. Voilà ils criaient à la fenêtre, ils tapaient dans les portes. Et ils sont venus. Ils ont coupé l’eau et l’électricité aux deux. Au bout d’un moment, quand on a soif et qu’on est enfermé quelque part et qu’on a plus d’électricité et plus d’eau, ils ont été obligés de boire dans les toilettes. Et ils les ont insultés tout ça et tout. Et ils sont rentrés dans la cellule de Y. et ils l’ont défoncé. Ils ont fait leur truc de genou là. »
Deuxième source d’interrogation pour les proches d’Idir : pourquoi aurait-il voulu se tuer ? Idir Mederess était en détention provisoire depuis huit mois et s’apprêtait tout juste à être libéré, dans les quinze jours suivants sa mort.
Idir Mederess, symbole des violences pénitentiaires
Dernièrement, un drame remet en lumière cette problématique. Mercredi 16 août, Ahmed, un jeune homme de 23 ans est mort dans la prison de Villefranche-sur-Saône. Le Progrès reportait que des courriels leur avait été envoyés, sans qu’ils ne puissent en identifier la source. Dans ces mails, étaient évoqués les circonstances floues du décès d’Ahmed : « Il serait mort étouffé, les gardiens de la prison refuseraient de donner des explications. […] Il faut absolument en parler afin qu’une enquête soit menée ». Celle-ci est en cours. Mais pour l’instant, selon les premiers éléments qu’il en ressort la thèse du suicide serait privilégiée.