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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Dans l’Est lyonnais, avec les consommateurs addicts au crack

Dans l’Est lyonnais, avec les consommateurs addicts au crack
©Webz/flickr

La consommation de crack est en forte hausse dans l’agglomération lyonnaise. Cette cocaïne mélangée à de l’ammoniac ou du bicarbonate est particulièrement addictive. Reportage à Vénissieux, avec celles et ceux qu’elle a pris dans ses filets.

Il y a six ans, Lulu a tout perdu. Elle avait une maison, deux filles et une belle carrière à Ikea. Son monde s’est écroulé à 41 ans, quand son père est décédé. Au fond du trou, elle ne parvient pas à remonter la pente. À ce moment là, cette habituée des teufs a déjà essayé plusieurs drogues. Mais, pour la première fois, elle fume du crack.

Dès cet instant, c’est la descente aux enfers : elle est reconnue invalide, perd sa maison et ses enfants. « Je suis partie dans ma petite Clio, puis elle aussi m’a dit ‘salam aleykoum’ [elle a arrêté de fonctionner, ndlr], raconte-t-elle. J’ai vécu partout. Sous le tabac là-bas, sous cet arbre ici et même dans une forêt pendant neuf mois. »

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Train Lyon-Saint-Étienne : derrière la galère des usagers, l’impréparation au risque climatique

Train Lyon-Saint-Étienne : derrière la galère des usagers, l’impréparation au risque climatique
La ligne Lyon-Saint-Étienne a été fortement endommagée après les intempéries du 17 octobre 2024.

La ligne de train Lyon-Saint-Étienne est à l’arrêt depuis le 17 octobre à la suite d’importantes intempéries. Les travaux devraient durer encore au moins trois semaines. Au-delà du fort impact économique et social, cette fermeture illustre surtout l’impréparation de l’infrastructure au risque climatique.

« Les leçons de la crue de 2008 n’ont pas été retenues ». Après les images impressionnantes des voies ferrées recouvertes d’eau et des talus effondrés entre Lyon et Saint-Étienne, Nicolas Peyrard affiche un ton désabusé. Depuis les violentes intempéries et la crue du Gier du 17 octobre dernier, plus aucun train ne circule entre Lyon et Saint-Étienne, au grand dam du président de la fédération régionale des associations d’usagers des transports (Fnaut).

Pire, la métropole stéphanoise et ses 500 000 habitants sont littéralement coupés du reste de la France par le rail : impossible de se rendre à Marseille ou Paris sans passer par Lyon, sauf à effectuer un très long (et coûteux) détour par Roanne.

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Deux expulsions en deux jours : à Lyon, les habitants du squat Chevreul délogés

Deux expulsions en deux jours : à Lyon, les habitants du squat Chevreul délogés
Le squat rue Chevreul a été délogé ©PL/Rue89Lyon

Le squat de la rue Chevreul (Lyon 7e) a été expulsé, mercredi 23 octobre au matin. À une semaine de la trêve hivernale, l’action des forces de police s’accentue avec deux expulsions… en deux jours. 

L’occupation aura été de courte durée. Entrés dans les lieux le vendredi 11 octobre, les occupants du squat du 24, rue Chevreul ont été délogés mercredi 23 octobre, tôt dans la matinée, par les forces de l’ordre. 

Il s’agit de la deuxième expulsion de squat en deux jours à Lyon. La veille, les 70 habitants du 13, rue Neyret, principalement des mineurs non accompagnés « en recours », avaient également été mis dehors. 

À huit jours de la trêve hivernale, la préfecture a donc intensifié ses actions. Depuis la rentrée, les lieux d’occupations sont vidés à grande vitesse. Les habitants de la rue de Bourgogne (Lyon 9e), du squat de la rue Dedieu (Villeurbanne) et de l’ECG se sont ainsi retrouvés de nouveau sans toit. Ceux du 110, avenue Berthelot ont quitté d’eux-mêmes leur hébergement après un deal avec le propriétaire des lieux. Au moins six squats ont donc été vidés, en moins de deux mois. 

À Lyon, une expulsion de squat sans arrestation, d’après les collectifs

Selon un post du réseau squat 69, aucune arrestation n’a eu lieu lors de l’intervention. L’intervention aurait été possible via l’application de la loi Kasbarian-Bergé. L’expulsion a fait réagir la députée LFI de Lyon, Anaïs Belouassa-Cherifi, qui a apporté son soutien aux « collectifs mobilisés » sur X (ex-Twitter).

La veille, l’expulsion du squat Neyret avait provoqué l’émoi de la députée écologiste Marie-Charlotte Garin, des majorités écologistes de la Métropole et de la Ville de Lyon. La mairie du 1er avait ouvert ses portes aux jeunes migrants, après leur expulsion.

Cette nouvelle expulsion arrive alors que le système d’hébergement d’urgence mis en place par la préfecture est, toujours, ultra saturé. Autant dire que les tentes n’ont pas fini de pousser dans les rues de la métropole lyonnaise. 

Un squat à Lyon
Le squat rue Chevreul (Lyon 7e) n’aura été occupé que dix jours.Photo : PL/Rue89Lyon.

À Lyon, une manifestation pour la Palestine et le Liban samedi 26 octobre

À Lyon, une manifestation pour la Palestine et le Liban samedi 26 octobre
Des manifestations ont lieu presque tous les samedis à Lyon.

Le collectif 69 Palestine organise une nouvelle manifestation sous forme de rassemblement pour la Palestine et le Liban à Lyon. Elle aura lieu samedi 26 octobre à 15 h, place de la République (Lyon 2e).

« Stop génocide à Gaza, halte aux massacres au Liban, cessez-le-feu ! » Comme chaque semaine, le collectif 69 Palestine appelle à une manifestation samedi 26 octobre. Celle-ci prendra la forme d’un rassemblement à 15 heures, place de la République (Lyon 2e).

Les demandes des militant·es restent les mêmes depuis plus d’un an : un cessez-le-feu permanent, la levée du blocus sur Gaza par l’armée israélienne qui bloque les acheminements d’aide humanitaire, sanctions contre l’État hébreu, l’arrêt des livraisons d’armes, la reconnaissance par la France de l’État de Palestine… et la fin des bombardements au Liban.

Cette semaine, un sommet pour le Liban à Paris

Un rassemblement qui intervient dans un contexte national particulier. Jeudi 24 octobre, la capitale a accueilli une conférence internationale « de soutien à la population et à la souveraineté du Liban ». Ce sommet, voulu par Emmanuel Macron, a eu pour but de réfléchir à un cessez-le-feu et à l’organisation de l’aide humanitaire. Il devait aussi permettre de travailler autour de la question de la souveraineté libanaise.

Selon un décompte de l’Agence France presse (AFP), 1 300 Libanais seraient morts depuis le début de l’attaque israélienne, le 23 septembre dernier. Cette semaine, les casques bleus de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) ont affirmé être directement visés par des tirs israéliens. Cinq soldats onusiens ont été blessés.

Israël justifie son invasion du sud-Liban par la lutte contre le djihadisme et bombarde le territoire depuis un mois. Hassan Nasrallah, le chef et fondateur du Hezbollah, un groupe paramilitaire chiite ennemi d’Israël, a été tué dans un bombardement israélien le 27 septembre à Beyrouth. Le ministère de la Santé libanais dénonce des « massacres » et des « crimes de guerre ».

Un rassemblement pour la libération de Georges Abdallah

Le collectif 69 Palestine et d’autres associations lyonnaises (la fosse aux Lyons, IEP en lutte, Lyon antifa, etc.) ont aussi appelé à un rassemblement pour la libération de Georges Abdallah, jeudi 24 octobre. Ce militant communiste libanais, considéré en France comme le chef de la Fraction armée révolutionnaire libanaise (FARL), a été condamné en 1986 à la réclusion à perpétuité pour complicité dans l’assassinat de diplomates israéliens et américains à Paris, en 1982.

Cet appel à sa libération est aussi soutenu à l’échelle nationale, notamment par La France Insoumise.

Manifestation Palestine lyon
Comme tous les samedis, une manifestation est prévu à Lyon en soutien à la Palestine. ©JR/Rue89LyonPhoto : Jean Rémond/Rue89Lyon

Plan social chez Bayer dans le Rhône : la casse sociale au service de l’agrobusiness

Plan social chez Bayer dans le Rhône : la casse sociale au service de l’agrobusiness
Siège social de Bayer à Lyon – Vaise.

Très implanté dans le Rhône, le géant allemand des phytos et de la pharmaceutique Bayer a annoncé la suppression de 400 postes en France, dont 87 dans le département. Le site de Villefranche-sur-Saône et le siège de Lyon devraient être touchés. Les syndicats craignent une dégradation des conditions de travail.

La pilule est mal passée. En marge de comités centraux d’entreprise, les 16 et 17 octobre dernier, le groupe allemand Bayer, géant mondial des médicaments et produits phytosanitaires, a annoncé la suppression de 400 postes en France. Le plan social devrait particulièrement toucher le Rhône : en plus du siège français de Bayer situé à Lyon, le géant des pesticides dispose d’un important site à Villefranche-sur-Saône.

Dans un communiqué, une intersyndicale (CFDT, CGT, FO) a dénoncé « un sacrifice des salariés » au service d’une restructuration décidée pour des motifs économiques. Depuis le rachat de Monsanto, le producteur du très controversé pesticide Roundup visé par de nombreux procès aux États-Unis, l’action Bayer est dans le rouge. Elle aurait perdu 73% de sa valeur depuis l’été 2018.

Ces amendes infligées à Bayer de l’autre côté de l’Atlantique auraient indirectement un impact sur les manutentionnaires de Villefranche-sur-Saône.

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#Bayer

Le tribunal de Lyon rejette la demande de fermeture du « Cra du futur » pour conditions de vie « indignes »

Le tribunal de Lyon rejette la demande de fermeture du « Cra du futur » pour conditions de vie « indignes »
À côté de Lyon Saint-Exupéry, le « Cra 2 » accueille des migrants en situation irrégulière en mesure « d’éloignement ».

Ce mercredi 23 octobre, le tribunal administratif a rejeté la demande du barreau de Lyon de fermer le Centre de rétention 2, connu sous le nom de « Cra du futur ». Dans un référé, l’Ordre dénonçait les conditions de vie « indignes » dans lesquelles vivaient les retenus. Les juges ont majoritairement suivi l’argumentaire de l’État.

Alors qu’une nouvelle loi immigration se profile, c’est une décision qui a son importance. Ce mercredi 23 octobre, le tribunal administratif de Lyon a rejeté la demande du bâtonnier de Lyon de fermer le Centre de rétention 2 de Lyon.

« Les juges des référés reconnaissent que l’accueil d’une population de retenus sortant de prisons ou connus pour des troubles à l’ordre public dans les locaux « ultra sécurisés » génère une violence endémique et nécessite des aménagement particuliers, constatent-ils. Pour autant, ils considèrent que cette demande d’injonction (…) ne relève pas des pouvoirs du juge statuant en urgence. »

Cette décision arrive au terme d’une initiative quasi inédite à Lyon. Lundi 19 octobre, l’ordre des avocats avait demandé, devant les juges, la fermeture de ce qui ressemble à une prison pour migrants. « Ce n’est pas une posture politique, ni une action de principe, défendait la vice-bâtonnière Sara Kébir auprès de Rue89Lyon. Concrètement, il y a un danger sur le respect des droits fondamentaux dans ce centre. »

Cette action en justice, « rare », n’est pas venue du jour au lendemain. Fin 2022 déjà, le bâtonnier de Lyon s’est rendu dans ce qu’on nomme déjà à l’époque « le Cra du futur ». Pour cause : le centre de rétention doit servir de modèles à bien d’autres. Quelques mois à peine après son ouverture, les avocats s’inquiétaient déjà. Ils y sont retournés en 2023, puis en 2024…

À chaque fois, les différents bâtonniers ont constaté que les conditions de vie des retenus sont « indignes », pire que celles du Cra 1, pourtant réputé déjà très problématique. Chambres qui ne se ferment pas, toilettes sans porte (et donc sans intimité), cour grillagée comme une prison, accès aux soins très difficile… « Tout est fait pour reproduire un univers carcéral, mais sans cadre légal », lâche Me Franck Heurtrey, qui a représenté le barreau devant le tribunal administratif.

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À la Guillotière, l’iconique atelier vélo du Chat perché en voie de devenir un garage

À la Guillotière, l’iconique atelier vélo du Chat perché en voie de devenir un garage
Dans les locaux du chat perché, à la Guillotière.

Après l’expulsion de l’Établissement communal de la Guillotière (ECG), l’atelier du Chat perché, mitoyen, devrait lui aussi quitter le quartier pour aller vers le sud de Lyon. Le destin de son actuel bâti, promis à un carrossier, fait tousser dans le secteur de l’îlot Mazagran. 

L’ambiance est un peu triste, ce lundi matin d’octobre, à l’atelier du Chat perché à la Guillotière (Lyon 7e). Les deux salariés de cette association iconique de la réparation de bicycle sont au travail. Mathilde Garruchet, la tête dans l’administratif, et Thomas Anthonioz en train de réparer des deux-roues.

Dans le grand hangar, la pluie tambourine sur la tôle de l’atelier. Plus discret, un géomètre parcourt les lieux. Pour la première fois, il est venu faire des relevés en prévision du futur déménagement de l’atelier.

À l’extérieur, de grands renforcements ont été mis sur les portes de l’Annexe et de l’Établissement communal de la Guillotière (ECG), deux squats et lieux de vie récemment expulsés, qui jouxtent les lieux. De quoi rendre Thomas Anthonioz un peu morne.

Le réparateur de vélo fait partie du « Chat » depuis 2008. À l’époque, l’association avait trouvé refuge au squat du Boulon, à Villeurbanne. « Le squat fait partie de l’histoire du Chat », constate-t-il. Alors, forcément, les expulsions récentes lui mettent du vague à l’âme. D’autant qu’elles annoncent un futur départ de l’îlot Mazagran.

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#Ilot Mazagran

Femmes sans-abri : un collectif met la Ville de Lyon face à ses engagements

Femmes sans-abri : un collectif met la Ville de Lyon face à ses engagements
Un rassemblement du collectif Solidarité entre femmes à la rue place Ambroise-Courtois, mercredi 15 mai 2024 ©JR/Rue89Lyon

Mercredi 23 octobre, le collectif Solidarités femmes à la rue organise un rassemblement devant l’hôtel de ville de Lyon. Elles demandent à la mairie d’ouvrir un lieu d’hébergement pour une soixantaine de femmes sans-abri, un projet qui leur avait été évoqué par la mairie pendant l’été.

À l’approche de l’hiver, les collectifs d’aide aux femmes sans-abri à Lyon multiplient les interpellations des pouvoirs publics. Mercredi 23 octobre, le collectif Solidarité femmes à la rue organise un rassemblement devant l’hôtel de ville de Lyon, place de la Comédie (Lyon 1er). Le rendez-vous est donné à 10 heures.

Le collectif veut interpeller la municipalité, alors qu’une délégation doit être reçue dans les salons de l’hôtel de ville. Plus particulièrement, les femmes sans-abri espèrent des réponses sur un projet d’hébergement de la Ville de Lyon, évoqué cet été et depuis mis de côté. L’ex-adjointe aux Solidarités, Sandrine Runel (PS), avait mentionné la possibilité de loger 60 personnes dans un bâtiment de la SNCF, dans le quartier de Vaise (Lyon 9e). Un projet dont nous nous étions fait l’écho.

En juillet dernier, l’ex-adjointe expliquait que des études étaient menées pour évaluer la faisabilité du projet. Sandrine Runel conditionnait la mise en œuvre du projet au coût des travaux que la mairie devrait engager pour remettre aux normes les locaux. « Depuis que Sandrine Runel est devenue députée, plus de nouvelles ; sa remplaçante ne semble même pas au courant », s’indigne le collectif dans un communiqué.

Femmes sans-abri à Lyon : la Ville dans une impasse

La remplaçante en question est Sophia Popoff. Issue du groupe écologiste, déjà adjointe au Logement, elle a récupéré l’épineux dossier de l’hébergement d’urgence, à la suite de Sandrine Runel.

L’intitulé de sa délégation est un signe d’une volonté politique de la Ville : prendre en charge l’hébergement de personnes sans-abri alors même que cela ne relève pas de sa compétence, mais de celle de l’État. Nuitées d’hôtel, mise à disposition de son patrimoine, ouverture d’un centre d’hébergement à ses frais dans un ancien Ehpad… les exemples se multiplient.

Mais depuis un an, la collectivité s’est heurtée à ses propres limites. En voulant devenir une ville « hospitalière » et pallier les manques de l’État, elle s’est retrouvée en première ligne face aux demandes des collectifs et personnes sans-abri en détresse.

En mai 2024, la majorité écologiste et de gauche s’est même retrouvée à prendre une décision difficile, et polémique jusque dans ses propres rangs : faire évacuer deux gymnases où des femmes sans-abri avaient trouvé refuge. En parallèle, elle a attaqué l’État en justice pour carence dans ses missions d’hébergement et lui réclame le remboursement des frais avancés par la mairie.

« Nous sommes déçues et en colère (…). On ne lâchera rien tant que nous n’aurons pas les places promises », annoncent les militantes du collectif Solidarité femmes à la rue. Elles demandent, outre l’ouverture des 60 places évoquées par la mairie, la mise à l’abri des 160 femmes ou enfants sans-abri qui composent le collectif.

Après l’expulsion du squat Neyret, le nombre de mineurs étrangers à la rue augmente

Après l’expulsion du squat Neyret, le nombre de mineurs étrangers à la rue augmente
Le squat qui se trouvait au 13 rue Neyret (Lyon 1er) a été expulsé le 22 octobre.

Mardi 22 octobre, la préfecture du Rhône a procédé à l’expulsion d’un squat situé rue Neyret (Lyon 1er). Il hébergeait de jeunes migrants, dont beaucoup de mineurs. Sans solution de relogement, ils viennent grossir les rangs des centaines d’adultes et enfants sans-abri dans les rues de Lyon, à l’approche de l’hiver.

Ce n’est pas la veille de la trêve hivernale du 1er novembre… mais presque. Ce mardi 22 octobre, la préfecture du Rhône a expulsé un squat situé 13 rue Neyret, et remis à la rue les jeunes qui y habitaient. Ils étaient 70 selon le collectif Soutiens/migrants Croix-Rousse qui les accompagne, 33 selon la préfecture. Cinq d’entre eux ont été interpellés par la police aux frontières. Le squat était expulsable depuis août 2024.

Occupé depuis mars 2023, ce lieu, propriété de la fondation La Salle, avait pour but de mettre à l’abri de jeunes migrants, en recours devant un juge des enfants pour être reconnus mineurs. Cette décision de justice leur permettrait d’être mis à l’abri par la Métropole de Lyon, en charge de la protection de l’enfance. Selon le collectif, ils sont plus de 270 à être passés par ce lieu en un an et demi. À l’issue de la procédure judiciaire, environ 80% ont finalement été reconnus mineurs par un juge.

Dans le 1er, l’expulsion a été faite sans « qu’aucun diagnostic social » n’ait été fait en amont, regrette la maire du 1er, Yasmine Bouagga (EELV) . Elle indique qu’elle avait demandé à la préfecture de « surseoir à l’expulsion » en raison de la situation critique de ces jeunes. Son appel n’a pas été écouté et ces derniers se retrouvent à la rue.

L'ancien squat de la rue Neyret (Lyon 1er)
Le squat qui se trouvait au 13 rue Neyret (Lyon 1er) a été expulsé le 22 octobre.Photo : PL/Rue89Lyon.

L’expulsion du squat « pourrait venir grossir le campement déjà saturé du square Béguin (Lyon 7e) »

Ils ne sont pas les seuls à être dans cette situation. Environ 150 jeunes, qui vivent sous des tentes dans le square du Béguin (Lyon 7e), attendent aussi leur audience devant un magistrat. Exposés à toutes les intempéries, ils vivent dans des conditions de vie particulièrement dégradées. « Au fur et à mesure que les jeunes hébergés au squat étaient reconnus mineurs (…) les places libérées lors de leur prise en charge par les services publics permettaient d’héberger des jeunes attendant sous des tentes », déplore le collectif Soutiens/migrants Croix-Rousse.

Une situation aussi dénoncée par les groupes écologistes et de gauche à la tête de la Métropole et de la Ville de Lyon. Ils craignent que cette expulsion « [interrompe] les parcours de scolarisation et d’intégration » de ces jeunes. « Ils pourraient par ailleurs venir grossir le campement déjà saturé du square Béguin dans le 7e arrondissement », s’inquiètent, dans un communiqué, les groupes écologistes, socialistes, gauche sociale écologique et apparentés, et communistes et républicains.

En janvier 2024, une centaine de jeunes dans une situation similaire, dans le square Sainte-Marie-Perrin (Lyon 3e) avait fini par être pris en charge par la Ville de Lyon et le diocèse de Lyon. « Une trentaine de ces jeunes est toujours hébergée et accompagnée par les équipes du CCAS de la ville au gymnase Paillou (8e) », détaille le communiqué.

Après l’expulsion du squat, quelle prise en charge pour ces jeunes sans-abri à Lyon?

D’autres ont un peu plus de chance. Ils ont pu être pris en charge dans le dispositif « Station », ouvert par la Métropole de Lyon dès 2021. Environ 100 places, dont une quarantaine cofinancées avec l’État, ont été créés pour loger et accompagner ces jeunes le temps que la justice tranche. Une démarche volontariste, qui va au-delà des compétences de la Métropole.

Car le statut de ces jeunes est flou. Les pouvoirs publics se renvoient la balle de la responsabilité de l’accueil de ces jeunes ni mineurs, ni majeurs – suivant les différentes administrations. Par sa compétence en protection des mineurs, la Métropole pourrait être leur interlocuteur. Mais cette dernière ne reconnaît pas (du moins, dans un premier temps) leur minorité.

Du reste, il revient à l’État de s’occuper de l’hébergement d’urgence de toutes les personnes qui en ont besoin. Or, le dispositif est complètement saturé dans le Rhône et l’État ne répond pas à ses obligations en la matière. La situation ne devrait pas s’améliorer : le projet de loi de finances ne prévoit pas l’augmentation du nombre de places dans le parc d’hébergement d’urgence. « Ni la Ville ni la Métropole ne peuvent affronter seules les insuffisances de l’État », plaident les groupes des majorités municipales et métropolitaines.

Pour clarifier le statut de ces jeunes en recours, et leur accorder plus de protection, collectifs et collectivités demandent la création d’un présomption de minorité. Ils devraient alors être pris en charge par les départements et la Métropole de Lyon, jusqu’à ce que leur minorité soit confirmée. Resteraient deux défis majeurs : avoir les moyens de l’accueil et faire adopter une telle loi par un gouvernement qui penche vers l’extrême droite.

Grève contre des suppressions de postes à l’hôpital de la Croix-Rousse : « les patients en pâtiront le plus »

Grève contre des suppressions de postes à l’hôpital de la Croix-Rousse : « les patients en pâtiront le plus »
Les soignantes ont porté leurs revendications sur leur blouse blanche, ce qui leur permet de protester même en travaillant.

Depuis lundi 21 octobre à minuit, les soignants du service de médecine intensive et réanimation de l’hôpital de la Croix-Rousse sont en grève. Ils ont protesté sur le parvis, dénonçant une nouvelle suppression de poste.

« Postes supprimés, soins dégradés ! » Il est 14h ce lundi 21 octobre, et une trentaine de blouses blanches ornées de l’inscription « en grève » sont rassemblées sur le parvis ensoleillé de l’hôpital de la Croix-Rousse. Tous et toutes sont des infirmières ou aides-soignantes qui travaillent dans le service de médecine intensive et réanimation de cet établissement des Hospices Civils de Lyon (HCL).

Il y a une dizaine de jours, l’équipe médicale a appris la suppression d’un poste d’infirmier, pourtant crucial selon une soignante présente au rassemblement. « Ce poste nous avait permis de retrouver un équilibre après le Covid. On a très peur que ça provoque de la souffrance dans l’équipe et une nouvelle vague de départs », craint-elle.

Les soignants de l'hôpital de la Croix-Rousse ont manifesté une heure sur le parvis devant le bâtiment pour leur première journée de grève.
Les soignants de l’hôpital de la Croix-Rousse ont manifesté une heure sur le parvis devant le bâtiment pour leur première journée de grève.Photo : © SG/Rue89Lyon

Un service de soins continus en sous-effectif

Le service, spécialisé dans la prise en charge des maladies respiratoires graves, est une référence dans le Rhône. Il dispose de quinze lits en réanimation et de six lits en surveillance continue (c’est-à-dire 24 heures sur 24).

C’est ici qu’ont été accueillis les premiers patients Covid de la région, dès février 2020. Pendant la crise sanitaire et à l’image de nombreux autres services hospitaliers, beaucoup de soignants ont subi des burn out (70% de l’équipe serait partie selon les grévistes). En 2021, la direction a alors créé un poste d’infirmier « volant » : dédié en priorité au service de soins continus, il pouvait aussi aider au service de réanimation… C’est ce poste qui pourrait être supprimé.

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