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Fabien Bagnon, quand le monsieur vélo de Lyon se lance en politique

[Portraits d’écolos 1/5] Fabien Bagnon est tête de liste pour les élections métropolitaines sur la circonscription Lyon centre. Il est connu depuis des années des Lyonnais comme le Monsieur Vélo de la ville quand il était co-président de la Ville à Vélo,

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Portrait de Fabien Bagnon

quand il organisait les Marches pour le climat ou des actions citoyennes contre l’Anneau des sciences. Après cette longue carrière associative, l’écologiste de 44 ans se lance aujourd’hui en politique sous la bannière Europe Ecologie Les Verts (EELV).


Après ses études d’ingénieur à l’INSA de Lyon, il sort diplômé en génie électrique. Il débute sa carrière en région parisienne au RTE (réseau de transport d’électricité) pour faire de la gestion de projet en informatique. Il poursuit son parcours dans l’informatique à Lyon – cette fois-ci – où il travaille dans la filiale de distribution de l’électricité Enedis (anciennement ERDF). Depuis 2017, il est délégué syndical CFDT.

À partir de 2016, il devient co-président de l’association la Ville à Vélo, puis co-organise les Marches pour le climat en 2018. Il est alors le principale porte-parole de ces actions et de celles du collectif Valve (Venir À Lyon à Vélo). De ce fait, il devient un personnage médiatique local. Une relation avec la sphère médiatique qu’il dit utiliser aujourd’hui pour acquérir un maximum de visibilité.

Photo de la marche pour le climat du 16 mars 2019
Marche pour le climat du 16 mars 2019 dont Fabien Bagnon était l’un des organisateurs ©Elodie Joly

« c’est maintenant qu’il faut agir »

Si la politique était une carrière que Fabien Bagnon envisageait timidement depuis quelques années, l’ancien co-président de la Ville à Vélo, la pensait un peu plus tardive en comptant sur une candidature pour 2026. Finalement, c’est à force de côtoyer la sphère politique à travers ses actions de lobbying citoyen, que Fabien Bagnon s’est décidé. Ce père de famille évoque aussi une impulsion de son entourage et une volonté de sa famille à le voir se présenter :

« Le véritable déclencheur a été l’été dernier où l’urgence climatique était très parlante, ça m’a convaincu à me dire que l’échéance que j’envisageais pour 2026, arrivait trop tard et que c’est maintenant qu’il faut agir. J’avais un sentiment d’urgence, je voudrais faire ma part, aussi pour mes enfants. »

Un Saint-Genois qui se présente à Lyon

Fabien Bagnon fait partie des quelques candidats EELV à se présenter en tant que membre de la société civile et non en tant qu’encarté à EELV puisqu’il n’en est pas membre. Le Saint-Genois se présente contre toute attente dans la circonscription centre regroupant le 1er, le 2ème et le 4ème arrondissements.

Un choix qu’il justifie par une bonne connaissance du territoire :

« Je travaille à Lyon et mes engagements associatifs sur les 8 dernières années étaient principalement à Lyon, notamment dans le 1er puisque la Ville à Vélo avait son local là à une époque et qu’on organisait nos réunions là-bas avec Alternatiba [une des organisations à l’origine des marches pour le climat ndlr], donc j’ai pas mal sillonné le coin ! »

Portrait de Fabien Bagnon
Fabien Bagnon, proche de l’actuel QG d’EELV ©Elodie Joly

Fabien Bagnon poursuit son engagement sur les mobilités mais pas que…

Dans son programme, il aborde les thématiques inhérentes à l’écologie comme la végétalisation et la piétonisation de la Presqu’Île, irrespirable en été à cause notamment de problèmes d’ilots de chaleur urbains. Un projet maigrement engagé par David Kimelfeld l’année passée à travers plusieurs expérimentations, que Fabien Bagnon souhaite prolonger :

« Ce serait une piétonisation ambitieuse mais bien-sûr concerté et progressive, ce qui devrait changer le visage d’une partie de la Presqu’Île et la rendre plus attractive et apaisée tout en conciliant les usages. »

L’écologiste dit en effet, vouloir faire attention au commerce de proximité et souhaiter que cette évolution de la Presqu’Île n’empiète pas sur les petits commerces. Il évoque aussi la problématique de la mobilité, à travers la rive droite du Rhône où passent quotidiennement près de 80 000 véhicules. Il projette de réaménager l’axe avec de larges trottoirs, des pistes cyclables – bien-sûr, mais aussi un tramway qui irait jusqu’à la place Bellecour. Le but de la manœuvre serait ainsi de faire baisser la pression automobile qui représente de la nuisance sonore et de la pollution pour les habitants.

Une solution toute trouvée

Des améliorations qui risquent de faire flamber le prix des loyers de la circo, déjà en très nette hausse, en la rendant encore plus attractive et donc de moins en moins accessible financièrement. Un dommage collatéral que le candidat dit avoir anticipé :

« On a prévu l’encadrement du prix du loyer et de développer des logements sociaux pour permettre au plus grand nombre de continuer à vivre en Presqu’Île. »

Le but est selon lui de conserver « de la mixité sociale ». Un plan qui n’a en réalité rien de nouveau puisque des quartiers qui connaissent une forte augmentation de loyer voit également la construction de logements sociaux, à l’image de La Croix Rousse. Mais les places y restent toujours aussi rares. Et les classes moyennes continuent de fuir le territoire.


#EELV

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