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De Lyon à Drag race France, l’ascension des « queens » Edeha Noire et Afrodite Amour

De Lyon à Drag race France, l’ascension des « queens » Edeha Noire et Afrodite Amour
Edeha Noire et Aphrodite Amour sont les deux candidates lyonnaises de la troisième saison de Drag Race France

Drag race France, la version française de la célèbre émission Ru Paul’s Drag race, compte cette année non pas une mais bien deux candidates de Lyon. Les drag queens Afrodite Amour et Edeha Noire s’affronteront, toujours avec « bienveillance », lors de la troisième saison de la compétition qui débute le 31 mai.

Pour beaucoup d’artistes drag, participer à Drag race France est une consécration. Et ce n’est pas Edeha Noire et Afrodite Amour, bien connues de la scène de Lyon, qui diront le contraire. Les deux drag queen, qui mettent en scène une expression artistique exagérée ou excentrique de la féminité, ont été sélectionnées pour participer à la troisième saison de l’émission qui doit débuter le 31 mai.

Deux artistes aussi différentes que complémentaires. Pour Rue89Lyon, elles ont accepté de nous partager leurs débuts, leurs parcours et leurs univers.

L’art du drag comme exutoire pour Edeha Noire

« J’ai trouvé ma voie le jour où j’ai mis talons et faux cils. J’étais la personne la plus heureuse au monde ! », s’exclame Edeha Noire. À 35 ans, elle a su construire, depuis qu’elle a commencé le drag il y a sept ans, une drag queen comme « miroir de son âme » : multiple, complexe et « folle », selon ses mots.

En témoigne la multiplicité des sens derrière ce nom de scène. Edeha est une référence à Élia le prénom de l’enfant qu’elle élève en co-parentalité avec deux autres mères, mais aussi à un personnage « méchant » de jeu vidéo dont elle apprécie l’esthétique. « Et puis, quand tu prononces Edeha à l’anglaise ça fait idea (idées) noires, pour le côté tragique et dramatique », ajoute-t-elle.

Pour Edeha (prénom qu’elle utilise aussi en « civil »), le drag est un exutoire. « Edeha Noire c’est la femme que je rêve d’être au fond de moi », expose-t-elle.

Son drag est intense, passe par toutes les émotions. Le plus important reste de monter à son public qu’en tant que « personne transgenre et non-binaire (qui ne se reconnaît pas dans la binarité de genre homme/femme, ndlr), je suis comme vous, je sais jouer la comédie en public. Mon personnage est là pour piquer le cœurs des gens, rappeler qu’au fond on reste humain. » Elle ajoute, avec toute la théâtralité, qui la caractérise : « Je veux rendre les gens heureux. Je ferais couler mon sang pour tous les aider ! »

Afrodite Amour, le drag « diva des années 1980 »

Pour Clyde (prénom civil d’Afrodite Amour), le drag a commencé dans sa chambre, jusqu’au jour où il rencontre « par hasard à Paris » une de ses idoles, Jaida Essence Hall, gagnante de la saison 12 de Ru Paul’s Drag Race. Clyde se souvient de leur échange : « Elle m’a regardé et m’a dit ‘pourquoi tu fais ça dans ta chambre ? Les gens ont envie de te voir, sors !’ ».

Depuis un an et demi, Afrodite Amour est née. Un jeu de mot avec ses origines guadeloupéennes (« afro ») et sa passion pour la mythologie grecque (Aphrodite, déesse grecque de l’amour). Son personnage « est une gentille caricature de ma mère et mes tantes. Cette femme d’église un peu too much, au chapeau tellement grand que les trois rangées derrières ne voient pas ce qui se passe », explique en riant Afrodite Amour. Elle s’inspire aussi beaucoup des « divas des années 1980 » telle que Whitney Houston, Gloria Gaynor ou encore Diana Ross.

« Avec Afrodite Amour, je veux diffuser l’idée qu’on va s’éclater, passer un bon moment. Je voulais aussi créer une forme de proximité, pouvoir rencontrer du monde parce qu’avant le drag , je sortais très peu de chez moi », confie la drag queen.

Avant Drag Race, se faire une place sur la scène à Lyon

Toutes deux ont réussi à se faire un nom à Lyon. Originaire de la ville, mais ayant passé une partie de sa vie à Bruxelles et Paris, Edeha Noire dit être « revenue vers [ses] premiers amours », à Lyon, où il y a « tellement de chose à faire et à construire », explique-elle. Edeha est la « mère » d’un collectif lyonnais, « les Pleureuses », composé de cinq artistes drag aussi dramatiques qu’elle. Le groupe donne aussi des cours d’initiation au drag.

Edeha Noire et Afrodite Amour décrivent la scène drag lyonnaise comme très diverse et émergente. « Beaucoup de nouvelles générations se lancent dans le drag ici », décrit Edeha. « Je pensais que j’étais une des nouvelles têtes à Lyon, mais je fais quasiment partie des anciennes », renchérit Afrodite Amour.

Selon elles, on retrouve à Lyon davantage de formes de drag plus « alternatives » que celles habituellement connues du public : drag King, drag Queer, créatures…

Avec son personnage « classique », de drag queen féminine, Afrodite Amour affirme être paradoxalement plus singulière sur la scène lyonnaise. Une différenciation qui lui aurait également permis de « percer ».

« Je pense sincèrement que je ne serais pas allée aussi loin dans le drag si je n’étais pas à Lyon. Si j’avais commencé à Paris, je me serais noyée sous la masse », assure Afrodite Amour.

Malgré tout, les deux drag queen reconnaissent qu’il est parfois un peu difficile de se faire connaître et « booker » par des salles et dans des évènements. Ce qui pourrait changer avec leur exposition prochaine à Drag Race France.

À Lyon, une scène drag plus politisée

Une autre particularité lyonnaise selon elles : la politisation plus affirmée de la scène drag. « On aime bien ne pas garder notre langue dans notre poche à Lyon », s’amuse Edeha. Elle mentionne un sujet parmi les enjeux qui lui tiennent à cœur : les questions de précarité qui touchent la communauté drag.

Faire du drag son métier est très difficile. Edeha n’arrive que « depuis récemment » et « doucement » à en vivre. Avant le drag, elle faisait déjà des performances de « gogo dancer » à Paris. « J’ai toujours vécu dans une forme de précarité. 10 ans que je performe, 10 ans de précarité ». Elle a énormément travaillé de manière dissimulée, et touche aujourd’hui le RSA. « Il n’y a pas de miracles quand on évolue dans un milieu comme ça. On travaille aussi avec des gens précaires donc qui n’ont pas nécessairement les moyens de nous payer en cachet », détaille-t-elle.

Ce qui n’empêche pas Edeha d’insister. Elle impose d’être payée en cachet d’intermittent du spectacle. « C’est bien de gagner un billet de 300 euros sous le manteau mais un cachet de 86 euros net qui te donne une sécurité sur le long terme derrière c’est mieux », appuie la drag queen. Aujourd’hui elle souhaite donner l’exemple à celles et ceux qui débutent et aussi faire de la pédagogie, pour montrer qu’on peut faire du drag son métier tout en ayant une sécurité financière et sociale. « J’aurais aimé qu’on m’explique tout ça quand j’étais plus jeune », lâche-t-elle.

Mais s’il y a bien une chose propre au drag, c’est que toutes les expériences et les parcours ne se ressemblent pas. Pour Afrodite Amour, les débuts ont été plus simples. Clyde alternait entre son métier de conseiller de banque la journée, et les performances en soirées. Ce n’est que 10 jours avant le début du tournage de Drag race France qu’il a quitté son emploi pour se consacrer pleinement à son art.

« Je me contentais d’avoir des personnes dont c’était le métier qui m’aidaient [pour ses costumes notamment, ndlr] car avec mon emploi à plein temps je n’avais pas forcément le temps. J’avais aussi les moyens financier pour le faire », admet la queen. « Edeha était plus dans la débrouillardise que moi », ajoute-elle.

« J’ai toujours tout géré. J’ai été ma propre productrice, ma propre programmatrice, je fabrique mes costumes. J’en suis arrivée là aujourd’hui parce que je me suis dit : ‘je n’attends personne, je vais être résiliente, je vais me battre et y arriver », énonce Edeha Noire.

« Drag Race c’est le haut de l’iceberg »

Aujourd’hui, participer à la compétition Drag Race leur donne une notoriété plus grande, dont les deux drag queen comptent jouer. « Après Drag Race c’est super important de conserver la lumière qu’on obtient et de l’utiliser pour faire briller les autres et faire vivre nos communautés », promet Edeha Noire. Car, elles l’affirment : Drag Race « c’est le haut de l’iceberg ». La partie émergée d’une grande, diverse et complexe communauté drag et queer.

Reste à savoir de quelle lumière seront auréolées les deux drag queen lyonnaises. L’une d’entre elles sera-t-elle couronnée « reine de France », pour succéder à Keiona, la gagnante de la saison précédente ? Afrodite Amour et Edeha Noire maintiennent le suspens. D’un regard malicieux, elles invitent à regarder les épisodes, diffusés à partir du 31 mai sur France Télévisions, pour le découvrir.

Après les bombardements de Rafah, un rassemblement pour la Palestine à Lyon ce samedi

Après les bombardements de Rafah, un rassemblement pour la Palestine à Lyon ce samedi
Manifestation pour la Palestine, le samedi 30 mars à la Guillotière (Lyon 7e)

Après les bombardements meurtriers à Rafah, un nouveau rassemblement pour la Palestine est prévu samedi 1er juin à Lyon. Il débutera à 15h, place Bellecour.

L’offensive israélienne dans la bande de Gaza s’intensifie. « Halte au massacre », répondent les soutiens palestiniens locaux dans leur appel au rassemblement prévu samedi 1er juin à 15h place Bellecour (Lyon 2e).

Le 27 mai un bombardement dans un camp de déplacés de Rafah tue 45 palestinien·es. Mercredi 29 mai, une nouvelle frappe dans le sud de la bande de Gaza provoque la mort de 21 autres civils, selon un bilan du Hamas.

Des images insoutenables de ces attaques ont circulé sur les réseaux sociaux. Catherine Russel, directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a déclaré sur X (anciennement Twitter) : « les images d’enfants et de familles brûlés émergeant de tentes bombardées à Rafah nous choquent tous ».

Avec l’escalade du conflit, les mobilisations pour la Palestine continuent à Lyon

Le 27 mai, plusieurs centaines de personnes ont participé à un « rassemblement d’urgence », place de la Comédie, devant l’hôtel de ville. Rebelote ce mercredi 29 mai à 19h avec les mêmes mots d’ordre que celle prévue pour samedi 1er juin : « Pour Rafah, pour la Palestine, pour l’Humanité ». Plusieurs centaines de personnes ont investi les quais du Rhône, bloquant un temps la circulation.

Ces deux attaques des 27 et 29 mai viennent alourdir le bilan humain d’un conflit ayant tué, depuis le 7 octobre, plus de 36 000 personnes, dont plus de 12 000 enfants. Selon l’UNICEF, « l’escalade des hostilités qui dure depuis plus de six mois dans la bande de Gaza est la plus meurtrière qu’ait connue l’enclave palestinienne depuis 2006. »

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres a condamné dans un message sur X (anciennement twitter) les actions d’Israël en ajoutant : « Il n’y a aucun endroit sûr à Gaza. Cette horreur doit cesser ».

Une réunion urgente du Conseil de sécurité de l’ONU s’est tenue mardi 28 mai, sur demande de l’Algérie, membre non permanent du conseil. L’ONU a demandé une enquête « complète et transparente » sur le bombardement de Rafah.

Métropole de Lyon vs Arkema et Daikin : les perfluorés en procès

Métropole de Lyon vs Arkema et Daikin :  les perfluorés en procès
L’usine Arkema, de Pierre-Bénite, au cœur d’un scandale autour des perfluorés dans la métropole de Lyon.

Les géants de la chimie Arkema et Daikin étaient devant le tribunal de Lyon, ce mardi 27 mai. La Métropole de Lyon demande des expertises sur la pollution de l’eau aux perfluorés dans la Vallée de la chimie, ce que ces industriels contestent. C’est la première fois que la question des Pfas s’invite, sur le fond, dans un prétoire en France.

On a d’abord cru que le procès serait une nouvelle fois reporté. Dans une salle remplie d’avocats et de journalistes, les débats entre la Métropole de Lyon et les géants de la chimie Arkema et Daikin au sujet des perfluorés (ou Pfas) ont mis du temps à démarrer. Mais ils ont enfin eu lieu, après un premier renvoi le 9 avril dernier. Comme un écho à la première manifestation anti-perfluorés, organisée dimanche 26 mai à Oullins-Pierre-Bénite.

Concrètement, l’exécutif écologiste à la tête de l’agglo souhaite qu’une large étude indépendante soit menée pour connaître l’étendue et les conséquences de la pollution aux perfluorés au sud de Lyon, et particulièrement autour du champ captant de Chasse-Ternay, qui alimente 200 000 personnes en eau potable.

L’objectif de l’assignation d’Arkema et Daikin devant la justice, un « référé-expertise », est d’accélérer la procédure, alors que de nombreuses interdictions préfectorales de pêche ou de consommation d’œufs ont déjà été prises au sud de Lyon.

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Menacé d’expulsion, l’Espace Communal de la Guillotière « en fête » le 1er juin

Menacé d’expulsion, l’Espace Communal de la Guillotière « en fête » le 1er juin
L’ECG, symbole de la lutte contre la gentrification, est en passe d’être expulsé à la Guillotière.

Alors qu’il est « officiellement expulsable » à partir du 11 juin, soutiens et habitant·es de l’Espace Communal de la Guillotière (Lyon 7e) organisent une fête le 1er juin à partir de 21h30.

Soutiens et habitant·es de l’Espace Communal de la Guillotière (ECG) et son Annexe, organisent, ce samedi 1er juin une fête « pour tout ce qu’on a pu faire ici et tout ce qu’on fera encore ». Au programme, « mafé vegan à prix libre, et musique hip hop, dancehall, techno ».

L’ECG fait partie intégrante du paysage associatif et urbain du quartier de la Guillotière (Lyon 7e). Devenu symbole de la lutte contre la gentrification, le squat de ces deux bâtiments (l’ancienne usine Descours et l’annexe adjacente, propriété du bailleur social Grand Lyon habitat) a vu défiler un grand nombre de mouvements militants.

L’Espace Communal de la Guillotière un squat militant et pluriel bientôt expulsé

En plus d’être un espace d’habitation, des cours de français, des cours de boxe gratuits, d’informatique, du soutien scolaire, de la distribution alimentaire ou encore des permanences juridique pour les personnes demandeuses d’asile y sont régulièrement organisés.

« C’est bientôt l’été, on est toujours là et ça se fête !! », annonce les organisateur·ices de la fête prévue ce samedi. Les deux espaces sont menacés d’expulsions depuis plusieurs années mais seront « officiellement expulsable le 11 juin », indique soutiens et habitant·es dans leur communiqué.

Les expulsions de squats se sont enchaînées ces dernières semaines : le gymnase Dargent (Lyon 8e), le Casse Dalle (Lyon 3e), le squat de la rue Bonhomme (Lyon 3e)… L’ECG devrait bientôt s’ajouter à cette liste, mais les soutiens et habitant·es organisant cette fête disent « ne certainement pas se laisser abattre », après avoir appris la date d’expulsion du 45 Rue Bechevelin.

Agression raciste au couteau à Lyon : trois ans de prison requis en appel

Agression raciste au couteau à Lyon : trois ans de prison requis en appel
La Cour d’appel de Lyon.

Un jeune homme de 21 ans, proche du groupe d’extrême droite identitaire Les Remparts, avait été condamné en février à trois ans de prison pour une agression raciste au couteau à la sortie d’un bar à Lyon. En appel, lundi 27 mai, l’avocate générale a requis la même peine. Son avocat demande, lui, la relaxe sur le motif raciste.

Il avait été jugé en comparution immédiate, le 6 février dernier, quelques jours seulement après la soirée où il avait blessé trois jeunes hommes maghrébins et métis d’une douzaine de coups de couteau. Condamné à trois ans de prison, dont deux ferme, Pierre-Louis P., étudiant en droit de 21 ans, espérait un jugement plus clément en appel.

Mais à l’issue de l’audience, ce lundi 27 mai, l’avocate générale a requis une peine similaire pour le jeune homme, proche du groupe lyonnais d’extrême droite identitaire Les Remparts, visé par une menace de dissolution.

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Restructuration à la mairie de Lyon : Grégory Doucet resserre les rangs

Restructuration à la mairie de Lyon : Grégory Doucet resserre les rangs
L’Hôtel de Ville de Lyon.

Comme pressenti depuis plusieurs jours, Audrey Hénocque, première adjointe, récupère la culture à la Ville de Lyon, après le limogeage de Nathalie Perrin-Gilbert. D’autres fidèles de Grégory Doucet intègrent le conseil municipal. Histoire de montrer que l’unité est toujours possible, même sans « NPG » ?

L’annonce officielle s’est faite attendre. Mais elle est enfin tombée ce lundi 27 mai, en fin de matinée. Sans surprise, Audrey Hénocque (EELV), adjointe aux finances et aux grands événements, fidèle du maire de Lyon Grégory Doucet (EELV), se voit confier la délégation culture à la ville de Lyon.

Son arrivée n’est pas une surprise : le nom de l’élue du 7e arrondissement bruissait depuis plusieurs jours déjà pour prendre la suite de Nathalie Perrin-Gilbert (souvent nommée NPG), démise de ses fonctions par Grégory Doucet avec fracas, lundi 13 mai.

Audrey Hénocque débarque à la culture après une séquence politique particulièrement houleuse, qui a vu la gauche lyonnaise se déchirer sur plusieurs sujets, notamment l’épineux dossier du conservatoire de Lyon, dont cette fidèle du maire devrait récupérer le présidence.

Restructuration à la mairie de Lyon : Grégory Doucet récompense la fidélité

En avril, des élus écologistes avaient demandé la mise en retrait de NPG, s’opposant ouvertement à son choix de changer le directeur de l’institution. Plus récemment, un syndicat, le SAMPL-CGT, l’a également tancée sur ses pratiques managériales.

Les écologistes avaient demandé le « retrait temporaire » de l’élue de la présidence du conservatoire, en attendant les résultats d’audits et d’enquêtes sur la structure. En réaction, celle-ci a annoncé sa démission définitive face aux critiques des écologistes et de l’intersyndicale du conservatoire. 

Audrey Hénocque avait lancé les hostilités contre NPG quelques semaines auparavant, au sujet de la restauration du musée Guimet, vieux serpent de mer de la politique culturelle lyonnaise. L’adjointe (et proche de Grégory Doucet) avait taclé sa collègue d’alors sur X (ex-Twitter) : « Il est prématuré de faire des annonces tant que le projet de mise en sécurité et de production de l’exposition n’a pas été budgété et arbitré », écrivait-elle, cinglante.

Restructuration à la mairie de Lyon : une image d’unité pour 2026?

Les autres noms de ce mini-chamboulement municipal actent définitivement la rupture entre Grégory Doucet et NPG, et un resserrement de l’équipe municipale autour des fidèles du maire. Parmi les nouveaux arrivants, on retrouve Emmanuel Giraud, socialiste et conseiller du 9e arrondissement. Il récupère la délégation « éducation artistique et culturelle – Droits culturels », auprès d’Audrey Hénocque.

Adrien Drioli, un ancien du groupe de NPG, Lyon en commun, adjoint au sport dans le 9e arrondissement, arrive à la mairie centrale. Il sera en charge de la délégation « Achat public responsable – Nouvelles ressources ». Il y a une semaine, il avait pris fait et cause pour la majorité municipale, rompant avec son ancienne colistière et lui reprochant ses « propos tenus dans la presse locale et nationale, sans concertation ni discussion« .

Des choix symboliques pour Grégory Doucet? Avec un PS et un ancien proche de NPG dans la nouvelle majorité municipale, le message envoyé à l’ancienne adjointe à la culture semble pourtant clair : ce ne sont pas les écolos qui ont fait le choix de l’isolement. À deux ans des municipales, l’actuel maire de Lyon récompense la fidélité.

Enfin, l’écologiste Marie Alcover, actuelle conseillère déléguée aux jeunesses, devrait ajouter la vie étudiante à ses prérogatives en qualité d’adjointe, reprenant une délégation à l’adjointe à la démocratie locale, Chloé Vidal (EELV). Ces changements devraient être validés lors du conseil municipal du 30 mai.

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Européennes : Daniel Ibanez, le « monsieur Lyon – Turin » qui veut faire un stop à Bruxelles

Européennes : Daniel Ibanez, le « monsieur Lyon – Turin » qui veut faire un stop à Bruxelles
Daniel Ibanez, alias M. Lyon – Turin, candidat aux Européennes sur la liste de l’Union Populaire.

Et si le débat autour du Lyon – Turin prenait de l’ampleur lors des Européennes ? C’est l’un des buts de Daniel Ibanez, candidat sur la liste de l’Union populaire. Après être parti avec les écologistes et Michèle Rivasi en 2019, le militant est cette année avec les Insoumis, en meilleure position sur la liste. Le militant écologiste amène avec lui son amour des dossiers et son tempérament, qui n’épargne pas toujours ses anciens alliés. 

C’est une rencontre informelle, un moment de prospection, loin des montagnes de Savoie. Ce jeudi d’avril, Daniel Ibanez est de passage à Oullins-Pierre-Bénite, pour parler pollution aux perfluorés, avec deux membres du collectif « PFAS contre terre ». En campagne pour les élections européennes sous l’étiquette de l’Union populaire, il est venu pour connaître un peu mieux ce dossier, qui prend de l’ampleur à l’échelle nationale.  

Devant l’usine Arkema, il disserte avec deux militants. Sa réflexion ? Travailler pour faire rentrer ces « polluants éternels » dans la catégorie juridique des « déchets ». « Les PFAS, si on les appelle des déchets, ça change beaucoup de choses. Parce que leur gestion se fait localement », développe-t-il.

Le maire, compétent sur ces questions, pourrait donc avoir un pouvoir d’action supérieur à celui qu’il a aujourd’hui, selon lui. En cheminant, il transpose le raisonnement qu’il a tenu sur les pesticides. Avec plusieurs édiles, il travaille de façon à ce que ces derniers soient considérés comme des « déchets » afin d’avoir un impact concret, à l’échelle locale.

En face, les membres de « PFAS contre terre » écoutent attentivement. Comme souvent, l’économiste a un côté très professoral quand il se lance dans ses explications détaillées. À chaque fois, il amène avec lui une manière de faire : méthodique, carré. Quitte parfois à perdre certains interlocuteurs. 

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Première manifestation contre les perfluorés au sud de Lyon : « On devrait être plus nombreux à se mobiliser ! »

Première manifestation contre les perfluorés au sud de Lyon : « On devrait être plus nombreux à se mobiliser ! »
Quatorze associations sont à l’origine de cette manifestation contre les PFAS.

Près de 700 personnes se sont réunies à Oullins-Pierre-Bénite, dimanche 26 mai, pour une manifestation contre la pollution aux perfluorés. Une première au local, dont l’ampleur a satisfait les organisateurs, même si de la sensibilisation reste à faire pour mobiliser plus largement autour de cet enjeu sanitaire à Lyon.

Devant la gare d’Oullins-Pierre-Bénite, au Sud de Lyon, Lucie patiente. « C’est la première fois que nous organisons une marche festive contre les polluants éternels à Oullins, nous ne savons pas combien de personne répondront à l’appel », confie celle qui est engagée au sein du collectif PFAS contre terre.

Quinze minutes avant le rendez-vous, fixé par quatorze collectifs dont extinction Rebellion, Oxfam, les Soulèvements de la Terre, la Ligue des droits de l’Homme ou encore certains syndicats, une centaine de personnes est déjà présente sur les lieux.

Pollution aux perfluorés : les industriels Arkéma et Daikin en ligne de mire au sud de Lyon

Le choix de cette petite ville du sud du Lyon ne s’est pas fait au hasard. « Les industries Daikin et Arkema sont basées à Oullins-Pierre-Bénite. Nous sommes en plein dans le périmètre où s’appliquent des restrictions sur la consommation des œufs, des légumes ou des fruits », avance Lucie. Récapitulons.

En 2022, l’émission Vert de Rage révèle que Daikin et Arkema produisent des perfluorés, des « polluants éternels » utilisés dans les poêles, les cosmétiques et autres, et les rejettent, contaminant l’environnement proche des usines. Des milliers d’habitants ont donc consommé ces polluants, sans le savoir, pendant de nombreuses années.

Aujourd’hui, il leur est déconseillé de consommer des légumes ou fruits récoltés aux abords de l’usine Arkema, de récupérer l’eau de pluie ou de pêcher. « J’ai mangé des œufs locaux pendant plusieurs années, tout comme mes enfants. Nous n’avions aucune information sur les dangers de ces aliments, alors que les industriels connaissaient très bien les risques », s’insurge Lucie.

Divers profils mobilisés contre les perfluorés au sud de Lyon

Plusieurs centaines de personnes commencent à se réunir devant la gare. Leurs mots d’ordre sont multiples. « Exiger la décontamination des zones concernées par les PFAS, la mise en place d’un plan de santé, un suivi des personnes contaminées et une prise en charge des soins », énumère Lucie. Surtout, les collectifs demandent à Arkema et Daikin de financer ces différentes mesures, c’est-à-dire d’appliquer le principe du « pollueur-payeur ». Cela avait fait l’objet d’un recours en justice du collectif Notre affaire à tous.

Étudiant.es, enfants, retraité.es, militant.es, élu.es, habitant.es de Lyon et ses envions… Tous les profils répondent à l’appel. Il faut dire que tous sont concernés par les polluants éternels. « Vos chimies, nos chimios », « Rien ne se perd, tout se transforme, hormis les PFAS », « Je joue pas ma vie à pile ou PFAS » et autres slogans sont écrits sur des pancartes.

Une enceinte est allumée, la musique résonne. Deux étudiantes échangent un pas de danse. « Nous sommes venues par conscience écologique, même si nous habitons bien plus loin, en campagne lyonnaise. C’est important que les jeunes se mobilisent, notre avenir, notre monde est en jeu », lance l’une d’elles, « stop PFAS » écrit au marqueur rouge sur les joues.

Sensibiliser « le monde politique » aux perfluorés

Après quelques dizaines de minutes, un micro grésille, une femme prend la parole. Applaudissements et cris d’encouragement concluent le discours. La marche s’élance.

Dans le cortège, Caroline Millet, porte-parole de l’alliance écologique et sociale, aimerait que la pollution aux perfluorés mobilise au-delà des organisations déjà impliquées. Elle résume l’approche de son collectif : « C’est important que cette marche ne soit pas reprise par un parti politique et soit non-violente, plaide-t-elle. Nous allons continuer à mobiliser les citoyens et citoyennes par des actions et en interpellant le monde politique ». Avec, en vue, les élections européennes qui auront lieu le 9 juin.

À l’échelle nationale, déjà, cet enjeu de santé publique s’est récemment invité dans le monde politique. Le 4 avril dernier, une proposition de loi, déposée par le député écologiste de Gironde Nicolas Thierry, a été votée. Elle prévoit l’interdiction des PFAS dans certains secteurs d’activité (même si les ustensiles de cuisine ne sont pas concernés) et sera examinée par le Sénat le 30 mai prochain.

Entre satisfaction et espoirs d’une plus grande mobilisation contre les perfluorés au sud de Lyon

« Nous sommes satisfaits du nombre de personnes qui ont répondu présent, surtout que beaucoup d’entre-elles ne sont pas militantes ou politisées, elle sont juste concernées directement par les PFAS », analyse Caroline Millet.

Selon les collectifs organisateurs, près de 700 personnes ont répondu à l’appel des quatorze associations. La préfecture du Rhône n’était pas en mesure de donner une estimation, « trop occupée par l’attaque au couteau« , survenue dans une rame du métro B, dimanche 26 mai.

D’autres, comme Geneviève, une habitante de Oullins-Pierre-Bénite, est plus critique sur l’ampleur de cette mobilisation. Elle balaie la foule du regard. « Je trouve que l’on est quand même pas mal, même si on devrait être beaucoup plus nombreux à se mobiliser ! Mais bon, il y a aussi la fête de l’iris (un festival annuel organisé par la commune, ndlr) aujourd’hui et visiblement, elle mobilise plus que notre combat », ironise-t-elle.

Les perfluorés, un sujet technique mais une pollution concrète

« Le sujet des polluants éternels manque de transparence, c’est très difficile d’avoir des données précises concernant les effets des PFAS sur la santé », souffle Lucie, membre de PFAS contre terre. Alors que le sujet est parfois technique, difficile pour les citoyen.nes de prendre ces questions à bras-le-corps.

Le 11 mars dernier, Rue89Lyon participait à une conférence sur les perfluorés, à la Maison de l’environnement de la Métropole de Lyon. Lucas Miguel, du collectif d’habitants Ozon l’eau saine, soulignait qu’un important travail de sensibilisation était à faire auprès des citoyens, pour que ces derniers se mobilisent, tant la question des polluants éternels est opaque et méconnue.

Manifestation PFAS Oullins-Pierre-Bénite
Des étudiant.es, des enfants, des personnes âgées, des militant.es et élu.es sont venu.es marcher contre les PFAS, dimanche 26 mai.Photo : Jean Rémond/Rue89Lyon

Pour l’heure, la lutte contre les perfluorés peut compter sur la présence de militant.es investis de longue date, dont Jade. Elle fait partie des huit personnes qui ont été arrêté.es et placé.es en garde à vue à la suite d’une action sur le site d’Arkema, le 2 mars dernier, toujours sur le sujet des perfluorés. Elle a passé 48 heures au poste et s’est « posée la question de poursuivre la mobilisation ou non », comme elle l’explique.

« Quand je suis sortie de garde à vue, j’ai repris conscience de l’importance de nos actions et de faire ce que l’État ne fait pas : protéger le vivant et la santé de nos enfants », accuse-t-elle. Son procès se tiendra le 18 juin prochain. En attendant, elle continue d’agir. Ce dimanche, la lutte contre les PFAS a bel et bien réussi à mobiliser.

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Quel avenir pour l’hôpital Henry Gabrielle, près de Lyon?

Quel avenir pour l’hôpital Henry Gabrielle, près de Lyon?
Un projet immobilier sur l’actuel site de l’hôpital Henry Gabrielle a été présenté par les HCL. ©MD/Rue89Lyon 2022

L’hôpital Henry Gabrielle, situé à Saint-Genis-Laval, risque d’être transféré sur le site du Vinatier de Bron. Un collectif s’y oppose et organise une manifestation, samedi 25 mai, à 10h30 devant la mairie de Lyon. 

Le sort de l’hôpital Henry Gabrielle est toujours incertain. Construit dans les années 60, l’établissement de santé compte aujourd’hui 205 lits et doit être rénové. Les Hospices civils de Lyon (HCL) souhaitent le transférer sur le site du Vinatier, à Bron.

Des patients et leur famille, opposé.es à la délocalisation de l’hôpital, se sont réuni.es au sein de l’Association de sauvegarde de l’hôpital Henry Gabrielle, fondée en 2016. Le collectif appelle à une manifestation, samedi 25 mai à 10h30, pour « le maintien et la rénovation de l’hôpital Henry Gabrielle à Saint-Genis-Laval ».

Le départ est prévu de la mairie centrale de Lyon, jusqu’au siège des HCL (Lyon 2e). Le combat pour la sauvegarde de l’établissement n’est pas nouveau, mais il a pris un second souffle ce mois-ci, après l’annonce d’un possible projet immobilier sur le site.

Près de 10 hectares de verdure à l’hôpital Henry Gabrielle

« Un transfert sur le site du Vinatier provoquerait inévitablement une diminution des capacités d’accueil et de personnel, ce qui nuirait à la prise en charge des personnes en situation de handicap », avance Raphaël Debû, secrétaire départemental de la fédération du Rhône du Parti communiste et conseiller métropolitain. « La plupart du personnel habite au sud de Lyon et ne pourrait pas venir travailler au Vinatier », ajoute l’élu.

De son côté, Pia Boizet, secrétaire de l’Association de sauvegarde de l’hôpital Henry Gabrielle, revient sur l’importance des « 10 hectares d’espaces verts » qui bordent l’établissement de santé. 

« Pour les patients, la première étape est l’acceptation du handicap. Dans cette épreuve difficile, bénéficier d’un espace vert est d’une grande utilité. Le boisé endosse un véritable rôle de réhabilitation, qui n’existerait pas sur le site du Vinatier », plaide-t-elle.

La Métropole soutient le maintien de l’hôpital Henry Gabrielle à Saint-Genis-Laval

Pour demander le maintien de l’hôpital Henry Gabrielle à Saint-Genis-Laval, le groupe politique du Parti communiste a déposé un vœu lors du conseil de Métropole du 28 juin 2022. La demande a largement été acceptée par les élu.es, de tous bords politiques, avec 105 voix pour. Certains membres de la majorité ont préféré s’abstenir. 

« Ce vœu a créé une crispation politique et depuis, nous parlons très peu de l’hôpital Henry Gabrielle à la Métropole. C’est aussi le but de la manifestation de samedi : que ce sujet ne tombe pas dans l’oubli”, complète Raphaël Debû.

Un projet immobilier sur le site de l’hôpital Henry Gabrielle ?

Le 15 mai dernier, l’Association de sauvegarde de l’hôpital Henry Gabrielle participe à une réunion avec Pascal Blanchard, vice-président (EELV) de la métropole de Lyon en charge de la santé et Bertrand Artigny, vice-président (EELV) en charge des Finances, pour demander un point d’étape sur l’avenir de l’établissement de santé. 

Les élus sont revenus sur les réunions tripartites qui se tiennent entre la mairie de Saint-Genis-Laval, la Métropole et les hospices civils de Lyon. « M. Blanchard nous a annoncé un projet immobilier de logements, présenté par des mandataires HCL (Mengrov, SERL, Insolites Architectes) », écrit le collectif dans un communiqué. Pia Boizet poursuit en expliquant que « la mairie de Saint-Genis-Laval et la Métropole se sont opposées à cette possibilité ».

Les « nouveaux horizons » de l’hôpital Henry Gabielle

« Les HCL nous ont assuré que le site aurait toujours une fonction médicale, mais on ne nous a jamais dit que la porte était ouverte pour des logements privatisés, s’étonne Pia Boizet. S’ajoute à cela un projet médico-social, sûrement pour des personnes âgées, ainsi que des logements étudiant et inclusifs ».

Sur une page de leur site internet, mise à jour en août 2023, les HCL détaillent les « nouveaux horizons et nouveaux projets » de l’hôpital Henry Gabrielle. Trois volets sont évoqués.

Le premier est centré sur la « culture du handicap » et pourrait « s’étendre à d’autres champs : présence de professions libérales, nouvelles prises en charge du grand-âge”. Le second porte sur « l’habitat inclusif » et « devra faire appel à toutes les dernières innovations dans ce domaine, au service, entre autres, des professionnels hospitaliers ». Enfin, le troisième volet est « environnemental » et « valorisera le caractère remarquable du site ».

Le projet de logements à caractère privés n’est pas évoqué. Contactés par Rue89Lyon, les HCL n’ont pas répondu à nos questions dans le temps imparti. 

Une « marche festive » pour l’interdiction des perfluorés le 26 mai au sud de Lyon

Une « marche festive » pour l’interdiction des perfluorés le 26 mai au sud de Lyon
Les militant ·es d’Alternatiba ANV 69 devant le site industriel d’Arkema à Pierre-Bénite.

Alors que l’usage des perfluorés est devenu un enjeu de santé publique national, voire européen, plusieurs organismes appellent à une manifestation contre les PFAS, dimanche à 15h, à Oullins-Pierre-Bénite, au sud de Lyon.

Au départ, ce n’était que le combat isolé d’un fermier américain contre une pollution méconnue. Depuis deux ans, après les révélations du média Vert de rage, l’usage des PFAS (ou perfluorés) au sud de Lyon, notamment dans la Vallée de la chimie, est devenu un enjeu de santé publique national, voire européen.

Ces composés chimiques, utiles à la fabrication de nombreux produits du quotidien comme les poêles, sont dans le viseur des associations écologiques comme des autorités sanitaires. Depuis deux ans, les études montrant la pollution des PFAS dans la métropole de Lyon, n’ont cessé de s’enchaîner. Œufs pollués, légumes et fruits déconseillés à la consommation dans les environs de l’usine, pêche à éviter… Les restrictions sont là.

Perfluorés à Lyon : une manifestation devant l’usine Arkema

Alors que les industriels Arkema et Daikin, basés à Oullins-Pierre-Bénite, continuent de produire des perfluorés, comme le révélait Rue89Lyon en février, syndicats et organisations passent la seconde contre les PFAS. Plusieurs d’entre elles appellent à une « marche festive » contre ces « polluants éternels ». Le rendez-vous est fixé au métro Gare d’Oullins, dimanche 26 mai, à 15 heures.

A l’appel de plusieurs organisations écologistes et citoyennes, parmi lesquelles la Ligue des droits de l’homme, l’ONG Oxfam, Extinction Rebellion ou encore les Soulèvements de la terre, la manifestation doit se rendre au stade du Brotillon, en face de l’usine Arkema de Pierre-Bénite.

Nous appelons à stopper toute production et utilisation de PFAS à l’échelle européenne et mondiale au nom du principe de précaution. De manière plus large, nous demandons l’interdiction de la production de tout nouveau composé n’ayant pas été en amont prouvé non dangereux pour la santé et l’environnement.

Communiqué conjoint de 14 syndicats et organisation appelant au rassemblement

Depuis quelques mois, le combat contre les perfluorés est sorti du simple cadre citoyen. Le champ politique s’en est emparé, de la Métropole de Lyon aux bancs de l’Assemblée nationale. En mars dernier, la Métropole de Lyon annonçait attaquer les géants de la chimie Arkema et Daikin en justice, et plus exactement, en « référé expertise ».

Perfluorés : le volet politico-judiciaire est ouvert

Concrètement, l’exécutif métropolitain, écolo, veut accélérer la réalisation d’une évaluation judiciaire pour mieux connaître la portée de la pollution aux perfluorés, et appliquer le principe du « pollueur-payeur ». Les deux parties doivent se retrouver devant un juge, mardi 28 mai.

Côté législatif, en avril, l’Assemblée nationale votait une loi sur l’encadrement – a minima – de l’usage des perfluorés en France. A la suite des actions des entreprises Seb et Tefal, cette loi a épargné les ustensiles de cuisine et ouvre la voie à d’autres débats. Mais un premier pas a été franchi. Le texte doit prochainement être présenté au Sénat.

Enfin, le « scandale des PFAS » a également connu un volet judiciaire. Le 9 avril dernier, les usines Arkema et Daikin, soupçonnées d’être responsables de pollutions aux perfluorés (aussi appelés PFAS) sud de Lyon ont été perquisitionnées. Selon nos confrères de France 3, une quarantaine de gendarmes de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique ont été dépêchés sur les lieux.

Toujours selon France 3, cette opération a été menée dans le cadre d’une commission rogatoire ouverte en juillet 2023 suite à une plainte pour mise en danger de la vie d’autrui déposée en mai 2022 par Jérôme Moroge (LR), alors maire de Pierre-Bénite (et aujourd’hui d’Oullins-Pierre-Bénite).