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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

La Ville de Lyon reloge les 160 jeunes migrants du square du Béguin

La Ville de Lyon reloge les 160 jeunes migrants du square du Béguin
Les jeunes migrants qui vivent au square du Béguin subissent les intempéries depuis plusieurs semaines.

La Ville de Lyon a signé un accord pour reloger les 160 jeunes migrants du square du Béguin (Lyon 7e) dans un hébergement d’urgence fourni par un bailleur privé.

Depuis un an, Rue89Lyon documente le calvaire des dizaines de jeunes migrants réfugiés sous leurs tentes, dans le square du Béguin (Lyon 7e). La plupart des 160 sans-abri sont en attente d’une reconnaissance de minorité par le juge des enfants. Mais aucun hébergement d’urgence ne leur a été accordé ni par la Métropole de Lyon (en charge des mineurs non accompagnés), ni par la Préfecture (en charge des adultes).

Le 18 décembre, à l’occasion de la journée internationale des migrants, la Ville de Lyon a annoncé un accord avec le bailleur Axentia pour loger 160 jeunes migrants dans un bâtiment privé vacant, dans le 7ᵉ arrondissement. L’hébergement d’urgence temporaire sera ouvert de mi-janvier à octobre 2025, jusqu’à ce que l’entreprise entame un projet immobilier de logement libre et social.

« Face au manque de solutions d’hébergement d’urgence à destination des jeunes migrants en recours de minorité, de nombreux jeunes se sont installés depuis le mois de janvier 2024 dans le square du Béguin, situé dans le 7ᵉ arrondissement. Alors que la période hivernale a débuté, la municipalité ne peut accepter cette situation. »

La Ville de Lyon, dans un communiqué du 18 décembre

Un logement longtemps attendu par les jeunes

Cette annonce, en pleine trêve hivernale, met fin à une situation de grande précarité sur laquelle les collectifs et les riverains tentent d’alerter depuis des mois. Les jeunes vivaient dans des conditions déplorables, soumis au froid et aux intempéries. En novembre dernier, ils avaient tenté d’occuper un gymnase dans lequel ils s’étaient réfugiés, avant d’être délogés par les forces de l’ordre.

Apparu début janvier 2024, ce campement a vu ses rangs grossir tout au long de l’année, au gré des nouvelles arrivées et des nombreuses expulsions de squats.

Le lieu d’hébergement d’urgence sera géré via le Centre communal d’action sociale (CCAS) de la municipalité. Alors que ce n’est pas dans ses compétences, la Ville de Lyon pallie ainsi une absence de solution tandis que la Métropole et la Préfecture se renvoient la balle depuis un an.

En janvier dernier, la Ville avait déjà conclu un accord avec le Diocèse pour héberger 140 jeunes migrants qui dormaient dans le square Sainte-Marie-Perrin. Cette année, 80% d’entre eux ont fini par obtenir une reconnaissance de minorité de la part du juge aux enfants.

« Le budget alloué à l’hébergement d’urgence a été multiplié par 34 depuis 2021, passant de 70 000 € à 2,4 millions d’euros. »

La Ville de Lyon, dans un communiqué du 18 décembre

Aujourd’hui, 14 000 personnes sont en attente d’un hébergement au sein de la métropole de Lyon.

À Lyon, l’État condamné après le harcèlement d’un lanceur d’alerte sur les violences policières

À Lyon, l’État condamné après le harcèlement d’un lanceur d’alerte sur les violences policières
Le tribunal administratif de Lyon.

En février 2020, l’association lyonnaise de lutte contre les violences policières Flagrant Déni était visée par une vague d’appels et de mails malveillants émanant du ministère de l’Intérieur. Le tribunal administratif de Lyon vient de condamner l’État dans cette affaire.

La décision est symbolique. Mais elle clôt un combat judiciaire de plus de quatre ans. Le tribunal administratif de Lyon vient de condamner l’État à verser 500 euros à Lionel Perrin, membre de l’association lyonnaise de lutte contre les violences policières, Flagrant déni.

Dans son jugement rendu ce mardi 17 décembre, le tribunal a reconnu une faute de l’État pour avoir laissé un ou plusieurs agents du ministère de l’Intérieur inscrire Lionel Perrin et l’association à des listes de démarchage téléphonique. Une campagne massive de « spamming » et d’appels indésirables s’était ensuivi.

« La demande de démarchage commercial effectuée au nom de M. Perrin à son insu à partir d’une
adresse IP relevant du service d’accès à internet auquel le ministère de l’Intérieur a souscrit est
constitutive d’une faute de nature à engager la responsabilité de l’État. »

Jugement du TA de Lyon, 17 décembre 2024

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Densification et zéro artificialisation : la Métropole écologiste modifie à nouveau le PLU-H

Densification et zéro artificialisation : la Métropole écologiste modifie à nouveau le PLU-H
Le siège de la Métropole de Lyon

Mardi 17 décembre, la Métropole de Lyon a voté la modification n°4 du Plan local d’urbanisme et de l’habitat (PLU-H). C’est le deuxième changement du PLU-H opéré par la majorité écologiste et de gauche depuis 2020. Un coup d’accélérateur pour éviter l’étalement urbain.

C’est un dossier un peu obscur pour le grand public, mais qui a son importance. Le Plan local d’urbanisme et de l’habitat (PLU-H) définit les grandes règles qui régissent la construction et la répartition des activités dans la Métropole de Lyon.

Depuis 2020, la majorité écologiste et de gauche à la tête de la collectivité a mis en œuvre deux grandes modifications de ce document adopté en 2019. La dernière, la modification n°4, a été votée lundi 16 décembre. Avec près de 800 points modifiés, en plus des 1000 déjà amendés en 2021, la Métropole de Lyon a voulu avancer vite sur le sujet de l’artificialisation des sols.

77 hectares d’espaces naturels en plus dans la Métropole de Lyon

Dans les grandes lignes, les écologistes ont mis l’accent sur deux aspects : la préservation des ressources et espaces naturels, et l’intensification de la production de logement. Deux objectifs qui peuvent paraître antinomiques. Pour résoudre cette contradiction, la Métropole de Lyon a tout misé sur la densification des zones déjà urbanisées, notamment autour des lignes de transports en commun, pour éviter l’artificialisation de nouvelles terres.

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Prostitution à Lyon : à Gerland, l’interminable lutte contre les arrêtés anti-camionnettes

Prostitution à Lyon : à Gerland, l’interminable lutte contre les arrêtés anti-camionnettes
À Lyon – Gerland, la préfecture a reconduit son arrêté anti-camionette contre la prostitution.

La préfecture a mis en place un nouvel arrêté anti-camionnette pour lutter contre la prostitution à Lyon. Une décision au nom de la « lutte contre la délinquance » qui précarise encore un public extrêmement fragile. Ce 17 décembre, pour la journée internationale contre les violences faites aux travailleuses du sexe, retour sur une lutte qui se passe aussi devant les tribunaux.  

Les alentours de stade de Gerland sont calmes, ce lundi matin de décembre. Derrière la plaine des jeux, une vingtaine de camionnettes blanches stationnent. Une quinzaine d’autres se trouvent à côté du port Édouard-Herriot, côté rue Jean-Bouin (Lyon 7ᵉ). Pour l’instant, beaucoup semblent vides. Mais certaines filles sont déjà au travail, dans ce secteur où se trouve la majeure partie de la prostitution lyonnaise. 

Dans l’un des véhicules, assis côté siège conducteur, Amilia (prénom modifié), attend. Arrivée à Gerland il y a deux ans, la jeune femme râle sur « la fourrière » qui lui enlève régulièrement son véhicule, et lui demande des sommes astronomiques. « Je travaille bien, mais il y a des filles qui travaillent moins. Elles ont aussi des enfants et des mères, malades. Quand on rajoute le prix de la fourrière, c’est dur… » 

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Reconfigurations politiques à la Métropole de Lyon : 2026 en vue

Reconfigurations politiques à la Métropole de Lyon : 2026 en vue
Au voeux du SYTRAL au Grand Hôtel-Dieu, Fouziya Bouzerda Présidente du SYTRAL et David Kimelfeld président de la Métropole de Lyon. Vendredi 25 janvier 2019.

Le conseil de la Métropole de Lyon du 16 décembre a vu la création et la fusion de plusieurs groupes politiques. À gauche comme au centre, les positionnements se précisent en vue des élections métropolitaines de 2026.

Ils s’étaient quittés fâchés en 2020. Les centristes David Kimelfeld et Fouziya Bouzerda se sont rabibochés. Au conseil de la Métropole du 16 décembre 2024, ils ont acté la fusion de leurs deux groupes politiques, La Métropole pour tous et le groupe Social, démocrate et progressiste, « avec le souci de dépasser les rivalités d’hier » écrivent-ils dans un communiqué. Les voilà à présent coprésident·es d’un groupe de dix élu·es, appelé Alliance sociale, démocrate et progressiste.

En 2019, l’ancien président de la Métropole de Lyon et l’ex-présidente du Sytral s’étaient opposés dans la guerre qui a déchiré le centre pour les élections municipales et métropolitaines de 2020, entre les partisans de Gérard Collomb et ceux de David Kimelfeld, tous deux espérant l’investiture macroniste.

(suite…)
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#Fouziya Bouzerda

Projets à l’arrêt, instabilité… Le budget met la Métropole de Lyon en émoi

Projets à l’arrêt, instabilité… Le budget met la Métropole de Lyon en émoi
Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon. ©Houcine Haddouche/Rue89Lyon

Dans un contexte national troublé, la Métropole de Lyon traverse une zone de turbulence : elle est confrontée à des difficultés locales qui pourraient remettre en cause plusieurs projets majeurs, dont les Voies lyonnaises, dans son budget 2025. De quoi nourrir l’inquiétude en interne.

C’est un maigre sursis pour les finances de la Métropole de Lyon, mastodonte au budget d’environ 4 milliards d’euros. La collectivité a bien failli être la plus touchée par l’effort financier demandé dans le cadre de l’ancien projet de loi de finances (PLF) pour 2025.

Mais la chute du gouvernement Barnier, début décembre, a gelé cette perspective. En attendant un nouveau PLF plus ou moins teinté d’austérité, c’est le budget national de 2024 qui devrait être reconduit pour 2025.

Pour autant, la chasse aux économies initiée ces dernières semaines va laisser des traces, et les difficultés locales d’hier n’ont pas disparu. Dans un courrier interne adressé à l’ensemble des agent·es fin novembre, quelques jours avant la censure du gouvernement donc, la Direction générale des services (DGS) de la Métropole de Lyon évoquait « un impact sur le budget d’environ 100 millions d’euros pour notre Métropole, déjà fragilisée ces derniers mois par une baisse conséquente de ses recettes ». 

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« Taisons-nous face au mal » : à Lyon, un prêtre de l’Emmanuel promet l’Enfer aux victimes qui parlent

« Taisons-nous face au mal » : à Lyon, un prêtre de l’Emmanuel promet l’Enfer aux victimes qui parlent
Intérieur église Saint-Nizier le jeudi 21 mars dernier

Un prêtre de l’église Saint-Nizier (Lyon 2e), membre de la communauté de l’Emmanuel, s’est fendu d’une diatribe à l’encontre de ses paroissiens, dimanche 8 décembre. Un discours contre les dénonciations d’abus qui choque, alors que les braises de l’affaire Preynat/Barbarin sont encore chaudes au sein du diocèse de Lyon.

Mise à jour le 16 décembre à 10h35 : ajout de la réaction du prêtre lors de l’homélie du 15 décembre.

Ce dimanche 8 décembre, l’église Saint-Nizier (Lyon 2e) est pleine à craquer. En plus du deuxième dimanche de l’Avent, la communauté catholique lyonnaise fête la Vierge Marie, dont le culte est particulièrement important dans la capitale des Gaules.

Au sortir d’une homélie (le prêche suivant la lecture de l’Évangile, ndlr) de 15 minutes sur le thème de l’orgueil et de l’humilité, le père Eric Jacquinet, membre de la communauté charismatique de l’Emmanuel, se fend d’une conclusion beaucoup plus concrète, directement adressée à l’assemblée.

« Si, depuis six mois, vous êtes tentés de reparler des événements qui se sont passés ici, le 2 juin en particulier, sachez que vous risquez fortement d’être pris par l’orgueil et l’œuvre du Malin (le diable, en langage ecclésiastique, ndlr). […] Taisez-vous. Au nom du Seigneur, taisez-vous. En clair, langues de vipères, taisez-vous, une bonne fois pour toutes », a répété le prélat avant d’asséner : « l’heure est au silence ».

La saillie du curé de Saint-Nizier, fraîchement nommé administrateur de cette paroisse où l’Emmanuel est présente depuis 1996, fait référence au soutien de certains fidèles au précédent curé de la paroisse, le père Charles Rochas, écarté à l’été 2024 par le diocèse sur fond de querelles internes.

Le 2 juin 2024, celui-ci a célébré une messe d’adieu au sein de l’église Saint-Nizier. Dans son sermon du 8 décembre, le père Jacquinet est cependant allé beaucoup plus loin. Il a appelé les victimes au silence et ostensiblement menacé ses fidèles de « représailles » religieuses : l’Enfer.

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Le lycée musulman Al-Kindi face à la « politique du soupçon » de l’État

Le lycée musulman Al-Kindi face à la « politique du soupçon » de l’État
Lors du rassemblement, le 7 décembre, devant Al-Kindi, plusieurs élèves ont dénoncé les différences de traitement entre l’établissement musulman et Stanislas, un privé catholique sous contrat accusé de dérives sexistes et homophobes, dont les subventions ont été rétablies quelques jours plus tôt.

Le groupe scolaire Al-Kindi, dernier lycée musulman de France situé en périphérie de Lyon, pourrait perdre son contrat passé avec l’État il y a plus de dix ans. En cause : un rapport d’inspection qui en dresse un portrait alarmant, dont le lycée se défend, noirci par les interprétations préfectorales, .

Des livres « connus pour leur radicalité » voire carrément « intégristes », un règlement « discriminant envers les filles » et des cours « qui peuvent poser la question d’un enseignement contraire aux valeurs de la République ». 

À la lecture du rapport d’inspection, Rachida Briza, enseignante de physique-chimie au sein du groupe scolaire musulman Al-Kindi, à Décines, n’a pas reconnu l’établissement dans lequel elle travaille depuis sept ans. « Je suis choquée, souffle-t-elle. Al Kindi est présenté comme un foyer de radicalisme qui serait nourri par une vision rétrograde de l’islam. Ces accusations salissent notre communauté éducative. »

L’établissement privé accueille 621 élèves du CP à la Terminale. Il caracole en tête des meilleurs du département avec des taux de réussite de 100 % au brevet et au baccalauréat. Pourtant, la préfète du Rhône, Fabienne Buccio, envisage de résilier le contrat passé entre l’État et Al-Kindi en 2012.

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Le tribunal administratif de Lyon annule l’OQTF de Kélé, jeune migrant « modèle d’intégration »

Le tribunal administratif de Lyon annule l’OQTF de Kélé, jeune migrant « modèle d’intégration »
Arrivé en France à l’âge de 14 ans, Kéletigui Sylla surnommé Kélé, vit à Lyon depuis 10 ans. Depuis le 11 mars il est sous le coup d’une seconde Obligation de quitter le territoire français (OQTF) ©Laury Caplat/Rue89Lyon

Vendredi 13 décembre, le tribunal administratif de Lyon a annulé l’OQTF de Kéletigui Sylla, dit « Kélé », un jeune guinéen arrivé dans la métropole il y a dix ans. Un soulagement pour le jeune homme et son important groupe de soutiens.

Voilà un beau cadeau de Noël… Ce vendredi 13 décembre, le tribunal administratif de Lyon a annulé l’OQTF qui vise Kéletigui Sylla, surnommé « Kélé », depuis le 11 mars. La justice demande à la préfecture du Rhône de lui délivrer un titre de séjour provisoire dans les deux semaines et de réviser son dossier dans les quatre mois.

« C’est une belle victoire qui va permettre à Kélé de respirer et de vivre sans la peur de l’arrestation et de l’expulsion », témoignent ses soutiens. Arrivé en France, le jeune homme de 25 ans, d’origine guinéenne, a pu compter sur un important collectif de soutiens et sur le Réseau éducation sans frontières 69 dans cette lutte de longue date.

Depuis dix ans, il tente d’obtenir un titre de séjour pour mener à bien ses études et travailler. En vain pour l’instant. Comme nous vous l’expliquions dans son portrait, la police aux frontières a remis en cause son état civil, à la suite de la découverte d’un faux passeport en 2014. Un document que Kélé n’avait pas sur lui, expliquent ses soutiens. Pour eux, cette découverte était surtout un « prétexte » pour le renvoyer dans son pays natal.

Un « modèle d’intégration » pas sorti d’affaire

Chanteur dans la chorale « Les Chant’Sans Pap’Yé », comédien au sein de la « Compagnie Waninga »… Kélé a su faire son trou à Lyon. Pour preuve : le 25 mars dernier, une lettre pour demander sa régularisation, signée par 44 personnalités issues de la culture, a été adressée à la préfète du Rhône. Une pétition de soutien a aussi récolté plus de 6 000 signatures. Le 2 décembre, il a finalement obtenu une audience au tribunal administratif.

Décrit par ses amis comme un « modèle d’intégration », Kélé n’est cependant pas sorti d’affaire. La préfecture peut encore faire appel de la décision du tribunal. Son dossier va aussi être examiné une nouvelle fois, après deux refus depuis 2014.

Dix ans après la fin de son périple et son arrivée en France, le jeune homme se retrouve, une nouvelle fois, à la case départ. Mais ses soutiens gardent espoir : « Tout n’est pas complètement terminé, mais nous sommes sur la bonne voie ! », se réjouissent-ils dans un communiqué.

Une raison d’y croire ? Le cas de Mamadou Sow. Fin octobre, le tribunal administratif avait annulé l’OQTF de ce jeune papa guinéen. La préfecture n’avait pas fait appel de cette décision. Ce jeudi 12 décembre, il a enfin pu récupérer le récépissé de sa carte de séjour provisoire auprès des services de l’État.

À Lyon, une marche des solidarités pour les migrants samedi 14 décembre

À Lyon, une marche des solidarités pour les migrants samedi 14 décembre
Place Bellecour, le samedi 3 octobre 2020, à l’occasion d’une manifestation demandant la régularisation des sans-papiers. Image d’illustration

Un groupement d’associations appelle à une marche des solidarités samedi 14 décembre, place Bellecour (Lyon 2e), à 14h30. Elles demandent plus de droits pour les personnes migrantes, dont la situation à Lyon est dramatique.

« Une France sans AME (Aide médicale d’État, ndlr) est une France sans âme. » C’est le slogan qu’ont décidé d’afficher les associations lyonnaises pour leur appel à manifester samedi 14 décembre à 14h30 sur la place Bellecour (Lyon 2e).

Des « marches des solidarités » auront lieu ce jour partout en France, organisées par un groupement d’associations antiracistes, féministes ou encore pour la lutte des droits LGBT. S’ensuivra un meeting international de mobilisation mercredi 18 décembre, à l’occasion de la Journée internationale des migrants.

Les militants demandent la régularisation de tous les sans-papiers, la reconnaissance de minorité des mineurs isolés et un logement pour tous. « Contre le racisme d’État, nous appelons à la désobéissance civile, la résistance et la lutte ! », peut-on lire dans leur communiqué commun.

À Lyon, la situation dramatique des migrants

À Lyon, beaucoup de sans-papiers ne peuvent travailler à cause de leur situation irrégulière et se retrouvent à la rue. Certains se réfugient dans des squats, où leur sécurité n’est pas garantie : dans la nuit du 2 au 3 décembre, un incendie s’est déclenché dans le squat Denuzières à Caluire-et-Cuire, faisant une morte et quatre blessés.

Alors que les températures passent en dessous de la barre des 0°C, en pleine trêve hivernale, plus de 14 000 personnes sont dans l’attente d’un hébergement d’urgence dans l’agglomération lyonnaise. Selon un décompte du collectif Jamais sans toit, 375 enfants dorment dehors dans la métropole.

Alors que les solutions d’hébergement manquent, la répression envers les personnes migrantes, elle, s’intensifie : expulsions de squats, distributions d’OQTF… Se faire régulariser relève presque d’un parcours du combattant, comme c’est le cas pour Mamadou et Kélé, dont nous suivons les batailles juridiques et administratives pour obtenir un titre de séjour.

Ce jeudi 12 décembre, Mamadou a finalement obtenu une carte de séjour d’un an auprès de la préfecture, dont il n’a pour l’instant que le récépissé. Quant à Kélé, il a appris ce vendredi 13 décembre que le tribunal administratif a annulé son OQTF – dans la mesure où la préfecture décide de ne pas faire appel du jugement.