Les élections législatives anticipées 2024 auront lieu les 30 juin et 7 juillet.Photo : Montage Rue89Lyon
Le Rhône compte quatorze circonscriptions électorales permettant d’élire autant de députés. Or, ce chiffre n’est plus vraiment représentatif de la population du département. Faut-il en rajouter un ? Notre analyse en chiffres.
La France s’apprête à élire 577 députés pour former une nouvelle Assemblée nationale, les 30 juin et 7 juillet prochain. Chaque député représente une circonscription législative, un territoire dessiné à partir de la carte des cantons.
Théoriquement, ce découpage est censé être équilibré, chaque député représentant peu ou prou un même bassin de population. Pourtant, malgré de nombreux redécoupages pour suivre les évolutions démographiques, de fortes disparités subsistent entre les territoires, et certains sont désavantagés. C’est notamment le cas du Rhône.
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Originaire de Lorraine, je suis arrivé à Lyon en 2020, après plusieurs années à Paris. J’ai rejoint Rue89Lyon en 2023, avec le projet de reprise en coopérative. Désormais associé et rédacteur en chef adjoint du média, je suis plutôt branché justice et mobilités. J’aime bien titiller la Région aussi, quand l’occasion se présente. Si vous avez une info ou que vous souhaitez me joindre, c’est par là : edelacote@rue89lyon.fr
Joseph Mallord William Turner – Snow Storm – Steam-Boat off a Harbour’s Mouth
[Tribune] C’est une chose de savoir que notre temps présent est exposé à toutes les fluctuations et disruptions d’un ordre mondial à bout de souffle, c’en est une autre que de vivre ici et maintenant la menace d’un effondrement démocratique.
On pourra dire que c’est d’abord une manière d’exercer le pouvoir, des promesses non tenues, des questions non traitées qui sont sanctionnées. On pourra écouter les historiens dire que les Français aiment à aller jusqu’au bout des crises pour mieux les surmonter. Il n’en demeure pas moins que plus du tiers des citoyens d’un pays éduqué, informé, ouvert sur le monde et sa complexité, et notamment son urgence écologique, qui donnent leur voix à des démagogues qui oscillent entre la stratégie du déni et celle de l’instrumentalisation de la panique, cela provoque désarroi et colère.
Pour autant, le fatalisme et le repli ne sont pas des options viables. On ne peut ni fuir cette crise – elle est partout – ni s’extraire de ses conséquences – elle affecte l’ensemble de notre rapport au monde. On ne peut pas davantage attendre qu’elle passe, car il n’y aura plus de lendemains heureux possibles, voire de lendemains tout court, si l’action nécessaire pour sauver le monde du réchauffement climatique et de l’extinction de la biodiversité n’est pas entreprise dans les plus brefs délais, à la plus large échelle, et de la manière la plus juste et la plus inclusive possible.
Le corps électoral peut se tromper tragiquement dans les forces auxquelles il confie son destin, il ne se trompe pas sur le caractère existentiel des maux qui l’affectent. Pour que la démocratie survive à cette crise, il faut donc qu’elle se réinvente en profondeur, à la fois comme intelligence partagée et comme mode d’action renouvelé dans un siècle de toutes les urgences.
« Les partis d’extrême-droite et la presse aux ordres des firmes transnationales hostiles à toute transition vers la durabilité n’ont peur que d’une chose, c’est que la prise de conscience citoyenne de la vulnérabilité du monde de l’anthropocène ne débouche sur une demande irrépressible de régulation et de réencastrement de l’activité économique dans un ordre écologique et social viable et désirable. »
Pierre Cornu
Le monde de l’anthropocène a ceci de particulier que les signaux d’alerte sur l’intégrité du Système Terre y sont parfaitement audibles, mais à travers des systèmes complexes de traduction des données brutes et d’analyse d’effets retardés (pour les pollutions et les enjeux sanitaires notamment), sans que les citoyens puissent les relier aisément à la responsabilité directe d’acteurs économiques ou politiques.
Quant à ces derniers, qui disposent, eux, de tous les éléments pour évaluer les conséquences à court, moyen et long termes de leurs décisions, ils manquent trop souvent de courage et de sens des responsabilités pour assumer leurs erreurs et oser les choix qui permettraient de les corriger ou, du moins, de ne pas ajouter au désastre.
Dans ce contexte, il est facile pour les propagandistes du déni et de la panique, au service d’eux-mêmes ou d’intérêts constitués, soit de rejeter les évidences encombrantes en générant ignorance, confusion et controverses, soit de détourner vers des boucs émissaires, intérieurs comme extérieurs aux sociétés qu’ils espèrent manipuler, la colère légitime des populations contre le délitement de leur cadre de vie et la ruine de leurs espérances.
On l’a bien vu dans la campagne pour les élections européennes : les partis d’extrême-droite et la presse aux ordres des firmes transnationales hostiles à toute transition vers la durabilité n’ont peur que d’une chose, c’est que la prise de conscience citoyenne de la vulnérabilité du monde de l’anthropocène ne débouche sur une demande irrépressible de régulation et de réencastrement de l’activité économique dans un ordre écologique et social viable et désirable. Dès lors, tout est bon pour semer la division, la méfiance, la confusion des sentiments et des idées. Non sans succès, hélas !
C’est en effet un douloureux paradoxe de notre temps présent que plus le monde se révèle fragile, et plus nous sommes enclins à nous en remettre à la force brute ; plus il se révèle complexe et rétif à tout contrôle, et plus nous sommes tentés par le simplisme des remèdes universels. Ce n’est pourtant pas en perdant la raison que nous corrigerons les excès du rationalisme. Et ce n’est pas non plus en laissant libre court à l’expression de la haine et du mensonge que nous sauverons nos libertés.
« Prisonniers volontaires d’Etats autoritaires qui nous vendront leur « sécurité » contre le renoncement à toute fraternité. »
Pierre Cornu
Malgré tout, les outils sophistiqués de manipulation de masse qui permettent de conquérir le pouvoir sur une parcelle de terre ne peuvent servir à l’exercer dans un temps historique caractérisé par des défis qui exigent l’union de toutes les nations, de tous les savoirs et de toutes les ressources.
On le voit avec l’exemple des régimes illibéraux qui se multiplient sur la planète, ce n’est que par la répression et la propagande qu’ils peuvent faire croire qu’ils maîtrisent les choses, quand ils cherchent seulement à garder pour leurs cliques les revenus toxiques du pillage des entrailles de la Terre et de l’exploitation du travail. Les bouleversements du climat, l’épuisement des terres, la montée des mers, les risques pandémiques ne se commandent pas par le verbe, et ils se jouent des frontières, si bétonnées soient-elles.
Ironie de l’histoire, c’est à l’heure où nous sommes en passe de devenir tous des réfugiés sur notre propre planète que l’on nous pousse à affirmer notre droit à nous barricader – prisonniers volontaires d’Etats autoritaires qui nous vendront leur « sécurité » contre le renoncement à toute fraternité. Cela ne nous empêchera pas d’être atteints, les uns après les autres, par l’air, l’eau et le feu que nous avons transformés en forces destructrices du vivant.
Que nous est-il donc permis d’espérer dans ce contexte ? D’abord, ce que nous rendrons possible par la somme de nos engagements. L’avenir n’est pas écrit, il est à réinventer. Mais seuls, avec nos inquiétudes comme avec nos fragiles certitudes, nous ne sommes rien. La complexité du monde anthropocène n’est pas une figure de style, elle est une réalité vertigineuse.
Évolutions non linéaires, temporalités déphasées, rétroactions systémiques de toutes sortes, créent un monde qui échappe à notre intuition comme à nos savoirs acquis. Un président qui avait cru que son agilité intellectuelle, son volontarisme, sa bonne étoile lui suffiraient à tenir ensemble l’équilibre vermoulu de nos institutions et de nos régulations sociales et économiques héritées du passé, est en train d’en faire l’amère expérience.
Sans corps intermédiaires, sans contre-pouvoirs, le champ politique est réduit à une lutte de tous contre tous arbitrée par les intérêts constitués. De la même manière, la déontologie de l’information, l’intégrité de la recherche scientifique, l’universalité de l’accès à l’éducation et aux biens communs matériels et immatériels, sont des conditions indispensables et aujourd’hui menacées de toute vie civique éclairée.
« Cabossées, isolées, dévaluées par l’évolution maladive du capitalisme tardif, nos vies nous apparaissent à la fois comme le dernier bien à défendre, et comme ne valant pas mieux, justement, qu’une lutte pour la vie. »
Pierre Cornu
Pour espérer reconstruire une démocratie, non plus seulement dans les limites anciennes du contrat social, mais dans une conception de ce dernier élargie à la technique et au vivant, il nous faut toutefois d’abord soigner ses protagonistes, en acceptant de regarder avec lucidité la dimension morale de l’époque, et la tentation du renoncement et du reniement que prend la crise politique actuelle. Héritiers de l’imaginaire du progrès, nous avons appris à nous juger nous-mêmes par l’apparence de prospérité, de puissance, de raffinement de nos cités.
Rebutés par l’image saturée, violente et disharmonieuse que le monde nous renvoie de notre action sur lui, nous ne savons plus comment prendre soin de nous-même et du monde, et nous nous déchirons pour le seul avantage d’une aristocratie finissante qui n’a plus d’autre projet que de consumer nos dernières ressources. Cabossées, isolées, dévaluées par l’évolution maladive du capitalisme tardif, nos vies nous apparaissent à la fois comme le dernier bien à défendre, et comme ne valant pas mieux, justement, qu’une lutte pour la vie.
Comment réapprendre à prendre soin de nous-mêmes et de la cité anthropocène ? Tout d’abord, en nous rendant capables de réunifier connaissance et action dans une discipline collective fondée sur un certain nombre de vertus oubliées dans le règne de l’efficience et de la performance : celles de la fiabilité, de la loyauté, de la responsabilité comme forces de résistance à la désagrégation du lien social et de nos connexions à la nature.
Dans un temps de violentes fluctuations, c’est d’endurance et de constance que l’on a besoin ; non pas bornées et aliénées, mais instruites et réflexives. On ne reconstruira pas un contrat social et naturel en divisant et en détruisant, mais en intégrant et en bâtissant, dans de nouvelles formes de délibération démocratique ouvrant sur une réunification du souci de soi et d’autrui dans le partage du commun.
Ce n’est pas en quelques jours que ces défis seront relevés, et nous aurons sans doute de durs moments à vivre. Mais l’effondrement de la démocratie n’est pas écrit, il est en notre pouvoir de le conjurer.
Vous pouvez également retrouver cette tribune lue par Valérie Disdier sur Radio Anthropocène ici.
Directeur de recherche à INRAE Clermont-Ferrand. Formé à l’histoire économique et sociale des mondes ruraux, il a fait évoluer ses thématiques de recherche et d’enseignement vers l’histoire du temps présent, ses enjeux environnementaux et la place des sciences et des techniques dans l’anthropocène. Il est notamment l’auteur, conjointement avec E. Valceschini et O. Maeght d’une Histoire de l’Inra entre science et politique (Quae, 2018) et, sous sa signature, d’une étude d’épistémologie historique des approches systémiques intitulée La systémique agraire à l’Inra. Histoire d’une dissidence (Quae, 2021). Ses recherches actuelles portent sur la crise des temporalités dans l’anthropocène et le potentiel transformateur de l’agir scientifique, dans une relation à refonder avec les sociétés, les institutions et la biosphère.
Il préside Cité Anthropocène depuis septembre 2023.
Législatives : dans le Rhône, la guerre des droites pourrait entrainer la fin de celles-ci.Photo : Montage Canva FB et Houcine Haddouche
[Série] La droite va-t-elle perdre la 8e circonscription du Rhône lors des législatives ? Face aux bons scores du RN, voire de la gauche, les échanges se tendent entre le Modem et LR. Ancien leader d’En Marche dans le Rhône, Morgan Griffond s’est rallié à la droite, contre son ancien camp. Analyse politique et mathématique d’un territoire au bord d’un séisme politique.
Il y a comme un air d’OK Corral politique, sur la 8e circonscription du Rhône. Sur ce territoire immense, allant, grossièrement, d’Écully à Thizy-les-Bourgs, les forces en présence ont rarement parues aussi éclatées que pour ces élections législatives. « S’il y a un candidat dans cette élection qui se dit confiant, franchement, je veux bien l’entendre… », glisse Dominique Despras, candidat Modem.
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Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
Ce vendredi 27 juin, Rue89Lyon diffuse une tribune signée par plus d’une trentaine d’associations, de collectifs et de structures de la région de Lyon, en soutien aux migrants. Face au danger de l’extrême droite, ils appellent à faire barrage et formulent leurs propositions.
Depuis des années, constatant les carences et les maltraitances des institutions vis-à-vis des personnes étrangères, associations, collectifs, syndicats, travailleurs sociaux, simples particuliers, tissent avec les premier⸱ères concerné⸱es des espaces de lutte et des réseaux de soutien.
Ensemble, d’une part nous construisons des solutions concrètes (hébergement citoyen, ouverture et gestion de squats, accompagnement juridique et administratif dans les méandres kafkaïens du droit des étrangers…) et d’autre part, nous interpellons les institutions pour que les droits fondamentaux soient respectés, nous appuyant souvent sur les préconisations de la Défenseure des Droits.
Ces derniers mois, nous avons lutté contre l’adoption de la Loi « Asile Immigration » en France et contre le « Pacte européen sur la migration et l’asile ». Ces textes qui reprennent implicitement les mensonges de l’idéologie xénophobe et raciste ont été adoptés avec les voix de l’extrême droite.
Présentant l’étranger comme une menace et un danger, ils durcissent les conditions d’accueil, d’obtention des titres de séjour et de régularisation, d’accès aux droits sociaux, ils fragilisent les droits des demandeur⸱euses d’asile, mettent « hors la loi » les personnes à coups d’OQTF distribuées en masse.
Migrants à Lyon : « Le pouvoir macroniste joue avec le feu »
Comme si les dizaines de milliers de mort⸱es aux frontières de l’Europe ne suffisaient pas. Par ces politiques, des milliers de personnes sont précarisées administrativement, mises à la rue, harcelées jusque dans les campements de fortune où elles survivent dans des conditions indignes. « Nous ne sommes pas dangereux, mais nous sommes en danger », scandent à raison les collectifs de sans-papiers dans leurs marches et manifestations.
Aujourd’hui, le pouvoir macroniste joue avec le feu en organisant précipitamment des élections législatives, dans un moment qu’il a cru défavorable aux forces de gauche, ouvrant, dans un calcul cynique, la porte de Matignon au Rassemblement National.
Avec cette perspective, la menace sur les personnes étrangères vivant sur le territoire n’a jamais été aussi forte depuis des décennies. Les fantasmes xénophobes et racistes, qui ont toujours été au cœur du discours de l’extrême droite, imprègnent déjà la sphère politico-médiatique et le RN remet maintenant sur la table des propositions mises en sourdine lors de sa période dite de « dédiabolisation » en évoquant, par exemple, l’interdiction de la double nationalité.
Toutes les études sérieuses démontrent cependant qu’il n’y a aucun « appel d’air », aucune « invasion » ou « grand remplacement », et que ce sont dans les territoires où il y a le moins d’étranger⸱ères que prospèrent, sur impulsion de l’extrême droite, ces fantasmes de submersion migratoire et la peur de l’autre.
Les campements avec des jeunes migrants sont nombreux à Lyon.Photo : OM/Rue89Lyon
« Ce Nouveau Front Populaire ne devra pas se contenter d’une posture simplement défensive » pour les migrants à Lyon
Nos actions quotidiennes (auprès des voisin⸱es des campements et des squats, des milieux culturels et sportifs pour créer des évènements de solidarité et les succès de ceux-ci, etc.) nous permettent de constater et de démontrer que la société française est bien plus prête à accueillir que ce que disent les discours anti migrant⸱es sur les plateaux de CNews.
Dans les quartiers, villes et villages, où l’on fait vivre concrètement les conditions d’un réel accueil, de l’hospitalité, de la rencontre, de l’égale dignité de toutes et tous, là recule le poison de la haine des un⸱es contre les autres. L’urgence d’un barrage contre cette vague mortifère est criante. La constitution d’un Nouveau Front Populaire en quelques jours, qui s’engage dans son programme à abroger la Loi Asile Immigration, est en ce sens porteuse d’espoir.
Mais ce Nouveau Front Populaire ne devra pas se contenter d’une posture simplement défensive. Il doit, avec les premier⸱ères concerné⸱es ainsi que les collectifs de solidarité, associations, syndicats, travailleur⸱euses sociaux, chercheur⸱euses agissant sur le terrain, porter avec vigueur la voix de l’égalité des droits, du respect de la dignité des personnes, de la solidarité avec les exilé⸱es.
Il faut montrer le chemin d’une alternative concrète aux politiques migratoires actuelles.
Pour nous elle doit inclure rapidement :
La régularisation massive et pérenne des sans-papiers vivant en France ;
L’organisation d’un accueil digne des exilé⸱es avec les moyens nécessaires partagés sur tout le territoire national et entre tous les pays européens afin que, dans l’intérêt de toutes et tous, nous fassions société entre égaux ;
Le respect des droits fondamentaux et des conventions internationales, notamment ceux des demandeur⸱euses d’asile et des mineur⸱es non accompagné⸱es avec le respect du principe de présomption de minorité ;
La promotion de la voix de la raison et de l’humanité en Europe pour que cesse enfin l’hécatombe à ses frontières : construire des ponts et non pas des murs.
Un nouveau rassemblement contre l’extrême droite est prévu à Lyon, ce vendredi 28 juin. Le rendez-vous est fixé à 19 sur la Place des Terreaux (Lyon 1e).
Deux jours avant le résultat du premier tour des élections législatives, le 30 juin prochain, lors duquel le Rassemblement National risque bien de réaliser un score historique, une manifestation est organisée à Lyon. Un mot d’ordre : « Résistons« .
Une douzaine d’organisations appellent au rassemblement, vendredi 28 juin, à 19h sur la Place des Terreaux (Lyon 1e). Parmi elles, La France insoumise, la Jeune Garde, la CNT, l’Unef et d’autres.
À Lyon, de nombreuses manifestations contre l’extrême droite
Depuis le résultat des élections européennes du 9 juin dernier et l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, les manifestations contre le Rassemblement national se sont multipliées à Lyon et dans de nombreuses villes de France. Des rassemblements divers, parfois organisés par l’intersyndicale, par des associations féministes, antifascistes, etc.
En réponse, le 14 juin dernier, une cinquantaine de militants d’extrême droite ont descendu les Pentes de la Croix Rousse en scandant des slogans racistes. Dans ce contexte pour le moins tendu, le maire de Lyon, Grégory Doucet, a demandé « un appui renforcé des forces de police » au soir du premier retour des élections législatives, face aux craintes de débordement.
Rappelons que toutes les communes du Rhône (hors Métropole de Lyon) ont placé le Rassemblement National en tête.
Quelle piscine sera ouverte à Lyon cet été ? Pour répondre à cette épineuse question, Rue89Lyon fait le point sur les équipements et les horaires. Pour vous rafraîchir durant cet été 2025, la Ville de Lyon propose six piscines. Auxquelles il faut ajouter la piscine de Gerland, rénovée par le LOU Rugby et son actionnaire GL Events. Comme les deux dernières années, il n’y aura pas de bassin éphémère. Mais trois piscines municipales ouvertes, d’ordinaire fermées en période estivale.
Alors que l’été débute, on anticipe déjà les canicules persistantes à Lyon et le besoin de se rafraîchir à la piscine. En attendant les congés – ou l’automne – ceux et celles qui ne peuvent bouger de la ville, pourront fréquenter les sept piscines ouvertes au public dans Lyon intra-muros.
Comme l’année dernière, face à l’afflux de baigneurs, certaines piscines municipales couvertes (hors piscine du Rhône ouverte à l’année), habituellement fermées l’été, sont ouvertes à la place des bassins éphémères de Gerland et de la Tête-d’Or. Aux piscines Saint-Exupéry et Tronchet ouvertes l’été 2023, s’est ajouté pour l’été 2024 la piscine Garibaldi.
Exit donc la piscine de Vaise qui restera fermée jusqu’à septembre 2025 pour travaux. Comme l’année dernière, faute de maîtres-nageurs, ces piscines d’été ouvriront et fermeront en décalé. Mais uniquement le matin. Car, c’est bien connu, il fait plus chaud en matinée que l’après-midi.
Rue89Lyon vous livre toutes les infos pratiques.
LOU Piscine (ex-piscine de Gerland – Lyon 7e)
L’été dernier, la piscine de Gerland (Lyon 7e) renommée « LOU piscine » par GL Events a rouvert. On pouvait craindre qu’une fois privatisée, la piscine de Gerland ne soit plus accessible au grand public. Ce qui aurait constitué une double perte : pour le patrimoine (la piscine construite comme le stade par Tony Garnier est classée au titre du plongeoir et des gradins) et pour le sport (dans un contexte de pénurie de piscines à Lyon).
GL Events (actionnaire majoritaire du LOU Rugby) a accepté, contre subventions de la Ville de Lyon, de confier la gestion des créneaux grand public à l’UCPA. Les plages horaires sont larges et les tarifs relativement modérés. La « LOU piscine » sera plus chère qu’une piscine de la Ville de Lyon classique, mais moins chère que la piscine du Rhône en configuration été. Son bassin extérieur sera ouvert toute l’année.
Piscine ouverte en configuration estivale jusqu’au 31 août
Un bassin extérieur de 50 mètres, un plongeoir et un bassin intérieur de 25 mètres (nouveauté liée à la rénovation).
Du lundi, mercredi et vendredi, de 9h à 21h ; le mardi et jeudi, de 7h à 21h ; le week-end (samedi et dimanche) de 9h à 18h.
Prix de l’entrée : 6,50 euros (plein tarif) ; 5 euros (tarif jeune – moins de 18 ans / étudiants) ; 3 euros (tarif chômeurs / RSA) ; 3 euros (tarif handicapé et accompagnants) ; gratuite pour les moins de 3 ans.
➡️ Pour y aller en TCL : métro B, bus 60 (arrêt Stade de Gerland).
La piscine de Gerland rénovée par GL Events et renommée « LOU Piscine ». Crédit : GL Events
Piscine Saint-Exupéry (Lyon 4e)
Habituellement fermée en période estivale, la piscine Saint-Exupéry (Lyon 4e) est ouverte cet été comme l’année dernière. Avec le dérèglement climatique, l’exception devient donc la règle. Vous pouvez vous y baigner dès le matin jusqu’à 14h.
Piscine ouverte du 10 juin au 29 août
Un bassin unique de 25 mètres
Du lundi au vendredi, de 7h à 14h (fermée le week-end)
Prix de l’entrée : 4 euros (plein tarif); 2,60 euros (tarif réduit); carte de 10 entrées à 32 euros; gratuite pour les moins de 4 ans
➡️ Pour y aller en TCL : métro C (arrêt Hénon). Bus C18 et 2 (arrêt Place Flammarion).
Piscine Tronchet (Lyon 6e)
Comme l’année dernière, la piscine Tronchet (Lyon 6e) fait partie des piscines municipales d’hiver ouvertes l’été. Comme Saint-Exupéry, elle dispose d’un seul bassin de 25 mètres. Contrairement à elle, la piscine Tronchet ne sera pas accessible tout l’été jusqu’au 29 août.
Piscine ouverte du 23 juin au 1er août
Bassin unique de 25 mètres
Du lundi au vendredi, de 7h à 14h (fermée le week-end)
Prix de l’entrée : 4 euros (plein tarif); 2,60 euros (tarif réduit); carte de 10 entrées à 32 euros; gratuite pour les moins de 4 ans
➡️ Pour y aller en TCL : métros A, B, trams T1 et le T4 (arrêt Charpennes). Bus 27 (arrêt Clinique du Parc); C1 et C6 (arrêt Vitton-Belges).
Piscine Garibaldi (Lyon 3e)
Après un an et demi de travaux (notamment de désamiantage), la piscine Garibaldi (Lyon 3e) a rouvert au printemps 2024. Habituellement fermée en période estivale, elle sera ouverte cet été. Avec une facture de rénovation d’1,5 million d’euros, ce serait bien d’en profiter.
Piscine ouverte du 23 juin au 29 août
Bassin unique de 33,25 mètres
Du lundi au vendredi, de 7h à 14h (fermée le week-end)
Prix de l’entrée : 4 euros (plein tarif); 2,60 euros (tarif réduit); carte de 10 entrées à 32 euros; gratuite pour les moins de 4 ans
➡️ Pour y aller en TCL : métro B, trams T1 et T3 (Part-Dieu). Bus : C25 (arrêt Garibaldi-Gambetta).
Centre nautique Tony-Bertrand (Lyon 7e)
On ne le présente plus. Le Centre nautique Tony Bertrand (Lyon 7e), encore souvent appelé « piscine du Rhône », accueille chaque été un afflux important de nageurs. Originellement, il a été conçu par l’architecte lyonnais Alexandre Audouze-Tabourin à l’occasion de la candidature de Lyon aux Jeux olympiques d’été de 1968. Le Centre nautique a ensuite été rénové entre 2012 et 2015. Comme sous l’ère Gérard Collomb, le Centre nautique Tony Bertrand est toujours la piscine publique la plus chère de Lyon.
Piscine ouverte en configuration estivale jusqu’au 1er septembre
Un bassin olympique de 50 mètres et un bassin de 68 mètres avec des équipements de loisirs d’été
Accessible aux personnes en situation de handicap.
Tous les jours de 10h30 à 15h puis de 15h30 à 20h, sauf le lundi de 12h à 20h.
Prix de l’entrée : 8 euros (plein tarif); 5,50 euros (tarif réduit); gratuite pour les moins de 4 ans. À noter, la carte 10 entrées n’est pas acceptée durant l’été.
➡️ Pour y aller en TCL : métro D (arrêt Guillotière); tram T1 (arrêt Saint-André). Bus 35 (arrêt Centre nautique).
La piscine du Rhône, inaugurée en 1965, s’appelle depuis 2015 « Centre nautique Tony Bertrand ». Crédit : Matthieu Beigbeder/Rue89Lyon.
Piscine de la Duchère (Lyon 9e)
Avec la piscine du Rhône, la piscine de la Duchère (Lyon 9e) est l’une des plus grandes piscines de Lyon. Comme le Centre nautique Tony-Bertrand, la piscine de la colline de la Duchère est accessible aux personnes en situation de handicap.
À noter : Deux fermetures exceptionnelles les 25 et 26 juillet pour cause de manifestation sportive.
Piscine ouverte du 05 juillet au 31 août
Un bassin éducatif, un bassin de 50 mètres, une pataugeoire et 2 plongeoirs de 3 et 5 mètres de haut.
Tous les jours, de 10h30 à 15h puis de 15h30 à 20h, sauf le vendredi de 12h à 20h (mêmes horaires que l’année dernière).
Prix de l’entrée : 4 euros (plein tarif); 2,60 euros (tarif réduit); carte de 10 entrées à 32 euros; gratuite pour les moins de 4 ans.
➡️ Pour y aller en TCL : bus C6, C14 et 66 (arrêt Duchère Piscine).
Piscine Jean-Mermoz (Lyon 8e)
Comme chaque année, la piscine Jean-Mermoz (Lyon 8e) accueillera petits et grands tout l’été. Mêmes horaires, mêmes tarifs, même roulement (évacuation des bassins 30 minutes avant la fin des créneaux indiqués), tout se passera dans les mêmes conditions que l’année dernière.
Piscine ouverte du 03 juillet au 31 août
Un bassin de 25 mètres, un bassin ludique et une pataugeoire
Tous les jours, de 10h30 à 15h puis de 15h30 à 20h, sauf le mardi de 12h à 20h (mêmes horaires que l’année dernière)
Prix de l’entrée : 4 euros (plein tarif); 2,60 euros (tarif réduit); carte de 10 entrées à 32 euros; gratuite pour les moins de 4 ans
➡️ Pour y aller en TCL : métro D, T6 et bus C15 (arrêt Mermoz-Pinel). Bus 26 et 79 (arrêt Rue du Parc).
Piscine de Mermoz à Lyon 8e. Crédit : Clémence Delarbre/Rue89Lyon.
Les bâtiments du Département du Rhône sont dans l’ensemble de la préfecture.Photo : LC/Rue89Lyon.
[Info Rue89Lyon] Candidate aux législatives à Lyon, Maryll Guilloteau (LR), fille du président du Département du Rhône a logé dans l’appartement de fonction de son père, à l’Hôtel du Département. Christophe Guilloteau (LR) assure de son côté que tout « s’est passé dans les règles » et met en avant le fait d’avoir payé les charges de sa fille. Mais ce soutien pose une question morale : un élu peut-il disposer de son logement de fonction à sa guise ?
En matière d’hébergement, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Dans une métropole de Lyon où les prix des loyers explosent depuis une dizaine d’années, certains bénéficient de précieux coups de main. Ce fut le cas de Maryll Guilloteau (LR), fille de Christophe Guilloteau (LR), président du conseil Départemental du Rhône.
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Mercredi 26 juin, le Ministère de l’intérieur a prononcé la dissolution du groupuscule d’extrême droite identitaire les Remparts, mais aussi des deux associations qui administrent ses locaux : Top Sport Rhône et la Traboule. Ce faisant, le gouvernement finit le travail qu’il n’avait pas fait en 2021 lors de la dissolution de Génération identitaire.
Élus, commerçants, militants, collectifs… Depuis 2011, ils réclament la fermeture des locaux des identitaires dans le Vieux-Lyon. Mais, jusqu’à aujourd’hui, ni les arrêtés municipaux, ni la dissolution de Génération identitaire n’avaient réussi à déloger durablement ces militants d’extrême droite radicale.
Installés montée du Change, dans le 5e arrondissement de Lyon, ils y disposent de deux locaux : le bar la Traboule et la salle de boxe l’Agogé. Depuis 2021, le groupuscule Les Remparts occupait les lieux. Il va devoir les quitter.
Mercredi 26 juin, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé la dissolution de ce « groupement de fait » d’extrême droite radicale, héritier lyonnais de Génération identitaire. Ce ne sont pas les seuls visés. En plus des Remparts, Top sport Rhône, qui administre la salle de boxe, et la Traboule, en charge du bar, vont aussi être dissous.
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À Rue89Lyon depuis 2022, aujourd’hui journaliste associée. Enquêter sur l’extrême droite, c’est lutter contre l’extrême droite.
J’écris aussi sur la politique, le sans-abrisme, le logement, les violences sexistes et sexuelles. Pour me filer une info ou me contacter, c’est par là : mallenou@rue89lyon.fr
Une manifestation est organisée, jeudi 27 juin, à 13h30 devant le Palais des Congrès (Lyon 6e). Les organisations demandent que le domaine de la protection de l’enfance soit préservé, alors que la percée de l’extrême droite leur fait craindre pour ce secteur, déjà en difficulté.
Lyon accueillera, les 27 et 28 juin, les Assises de la protection de l’enfance. Au même moment, plusieurs syndicats (CGT, Solidaires..) et collectifs (Jamais sans Toit, Solidarité entre femmes à la rue..) organisent un rassemblement contre « ce plan de communication », selon leurs mots.
Ils protestent contre le prix d’entrée de 450 euros pour assister aux Assises et s’indignent que des professionnel.les du secteur qui se mobilisent « depuis de nombreuses années », ne soient pas partie prenante.
La journée de mobilisation débutera par un rassemblement à 10 heures devant le Palais des Congrès, suivi d’un pique-nique revendicatif ainsi que d’une prise de parole sur le temps de midi. Une manifestation partira à 13h30, jusqu’à la préfecture du Rhône (Lyon 3e) pour arriver à la place Guichard (Lyon 3e) à 16h30.
Manifestation : la percée de l’extrême droite inquiète les professionnels de la protection de l’enfance
« Depuis 20 ans, les conditions d’accueil des enfants et adolescent·es pris·es en charge dans le cadre de la protection de l’enfance se dégradent massivement du fait du désengagement choisi de l’État, dans les domaines éducatif, médical, social », écrivent les organisations.
Elles pointent aussi le risque de voir arriver l’extrême droite au pouvoir, lors des prochaines élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains, ce qui pourrait mettre en péril le secteur de la protection de l’enfance, selon elles. D’autant plus que ce secteur est en charge des mineurs étrangers non-accompagnés.
« Une politique réactionnaire d’exclusion, de discrimination et de casse de l’ensemble des services publics est à craindre comme la baisse des salaires, de la prise en charge et des moyens pour l’ensemble des secteurs éducatifs, sociaux et de soin », s’inquiète les acteurs de la protection de l’enfance.
Étant donné que ces « manquements » ont un impact non-négligeable sur la santé, la vie sociale, scolaire, l’intégration et l’accompagnement des enfants, les organisations posent des exigences.
« L’arrêt du démantèlement de l’action sociale, de la protection de l’enfance », « La prise en charge par la protection de l’enfance des MNA (Mineurs non accompagnés) en recours jusqu’à décision définitive de la justice quant à leur minorité », « Les moyens humains nécessaires pour garantir à la fois le maintien et le développement d’un dispositif de qualité, » et bien d’autres mesures, qui seront égrenées lors du rassemblement du jeudi 27 juin.
Manifestation en octobre 2020 suite à la mort d’Idir Mederess à la prison de Lyon-CorbasPhoto : LB/Rue89Lyon
Un an après la mort de Nahel et dans un contexte marqué par la montée de l’extrême droite, une semaine contre « le racisme d’État et les violences policières » est organisée à Lyon depuis le lundi 24 juin. Un rassemblement est organisé jeudi 27 juin, à 18 heures sur la Place Guichard (Lyon 3e).
Le 27 juin, cela fera un an. Un an que Nahel, 17 ans, a été tué à bout portant par un policier à Nanterre. En la mémoire du jeune homme et contre les violences policières, des révoltes avaient eu lieu dans de nombreuses villes de France, dont plusieurs à Lyon.
Si l’on regarde l’actualité de ces dernières années, Nahel n’est un cas isolé. Wanys, Adama, Joail, Steve… La liste est longue. Un an après la mort de Nahel et pour que « tous ces noms ne soient jamais oubliés », le Comité de Lutte de Lyon a organisé une semaine « contre le racisme d’État et les violences policières ».
Un rassemblement contre les violences policières organisé jeudi soir à Lyon
Dans ce cadre, un rassemblement est organisé le 27 juin, à 18 heures sur la place Guichard (Lyon 3e). Viendra ensuite une « soirée contre le racisme d’État, en mémoire de Nahel, Idir et les autres », à l’Annexe de l’ECG dès 19 heures (un squat situé 27 rue Salomon Reinach, Lyon 7e).
Barbecue, discussions, projections et d’autres activités seront proposées lors de cette soirée. L’argent récolté reviendra « aux prisonnier.es victimes de la répression coloniale en Kanaky et à l’association Idir Espoir et solidarité ». Cette association a été créée après la mort d’Idir Mederess, 22 ans, au mitard de la prison de Corbas en 2021.