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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

[Podcast] Les médias indépendants sont-ils un rempart à la désinformation ?

[Podcast] Les médias indépendants sont-ils un rempart à la désinformation ?
Médias indépendants : un podcast avec Rue89Lyon et Coop médias.

En 2024, Rue89Lyon est officiellement devenu sociétaire de CoopMédias, une coopérative citoyenne rassemblant entreprises de l’économie sociale et solidaire et médias indépendants. Ce type d’initiatives se multiplie pour contrer un univers médiatique de plus en plus dominé par les milliardaires et l’extrême droite. Mais comment ça marche ? Une discussion avec Robin Saxod de CoopMédias, animée par Radio Anthropocène.

Alors que la plupart des grands médias français sont détenus par des grandes fortunes, l’extrême droite et la droite conservatrice tendent de plus en plus à coloniser l’espace médiatique français.

Face à cette mainmise, la presse indépendante se mobilise et multiplie les initiatives. En 2024, Rue89Lyon a pris le train de CoopMédias en devenant sociétaire. Cette coopérative entend rassembler citoyens, médias indépendants et acteurs de l’économie sociale et solidaire pour donner plus de poids à une presse libre.

Les médias indépendants, un modèle économique fragile

Pour autant, les difficultés restent nombreuses. Elles sont notamment d’ordre économique. Depuis la reprise en coopérative en octobre 2023, Rue89Lyon a vu son nombre d’abonnés augmenter de plus de 20%.

Une réussite éditoriale qui s’est malheureusement accompagnée de deux procès qui ont d’ores et déjà, avant même l’issue des audiences, gravement altéré nos finances. L’un face au pas-encore-candidat-mais-presque à la mairie de Lyon, Jean-Michel Aulas. L’autre face au collectif Tfif, organisateur des soirées « No Gender » qui nous reproche une enquête sur la gestion obscure de leur structure.

Reste que notre modèle coopératif, intégré à l’économie sociale et solidaire (ESS) prouve un élément essentiel. Notre volonté est de produire des contenus journalistiques utiles au citoyen , et non de « faire de l’argent ».

Modèle économique, ligne éditoriale… On discute de tout ça autour d’une table, avec Robin Saxod, président de CoopMédias, Pierre Lemerle, directeur de publication de Rue89Lyon, et Florian Fompérie, de Radio Anthropocène.

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À Lyon, la Pride n’accepte toujours pas les partis et syndicats (pour l’instant)

À Lyon, la Pride n’accepte toujours pas les partis et syndicats (pour l’instant)
Le cortège mixte, dansant au rythme d’un des seuls chars de la marche des fiertés 2023.

La marche des fiertés a lieu ce samedi 14 juin à Lyon. Le cortège ne comptera ni syndicats, ni partis politiques cette année, malgré la demande de ces derniers. Des évolutions (à la marge) pourraient arriver les prochaines années.

C’en est presque devenu un marronnier. Chaque année, la Marche des fiertés de Lyon est soumise à des questionnements, voire des polémiques (de plus ou moins forte intensité) sur son déroulé. Ces dernières années, certains membres de la communauté LGBTI+ avaient reproché à l’organisation un côté trop “politique”. Cette année… Ce serait (quasiment) le contraire.

Les partis politiques et syndicats sont montés au créneau en avril. Le motif ? Leur « exclusion » du cortège lyonnais de la Pride. Depuis la prise en main de l’événement par le collectif Fiertés en lutte (CFL) en 2020, les drapeaux des partis et des syndicats n’ont pas voix au chapitre dans le cortège.

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Lyon est-elle la (vraie) capitale de la bande dessinée ?

Lyon est-elle la (vraie) capitale de la bande dessinée ?
L’équipe du Lyon BD festival dans les locaux du collège graphique.

Du 13 au 15 juin, Lyon accueille la vingtième édition du Lyon BD festival. Un événement qui contribue à faire de Lyon un pôle incontournable de la bande dessinée, poussant même certains à parler de « capitale » du 9e art. Un statut qui n’empêche pas le festival de connaître des difficultés…

L’événement marque le début de l’été lyonnais depuis 20 ans. Le Lyon BD festival s’installe à l’Hôtel de ville ce week-end du 13 au 15 juin. Au programme : rencontres, conférences, concerts, expositions et performances. Le coup d’envoi aura lieu à l’Opéra underground ce vendredi, avec un spectacle mêlant bande dessinée et musique autour d’Anita Conti, figure pionnière de la défense des océans.

Pour cette vingtième édition, une centaine d’auteurs et d’autrices ont répondu présents. La journée du vendredi est d’ailleurs dédiée aux professionnels du milieu, en collaboration avec le Syndicat national de l’édition (SNE). On comptera une vingtaine d’exposants et une centaine d’autrices et d’auteurs seront présents dont Fabien Toulmet, Catel et Bocquet, Pozla ou encore Camille Jourdy. L’événement montre l’importance de Lyon dans le monde de la BD, poussant certains à parler de « capitale » du 9e art. Du chauvinisme pur ? Pas seulement…

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À Lyon, une Marche des Fiertés 2025 contre le fascisme

À Lyon, une Marche des Fiertés 2025 contre le fascisme
Le bus des audacieux et des audacieuses dans le cortège mixte à la marche des fiertés LGBTI+ 2024 de Lyon.

À Lyon, la Marche des Fiertés 2025 démarrera à 14 heures, place Jean-Macé, samedi 14 juin. Le mot d’ordre de cette année : la lutte contre le fascisme.

« Le fascisme nous dépasse ! Reprenons le pavé, reprenons l’espace ! » Le mot d’ordre de la Marche des Fiertés 2025 à Lyon, qui aura lieu samedi 14 juin, marque une volonté de lutte contre la progression de l’extrême droite dans la société. L’appel au rassemblement est fixé à 13 heures, place Jean-Macé (Lyon 7e), pour les premières prises de parole, avant un départ à 14 heures.

Comme l’année dernière, le parcours évite encore la presqu’île en longeant les quais du Rhône, pour une arrivée à 17 heures au parc de la Tête d’Or. Les organisateurs ont voulu marcher les quatre kilomètres dans des rues plus ombragées pour éviter les insolations, qui auraient causé des problèmes les années précédentes.

Pride à Lyon : des parties du cortège en non-mixité

La sécurité des participant·e·s a été très réfléchie par le Collectif Fiertés en Lutte, organisateur de la Pride. Les cinq cortèges de tête seront en non-mixité : d’abord les trans révolutionnaires, les lesbiennes contre le patriarcat, les handiqueer, les bi pan puis le cortège calme. Ensuite viendra le cortège mixte et associatif.

Un service d’ordre a été mis en place et sera identifiable par un gilet orange et un brassard rose. Des secouristes de la Croix Rouge seront également mobilisés sur les lieux.

À l’arrivée au parc de la Tête d’Or, un village des Fiertés rassemblera 27 associations et collectifs LGBTI et alliés, jusqu’à 19 heures. Parmi elles, on pourra notamment retrouver le centre LGBTI, les soutiens à la Palestine, SOS Homophobie ou encore l’Organisation de solidarité trans.

Dissolution de Lyon Populaire : une mesure limitée face à la nébuleuse néofasciste

Dissolution de Lyon Populaire : une mesure limitée face à la nébuleuse néofasciste
Depuis sa création en 2019, Lyon Populaire multiplie les actions coups de poing à Lyon.

Fondé en 2019, le groupuscule nationaliste et néofasciste Lyon Populaire est à l’origine de plusieurs attaques violentes à Lyon. Sa dissolution a été prononcée par le gouvernement jeudi 12 juin. Mais cette décision devrait difficilement entraver cette mouvance nébuleuse.

Des autocollants ornés d’une tête de lion rouge et de la mention « Lyon Populaire ». Au cours d’une balade place Carnot (Lyon 2e) ou dans le Vieux-Lyon, vous avez sûrement remarqué ces stickers. Peut-être avez-vous même reçu un tract intitulé « Pour la justice sociale », faisant la critique du capitalisme.

Que ces quelques éléments ne vous trompent pas. Derrière Lyon Populaire ne se trouve pas une organisation de gauche, mais bien un groupuscule d’extrême droite radicale, branche nationaliste-révolutionnaire et néonazie.

Depuis 2019, Lyon Populaire s’est peu à peu imposé comme le groupe d’extrême droite le plus actif — et surtout le plus violent — à Lyon, réalisant la plupart de ses actions coup de poing sous le nom « Guignol Squad ». Jeudi 12 juin, le conseil des ministres a décidé de sa dissolution, ainsi que de sa branche jeunesse, « Jeunesse Lyon Populaire ». Il leur est reproché « de faire l’apologie de la collaboration avec le nazisme et de provoquer à la haine, à la violence et à la discrimination envers les étrangers ».

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Dissolution du Gale et de la Jeune garde : l’antifascisme à la peine à Lyon

Dissolution du Gale et de la Jeune garde : l’antifascisme à la peine à Lyon
La jeune garde lors du cortège du 1er-Mai. ©SG/Rue89Lyon.

Le gouvernement a officialisé la dissolution de la Jeune garde, jeudi 12 juin. En deux ans, c’est le second groupe antifasciste dissous à Lyon par le ministère de l’Intérieur, après le Gale. Si leurs modes d’action divergeaient sur bien des aspects, cette double fin marque un tournant dans l’histoire de l’antifascisme à Lyon. Ces groupes étaient nés en réponse à une extrême droite très implantée.

« On est les premiers d’une longue série. » Ces mots auraient pu être ceux de la Jeune garde. Le groupe antifasciste lyonnais, dont la dissolution a été prononcée jeudi 12 juin, avait tenu des propos similaires, il y a trois semaines. « Si aujourd’hui la Jeune garde tombe, demain, ils s’attaqueront à la CGT », avait prédit Cem Yoldas, son porte-parole, auprès de nos confrères de Rue89Strasbourg.

Pourtant, ces paroles viennent d’un membre d’un autre groupe antifasciste lyonnais : le Gale (Groupement antifasciste Lyon et environ), dissous il y a deux ans. Un drôle d’écho, dans l’histoire de l’antifascisme à Lyon.

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#Raphaël Arnault

« Les lignes rouges ont été franchies » : une manifestation pour la Palestine à Lyon, samedi 14 juin

« Les lignes rouges ont été franchies » : une manifestation pour la Palestine à Lyon, samedi 14 juin
Manifestation pour la Palestine, le samedi 30 mars à la Guillotière (Lyon 7e)

Une nouvelle manifestation pour la Palestine est organisée par le collectif 69 Palestine à Lyon, ce samedi 14 juin. Rendez-vous est donné à 15h à la place des Terreaux (Lyon 1er).

« Toutes les lignes rouges ont été franchies à Gaza » : Le collectif 69 Palestine appelle à une nouvelle manifestation, samedi 14 juin. Le départ aura lieu à 15h, place des Terreaux (Lyon 1er).

De nombreuses organisations internationales alertent sur la situation à Gaza. Dès mars 2024, des expert·es de l’ONU affirmaient qu’il « existe des ‘motifs raisonnables’ de croire qu’Israël a commis plusieurs ‘actes de génocide‘. L’ONG Amnesty International a publié un rapport en décembre 2024, démontrant « que les autorités israéliennes commettent un crime de génocide contre la population palestinienne de Gaza ».

Gaza est soumise à un blocus total imposé par les forces israéliennes, privant les habitant·es de toutes ressources. Selon l’ONU, « 2,1 millions d’habitants de l’enclave palestinienne souffrent actuellement d’insécurité alimentaire aiguë, dont environ un quart pourrait prochainement sombrer dans la famine ». Accéder au peu d’aide humanitaire distribué est en outre très dangereux. Mercredi 11 juin, 31 palestiniens ont, selon la défense civile palestinienne, été tués par des tirs israéliens à un point de distribution d’aide.

« Nous voulons de la visibilité, une prise de conscience de l’urgence, un signal clair. Une marche qui envoie un message fort à la veille du sommet de l’ONU sur la Palestine qui débutera le 17 juin 2025 à New York », écrit le collectif 69 Palestine dans son appel à la manifestation.

Emmanuel Macron avait annoncé, en mai dernier, que la France « pourrait reconnaître » l’État de Palestine lors de ce sommet. Une décision encore loin d’être actée tant le flou est entretenu autour de cette question.

À Lyon, une précédente manifestation de soutien à la Freedom Flotilla et à Urgence Palestine

À Lyon, cette nouvelle manifestation a lieu alors que pèse toujours la menace d’une dissolution sur le groupe Urgence Palestine, engagée le 30 avril par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Le groupe antifasciste la Jeune Garde et le groupuscule d’extrême-droite Lyon Populaire sont également sous le coup d’une procédure de dissolution.

Le 9 juin, des milliers de personnes se sont rassemblées partout en France — des centaines à Lyon, place de la Comédie (Lyon 1er) — en réaction à l’arrestation des passagers du Madleen. Le 31 mai, en Sicile, douze personnes ont embarqué à bord de ce voilier de la coalition Freedom Flotilla. Le navire a pris la direction de Gaza pour apporter de l’aide humanitaire et « briser » le blocus imposé par Israël aux palestinien·nes.

Parmi elles, la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et six ressortissant·es français, dont l’eurodéputée insoumise Rima Hassan. Le bateau a été stoppé dans la nuit du 9 juin et débarqué au port d’Ashod par l’armée israélienne. Les passagers dénoncent une arrestation illégale, l’arraisonnement s’étant produit en eaux internationales, ne relevant pas de la juridiction de l’État hébreu.

Plusieurs membres de l’équipage sont toujours détenus et interrogés par les autorités israéliennes. Cinq des six ressortissant·es français ont refusé de signer les papiers les expulsant du territoire israélien.

À la Guillotière, une étude et un calendrier pour l’avenir du Clip

À la Guillotière, une étude et un calendrier pour l’avenir du Clip
Une étude vient d’être lancée pour connaître l’avenir du Clip à la Guillotière.

L’avenir du Clip va-t-il marquer la campagne des municipales à la Guillotière ? La majorité écologiste annonce, auprès de Rue89Lyon, le début d’une nouvelle étude. De quoi relancer les débats autour de ce symbole peu apprécié de la place du Pont.

C’est l’un des serpents de mer qui pourrait faire parler, à l’approche des municipales : l’avenir du disgracieux Clip. Construit dans les années 1990 en lieu et place d’un ancien Prisunic, le « Centre Liberté Péri » fait, depuis sa création (voire avant), l’objet de reproches incessants.  

En janvier 2023, après des années de questionnement, les Écologistes à la Ville et à la Métropole de Lyon avaient tranché : le bâtiment ne sera pas détruit, mais réaménagé. Une décision prise alors que la maire du 3e de l’époque, Véronique Dubois-Bertrand (Les Écologistes), aurait bien voulu voir Le Clip s’effondrer.

Un projet trop onéreux, avaient répondu le président de la Métropole, Bruno Bernard (Les Écologistes) et le maire de Lyon, Grégory Doucet. Au cours d’une visite à la Guillotière, début juin 2025, ce dernier a annoncé le lancement d’une étude pour l’avenir du Clip.

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À la Guillotière, les Écologistes défendent leurs « résultats » autour de Gabriel-Péri 

À la Guillotière, les Écologistes défendent leurs « résultats » autour de Gabriel-Péri 
La place Gabriel-Péri à la Guillotière.

Quatre ans après la crise autour de la Guillotière (Lyon 3 et 7e), la place Gabriel-Péri semble avoir retrouvé un calme relatif. « Sans crier victoire », le maire de Lyon Grégory Doucet fait valoir une méthode, où sécurité doit rimer avec social. Un travail de long terme… loin d’être terminé, car toutes les problématiques n’ont pas disparu.

C’était il y a quatre ans déjà, en novembre 2021. À la Guillotière, la place Gabriel-Péri animait l’actualité locale et nationale. Intensification du trafic, marché à la sauvette… Descendu de Paris pour l’occasion, Jean-Marc Morandini, animateur de la chaîne d’info du magnat Vincent Bolloré, CNews, présentait les lieux comme une « zone de non-droit ».

Dans une séquence médiatique marquée par les prises de becs entre le ministre de l’Intérieur d’alors, Gérald Darmanin (Ensemble), et le maire de Lyon Grégory Doucet (Les Écologistes), l’animateur marqué à l’extrême droite avait fait déambuler le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, dans un direct sous haute protection policière.

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Après les attaques contre Lyon 2, 500 universitaires se mobilisent pour la « liberté académique »

Après les attaques contre Lyon 2, 500 universitaires se mobilisent pour la « liberté académique »
Université Lyon 2.

[Tribune] Ce mardi 10 juin, Rue89Lyon diffuse une tribune signée par plus de 500 enseignants et chercheurs pour défendre la liberté académique. Alors que Laurent Wauquiez et la Région se sont violemment attaqués à l’université Lyon 2, ils espèrent faire poids localement face aux assauts répétés de l’extrême droite et la droite institutionnelle contre les universités.

Depuis plusieurs mois, nous assistons à une accélération et un durcissement des attaques contre la liberté d’expression d’étudiants et d’universitaires, mais également d’acteurs politiques, syndicaux, associatifs et plus généralement de toutes celles et tous ceux qui se lèvent contre le massacre du peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie, contre l’expansionnisme israélien dans la région ou, plus simplement, qui tentent d’informer sur ce qui se passe au Proche-Orient.

Dénoncer ce que la Cour internationale de Justice qualifiait, dès janvier 2024, de « risque plausible de génocide », expose à la répression d’État et au déchaînement de la droite et de l’extrême-droite, alors que pour de nombreux observateurs, tant associatifs que politiques ou universitaires, nous sommes passés de la plausibilité à la réalité du génocide. 

Depuis fin mars, c’est l’Université Lumière Lyon-2 dans son ensemble qui est visée par des attaques insensées. Après plusieurs conférences étudiantes censurées sur pression de la Préfecture l’année passée et un mouvement étudiant réprimé à Sciences-Po Lyon, ce sont désormais les responsables d’établissement qui sont visés, avec la complicité du Gouvernement.

Pour les chercheurs : de violentes attaques d’élus contre l’université Lyon 2

Alors que la présidente de Lyon-2 était menacée de mort et placée sous protection policière, l’ex-président de Région, décrétait la suppression des financements de la Région pour cet établissement. Dans le même temps, Willy Beauvallet-Haddad, maître de conférences en science politique, subissait des attaques politico-médiatiques et sur les réseaux sociaux pour ses prises de position personnelles sur le Proche-Orient qui l’ont contraint à démissionner de son poste de vice-président auquel il venait d’être réélu, alors même que la qualité de son travail était largement reconnue en interne.

Ces évènements s’inscrivent dans un climat délétère d’institutionnalisation de la répression de toutes les voix en soutien aux Palestiniennes et Palestiniens, en particulier dans les universités. La droite institutionnelle, en rejoignant les thèses de l’extrême droite, remet directement en cause nos libertés fondamentales, individuelles et collectives, à commencer par la liberté d’expression.

Derrière les paniques morales alimentant la dénonciation de « l’islamo-gauchisme », de « l’islamo-wokisme » et désormais de « l’entrisme » comme autant de fantasmes relayant les thèses islamophobes du « grand remplacement », c’est aussi l’indépendance même du champ académique et l’autonomie de la vie démocratique des établissements d’enseignement supérieur qui sont menacées.

Respect du droit international 

La défense du droit international, le respect de l’autodétermination des peuples et de l’égale dignité des individus sont pourtant des boussoles indispensables à la formation des citoyennes et citoyens, à la construction de nos sociétés et du monde qui nous entoure. L’empathie elle-même pour les peuples menacés d’effacement, quels qu’ils soient, ne saurait être condamnée ou condamnable.

Alors que celles et ceux qui nous harcèlent, qui tentent de ternir notre réputation, qui nous traînent devant la justice, ont assumé sans état d’âme leur complicité active ou passive avec des dirigeants israéliens poursuivis par les instances internationales pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, nous dénonçons fermement une fuite en avant qui nous rapproche, étape après étape, des heures les plus sombres de l’histoire du continent européen. 

Dans ce contexte, nous appelons chacune et chacun à ne pas céder à la peur et à l’intimidation, à défendre la liberté d’expression et les libertés académiques qui nous concernent toutes et tous comme citoyens, comme enseignants et chercheurs, et à soutenir notre collègue Willy Beauvallet-Haddad comme toutes celles et ceux qui sont victimes d’attaques similaires contre leur droit à s’exprimer.

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