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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

À Lyon, un sursaut pour le Front Populaire avec « l’énergie du désespoir »

À Lyon, un sursaut pour le Front Populaire avec « l’énergie du désespoir »
Comme en 2022, la campagne du Front Populaire à Lyon s’organise sur des boucles de discussion par circonscriptions.

Depuis l’accord de principe trouvé lundi 10 juin autour du Front populaire, les partis de gauche constatent une affluence de nouveaux militant·es souvent non encartés pour faire campagne aux législatives à Lyon. Mus par la « peur » de voir le Rassemblement national accéder au pouvoir, ils et elles espèrent aussi ravir la 1ère circonscription.

Le bar « Le Volver » déborde. Ce QG des écologistes, initialement réservé pour le lancement de campagne de la député sortante Marie-Charlotte Garin, n’aura pas suffit à contenir l’afflux de militant·es venus s’engager auprès de la candidate. C’est donc sur la petite place Bahadourian (Lyon 3e) qu’a eu lieu la rencontre, mardi 11 juin au soir.

Au bout d’une demi-heure, l’ex-députée arrive, acclamée par la foule de plus de deux cents personnes. « Il paraît que nous sommes le premier rassemblement Front populaire de France, vous pouvez vous applaudir ! », lance l’ex-députée, perchée sur un banc.

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À Lyon, l’associatif Boris Tavernier investi par le Front populaire « pour porter ses sujets plus haut »

À Lyon, l’associatif Boris Tavernier investi par le Front populaire « pour porter ses sujets plus haut »
Boris Tavernier, membre du trio fondateur du bar De l’autre côté du pont à la Guillotière.

Le Front populaire a choisi son candidat dans la 2e circonscription lyonnaise. Il s’agit d’une figure de la société civile, Boris Tavernier, investi par les écologistes qui ont réussi à garder la circo. Profil d’un homme engagé depuis une vingtaine d’années contre la précarité et pour l’accès à l’alimentation de qualité à Lyon.

Surprise… Alors que la 2e circonscription attirait toutes les convoitises à Lyon, c’est une figure issue de la société civile qui sera candidat pour le Front populaire. Il s’agit de Boris Tavernier, 45 ans, directeur de l’association Vers un réseau d’achat en commun (VRAC). Celui-ci est militant depuis de nombreuses années à Lyon pour l’accès des populations précaires à une alimentation de qualité.

« J’avais cette idée en tête depuis quelques temps mais je n’y serais pas allé si ce n’était pas sous l’étiquette Front populaire. Ça m’a très vite motivé pour porter ces sujets plus haut », explique-t-il à Rue89Lyon, indiquant partir pour la « société civile ». Il dit aussi s’être positionné sur cette circonscription car « c’est à la Duchère (Lyon 9e) qu'[il] a ouvert le premier groupement d’achat de VRAC il y a 10 ans ».

En 2002, le militant avait cofondé le bar militant De l’autre côté du pont, à la Guillotière, avec deux associés. « On s’opposait tous les trois à la grande distribution. Attac cartonnait, les gars s’étaient rendus au Larzac… À l’époque on entendait très peu parler du circuit court, du bio. On voulait changer le monde en proposant un modèle alternatif, encore peu exploité », nous expliquait-il en mai 2023, avant la fermeture du bar.

Aujourd’hui, l’heure est grave pour ce lyonnais d’adoption, originaire du Nord. « L’arrivée au pouvoir du rassemblement national pourrait être très violente pour les associations de solidarité », craint-il. L’heure est donc venue d’un engagement plus politique.

Boris Tavernier, une figure alternative proche des Écologistes à Lyon

Proche des Écologistes, il travaille avec eux sur de nombreux projets dans la métropole, notamment à un projet de Sécurité sociale de l’alimentation dans le 8e arrondissement de Lyon. Ce sont eux qui ont réussi à garder la circonscription et ont choisi de l’investir.

Quitte à décevoir au sein de leur propre parti. La maire EELV du premier arrondissement, Yasmine Bouagga et le président du groupe écologiste à la Ville, Gautier Chapuis, lorgnaient sur l’investiture. Il faut dire que sa figure pouvait facilement faire consensus. Il est aussi connu pour être proche du maire PS de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael.

De quoi consoler un peu les socialistes qui espèrent récupérer au moins une investiture à Lyon à la suite de leurs scores aux européennes à Lyon. Ils n’en avaient eu aucune en 2022. La cheffe de file du PS à Lyon, Sandrine Runel, aussi adjointe aux Solidarités au maire de Lyon, s’était même positionnée sur cette 2e circo. Elle a encore une chance d’être investie, si les insoumis concèdent au PS la 1ère circonscription, perdue en 2022 mais gagnable en 2024.

L’investiture de Boris Tavernier permettra sans doute aux Écologistes de ménager les liens avec leurs alliés de gauche au local, investis à leur côté dans les majorités municipales et métropolitaines. Ainsi, ex-adjointe au maire et cheffe de file du mouvement Lyon en commun, Nathalie Perrin-Gilbert, figure de la politique lyonnaise, s’était aussi positionnée sur la circonscription.

« Boris est un homme engagé, fidèle à des valeurs sociales et écologiques depuis de nombreuses années. Je suis heureuse que les négociations entre les partis aient abouti à une candidature citoyenne de gauche ! », s’est-elle exprimée sur Facebook, annonçant retirer sa candidature, qui aurait pu gêner un candidat du Front populaire issu de EELV en cas de dissidence. Alors qu’il y avait eu trois candidatures dissidentes sur la 2e circonscription en 2022, il est donc possible que Boris Tavernier ait réussi à être investi sans concurrence à gauche. En moins de quatre jours, c’est un petit tour de force.

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À Lyon, les syndicats se mobilisent dimanche pour un « sursaut démocratique et social »

À Lyon, les syndicats se mobilisent dimanche pour un « sursaut démocratique et social »
Lors de la manifestation contre l’extrême droite, lundi 10 juin à Lyon, la fanfare a fait danser les manifestant·es ©Jean Rémond/Rue89Lyon

Après les actions menées à Lyon contre l’extrême droite ces derniers jours, les syndicats appellent à « manifester le plus largement possible », dimanche 16 juin, à 14 h 30 au départ de la place Jean Macé (Lyon 7e).

Les syndicats rejoignent le mouvement à Lyon. Alors que plusieurs manifestations contre l’extrême-droite ont eu lieu depuis les résultats des élections européennes et la dissolution de l’Assemblée nationale, l’intersyndicale appelle à la mobilisation, dimanche 16 juin à 14 h 30, au départ de la place Jean Macé.

La CNT, la CGT, FO, l’Unsa et d’autres organisations s’unissent pour « un sursaut démocratique et social », comme elles l’écrivent dans un communiqué. « L’abandon de nos industries et services publics », « le passage en force contre la mobilisation historique contre la réforme des retraites », ou encore « la banalisation des thèses racistes »… Les syndicats pointent du doigt ce qui explique, selon eux, la prospérité de l’extrême droite.

À Lyon, une nouvelle mobilisation contre l’extrême droite

Lundi 10 juin et mercredi 12 juin, des mobilisations spontanées contre l’extrême droite se sont tenues dans les rues de Lyon, sans parcours préalable ni leader. Les manifestant·es, jeunes pour la plupart, ont repris un slogan désormais bien connu : « La jeunesse emmerde le Front National ». Les lycéen·nes ont aussi rejoint la lutte en bloquant le lycée Saint-Exupéry (Lyon 4e), lundi et mardi derniers.

Après ces jeunes, des politiques, des associations… C’est donc les syndicats qui battront le pavé. Parmi leurs revendications : « augmenter les salaires et les pensions », « revenir sur la réforme des retraites et sur celles de l’assurance-chômage », « défendre nos services publics et en garantir l’accès à toutes et tous, sans condition de nationalité et sur tout le territoire », pour ne citer qu’elles.

Une nouvelle manifestation est prévue vendredi 14 juin à Lyon. Rendez-vous à 18 h 30 sur la place des Terreaux (Lyon 1er).

#Intersyndicale

L’ex-député Hubert Julien-Laferrière quitte la politique… pour les grands singes

L’ex-député Hubert Julien-Laferrière quitte la politique… pour les grands singes
Le député de la 2e circonscription du Rhône Hubert Julien-Laferrière. ©HH/Rue89Lyon.

Jeudi 13 juin, l’ex-député de Lyon Hubert Julien-Laferrière (Génération écologie), a annoncé se retirer de la vie politique. Actuellement empêtré dans une affaire de corruption et d’ingérence étrangère, il a cependant donné une autre raison surprenante pour ce retrait : sa « passion » pour la sauvegarde des grands singes.

Cela faisait longtemps que les Lyonnais n’avaient pas eu de nouvelles de Hubert Julien-Laferrière… On ne s’attendait à rien, mais, pour une fois, on n’a pas été déçu. Ce jeudi 13 juin, l’ex-député a annoncé (sans surprise) qu’il ne se représenterait pas aux élections législatives des 30 juin et 7 juillet.

« Dans ce territoire de la deuxième circonscription du Rhône qui m’est si cher, je souhaite bien sûr la victoire de la gauche écologiste », a-t-il précisé par communiqué.

Des soupçons de corruption et d’ingérence étrangère

Élu en 2017 sous l’étiquette « En Marche », « cousin Hub » avait réussi la performance de se faire réélire sous l’étiquette de l’union de la gauche en 2022, sous les couleurs du parti Génération écologie (alliés de EELV). Si son investiture avait fait grincer à l’époque, elle semblait impossible aujourd’hui. Le très récent ex-député de la 2e circo était empêtré dans une affaire judiciaire à rebondissement.

En bref, Hubert Julien-Laferrière est soupçonné d’avoir perçu de l’argent pour défendre des intérêts étrangers lors de diverses prises de position et réunions de la commission des affaires étrangères, dont il est membre à l’Assemblée. En février, Radio France publiait de nouvelles révélations sur de supposées prises de paroles rémunérées du député dans le cadre de ses activités parlementaires pour défendre les intérêts de pays étrangers, Qatar en tête.

Depuis ces multiples révélations, l’ancien maire du 9e arrondissement de Lyon avait du quitter le groupe écologiste à l’Assemblée nationale. Son départ ne faisait plus de doute. Reste qu’il a surpris tout le monde sur la raison (avancée) de ce départ.

Hubert Julien-Laferrière à la rescousse des grands singes

Cette figure de la vie politique locale va s’engager dans… la sauvegarde des grands singes, « ma passion secrète », indique-t-il par communiqué.

« J’ai eu à plusieurs occasions le privilège de les approcher en compagnie de chercheurs. Symboliques de ce que nous sommes, les grands singes incarnent le groupe d’espèces le plus proche de l’être humain, tant dans l’ADN que dans les comportements innés », poursuit-il.

L’ancien député va donc travailler pour des ONG qui se battent pour sauver « les gorilles, chimpanzés et autres orangs-outangs ». Le tout « bénévolement ». Un mot qui fera sûrement sourire ceux qui l’accusent d’avoir voulu se faire de l’argent facilement… Ce faisant, il réussit à surprendre (encore une fois) le monde politique lyonnais.

« L’humain est un singe. On ne descend donc pas du singe. Nous faisons partie de la même famille », écrit- il dans son communiqué, citant le primatologue Cédric Sueur. Un animal incroyable donc, capable d’altruisme mais aussi de « compassion ». Nul doute que l’ancien député, en cheville avec la justice, espère en recevoir un peu…

Législatives : vers un nouvel équilibre des gauches à Lyon

Législatives : vers un nouvel équilibre des gauches à Lyon
Vers une gauche unie ? La pancarte d’un manifestant le 10 juin 2024.

En 2022, l’union de la gauche à Lyon avait envoyé deux députés écologistes à l’Assemblée. Cela pourrait bien changer en 2024. Alors que la répartition théorique des circonscriptions a été décidée au niveau national entre les gauches, reste à entrer dans le détail au local. Le PS pourrait gagner en force, avec – au moins – une investiture aux législatives à Lyon.

Il va bien falloir faire un peu de place aux socialistes. Dans l’accord trouvé par le nouveau Front populaire au niveau national, mercredi 12 juin, le PS a obtenu 100 circonscriptions supplémentaires. Pour l’heure, ces investitures sont encore théoriques, puisque les partis ne sont pas rentrés dans le détail. Ils ont jusqu’à dimanche pour se mettre d’accord.

À Lyon, dès les résultats des européennes et l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale dimanche soir, Sandrine Runel, cheffe de file des socialistes à Lyon, revendiquait deux investitures dans les circonscriptions lyonnaises. En 2022, à l’heure de la première Nupes, les écologistes avaient raflé la 2e, 3e et 4e, laissant la 1ère à la France insoumise. Les socialistes, eux, n’avaient obtenu que deux investitures dans le département, dans les 5e et 10e circonscriptions, presque impossible à gagner pour la gauche.

Mais la percée de la liste PS-Place Publique aux européennes à Lyon change la donne. Avec 18,8 % des voix au niveau de la ville, les socialistes sont arrivés en première place, devant la France insoumise (17,2 %) et les écologistes (11,2 %). Signe d’un électorat très mouvant à Lyon, puisque les écologistes étaient premiers à gauche aux municipales de 2020. Une position occupée par les insoumis lors de l’élection présidentielle de 2022.

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Contre l’extrême droite, deux manifestations à Lyon mercredi et vendredi

Contre l’extrême droite, deux manifestations à Lyon mercredi et vendredi
Lors de la manifestation contre l’extrême droite, de nombreux messages, placardés sur des affiches, traduisaient un rejet de Jordan Bardella, président du rassemblement national.

Mercredi 12 et vendredi 14 juin, deux manifestations sont prévues à Lyon. Alors que la tambouille politique bat son plein en vue des législatives, plusieurs organisations appellent à marcher contre la menace de l’extrême droite. 

Après la sidération, l’action. Depuis le dimanche 9 juin, les manifestations pour lutter contre l’extrême droite s’accumulent à Lyon. Après cette soirée électorale qui a vu le RN réaliser des scores historiques dans le Rhône, près de 3000 manifestants s’étaient déjà retrouvés de façon spontanée dans les rues de Lyon, lundi 10 juin. Ils avaient pu déambuler, sans difficulté, des Terreaux à Perrache. Deux nouveaux rassemblements sont prévus cette même semaine.

Même lieu, même heure que lundi : un premier appel a été lancé pour un rendez-vous mercredi 12 juin à Lyon, place de la République, à 20 h. Comme en début de semaine, l’annonce a été fait via le canal Lyon insurrection

Manifestation contre l'extrême droite
Lors de la manifestation contre l’extrême droite, de nombreux messages, placardés sur des affiches, traduisait un rejet de Jordan Bardella, président du rassemblement nationale, à Lyon.Photo : Jean Rémond/Rue89Lyon

Manifestations à Lyon : un rassemblement unitaire contre l’extrême droite le 14 juin

Il sera suivi d’un autre rassemblement unitaire plus cadré vendredi 14 juin, place des Terreaux, à 18 h 30. Annoncé par le collectif Fermons les locaux fascistes, il est notamment soutenu par l’Unef, le NPA, LFI, le PCF, les écologistes, Ensemble, ou encore le collectif antifasciste la Jeune Garde etc.

« Après le résultat de l’élection européenne dimanche 9 juin, Emmanuel Macron a annoncé dissoudre l’Assemblée nationale. Pendant 7 ans il a déroulé le tapis rouge au rassemblement national. Il leur donne aujourd’hui la possibilité de prendre le pouvoir. Face à ce constat, l’heure est à la riposte antifasciste. »

Fermons les locaux fascistes, sur X (ex-twitter)

Outre ces manifestations, d’autres actions ont lieu de façon sporadiques dans la ville. Des lycéens ont, par exemple, manifesté devant le lycée Saint-Exupéry en début de semaine. Des mobilisations qui devraient se poursuivre jusqu’à ces législatives cruciales. Elles sont prévues les 30 juin et 7 juillet.

Au nord de Lyon, le « plus grand port de plaisance fluvial de France » patauge

Au nord de Lyon, le « plus grand port de plaisance fluvial de France » patauge
L’étang des communaux, où pourrait être creusé le port du Bordelan. Crédits : LMB/Rue89Lyon

[Droit de suite] Au nord de Lyon, le chantier du port du Bordelan, à Anse, est encore retardé. Le groupe SERL, en charge du programme, connaît quelques déconvenues… En parallèle, des associations tentent d’alerter sur un projet qu’elles jugent d’un autre temps.

8 millions d’euros d’argent public, une zone humide menacée et un cruel manque d’informations. Le collectif Bordelan, regroupant plusieurs associations écologistes s’oppose, en l’état, au projet de construction d’un port de plaisance au nord de Lyon. 

Début janvier, Rue89Lyon s’était rendu à Anse, au bord de la Saône. Il pourrait y être creusé le « plus grand port de plaisance fluvial de France », pour la modique somme de 32 millions d’euros. L’expression est signée Daniel Pomeret, maire d’Anse, conseiller départemental centriste, aux manettes du projet depuis 1997 et du territoire depuis 1995.

Nous vous racontions alors les enjeux environnementaux et sociaux autour de cette zone humide. Elle est devenue une zone d’aménagement concertée (ZAC) de 64 hectares en 2013. Mais 11 ans plus tard, toujours pas de port de plaisance et ses 350 anneaux à l’horizon. Pire, le Bordelan patauge et les retards s’accumulent.

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Législatives : Laurent Wauquiez se lance et met Éric Ciotti de côté

Législatives : Laurent Wauquiez se lance et met Éric Ciotti de côté
Laurent Wauquiez lors de la journée du 25 novembre dédiée à l’hydrogène et aux défis énergétiques dans la région. Photo LMB/Rue89Lyon

L’actuel président LR de la Région Auvergne Rhône-Alpes a décidé de partir dans la précipitée campagne des législatives. Au passage, il prend ses distances avec son ancien ami, le président des LR, Éric Ciotti, en refusant de se rapprocher du RN. En cas de victoire, il laissera la présidence de Région. 

Mais que faire dans cette galère ? Depuis le dimanche 9 juin, le monde politique français est dans un marasme total. La victoire historique du RN aux Européennes, suivie de la dissolution de l’Assemblée nationale, a profondément perturbé les agendas des élus, dont les prétendants à l’élection présidentielle. Parmi ceux-ci, le président de la Région Auvergne Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez (LR), a dû se repositionner rapidement.

Alors qu’une partie de sa famille politique tend à lorgner sur sa droite, le (en théorie) futur candidat du parti Les Républicains aux présidentielles de 2027 était attendu au tournant. Si, lui aussi, avait tendance à flirter sur sa droite, il a annoncé s’éloigner des positions du président des LR, Éric Ciotti. Le député des Alpes-Maritime s’est dit favorable avec des alliances avec le RN, pour le plus grand plaisir de Marine Le Pen.

« Le devoir de la Droite républicaine est de proposer une parole claire et indépendante entre l’impuissance du « en même temps » et le saut dans l’inconnu du RN. Il n’y a aucun avenir pour les combinaisons d’appareil, a annoncé sur X ce mardi 11 juin le désormais candidat. C’est la voix que je porterai, sans aucune compromission, quelles que soient les circonstances. »

Législatives : en cas de victoire, Wauquiez devra quitter la Région

Car Wauquiez ne compte pas rester en dehors de la bataille (et se faire voler la future élection). Le président de Région a annoncé se présenter aux élections législatives de 2024, dans son fief de la Haute-Loire. « On ne peut pas rester à l’écart [après la victoire du RN aux élections européennes, ndlr]. Il faut assumer ses convictions et on peut le faire seulement devant les électeurs », a-t-il déclaré.

Au passage, celui qui va probablement prendre une position de leader parmi les LR pour la campagne, a mis de côté l’actuelle députée de sa circonscription, Isabelle Valentin (LR). Cette fidèle, dont il était officiellement suppléent, ne sera pas son binôme pour cette campagne.

Pour les habitants de la Région, cette annonce signifie surtout la (possible) fin de l’ère Wauquiez à la tête de la collectivité Auvergne Rhône-Alpes. Arrivé aux manettes en 2015, le président est particulièrement craint des institutions culturelles lyonnaises dont il a coupé les subventions à tour de bras – moins des chasseurs à qui il a donné de jolis coups de main. Sur les réseaux, ses opposants, dont le socialiste Johann Cesa, ont déjà réagi à l’annonce. « Deux ans que j’affirme que Laurent Wauquiez délaisse la région Auvergne Rhône Alpes, a déclaré l’élu. Il semble que les faits viennent prouver ce que j’avance… »

#Laurent Wauquiez

À Lyon, plusieurs milliers de jeunes marchent contre l’extrême droite

À Lyon, plusieurs milliers de jeunes marchent contre l’extrême droite
Lors de la manifestation contre l’extrême droite, de nombreux messages appelaient à l’union des gauches.

[En photos] Comme dans de nombreuses villes de France, une manifestation contre l’extrême droite s’est tenue à Lyon, lundi 10 juin, suite aux résultats des élections européennes et à l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale. 3000 personnes se sont mobilisées lors de ce rassemblement non déclaré en préfecture, sans incidents majeurs.

“Tout le monde déteste Bardella”, “La jeunesse emmerde le Front National”, et parfois, des clappements de mains en rythme, suivis de “siamo tutti antifascisti” [« nous sommes tous antifascistes », en italien ndlr], scandé en chœur par des milliers de manifestants. 

Lundi 10 juin, près de 3000 personnes ont manifesté dans les rues de Lyon pour lutter contre l’extrême droite, après l’annonce des résultats des élections européennes, ainsi que la dissolution de l’Assemblée nationale. Pour rappel, toutes les communes du « Nouveau Rhône » (le Rhône moins la Métropole de Lyon) ont placé le RN en tête. 

Des chants contre l’extrême droite, en soutien au peuple palestinien et à la Kanaky

En réponse, une première manifestation antifasciste s’est tenue sur la place des Terreaux à 19 h (Lyon 1er). Un public relativement jeune, qui scandait des chants contre l’extrême droite, Jordan Bardella, mais aussi en soutien au peuple palestinien et à la Kanaky (Nouvelle Calédonie).

Un orchestre est ensuite arrivé, sous les applaudissements des participant·es. Vers 20 h, le cortège s’est élancé pour rejoindre la place de la République (Lyon 2e). Une fois sur les lieux, après avoir dansé et chanté, les manifestant·es se sont rafraîchis dans une fontaine. 

Entrée interdite par les forces de l’ordre dans le Vieux Lyon

Fait surprenant, aucune force de l’ordre n’était présente sur les lieux, alors même que la manifestation n’était pas déclarée en préfecture. Des milliers de personnes ont donc déambulé dans les rues lyonnaises, sans incidents majeurs. Elles sont notamment passées par Bellecour et la rue Victor-Hugo pour rejoindre Perrache. Elles ont ensuite traversé le pont pour remonter les quais du Rhône avant de rejoindre de nouveau Bellecour. Rien n’a semblé contraindre le cortège, si ce n’est la circulation.

Les seuls heurts avec les forces de l’ordre ont eu lieu lorsque les manifestant·es ont essayé de se rendre dans le Vieux Lyon, fief de l’extrême droite radicale lyonnaise. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes pour empêcher le cortège de poursuivre sa route. Le cortège a ensuite repris son chemin vers les Terreaux, en passant par la rue Mercière. Spontané, sans leader a priori, ce rassemblement n’avait pas de parcours précis. À 23 h 30, il y avait toujours plusieurs centaines de personnes à déambuler dans les rues du centre-ville de Lyon.

Manifestation contre l'extrême droite
Moment de pause, place de la République, les pieds dans l’eau.Photo : Pierre Lemerle/Rue89Lyon

Européennes 2024 : les chiffres fous de l’extrême droite à Lyon

Européennes 2024 : les chiffres fous de l’extrême droite à Lyon
Le RN est arrivé en tête aux Européennes dans la Métropole de Lyon

Si la gauche est en progression dans l’agglomération lyonnaise, la percée réalisée par le Rassemblement national aux Européennes à Lyon est historique. Dans le 6e arrondissement, près d’un quart des électeurs ont voté pour l’extrême droite.

À première vue, la lecture de la carte des résultats des élections européennes dans le Rhône et à Lyon paraît assez limpide. À l’échelle nationale comme dans le département, les campagnes et les villes moyennes ont voté Rassemblement national (RN), et les grandes villes ont voté à gauche (sauf Nice et Marseille). Frappant clivage.

Le RN a gagné 65 000 voix dans le Rhône par rapport aux élections européennes de 2019, et totalise 23,66% des suffrages, contre 16,98% en 2019. Au global, l’extrême droite (RN-Debout la France en 2019 et RN-Reconquête en 2024) enregistre 91 000 votes supplémentaires dans le département. Mais en mettant la loupe sur Lyon, on se rend compte que la situation y est aussi complexe.

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