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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

À Lyon, de plus en plus de jeunes majeurs pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance

À Lyon, de plus en plus de jeunes majeurs pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance
Lucie Vacher, vice-présidente à l’Enfance de la Métropole de Lyon.

[2/2] La Métropole de Lyon est-elle une bonne élève de l’Aide sociale à l’enfance ? Le point, chiffré, avec la vice-présidente de la collectivité, Lucie Vacher (Les Écologistes) en charge de ces questions. Elle fait valoir une amélioration de la prise en charge des jeunes majeurs de 18 à 21 ans.

La protection de l’enfance connaît des failles sur tout le territoire français. Toujours, ces manquements pénalisent les enfants et les jeunes pris en charge. En témoigne l’histoire de Solène, enfant de l’aide sociale à l’enfance, ayant frôlé un drame après s’être fait annuler son « contrat jeune majeure » par la Métropole de Lyon.

Si la collectivité n’a pas voulu commenter l’affaire, du fait de la procédure judiciaire en cours, elle a accepté de revenir sur cette la question cruciale des jeunes majeurs. Selon le rapport de la fondation Abbé-Pierre sur l’état du mal-logement en France, en date de 2019, 26 % des personnes sans domicile nées en France sont d’anciens enfants placés en protection de l’enfance.

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« On continue à se battre » : avant l’annonce du nouveau gouvernement, 200 personnes rassemblées à Lyon

« On continue à se battre » : avant l’annonce du nouveau gouvernement, 200 personnes rassemblées à Lyon
De nombreuses personnes ont répondu à l’appel à la mobilisation de l’intersyndicale, ce jeudi 12 décembre devant la préfecture du Rhône.

À l’appel de l’intersyndicale, un rassemblement a eu lieu jeudi 12 décembre au matin devant la préfecture du Rhône, à Lyon. Les salariés du public et du privé s’allient pour demander une meilleure rémunération et la préservation de leurs emplois.

« Avec ce froid, on ne va pas rester deux heures ! » À 11h30 ce jeudi 12 décembre, il fallait être motivé (ou en colère) pour participer au rassemblement organisé sur le quai Augagneur (Lyon 3ᵉ), aux abords de la préfecture du Rhône. Quelques centaines de salariés du privé et du public — environ 200 selon notre journaliste sur place — ont répondu à l’appel des organisations syndicales du Rhône.

Frédéric Volle, membre du bureau départemental de Force Ouvrière (FO), est emmitouflé dans une doudoune sombre. « Face aux magouilles politiques qui ne vont rien changer, on est là pour réaffirmer nos revendications », appuie-t-il. Les syndicats attendent du gouvernement des réponses « concrètes » face à « l’urgence sociale ».

Leurs demandes sont multiples, selon le communiqué qui accompagne l’appel au rassemblement de Lyon : « augmenter les salaires et améliorer le pouvoir d’achat des salariés, des agentes et agents publics et des retraité.e.s, avoir les moyens de bien faire son travail, gagner enfin une réelle égalité femmes-hommes au travail, abroger la réforme des retraites, préserver notre modèle social. »

« Des milliers d’emplois sont menacés »

La musique qui retentit dans les enceintes de la CGT parvient à peine à réchauffer l’atmosphère. Dans ce contexte politique instable, après la chute du gouvernement Barnier et l’absence de budget pour 2025, l’inquiétude des salariés est grande.

« Il y a une recrudescence des plans sociaux en France, des milliers d’emplois sont menacés, assène João Pereira Afonso, secrétaire général de l’union départementale CGT du Rhône. Il faut absolument que les travailleurs et travailleuses se mettent en action. »

Le syndicaliste dénonce aussi la désindustrialisation du territoire, selon lui un point central pour recréer des emplois. « On demande un grand moratoire sur les industries, précise-t-il. Il nous faut des entreprises en France, on en avait beaucoup parlé pendant le Covid, mais les actes n’ont pas suivi. »

« Rien ne va changer si on ne se mobilise pas »

Un peu à l’écart, une employée de l’hôpital Lyon-Sud discute avec une retraitée venue soutenir la mobilisation. Cette dernière a collé un sticker FO sur sa veste. « La chute du gouvernement Barnier [le 4 décembre, ndlr] c’est toujours ça de pris, mais on doit continuer à se battre », affirme-t-elle.

Plusieurs projets autour du monde du travail sont aujourd’hui en suspens, notamment un accord conclu entre le gouvernement et le patronat sur l’assurance-chômage qui devait être ratifié le 20 décembre. En suspens aussi, la réforme de la fonction publique voulue par l’ancien ministre des Services publics Guillaume Kasbarian, qui visait à instaurer trois jours de carence pour les fonctionnaires. Elle pourrait revenir sur le tapis, en fonction des orientations politiques du prochain gouvernement.

La dernière journée de grève du service public, jeudi 5 décembre, avait rencontré un succès flagrant à Lyon et dans le Rhône. Les syndicats ont compté près de 65% d’enseignants grévistes dans le premier degré et une centaine d’établissements ont fermé.

À cette heure, le président de la République Emmanuel Macron n’a toujours pas annoncé qui succèdera à Michel Barnier au poste de Premier ministre. Un syndicaliste présent au rassemblement est formel : « Peu importe qui va prendre la suite, on sait bien que rien ne va changer si on ne se mobilise pas. »

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À Lyon, Grégory Doucet en remet une couche sur la vidéosurveillance

À Lyon, Grégory Doucet en remet une couche sur la vidéosurveillance
Grégory Doucet, maire (EELV) de Lyon, à l’occasion de la victoire de la gauche aux législatives 2024.

Le maire de Lyon, Grégory Doucet (Les Écologistes), a annoncé l’installation de 30 à 60 nouvelles caméras en 2025. Plutôt opposée à la vidéosurveillance au début de son mandat, la majorité écologiste parachève sa mue sur le sujet, ne questionnant plus le recours à ce dispositif, sans pour autant le déployer massivement.

Certains y voient un revirement du maire de Lyon sur la vidéosurveillance, mais le processus était déjà enclenché depuis plus d’un an. Grégory Doucet (Les Écologistes) a annoncé l’arrivée de 30 à 60 caméras de vidéosurveillance fixes supplémentaires à Lyon, dans une interview au Progrès. En mars 2023 déjà, il prévoyait une trentaine de caméras supplémentaires d’ici à la fin du mandat, pour la majorité des caméras nomades.

Le maire de Lyon a indiqué plusieurs lieux où les nouveaux appareils seront déployés : le passage Pompidou et l’esplanade Mandela près de la gare Part-Dieu, les futures haltes fluviales et plusieurs rues du 4ᵉ arrondissement…

L’annonce a ravi ses oppositions au conseil municipal, en particulier le groupe Droite, centre et indépendants (DCI), qui lui réclamaient le déploiement de caméras depuis 2020. « Espérons juste, pour nos concitoyens qui doutent de votre action en matière de sécurité, que le déploiement de ces nouvelles caméras ne prendra pas autant de temps que celui de la décision », a souligné ironiquement Pierre Oliver, maire du 2e arrondissement et président du groupe DCI.

Une contradiction avec un audit de 2023 sur la vidéosurveillance à Lyon

« Je suis quelqu’un de méthodique, fait valoir Grégory Doucet auprès du Progrès. (…) Il y a encore des besoins, on rachète des caméras. » Pourtant, l’audit rendu en 2023, tant attendu par la majorité écologiste dans ses premières années de mandat, concluait que la Ville de Lyon était déjà bien couverte par la vidéosurveillance. Il préconisait un redéploiement, mais pas d’augmentation du parc de caméras.

Exit aussi les réflexions sur l’utilité réelle de la vidéosurveillance, dans la baisse de la délinquance ou pour la résolution d’affaires. La thèse d’un doctorant, réalisée sur la période 1999-2010 pour le compte de la ville de Lyon et révélée par Mediacités, montrait qu’il est difficile de relier vidéosurveillance et baisse de la délinquance. « L’argument de l’économie de moyens humains et de temps apportée par la vidéoprotection aux enquêteurs est sûrement prioritaire à celui de l’efficacité », soulignait aussi le rapport.

Défendant sa politique en matière de vidéosurveillance devant le conseil municipal, Grégory Doucet a malgré tout fait valoir une baisse globale de la délinquance à Lyon, « grâce à l’ensemble des dispositifs de sécurité ». « Les caméras sont un outil dans l’arsenal des forces de sécurité, mais il ne faut pas en faire l’alpha et l’oméga », a-t-il résumé, faisant aussi valoir l’utilité de la vidéosurveillance pour « repérer les personnes qui sont en détresse. »

Libertés publiques : sujet absent des débats sur la vidéosurveillance à Lyon

Il fut un temps où le déploiement de caméras posait plus de questions chez les écologistes, souvent opposés à Gérard Collomb sur le sujet. Il y a quelques années encore, en 2020, des candidats écologistes aux municipales — dont Grégory Doucet — signaient un texte intitulé « Sécurité, prévention, tranquillité : au cœur de l’écologie municipale ».

Sur la vidéosurveillance, ils plaidaient : “Plutôt que de s’interroger sur la pertinence de ces outils, certains maires en proposeront toujours plus : plus de caméras, plus de surveillance, plus de dépenses, sans jamais se questionner sur les problèmes de respect des droits.”

Respect de la vie privée ? Porte ouverte à l’utilisation de la reconnaissance faciale ou l’intelligence artificielle ? Risque de surveillance de masse ? Ces interrogations liées aux libertés publiques ont désormais totalement disparu du débat.

À sa gauche, même le groupe Lyon en commun (LYEC) n’a pas pris la parole à ce sujet au conseil municipal du 12 décembre. Dans un contexte de fortes tensions entre les écologistes et l’aile gauche de leur majorité, LYEC a opté pour une politique du silence dans l’assemblée. Mais en mai 2023, Alexandre Chevalier, coprésident du groupe, prenait fortement position contre la vidéosurveillance et interpellait Grégory Doucet.

« Est-il nécessaire que nous, écologistes de gauche, soyons celles et ceux qui ajoutent encore à l’arsenal répressif un moyen de contrôle des citoyens ?, soutenait-il. Faut-il que vous, cher Grégory Doucet, soyez ce maire écologiste qui aura développé encore le parc de vidéosurveillance dans la digne succession d’un Gérard Collomb ? »

Une augmentation de la vidéosurveillance, sans accélération

Une intervention qui n’aura pas ralenti le maire de Lyon. En 2023, Grégory Doucet annonçait trente caméras nomades supplémentaires à Lyon dans les années à venir. Ça sera donc un peu plus, et celles-ci deviendront fixes.

L’édile s’inscrit dans le même mouvement que d’autres maires écologistes. À Bordeaux, Pierre Hurmic a, lui, carrément fait volte-face. Opposé à la vidéosurveillance en 2020, il a peu à peu revu sa position : le nombre de caméras va augmenter de 58% sur son mandat, pour atteindre 215.

Idem à Grenoble. Bien qu’Éric Piolle, en place depuis 2014, se dit toujours plutôt hostile à la vidéosurveillance en 2024, cela ne l’a pas empêché d’en déployer une cinquantaine de plus dans sa commune en une dizaine d’années.

À Lyon, l’augmentation du parc de caméra reste modérée. Bien plus légère que le double coup d’accélérateur récemment donné par la ville de Villeurbanne, qui veut doubler les appareils de vidéosurveillance sur son territoire, après les avoir déjà doublés en début de mandat. Le maire de Lyon a aussi de la marge avant de contenter la droite, qui demande 1000 caméras à Lyon, avec la ville de Nice, et ses 4000 caméras pour modèle.

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Quand l’Aide sociale à l’enfance de Lyon abandonne une de ses jeunes

Quand l’Aide sociale à l’enfance de Lyon abandonne une de ses jeunes
Solène Cornuel a décidé de prendre la parole sur les difficultés de l’aide sociale à l’enfance, à Lyon.

[1/2] Du jour au lendemain, Solène, enfant de l’Aide sociale à l’enfance (Ase) à Lyon, s’est retrouvée exclue d’un « contrat jeune majeur » auquel elle avait droit. Une décision « unilatérale » des services de la Métropole de Lyon, qui l’a mise dans une situation dramatique. Son histoire résonne avec celle de nombreux jeunes placés de la métropole et de toute la France. 

« Aujourd’hui, la protection de l’enfance n’est plus protectrice. » Solène Cornuel est directe. À 20 ans, cette Lyonnaise est une ancienne enfant placée de l’Aide sociale à l’enfance, plus connue sous le nom de « l’Ase » (anciennement, la « Ddass »).

Cette fin novembre, elle a déposé avec son avocat, Me Pascal Touhari, un recours contre la Métropole de Lyon, en charge de l’Aide sociale à l’enfance. Elle accuse la collectivité de l’avoir mise grandement en danger. À la suite de choix de ses référents, suivant son dossier à la Métropole, elle a échappé de peu à une agression et s’est retrouvée dans une situation de grande précarité.

Tortueuse, son histoire illustre les difficultés des « jeunes majeurs », ces anciens enfants placés âgés de 18 à 21 ans, toujours pris en charge par les services de l’Ase. Nombreux sont ceux à être exclus de ces prises en charge et à finir directement à la rue.

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Chute de Bachar al-Assad : les connexions lyonnaises de l’ancien dictateur syrien

Chute de Bachar al-Assad : les connexions lyonnaises de l’ancien dictateur syrien
Andréa Kotarac en compagnie de Bachar al-Assad et Thierry Mariani à Damas, en 2019.

La chute de Bachar al-Assad, destitué dimanche 8 décembre, a rappelé les accointances françaises de l’ex-dictateur syrien. Parmi ses plus fervents soutiens, un collaborateur de Marine le Pen, conseiller régional de la région Auvergne-Rhône-Alpes : Andréa Kotarac.

L’échange a mis le réseau social X (ex-Twitter) en ébullition. Mardi 10 décembre, le député (LFI) de l’Essonne Antoine Léaument a indirectement visé Marine Le Pen pour son soutien au dictateur syrien Bachar al-Assad. Plus spécifiquement, l’élu francilien a exhumé une photographie sur laquelle des proches collaborateurs de l’ex-présidente du RN posent fièrement avec l’ancien président, déchu ce dimanche 8 décembre.

Parmi eux, un nom bien connu du microcosme politique lyonnais : Andréa Kotarac, transfuge passé de LFI au RN au printemps 2019, à la suite d’un voyage peu apprécié en Crimée, annexée par la Russie. Un poil ironique, celui qui est désormais conseiller régional (RN) d’Auvergne-Rhône-Alpes a réagi en précisant que lors de son premier voyage en Syrie, en décembre 2018, il était bien élu… de la France insoumise.

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Détournement de fonds publics : le maire de Caluire Philippe Cochet condamné à du ferme

Détournement de fonds publics : le maire de Caluire Philippe Cochet condamné à du ferme
Philippe Cochet chute fortement de son rocher.

Le maire de Caluire-et-Cuire Philippe Cochet (LR) et son épouse Laetitia ont été condamnés pour détournement de fonds publics par le tribunal correctionnel de Paris, mercredi 11 décembre. L’ancien député du Rhône écope de trois ans de prison, dont un an ferme, et doit quitter son poste.

Philippe Cochet n’a pas réussi à convaincre les juges. Il en est même très loin : mercredi 11 décembre, le tribunal correctionnel de Paris a condamné l’actuel maire (LR) de Caluire-et-Cuire à trois ans de prison, dont un an ferme (aménagé sous bracelet électronique) et à cinq ans d’inéligibilité. L’édile de 63 ans est reconnu coupable, avec sa femme Laëtitia Cochet, de détournement de fonds publics.

Également élu métropolitain à la commission des finances et président du groupe d’opposition, La Métro positive (divers droite), il doit quitter immédiatement son poste de maire et de conseiller métro. Sa peine est en effet assortie d’une exécution provisoire. Ce départ sera donc effectif, malgré son appel.

Sa peine d’inéligibilité pourrait par ailleurs l’empêcher de se représenter aux municipales de 2026. Laetitia Cochet, quant à elle, est condamnée à deux ans de prison avec sursis et à la même peine d’inéligibilité que son époux. Elle n’a, cependant, jamais été élue.

Un emploi fictif financé par l’argent public

Un sacré coup d’arrêt pour un ténor de la droite locale… Philippe Cochet a été député de la cinquième circonscription du Rhône de 2002 à 2017, avant de descendre de son rocher, emporté par la vague macroniste (à l’époque). Durant son mandat, il a embauché son épouse comme collaboratrice parlementaire, un rôle dédié à assister un député dans ses fonctions. L’Assemblée nationale alloue un crédit (financé par l’argent public) à chaque élu afin de leur permettre d’employer un maximum de cinq collaborateurs.

Or, selon le Parquet national financier, Laetitia Cochet a été rémunérée durant des années sans travailler. Elle a perçu plus du double du salaire moyen des autres collaborateurs du député.

Le détournement de fonds publics ne s’arrête pas à cet emploi fictif. Lorsque la loi du 15 septembre 2017 interdisant aux parlementaires d’employer un membre de leur famille est adoptée, Laetitia Cochet est licenciée de son poste de collaboratrice.

Elle a donc perçu des indemnités chômage auprès de Pôle Emploi durant plusieurs années. Une affaire qui fait échos à celle de François Fillon (LR), tombé en disgrâce au même moment que le maire de Caluire, en 2017…

Philippe Cochet fait appel de la condamnation

Lors de l’audience qui s’est tenue le 31 août, le parquet avait requis trois ans d’emprisonnement avec sursis et cinq ans d’inéligibilité pour Philippe Cochet. Le tribunal correctionnel s’est montré plus dur dans son jugement.

Le maire de Caluire s’était défendu de ces accusations, assurant que son épouse avait été sa « collaboratrice principale » tout au long de son mandat. Une activité professionnelle qu’il n’aura finalement pas réussi à prouver devant la justice. L’avocat des deux époux a annoncé à BFM Lyon faire appel de la condamnation.

À la suite de cette décision, le groupe de Philippe Cochet à la Métropole, s’est étonné du jugement qui leur paraît « démesuré ». La Métro positive annonce, au passage, le retrait de l’ancien député-maire.

L’élu est également condamné à rembourser plus de 700 000 euros à l’Assemblée nationale et près de 98 000 euros à France Travail (ex-Pôle Emploi).

Une manifestation le 12 décembre à Lyon pour répondre à « l’urgence sociale »

Une manifestation le 12 décembre à Lyon pour répondre à « l’urgence sociale »
Des milliers de personnes ont manifesté à Lyon pour la manifestation de rentrée syndicale, mardi 1er octobre.

À l’appel de l’intersyndicale, une manifestation est prévue jeudi 12 décembre à 11 h 30 devant la préfecture du Rhône, square Delestraint (Lyon 3ᵉ). Les secteurs public et privé se mobilisent face à « l’urgence sociale ».

Les syndicats ne lâchent pas. Les secteurs public et privé lancent un appel à la manifestation jeudi 12 décembre, à Lyon. Un rassemblement est prévu ce jour-là à 11 h 30 devant la préfecture du Rhône, square Delestraint (Lyon 3ᵉ).

La CGT, l’UNSA, la FSU, Solidaires, FO, la CNT et CNT-SO du Rhône appellent à une journée d’action et de grève. Les revendications de l’intersyndicale sont multiples :

« Nos organisations confirment leur refus des mesures présentées dans le budget précédent, à savoir les trois jours de carence dans la Fonction publique et l’indemnisation des jours d’arrêt maladie à 90 %, ainsi que les suppressions de postes prévues, notamment dans l’Éducation nationale », peut-on lire dans le communiqué d’appel à la mobilisation.

Manifestation à Lyon : un contexte « d’urgence sociale »

La dernière journée de grève du service public, jeudi 5 décembre, a rencontré un succès flagrant à Lyon et dans le Rhône. On a compté autour de 65% d’enseignants grévistes dans le premier degré et une centaine d’établissements ont fermé.

La chute du gouvernement Barnier, le 4 décembre dernier, a soulevé de nombreuses incertitudes. Plusieurs projets autour du monde du travail sont aujourd’hui en suspens, notamment un accord conclu entre le gouvernement et le patronat sur l’assurance-chômage qui devait être ratifié le 20 décembre.

En prévision, l’intersyndicale souhaite demander des « réponses concrètes » face à « l’urgence sociale ». Un nouveau Premier ministre pourrait (devrait ?) être nommé dans les 48 heures.

À Lyon, les familles sans-abri de l’école Gilibert prises en charge jusqu’au 31 mars

À Lyon, les familles sans-abri de l’école Gilibert prises en charge jusqu’au 31 mars
Les habitants du campement Carnot ont quitté les lieux, le jeudi 21 novembre.

Depuis le 21 novembre, des familles sans-abri de la place Carnot avaient trouvé refuge dans l’ancienne école Gilibert (Lyon 2ᵉ). La Ville a annoncé décaler leur départ, initialement prévu le 15 décembre, à la fin de la trêve hivernale et poursuivre leur mise à l’abri.

C’est un imbroglio qui avait marqué le début du marché de Noël, place Carnot (Lyon 2ᵉ). Des familles sans-abri, qui vivaient sous les voûtes de la gare Perrache, craignaient d’être expulsées par la police avec l’arrivée du marché de Noël. Elles avaient décidé de quitter leurs habitats de fortune, jeudi 21 novembre au soir, pour trouver refuge dans l’ancienne école Gilibert, vide. Une situation qui avait suscité l’agacement des collectivités, affirmant qu’aucune expulsion n’était prévue.

Visiblement, les collectifs et la Ville de Lyon se sont réconciliés et ont trouvé un accord. Ce mardi 10 décembre, la municipalité a annoncé prolonger la mise à l’abri des 76 personnes du campement « jusqu’à la fin de la trêve hivernale. »

À Lyon, un répit pour des sans-abri, quand le thermomètre flirte avec le 0°

Par communiqué, l’exécutif explique avoir pris cette décision « en accord avec la direction de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon » alors que les températures dans la ville ne dépassent pas les 0 degrés. Les étudiants en art devaient y effectuer une résidence début 2025, avant que l’école ne se transforme en bains douches (d’ici à 2027). Les sans-abri bénéficient donc d’un répit jusqu’au 31 mars.

« Après cette date, les occupants et les collectifs devront libérer le site afin de permettre des travaux préalables pour les pratiques artistiques amateures de l’ENSBAL à la rentrée 2025-2026 », indique la Ville.

Elle souligne également assurer le « suivi de la situation sur place », en prenant en charge la sécurisation du site, la fourniture d’eau, l’électricité et le chauffage. « Des démarches auprès de la préfecture afin de trouver des solutions » ont également été prises. Une manière de rappeler que la compétence d’hébergement d’urgence n’est pas de son ressort, mais de celui de l’État…

Associations écologistes en danger : le cri d’alarme de FNE Rhône

Associations écologistes en danger : le cri d’alarme de FNE Rhône
La FNE Rhône, association pour la préservation de l’environnement, est en difficulté. ©OM/Rue89Lyon

Vieille de 50 ans, FNE Rhône (ex-Frapna) lance un appel à l’aide, ce mois de décembre, pour continuer à exister. Face à un contexte national et régional hostile, l’association est confrontée aux difficultés connues par nombre de structures de défense de l’environnement.

Alerte : le hérisson et ses choupissons (progéniture du hérisson) sont en « danger critique. » La FNE (France nature environnement) Rhône a lancé un grand appel aux dons pour continuer d’exister. Âgée de près de 55 ans, l’ex-Frapna, symbolisée par le fameux animal piquant, se retrouve au bord du gouffre financier, en cette fin d’année.

« On est dans une situation difficile, mais pas désespérée », estime sa présidente, Frédérique Resche-Rigon. Chaque mois, l’association de lutte pour le vivant flirte avec le « zéro » en termes de trésorerie, mettant en danger sa quinzaine de salariés.

Les causes de cette situation sont multiples. Localement (et comme de nombreuses autres structures), l’association a subi les coupes de subventions de l’exécutif régional LR, dirigé jusqu’à peu par Laurent Wauquiez (LR). À titre d’exemple, la collectivité a, selon l’association, arrêté de verser sa subvention pour l’entretien de la réserve naturelle régionale de la mine du Verdy, du côté de Pollionnay (ouest lyonnais).

Rachetée par l’association en 1988, cette zone, une ancienne décharge sauvage, avait été nettoyée et réhabilitée par les bénévoles de FNE. Depuis 2005, une aide était versée par la Région pour son entretien. Cela n’a pas été le cas, ni en 2023, ni en 2024. Un acte qui va dans le sens des décisions prises, jusque-là, par l’exécutif de Laurent Wauquiez (LR) et de son successeur, Fabrice Pannekoucke (LR).

Pour rappel : le député de Haute-Loire avait décidé de réorienter l’intégralité des subventions européennes dédiées aux zones Natura 2000 au profit du secteur agricole. Une décision qui avait impacté 266 sites protégés de la Région. Dans le même esprit, il avait favorisé, dès son arrivée en 2016, les chasseurs, réduisant de moitié la subvention régionale accordée à FNE.

Comme Greenpeace, Zero Waste… Les difficultés de FNE Rhône

De façon plus générale, la vieille dame, née en 1968, subit le même sort que nombre de ses consœurs de la lutte pour la préservation de l’environnement. Entre la baisse des dons et celle des subventions, les associations écologistes n’ont, tout simplement, plus d’argent. Zero Waste France, Greenpeace, Les Amis de la Terre… Dans Reporterre, elles pointent un contexte national délétère.

« Nous sommes visés par un certain nombre de mouvements réactionnaires », commente la présidente de FNE Rhône, Frédérique Resche-Rigon. Dans son « contre-budget », proposé fin octobre, le RN annonçait, par exemple, vouloir priver des associations écologistes de réductions d’impôts auxquelles elles ont le droit (du fait de leur statut).

Pourtant, la FNE n’est clairement pas une association « radicale ». « On est plutôt des réformistes, commente sa présidente. Malgré tout, on gêne. » Loin des actions d’XR ou d’Action justice climat, elle est surtout connue, chez les militants, pour son travail de soutien juridique.

Dans la région, elle a mené plusieurs actions en justice contre la société Béton Lyonnais, implantée à Décines-Charpieu. On a aussi pu la retrouver en soutien des membres du collectif Quicury, dans l’Ouest lyonnais, dans leur lutte contre l’implantation d’une zone logistique.

1700 animations de la FNE en 2023

Au-delà de ces combats, ses salariés et sa centaine de bénévoles proposent des actions d’expertise et d’éducation. Ainsi, en 2023, elle a mené près de 1700 animations. Ses équipes sont allées à la rencontre de 14 000 élèves dans près de 200 établissements. FNE Rhône propose aussi des projets autour de « l’école du dehors », pour favoriser les apprentissages sur (et par) la nature.

« Il faut que l’on arrive à travailler sur les tarifs des actions éducatives », indique la présidente. Selon elle, ces dernières sont souvent faiblement rémunérées.

Pour faire évoluer son modèle économique, la FNE a besoin d’un an. « Humble », l’association s’est fixée comme premier objectif de récolter 20 000 euros. Mais, en réalité, il lui faudrait au moins 50 000 euros pour relever la barre. « On n’est pas Notre-Dame, commente la présidente. Mais il faut qu’on monte pour pouvoir continuer. » L’appel est lancé. L’association le clôturera le 20 décembre.

À Lyon, Fret SNCF distribue « ses bijoux de famille »

À Lyon, Fret SNCF distribue « ses bijoux de famille »
Vue sur les voies ferrées depuis la tour To Lyon.

Alors que l’appel intersyndical à la grève de la SNCF ce 11 décembre se délite, certaines inquiétudes demeurent chez les cheminots. Les raisons de la colère : le démantèlement de Fret SNCF, opérateur historique et public du transport de marchandises par voie ferrée. Dans la région lyonnaise, le site de Saint-Priest-Vénissieux et des salariés sont concernés.

« On privatise les profits et on nationalise les pertes » : voilà comment Laurent Aubeleau, représentant syndical CGT pour la SNCF Auvergne-Rhône-Alpes, résume la situation. Le 1er janvier 2025, ce sera le clap de fin pour Fret SNCF, opérateur historique et dominant du transport de marchandises par voie ferrée en France.

La société renaîtra sous deux entités : Hexafret (pour le transport de marchandises) et Technis (pour la maintenance des locomotives), non sans être amputé de 10% de ses salariés (500 personnes), de 20% de son chiffre d’affaires et de 30% de ses flux.

Une situation provoquée par des dispositions européennes, mais qui traduit également le fort désengagement de l’État dans le fret ferroviaire.

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