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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Soupçons d’ingérence : le député de Lyon Hubert Julien-Laferrière perquisitionné

Soupçons d’ingérence : le député de Lyon Hubert Julien-Laferrière perquisitionné

Soupçonné d’avoir été le relais d’une possible escroquerie aux cryptomonnaies venue du Cameroun, le député de Lyon Hubert Julien-Laferrière a été perquisitionné mercredi 27 septembre, à l’Assemblée nationale et à son domicile.

Le domicile et le bureau du député (Génération écologie) de la 2e circonscription du Rhône Hubert Julien-Laferrière ont été perquisitionnés, mardi 27 septembre. Cette perquisition intervient dans le cadre d’une procédure ouverte par le Parquet national financier (PNF) pour trafic d’influence, corruption d’agent public et corruption privée, a révélé mercredi matin le quotidien Le Monde.

Les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance économique reprochent à l’élu lyonnais une prise de parole télévisée à la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale (dont il est membre), le 23 février 2022.

Hubert Julien-Laferrière, député sortant et candidat Nupes. ©HoucineHaddouche/Rue89Lyon
Hubert Julien-Laferrière a été élu sous l’étiquette Nupes en 2022, après avoir roulé pour LREM en 2017.Photo : HoucineHaddouche/Rue89Lyon

Au cours de l’audition de Rémi Rioux, directeur de l’agence française de développement, Hubert Julien-Laferrière s’était lancé dans une surprenante promotion – pour le moins hors-contexte – d’une crypto-monnaie africaine, le LimoCoin. Mais aussi et de son créateur, le sulfureux entrepreneur camerounais Emile Parfait Simb. Selon l’élu, les cryptomonnaies contribueraient « à l’éradication de la pauvreté » et seraient « un levier de développement. »

Un député de Lyon plongé dans une affaire d’ingérence

Problème : Emile Parfait Simb est soupçonné de nombreux détournement de fonds et escroqueries, notamment aux cryptomonnaies. Le LimoCoin, relativement peu connu, aurait perdu 85 % de sa valeur en un an, selon le site CoinMarketCap. Ces soupçons existaient déjà lors de la prise de parole du député en février 2022.

Plus grave, cette intervention en pleine commission a été soufflée par Jean-Pierre Duthion, un lobbyiste habitué des opérations d’influence. Duthion est en effet l’une des pièces centrales de l’affaire M’Barki, ce journaliste de BFMTV viré pour avoir diffusé des reportages téléguidés depuis l’étranger, à l’insu de sa hiérarchie. L’affaire avait été révélée le 15 février 2023 par le collectif Forbidden Stories, quelques jours seulement avant que les liens entre Laferrière et Duthion ne soient révélés par Mediapart. Le domicile du lobbyiste a également été perquisitionné mercredi 27 septembre, précise Politico.

Le député lyonnais avait admis à Mediapart « avoir déconné », reconnaissant des entrevues avec le lobbyiste, mais jurant ne pas avoir été rémunéré pour sa prise de parole.

« Je démens fermement les affirmations selon lesquelles je serais “au service” de JP Duthion. Je réfute l’idée que je pourrais me servir d’une quelconque façon de mes statuts de secrétaire, ou référent de la commission au sein du groupe écolo, pour porter des sujets téléguidés », se défendait Laferrière dans un communiqué en février dernier.

Selon les informations du Monde, la justice se penche pourtant sur d’éventuelles contreparties à l’intervention d’Hubert Julien-Laferrière lors de la commission des affaires étrangères. Une enquête, ouverte à la suite des révélations de Médiapart, s’est jointe à celle sur les soupçons d’ingérence ouverte après l’affaire M’Barki/Duthion.

Elle a été confiée aux policiers de la sous-direction des affaires économiques et financières de la police judiciaire parisienne.

Joint par Rue89Lyon, Hubert Julien-Laferrière n’a pas répondu à nos sollicitations.

Le festival Agir à Lyon revient dimanche 1er octobre

Le festival Agir à Lyon revient dimanche 1er octobre

Le festival Agir à Lyon de l’association Anciela revient à la maison de Rancy (Lyon 3e), ce dimanche 1er octobre. Une journée de conférences et de rencontres est organisée avec les associations et acteurs lyonnais qui s’engagent. Petit point sur le programme.

Agir localement, c’est bien beau. Mais comment on fait ? En somme, c’est la question à laquelle propose de répondre le festival Agir à Lyon, ce dimanche 1er octobre, à la maison de Rancy (Lyon 3e). Organisé par l’association Anciela, cet événement propose différentes manières de s’engager dans la ville. Objectif : tenter, à son échelle, d’aller vers une société plus écologique, sociale et solidaire à travers des rencontres d’associations, des conférences, etc.

Au programme notamment : une conférence intitulée « Lyon, terre de soulèvements » avec la réalisatrice du film Bigger than us, Lola Keraron, militante des Soulèvements de la Terre, le collectif à l’origine de la manifestation contre les mégabassines. Il est conseillé de réserver car les places sont limités. Au cours d’autres temps d’échange, il sera aussi question, entre autre, de  squat, de rendre la ville piétonne pour les enfants, ou encore de culture paysanne. 

Agir à Lyon
Le festival Agir à Lyon revient ce dimanche à la maison de Rancy.Photo : AymericBonnet

Agir à Lyon : un speed-dating pour découvrir les associations

En parallèle, différentes activités sont organisées. Des balades découvertes sur les initiatives écologiques dans Lyon auront lieu de 12 h 15 à 18 h, ainsi que des marches consacrées à la biodiversité citadine. De nombreux ateliers sont prévus sur la thématique du compost, de la réduction des déchets, de l’habit responsable, etc.

Anciela renouvelle également son « speed dating » des associations. Celui-ci permet de rencontrer, tous les quarts d’heure, une association lyonnaise engagée dans le zéro-déchet, la solidarité, l’accueil des migrants, etc. En vrac, on peut noter la présence de Terre d’Ancrages, les petites cantines, la Gonette, France nature environnement, la Ligue de protection des oiseaux, Extinction Rebellion (XR)… En tout, plus d’une quarantaine de structures seront représentées.

Pour découvrir le programme en détail avec, notamment, l’heure des conférences, rendez-vous sur ce lien. L’inscription se passe elle par ici. Il est conseillé de s’inscrire car beaucoup de conférences affichent complet en avance. L’événement est gratuit mais il est possible de venir en aide à l’association, qui organise en grande partie le festival sur ses fonds propres.

#Engagement

Sur le Rhône, un ultime projet de barrage qui ne passe pas

Sur le Rhône, un ultime projet de barrage qui ne passe pas

Mandatée par l’État, la Compagnie nationale du Rhône (CNR) travaille sur une centrale hydroélectrique entre Loyettes (Ain) et Saint-Romain-de-Jalionas (Isère). Un projet semblable de barrage sur le fleuve avait été abandonné dans les années 80 après une forte mobilisation. Le scénario pourrait se répéter, au regard de l’impact sur l’une des dernières portions “naturelles” du fleuve-usine qu’est devenu le Rhône. Enquête.

Le 19e et dernier barrage sur le fleuve Rhône de la Compagnie nationale du Rhône (CNR) fut terminé en 1986. C’était l’aménagement hydroélectrique de Sault-Brénaz, dans l’Ain. Faudra-t-il bientôt en compter un 20e, un peu moins de quarante ans plus tard ? C’est ce qu’étudie la CNR, dans une zone encore épargnée du “fleuve-usine” qu’est devenu le Rhône au cours du XXe siècle.

Baptisé Rhônergia, ce projet à l’étude est d’abord le résultat de la loi “Aménagement du Rhône”. En février 2022, le Parlement votait le prolongement de la concession attribuée depuis 1934 à la CNR. L’État lui demandait aussi d’étudier la réalisation d’un nouvel aménagement hydroélectrique. Il se situerait en amont de la confluence du Rhône et de l’Ain, entre Saint-Romain-de-Jalionas (Isère) et Loyettes (Ain). De quoi produire de l’électricité renouvelable grâce à l’énergie hydraulique, là où subsiste un potentiel de production. Pour rappel, l’hydroélectricité fournit environ 10% du courant français.

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Arrangements entre Collomb et Vinci à la Part-Dieu : enquête ouverte pour favoritisme

Arrangements entre Collomb et Vinci à la Part-Dieu : enquête ouverte pour favoritisme

Dans un rapport publié lundi 25 septembre, la Chambre régionale des comptes pointe le « manque de transparence » de la Métropole de Lyon, à l’époque dirigée par Gérard Collomb, dans le choix de l’entreprise de BTP Vinci pour réaliser certains travaux à la Part-Dieu. Une enquête a été ouverte pour favoritisme.

C’est la dernière née de la skyline de la Part-Dieu. La tour To-Lyon domine de ses 171 mètres le parvis de la principale gare lyonnaise. Construite par le géant du BTP Vinci, elle devrait être inaugurée à la fin de l’année 2023.

Mais sa construction n’a pas échappé au radar de la Chambre régionale des comptes (CRC). Dans un rapport publié lundi, l’instance relève plusieurs manquements dans l’attribution à Vinci de ce vaste projet immobilier, qui comprend, outre la tour, des parkings et la restructuration du parvis de la gare.

Concrètement, la CRC a étudié les comptes de la société publique locale (SPL) Part-Dieu, entre 2014 et 2021. Si elle estime la gestion des comptes satisfaisante, son principal point d’inquiétude réside (entre autres) dans le « manque de transparence dans le choix de Vinci pour la restructuration de la place Béraudier (située devant la gare, NDLR) ».

Malgré ses embarrassantes conclusions sur les faveurs accordées par la Métropole de Lyon à Vinci, le rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) sur la SPL Part-Dieu n’aura pas fait de vagues au conseil de la collectivité, lundi 26 septembre.

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À Vénissieux, un homme grièvement blessé après une explosion dans une usine de piles à hydrogène

À Vénissieux, un homme grièvement blessé après une explosion dans une usine de piles à hydrogène

Mardi 26 septembre, un laborantin a été blessé à la suite d’une explosion dans l’usine spécialisée dans les piles à hydrogène Symbio, à Vénissieux. Au moins quatre autres personnes ont été blessées.

C’est un accident grave qui est survenu dans l’usine Symbio de Vénissieux. Mardi 26 septembre, une explosion a eu lieu autour de 10 heures dans un laboratoire de cette entreprise spécialisée dans les piles à hydrogènes. Selon BFM Lyon, un laborantin d’une cinquantaine d’années a été grièvement blessé à la suite d’une manipulation de produits chimiques. Selon nos informations, il s’agirait de poudres de carbones. Il n’y aurait pas eu de départ de feu. L’homme serait blessé au visage et au bras et au moins quatre autres personnes ont été touchées.

En prévention, 154 personnes ont été évacuées du site par les sapeurs-pompiers. « Pour prévenir [ce genre d’accident], il faut absolument surveiller ces sites industriels et s’en donner les moyens », souligne Émeline Baume, vice-présidente de la Métropole de Lyon en charge de l’économie. Il y a moins d’un mois, le 7 septembre, l’élue avait visité, avec le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard (EEV), l’entreprise japonaise Horiba, également installée sur ce site.

Le groupe nippon, spécialiste de la métrologie industrielle, s’était justement installé sur les anciens sites Bosch pour tester des piles à combustible de Symbio, en tant que prestataire. « Quand on est citoyen et qu’on voit ce genre de choses, forcément, on se demande à quand remonte la dernière inspection des lieux », relève l’élue écologiste.

Camion de pompiers dans Lyon. crédit Romain Chevalier/Rue89Lyon
Les pompiers sont intervenus à l’usine Symbio après une explosion. Image d’illustrationPhoto : Romain Chevalier/Rue89Lyon

À Vénissieux, l’hydrogène dans le viseur ?

Si l’on en croit les informations du Progrès, l’accident ne serait pas lié à une manipulation autour de l’hydrogène. De quoi rassurer les tenants de cet élément chimique ? Ce vecteur énergétique est connu pour son extrême dangerosité. Il y a trois semaines, un homme avait été brûlé sur 70 % de son corps après une inflammation d’hydrogène dans une entreprise de stockage de gaz à haute pression basée à Mions. L’accident avait eu lieu sur dans la société Roth2, indiquait le Progrès.

À Lyon, un rassemblement pour le droit à l’avortement

À Lyon, un rassemblement pour le droit à l’avortement

À l’occasion de la journée internationale du droit à l’avortement, plusieurs manifestations auront lieu partout en France jeudi 28 septembre. À Lyon, le Collectif droits des femmes du Rhône appelle à un rassemblement à 18h place de la Comédie (Lyon 1er).

Le mot d’ordre est le suivant : « Nos corps, nos choix ! » À Paris, Nice, Pau ou Tours, il sera certainement scandé ou inscrit haut sur des pancartes. Dans plusieurs villes de France, des manifestations ou rassemblements seront organisés jeudi 28 septembre, journée internationale du droit à l’avortement. À Lyon, rendez-vous est donné à 18 h sous les fenêtres de la mairie, place de la Comédie (1er) par le Collectif droits des femmes du Rhône.

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Un stand du planning familial lors d’une manifestation en faveur du droit à l’avortement à Lyon, le 28 septembre 2022.Photo : MA/Rue89Lyon

Celui-ci est composé de divers associations féministes et de défense des droits, parmi lesquelles : Nous Toutes Rhône, Me Too Lyon, Femmes Solidaires, ou Lesbiennes contre le Patriarcat. Il regroupe également des syndicats et organisations politiques dont l’Union Syndicale Solidaire Rhône, la CGT Tous des Lyonnes, le PCF du Rhône, EELV Lyon et La France insoumise Rhône.

Un rassemblement après une forte campagne anti avortement à Lyon

Parmi les revendications qui seront portées lors de ce rassemblement, le fait de « garantir le droit à l’avortement en l’inscrivant dans la Constitution française et dans la Charte européenne des droits fondamentaux ». Plus d’un an après la révocation de l’arrêt Roe vs Wade, aux États-Unis, qui assurait au niveau fédéral la possibilité d’avoir recours à l’Interruption volontaire de grossesse (IVG), la navette parlementaire pour inscrire le « droit » ou la « liberté » d’avorter dans la Constitution française n’a pas avancé. Aucun garantie n’existe aujourd’hui dans la loi française pour éviter la suppression de l’accès à l’IVG.

Cette mobilisation sera aussi l’occasion pour le Collectif droits des femmes de demander à « obtenir des engagements fermes, des ressources humaines et financières dédiées pour que partout dans le monde les femmes, les hommes trans, les personnes non-binaires puissent avorter librement, sans frais, et en toute sécurité ».

Campagne anti-avortement collée sur les Vélo'v à Lyon en juin 2023. ©Marie Allenou/Rue89Lyon
Campagne anti-avortement collée sur les Vélo’v à Lyon en juin 2023.Photo : Marie Allenou/Rue89Lyon

À Lyon, ce rassemblement a lieu dans un contexte particulier, quelques mois après qu’une campagne anti-IVG a été collée sur les vélos en libre service de la Métropole. Deux autres campagnes de la sorte avaient été découvertes sur les Vélib’ à Paris dans les semaines précédentes. À l’initiative de la manœuvre, le mouvement « Les Survivants », connu pour ses amitiés à l’extrême droite et implanté à Lyon depuis 2016.

Pour lutter contre ce type d’action, le Collectif droits des femmes Rhône portera un dernier message jeudi 28 septembre : « Les actions des anti-choix doivent être fermement condamnées et que partout soit contrée leur propagande sexiste et misogyne ! »

À Lyon, un rassemblement mercredi contre l’expulsion du squat Pyramide

À Lyon, un rassemblement mercredi contre l’expulsion du squat Pyramide

Après deux ans d’occupation, le squat Pyramide (Lyon 7) est toujours menacé d’expulsion. Demandant le relogement des 280 personnes occupant le lieu, plusieurs collectifs organisent un rassemblement de soutien ce mercredi 27 septembre à 17h30, place de la Comédie.

Les collectifs maintiennent la pression sur les autorités voulant expulser le squat Pyramide. Après une manifestation le 7 septembre, un nouvel appel a été lancé pour soutenir les habitants de ce squat de Gerland, mercredi 27 septembre, à 17 h 30, place de la Comédie.

Une nouvelle fois, ils comptent interpeller le maire de Lyon, Grégory Doucet (EELV) et demandent un rendez-vous, en urgence. Les associations évoquent 280 personnes herbergé·es dans le squat. Il y a un mois, on parlait de 250 personnes.

« Actuellement, les personnes réfugié·es dans le squat y sont en grande partie autonomes. Ce ne sera plus le cas si elles sont à la rue (…) Il n’y a pas les structures suffisantes pour accueillir 280 personnes : bain douches, consignes, distributions de nourriture. Que prévoyez-vous en cas de remise à la rue ? », peut-on lire dans une lettre adressée au maire de Lyon, via le collectif Intersquat Lyon et environs.

Avec l’expulsion de Pyramide : la fin d’un dernier recours

Au-delà de l’expulsion, la problématique est toujours la même quand on parle de squat : l’absence de solution d’hébergement pour des personnes dont la vie est faite d’errance. La population importante de Pyramide, ouvert en avril 2021, le symbolise bien. En deux années, plus de 200 personnes se sont ainsi installées dans le bâtiment de Gerland, dont Mohamed, que Rue89Lyon avait rencontré au lancement du squat.

Mohamed habite dans un squat de Lyon
En quatre ans, Mohamed a déjà vécu dans quatre squats de la métropole de Lyon. Son squat actuel, Pyramide, est en voie d’expulsion.Photo : PL/Rue89Lyon

Le lieu est devenu le dernier recours des personnes sans solution de logement, d’après Colette Blanchon, militante d’Intersquat :

« Il faut bien se dire que ceux qui s’y trouvent n’ont trouvé de place nulle part ailleurs, explique-t-elle. Ce sont des hommes, des femmes et des enfants qui se rendent à la Maison de la Veille sociale, chargée de l’hébergement, et à qui on dit qu’il n’y a pas de place. Ils appellent ensuite le 115, même réponse. Alors ils dorment dehors et rencontrent quelqu’un qui leur propose d’aller à Pyramide. »

C’est plus ou moins l’histoire de Condé, une Tunisienne qui vit au squat et dont le mari est mort pendant la traversée de la Méditerranée. Son récit, écrit, nous avait été transmis par les collectifs :

« Quand je suis arrivée à Lyon j’ai dormi dans la rue parce qu’au Forum Réfugiés on m’a dit qu’il n’y avait pas de solution pour moi. Après j’ai rencontré une personne du squat qui m’a fait venir ici où je bénéficie d’une pièce toute seule avec mon bébé. Maintenant, je veux qu’on me loge ou bien je reste ici. Sinon, où dormir ? »

Le squat Pyramide se trouve à Gerland expulsion
Ouvert en avril 2021, le squat Pyramide est en voie d’expulsion, à Gerland.Photo : PL/Rue89Lyon.

Leurs conditions de vie ne sont pas toujours optimales. L’une des personnes logées ici se plaint de dormir dans le couloir « car toutes les chambres sont occupées». Sur le corps de son bébé, « des boutons commencent à apparaître », décrit-elle. Mais elle ajoute que « sans le squat, ce serait la rue ».

Des expulsions sans relogement

Les collectifs redoutent que toutes ces personnes y retournent et « s’ajoutent aux trop nombreux SDF qui campent ». D’après eux : « les personnes expulsées cet été n’ont pas eu d’autres solutions que de faire de nouveaux campements dans la ville ». Rien que pour le mois de juin, on a comptabilisé trois expulsions de lieux « en dur » : le squat du Duracuire (Caluire), la maison du Zola (Villeurbanne) et la maison Sans-Souci (Lyon 3e), sans compter l’évacuation du campement de la place de Milan (Lyon 3e).

Les personnes ne sont ensuite pas toujours relogées. La préfecture est compétente en matière d’hébergement d’urgence, à l’exception des mères isolées avec enfants de moins de trois ans ou enceintes de plus de huit mois, qui sont (en théorie) hébergées par la Métropole de Lyon. Mais celle-ci priorise en fonction de « critères de vulnérabilité ». Pour la place de Milan, par exemple, seule une dizaine d’occupant·es ont pu être relogées temporairement.

Concernant les personnes qui vivent au squat Pyramide, l’incertitude plane encore quant à leur futur hébergement. La préfecture a indiqué à Rue89Lyon qu’elle « informera des éventuelles orientations une fois l’évacuation terminée ».

La Métropole de Lyon veut donner un coup d’accélérateur au plan climat

La Métropole de Lyon veut donner un coup d’accélérateur au plan climat

L’exécutif écologiste à la tête de la Métropole de Lyon veut renouveler son plan climat air énergie territorial (PCAET), précédemment adopté en 2019. Ce dernier fixait les objectifs jusqu’en 2030 et 2050. Le nouveau plan climat accélérerait la réduction des émissions de gaz à effets de serre et l’adaptation du territoire au changement climatique.

Le précédent plan climat air énergie territorial (PCAET) n’était pourtant pas très vieux, adopté à l’unanimité par le conseil métropolitain en 2019. La Métropole de Lyon, dirigée par un exécutif écologiste et de gauche, souhaite déjà le changer d’ici 2025 ou 2026. La raison est mise en avant dans une délibération qui porte la révision du ce plan :

« Le point d’étape 2021 de suivi du PCAET met en visibilité une baisse insuffisante des émissions de GES de notre territoire et l’impératif d’un rythme de réduction plus soutenu d’ici 2030 pour en tenir les objectifs. »

Ce point d’étape s’appuie sur des données de l’Observatoire régional climat air énergie (ORCAE), qui évalue la situation sur le territoire jusqu’en 2018. Il faisait le constat que les émissions de gaz à effet de serre sont en baisse, de 1,2% par an. En tout, elles ont diminué de 18% entre 2000 et 2017. Un constat positif, mais insuffisant.

Ce bilan établi aussi que « pour atteindre les objectifs du PCAET à 2030 de moins 43 % d’émissions de CO2 par rapport à l’année 2000, le rythme de diminution des émissions de CO2 doit désormais s’accélérer pour atteindre moins 2,5 % par an », et même plus après 2030.

Nouveau plan climat de la Métropole de Lyon : des objectifs similaires mais des orientations différentes

Le PCAET établi en 2019 établissait deux horizons, 2030 et 2050, auxquels étaient attachés des objectifs sur la consommation d’énergie, les énergies renouvelables ou encore l’émission de gazs à effet de serre. Sur ce dernier point, la Métropole de Lyon souhaitait les baisser de 47% en 2030 par rapport à 2000, et de 79% en 2050, par rapport à 2000. Dans le texte, l’objectif de la « neutralité carbone » était aussi inscrit dès 2019.

Les objectifs fixés par le Plan climat air énergie territorial de 2019 dans la Métropole de Lyon. Capture d'écran issu du point d'étape de 2021
Les objectifs fixés par le Plan climat air énergie territorial de 2019 dans la Métropole de Lyon. Capture d’écran issu du point d’étape de 2021

Si le vice-président à l’énergie et au climat, Philippe Guelpa-Bonaro (EELV), reconnaît un précédent plan climat « ambitieux », il estime que la Métropole « a besoin d’accélérer ». L’exécutif écologique actuel souhaite aller un peu plus loin, avec des objectifs qui restent similaire. Il prévoit de « s’adosser sur les objectifs fixés collectivement par l’Union européenne et ses États membres de réduction de 55 % des émissions de GES par rapport à 1990 et d’ici à 2030 et d’atteinte de la neutralité carbone européenne dès que possible, d’ici 2050 ».

Pour cela, la Métropole de Lyon souhaite établir plusieurs priorités : le renforcement de l’adaptation du territoire au changement climatique, l’amélioration de la qualité de l’air et « être plus inclusifs ». Comprendre, selon les mots du vice-président : « Arrêter de faire porter les efforts sur les plus précaires, et mettre à contribution les plus responsables des gaz à effet de serre ».

Un des changements majeurs sera la modification de la façon de comptabiliser les émissions de gaz à effet de serre du territoire. Les émissions liées aux importations – la production et le transport des biens et services importés dans la Métropole de Lyon – seront à présent comprises.

La tour Incity et le Crayon (Tour Crédit Lyonnais) et vue du pont de la Guillotière. © BE/Rue89Lyon
La tour Incity et le Crayon (Tour Crédit Lyonnais) et vue du pont de la Guillotière.Photo : BE/Rue89Lyon

Lancement d’une période de diagnostic et de contribution pour le nouveau plan climat

Ce nouveau PCAET doit voir le jour en 2025. Le conseil de la Métropole, rassemblé le 25 septembre, a voté à l’unanimité pour la révision de ce PCAET. Il a lancé une période de diagnostic, qui doit s’étendre jusque début 2024, pour laisser place à des échanges avec les entreprises et les institutions pour l’élaboration du plan. Philippe Guelpa-Bonaro a aussi annoncé la création d’un panel d’habitants dans une « convention métropolitaine pour le climat » pour apporter un « regard citoyen » sur le futur PCAET.

Bien que la révision du plan climat ait été adopté à l’unanimité, cela n’a pas empêché les oppositions d’exprimer des inquiétudes sur le sujet de l’adhésion citoyenne à l’accélération des objectifs du plan. Emilie Prost, du groupe centriste Progressistes et Républicain a fait le lien avec un précédent dossier, brûlant : la Zone à faibles émissions et le recul de la date d’interdiction des Crit’Air 2 de 2026 à 2028.

« Nous craignons là encore des mois d’annonces, de discussions, de tensions et de rebondissements relatifs au calendrier sans in fine noter d’avancées significatives », a pointé la conseillère métropolitaine.

Ce à quoi le président de la Métropole, Bruno Bernard (EELV), a répondu, en conclusion des débats :

« Il reste à mobiliser les acteurs du territoire : les maires, les conseils métropolitains, les citoyens et les acteurs économiques. Il faut arriver à travailler bien avec ces acteurs, ils sont un rôle essentiel pour réussir cette politique de baisse d’émissions »

« Week-end doc » : 20 places à gagner pour un festival de documentaires à Lyon

« Week-end doc » : 20 places à gagner pour un festival de documentaires à Lyon

Samedi 30 septembre et dimanche 1 octobre, le festival de documentaires « Week-end doc » se tiendra à Lyon. Rue89Lyon, partenaire de l’évènement, propose à ses abonné·es de gagner dix places pour deux personnes pour le documentaire de votre choix.

Le Week-end doc va s’installer à la MJC Monplaisir (Lyon 8e), pour deux jours, samedi 30 et dimanche 1er octobre. Ce festival axé autour du documentaire est organisé par l’association à but non-lucratif 99. Cette dernière diffuse sur sa plateforme en ligne des « documentaires peu ou pas visibles », sous-titrés dans une dizaine de langues.

Pour le « Week-end doc », la programmation se compose de films européens axés autour de quatre thématiques : Danse, Planète, Ados et LGBT. Chaque séance est constituée d’un court métrage sélectionné par 99, suivi d’un long métrage sélectionné par le Festival international du film documentaire (FIPADOC) de Biarritz, et se termine par une rencontre avec le réalisateur ou la réalisatrice.

Affiche du Week-end doc, festival de documentaire les 30 septembre et 1er octobre 2023 à Lyon.
Affiche du Week-end doc, festival de documentaire les 30 septembre et 1er octobre 2023 à Lyon.

Gagnez vos places pour la séance de votre choix au Week-end doc à Lyon

Vous pourrez y découvrir « Le prodige », documentaire court sur une danseuse étoile du Bolchoï de Moscou, ou « Finite », long métrage qui a reçu le prix Impact du FIPADOC 2023, qui documente des luttes écologistes en Allemagne et en Angleterre.

La thématique LGBT s’intéresse aux normes de genre et ceux qui les dépassent. « Muxes » zoome sur le troisième genre qui existe dans la communauté zapotèque au Mexique, « Casa Susanna » relate l’histoire du premier réseau clandestin de travesti dans les années 50 et 60 aux États-Unis.

Tout le programme est disponible sur la page Hello Asso de l’évènement, où il est également possible de réserver ses places. Partenaire de l’évènement, Rue89Lyon propose à ses abonné·es de gagner des places pour la séance de votre choix parmi les quatre thématiques. Dix lots de deux places sont disponibles. Il vous suffit d’envoyer un mail à hello@rue89lyon.fr et nous vous indiquerons la marche à suivre.

Dans la communauté LGBTI+ de Lyon, la rupture est consommée

Dans la communauté LGBTI+ de Lyon, la rupture est consommée

Depuis 2019, la communauté LGBTI+ de Lyon s’est scindée en deux. Une scission idéologique qui se retrouve derrière chaque événement majeur de la communauté, comme ce fut le cas pour la Pride 2023. Des associations, des commerces et des militant·es sont à couteaux tirés. Enquête.

Ils et elles étaient nombreux·ses samedi 10 juin 2023 à défiler dans les rues de Lyon à l’occasion de la Marche des fiertés 2023. Une manifestation dont le slogan était « Minorités en danger, communautés mobilisées : c’est pour nos vies qu’on doit lutter ! ». À l’instar de l’édition 2022, le défilé était ouvert par une enfilade de petits cortèges en « non-mixité choisie » (espaces permettant à certains groupes ou profils de se rassembler, voir encadré ci-dessous), placés avant le gros des troupes, c’est-à-dire le cortège en mixité.

En avant de la marche, se succédaient le cortège queer racisé (personnes qui subissent le racisme, ndlr), le cortège lesbien, suivi du cortège handi (personnes en situation de handicap), puis du cortège transgenre, non binaire et intersexe, du cortège des travailleur·euses du sexe et du cortège queer revendicatif. Ensuite, on retrouvait également quelques associations LGBTI+ et LGBTI+ friendly : SOS Homophobie, Lié.e.s, Les audacieuses et audacieux ainsi que Keep smiling.

Cette organisation de la marche a vu le jour post-covid, après que le Collectif des fiertés en lutte (CFL) a succédé à Lesbian and gay pride (LGP). Ce dernier a instauré pour la première fois à Lyon des cortèges en non-mixité choisie et a interdit aux chars commerciaux de défiler. Un choix qui ne fait pas l’unanimité dans la communauté LGBTI+ de Lyon.

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