Imposant immeuble à la frontière des 3e et 8e arrondissement de Lyon, la tour Guillot-Bourdeix a abrité pendant 50 ans le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’OMS. Alors que le bâtiment doit être réhabilité pour s’ouvrir sur le quartier, Rue89Lyon revient sur l’histoire de ce lieu au rayonnement international, jusque là complètement coupé des Lyonnais·es.
Elle est la seule tête qui dépasse dans le résidentiel quartier Monplaisir-Lumière, dans le 8e arrondissement. Impossible de ne pas remarquer cette silhouette haute de 68 mètres : la tour Guillot-Bourdeix. L’immeuble de bureau a accueilli le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) jusqu’en mai 2023 et le déménagement du centre à Gerland (7e).
« C’est une des premières grandes tours construites à Lyon [en 1972, dans le même temps que le « crayon » de la Part-Dieu, ndlr]. L’ambition était d’implanter un symbole fort du rassemblement international autour de la recherche contre le cancer dans un quartier qui rassemblait déjà beaucoup d’équipements autour de la santé, comme l’hôpital Édouard-Herriot ou le centre Léon-Bérard », résume Mathilde Florentin.
L’architecte est membre du collectif Nouvelle AOM (Franklin Azzi, Chartier Dalix, Hardel Le Bihan) en charge de la réhabilitation prochaine de la tour, aux côtés des groupes Icade et Redman. Ils auront pour mission d’ouvrir la tour Guillot-Bourdeix sur le quartier, tout en conservant son aspect patrimonial… et sa longue histoire.
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À Rue89Lyon depuis 2022, aujourd’hui journaliste associée. Enquêter sur l’extrême droite, c’est lutter contre l’extrême droite.
J’écris aussi sur la politique, le sans-abrisme, le logement, les violences sexistes et sexuelles. Pour me filer une info ou me contacter, c’est par là : mallenou@rue89lyon.fr
La coopérative Railcoop, qui s’était donné pour objectif de rouvrir la liaison ferroviaire entre Lyon et Bordeaux, pourrait cesser son activité dès la semaine prochaine. L’assemblée générale de la dernière chance a lieu ce samedi 7 octobre.
Railcoop vit-elle ses dernières heures? La société coopérative – dont l’ambition était de relancer un train « citoyen » entre Lyon et Bordeaux – est acculée par les difficultés économiques. Après l’échec d’une nouvelle levée de fonds, fin septembre, pour payer salaires et frais de fonctionnement, l’entreprise devrait se placer sous la protection du tribunal de commerce. « Nous étudions tous les moyens possibles pour déclencher un redressement plutôt qu’une liquidation. La décision sera prise la semaine prochaine » a indiqué la coopérative. La société accusait une perte nette de 4,3 millions d’euros en 2022. Une assemblée générale doit se tenir samedi 7 octobre, afin de valider ou non la poursuite des activités de Railcoop.
La ligne de train Lyon Bordeaux proposée de Railcoop est retardée.Photo : Railcoop
Des fonds privés pour relancer le Lyon-Bordeaux?
Officiellement, les quelques 14 500 sociétaires sont amenés à se prononcer sur le changement de stratégie envisagé par l’exécutif de Railcoop. A savoir, l’appel à des fonds privés. Le fondateur et PDG de la SCIC (société coopérative d’intérêt collectif), Nicolas Debaisieux, avait présenté le 21 septembre dernier un plan prévoyant la création de deux nouvelles sociétés, l’une de location de train et l’autre de commercialisation, toutes deux détenues par Serena Industrial Partners, un fonds d’investissement spécialisé dans les transports. Loin, très loin de la fable de la petite ligne de train détenue par de simples citoyens.
En mars dernier, Rue89Lyon se faisait déjà l’écho des difficultés administratives, techniques, et économiques de l’entreprise. En plus de tensions internes. Depuis, plusieurs cadres ont quitté le navire. Alexandra Debaisieux, sœur du PDG et directrice déléguée, s’est mise en retrait de la coopérative en avril.
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Originaire de Lorraine, je suis arrivé à Lyon en 2020, après plusieurs années à Paris. J’ai rejoint Rue89Lyon en 2023, avec le projet de reprise en coopérative. Désormais associé et rédacteur en chef adjoint du média, je suis plutôt branché justice et mobilités. J’aime bien titiller la Région aussi, quand l’occasion se présente. Si vous avez une info ou que vous souhaitez me joindre, c’est par là : edelacote@rue89lyon.fr
Jeudi 5 octobre, une manifestation est prévue sur le campus des berges du Rhône, à Lyon 7e. Objectif : trouver une place pour les « sans facs », ces étudiant·es qui n’ont pas pu avoir une place sur les bancs de l’Université Lyon 2. Explications.
Combien d’étudiants vont rester sans affectation cette année ? Jeudi 5 octobre, une manifestation est organisée à Lyon en soutien aux « sans facs », plusieurs semaines après la rentrée. Son but : se faire entendre par la direction de l’Université Lyon 2 pour trouver une place à des étudiant·es se trouvant sans affectation cette rentrée. Le rassemblement a lieu au moment d’une commission où les dossiers sont étudiés.
Pour l’UNEF, syndicat à la manœuvre, il s’agit de lutter contre la sélection en faculté et permettre aux étudiants d’intégrer la filière de leurs choix.
« Cette année, c’est déjà cinq inscriptions que nous avons pu gagner par la lutte collective, indique par mail Camille, représentante du syndicat à Lyon. Suite à quoi, la présidence avait coupé tout dialogue. »
Selon le collectif des « sans facs », la présidence a coupé court aux négociations à la suite d’une action dans les locaux de la fac, arguant « qu’aucun nouvel échange ne sera organisé tant que nous n’aurons pas de garanties de rencontres sereines. » Cependant, le collectif assure qu’il est parvenu à réimposer des rendez-vous. Pour eux, il s’agit donc de maintenir la pression.
Depuis plusieurs années, des étudiants dits « sans facs » se retrouvent sans affectation dans une Université. Photo d’archivePhoto : MA/Rue89Lyon
Les sans facs à Lyon : une problématique récurrente depuis plusieurs années
Depuis quelques années, ces mobilisations de rentrée sont légion à Lyon, comme ailleurs en France. En 2021, deux étudiants avaient mené une grève de la faim devant l’Université Lyon 2. Puis, les bureaux de la présidence de Lyon 2 avaient été occupés une journée pour demander l’inscription d’une quinzaine d’étudiants non-inscrits.
Plusieurs réformes sont responsables de ce phénomène. Une plus forte sélection à l’entrée en licence ou en master explique en partie que des étudiants se retrouvent à la porte des universités. La situation a aussi été aggravée par l’augmentation du nombre d’étudiants. La France a observé un pic de naissances autour des années 2000 qui n’a pas été suivi par l’ouverture de places supplémentaires en université.
En 2016, une première réforme a instauré une sélection entre la troisième année de licence et la première année de master, laissant plusieurs milliers d’élèves sans affection à chaque rentrée en France. En contrepartie de cette décision, un « droit à la poursuite d’études » a été instauré en 2017 (puis modifié par décret en 2021). Mais il n’a été, en pratique, pas appliqué pour tous.
L’Université Lyon 2 : épicentre de la mobilisation des étudiants sans facs
À Lyon, la mobilisation des sans facs se concentre sur l’Université Lyon 2 où les organisations syndicales et étudiantes y sont plus actives. La présidence est également perçue comme plus sensible aux mobilisations étudiantes, et est réputée pour son ancrage historiquement à gauche.
Outre l’Unef, le syndicat Solidaires, le Mouvement national lycéen, la Voie lycéenne mais aussi des partis politiques (NPA, Génération·s, les jeunes communistes, les jeunes écolos, etc.) participent à cet appel. À Lyon, le rendez-vous est donné à 10h30 au campus des berges du Rhône.
À l’heure du scandale de la pollution aux perfluorés au sud de Lyon, la Métropole écologiste suit une ligne de crête en critiquant des industriels de la Vallée de la Chimie tout en travaillant avec eux pour les garder sur le territoire. Une position qui fait grincer des dents jusque chez leurs habituels soutiens. Analyse.
C’est le type de photo qui, avec du recul, peut paraître un peu curieuse. Diffusée sur le compte LinkedIn Lyon Vallée de la Chimie, elle a été prise le mardi 19 septembre au soir, lors d’un point presse sur les quais du Rhône. On y voit le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard et sa vice-présidente, Émeline Baume, tou·tes deux écologistes, entouré·es de plusieurs acteurs de la vallée de la Chimie, dont des industriels.
Parmi ceux-ci, le directeur du site de Saint-Fons de Kem One, Yannick Leray. Durant une bonne quinzaine de minutes, ce dernier a pu défendre les travaux mis en place par son entreprise pour « verdir » son activité. Au cours de cette « croisière », il a notamment évoqué l’arrivée de deux automoteurs à motorisation hybride (ce que l’on nomme, à tort, habituellement des péniches) pour réduire son impact environnemental.
Une reconversion qui a bon dos diront certains. En juin 2023, son groupe était condamné par la justice pour une fuite chimique arrivée dans la Méditerranée. En 2018, cette usine de Saint-Fons avait rejeté du chlore dans l’atmosphère et attendue près de huit heures avant de le signaler aux services de l’Etat, indiquait Médiacités. Pas très vert (ni Verts) tout ça.
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Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
Dimanche 1er octobre 2023, Médiapart a révélé que des proches de Gaël Perdriau, maire de Saint-Étienne, ont tenté de piéger également l’ancien maire de la ville Michel Thiollière. Un énième rebondissement dans ce scandale qui ne finit pas. Alors que le maire n’a toujours pas démissionné de son poste, nous vous proposons une chronologie exhaustive de l’affaire.
C’est un véritable scandale politique qui secoue la ville de Saint-Etienne depuis la fin de l’été 2022. En cause : un chantage à la sextape visant le premier adjoint au maire, Gilles Artigues. Ce père de famille, très investi dans la communauté catholique, a été filmé à son insu dans une chambre d’hôtel en compagnie d’un escort boy. Cette vidéo a ensuite été utilisée pour faire pression sur lui. Un complot qui aurait été savamment orchestré par l’équipe du maire de Saint-Étienne.
Le 13 octobre 2022, nous avions fait une première chronologie de cette affaire. Depuis, nous ne cessons de la mettre à jour, tant les éléments à charge s’accumulent. Le dernier en date ? Ce 1er octobre, notre partenaire Médiapart dévoile que le prédécesseur de Gaël Perdriau (LR), Michel Thiollière, était également dans le viseur de l’équipe en place. Pour mieux comprendre, nous vous proposons une chronologie (longue) remontant au début de l’affaire.
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Mardi 3 octobre, des manifestations sont prévues en soutien à la journaliste Ariane Lavrilleux, visée par une enquête pour « compromission du secret de la défense nationale ». Elle avait enquêté sur des armes de guerre françaises, utilisées par la dictature égyptienne. À Lyon, ce rassemblement pour défendre la liberté de la presse aura lieu devant le Tribunal judiciaire.
Depuis le 19 septembre, la liberté de la presse a pris un sacré coup dans l’aile en France. Ce jour là, la journaliste d’investigation pour le média Disclose, Ariane Lavrilleux, a été placée en garde à vue. Pendant 39 heures, elle a été questionnée par les enquêteurs alors que son domicile était perquisitionné. Son tort ? Avoir enquêté sur le rôle joué par la France dans l’assassinat de civils par l’armée égyptienne. Elle est notamment attaqué pour « compromission du secret de la défense nationale. »
En France, cette arrestation est particulièrement choquante. À la suite de son arrestation, le Spiil, syndicat dont fait partie Rue89Lyon, avait dénoncé une nouvelle atteinte au secret des sources et des pratiques inacceptables d’intimidation d’une journaliste. Plus grave encore : une grande partie de ses documents de travail ont été versées à la procédure judiciaire à son encontre, portant une nouvelle fois atteinte au secret de ses sources.
Un rassemblement est prévu pour la liberté de la presse, à Lyon. Capture d’écran du site de l’ONG Disclose, où Ariane Lavrilleux a publié ses enquêtes.
La manifestation se tiendra aussi en soutien de trois journalistes de Libération, convoqués par la police judiciaire de Lille. Il leur est reproché la « violation » et un « recel » du secret de l’instruction suite à leur enquête sur une affaire de violence policière. Ils soulignaient les manquements de l’IGPN dans l’enquête sur la mort d’Amine Leknoun, tué par un policier en août 2022.
Un rassemblement pour la liberté de la presse à Lyon
Pour rappel, en France, le secret des sources est protégé par la loi du 29 juillet 1881. Ce principe est également consacré par la Convention européenne des droits de l’Homme qui estime que le secret des sources journalistiques est « l’une des pierres angulaires de la liberté d’expression ». Cette manifestation rentre dans ce cadre.
Comme à Marseille et Strasbourg, un rassemblement aura lieu à Lyon, devant le Tribunal judiciaire, 67 rue Servient (Lyon 3e). Il est prévu, mardi 3 octobre, à 18 h 30.
Rassemblement en soutien à la liberté de la presse et au secret des sources à Lyon, le 20 septembre à Lyon. DR
Près d’un mois après la rentrée, les stigmates de l’interdiction du port de l’abaya sont encore visibles dans les établissements scolaires de l’académie de Lyon. Certaines étudiantes perdent confiance dans le personnel et l’école française, dont elles se sentent exclues.
La séquence a été hautement politique et médiatique. Une semaine avant la rentrée 2023, Gabriel Attal, ministre de l’Éducation, a annoncé l’interdiction du port de l’abaya dans les établissements scolaires. La mesure vient d’être validée par le Conseil d’État, lundi 25 septembre.
Des effectifs policiers ont été déployés aux portails de certains lycées et collèges lyonnais pour s’assurer du respect de la mesure. Les journalistes, quant à eux, se sont massés, sur invitation du ministère de l’Éducation devant certains établissements, dont le lycée de La Martinière-Duchère (Lyon 9e). Une des élèves qui y est scolarisée se rappelle du malaise qu’elle a ressenti :
« Franceinfo et BFM TV étaient constamment là. Franceinfo, ça allait, ils nous posaient juste des questions. Mais BFM TV on a eu l’impression qu’ils nous filmaient quand on retirait notre voile. On l’a super mal vécu. »
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Le droit, cette matière que l’on pourrait, simples profanes, penser immobile et âpre, tant il semble lointain et complexe. Tant de règles, tant de codes, tant de jargon. Des institutions kafkaïennes, aux machineries juridiques sans chute, que fait le droit sinon nous contraindre et nous soumettre à des normes sans esprit – ou pire à des normes au mauvais esprit acquis à l’extractivisme, à la domination des plus forts, au maintien des inégalités ?
Par bien des moyens, la règle juridique a participé à l’altération de l’environnement, à la suprématie humaine, à l’appropriation et la destruction des écosystèmes, à la conquête et l’exploitation de l’eau, du vent, de la terre et des êtres.
Regarder le droit comme dans un miroir
Et pourtant, le droit est – quand on s’y penche – aussi traversé par des « forces imaginantes », ainsi nommées par la grande juriste Mireille Delmas-Marty, qui en font à l’inverse une matière vivante capable de renouveau et d’invention. Il nous faut ainsi regarder le droit comme on regarde dans un miroir : le droit c’est nous. Car le droit n’est pas une discipline hors-sol : « la règle juridique (…) est le reflet de la société qui l’a adoptée et ce qu’elle prévoit, impose, interdit, correspond à des choix politiques ; elle montre les priorités, les enjeux sociaux, elle s’enracine dans une culture, un territoire, une population » (Michallet, 2023, Editions 205). Et si « le droit est vivant comme les êtres qui l’élaborent » (Ibid) alors il est capable de se réinventer et d’explorer de nouvelles alternatives qui écrivent une autre histoire à la recherche d’un autre modèle animé par la reconnaissance de l’urgence écologique.
L’association Cité Anthropocène prend la suite des activités de l’Ecole Urbaine de Lyon et travaille à la mobilisation conjointe des sociétés et des sciences pour faire face à l’urgence des enjeux soulevés par le changement global.
Rire, danser ou simplement regarder ? Rue89Lyon vous fait une sélection, non-exhaustive, des évènements et sorties à ne pas manquer en ce mois d’octobre à Lyon. N’hésitez pas à donner vos bons plans en commentaire.
Une dose de STUP ?
Rassurez-vous, notre suggestion ne contient aucune substance illicite. Bien que votre tête risque aussi de tourner à force de rire. Après une première édition en mai 2023, le Lyon Stand-up festival revient au bas des Pentes de la Croix-Rousse, avec une nouvelle formule.
Cette fois, la communauté LGBTI est à l’honneur puisque le « Comedy Pride » ouvre le bal. Cinq humoristes de cette communauté se succéderont lors d’un plateau d’une heure qui ouvre la première soirée. Le festival invite aussi à découvrir des « artistes émergents de la scène locale » de stand-up, avec deux spectacles d’une heure par soir, où vous serez divertis par Bamba, Yanisse Kebbab ou Jérémie Reners.
Le STUP festival, les 19 et 20 octobre à la salle Paul Garcin, 2 impasse Flesselles (1er).
Kiblind veut faire sortir l’illustration des pages de son magazine. La revue trimestrielle lyonnaise dédiée à la culture visuelle organise un festival les 7 et 8 octobre à Lyon. Une cinquantaine d’artistes venus du monde entier viendront créer des illustrations en direct, dans la verrière des Subsistances, le samedi. Chaque artiste invité·e sera muni d’un dé blanc à 6 faces qu’il ou elle pourra habiller comme il ou elle le souhaite. Il sera possible d’assister à cette création en direct mais aussi de retrouver l’ensemble des dés exposés le lendemain, gratuitement. Au programme aussi : des ateliers, des court-métrages, d’autres expositions et des conférences. Le tout dans un lieu unique, toujours aux Subsistances.
Le festival If organisé par Kiblind, les Subsistances et l’ENSBA, les 7 et 8 octobre aux Subsistances.
Les 5 artistes qui ont réalisé une affiche pour le festival organisé par Kiblind.
Une dernière soirée techno au Ninkasi
Début novembre, le Ninkasi Gerland va fermer ses portes pour entamer une phase de travaux. Triste nouvelle pour les amateurs lyonnais de musiques électroniques en tout genre, qui perdront l’un de leur QG. Pour se consoler, il reste encore tout le mois d’octobre pour en profiter.
Pourquoi ne pas s’offrir un brin de nostalgie, avec une soirée tout droit sortie des années 90′ et 2000 ? L’association Pyramiid Production, habituée des lieux, organise sa 10e Neo Rave le 20 octobre, avec Esteban Desigual en tête d’affiche. Les Neo raves, format de soirée né il y a un an à Lyon, proposent une programmation éclectique qui alterne entre la rave, hard trance, euro dance, hard techno, happy hardcore, hard dance, acid techno. Bien sûr, les looks inspirés des années 90 et Y2K sont plus que les bienvenus.
Cette année, le Peinture Fraîche festival pose ses bombes dans les anciennes usines Fagor, dans le 7e arrondissement. Du 11 octobre au 5 novembre, le lieu très « street-art compatible », connu pour abriter les Nuits sonores, sera transformé en Mecque du graffiti. 75 artistes, expositions, performances live et conférences, les habitués du festival et les curieux auront largement de quoi s’offrir un petit shot de dépaysement.
Pour les plus téméraires, un graffiti park de 7000 m² (le plus grand d’Europe, nous promet-on) sera installé en extérieur. Tous les grapheurs en herbe pourront venir s’essayer au maniement de la bombe, sans risquer de voir la maréchaussée débouler.
Festival international de street-art Peinture Fraîche, du 11 octobre au 5 novembre dans les anciennes usines Fagor (7e).
75 artistes de 13 pays sont invités pour cette 5e édition de Peinture fraîche
Voyager en prenant les Sens interdits
Crée en 2009, le festival biennal de théâtre international Sens interdits est de retour à Lyon, du 14 au 28 octobre, pour une huitième édition. 18 spectacles et 44 représentations de compagnies venues du monde entier (Rwanda, Mali, Pologne, Biélorussie, Liban, Palestine…) sont prévus dans 25 lieux de la Métropole. Le chapiteau du festival sera installé place des Célestins.
Cette huitième édition sera marquée par les bouleversements mondiaux en cours, et abordera largement les thèmes de la guerre et de l’exil. Particularité du festival, (outre le fait qu’une stricte parité soit respectée parmi les metteurs.ses en scène), les spectacles sont en langue originale (on vous rassure, il y a aussi des sous-titres!).
Festival international de théâtre Sens interdits, du 14 au 28 octobre, dans 25 lieux de la Métropole
Corps hauts et choré à Corbas
Trois danseurs qui s’ébrouent sous une lumière tamisée. Une bande-son énergique, saccadée. Et une chorégraphie résolument hip-hop. C’est le programme d’Underdogs, un spectacle proposé vendredi 20 octobre au centre culturel Polaris, à Corbas. Sous la houlette d’Anne Nguyen, la Compagnie Par terre offre une performance exigeante et déroutante, mais résolument vitaminée, au point qu’on se demande comment font les artistes pour tenir le coup physiquement sur les 50 minutes que dure la représentation.
Underdogs déroule un film qui enchaîne ralentis et avances rapides. Un film qui décompose le hip-hop, pour en magnifier les gestes.
Underdogs, d’Anne Nguyen, vendredi 20 octobre au Polaris, à Corbas.
Le conseil municipal de Lyon a fait sa rentrée, jeudi 28 septembre. Climat, logement, hébergement d’urgence, féminisation des espaces publics ou encore soutien aux institutions culturelles étaient au goût du jour.
Il est d’ordinaire le moment d’intenses interventions politiques, voire d’offensives, entre les divers groupes politiques. Le début du conseil municipal de rentrée à Lyon a été cette fois plutôt modéré et tourné autour de l’actualité internationale.
À tour de rôle, le maire de Lyon, Grégory Doucet (EELV), ainsi que les groupes d’oppositions et de la majorité ont exprimé leur soutien au Maroc, touché par un important séisme le 8 septembre, à la Libye, endeuillée par une tempête et des inondations le 11 septembre, ou encore aux habitants du Haut-Karabagh, victimes d’une attaque de l’Azerbaïdjan. Le conseil a par ailleurs voté une aide exceptionnelle de 20 000 euros pour venir en aide aux Marocain·es victimes du tremblement de terre.
Le conseil municipal du 28 septembre à Lyon.Photo : MA/Rue89Lyon
Le conseil municipal féminise les espaces publics de Lyon
Après ces échanges, le conseil s’est poursuivi sur une note plus légère : le baptême de vergers lyonnais. À Lyon, moins d’une rue sur quinze porte le nom d’une femme, relevaient nos confrères de Mediacités en 2021. L’un des objectifs de l’exécutif écologiste et de gauche à la tête de la Ville est d’inverser cette tendance, en baptisant ces nouveaux lieux et équipements publics avec des noms de femmes.
C’est le cas de quatre nouvelles écoles, ouvertes pendant l’année scolaire 2023-2024 : Wangari Maathai (7e), Frida Kahlo (7e), Eugénie Brazier (2e) et Audrey Hepburn (9e). Ce sera aussi le cas pour les vergers créés par la majorité écologiste depuis le début de son mandat. Objectif : en lancer un par an et par arrondissement. « Nous avons visé pour cette première vague de dénomination des femmes qui ont un lien avec la gastronomie, la botanique, la nature ou l’environnement », résume Valentin Lungenstrass (EELV), adjoint aux espaces publics.
La naturaliste Beatrix Potter, la lyonnaise Mère Guy « patronne des guinguettes », la passementière Henriette Létourneau ou encore la biologiste Rachel Carson, par exemple, trouveront bientôt leurs places à Lyon.
Des aides exceptionnelles aux commerçants suite aux émeutes
En juin 2023, partout en France, la colère des jeunes de quartiers populaires a embrasé de nombreuses villes, après la mort du jeune Nahel, abattu par la police lors d’un contrôle routier. La Ville de Lyon n’a pas fait exception. Plusieurs commerces de centre-ville ont été dégradés et pillés par les émeutiers. « La colère n’excuse pas, mais elle permet de comprendre ces événements qui se répéteront encore et encore si rien n’est fait », a déclaré Camille Augey (EELV), adjointe à l’économie locale et aux commerces.
La municipalité avait alors annoncé un soutien financier aux commerçants. Une aide de 500 000 euros dorénavant adoptée par le conseil municipal. Les versements directs représenteront la majeure partie de l’aide, soit 300 000 euros. Le reste est réparti entre une subvention de 50 000 euros à la Chambre de commerce et d’industrie pour l’accompagnement des commerçants, et des subventions de 150 000 euros pour les associations de commerçants afin d’organiser des évènements de quartier.
Une délibération plutôt bien reçue par les oppositions, bien que le groupe Droite, centre et indépendants, par la voix de Pierre Oliver (LR), ait regretté le calendrier de versement de ces aides.
« Les éléments que nous avons obtenu en commission nous laissaient entendre que les commerçants toucheraient les fonds de la ville de Lyon au mieux en février 2024… Soit 8 mois après les émeutes, a relevé l’élu. À la suite de notre étonnement en commission, il semblerait que ce pourrait être envisagé pour la fin de l’année. Comment expliquez-vous une telle lenteur ? »
Pour l’adjointe au commerce, le responsable n’est autre que le président de la Région Laurent Wauquiez (LR). Camille Augey soutient que « la Ville de Lyon ne peut pas agir sans l’aval de la Région » en matière d’aides aux commerces, sans entamer de plus lourdes démarches administratives.
« La Région aurait pu accepter la main tendue de la ville de Lyon pour avoir un seul et même fonds, afin que les commerçants touchent d’un seul coup les aides de la Région et de la Ville. Elle nous a répondu que nous devions monter notre propre dispositif d’aide, ce qui implique une mécanique beaucoup plus lourde qui demande plus de temps. »
Un nouveau Plan climat voté par le conseil municipal de Lyon
Le gros dossier du conseil municipal : l’adoption d’un nouveau Plan climat air énergie pour la Ville de Lyon. Ce document fixe les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et de consommation énergétique de la ville de Lyon à l’horizon 2030.
Un tel document existait déjà, établi par la municipalité précédente, pour la période 2020-2026, mais l’exécutif écologiste élu en 2020 a souhaité l’étoffer. L’adjoint à la transition écologique, Sylvain Godinot (EELV) s’était déjà félicité d’un bilan encourageant en 2022 : – 14,7% de consommation d’énergie sur Lyon par rapport à 2019 et – 16,6% d’émissions de GES. L’objectif annoncé par le plan est la neutralité carbone en 2030.
L’adjoint a ensuite présenté les orientations du plan. Au-delà de la réduction des émissions et de la consommation d’énergie, il vise aussi à aménager la ville pour l’adapter au changement climatique.
En réalité, ce plan n’apporte que peu de nouveautés. Il s’appuie et compile des actions déjà ou bientôt mises en œuvre par la collectivité. On peut citer le Schéma de promotion des achats responsables, le Plan lumière, la ville 30, le Plan local d’urbanisme ou, les plus récemment adoptés, le Plan de mobilité employeur et la stratégie de transition écologique du patrimoine…
Plusieurs inquiétudes ont émergé dans les groupes oppositions. David Kimelfeld, du groupe centriste Progressistes et Républicains, a souligné que la mise en œuvre de ce plan repose sur la réalisation des projets inscrits au Plan pluriannuel d’investissement (PPI). En mai 2023, l’exécutif écologiste a du rectifier le tir en abandonnant des projets, car il était parti pour dépasser largement le budget fixé en 2020. « L’enjeu n’est pas de voter ce plan climat. Vous serez jugés sur votre capacité à le mettre en route », a alerté David Kimelfeld.
Du côté du groupe Pour Lyon, c’est, en partie, la zone choisie pour le plan climat qui interroge.
« Le périmètre pertinent se situerait à l’échelle du bassin lyonnais, de son aire d’attraction de vie et d’emplois. Quel est l’intérêt d’avoir notre territoire neutre en carbone dès 2030 si la vallée de la chimie ne nous suit pas dans ce processus ? », a interpellé Delphine Borbon.
Réponse apportée par Sylvain Godinot : la ville de Lyon ne peut pas prévoir de plan au-delà des frontières de sa commune. C’est plutôt à la Métropole de Lyon que revient cette prérogative. Coïncidence ou timing choisi : cette collectivité a acté la refonte de son propre Plan climat air énergie, lundi 25 septembre.
Hébergement d’urgence : la Ville de Lyon met à disposition 13 lieux de son patrimoine
La majorité écologiste à la Ville de Lyon est régulièrement poussée par nombres de collectifs et associations à en faire plus pour lutter contre le sans-abrisme. Elle est aussi tenue par sa signature d’une charte avec la Fondation Abbé Pierre, par son engagement « Ville hospitalière et accueillante » et son objectif « Zéro enfants à la rue ». Une question au cœur du conseil.
Le 18 septembre dernier, le maire de Lyon s’offrait une belle séquence de communication sur le sujet. L’édile s’est retrouvé enlacé et chaleureusement accueilli par plusieurs femmes, mises à l’abri dans un ancien EHPAD par la Ville de Lyon, après deux mois à dormir dans un gymnase qu’elles occupaient en protestation. Lors de cette visite, le maire s’était permis de charger largement l’État et son « manque d’engagement » sur la question de l’hébergement d’urgence, qui est pourtant sa compétence.
Lors du conseil, la Ville de Lyon a voté la mise à disposition de 13 lieux pour accueillir des personnes sans-abri. La mise à disposition de patrimoine de la Ville pour l’hébergement d’urgence n’est pas une nouveauté de la majorité actuelle, elle se pratiquait déjà lors du précédent mandat. Le nombre de 13 biens conjointement rendus disponibles est cependant notable, et témoigne de l’accélération donnée par les écologistes et leurs alliés de gauche à cette politique.
Une tentative pour enrayer la crise du logement social
Sur le volet logement social en revanche, la majorité écologiste s’est fait malmenée par les oppositions, en raison de sa difficulté à tenir ses objectifs fixés en début de mandat : la construction de 2000 logements sociaux par an. La faute en grande partie à la crise du logement, le manque de foncier et la hausse des matières premières certes. Reste que 35 500 demandes de logements sociaux sont toujours en attente en 2023.
Pour la seconde partie du mandat (2023-2025), l’adjointe annonce que la Ville prévoit toujours de conserver le même objectif de 2000 logements par an. Un rythme plus élevé que les objectifs fixés par l’État de 2 697 logements sur la période soit 899 logements par an, pour atteindre les 25% de logements sociaux réglementaires.
Pour tenter de tenir ses objectifs, la Ville a voté une révision de son barème d’aide à la production de logements sociaux pour la période 2023-2025. Dans le détail, on note :
Une subvention de 500 euros au m2 pour la production de logements social à destination des bailleurs.
Une nouvelle aide de 500 euros au m2 pour les projets en sur-évaluation
Un bonus de 2000 euros pour les logements adaptés aux personnes handicapées
La mobilisation de subventions exceptionnelles pour certaines opérations
500 000 euros pour co-financer la rénovation de logements privés vacants ou indignes, pour une remise en location à vocation sociale.
Le conseil municipal de Lyon vote des aides exceptionnelles pour les structures culturelles
Durement touchées par les baisses de subventions de la Région, certaines structures culturelles lyonnaises ont également été pénalisées par la hausse des prix de l’énergie. La Ville de Lyon a voté des aides exceptionnelles pour soutenir huit d’entre elles, pour un montant total de 430 000 euros.
Le Conservatoire touchera 100 000 euros, l’École nationale supérieure des Beaux-Arts 170 000 euros, le Théâtre nouvelle génération (TNG) 50 000 euros, le théâtre de la Croix-Rousse 20 000 euros, le théâtre du point du jour 20 000 euros, les Subsistances 50 000 euros, l’association À Thou Bout d’chant 15 000 euros et Les percussions clavier de Lyon 5 000 euros.
À Rue89Lyon depuis 2022, aujourd’hui journaliste associée. Enquêter sur l’extrême droite, c’est lutter contre l’extrême droite.
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