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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Nouvelle rentrée manquée pour l’école de la transition écologique de l’université Lyon 3

Nouvelle rentrée manquée pour l’école de la transition écologique de l’université Lyon 3
L’école universitaire de la transition écologique a été lancée en 2022 par l’université Lyon 3.

En 2022, l’Université Lyon 3 annonçait avec force communication le lancement d’une « École universitaire de la transition écologique » pour montrer sa place de « pôle d’excellence » sur le sujet. Deux ans plus tard, le diplôme universitaire qui devait servir de vitrine pour le projet n’a toujours pas ouvert.

Pour la troisième année consécutive, l’université Lyon 3 n’a pas réussi à ouvrir son DU « Enjeux et dynamiques de la transition écologique », le projet phare de son école universitaire de la transition écologique (EUTRE). En 2022, l’ex-président de l’université Eric Carpano avait annoncé à grand bruit le lancement de cette école (et du DU) sur ses réseaux sociaux et sur le plateau de BFM Lyon.

L’université voulait montrer sa position de pointe sur les enjeux environnementaux. Des locaux ont même été réservés pour l’école, dans le campus de la Manufacture des Tabacs (Lyon 8e), facilement repérables au flocage vert collé sur les baies vitrées.

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L’Improvidence, le « haut-parleur » de l’impro à Lyon

L’Improvidence, le « haut-parleur » de l’impro à Lyon
Thomas Debray, directeur fondateur de l’Improvidence, salle spécialisée dans l’impro à Lyon.

Ce mois d’octobre, la première salle spécialisée dans l’improvisation théâtrale de France, l’Improvidence, fête ses dix ans. Lieu de spectacle, école, mais aussi structure qui intervient pour l’insertion… Son histoire raconte celle d’un art, « l’impro » qui a pris racine à Lyon.

C’est une devanture plutôt discrète, à quelques pas des quais du Rhône, dans la rue Chaponay (Lyon 3e). À l’image de l’art qu’elle accueille, l’Improvidence ne verse pas dans le tape-à-l’oeil. Pourtant, derrière ses portes, 30 000 spectateurs viennent voir chaque année de l’improvisation théâtrale, « l’impro », à Lyon.

Un succès qui témoigne du développement de ce qui a longtemps été considéré comme une « sous-catégorie du théâtre. » « Il y a dix ans, faire de l’impro, c’était tabou pour certains comédiens », se souvient Thomas Debray, directeur et fondateur du théâtre.

Rapidement, il nous fait le tour du propriétaire. À l’entrée, un petit bar puis, au fond, une salle avec une cinquantaine de places et une scène « à l’américaine ». Comprenez une scène où les comédiens sont (très) proches du public. Une bonne manière d’entendre ses rires et pleurs lors des scènes. Ou son silence, en cas de bide…

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À Lyon, une manifestation pour la Palestine et le Liban après une semaine agitée

À Lyon, une manifestation pour la Palestine et le Liban après une semaine agitée
Une nouvelle mobilisation en soutien à la Palestine est organisée samedi 19 octobre à 15h sur la place Jean Macé. ©

Le collectif 69 Palestine organise une manifestation pour la Palestine et le Liban à Lyon, après une semaine chargée en événements. Elle aura lieu samedi 19 octobre à 15h, place Jean Macé (Lyon 7e).

« Stop génocide à Gaza, halte aux massacres au Liban, cessez-le-feu ! » Comme chaque semaine, le collectif 69 Palestine appelle à une manifestation samedi 19 octobre à 15 heures, place Jean-Macé (Lyon 7e), après une semaine chargée en événements au Proche-Orient.

Les demandes des militant·e·s restent les mêmes depuis un an : cessez-le-feu permanent, levée du blocus sur Gaza par l’armée israélienne qui bloque les acheminements d’aide humanitaire, sanctions contre l’État hébreu, arrêt des livraisons d’armes, reconnaissance par la France de l’État de Palestine… Depuis un mois, une nouvelle revendication s’y est ajoutée : l’arrêt des bombardements au Liban.

À Gaza, mort de Yahya Sinwar et civils brûlés vifs

Les images ont fait le tour du monde. Dans la nuit du 13 au 14 octobre, l’armée israélienne a bombardé l’hôpital Al-Aqsa de Deir al-Balah, au centre de la bande de Gaza. Plusieurs victimes civiles ont été brûlées vives dans les tentes dressées dans la cour du bâtiment par l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) et diverses ONG.

Des vidéos, identifiées par le service CheckNews de Libération, ont provoqué une vague d’indignation : à Lyon, un rassemblement spontané s’est organisé lundi 14 octobre à 19h devant l’Hôtel de ville.

Le 16 octobre, le chef du Hamas, Yahya Sinwar, a été tué par des tirs israéliens dans la ville de Rafah, au sud de Gaza. Pour certains analystes politiques, cela pourrait marquer un tournant dans le conflit et ouvrir la voie à une reprise des négociations pour un cessez-le-feu et à la libération des 63 otages israéliens encore présumés vivants. D’autres restent moins optimistes.

Au Liban, 1300 morts et la Finul visée par Israël

Selon un décompte de l’AFP, plus de 1300 Libanais seraient morts depuis le début de l’attaque israélienne, le 23 septembre dernier. Cette semaine, les Casques bleus de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) ont affirmé être directement visés par des tirs israéliens. Cinq soldats onusiens ont été blessés.

Israël justifie son invasion du sud-Liban par la lutte contre le djihadisme et bombarde le territoire depuis un mois. Hassan Nasrallah, le chef et fondateur du Hezbollah, un groupe paramilitaire chiite ennemi d’Israël, a été tué dans un bombardement israélien le 27 septembre à Beyrouth. Le ministère de la Santé libanais dénonce des « massacres » et des « crimes de guerre ».

Inondations : « Le changement climatique augmente l’intensité de ces évènements »

Inondations : « Le changement climatique augmente l’intensité de ces évènements »
La rue du général de Gaulle a Brignais s’est retrouvée sous les eaux, jeudi 17 octobre 2024.

Après le passage de la tempête Kirk, puis un fort épisode orageux jeudi 17 octobre, des inondations ont touché plusieurs villes, axes routiers et ferroviaires autour de Lyon. Ces épisodes climatiques extrêmes sont aggravés par le changement climatique, et questionnent la conception de nos villes. Entretien avec Pascal Yiou, climatologue.

Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la région lyonnaise, dans la nuit du 16 au 17 octobre, puis le 17 octobre dans la journée, ont créé d’importants dégâts. Le sud de Lyon est particulièrement touché : Givors sous les eaux, autoroutes A7 et A47 inondées, trafic ferroviaire entre Lyon et Saint-Étienne interrompu… Les inondations sont telles que la commune de Brignais a déclenché sa sirène d’alerte et a organisé l’évacuation des personnes habitant en zone inondable.

Comme les canicules, sécheresses, cyclones ou encore les vagues de froid, les inondations font partie de la catégorie des évènements climatiques extrêmes. Pascal Yiou, directeur de recherche au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, analyse cet épisode violent qui secoue la métropole de Lyon, et son lien avec le changement climatique.

« Les fortes précipitations n’expliquent pas seules les inondations dans la métropole de Lyon »

Rue89Lyon : Plusieurs villes de la métropole de Lyon font face à des inondations, comment en est-on arrivés là ?

Pascal Yiou : « En ce moment, il y a une grosse dépression qui balaie le sud de la France. De l’air chaud remonte de la Méditerranée et est brassé avec de l’air froid qui vient du nord de la France, ce qui provoque d’intenses précipitations. Toute la pluie tombe sur un axe large, entre les Cévennes et les Alpes-Maritimes. C’est ce qu’on appelle un épisode cévenol. On s’attend à un cumul de précipitation de 500 millimètres en 48 heures dans certaines zones (112 mm à Brignais jeudi 17 octobre, ndlr). Ces cumuls de précipitation en si peu de temps sont particulièrement extrêmes. C’est parfois ce qui tombe en un an.

Cependant, ces fortes précipitations n’expliquent pas seules le débordement des rivières. C’est plus compliqué que ça : il faut que l’eau ne puisse pas pénétrer dans le sol pour rejoindre les nappes phréatiques. Il y a deux raisons à cela.

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« Tout est trempé tout le temps » : après les intempéries, la détresse des jeunes migrants du square Béguin

« Tout est trempé tout le temps » : après les intempéries, la détresse des jeunes migrants du square Béguin
Amadou constate les dégâts après les intempéries

Exposés au vent, au froid et aux fortes pluies, près de 160 jeunes migrants survivent dans le square du Béguin, dans le 7ᵉ arrondissement de Lyon. Pour la plupart mineurs, ils attendent une reconnaissance de minorité par le juge des enfants pour être logés. Après le passage de la tempête Kirk et les fortes précipitations des derniers jours, leurs conditions de vie sont critiques.

« L’eau est montée jusqu’à nos pieds, au niveau des palettes. » Amadou montre les dégâts. Tout est trempé autour de lui. Les tentes sont encore gorgées de pluie et les claquettes flottent dans des flaques, emportées dans l’intempérie. Les jeunes sans-abri qui vivent dans le square du Béguin, dans le 7ᵉ arrondissement de Lyon vivent depuis plusieurs jours au rythme des conditions météorologiques extrêmes.

Comme partout dans le Rhône, le square du Béguin a été touché ces derniers jours par de fortes intempéries. Selon Météo France, il est tombé « entre 90 et 120 millimètres de précipitations » sur la Capitale des Gaules ce jeudi 17 octobre. À côté d’Amadou, quelques jeunes profitent d’une accalmie pour tenter de sécher des vêtements. Un répit de courte durée. Les précipitations vont revenir ce jeudi soir avec entre « 50 et 150 mm de pluie » selon la préfecture de Lyon.

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À l’Université Lyon 2, les « sans-facs » peinent à se faire entendre

À l’Université Lyon 2, les « sans-facs » peinent à se faire entendre
Le collectif sans-facs lors d’un rassemblement sur le campus de Bron de l’Université Lumière Lyon 2, mercredi 16 octobre.

Depuis la rentrée, le collectif des « sans-facs » de l’Université Lyon 2 multiplie les actions pour tenter d’obtenir l’inscription de ses étudiants. Une mobilisation qui, comme les années précédentes, peine à obtenir gain de cause.

Lundi 14 octobre au matin, une trentaine de militants du collectif des « sans-facs », soutenus notamment par l’Unef Tacle (une section du syndicat étudiant Unef), plante ses tentes dans la cour centrale du campus Berges du Rhône de l’Université Lyon 2. Depuis la rentrée et comme chaque année, le collectif tente d’obtenir une inscription à la fac pour une trentaine d’étudiants sans affectation.

« Nous revendiquons directement l’inscription de tous les sans-facs, et plus largement la fin de la sélection à l’Université ainsi qu’un financement de l’Université à la hauteur du nombre d’étudiant.es qui souhaite y étudier. »

Communiqué du collectif

Fin de non-retour pour l’université

Deux jours plus tard, à 7 heures du matin mercredi 16 octobre, le campement est démantelé par les forces de l’ordre, appelées par la présidence de l’université qui justifie l’intervention par une impossibilité de dialogue avec les militants « malgré un examen attentif des dossiers présentés et la formulation de propositions concrètes ».

« Chaque année, l’Université Lumière Lyon 2 reçoit des centaines de demandes de recours suite à des refus d’acceptation sur les différentes plateformes d’inscription […]. Ainsi, à la rentrée 2024, une centaine de saisines ont été transmises par le Rectorat pour des demandes d’accès en M1, conformément à la procédure officielle. Dès lors, les dossiers présentés par le collectif des “sans-facs” ne peuvent être traités de façon prioritaire, sauf à accorder des passe-droits. »

Communiqué de la présidence de l’Université Lyon 2

Le collectif des sans-facs s’est à nouveau rassemblé devant le campus de Bron, mercredi à 16 heures. Les militants revendiquent sept cas « urgents ».

« Certains risquent soit l’expulsion de leur logement Crous, soit la fin de leur titre de séjour, s’agace Willi, membre du collectif. L’un d’entre eux a fait une demande d’asile politique ! »

« C’est difficile à digérer, j’ai perdu toute confiance en moi »

Fanny, 25 ans, fait partie de ces sept dossiers prioritaires. Elle n’est cependant pas concernée par un des risques particuliers évoqués par le collectif. Titulaire d’une licence de psychologie, cela fait trois ans qu’elle échoue à obtenir une place en master dans sa filière.

En mars dernier, son médecin lui a diagnostiqué un burn out qui l’a empêchée de valider son master MEEF (Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) à Saint-Etienne, sur lequel elle s’était rabattue par dépit.

Fanny (au milieu), étudiante sans-fac, entourée des militants de l'Unef Tacle et du collectif. ©SG/Rue89Lyon
Fanny (au milieu), étudiante sans-fac, entourée des militants de l’Unef Tacle et du collectif.Photo : SG/Rue89Lyon

« Je me levais le matin avec la boule au ventre. Je n’ai même pas pu passer mes examens de fin d’année. Ça ne me correspondait pas, le métier que je veux faire depuis le lycée c’est psychologue. »

À la fermeture de la plateforme Mon Master en septembre, Fanny termine première sur liste d’attente pour le master psychopathologie clinique à l’Université Lyon 2. Ses autres candidatures ailleurs en France n’ont pas abouti non plus. « C’est difficile à digérer, confie-t-elle. J’ai perdu toute confiance en moi. »

Encore sous traitement aujourd’hui, la jeune femme perd espoir. Après plusieurs entretiens avec l’administration de la fac, elle finit par demander l’aide de l’Unef et du collectif sans-facs.

« Je ne peux plus faire de saisine auprès du rectorat, ma licence est trop ancienne, conclut-elle. Je n’ai plus rien à perdre aujourd’hui, alors autant que j’essaye de me battre. »

Un problème structurel

La présidence de l’Université argumente cependant ne pas être en mesure de privilégier certains élèves en liste d’attente plutôt que d’autres. « Nous ne pouvons pas accepter de procéder à des inscriptions sous la pression », souligne-t-elle dans un communiqué.

D’autant plus que l’établissement obéit à des directives nationales. « Le problème de fond, on le sait, c’est surtout le manque structurel de moyens de l’université publique », reconnaît Willi.

En fin de journée mercredi, les militants ont remballé drapeaux et banderoles. Ils prévoient de poursuivre la mobilisation dans les prochaines semaines.

À Lyon, un rassemblement devant le Palais de Justice contre les violences sexuelles

À Lyon, un rassemblement devant le Palais de Justice contre les violences sexuelles
Le collectif droit des femmes 69 lors de la manifestation féministe du 8 mars 2024.

Les associations féministes du Rhône appellent à un rassemblement devant le Palais de Justice (Lyon 1er) contre les violences sexuelles. Il aura lieu samedi 19 octobre à 14 heures.

Un appel national contre les violences sexuelles, lancé par les associations féministes et les syndicats, a été relayé à Lyon par Nous toutes Rhône et le collectif Droits des femmes 69. Un rassemblement et une chaîne humaine se tiendront devant le Palais de Justice du 1er arrondissement, samedi 19 octobre à 14 heures.

La revendication principale des associations : « Une loi intégrale contre les violences sexuelles et 2,6 milliards d’euros par an contre les violences dont 332 millions dédiés à la lutte contre les violences sexuelles. »

Avant le rassemblement, Nous toutes Rhône organise un atelier pancartes à l’AlternatiBar (Lyon 1er) de 10 à 13 heures.

Un rassemblement à Lyon face à la défaillance judiciaire

« Procès des violeurs de Mazan, révélations sur l’Abbé Pierre, viol suivi du meurtre de Philippine… » Les associations ont été alarmées par la multiplication de ces actualités et ont décidé de ne pas attendre la manifestation annuelle contre les féminicides, les violences sexuelles et de genre qui se tiendra le 23 novembre partout en France.

Depuis le début de l’année, l’inter-orga féminicides (IOF) décompte 105 meurtres de femmes. En France, on estime que minimum 217 000 femmes par an sont victimes de viols, tentatives de viol et/ou agressions sexuelles (chiffres de 2022 par l’Observatoire national des violences faites aux femmes).

« Face à la révolution MeToo, où est la révolution institutionnelle ? », interrogent les associations. Selon l’Insee, seules 0,6% des violences sexuelles font aujourd’hui l’objet d’une condamnation par la justice.

À Euronews, un directeur viré et la crainte de devenir un « nouveau Cnews »

À Euronews, un directeur viré et la crainte de devenir un « nouveau Cnews »
Le siège d’Euronews à Lyon est désormais une quasi coquille-vide.

Après un plan social dévastateur, le directeur général d’Euronews, Guillaume Dubois, a été débarqué à la surprise générale, vendredi 11 octobre. Il est remplacé par un Allemand au profil conservateur qui soutient la politique israélienne à Gaza et au Liban. Le nouveau boss doit rencontrer les équipes lyonnaises ce jeudi 17 octobre.

Dans le cube vert, l’annonce a pris tout le monde de court. Vendredi 11 octobre au soir, les derniers salariés d’Euronews à Lyon ont appris le départ de leur directeur, Guillaume Dubois. Son sort venait juste d’être précipité, quelques heures auparavant. À l’issue d’un conseil d’administration, son mandat de directeur général a été révoqué « avec effet immédiat ». Et ce, sans aucune explication.

Dans un mail adressé à l’ensemble des équipes du média européen, révélé par Politico (1) et consulté par Rue89Lyon, le désormais ancien directeur annonce « prendre acte d’une décision qu’il regrette ». Il évoque également « l’incroyable transformation de l’entreprise que sa désastreuse santé financière avait rendu nécessaire ».

Euronews : un plan social douloureux

Par « incroyable transformation de l’entreprise », Guillaume Dubois veut sans doute parler du plan social XXL qui touche le média lyonnais depuis mars 2023. En tout, près de 200 salariés ont déjà quitté le navire, par des clauses de cession ou des licenciement secs. D’autres départs doivent encore intervenir d’ici la fin de l’année.

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Perfluorés : l’État pose des limites mais pousse au développement de Daikin 

Perfluorés : l’État pose des limites mais pousse au développement de Daikin 
Les deux industriels ciblés dans le scandale des PFAS, Daikin et Arkema, sont sur la même unité de production.

Mardi 15 octobre, l’État a publié un nouvel arrêté pour permettre la reprise de l’activité de l’extension de l’industriel Daikin, utilisant toujours des perfluorés. Après une consultation de deux semaines, l’activité a pu reprendre malgré les fortes oppositions s’étant exprimées. Une « mascarade » pour les associations, alors que la justice leur avait donné raison.

C’est une bien étrange position dans laquelle se retrouvent les services de l’État, sur la question des perfluorés. Ce mardi 15 octobre, la préfecture a annoncé prendre un « nouvel arrêté préfectoral d’encadrement plus strict », sur l’exploitation d’un nouvel atelier pré-compound du site Daikin, voisin d’Arkema à Oullins-Pierre-Bénite. Cette décision fait suite à de « nouvelles études » et à une « consultation publique ». Le tout dans un exercice d’équilibriste qui frise la haute voltige.

D’abord, un petit rappel sur cet « atelier pré-compound » du petit voisin d’Arkema. Comme nous vous le révélions en mars, le groupe japonais avait prévu cette extension – qui devait permettre de continuer à produire des PFAS jusqu’en 2027 – sans en faire grande publicité. Face aux diverses révélations sur cette usine, souvent (bien opportunément) dans l’ombre d’Arkema, des collectifs s’étaient mobilisés au nom du « principe de précaution ».

Ce message avait été entendu pour la première par le tribunal administratif de Lyon. Le 20 juin 2024, le juge avait donné raison aux opposants au projet d’extension en suspendant l’arrêté de la préfecture autorisant son exploitation.

Perfluorés : contre une décision de justice, l’État accélère pour permettre à Daikin de reprendre la production

Or, depuis, la « pref » met les bouchées doubles pour rattraper cette défaite judiciaire. Si l’État a fait appel de la décision du juge, il a aussi accéléré la manœuvre en relançant une concertation (de quinze jours) devant aboutir au plus vite à un nouvel arrêté. « C’était une manière de contourner la décision de justice », grince Lucas Miguel, du collectif PFAS contre terre.

Dix jours après la manifestation d’une centaine de personnes devant la préfecture, elle a finalement déposé un nouvel arrêté préfectoral plus « strict ». Grâce à celui-ci, Daikin a pu reprendre son activité ce mercredi 16 octobre.

La situation peut surprendre. Car, dans le même temps, la préfecture a pu constater la forte hostilité au projet d’extension. Dans le détail, elle indique que 829 contributions ont été reçues. Sans surprise, elles sont majoritairement contre le projet d’installation. Elles expriment, toujours selon la préfecture, des « mécontentements, des craintes, des questionnements et des demandes. » Face à ce constat, pourquoi avoir déposé un arrêté pour continuer l’activité de Daikin ?

« Très peu de contributions portent directement sur les prescriptions du projet d’arrêté préfectoral encadrant l’exploitation de l’unité Pré-compound, indique la préfecture. Les contributions remettent en cause l’acceptabilité du projet de l’exploitant et la procédure de son autorisation. Elles se disent quasiment toutes défavorables, non pas à l’arrêté pour lequel la participation du public est sollicitée, sauf à considérer que cet arrêté vaut autorisation environnementale ce qui n’est pas le cas, mais de toute évidence à la création de cette unité. »

Extrait de la synthèse de la consultation effectuée par la préfecture du Rhône

Des avis majoritairement contre la réouverture de l’unité de production de perfluorés de Daikin

Pour vous vous faire votre avis, on vous a fait une petite sélection de ce que contient la synthèse de cette concertation. Parmi les « mécontentements », on peut citer ceci :

« Daikin est un producteur de PFAS (substance per- et polyfluoroalkylées). Autoriser une augmentation de sa capacité de production, alors qu’une contamination importante de la zone à proximité de la plateforme de Pierre-Bénite vient d’être découverte, est scandaleux et incompréhensible. »

Ou encore :

« Lorsqu’une maladie grave figurant dans la liste des pathologies potentielles liées à l’exposition aux PFAS touche un riverain de la plateforme, on ne peut pas s’empêcher de penser que c’est de la faute des rejets d’Arkema et de Daikin. »

Les demandes découlant de la consultation sont, de fait, assez simples : « Refuser ce projet, au nom du principe de précaution », « réaliser une étude d’impact pour le site de Daikin, la plate-forme et la Vallée de la chimie », « prendre en compte l’effet cocktail », « faire valider le redémarrage de l’unité pré-compound par un juge », « faire étudier les réels effets de tous ces polluants sur la santé des habitants par des organismes indépendants », « soumettre les avis émis lors de cette consultation publique à l’examen d’une commission spéciale où siégeraient les représentants des associations et comités locaux »… Elles ne seront pas suivies d’effet.

Un gros dossier pour tenter de justifier une décision allant contre la concertation

Comment la préfecture a-t-elle répondu à ces « angoisses » et « inquiétudes » ? En s’en référant à… l’Europe, d’abord.

« Ces réglementations [européennes, ndlr] ne prévoient pas à l’heure actuelle que tout projet relatif aux PFAS soit interdit, ni que la préfecture puisse refuser ce type de projet alors même que toutes les obligations réglementaires afférentes à ce projet sont respectées. »

Pour le reste, les services de l’État notent surtout des « incompréhensions » de la part du citoyen. Ils indiquent, par exemple, que le mélange de cette unité de production se fait « à sec » sans utiliser d’eau. Méthodique et consciente de l’aspect incendiaire de ce dossier, la préfecture a répondu, en mettant Daikin dans la boucle, à une soixantaine de questions – craintes – formulées par les habitants.

« Le projet n’entraîne pas de rejets d’eaux industrielles polluées », veut-elle, notamment, rassurer. Les services de la Dreal indiquent également que les systèmes de filtration d’air entraîneront des rejets de poussières « inférieurs à 2 grammes par an ».

Visiblement consciente que ses explications ne calmeront pas grand monde, la préfète annonce tout de même de nouvelles mesures :

    Une prescription imposant à l’exploitant des contrôles annuels de ses eaux de lavage des sols de l’atelier. Des contrôles extérieurs des affluents effluents gazeux plus fréquents. L’abaissement de la valeur limite d’émission en poussière de 1 mg/m2 à 0,5 mg/m3.

La consultation ? Une « mascarade » de démocratie

De même, elle annonce (mesure attendue) que le Bisphénol-AF, un produit utilisé par Daikin dans cette extension, soit « substituée » plus rapidement plus que prévu. Au lieu de trois ans, le groupe n’aura que… deux ans pour trouver une solution de substitution. L’État assure que : « l’exploitant a démontré que cet usage n’aurait pas d’effet pour la santé des riverains, ni pour l’environnement. »

De quoi rassurer les collectifs et militants ? Bof…

« La procédure ne porte que sur les émissions de Bisphénol AF, et pas sur les autres PFAS émis par l’installation. Ni sur les émissions de PFAS de l’usine d’Arkema. Le dossier ne prévoit ainsi aucune étude des incidences cumulées sur l’environnement », indiquent les collectifs, unis sur ce dossier, dans un communiqué de presse commun.

Ils dénoncent la véritable « mascarade » qu’est cette consultation pour eux. « Les signaux renvoyés (…) auraient dû conduire à un temps de réflexion et de dialogue voire à un moratoire conformément au principe de précaution », marquent-ils. Il n’en a rien été. Déposeront-ils un recours contre ce nouvel arrêté ? Pour l’heure, les différentes associations et collectifs étaient en réflexion sur ce sujet. Quoi qu’il advienne, des actions sur ce sujet sont à prévoir.

Le barreau de Lyon demande la fermeture du Cra 2 pour « conditions de rétention indignes »

Le barreau de Lyon demande la fermeture du Cra 2 pour « conditions de rétention indignes »
Le Centre de rétention administrative 2 de Lyon, aux airs de prison, peut accueillir jusqu’à 140 retenus.

Le barreau de Lyon a saisi la justice administrative en référé pour obtenir la fermeture du Centre de rétention administrative (Cra) 2, situé près de l’aéroport Saint-Exupéry. Les avocats dénoncent des conditions de rétention « indignes » après une visite des lieux.

Portes de toilettes manquantes, absence d’accès au soin, problèmes nutritionnels… Le barreau de Lyon pointe plusieurs « atteintes aux droits fondamentaux des retenus » dans le deuxième Centre de rétention administrative (Cra) de Lyon Saint-Exupéry, où sont enfermées des personnes étrangères dans l’attente de leur expulsion du territoire.

Face à cette situation, le bâtonnier et la vice-bâtonnière ont saisi le tribunal administratif en référé-liberté (une procédure accélérée justifiée par l’urgence d’une situation), vendredi 11 octobre, révèle Lyon Capitale. Ils souhaitent obtenir la fermeture du centre « dans l’attente d’une mise aux normes », explique à nos confrères la vice-bâtonnière, Sara Kebir.

Au Cra 2 de Lyon, la situation n’est pas nouvelle

Cette alerte sur les conditions de vie au sein du Cra est loin d’être la première. En avril 2023 déjà, le barreau de Lyon tirait la sonnette d’alarme : toilettes avec des portes battantes empêchant une quelconque intimité, 30 minutes chaque jour pour aller manger au réfectoire, des cours pour s’aérer qui ressemblent à des cages… « On a l’impression que la rétention est là pour punir, ce qui ne devrait pas être le cas, grinçait déjà la vice-bâtonnière de l’époque, Marie-Josèphe Laurent. Tout est anxiogène là-bas. »

Quelques mois plus tard, en juin 2023, c’est la contrôleuse des lieux de privation de liberté qui s’inquiétait de la gestion du lieu :

« Les hébergements y sont, comme ailleurs, inadaptés ou sous-dimensionnés, anxiogènes, dégradés et mal entretenus, notait la CGLPL. Les retenus y sont privés d’intimité, d’activité, de perspectives et, dans l’ensemble, largement livrés à eux-mêmes »

Extrait du rapport de la visite du centre de rétention administrative n°2 de Lyon-Saint-Exupéry (Rhône)

Des conditions de vie difficiles que Rue89Lyon avait pu constater lors d’une visite du Cra organisée par la sénatrice écologiste Raymonde Poncet-Monge. Impossibilité de téléphoner, fenêtres cassées en plein hiver, manque d’intimité, accès défaillant aux soins psychiques… Autant de défaillances qui s’accumulent.

Mardi 15 octobre, le très droitier ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau a annoncé la préparation d’une nouvelle loi immigration pour début 2025, dans une interview pour le Figaro. Il souhaite augmenter la durée maximale d’enfermement de 90 à 210 jours et exclure les associations des Centres de rétention. Une volonté qui n’augure rien de bon pour les droits des personnes retenues.