Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Émeutes dans l’agglomération de Lyon : pillages dans le centre et affrontements avec la police

[Article mis à jour régulièrement] Pour la troisième nuit consécutive, Lyon et plusieurs communes de l’agglomération ont été marquées par des scènes d’émeutes. C’est le centre-ville qui a été particulièrement concerné par des affrontements avec la police et par des attaques de boutiques.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Lyon, abonnez-vous.

émeutes Nahel Lyon pillage commerces

Contrairement à 2005, les émeutes de 2023 parties des quartiers populaires ont gagné rapidement le centre de l’agglomération de Lyon.

Vendredi soir, un rassemblement de plus d’un millier de personnes en mémoire de Nahel et « contre les crimes et les violences policières » interdit par la préfecture a été dispersé avec des tirs de grenades lacrymogènes à peine trente minutes après son démarrage. S’en sont suivis des affrontements avec la police aux Terreaux.

Dans la nuit, une quarantaine de magasins ont été attaqués dont certains pillés dans différents secteurs du centre de Lyon. 20 véhicules ont été incendiés, selon un bilan tiré par le maire (EELV) de Lyon, ce samedi midi, lors d’un point presse. Grégory Doucet estime que « l’intensité des événements a été d’une violence inégalée ces derniers mois » :

« Même en marge des manifestations contre la réforme des retraite, on n’a jamais connu autant d’attaques et de pillages de commerces. »

« Tous les arrondissements de Lyon concernés par les émeutes »

Toujours selon le maire de Lyon, tous les arrondissements ont été concernés par des scènes d’émeutes.
Ce sont surtout les quartiers commerçants qui ont vu les déplacements de groupes plus ou moins nombreux jusqu’à tôt ce matin.
L’avenue Jean-Jaurès (7e arr.) qui avait déjà connu des attaques de boutiques lors du 1er Mai a été visitée.
Un magasin de vélos a été pillé ainsi qu’un concessionnaire moto. Deux opticiens ont été ciblés.

En Presqu’île, ce sont, par exemple, les magasins Micromania (jeux vidéo) et Courir (baskets) qui on été en grande partie vidés. Ce samedi après-midi, certains commerçants dressent des planches pour protéger sur leurs vitrines.

Deux Monoprix ont été en partie saccagés dont un sur le Plateau de La Croix-Rousse où un poste de police en instance de déménagement a été vandalisé et une boutique de téléphonie Orange pillée.

Outre ces pillages sporadiques en centre-ville, des affrontements avec la police, toujours à coups de mortiers d’artifice, ont eu lieu dans d’autres quartiers des communes de l’agglomération : à Givors, Rillieux, Villeurbanne, Vénissieux,… Au total 17 communes sont concernées.

A Grigny, l’hôtel de ville a été ciblé, avec un départ de feu au niveau de l’entrée.

Des coups de feu ont été tirés en l’air dans le quartier de la Duchère.

À Vaulx-en-Velin, quatre policiers ont été blessés par une arme à grenailles. Une enquête a été ouverte par le parquet pour « violences volontaires avec arme sur des personnes dépositaires de l’autorité publique ».

58 personnes interpellées et 35 policiers et gendarmes blessés à Lyon

Ce samedi matin, la préfecture du Rhône communiquait les chiffre de 58 personnes interpellées et 35 « policiers et gendarmes blessés » dans la métropole de Lyon.

Le parquet de Lyon annonçait, de son côté, 49 personnes placées en garde à vue.

Alors que les violences ont été notées d’une « moindre intensité », cette nuit-là, par le ministre de l’Intérieur, l’agglomération lyonnaise est sortie du lot.

Le Raid et la BRI ont même été déployés dans le centre-ville. Côté gendarmerie, l’hélicoptère survolait la ville et deux véhicules blindés circulaient.

Annulation du Festival Entre Rhône et Saône en soirée suite aux émeutes

Comme vendredi soir, la préfecture a annoncé, en accord avec la Métropole, que les bus et des tramway des TCL ne circuleront pas partir de 20h.

Le maire de Lyon a décidé d’annuler tous les spectacles prévus à partir de 20h dans le cadre du Festival Entre Rhône et Saône.

Toujours à la demande de la préfète du Rhône, le centre commercial Carré de Soie à Vaulx-en-Velin a été fermé pour ce samedi après-midi.

Interrogé sur un éventuel « couvre-feu », le maire de Lyon a répondu qu’il « n’était pas à l’ordre du jour ». Grégory Doucet n’a également pas voulu tiré d’analyse des événements en cours. Il s’en est tenu aux constats et a demandé des renforts de policiers nationaux pour « assurer la sécurité dans la ville de Lyon ».

Ce samedi après-midi, la préfecture du Rhône a répondu au maire de Lyon en annonçant le déploiement de la CRS 8 « spécialisée dans le maintien de l’ordre et les violences urbaines ».

En fin d’après-midi, autour du maire de Lyon, les différents groupes politiques ont affiché leur unité en co-signant un communiqué commun en rappelant « leur attachement au respect des valeurs de la République. La mort du jeune Nahel à Nanterre a été un terrible choc dans notre pays. Il est nécessaire que la justice soit prononcée et qu’elle le fasse rapidement. »

« Notre ville a vécu des violences, des dégradations et des pillages hier soir. Nous les condamnons sans réserve. Nous remercions unanimement les pompiers, la police nationale et notre police municipale, ainsi que les agents publics qui se mobilisent pour l’ensemble des Lyonnaises et des Lyonnais. Ensemble, nous appelons à l’apaisement, au calme et à la responsabilité de tous. Les dégradations et la violence ne seront jamais une réponse à la crise démocratique. »


#Quartiers populaires

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles

Autres mots-clés :

Plus d'options