Laurent Wauquiez et Fabrice Pannekoucke.Photo : ED/Rue89Lyon
Élu député, Laurent Wauquiez (LR) a lâché les rênes de la Région Auvergne-Rhône-Alpes début septembre. Nommé « conseiller spécial », il reste très présent auprès du nouveau président de la collectivité, Fabrice Pannekoucke (LR). Quitte à marcher sur ses plates-bandes, froisser ses opposants… et flirter avec la légalité.
Qui dirige vraiment la Région Auvergne-Rhône-Alpes ? Officiellement, Laurent Wauquiez (LR) a cédé sa place de président début septembre, pour se conformer à la loi sur le non-cumul des mandats. Mais dans les faits, l’ombre du nouveau député de Haute-Loire plane toujours sur l’exécutif régional et son leader. Son nom : Fabrice Pannekoucke (LR), un inconnu très branché JO d’hiver 2030… nommé directement par son prédécesseur.
Une révolution dans l’hémicycle régional ? Pas vraiment. Dans la foulée de l’élection du nouveau président, Laurent Wauquiez a été nommé « conseiller spécial » par l’assemblée. Une fonction floue et sans réelle base légale qui lui permet surtout de rester très proche du pouvoir régional, tout en nourrissant de grandes ambitions à l’Assemblée et dans les arcanes de Matignon.
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Originaire de Lorraine, je suis arrivé à Lyon en 2020, après plusieurs années à Paris. J’ai rejoint Rue89Lyon en 2023, avec le projet de reprise en coopérative. Désormais associé et rédacteur en chef adjoint du média, je suis plutôt branché justice et mobilités. J’aime bien titiller la Région aussi, quand l’occasion se présente. Si vous avez une info ou que vous souhaitez me joindre, c’est par là : edelacote@rue89lyon.fr
La fanfare lyonnaise Krapo sera en concert le 7 décembre.Photo : Andréa Blanchin
Christmas time diront certains, temps de merde diront d’autres… À Rue89Lyon, on n’est pas forcément à fond Noël mania. C’est pourquoi on vous propose des sorties culturelles à Lyon, parfois, un poil décalées. Comme d’habitude, on a tenté de vous trouver des plans pas trop chers (voire gratuits). On vous laisse apprécier.
En décembre, la forêt en expo, à la bibli
Peut-on vraiment parler forêt autour des tours de la Part-Dieu ? C’est le défi que s’est donné la bibliothèque. Jusqu’à février, elle présente une exposition pour les petits et grands autour du fonctionnement de nos bois, en « repos » pour l’hiver. On pourra trouver des collections patrimoniales de la BML, des regards d’artistes contemporains, et des prêts du musée des Confluences. Le parcours propose trois regards distincts : celui de l’artiste, du forestier et du scientifique. Alors, promenons-nous, dans les bois ?
L’appel de la forêt, à la Bibliothèque de la Part-Dieu (ouverte de 10 à 19h du mardi au vendredi. Ferme à 18h le samedi). Entrée gratuite.
Du 1er au 31 décembre : dernier mois pour la Biennale d’art contemporain !
Débutée le 21 septembre, la Biennale d’art contemporain entre déjà dans son dernier mois. Vous avez jusqu’au 5 janvier pour découvrir les neuf sites d’exposition de l’évènement. On vous conseille particulièrement d’aller flâner aux Grandes Locos. Pour l’occasion, les grandes halles de l’ancien site SNCF ont été investies par des dizaines d’artistes, aux œuvres diverses et variées. On a aimé l’immense installation immersive d’Oliver Beer, où voix, chants et cultures se mélangent.
Les installations à la Cité de la gastronomie valent aussi le coup. Laissez-vous surprendre par les étranges animaux empaillés affublés de tête de peluche d’Annette Messager. On ne vous en dit pas plus, on vous laisse découvrir le reste.
La Biennale d’art contemporain, jusqu’au 5 janvier dans la métropole de Lyon. Billet unique à 18 euros en ligne pour tous les sites
Le 6 décembre : chien fâché et boom-boom au CCO La Rayonne
Cela faisait longtemps qu’on ne vous avait pas conseillé une soirée musique électronique. Le 6 décembre, Mad Dog est de passage au CCO La Rayonne. Le DJ italien, grand nom de la scène hardcore depuis les années 90, est la tête d’affiche de ce rendez-vous organisé par Savage Collectif. Se produiront aussi Metaraph, SOVA, VIVAY, et KYYSS en duo avec SARV pour la vidéo.
Au menu : du boom-boom pour se vider la tête et bouger son corps de 23 heures à 5 heures du matin. Pour l’occasion, la salle tente une configuration inédite : DJ et VJ (vidéo-jockey) en fosse, au plus proche des participants.
REER x Savage, le 6 décembre de 23h à 5h au CCO La Rayonne. À partir de 16,99€
6-7 décembre : les lumières en fanfare !
En bons Lyonnais, on a une petite tendance à râââââler sur le nombre faramineux de touristes qui débarquent pour la Fête des lumières. Et pourtant. Avec les « lumières », on aura la chance de s’en mettre plein les oreilles le week-end prochain. Le 6 décembre, le Taille-Crayon (Villeurbanne – Flachet) accueille La Zouz Machine, une fanfare aquatique vivant dans les abysses du Rhône lyonnais, à partir de 20 heures.
Au même moment, la fanfare lyonnaise les Krapos jouera à la Cité des halles (Lyon 7e) à partir de 19h30 avec Lady maga & les sax toys. Le samedi 7, à 14h30, Super smash brass jouera place Sathonay (Lyon 1er) avant un bon coup de trombone de la fanfare Tractopelles aux Halles de la Matinière (Lyon 1er). Un dernier concert aura lieu à 21 h place Colbert…
Le programme d’un défilé de fanfare à retrouver ici et ici. Entrée libre et gratuite, évidemment.
La fanfare lyonnaise Krapo sera en concert le 7 décembre.Photo : Andréa Blanchin
Du 12 au 14 décembre, l’Antifa fest de retour à La Rayonne et au Grrrnd zéro
Après avoir invité Médine l’année dernière, le Lyon Antifa fest la joue plus « old school » cette année… et sur trois jours ! Le 12, ce sera une programmation plutôt punk à la Rayonne (Villeurbanne), avec les Ramoneurs de menhirs en tête d’affiche. Les Bretons seront présents au côté de Krav Boka et des Garçons Bouchers.
La prog’ sera plus « hip hop » le lendemain, avec le rappeur Sinik comme gros nom. Il sera accompagné sur scène par Okis, Davodka et la Scred Connexion. Nouveauté 2024, une soirée de clôture à prix libre est organisée au Grrrnd Zero de Vaulx-en-Velin le 14 décembre.
L’Antifa Fest, les 12, 13 et 14 septembre à Lyon et dans la métropole.
Le 14 décembre, la roda d’la Guill au Court-Circuit
À Rue89Lyon, on aime bien les sociétés coopératives – on est une Scop, je ne sais plus si on vous l’a dit ? Alors, forcément, notre média apprécie de voir des sociétés consœurs résister aux différentes crises (économiques, politiques, et on en passe).
Or, c’est le cas du Court-Circuit, qui vient de fêter ses 14 ans d’existence. Pour cette occasion, on vous glisse leur événement de novembre : un concert de La roda d’la Guill. Un moment festif de samba brésilienne pour oublier le froid, place Mazagran (Lyon 7e).
La Roda d’la Guill’, au Court-Circuit, le 14 décembre, à 20h. Entrée gratuite.
La Roda d’la Guill sera au Court-Circuit le 14 décembre, dans les sorties à Lyon.Photo : Roda d’la Guill/Facebook
Le 18 décembre, un innovant podcast-concert au Kraspek Myzik
Et si on arrêtait de s’engueuler pour, enfin, se parler ?
Loin des commentaires haineux sur X, des embrouilles en repas de familles, des contre-soirées entre potes qui ne se comprennent plus, On n’est pas Faché.e.s, c’est à la fois une émission radio en public et un événement musical live.
L’objectif ? Rassembler des bulles qui ne se croisent pas assez. Sans tomber dans la discussion de comptoir, scientifiques, politiques, artistes, se rencontrent pour réfléchir, échanger et partager des expériences sur des grandes thématiques de société. La première aura lieu sur le thème de la nostalgie et ça se passe le 18 décembre au Kraspek Myzik (Lyon 1er).
En plus, on connaît bien les deux laron·nes aux manettes : Camille Viguié, journaliste musicale indépendante, et Florian Fompérie, journaliste à Radio Anthropocène. Foncez !
21 décembre : un concert pour fêter l’abolition de l’esclavage
Le saviez-vous : le 20 décembre 1848, le commissaire de la République Joseph Sarda-Garriga proclame l’abolition de l’esclavage à la Réunion. Le type de date qu’il fait tout de même bon fêter. Alors, pour ceux qui ne seront pas partis pour les fêtes, on vous propose de venir faire la « fête kaf », ou la fête de l’abolition de l’esclavage, au Périscope. Un moment de célébration avec un concert rassemblant les groupes Ti’kaniki et Seksion Maloya, pour danser au son de sonorités créoles.
Au Périscope (Lyon 2e), le 21 décembre, à 21 h (ouverture des portes à 20 h). Coût de l’entrée : 8 euros.
Les 21 et 22 décembre : le musée des Confluences souffle ses 10 bougies
Installé au bout de la Presqu’île, le musée des Confluences s’est imposée en 10 ans comme un lieu incontournable du paysage culturel lyonnais. Son architecture frappe les visiteurs qui entrent à Lyon par le sud. À l’intérieur, des expositions souvent pédagogiques, aux thèmes grand public, ouvrent la culture au plus grand nombre.
Si on vous a beaucoup parlé à Rue89Lyon de la facture salée pour la création de ce musée, on met les rancœurs de côté pour vous évoquer la fête organisée pour ses dix ans. Les 21 et 22 décembre, de nombreuses animations sont prévues pour l’occasion. Bien sûr, une série d’expositions toutes neuves sont aussi au programme, dont une spécialement dédiée aux enfants.
Les 10 ans du musée des Confluences, ouverture les 21 et 22 décembre, jusqu’au 15 juin 2025. Tout le programme par ici.
Du 24 au 26 décembre, un conte de Noël familial au Carré Trente
Parents et lecteurs/lectrices de Rue89Lyon, on ne vous oublie pas ! Si jamais vous vous ennuyez en famille pendant les fêtes, on vous propose une aventure musicale un peu déjantée pour pimenter votre avant réveillon et vos avant soirées-restes. La compagnie un Verre de Broadway propose Crise de Noël au Carré Trente (Lyon 1er), un spectacle pour toute la famille qui parodie les téléfilms de Noël.
Le pitch ? « Le soir du Réveillon, trois inconnus prennent le même bus et espèrent arriver à temps malgré la tempête de neige. Au milieu de nulle part, le bus tombe en panne. Il leur faudra surmonter leurs défauts respectifs afin de venir à bout de leurs difficultés et pouvoir fêter Noël en famille. »
Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
L’ancien ministre des Solidarités du gouvernement d’Élisabeth Borne (Renaissance), Damien Abad (Ensemble), est revenu aux affaires dans l’Ain en prenant un statut de vice-président au Département. Ce retour à pas feutré agace les militants de la défense du droit des femmes, car l’homme politique est mis en examen pour tentative de viol.
C’est un retour discret, loin des feux de la presse nationale. Début novembre, l’ancien ministre des Solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées du gouvernement d’Élisabeth Borne, Damien Abad (Ensemble), a été nommé vice-président du Département de l’Ain, en charge de la Démographie médicale et de la Santé, rapporte le Progrès.
Faute de candidat face à lui, l’ex-député de l’Ain est donc revenu aux affaires, sans même un vote. Un « scandale », pour Jade Amerouche, militante de Nous toutes 01. La Burgienne constate impuissante un retour à bas bruit et sans vives réactions. « Je ne sais pas si les gens oublient, ou s’ils ne prennent pas en compte la parole des victimes, regrette-t-elle. Mais le message est mauvais. »
Depuis mai 2024, l’ancien homme fort de l’Ain est mis en examen pour une tentative de viol susceptible d’avoir été commise en 2010. « L’instruction est toujours en cours », a précisé à Rue89Lyon le parquet de Paris. Selon Mediapart, qui avait sorti cette affaire, il est également placé sous statut de témoin assisté des chefs de viols sur deux autres personnes en 2010 et 2011. Trois femmes ont porté plainte contre l’ancien président du Département. La dernière plainte a été déposée en janvier 2024.
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Le T-shirt anti-police exhibé lors du procès des émeutes, au tribunal de Lyon.Photo : OM/Rue89Lyon
Un militant antifasciste a comparu ce mercredi 27 novembre à Lyon pour outrage et rébellion. Son tort ? Avoir arboré un t-shirt floqué du logo Nike, suivi de « la police ». L’antifa se trouvait au tribunal judiciaire pour assister aux procès de participants présumés aux émeutes ayant suivi la mort de Nahel, à l’été 2023.
C’est un procès aussi grotesque que symbolique qui s’est déroulé à Lyon, ce mercredi 27 novembre. Grotesque pour les faits reprochés au prévenu, un militant antifasciste de 37 ans. Le 4 juillet 2023, celui-ci se présente au tribunal avec un t-shirt floqué du logo « Nike » suivi de « la police ».
Symbolique car la présence de l’homme dans l’enceinte judiciaire ce jour-là ne doit rien au hasard. Il est venu soutenir 19 prévenus interpellés dans la foulée des émeutes ayant suivi la mort du jeune Nahel, abattu par la police à Nanterre, le 27 juin 2023.
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Originaire de Lorraine, je suis arrivé à Lyon en 2020, après plusieurs années à Paris. J’ai rejoint Rue89Lyon en 2023, avec le projet de reprise en coopérative. Désormais associé et rédacteur en chef adjoint du média, je suis plutôt branché justice et mobilités. J’aime bien titiller la Région aussi, quand l’occasion se présente. Si vous avez une info ou que vous souhaitez me joindre, c’est par là : edelacote@rue89lyon.fr
Vous êtes intéressé par les nouvelles technologies et l’espace? Bingo ! On a une proposition à vous faire : Rue89Lyon fait gagner 4 places pour le spectacle États du monde : le cosmos, le 3 décembre aux Ateliers Presqu’île du TNG.
Toujours à la pointe en matière de nouvelles technologies, le TNG propose cette fois-ci une exploration de l’espace à travers la pièce États du monde : le Cosmos, de la metteuse en scène belge Valérie Cordy. Ça se passe le mardi 3 décembre aux Ateliers Presqu’île (Lyon 2e) et Rue89Lyon vous fait gagner deux fois deux places !
Le spectacle invite sur scène les hasards d’internet et les spécialistes des questions spatiales. Des propositions aussi incongrues que documentées se construisent en direct sur scène à partir d’un écran géant. Concrètement, le spectacle se construit autour de propositions aussi incongrues que documentées, nourries au hasard poético-absurde des algorithmes de Google et des recherches que l’artiste y mène. Elle sera accompagnée d’un·e intervenant·e spécialiste de l’espace.
Avec États du monde – Le Cosmos, le TNG explore les tréfonds des algorithmes Google
Valérie Cordy a créé État du Monde, une mosaïque numérique éphémère et participative, portant un regard sur le monde tel qu’il nous arrive par flux rapides et incessants, mélangeant sur scène culture savante, culture populaire et culture Web.
Directrice de la Fabrique de théâtre en Belgique, Valérie Cordy réalise des performances dites connectées. Expériences à la fois uniques et éphémères car non reproductibles à l’identique, elles s’inscrivent dans une démarche plus globale engagée depuis de nombreuses années à mi-chemin de la scène et du numérique.
Ce n’est rien de moins que l’état du monde sous tous ses aspects possibles qu’elle explore et nous renvoie, dans un jeu de miroir fascinant, à notre usage compulsif et addictif de la toile qui nous perd autant qu’il nous guide.
2500 e-Vélo’v vont s’installer dans la Métropole de Lyon en janvier 2025.Photo : Métropole de Lyon
Le président de la Métropole de Lyon et du Sytral, Bruno Bernard, a annoncé la date de lancement des nouveaux e-Vélo’v : le 29 janvier 2025. Après un constat d’échec du précédent Vélo’v électrique, la Métropole a changé de système et espère accroître l’usage de ces vélos en libre service avec cette nouvelle flotte. Une nécessité dans le développement de sa politique vélo.
Fini la batterie qu’on trimballe dans son sac pour utiliser un Vélo’v électrique. L’ensemble de la flotte des e-Vélo’v va être remplacée en une nuit par 2500 nouveaux vélos de couleur verte. Date du lancement : la nuit du 28 au 29 janvier, a annoncé sur Bluesky le président de la Métropole de Lyon Bruno Bernard (Les Écologistes).
Dorénavant, les e-Vélo’v se rechargeront directement à la borne – ce qui a donc impliqué le renouvellement de ces bornes. L’assistance électrique sera dix fois plus puissante qu’avant et l’autonomie de 40 kilomètres. Le tout au prix de 99 euros par an, contre 115 actuellement. Le tarif jeune sera de 78 euros. Pour les usagers qui voudraient l’utiliser ponctuellement, le coût du trajet s’élèvera à un euro les 30 premières minutes, en plus du prix du ticket. Le tout complété par l’implantation d’une trentaine de nouvelles stations durant l’année 2025.
Une petite révolution comparée à l’ancienne flotte de vélo électrique. Comme le révélait Rue89Lyon en septembre 2023, la Métropole de Lyon avait constaté l’échec du précédent système, qui n’avait pas rempli ses promesses. Peu d’assistance électrique dans les montées, faible autonomie, besoin d’avoir toujours sa batterie rechargée sur soi pour la mettre sur le Vélo’v… alors que la collectivité espérait 15 000 abonnés eVélo’v d’ici 2032, il n’y avait que 2 800 abonnés à ce service en 2023 (soit 3% des utilisateurs).
La Métropole de Lyon rattrape le fiasco du précédent e-Velo’v
Outre les défauts de l’ancien Vélo’v électrique, les différents confinements avaient mis un coup d’arrêt au service. Tout comme son interruption entre juillet 2021 et juillet 2022 sur les villes de Lyon, Bruxelles et Dublin. En cause, un « phénomène d’emballement thermique » qui a « conduit à un départ de feu sans gravité chez un client bruxellois », pouvait-on lire dans la note interne qu’avait pu consulter Rue89Lyon. Résultat : peu de clients, et un Vélo’v lourd qui restait souvent en station car pas privilégié par les utilisateurs du Vélo’v mécanique.
La Métropole de Lyon a du négocier avec JC Decaux, qui gère le service Vélo’v, pour le renouvellement de ce système. Il était jusque là financé par les espaces publicitaires, aussi géré par JC Decaux, selon un deal passé avec la précédente majorité de Gérard Collomb. Le changement de Réglement local de la publicité, plus restrictif et voulu par les écologistes, a changé la donne. Si on ne connaît pas les détails du contrat passé, les négociations entre la Métropole de Lyon et JC Decaux ont été âpres pour savoir qui devait financer ce changement.
Une petite révolution nécessaire pour la Métropole de Lyon. Elle développe une politique ambitieuse en terme de mobilité cyclable, avec la mise en place du réseau des Voies Lyonnaises notamment, avec pour objectif de mettre les Grands Lyonnais au vélo. Mais alors qu’elle espère 10 000 passages par jour sur la Voie lyonnaise 12 et la montée à 12% du Chemin-Neuf (Lyon 5e), un système de Vélo’v électrique accessible à tous s’annonce plus que nécessaire. D’autant plus dans une ville à trois collines.
Mercredi 2 octobre, l’ECG et son Annexe ont été expulsés par les forces de l’ordre.Photo : PL/Rue89Lyon
Depuis début 2024, la répression vis-à-vis des squats s’est intensifiée à Lyon. Présence de la police aux frontières quasi-systématique, distribution d’OQTF, aucune proposition de relogement… Dans ce tableau, les personnes migrantes et exilées sont particulièrement dans le viseur. Au fil de l’eau, une politique plus répressive de l’État se dessine.
C’est un défilé bien connu des autorités. Depuis des années, les occupations, puis expulsions de squats, se succèdent à Lyon. Dans un triste jeu du chat et de la souris, des personnes sans-abri prennent possession illégalement d’un des milliers de logements inoccupés de la métropole de Lyon – on en comptait 18 000 en 2021. S’enchaînent ensuite des plaintes, puis des procès avant, enfin, des expulsions.
Mais, depuis un an, la pression sur les habitants – ou squatteurs pour les autorités – semble s’être accentuée. Une réalité d’autant plus prégnante pour les personnes migrantes, qui ont tendance à y chercher un toit.
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La vitesse d’avancée du pont est de 3 mètres par heure (lors de l’avancée).Photo : PL/Rue89Lyon.
Ce lundi 25 novembre, les travaux du tram T9, à Villeurbanne, ont pris un nouveau tournant avec le début de la construction d’un pont au dessus du canal de Jonage. Un « symbole » alors que le centre-ville de Vaulx attend, depuis 70 ans, d’être relié décemment au cœur de la métropole. À l’époque, on avait promis un métro au centre-ville. Mais celui-ci est resté coincé à la Soie.
« C’est bien plus qu’un projet technique, c’est un projet de société. » Cédric Van Styvendael, a le sourire haut et le sens de la formule, ce lundi 25 novembre. Le maire socialiste de Villeurbanne voit avancer le deuxième projet de tram sur sa commune : celui du T9, qui permettra de relier la partie de sa ville située hors périphérique et Vaulx-en-Velin à l’horizon 2026.
Devant les élus, le « tablier » en béton du pont commence sa (très) lente avancée au-dessus du canal de Jonage. Trois mètres par heure (lorsque les équipes travaillent sur son avancée).
Cette pièce est titanesque : 135 mètres de long, 16 mètres de large, pour un poids de 1600 tonnes. Elle sera installée en plusieurs fois et devrait atteindre l’autre rive en avril 2025. Coût total ?
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Une salle de consultation de la Maison des femmes à l’hôpital Édouard Herriot (Lyon 3e).Photo : MA/Rue89Lyon
Depuis octobre 2024, une Maison des femmes a ouvert à l’hôpital Édouard-Herriot (Lyon 3e). Ce service vise à accompagner les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles. À Lyon, le lieu a une spécificité : les équipes médicales travaillent main dans la main avec des associations.
La date est symbolique. Lundi 25 novembre, journée de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, la première Maison des femmes du Rhône a officiellement ouvert ses portes à l’hôpital Édouard Herriot. Signe de l’importance du moment, une bonne partie du gratin politique et institutionnel local s’est réuni pour inaugurer le lieu.
L’agitation de cette journée de visite tranche avec l’atmosphère intimiste du lieu. Dans ces locaux aux murs gris et saumonés, éclairés d’une lumière tamisée, le service accueille et accompagne des femmes victimes de violences sexistes. Ces violences peuvent prendre plusieurs formes : conjugales, intrafamiliales, sexuelles, dans le cadre du travail… Le lieu peut aussi accueillir des femmes victimes car travailleuses du sexe ou bien en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre.
« Une prise en charge pluridisciplinaire et individualisée des femmes victimes de violences »
« La principale mission de la maison est de permettre une prise en charge pluridisciplinaire et individualisée de ces femmes pour faciliter leur accès aux soins et à leurs droits », explique Fanny Asselineau, directrice du collectif d’association Maison des femmes 69. Pour ce faire, une équipe médicale élargie est présente : médecins, gynécologues, infirmières, sages-femmes… Le tout complété par un pendant associatif, avec une équipe de juristes, psychologues et travailleurs sociaux.
« Nous voulons aussi faciliter leurs parcours judiciaires, avec une possibilité de déposer plainte directement sur place », détaille Fanny Asselineau. Si la police a bien un bureau dédié à la maison des femmes, elle n’est cependant pas présente en permanence. Au besoin, un officier de police judiciaire pourra être sollicité par l’équipe pour venir prendre une déposition. De quoi faciliter une démarche parfois anxiogène.
D’ici fin 2025, tous les départements devront avoir mis en place une structure similaire. Une obligation inscrite dans le plan égalité 2023-2027. Après Grenoble, Saint-Denis, Montpellier, Orléans… Lyon se dote enfin d’une Maison des femmes.
Une maison des femmes créée conjointement par les associations et les HCL
Dans le Rhône, cette structure manquait cruellement. Dès 2022, Rue89Lyon documentait la difficulté pour les femmes victimes de violences d’accéder aux soins nécessaires pour se reconstruire. Dépassées, les associations ne savaient plus où orienter les femmes qu’elles accueillaient, parfois atteintes de troubles physiques ou psychologiques handicapants.
Ce sont alors les associations qui ont impulsé le projet de création d’une Maison des femmes. Avec en tête de proue le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF). Dès 2019, le CIDFF s’associe avec la Métropole de Lyon (dirigée par David Kimelfeld, ex-En marche) pour diriger une étude sur le territoire et pointer les manques.
« Les associations s’occupent des aspects juridiques et de mise à l’abri, mais nous étions très limitées sur l’aspect médical, d’un point de vue physique ou psychologique, raconte Anne-Marie Gourgand, présidente du CIDFF. On était demandeuses depuis longtemps d’une prise en charge complète. »
Neuf associations se regroupent alors pour travailler ensemble sur l’étude : Le Mas, Viffil, le Planning familial, l’Amicale du nid, Filactions, Cabiria, Solidarité femmes Beaujolais, le Mouvement du nid et bien sûr, le CIDFF. « On s’est vite rendu compte qu’on ne pouvait pas porter seules une structure pareille », se souvient Anne-Marie Gourgand.
La crise sanitaire vient mettre un coup d’arrêt au tout jeune projet. Il faudra attendre le soutien de la Ville de Lyon, qui met les Hospices civils (HCL) dans la boucle, pour le voir aboutir à sa forme actuelle. La Maison des femmes dispose pour l’instant d’un budget de 800 000 euros par an, financés – entre autres – par la Ville, la Métropole, la Région, l’État et l’Agence régionale de santé (ARS).
HCL et associations prévoient d’accueillir 500 personnes par an à la Maison des femmes
Officieusement ouvert fin octobre, pour un premier mois de mise en jambe, le service a déjà accueilli 38 femmes. « Pour le moment, la tranche d’âge 18-24 ans était très représentée car nous avons communiqué auprès des services de santé universitaires, retrace Fanny Asselineau. La plupart des situations relevaient de violences conjugales, intrafamiliales et sexuelles ».
Le lieu devrait aussi accueillir prochainement des femmes qui ont subi des mutilations sexuelles. Plusieurs médecins et chirurgiens spécialisés sur la question font partie de l’équipe.
Pour la réussite du dispositif, une information plus large des professionnels de santé et du travail social est prévue dans les mois à venir. S’il est possible de se rendre directement à la Maison des femmes, ce sont surtout ces professionnels qui orientent les futures patientes via un formulaire en ligne. À terme, l’espace espère accueillir 500 femmes par an et servir aussi de lieu ressource pour les professionnels de santé du territoire.
« Cela correspond aux moyens qui nous sont alloués pour l’instant, explique le docteur Édouard Bontoux, médecin légiste et responsable médical de la Maison des femmes de Lyon. Mais nous allons réévaluer le dispositif dans un an et nous adapter en fonction. » Le médecin espère une extension de la Maison des femmes si le besoin se fait sentir sur le territoire. Pour l’heure, le lieu est ouvert seulement de 9h à 12h30 du lundi au vendredi.
En visite à la Maison des femmes de Saint-Denis, lundi 25 novembre, le Premier ministre Michel Barnier (LR) a annoncé des mesures supplémentaires pour les femmes victimes de violence. « Chaque hôpital de France doté d’un service d’urgences ou gynécologique » devra avoir un système de dépôt de plainte facilité d’ici à la fin de l’année 2025, a fixé le Premier ministre.
Le budget consacré à l’égalité entre les femmes et les hommes en 2025 devrait aussi passer à 85 millions d’euros (+7 millions par rapport à 2024). Une urgence, alors que 122 femmes sont déjà mortes en raison de leur genre depuis début 2024 en France, selon l’association Nous Toutes.
À Rue89Lyon depuis 2022, aujourd’hui journaliste associée. Enquêter sur l’extrême droite, c’est lutter contre l’extrême droite.
J’écris aussi sur la politique, le sans-abrisme, le logement, les violences sexistes et sexuelles. Pour me filer une info ou me contacter, c’est par là : mallenou@rue89lyon.fr
Mamadou Sow a co-écrit un livre, « Né pour partir » (Editions Milan, 2023), avec Azouz Begag.Photo : SG/Rue89Lyon
La préfecture du Rhône a accordé une carte de séjour d’un an à Mamadou Sow, 24 ans, jeune père de famille guinéen qui était visé par une OQTF. Celle-ci avait été annulée il y a deux semaines par le tribunal administratif de Lyon.
L’histoire de Mamadou Sow avait suscité l’indignation. Ce jeune père de famille de 24 ans, originaire de Guinée, était visé par une obligation de quitter le territoire (OQTF) depuis avril 2024, après avoir quitté son pays d’origine pour tenter de soigner son père.
Après que celle-ci ait été annulée par le tribunal administratif de Lyon début novembre, la préfecture du Rhône a décidé de ne pas faire appel et d’appliquer la décision de justice. En conséquence, Mamadou ne sera pas expulsé. Il s’apprête à recevoir une carte de séjour temporaire d’un an. Rendez-vous est pris à la préfecture du Rhône le 13 décembre prochain.
« Je suis soulagé, s’est réjoui le jeune papa auprès de Rue89Lyon. Le tribunal a tranché et m’a donné raison. Je remercie toutes les associations, les élèves et les professeurs qui ont fait des attestations, les médias… Toutes les personnes qui m’ont soutenues. »
OQTF annulée de Mamadou Sow : un parcours semé d’embûches, du Sahara à Écully
Ces « attestations » devaient prouver l’intégration de Mamadou Sow. Comme nous vous le racontions dans un portrait en octobre dernier, le Guinéen est présenté par ceux qui l’ont fréquenté comme un modèle d’intégration.
Après un périple éprouvant à travers le Mali et la Libye et une traversée périlleuse de la Méditerrannée, Mamadou atterrit d’abord à Toulon, où il reçoit une première injonction à quitter le territoire. Celui qui est alors à peine majeur débarque ensuite dans la cité des Gones. Il est pris en charge par le réseau éducation sans frontières (RESF) et scolarisé au lycée professionnel François-Cévert d’Écully, où il effectue un CAP logistique de 2019 à 2021.
Le jeune homme poursuit ses études et obtient un bac professionnel en logistique en 2023. « Je veux avoir toutes les compétences pour créer ma propre boîte en France », affirme-t-il.
OQTF à Lyon : Mamadou Sow aidé par un livre
La réussite de Mamadou n’est pas que scolaire. Après une rencontre avec l’auteur lyonnais Azouz Begag lors d’un atelier d’écriture à Écully, Mamadou co-écrit Né pour partir, un ouvrage qui revient sur son histoire, en septembre 2023. Le livre obtient un petit succès en librairie, qui vaudra même un prix à son co-auteur.
C’est justement ce roman qui avait motivé la décision du tribunal administratif de Lyon de lever l’OQTF de Mamadou. Dans sa décision début novembre, le TA avait estimé que Mamadou Sow avait montré depuis son arrivée à Lyon, en 2018, un volonté évidente « d’intégration ». Le juge a ainsi retenu son statut de co-auteur de Né pour partir.
« Il participe régulièrement depuis la parution de cet ouvrage (…) à des conférences en librairies et à des salons littéraires. Il s’est également rendu à plusieurs reprises à la rencontre des collégiens et lycéens en partenariat avec les établissements scolaires », indique le tribunal administratif dans sa décision que Rue89Lyon s’est procuré.
Reste que d’autres ont eu moins de chance. Selon le Réseau Education Sans Frontières, beaucoup de jeunes travaillent en CDI en attendant leur titre de séjour, avant d’être frappé par une OQTF. Des « modèles d’intégrations » qui ne sont pas remercié pour leurs efforts.
C’est notamment le cas de Kéletigui Sylla, dit « Kélé », 25 ans, sous OQTF depuis mars 2024, dont Rue89Lyon avait tiré le portrait en avril dernier. Son audience aura lieu le 2 décembre au tribunal administratif de Lyon.