Patrick Louis, candidat union des droites (RN-Reconquête-LR/Ciotti), dans la 9e circonscription du Rhône, le 30 juin 2024 à la préfecture du Rhône.Photo : HH/Rue89Lyon
Voici les résultats dans la 9e circonscription du Rhône (nord du département). Au second tour, dans une triangulaire ouverte, le candidat RN pourrait ravir le siège du député sortant LR.
Les résultats du premier tour des législatives 2024 dans la 9e circonscription du Rhône
Dans la 9e circonscription du Rhône, un duel RN-LR
Avec la 8e circo, la 9ème circonscription du Rhône (de Villefranche au nord du Beaujolais) présente les chances les plus importantes pour le RN d’obtenir un siège à l’Assemblée nationale dans le département du Rhône. Avec une prime pour cette 9e circo.
Alors que dans la 8e, c’est un parfait inconnu qui porte la flamme, c’est une figure de l’extrême droite lyonnaise qui est candidat RN dans la 9e. Patrick Louis, en rassemblant une droite large, de Ciotti à Reconquête, a obtenu 35,41 %, à la hauteur des excellents scores dans le secteur aux européennes. Proche de Marion Maréchal, le co‐président du « conseil scientifique » de l’Issep, a été député européen de Philippe de Villiers, conseiller régional de Charles Millon. Aujourd’hui il peut espérer devenir député de Le Pen/Bardella.
Face à lui, le député sortant Alexandre Portier est en difficulté. Avec 25,41 % des voix, il est en recul de deux points comparativement à 2022 où il avait obtenu 27,64 % des voix au premier tour. la droite paraissait pourtant presque indéboulonnable dans cette circo de Villefranche. L’influent Bernard Perrut (LR, quatre mandats entre 2002 et 2022) avait bien implanté la droite « classique » dans le paysage. Le député sortant pourrait toutefois compter sur une réserver de voix constituée par le score (14,38%) obtenu par le candidat Renaissance, Antoine Laurent.
Avec 23,25 % des voix, le candidat de l’union de la gauche est qualifié pour le second tour. Jean-Henri Soumireu-Lartigue (PS – Nouveau Front Populaire) dépasse en effet le seuil des 12,5 des inscrits. Il ne devrait pas se maintenir au second tour.
Nathalie Serre, députée Les Républicains de la 8e circonscription du Rhône.Photo : HH/Rue89Lyon
Voici les résultats dans la 8e circonscription du Rhône (nord-ouest du département). Au second tour, dans une quadrangulaire potentielle, le candidat RN pourrait ravir le siège de la députée sortante LR.
Les résultats du premier tour des législatives 2024 dans la 8e circonscription du Rhône
Dans la 8e circonscription du Rhône, une quadragulaire potentielle qui ouvre les portes du palais Bourbon au RN
Dans la 8ème circonscription du Rhône (nord-ouest avec l’Arbresle, Tarare, Cours), les chances du RN d’obtenir un siège à l’Assemblée nationale sont les plus importantes du département. C’est un inconnu de 38 ans, Jonathan Géry, qui a été investi. Il est présenté comme « fonctionnaire de police » par Le Patriote du Beaujolais. Avec 33,46% des voix, il double le score du RN en 2022 (16%).
En deuxième position, Anne Reymbaut (PS – Nouveau Front populaire) bénéficie de la dynamique d’union de la gauche pour obtenir 22,75% des voix.
On ne retrouve la députée sortante, Nathalie Serre, qu’en quatrième position, avec 20,66% des suffrages. Dans ce fief LR tenu par Patrice Verchère, celle qui a pris sa succession quand il est devenu maire de Cours et président de la COR, n’a pas franchement bénéficié de la prime au sortant. Elle doit sa qualification au second tour grâce à une très bonne participation. Dans cette 8e circonscription du Rhône, l’abstention est en effet passée de 47,43% (en 2022) à 25,84% en 2024.
Dominique Despras (Modem), battu d’un cheveu en 2022, se représentait. Le candidat du camp présidentiel arrivé en tête en 2022 arrive en troisième position, au coude à coude avec la députée sortante, avec 21,18%.
Abdelkader Lahmar, militant des quartiers populaires à Vaulx-en-Velin, candidat aux législatives 2022 et 2024 dans la 7e circonscription du Rhône.Photo : MA/Rue89Lyon
Dans la 7e circonscription du Rhône (Vaulx-en-Velin, Bron, Rillieux et les deux Sathonay), Abdelakder Lahmar affrontera Alexandre Vincendet au second tour des législatives anticipées. Comme en 2022. A ceci près qu’il y aura également un candidat du RN pour une triangulaire inédite.
Les résultats du premier tour des législatives 2024 dans la 7e circonscription du Rhône (Vaulx-en-Velin, Bron, Rillieux et les deux Sathonay)
Dans la 7e circonscription du Rhône, avantage à la gauche dans une triangulaire.
Avec la 1ère circonscription, la 7e circonscription est l’un des territoires qui pourrait basculer à gauche lors de ces élections législatives. Ce qui serait fort logique au vu de la sociologie marquée par une majorité de quartiers populaires.
En 2022, l’élection d’Alexandre Vincendet (ex-LR, aujourd’hui Horizons) s’était jouée à 2 000 voix près. Mais la forte abstention, particulièrement à Vaulx-en-Velin, avait plombé le candidat LFI Abdelkader Lahmar où il est particulièrement implanté.
Pour ces élections anticipées de 2024, on prend les deux mêmes pour le second tour mais pas que.
Dans la suite logique des élections européennes (voir encadré), le candidat LFI / Nouveau Front Populaire Abdelkader Lahmar arrive largement en tête avec 46% des voix. Soit 16 points de plus qu’au premier tour de 2022 (30,87%).
En troisième position, c’est le candidat du RN Cédric Pignal qui se qualifie. Il obtient 21,28% des voix. Il se maintient pour le second tour (et passer le seuil des 12,5% des inscrits) grâce à une participation en forte hausse. L’abstention est en effet passée de 60,19% en 2022 à 38,86% en 2024.
Le député sortant Alexandre Vincendet arrive en deuxième position avec 27,05% des suffrages.
Au second tour, il pourra certainement bénéficier du report de voix de la candidate LR, Myriam Fontaine (3,52%). Tout comme le candidat du RN pourra compter sur les maigres 0,94% obtenus par le candidat Reconquête ! Mais cela ne devrait pas suffire pour rattraper leur retard sur le candidat du NFP.
Carte du premier tour des élections législatives dans le Rhône
[Carte] Près d’1,2 millions d’électeurs du Rhône étaient appelés aux urnes ce dimanche 30 juin pour le premier tour des élections législatives. La participation est en très forte hausse. Découvrez les résultats des législatives dans le Rhône grâce à notre carte interactive.
Pour visualiser le résultat des élections législatives dans le Rhône, tapez le nom de votre commune ou de votre circonscription dans notre barre de recherche ou déplacez vous sur la carte.
Les résultats complets des élections législatives dans le Rhône, c’est par ici!
Le taux de participation s’annonce en forte hausse par rapport à 2022 : à peine plus d’un électeur sur deux s’était rendu aux urnes dans le département. Entre 61 et 78% des inscrits se sont rendus aux urnes dans les différentes circonscriptions du Rhône, qui a affiché un taux de participation de 71,84%, sout 21 points de plus qu’en 2022.
Preuve du fort engouement pour ces législatives, les demandes de procuration avaient explosé en amont du scrutin. Plus de deux millions ont été recensées à l’échelle nationale.
Certes, le début des vacances explique en partie cette hausse des demandes. Mais l’enjeu énorme du scrutin, qui pourrait voir l’extrême droite accéder au pouvoir, a suscité un réel regain d’intérêt pour la politique.
Élections législatives dans le Rhône : des députés RN au palais Bourbon?
À l’échelle nationale, le Rassemblement national est crédité de 34% des intentions de vote. Cela pourrait-il se matérialiser dans le Rhône? C’est une possibilité. Dans plusieurs circonscriptions, cela va dépendre des reports de voix au second tour, prévu le 7 juillet prochain. Les 8e, 9e, 11e et 13e circonscriptions pourraient basculer à l’extrême droite.
La gauche se maintient bien et arrive en tête dans toutes les circonscriptions de Lyon. Elle pourrait ravir plusieurs sièges à la majorité présidentielle au second tour.
Marie-Charlotte Garin a été élue dès le premier tour à Lyon.
Cette journée du dimanche 30 juin, la rédaction de Rue89Lyon est mobilisée pour vous faire vivre en direct le premier tour des élections législatives anticipées de 2024. Réactions, participation, résultats… découvrez tous les enseignements du scrutin dans le Rhône.
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1 juillet 2024, 1 h 52 min
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1 juillet 2024, 0 h 50 min
Nouveau résultat disponible pour la Circonscription n°6 du Rhône :
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1 juillet 2024, 0 h 40 min
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1 juillet 2024, 0 h 30 min
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1 juillet 2024, 0 h 20 min
4e circo : Romain Billard (LR) veut prendre « le temps de la réflexion » avant d’indiquer son choix pour le second tour
Romain Billard (LR) a obtenu un peu plus de 10% des voix dans la 4e circonscription du Rhône. « Le plus important, ce sont les 6267 voix, qui sont des voix d’adhésion », se félicite-t-il. Ce conseiller municipal de Lyon, implanté dans le 6e arrondissement, ne sera pas au second tour mais ses voix y seront décisives.
Il dit ne pas vouloir « réagir à chaud » et « prendre le temps de la réflexion » avant d’indiquer qui aura sa préférence pour le second tour, car « le RN ne représente pas un danger sur cette circonscription ». La socialiste Sandrine Runel, en tête (38%), y affrontera Anne Brugnera (Renaissance) à 30% et Yannich Chaumont (RN) à 18%.
« Ce qui est dramatique, c’est que 10 000 personnes ont voté pour un candidat dont elles ne connaissent pas le visage. On est en train de désincarner la politique, l’engagement au local n’est plus autant pris en compte », déplore-t-il.
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1 juillet 2024, 0 h 20 min
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1 juillet 2024, 0 h 10 min
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1 juillet 2024, 0 h 00 min
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30 juin 2024, 23 h 58 min
Dans la 12e circonscription, la surprise Lucie Gaillot-Durand
La candidate du Nouveau Front Populaire Lucie Gaillot-Durand est arrivée en tête dans la douzième circonscription du Rhône, dans un territoire marqué par le scandale des perfluorés. Elle devance le député sortant Charles Isaac-Sybille, à qui elle demande de se rallier à sa candidature pour le second tour.
« Ce n’est pas complètement une surprise, il y a eu un vrai engouement pour le nouveau Front populaire dans ma circonscription. Les Pfas sont bien sûr un sujet important, mais ce n’est pas le seul. Le pouvoir d’achat et la restauration des services publics sont essentiels. »
Lucie Gaillot-Durand, candidate NFP de la 12e circonscription. Photo : HH/Rue89Lyon
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30 juin 2024, 23 h 50 min
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30 juin 2024, 23 h 46 min
Dans la 9e, le candidat de « l’union » à l’extrême droite en tête appelle la droite à se retirer
« Je demande à Alexandre Portier de démissionner ». Dans le Beaujolais, Patrick Louis (RN – Reconquête et LR apparenté Éric Ciotti) a fait un des plus gros scores de l’extrême droite dans le Rhône. Il demande au candidat sortant, LR, de partir. « S’il se maintient, il peut faire gagner la gauche », indique-t-il. Et si la gauche se retire (ce qui devrait être le cas) ? « Il sera élu avec des voix de gauche ».
Il analyse : à l’assemblée, il y aura deux « blocs ». Or, pour peser, il faudra être dans un de ses blocs, pas dans un petit groupe comme le sera LR. Avec dix points d’avance, celui qui a été appelé par Marion Maréchal a des chances d’être élu le 7 juillet. Néanmoins, avec les reports de voix, Alexandre Portier est lui aussi dans la course.
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30 juin 2024, 23 h 42 min
L’union de la gauche en tête dans toutes les circonscriptions de Lyon
Dans la capitale des Gaules, la gauche a fait le plein. Dans la 3e circonscription, l’écologiste Marie-Charlotte Garin, députée sortante, est élue au premier tour du scrutin. Cela a bien failli être le cas aussi pour Boris Tavernier, candidat de la société civile, proche des écologistes, dans la 2ème circonscription. Il atteint 49,65 % des exprimés, devant Loïc Terrenes (Renaissance), qui obtient 25,12% des suffrages.
Dans la 1ère circonscription, Anaïs Belouassa-Cherifi (NFP-LFI) est aussi en bonne position. Elle engrange 42,4% des voix face au député sortant Renaissance, Thomas Rudigoz (29,7%), et au candidat du RN Laurent Mouton (18,10%), qui se qualifie aussi au second tour.
C’est dans la 4e où la candidate PS, Sandrine Runel aura le plus de mal à se faire élire. Elle arrive en tête avec 38% des voix, devant Blandine Brocard (Renaissance), avec 31% des voix, et le candidat RN Yannick Chaumont (17,91%).
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30 juin 2024, 23 h 40 min
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30 juin 2024, 23 h 33 min
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30 juin 2024, 23 h 30 min
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30 juin 2024, 23 h 26 min
Vers une triangulaire sur la 5e circo, au détriment de Blandine Brocard ?
Blandine Brocard (Modem), députée sortante de la 5e circonscription, va devoir se battre pour conserver son siège. Elle se place en 1ère position du scrutin au 1er tour, avec 32,23% des voix. Elle est suivie du candidat de l’union de la gauche, Fabrice Matteucci (PS), qui engendre 26,48% des voix, se plaçant in-extremis en 2e position. « C’est une belle surprise. C’est le résultat de Caluire-et-Cuire qui nous a permis de basculer », se félicite-t-il. Le RN aussi sera présent au second tour, avec Sasha Bitoum (25,16%).
Fabrice Matteucci annonce qu’il ne se désistera pas, étant arrivé 2e. « Il y a une possibilité de rester mobilisé et d’aller chercher les abstentionnistes », explique-t-il. Il compte aussi sur la division des électeurs du candidat LR, Bastien Joint, entre la candidate Ensemble et celui du RN. Ce dernier a obtenu 14% des suffrages.
Fabrice Matteucci, candidat du Nouveau Front populaire sur la 5e circonscription du Rhône, au premier tour des législatives anticipées 2024.Photo : Houcine Haddouche/Rue89Lyon
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30 juin 2024, 23 h 05 min
Dans la 4e circo, une triangulaire pourrait permettre à Anne Brugnera (Ensemble) de se maintenir
Dans la 4e circonscription, située à Lyon, plus de 77% des inscrits sont allés votés. La candidate de l’union de la gauche, adjointe au maire de Lyon, Sandrine Runel (PS), est arrivée en tête avec 38% des voix. Elle est suivie, en 2e position avec 31% des voix, par la députée sortante Anne Brugnera (Renaissance). Les deux femmes se retrouveront dans une triangulaire avec le candidat RN Yannick Chaumont (17%).
La candidate Renaissance a déjà annoncé son intention de se maintenir au second tour. « On se retire quand on est troisième, pas quand on est deuxième », explique-t-elle. Elle pourrait bénéficier au second tour d’une petite de réserve de voix, celle du candidat LR Romain Billard, conseiller municipal de Lyon, qui a obtenu 10,37% des voix.
Anne Brugnera au soir du premier tour des législatives 2022 à Lyon.Photo : DD/Rue89Lyon
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30 juin 2024, 22 h 52 min
Thomas Gassilloud (Ensemble) en ballottage favorable dans la 10e circo
Le député sortant Thomas Gassilloud est arrivé en tête dans la 10e circonscription. Avec 32,45% des suffrages, il devance d’une courte tête Cécile Patout, la candidate du Rassemblement national (31,15%). Arrivée troisième, mais à bonne distance, la candidate du NFP devrait se désister.
Thomas Gassilloud, député Renaissance de la 10e circonscription du Rhône.Photo : HH/Rue89Lyon
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30 juin 2024, 22 h 44 min
Duel RN-Majorité présidentielle dans la 11e circo
Le député sortant macroniste Jean-Luc Fugit est largement battu dans la 11e circonscription (sud-rhodanien). Il cumule 26,93% des suffrages, loin derrière Alexandre Humbert-Dupalais (union de extrême-droite) qui affole les compteurs avec 36,81% des voix. Le communiste Abdel Youfsi, qui s’était maintenu au second tour en 2022, devrait se désister pour faire barrage, conformément aux consignes nationales.
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30 juin 2024, 22 h 35 min
Le RN largement en tête dans la 13e circo, la gauche qualifiée
La cheffe de file des RN du Rhône Tiffany Joncour a cumulé 36,35% des voix dans la 13e circo, celle de l’est lyonnais. Elle devance Victor Prandt, le candidat du NFP (26,23%). La candidate sortante Sarah Tanzilli arrive 3e (24,21%). La candidate va-t-elle se désister? Les macronistes ne semblent pas tous sur la même longueur d’onde quant à l’attitude à adopter face aux candidats de la France insoumise.
Tiffany Joncour, candidate du RN.Photo : HH/Rue89Lyon
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30 juin 2024, 22 h 30 min
Idir Boumertit en ballottage favorable dans la 14e (résultats définitifs)
Le candidat sortant (NFP) de la 14e circonscription, celle de Vénissieux, est arrivé largement en tête au premier tour (48,74%), devant le candidat (RN) Cédric Mermet (28,21%). Il frôle l’élection directe au premier tour.
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30 juin 2024, 21 h 55 min
Duel RN-LR dans la 9e circo (définitif)
Patrick Louis (Union de l’extrême droite) : 35,41%
Alexandre Portier (LR) : 25?41%
Jean-Henri Soumire (NFP) : 23,25%
Antoine Laurent (Ensemble) : 14,38%
Conformément à la consigne passée à l’échelle nationale, Jean-Henri Soumire (NFP), en position de se maintenir au second tour, devrait se désister dans la 9e circonscription, celle de Villefranche et du Beaujolais. On s’achemine vers un duel entre le RN et le député LR sortant, Alexandre Portier.
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30 juin 2024, 21 h 55 min
La 7e circo du Rhône devrait passer à gauche, à l’occasion d’une triangulaire
Perdant face à Alexandre Vincent (Horizons, ex-LR) en 2022, Abdelkader Lahmar (NFP-LFI) devrait l’emporter lors de ces législatives anticipées. Il est arrivé largement en tête du 1er tour avec 46% des voix dans une circonscription qui regroupe Vaulx-en-Velin, Bron, Rillieux-la-Pape, Sathonay-Camp et Sathonay-Village.
Il se retrouve au second tour face à Alexandre Vincendet, 27% des voix, et Cédric Pignal (RN), 21,28%. Ce dernier obtient de justesse les 12,5% des voix exprimées nécessaires pour se qualifier au second tour. Une triangulaire donc, où on voit mal un des participants se retirer et où chacun ne dispose de presque aucune réserve de voix. Les résultats devraient donc être quasi similaires au second tour.
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30 juin 2024, 21 h 43 min
Le RN devant la gauche dans la 8e circo (définitif), une quadrangulaire possible
Jonathan Géry (RN) : 33,46%
Anne Reymbault (NFP) : 22,75%
Dominique Despras (Ensemble) : 21,18%
Nathalie Serre (LR) : 20,66%
Dans une configuration inédite, quatre candidats sont en position de se maintenir au second tour. LR et la Majorité présidentielle, quatrième et troisième, vont-ils se maintenir ou respecter le front républicain? S’ils se maintenaient , ils offriraient la circo au RN.
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30 juin 2024, 21 h 32 min
Premières tendances : la gauche serait bien placée dans les circonscriptions lyonnaises
Les premiers résultats tombent au QG du Nouveau front populaire. La première centaine de bulletins de vote dépouillée donne Anais Belouassa Cherif (LFI) largement en tête dans la 1ere, tout comme Marie-Charlotte Garin (EELV) et Boris Tavernier, respectivement dans la 2e et 3e. L’insoumise pourrait passer dès le premier tour, et les deux suivants ne seraient pas très loin non plus… « À un cheveu », note une candidate. Attention toutefois : ces résultats sont loin d’être définitifs.
De même, Sandrine Runel (PS) prendrait la tête dans la 4e circonscription. Là encore, les résultats sont loin d’être complets.
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30 juin 2024, 21 h 32 min
Alexandre Vincendet en ballottage dans la 7e circo
Alors que le parti de la majorité présidentielle s’était effondrée aux européennes, Alexandre Vincendet, député sortant de la 7e circonscription, a bien redressé la barre. Sur un peu plus de deux tiers de bulletins dépouillés, il se positionne en deuxième position derrière Abdelkader Lahmar.
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30 juin 2024, 21 h 12 min
La gauche en bonne posture dans la 8e, vers une quadrangulaire?
L’union de la gauche arriverait en deuxième position dans la 8e circonscription du Rhône, dans des résultats quasiment définitifs. Derrière l’énorme score du RN, Anne Reymbault devancerait d’une courte tête Nathalie Serre, la député (LR) sortante. Mais au vu de la position actuelle du parti, va-t-elle céder sa place au second tour? Rien n’est moins sûr. S’il elle se maintenait, elle offrirait la circo sur un plateau au RN. Dominique Despras, le candidat de la majorité présidentielle, arrive 4e. Il est lui aussi en position de se maintenir au second tour.
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30 juin 2024, 20 h 59 min
Vers un duel RN-Renaissance dans la 10e circo
Trois-quarts des bulletins ont été dépouillés dans la 10e circonscription du Rhône. Le candidat sortant Thomas Gassiloud est en position de se qualifier au second tour, où il devrait affronter la RN Cécile Patout, qui arrive légèrement en tête, avec plus de 32% des suffrage.
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30 juin 2024, 20 h 49 min
Un rassemblement débute aux Terreaux
Un rassemblement « pour une riposte antifasciste » a débuté place des Terreaux (Lyon 1er). Pour l’instant une centaine de personne est présente devant l’hôtel de ville de Lyon.
Alice, Jana et Mateo, 19 ans, sont venus se rassembler contre le RN et sont déçus de son score de 34% même s’ils s’y « attendaient ». « On sera tous les trois mis en danger par ce que le RN pourrait mettre en œuvre, car on est deux femmes et des personnes queers ou métis. »
Tous les trois ont voté pour le Nouveau Front populaire. « Ce que je trouve inquiétant c’est que malgré l’union on arrive derrière le RN, à seulement 28% », explique Mateo. Lui et ses amis veulent continuer de se mobiliser et tenter de « sensibiliser » autour d’eux pour faire reculer l’extrême droite.
Derrière eux, environ 200 personnes se sont rassemblés sur la place des Terreaux suite aux résultats. Après 30 minutes d’inertie, les manifestants se mettent à clamer « la jeunesse emmerde le Front national » et « Siamo tutti antifascisti »
Photo MA/Rue89Lyon
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30 juin 2024, 20 h 36 min
Le RN largement en tête dans la 8e circonscription
Dans la rurale 8e circonscription, le candidat RN arrive largement en tête, sur plus de 55% des bulletins. Jonathan Géry cumule pour l’instant plus de 37% des voix, loin devant LR et le NFP, qui sont au coude à coude.
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30 juin 2024, 20 h 24 min
« Les ni-ni ne sont plus une option » – Grégory Doucet, au QG du Nouveau front populaire
« Ho mon dieu… », « C’est pas vrai »… Les premiers résultats nationaux ont eu l’effet d’une douche froide, au Volver (Lyon 3e), au QG du Nouveau front populaire. Les visages fermés, les candidats de la 1ere, 2e et 3e circonscription de Lyon ont vu le score impressionnant du RN s’afficher sur l’écran mis en extérieur. Dans la foulée, le maire de Lyon Grégory Doucet (EELV), a pris la parole devant les caméras. Après avoir mis en avant la bonne participation, il s’est fait grave :
« Les français ont choisi de mettre l’extrême droite en tête. C’est un résultat effrayant. »
Pour l’élu, il s’agit maintenant de tout faire pour empêcher que l’assemblée nationale passe entre les mains du RN.
« Les démocrates et républicains responsables de ce pays doivent faire en sorte que le Rn n’ait pas de majorité, a-t-il indiqué. Le ni-ni n’est plus une option. »
À côté de lui, une cinquantaine de militant·es continuent de regarder l’écran où s’affichent les résultats, scotchés. « Attendez, il n’y a pas encore les résultats des grandes villes », alerte l’un. Une déclaration suivie d’un silence qui en dit long sur la déception du soir.
Les réactions aux résultats des législatives à Lyon, Grégory Doucet (EELV).Photo : HH/Rue89Lyon.
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30 juin 2024, 20 h 13 min
Les résultats en direct dans votre commune et votre circonscription
Le RN largement en tête dans la 9e circonscription du Rhône, LR deuxième
Le député de l’union de l’extrême droite Patrick Louis est largement en tête dans la 9e circonscription du Rhône, sur plus d’un tiers des bulletins dépouillés. Il cumule près de 38% des suffrages, devançant le député sortant (LR) Alexandre Portier avec 28%. Le candidat du Nouveau Front Populaire ne semble pas en position de se maintenir au second tour.
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30 juin 2024, 19 h 48 min
Les scores à obtenir pour se maintenir au second tour
Les règles de qualification pour le second tour sont complexes : les deux premiers sont automatiquement qualifiés mais une personne arrivée troisième, voire quatrième peut également se maintenir au second tour, moyennant quelques règles mathématiques qui dépendent du taux de participation dans chaque circonscription. En clair, plus le taux de participation est élevé, plus un candidat arrivé troisième a de chances de se qualifier au second tour.
Avec un taux de participation de 50%, le seuil de qualification pour le second tour se situe à 25%.
À 55%, le seuil est de 22,73% pour se maintenir.
À 60%, le seuil est de 20,83%.
À 62%, le seuil est de 20,16%.
À 64%, le seuil est de 19,53%.
À 66%, le seuil est de 18,93%.
À 68%, le seuil est de 18,32%.
À 70%, le seuil est de 17,86%.
À 75%, le seuil est de 16,67%.
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30 juin 2024, 19 h 44 min
Au QG du Nouveau front populaire à Lyon, une ambiance crispée avant les premiers résultats
Le bar le Volver est noir de monde ce dimanche 30 juin. Plus d’une centaine de personnes s’est retrouvée au QG du Nouveau front populaire à Lyon. Le maire, Grégory Doucet (EELV), mais aussi Boris Tavernier et Marie-Charlotte Garin (EELV), respectivement candidats de la 3e et 2e circonscription sont déjà présents. Nombreux sont ceux à zieuter leur téléphone, en quête de premières estimations.
Le maire Grégory Doucet, le 30 juin.Photo : HH/Rue89Lyon.
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30 juin 2024, 18 h 19 min
Triangulaire, ballottage… le lexique des législatives au crible
Petit point sémantique dans ce live pour décrypter le vocabulaire complexe des élections législatives. L’élection se joue à deux tours, et les règles sont parfois complexes…
Un.e candidat.e peut être élu.e directement s’il réunit plus de 50% des suffrages dès le premier tour, à condition de réunir plus de 25% des voix des inscrits. Autrement dit, si la participation dépasse 50% dans une circonscription, un.e candidat.e ayant réuni plus de la moitié des suffrages sera automatiquement élu.e dès le premier tour.
Si aucun.e candidat.e n’est élu.e au premier tour, les deux candidat.es arrivés en tête sont automatiquement qualifié.es. On dit alors qu’ils sont en ballottage. Selon les reports de voix anticipés au second tour, on peut parler de ballottage favorable ou défavorable.
Un.e candidat.e arrivé.e troisième peut également se qualifier au second tour. Il faut pour cela qu’il ou elle parvienne à réunir un minimum de 12,5% des voix des inscrits sur une liste électorale. On parle alors de triangulaire. Au vu du niveau de participation attendu, elles risquent d’être nombreuses en France lors de ce premier tour.
Dans certains cas rares, un candidat arrivé quatrième place peut également se qualifier pour le second tour, à la même condition qu’il réunisse 12,5% des inscrits. On parle alors de quadrangulaire.
Selon les reports de voix anticipés au second tour, un candidat qualifié peut retirer sa candidature au second tour pour favoriser un candidat en meilleure posture. On parle alors de désistement.
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30 juin 2024, 17 h 37 min
Des files d’attentes devant les bureaux de vote
Forte participation oblige, de nombreux électeurs ont dû attendre de nombreuses minutes avant de voter, comme à proximité de l’hôtel de ville de Lyon (1er arrondissement).
Photo ED/Rue89LyonPhoto : ED/Rue89Lyon
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30 juin 2024, 17 h 11 min
La forte mobilisation se confirme à 17h
Visiblement, le choc de la dissolution a re-mobilisé les troupes pour ces législatives anticipées. Les bons chiffres de participation de ce début de journée se confirment à Lyon et dans la Région.
Selon la préfecture, le taux de participation à 17 h pour la région Auvergne Rhône-Alpes est de 61,58% contre 39% en 2022. Soit presque 20 points de plus.
Dans le Rhône, la tendance est (très légèrement) inférieure. On est sur du 57,10 %, contre 39,14% en 2022.
À Lyon, à 14 h, 44,36 % des votants s’étaient déjà déplacé. En 2022, ce chiffre ne dépassait pas les 30 % (28,79 % pour être précis). Lors des Europénnes, il était de 39,93 %.
Plus encore qu’à Lyon, les taux de participation impressionnent à Villeurbanne. À 16 h, presque la moitié de la population s’était déplacée (47 %). En 2022, ce chiffre était de 29,35 %. Dans les deux plus grandes villes de la métropole, les bureaux de vote fermeront à 20 h.
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30 juin 2024, 13 h 42 min
Pour une « riposte antifasciste », un rassemblement annoncé aux Terreaux (Lyon 1er)
L’appel s’est fait entendre dans le week-end. Via le compte Lyon insurrection, un rassemblement pour une « riposte antifasciste » circule sur les réseaux sociaux. Celui-ci est prévu à 20 h, place des Terreaux (Lyon 1er), au moment des premiers résultats du premier tour. Un dispositif important des forces de l’ordre est à prévoir. Le maire de Lyon, Grégory Doucet (EELV), a demandé des renforts policiers au ministère de l’intérieur, pour parer à d’éventuels débordements. Une de nos journalistes sera sur place.
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30 juin 2024, 12 h 21 min
À midi, les taux de participation largement en hausse, à Lyon et dans la Région
À la mi journée, la participation est en hausse dans la Région, selon les premiers chiffres de la préfecture et de la Ville, par rapport à 2022. Avec un bond, en réalité, assez impressionnant. Il faut dire que le scrutin de 2022 avait faiblement mobilisé…
Dans la Région Auvergne Rhône-Alpes, 28,29 % des électeurs se sont déplacés pour aller voter à 12 h contre 19,89 % en 2022, soit quasiment dix points de plus.
Dans le Rhône, ce chiffre est légèrement plus bas (25,02 %). Il est cependant toujours largement au dessus de celui de 2022 (19,36 %).
À Villeurbanne, la hausse de la participation est aussi impressionnante par rapport à 2022. On est sur du 26,20 % contre 17,74 % en 2022.
À Lyon, à 10 h, on était sur hausse de 3 % de la participation par rapport à 2022. 10,75 % de la population s’était déplacée, contre 7,14 % en 2022 et 7,11 % aux Européennes.
Le 9 juin dernier, Emmanuel Macron annonçait – à la surprise générale – la dissolution de l’Assemblée nationale, à la suite d’un score historique du Rassemblement national aux européennes. Dans le Rhône, 14 circonscriptions sont de nouveau à prendre aux législatives anticipées. Les candidat·es ont eu seulement deux semaines pour faire campagne et convaincre.
Comme au niveau national, plusieurs députés de la majorité présidentielle pourraient perdre leurs sièges. À Lyon, le député sortant de la 1ere circonscription Thomas Rudigoz (Renaissance), est en mauvaise posture face à l’insoumise Anaïs Belouassa-Cheirifi (NFP).
Législatives 2024 : l’extrême droite du Rhône pour la (presque) première fois à l’Assemblée ?
Les candidats du Rassemblement national aussi pourraient tirer leur épingle du jeu. Dans plusieurs circonscriptions, ils sont bien placés pour ravir leurs sièges à des députés sortants issus de LR ou de la majorité présidentielle. En 2022, aucun candidat RN n’avait réussi à se qualifier au second tour dans le Rhône.
Si l’un d’eux arrivait à emporter une circonscription, ce serait une première dans le département qui n’a jamais connu de députés Front national dans une législative à deux tours. Seuls deux députés Front national avait réussi à se hisser au Parlement entre 1986 et 1988 à l’occasion de législatives à la proportionnelle, dont Bruno Gollnisch, critiqué pour ses positions négationnistes et antisémites.
Les élections législatives anticipées 2024 auront lieu les 30 juin et 7 juillet.Photo : Montage Rue89Lyon
Le Rhône compte quatorze circonscriptions électorales permettant d’élire autant de députés. Or, ce chiffre n’est plus vraiment représentatif de la population du département. Faut-il en rajouter un ? Notre analyse en chiffres.
La France s’apprête à élire 577 députés pour former une nouvelle Assemblée nationale, les 30 juin et 7 juillet prochain. Chaque député représente une circonscription législative, un territoire dessiné à partir de la carte des cantons.
Théoriquement, ce découpage est censé être équilibré, chaque député représentant peu ou prou un même bassin de population. Pourtant, malgré de nombreux redécoupages pour suivre les évolutions démographiques, de fortes disparités subsistent entre les territoires, et certains sont désavantagés. C’est notamment le cas du Rhône.
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Originaire de Lorraine, je suis arrivé à Lyon en 2020, après plusieurs années à Paris. J’ai rejoint Rue89Lyon en 2023, avec le projet de reprise en coopérative. Désormais associé et rédacteur en chef adjoint du média, je suis plutôt branché justice et mobilités. J’aime bien titiller la Région aussi, quand l’occasion se présente. Si vous avez une info ou que vous souhaitez me joindre, c’est par là : edelacote@rue89lyon.fr
Joseph Mallord William Turner – Snow Storm – Steam-Boat off a Harbour’s Mouth
[Tribune] C’est une chose de savoir que notre temps présent est exposé à toutes les fluctuations et disruptions d’un ordre mondial à bout de souffle, c’en est une autre que de vivre ici et maintenant la menace d’un effondrement démocratique.
On pourra dire que c’est d’abord une manière d’exercer le pouvoir, des promesses non tenues, des questions non traitées qui sont sanctionnées. On pourra écouter les historiens dire que les Français aiment à aller jusqu’au bout des crises pour mieux les surmonter. Il n’en demeure pas moins que plus du tiers des citoyens d’un pays éduqué, informé, ouvert sur le monde et sa complexité, et notamment son urgence écologique, qui donnent leur voix à des démagogues qui oscillent entre la stratégie du déni et celle de l’instrumentalisation de la panique, cela provoque désarroi et colère.
Pour autant, le fatalisme et le repli ne sont pas des options viables. On ne peut ni fuir cette crise – elle est partout – ni s’extraire de ses conséquences – elle affecte l’ensemble de notre rapport au monde. On ne peut pas davantage attendre qu’elle passe, car il n’y aura plus de lendemains heureux possibles, voire de lendemains tout court, si l’action nécessaire pour sauver le monde du réchauffement climatique et de l’extinction de la biodiversité n’est pas entreprise dans les plus brefs délais, à la plus large échelle, et de la manière la plus juste et la plus inclusive possible.
Le corps électoral peut se tromper tragiquement dans les forces auxquelles il confie son destin, il ne se trompe pas sur le caractère existentiel des maux qui l’affectent. Pour que la démocratie survive à cette crise, il faut donc qu’elle se réinvente en profondeur, à la fois comme intelligence partagée et comme mode d’action renouvelé dans un siècle de toutes les urgences.
« Les partis d’extrême-droite et la presse aux ordres des firmes transnationales hostiles à toute transition vers la durabilité n’ont peur que d’une chose, c’est que la prise de conscience citoyenne de la vulnérabilité du monde de l’anthropocène ne débouche sur une demande irrépressible de régulation et de réencastrement de l’activité économique dans un ordre écologique et social viable et désirable. »
Pierre Cornu
Le monde de l’anthropocène a ceci de particulier que les signaux d’alerte sur l’intégrité du Système Terre y sont parfaitement audibles, mais à travers des systèmes complexes de traduction des données brutes et d’analyse d’effets retardés (pour les pollutions et les enjeux sanitaires notamment), sans que les citoyens puissent les relier aisément à la responsabilité directe d’acteurs économiques ou politiques.
Quant à ces derniers, qui disposent, eux, de tous les éléments pour évaluer les conséquences à court, moyen et long termes de leurs décisions, ils manquent trop souvent de courage et de sens des responsabilités pour assumer leurs erreurs et oser les choix qui permettraient de les corriger ou, du moins, de ne pas ajouter au désastre.
Dans ce contexte, il est facile pour les propagandistes du déni et de la panique, au service d’eux-mêmes ou d’intérêts constitués, soit de rejeter les évidences encombrantes en générant ignorance, confusion et controverses, soit de détourner vers des boucs émissaires, intérieurs comme extérieurs aux sociétés qu’ils espèrent manipuler, la colère légitime des populations contre le délitement de leur cadre de vie et la ruine de leurs espérances.
On l’a bien vu dans la campagne pour les élections européennes : les partis d’extrême-droite et la presse aux ordres des firmes transnationales hostiles à toute transition vers la durabilité n’ont peur que d’une chose, c’est que la prise de conscience citoyenne de la vulnérabilité du monde de l’anthropocène ne débouche sur une demande irrépressible de régulation et de réencastrement de l’activité économique dans un ordre écologique et social viable et désirable. Dès lors, tout est bon pour semer la division, la méfiance, la confusion des sentiments et des idées. Non sans succès, hélas !
C’est en effet un douloureux paradoxe de notre temps présent que plus le monde se révèle fragile, et plus nous sommes enclins à nous en remettre à la force brute ; plus il se révèle complexe et rétif à tout contrôle, et plus nous sommes tentés par le simplisme des remèdes universels. Ce n’est pourtant pas en perdant la raison que nous corrigerons les excès du rationalisme. Et ce n’est pas non plus en laissant libre court à l’expression de la haine et du mensonge que nous sauverons nos libertés.
« Prisonniers volontaires d’Etats autoritaires qui nous vendront leur « sécurité » contre le renoncement à toute fraternité. »
Pierre Cornu
Malgré tout, les outils sophistiqués de manipulation de masse qui permettent de conquérir le pouvoir sur une parcelle de terre ne peuvent servir à l’exercer dans un temps historique caractérisé par des défis qui exigent l’union de toutes les nations, de tous les savoirs et de toutes les ressources.
On le voit avec l’exemple des régimes illibéraux qui se multiplient sur la planète, ce n’est que par la répression et la propagande qu’ils peuvent faire croire qu’ils maîtrisent les choses, quand ils cherchent seulement à garder pour leurs cliques les revenus toxiques du pillage des entrailles de la Terre et de l’exploitation du travail. Les bouleversements du climat, l’épuisement des terres, la montée des mers, les risques pandémiques ne se commandent pas par le verbe, et ils se jouent des frontières, si bétonnées soient-elles.
Ironie de l’histoire, c’est à l’heure où nous sommes en passe de devenir tous des réfugiés sur notre propre planète que l’on nous pousse à affirmer notre droit à nous barricader – prisonniers volontaires d’Etats autoritaires qui nous vendront leur « sécurité » contre le renoncement à toute fraternité. Cela ne nous empêchera pas d’être atteints, les uns après les autres, par l’air, l’eau et le feu que nous avons transformés en forces destructrices du vivant.
Que nous est-il donc permis d’espérer dans ce contexte ? D’abord, ce que nous rendrons possible par la somme de nos engagements. L’avenir n’est pas écrit, il est à réinventer. Mais seuls, avec nos inquiétudes comme avec nos fragiles certitudes, nous ne sommes rien. La complexité du monde anthropocène n’est pas une figure de style, elle est une réalité vertigineuse.
Évolutions non linéaires, temporalités déphasées, rétroactions systémiques de toutes sortes, créent un monde qui échappe à notre intuition comme à nos savoirs acquis. Un président qui avait cru que son agilité intellectuelle, son volontarisme, sa bonne étoile lui suffiraient à tenir ensemble l’équilibre vermoulu de nos institutions et de nos régulations sociales et économiques héritées du passé, est en train d’en faire l’amère expérience.
Sans corps intermédiaires, sans contre-pouvoirs, le champ politique est réduit à une lutte de tous contre tous arbitrée par les intérêts constitués. De la même manière, la déontologie de l’information, l’intégrité de la recherche scientifique, l’universalité de l’accès à l’éducation et aux biens communs matériels et immatériels, sont des conditions indispensables et aujourd’hui menacées de toute vie civique éclairée.
« Cabossées, isolées, dévaluées par l’évolution maladive du capitalisme tardif, nos vies nous apparaissent à la fois comme le dernier bien à défendre, et comme ne valant pas mieux, justement, qu’une lutte pour la vie. »
Pierre Cornu
Pour espérer reconstruire une démocratie, non plus seulement dans les limites anciennes du contrat social, mais dans une conception de ce dernier élargie à la technique et au vivant, il nous faut toutefois d’abord soigner ses protagonistes, en acceptant de regarder avec lucidité la dimension morale de l’époque, et la tentation du renoncement et du reniement que prend la crise politique actuelle. Héritiers de l’imaginaire du progrès, nous avons appris à nous juger nous-mêmes par l’apparence de prospérité, de puissance, de raffinement de nos cités.
Rebutés par l’image saturée, violente et disharmonieuse que le monde nous renvoie de notre action sur lui, nous ne savons plus comment prendre soin de nous-même et du monde, et nous nous déchirons pour le seul avantage d’une aristocratie finissante qui n’a plus d’autre projet que de consumer nos dernières ressources. Cabossées, isolées, dévaluées par l’évolution maladive du capitalisme tardif, nos vies nous apparaissent à la fois comme le dernier bien à défendre, et comme ne valant pas mieux, justement, qu’une lutte pour la vie.
Comment réapprendre à prendre soin de nous-mêmes et de la cité anthropocène ? Tout d’abord, en nous rendant capables de réunifier connaissance et action dans une discipline collective fondée sur un certain nombre de vertus oubliées dans le règne de l’efficience et de la performance : celles de la fiabilité, de la loyauté, de la responsabilité comme forces de résistance à la désagrégation du lien social et de nos connexions à la nature.
Dans un temps de violentes fluctuations, c’est d’endurance et de constance que l’on a besoin ; non pas bornées et aliénées, mais instruites et réflexives. On ne reconstruira pas un contrat social et naturel en divisant et en détruisant, mais en intégrant et en bâtissant, dans de nouvelles formes de délibération démocratique ouvrant sur une réunification du souci de soi et d’autrui dans le partage du commun.
Ce n’est pas en quelques jours que ces défis seront relevés, et nous aurons sans doute de durs moments à vivre. Mais l’effondrement de la démocratie n’est pas écrit, il est en notre pouvoir de le conjurer.
Vous pouvez également retrouver cette tribune lue par Valérie Disdier sur Radio Anthropocène ici.
Directeur de recherche à INRAE Clermont-Ferrand. Formé à l’histoire économique et sociale des mondes ruraux, il a fait évoluer ses thématiques de recherche et d’enseignement vers l’histoire du temps présent, ses enjeux environnementaux et la place des sciences et des techniques dans l’anthropocène. Il est notamment l’auteur, conjointement avec E. Valceschini et O. Maeght d’une Histoire de l’Inra entre science et politique (Quae, 2018) et, sous sa signature, d’une étude d’épistémologie historique des approches systémiques intitulée La systémique agraire à l’Inra. Histoire d’une dissidence (Quae, 2021). Ses recherches actuelles portent sur la crise des temporalités dans l’anthropocène et le potentiel transformateur de l’agir scientifique, dans une relation à refonder avec les sociétés, les institutions et la biosphère.
Il préside Cité Anthropocène depuis septembre 2023.
Législatives : dans le Rhône, la guerre des droites pourrait entrainer la fin de celles-ci.Photo : Montage Canva FB et Houcine Haddouche
[Série] La droite va-t-elle perdre la 8e circonscription du Rhône lors des législatives ? Face aux bons scores du RN, voire de la gauche, les échanges se tendent entre le Modem et LR. Ancien leader d’En Marche dans le Rhône, Morgan Griffond s’est rallié à la droite, contre son ancien camp. Analyse politique et mathématique d’un territoire au bord d’un séisme politique.
Il y a comme un air d’OK Corral politique, sur la 8e circonscription du Rhône. Sur ce territoire immense, allant, grossièrement, d’Écully à Thizy-les-Bourgs, les forces en présence ont rarement parues aussi éclatées que pour ces élections législatives. « S’il y a un candidat dans cette élection qui se dit confiant, franchement, je veux bien l’entendre… », glisse Dominique Despras, candidat Modem.
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Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
Ce vendredi 27 juin, Rue89Lyon diffuse une tribune signée par plus d’une trentaine d’associations, de collectifs et de structures de la région de Lyon, en soutien aux migrants. Face au danger de l’extrême droite, ils appellent à faire barrage et formulent leurs propositions.
Depuis des années, constatant les carences et les maltraitances des institutions vis-à-vis des personnes étrangères, associations, collectifs, syndicats, travailleurs sociaux, simples particuliers, tissent avec les premier⸱ères concerné⸱es des espaces de lutte et des réseaux de soutien.
Ensemble, d’une part nous construisons des solutions concrètes (hébergement citoyen, ouverture et gestion de squats, accompagnement juridique et administratif dans les méandres kafkaïens du droit des étrangers…) et d’autre part, nous interpellons les institutions pour que les droits fondamentaux soient respectés, nous appuyant souvent sur les préconisations de la Défenseure des Droits.
Ces derniers mois, nous avons lutté contre l’adoption de la Loi « Asile Immigration » en France et contre le « Pacte européen sur la migration et l’asile ». Ces textes qui reprennent implicitement les mensonges de l’idéologie xénophobe et raciste ont été adoptés avec les voix de l’extrême droite.
Présentant l’étranger comme une menace et un danger, ils durcissent les conditions d’accueil, d’obtention des titres de séjour et de régularisation, d’accès aux droits sociaux, ils fragilisent les droits des demandeur⸱euses d’asile, mettent « hors la loi » les personnes à coups d’OQTF distribuées en masse.
Migrants à Lyon : « Le pouvoir macroniste joue avec le feu »
Comme si les dizaines de milliers de mort⸱es aux frontières de l’Europe ne suffisaient pas. Par ces politiques, des milliers de personnes sont précarisées administrativement, mises à la rue, harcelées jusque dans les campements de fortune où elles survivent dans des conditions indignes. « Nous ne sommes pas dangereux, mais nous sommes en danger », scandent à raison les collectifs de sans-papiers dans leurs marches et manifestations.
Aujourd’hui, le pouvoir macroniste joue avec le feu en organisant précipitamment des élections législatives, dans un moment qu’il a cru défavorable aux forces de gauche, ouvrant, dans un calcul cynique, la porte de Matignon au Rassemblement National.
Avec cette perspective, la menace sur les personnes étrangères vivant sur le territoire n’a jamais été aussi forte depuis des décennies. Les fantasmes xénophobes et racistes, qui ont toujours été au cœur du discours de l’extrême droite, imprègnent déjà la sphère politico-médiatique et le RN remet maintenant sur la table des propositions mises en sourdine lors de sa période dite de « dédiabolisation » en évoquant, par exemple, l’interdiction de la double nationalité.
Toutes les études sérieuses démontrent cependant qu’il n’y a aucun « appel d’air », aucune « invasion » ou « grand remplacement », et que ce sont dans les territoires où il y a le moins d’étranger⸱ères que prospèrent, sur impulsion de l’extrême droite, ces fantasmes de submersion migratoire et la peur de l’autre.
Les campements avec des jeunes migrants sont nombreux à Lyon.Photo : OM/Rue89Lyon
« Ce Nouveau Front Populaire ne devra pas se contenter d’une posture simplement défensive » pour les migrants à Lyon
Nos actions quotidiennes (auprès des voisin⸱es des campements et des squats, des milieux culturels et sportifs pour créer des évènements de solidarité et les succès de ceux-ci, etc.) nous permettent de constater et de démontrer que la société française est bien plus prête à accueillir que ce que disent les discours anti migrant⸱es sur les plateaux de CNews.
Dans les quartiers, villes et villages, où l’on fait vivre concrètement les conditions d’un réel accueil, de l’hospitalité, de la rencontre, de l’égale dignité de toutes et tous, là recule le poison de la haine des un⸱es contre les autres. L’urgence d’un barrage contre cette vague mortifère est criante. La constitution d’un Nouveau Front Populaire en quelques jours, qui s’engage dans son programme à abroger la Loi Asile Immigration, est en ce sens porteuse d’espoir.
Mais ce Nouveau Front Populaire ne devra pas se contenter d’une posture simplement défensive. Il doit, avec les premier⸱ères concerné⸱es ainsi que les collectifs de solidarité, associations, syndicats, travailleur⸱euses sociaux, chercheur⸱euses agissant sur le terrain, porter avec vigueur la voix de l’égalité des droits, du respect de la dignité des personnes, de la solidarité avec les exilé⸱es.
Il faut montrer le chemin d’une alternative concrète aux politiques migratoires actuelles.
Pour nous elle doit inclure rapidement :
La régularisation massive et pérenne des sans-papiers vivant en France ;
L’organisation d’un accueil digne des exilé⸱es avec les moyens nécessaires partagés sur tout le territoire national et entre tous les pays européens afin que, dans l’intérêt de toutes et tous, nous fassions société entre égaux ;
Le respect des droits fondamentaux et des conventions internationales, notamment ceux des demandeur⸱euses d’asile et des mineur⸱es non accompagné⸱es avec le respect du principe de présomption de minorité ;
La promotion de la voix de la raison et de l’humanité en Europe pour que cesse enfin l’hécatombe à ses frontières : construire des ponts et non pas des murs.
Un nouveau rassemblement contre l’extrême droite est prévu à Lyon, ce vendredi 28 juin. Le rendez-vous est fixé à 19 sur la Place des Terreaux (Lyon 1e).
Deux jours avant le résultat du premier tour des élections législatives, le 30 juin prochain, lors duquel le Rassemblement National risque bien de réaliser un score historique, une manifestation est organisée à Lyon. Un mot d’ordre : « Résistons« .
Une douzaine d’organisations appellent au rassemblement, vendredi 28 juin, à 19h sur la Place des Terreaux (Lyon 1e). Parmi elles, La France insoumise, la Jeune Garde, la CNT, l’Unef et d’autres.
À Lyon, de nombreuses manifestations contre l’extrême droite
Depuis le résultat des élections européennes du 9 juin dernier et l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, les manifestations contre le Rassemblement national se sont multipliées à Lyon et dans de nombreuses villes de France. Des rassemblements divers, parfois organisés par l’intersyndicale, par des associations féministes, antifascistes, etc.
En réponse, le 14 juin dernier, une cinquantaine de militants d’extrême droite ont descendu les Pentes de la Croix Rousse en scandant des slogans racistes. Dans ce contexte pour le moins tendu, le maire de Lyon, Grégory Doucet, a demandé « un appui renforcé des forces de police » au soir du premier retour des élections législatives, face aux craintes de débordement.
Rappelons que toutes les communes du Rhône (hors Métropole de Lyon) ont placé le Rassemblement National en tête.