Le bâtiment du quai Arloing (Lyon 9e) a déjà été investi en juillet 2019 par un groupe de personnes sans-papiers avant d’être évacué en septembre 2022. Depuis le 19 juillet 2024, ce sont 80 femmes du collectif Solidarité entre femmes à la rue qui le squat.Photo : Justine Machado
Occupé depuis juillet par des femmes et enfants sans-abri, le squat Arloing (Lyon 9e) a été « conventionné », permettant aux habitants de rester sur place jusqu’en mai. Comme en 2021, le bâtiment est de nouveau le lieu d’un accord trouvé entre les squatteurs et leur propriétaire. Mais l’enthousiasme est moindre.
C’était en mai 2021. Rue89Lyon révélait le lancement par la Métropole de Lyon du premier « squat officiel » sur les quais Arloing (Lyon 9e). Cette première expérimentation, réalisée par le biais d’un conventionnement entre la collectivité et l’association en charge du squat de Vaise, semblait pleine de promesses.
Elle annonçait un deal « gagnant – gagnant » entre propriétaires et squatteurs. D’un côté, la collectivité s’engageait à faire le diagnostic social nécessaire auprès des habitants et à réaliser des travaux minimum pour qu’ils puissent avoir une meilleure qualité de vie, sans avoir recours à une expulsion. De l’autre, les occupants assuraient quitter les lieux à la fin du conventionnement, sans intervention des forces de l’ordre.
Trois ans plus tard, bis repetita. Alors que les tentes de sans-abri sont apparues de toute part et que le contexte s’est tendu entre associations et élus, un conventionnement a (de nouveau) été signé sur ce même bâtiment des quais Arloing. L’immeuble, propriété de Grand Lyon habitat, est occupé par 80 femmes avec enfants qui étaient jusqu’alors menacés d’expulsion.
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Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
C’est devenu une habitude dans la métropole de Lyon ces derniers mois. Le gymnase Cusset de Villeurbanne a été évacué manu militari par la police, quelques heures après avoir été occupé par des jeunes – en attente de reconnaissance de minorité – du Square du Béguin (Lyon 7e). C’est la troisième expulsion de ce type en moins de six mois.
L’occupation n’aura pas duré longtemps. Sur demande de la mairie, plusieurs dizaines de CRS sont intervenus dans la soirée, sans heurt. Dans un communiqué, le collectif Soutiens/Migrants Croix-Rousse déplore une intervention « indigne » et « réitère sa demande de mise à l’abri de l’ensemble des mineurs en recours à la rue dans la métropole lyonnaise, conformément à la convention internationale des droits de l’enfant ».
Pour rappel : la plupart des 160 sans-abri du square du Béguin sont en attente d’une reconnaissance de minorité, par le juge des enfants. En attendant celle-ci, ils ne sont ni pris en charge par la Métropole de Lyon (en charge des mineurs non accompagnés), ni par l’État (en charge des adultes).
Le répit aura duré 2h. Ce soir, à peine 4 jrs après la trêve hivernale, la mairie de Villeurbanne a demandé l'expulsion des 150 mineurs en recours qui s'étaient mis à l'abri au gymnase du quartier Cusset, dans l'espoir d'échapper à la rue où ils survivent depuis plus de 6 mois. pic.twitter.com/GdKn8VxxKJ
— Collectif Soutiens/Migrants Croix-Rousse (@SoutiensCroix) November 5, 2024
Gymnase expulsé à Villeurbanne : un troisième cas en six mois
C’est la troisième fois cette année qu’un gymnase occupé se fait expulser dans l’agglomération lyonnaise. En mai, les gymnases Dargent (Lyon 8e) et Chanfray (Lyon 2e), occupés par des femmes et enfants à la rue, avaient également été expulsés sous l’impulsion de la mairie, suscitant quelques remous au sein de la majorité municipale plurielle. Avant cette date, la Ville de Lyon n’avait jamais demandé de telles opérations.
« Nous demandons, encore une fois, à ce que les collectivités locales et la préfecture se réunissent d’urgence pour trouver des solutions concrètes. Que les droits de ces jeunes vulnérables cessent d’être bafoués et que ne se passe pas un nouvel hiver avec des mineurs sous des tentes », demande encore le collectif Soutiens/Migrants Croix-Rousse dans un communiqué.
De quoi donner du grain à moudre dans la bataille opposant l’État et la Métropole de Lyon sur l’hébergement d’urgence ? À noter que, contrairement à la Ville et à la Métropole de Lyon, Villeurbanne n’est pas en conflit (judiciaire) sur cette question avec l’État. Il y a deux ans, son maire socialiste, Cédric Van Styvendael nous expliquait ne pas vouloir rentrer en confrontation avec la préfecture.
Pour le maire de Villeurbanne : « Il faut arrêter de se renvoyer la patate chaude de la misère humaine »
Ce qui ne l’a pas empêché d’en appeler à l’État. À la suite de la parution de cet article, la Ville de Villeurbanne a joint notre rédaction mercredi 6 novembre, dans la soirée, pour nous assurer que le maire avait demandé à la Police nationale qu’il n’y ait ni contrôle, ni arrestation.
« Depuis 2020, nous avons ouvert plus de 600 places d’hébergement. On ne peut pas nous accuser de ne rien faire, s’est défendu Cédric Van Styvendael. Tous les acteurs doivent se mobiliser sans délai, à commencer par l’État qui a la compétence de l’hébergement d’urgence. Il faut arrêter de se renvoyer la patate chaude de la misère humaine. »
Il a ainsi rappelé que la Ville ne peut pas être « seule » pour travailler à des « solutions dignes » pour ces jeunes et pour toutes les personnes à la rue. Une réaction d’importance. Il est probable qu’il s’agisse de la première expulsion de ce type demandé par la Ville, au moins depuis 2020.
Originaire de Lorraine, je suis arrivé à Lyon en 2020, après plusieurs années à Paris. J’ai rejoint Rue89Lyon en 2023, avec le projet de reprise en coopérative. Désormais associé et rédacteur en chef adjoint du média, je suis plutôt branché justice et mobilités. J’aime bien titiller la Région aussi, quand l’occasion se présente. Si vous avez une info ou que vous souhaitez me joindre, c’est par là : edelacote@rue89lyon.fr
Des locataires se rassemblent contre la hausse des charges. Photo d’archivePhoto : DR
Un collectif d’habitants du quartier de Haute-Roche prévoit une manifestation devant la Maison de la Métropole à Pierre-Bénite, jeudi 7 novembre. Ils dénoncent une hausse de charges et des régularisations « excessives » qui pèsent sur les budgets de leur famille.
Depuis 2022, la hausse des coûts de l’énergie a amené plusieurs foyers de logements sociaux à de mauvaises surprises. Lors de la régularisation annuelle de leurs charges, les sommes demandées par les bailleurs sont souvent très élevées pour ces locataires précaires.
À Pierre-Bénite, dans le quartier populaire de Haute-Roche, les habitants se sont réunis dans un collectif pour protester contre « l’explosion des charges de logement et la régularisation excessive ». « Nous sommes contraints de choisir entre payer nos charges ou nous nourrir correctement », témoigne Fatima, une des locataires, dans un communiqué envoyé pour annoncer la manifestation.
Accompagnés de l’association « Locataires ensemble » et du groupe local de la France insoumise, le collectif organise une manifestation à Pierre-Bénite jeudi 7 novembre. Elle débutera à 12h par une déambulation dans le quartier avec le conseiller métropolitain Laurent Legendre (LFI), puis par un rassemblement à 14h devant le Centre social Graine de vie puis à la Maison de la Métropole.
Hausses des charges : de récurrentes luttes dans la métropole de Lyon
Cette manifestation n’est pas une première dans la métropole de Lyon. Rue89Lyon a déjà chroniqué plusieurs luttes de collectif de locataires contre les sommes élevées demandées par les bailleurs.
Début novembre 2022, nous vous racontions déjà la colère des habitants du quartier des Etats-Unis à Lyon 8e, qui dénonçaient des « régularisations de charges abusives », dans des immeubles souvent vétustes.
En 2023, c’est du côté du quartier des Brotteaux que nous vous amenions. Plusieurs locataires s’étaient vus réclamer des sommes allant de 600 à 800 euros. Des régularisations « cinq à six fois plus chères qu’avant », commentait Tennessee Garcia, coordinateur à la Confédération syndicale des familles de la métropole de Lyon et du Rhône (CSF), association agréée de défense des locataires.
À Rue89Lyon depuis 2022, aujourd’hui journaliste associée. Enquêter sur l’extrême droite, c’est lutter contre l’extrême droite.
J’écris aussi sur la politique, le sans-abrisme, le logement, les violences sexistes et sexuelles. Pour me filer une info ou me contacter, c’est par là : mallenou@rue89lyon.fr
Pour l’audience au tribunal vendredi 13 octobre, Mamadou a revêtu un Lépi, une tenue traditionnelle de Guinée.Photo : SG/Rue89Lyon
Depuis avril 2024, Mamadou Sow était visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF) par la préfecture du Rhône, à Lyon. Le tribunal administratif a donné raison à ce modèle d’intégration arrivé à Lyon en 2018, en annulant cette décision.
Son cas avait été largement médiatisé. Et, pour une fois, cela semble avoir payé. Mamadou Sow va pouvoir rester en France (pour l’instant). Le tribunal administratif (TA) de Lyon a annulé, fin octobre, l’OQTF qui planait sur sa tête.
Le TA a estimé que Mamadou Sow avait montré depuis son arrivée à Lyon, en 2018, un volonté évidente « d’intégration ». Le juge a ainsi retenu qu’il était le co-auteur du livre Né pour partir, réalisé avec l’ancien ministre et écrivain lyonnais Azouz Begag.
« Il participe régulièrement depuis la parution de cet ouvrage (…) à des conférences en librairies et à des salons littéraires », indique le tribunal administratif dans sa décision.
Jeune papa de 24 ans, il vit à Lyon avec sa femme, réfugiée politique Guinéenne. « La justice doit faire son travail, nous avait-il déclaré avant la décision. On juge les jeunes sous OQTF sans nous connaître, on est pris pour des criminels. »
OQTF à Lyon : un cas sur des centaines
Lors de la décision, il nous a appelé pour nous faire part de la bonne nouvelle. Titulaire d’un bac en logistique, il espère pouvoir monter son entreprise dans le secteur. Contactée, la préfecture ne nous avait pas dit si elle comptait faire appel, ou non, de cette décision.
Reste que d’autres ont eu moins de chance. Selon le Réseau Education Sans Frontières, beaucoup de jeunes travaillent en CDI en attendant leur titre de séjour, avant d’être frappé par une OQTF. Des « modèles d’intégrations » qui ne sont pas remercié pour leurs efforts.
C’est notamment le cas de Kéletigui Sylla, dit « Kélé », 25 ans, sous OQTF depuis mars 2024, dont Rue89Lyon avait tiré le portrait en avril dernier. Aujourd’hui, il est toujours dans l’attente d’une date d’audience au tribunal administratif pour étudier son recours.
Contactée, la préfecture ne nous avait pas encore dit si elle comptait faire appel, ou non, de la décision du tribunal administratif.
Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
La torche nord de la raffinerie Total de FeyzinPhoto : MP/Rue89lyon
En juillet 1964, le sud de Lyon voyait s’installer la raffinerie de Feyzin. À une époque où l’usage du pétrole et de ses dérivés se démocratise, son installation n’est que peu contestée. La catastrophe de 1966 va changer la donne et faire évoluer la prévention des risques industriels en France.
Sa torchère enflammée est devenue l’un des marqueurs de l’horizon lyonnais. Pendant longtemps, quand on pensait industrie à Lyon, on pensait à la raffinerie de Feyzin. Mise en service en juillet 1964, l’usine est une nouvelle venue dans le couloir de la chimie (devenu Vallée de la chimie), au sud de Lyon, qui compte surtout des industries textiles et pharmaceutiques. L’ère est à la désindustrialisation des villes. Il est donc à ce moment-là impensable d’installer une raffinerie à Lyon. Celle-ci devait traiter 1,7 millions de tonnes de pétrole par an, et produire des dérivés, utiles à l’industrie chimique.
L’installation marque le paysage avec ses dix réservoirs, ses huit sphères de stockage et ses deux cylindres. Le quartier des Razes, à Feyzin, se retrouve alors enclavé entre l’autoroute et la raffinerie. Quelques voix de riverains s’élèvent très localement contre les nuisances. Mais, au-delà de Feyzin, l’installation d’une raffinerie n’inquiète pas vraiment dans la région.
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LGMX sera en concert au marché Gare.Photo : Sofiane Bouchard
Ça y est, on s’enfonce dans l’automne. Le changement d’heure pourrait nous amener sous la couette… Mais on vous propose de faire un peu de résistance. Concert de soutien, tables rondes, festival du film, luttes, théâtre, etc. La rédac’ vous a fait une sélection des sorties à Lyon pour le mois de novembre.
Le 9 novembre : un concert de soutien aux femmes à la rue
C’est un autre Oktober Fest que propose le Toï-Toï Le Zinc, en lien avec l’association Lindalë. Le « Ok to be our fest » réunira quatre artistes locaux pour une soirée de concert. La programmation est axée punk et pop rock, avec Single Ladies, Les Gerbes Heureuses, Diaemus et Winona.
L’entrée est à prix libre. Les bénéfices seront reversés au Collectif solidarité femmes à la rue, dont notre rédaction parle régulièrement, à l’occasion du début de la trêve hivernale.
Ok to be our fest, le 9 novembre à Toï-toï Le Zinc, 17-19 rue Marcel Dutartre à Villeurbanne.
Du 12 au 17 novembre : le festival du film court fête ses 45 ans
Rendez-vous incontournable des cinéphiles, le Festival du film court de Villeurbanne est de retour pour une 45ème année. Au programme : des séances au cinéma Le Zola, bien sûr, mais aussi hors les murs à la Maison du livre de l’image et du son, au CCO, au Rize, et des soirées festives au bar le Rita-plage.
On vous conseille la diffusion de la touchante mini-série Samuel d’Emilie Tronche, mercredi 13 novembre à 15 h. Et si vous l’avez déjà vue sur Arte, c’est l’occasion d’en profiter sur grand écran !
Le Festival du film court de Villeurbanne, du 12 au 17 novembre, le programme par ici.
Le festival des idées de la Villa Gillet du 12 au 16 novembre
Faut-il limiter les libertés au nom de la démocratie ? Comment avoir confiance dans nos systèmes ? Comment mettre en place la transition écologique ? Ce mois de novembre, la Villa Gillet s’arrête pour se poser « les questions » qui traversent nos sociétés contemporaines.
Avec le festival Mode d’emploi, ce haut lieu des écritures et littératures lyonnais propose de s’interroger avec une trentaine de journalistes, chercheurs ou encore écrivains sur de nombreuses problématiques. Rue89Lyon sera notamment présent à une table ronde intitulée « L’espace public sous tension » le 12 novembre et animera un café-rencontre le 13 novembre autour de la transition écologique. Le programme est touffu. On vous conseille d’aller y jeter un œil.
Festival « Mode d’emploi ». Une trentaine de rencontres et conférences sont prévues du 12 au 16 novembre. Elles sont gratuites, mais il est possible de venir en aide à l’institution culturelle via un tarif de soutien. Il est conseillé de réserver sur le site.
À partir du 14 novembre : une exposition autour de l’art transféminin
À l’occasion de la venue de l’autrice Joanna Folivéli à la Librairie Terre des livres, à Lyon, le Café Rosa (Lyon 7e) organise une exposition pour célébrer les artistes transféminines. Bande-dessinée, peinture, littérature, photographie… Une diversité des genres artistiques et des genres tout court est prévu dans ce lieu de vie culturel et militant.
Après un vernissage le jeudi 14 novembre à 19h, le lieu gratuit et libre d’accès organise une soirée lecture et musique live le 15 novembre à 18h30.
Exposition Cultures Transfem, à partir du 14 novembre au Café Rosa, 78 bis rue Béchevelin à Lyon. Pour se tenir au courant, c’est par ici.
Du 15 au 30 novembre : un festival contre les violences sexistes et sexuelles
L’association Filactions organise pour la 20e année son festival « Brisons de silence », contre les violences sexistes, sexuelles et conjugales. Il est organisé chaque année autour du 25 novembre, journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes.
Au programme : du théâtre, du stand-up, des expositions, des concerts, des balades urbaines. Une grande manifestation se tiendra le 23 novembre à 14 heures, place Bellecour, véritable moment fort du festival.
Brisons le silence – festival de Filactions, du 15 au 30 novembre dans la métropole de Lyon, le programme par ici.
À partir du 15 novembre : un festival féministe inclusif en bas des pentes de la Croix-Rousse
Le théâtre de la Croix-Rousse organise la quatrième édition de son Festiv⋅iel avec deux semaines de programmation artistique autour de thématiques féministes, queer et inclusives. Une programmation riche de spectacles, ateliers, rencontres et soirées, pour aborder les thèmes du genre, de la sexualité et des discriminations sur un ton subversif et joyeux.
Le festival s’ouvre sur une soirée le 15 novembre et propose des événements à tarifs réduits jusqu’au 30 novembre.
Festiv⋅iel, à partir du 15 novembre au Théâtre de la Croix-Rousse, place Joannes Ambre à Lyon. Programme et billetterie ici.
Les 16 et 17 novembre : du vin 100% nature à Lyon
Il revient ! Les 16 et 17 novembre, le vin nature s’affiche en centre-ville de Lyon avec le salon « Sous les pavés la vigne ». À Rue89Lyon, on peut difficilement ne pas vous parler de ce salon auquel nous avons participé durant des années.
Il fête cette année ses dix ans. Près de 70 exposant·es 100% bio ou nature s’installent pour causer bon pif, et ballon rouge (entre autre). L’occasion de redécouvrir des portraits de vignerons natures sur Rue89Lyon. Et de parler « beaujolais » avec un autre angle que celui du Beaujolais nouveau…
Sous les pavés la vigne, les 16 et 17 novembre 2024, au palais de la Bourse. Entrée pour une journée : 10 euros.
À Lyon, on boit du vin dans un plus petit contenant : le pot lyonnais.Photo : PL/Rue89Lyon.
21 novembre : les Marseillais de Massilia à Villeurbanne !
Bon… Le prix du concert sort un poil des habituelles propositions de prix de nos sélections culturelles. Mais qu’est-ce qu’on ne passerait pas à Massilia Sound System ? Le 21 novembre, le groupe de joyeux fadas marseillais est de passage au CCO la Rayonne à Villeurbanne.
Lancé en mai 1984, « Massilia » fête cette année ses 40 ans de tournée et la sortie d’un nouvel album. Mais il est fort à parier que les plus chauvins des Marseillais joueront quelques uns des tubes de leurs 16 précédents.
Massilia sound system le jeudi 21 novembre, à 20h, au CCO la Rayonne. Tarif prévente : 26 euros. Tarif guichet : 33 euros.
Du 26 au 30 novembre : manga et jeux vidéos se mêlent au TNG
Maud Lefebvre s’associe au Théâtre nouvelle génération (TNG), pour proposer une pièce qui parlera aux adolescents, mais pas seulement. En mêlant les codes des mangas, des jeux-vidéo et du cinéma, elle raconte l’histoire de Nanashi et son meilleur ami Rahat. Soudainement, leur vie bascule.
La pièce explore les thèmes de la complexité des relations entre adultes et ados, la banalisation de la violence, les préjugés sur le genre, l’orientation sexuelle ou les origines sociales.
Projet Nanashi, du 26 au 30 novembre, sur le site des ateliers, en presqu’île. Tarif solidaire : 5 euros, plein tarif 22 euros.
30 novembre : de la fanfare enragée au marché gare
Quand on a une âme de fanfaron, on ne peut pas passer à côté du concert du groupe rhôdanien LGMX. Pour la sortie de leur deuxième album, cette fanfare trans électro explosive se produira sur la salle du Marché gare pour la première fois pour fêter la sortie de leur deuxième album. Elle sera accompagnée du groupe de jazz et funk Skokiaan Brass band. De quoi oublier (très) vite l’arrivée du froid de l’hiver.
Au Marché gare, le 30 novembre à 20h30. Prix guichet : 17 euros. Tarif réduit : 14 euros.
LGMX sera en concert au marché Gare.Photo : Sofiane Bouchard
[En images] Depuis trois ans, un camp s’agrandit peu à peu sous le pont de la gare Jean-Macé (Lyon 7ème). Qui sont ces sans-abri ? À quoi ressemble leur quotidien ? Rue89Lyon est allé à leur rencontre, en ce jour d’entrée en vigueur de la trêve hivernale.
Des dizaines de tentes en enfilade, du linge mis à sécher entre les colonnes, un empilement de matelas et de couvertures. Ce mardi matin d’octobre, le sol est encore humide après la pluie nocturne, mais le campement de sans-abri sous le pont de la gare Jean-Macé (Lyon 7ème) a été épargné par l’eau.
Trois bénévoles de l’association Al-Nissa, arborant un gilet rose flashy, slaloment entre les tentes. Elles déposent discrètement des sacs de nourriture devant les portes en tissu. Leur maraude a commencé tôt ce matin au square du Béguin, qui se remplit un peu plus chaque jour de mineurs isolés sans solution de logement.
Nombreuses sont les personnes qui passent à côté des tentes sans savoir qui vit ici.Photo : Bastien Doudaine/Rue89Lyon Des bénévoles d’Al Nissa, une association humanitaire, déposent des repas.Photo : Bastien Doudaine/Rue89Lyon
Sans-abri de Jean-Macé : « Ici, c’est tranquille »
Assis devant sa tente, Mamadou se réveille doucement. Ce Guinéen de 46 ans a quitté son pays en 2019, seul. Il a traversé le désert en voiture jusqu’au Maroc, avant de passer par l’Espagne pour atteindre la France. « Mon but a toujours été de rejoindre Lyon », confie-t-il.
Mais ses espoirs de régularisation se sont peu à peu éteints. Après des démarches interminables et de nombreux recours auprès de la préfecture du Rhône, sa demande d’asile a fini par échouer. Il dort sous le pont depuis deux ans. « J’étais vers Part-Dieu avant, mais ici on est mieux, c’est tranquille », sourit-il.
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La députée de la 3e circonscription du Rhône, Marie-Charlotte Garin.Photo : Marie Allenou/Rue89Lyon
La députée du Rhône Marie-Charlotte Garin (NFP-Les Écologistes) a déposé une proposition de résolution à l’Assemblée nationale pour mettre fin au sans-abrisme des enfants. À Lyon, il sont de plus en plus nombreux à dormir à la rue. L’élue lyonnaise en appelle à la responsabilité de l’État.
Dans la métropole de Lyon, près de 300 enfants dorment à la rue, dont plus de la moitié à Lyon, selon un décompte du collectif Jamais sans toit. Sous les ponts, dans les parcs, les campements se multiplient, et il n’est pas rare de croiser de très jeunes enfants au détour d’un trottoir.
Face à cette situation, plusieurs députés ont déposé une proposition de résolution pour obliger l’État à mettre fin au sans-abrisme des enfants. Elle est notamment portée par la députée de la 3e circonscription du Rhône, Marie-Charlotte Garin (NFP-Les Écologistes). Celle-ci espère que le vote se déroule lors d’une niche parlementaire transpartisane ou du groupe Les Écologistes, au plus tôt début 2025.
Rue89Lyon : Pourquoi avoir déposé cette proposition de résolution dès la rentrée parlementaire ?
Marie-Charlotte Garin : C’est un moyen de mettre la pression au gouvernement à la veille de l’examen du budget et de se prémunir d’une tentative de baisse de moyens.
Pour l’instant, il est prévu que le nombre de places en hébergement d’urgence reste stable (203 000 places, ndlr). Nous aimerions obtenir à nouveau la hausse de 10 000 places en hébergement d’urgence qu’on avait réussi à voter l’année dernière, avant que le 49-3 n’efface tout.
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Le bâtiment du centre des finances publiques, situé place de la Paix à Vénissieux, va être en travaux pour au moins six mois.Photo : Capture d’écran Google Maps
Ce mercredi 30 octobre, le service des impôts des particuliers de Vénissieux a fermé pour six mois à cause de travaux. Pour la Ville et les usagers, c’est le risque de perdre un énième service public de proximité.
La Direction régionale des finances publiques (DRFiP) a ordonné la fermeture du service des impôts des particuliers (SIP) de Vénissieux à partir de ce mercredi 30 octobre en soirée. En cause : des travaux de rénovation engagés par la mairie sur la copropriété où se situe le bâtiment, en plein centre-ville (place de la Paix). L’intervention devrait durer six mois.
La direction a donc pris la décision de délocaliser le SIP en le fusionnant avec celui de Bron (14 rue Albert-Camus). Selon le syndicat majoritaire FO DGFiP, ce déménagement censé être provisoire pourrait en réalité être définitif.
« Lors de notre première rencontre avec la direction, nous n’avons pas obtenu de garantie de réouverture du site au terme des travaux », témoigne Yves Raichl, secrétaire départemental FO DGFiP.
Une aide administrative indispensable
Le SIP de Vénissieux est un lieu spécialisé dans l’accompagnement des particuliers au calcul et paiement des impôts. Une aide devenue particulièrement indispensable avec la dématérialisation des démarches administratives, qui aggrave la fracture numérique. Selon FO DGFiP, le service voit passer entre 500 et 700 usagers par semaine.
« Ce centre est le deuxième plus gros lieu d’accueil du département, après la cité administrative de Lyon Part-Dieu, abonde Yves Raichl. Il répond à un besoin évident, les concitoyens ont besoin de cette aide ! »
La maire de Vénissieux, Michèle Picard (PCF), est elle aussi inquiète de ce départ : « Depuis la crise sanitaire, toutes les institutions augmentent le télétravail et restreignent leurs horaires d’accueil, constate-t-elle. Je ne trouve pas ça normal, les habitants ont besoin d’un accueil physique. »
Les services publics de proximité menacés
Depuis 2020, la Direction générale des finances publiques (DGFiP) mène une politique de restructuration de l’implantation de ses services sur les territoires. Selon les syndicats, une vingtaine de centres ont fermé dans le département du Rhône ces dernières années.
En octobre 2024, l’Association des maires de France (AMF) a publié une enquête sur les conséquences de cette politique. Elle constate « l’augmentation du délai de prise en charge », un « sentiment d’abandon » et une « perte de confiance » des usagers.
« On déterritorialise les services publics », résume Yves Raichl. Ces derniers temps, on observe le même phénomène avec les nombreuses fermetures de bureaux de poste dans la région lyonnaise.
Contactée par Rue89Lyon, la DRFiP a repartagé un communiqué daté du 16 octobre indiquant les modalités de fermeture du site, sans ajouter de nouvelles informations sur une potentielle réouverture. Un comité local d’administration se tiendra mardi 5 novembre au siège de la direction (Lyon 5e).
De son côté, la maire de Vénissieux a tenté de proposer à la direction un bâtiment dans le centre-ville, sans succès. Face à l’absence de réponse sur un potentiel retour du service au terme des travaux, elle se montre déterminée. « La ville va se battre pour garder les services publiques sur son territoire », affirme-t-elle, sans exclure la possibilité d’une prochaine mobilisation citoyenne.
Lyonnaise d’origine partie m’exiler à Lille pour étudier le journalisme, je retourne aux sources en effectuant mon alternance à Rue89Lyon. Plutôt penchée sur les sujets sociétaux : monde de la nuit, sexualités, violences sexistes et sexuelles, mobilisations sociales…
Contactez moi à sguili@rue89lyon.fr !
Laurine (prénom modifié) ne s’imaginait pas un jour être une cible pour l’extrême droite radicale.Photo : MA/Rue89Lyon
[Info Rue89Lyon] Vendredi 11 octobre, une femme a été agressée et frappée par un groupe de jeunes hommes place Carnot (Lyon 2e) pour avoir porté une casquette d’un club de foot antifasciste. L’agression porte toutes les marques de l’extrême droite radicale.
Laurine (prénom modifié) ne gardera pas un bon souvenir de son passage à Lyon. Installée à une terrasse d’un bar de la place Carnot (Lyon 2e), vendredi 11 octobre, cette Parisienne a été frappée par un groupe de jeunes hommes, aux visages masqués.
« Vers 22h30, un homme passe près de notre table et m’arrache ma casquette, relate Laurine. Je me lève pour le rattraper. À peine sortie de la terrasse, je tombe sur une quinzaine de mecs. On me fait un croche-pied. À terre, je reçois plusieurs coups. Ils me disent ‘ici c’est Lyon, dehors les gauchos’ ». Peu après, plusieurs de ses amis la rejoignent et mettent fin aux coups.
« Un autre membre de notre groupe s’est fait agripper et s’est retrouvé par terre, se souvient Pierre (prénom modifié), ami de Laurine. Au début, on ne comprenait pas ce qu’il se passait. Puis on les a entendu dire « y a pas de ça à Lyon » et on a compris qu’ils étaient d’extrême droite. Heureusement, aucun coup n’est parti ensuite ». L’altercation en reste là et le groupe finit par s’éloigner en direction de la gare Perrache.
L’origine de l’agression ? La casquette de Laurine, floqué d’un logo considéré comme antifasciste : celui du club de foot allemand de Sankt-Pauli.
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À Rue89Lyon depuis 2022, aujourd’hui journaliste associée. Enquêter sur l’extrême droite, c’est lutter contre l’extrême droite.
J’écris aussi sur la politique, le sans-abrisme, le logement, les violences sexistes et sexuelles. Pour me filer une info ou me contacter, c’est par là : mallenou@rue89lyon.fr