Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Droit du travail : à Lyon, des dénis de justice record face aux abus des patrons 

Droit du travail : à Lyon, des dénis de justice record face aux abus des patrons 
Au tribunal de Lyon, rue Servient, le droit du travail ne parvient pas à trouver sa place.

[Info Rue89Lyon] On savait les inspecteurs et les inspectrices du travail en nombre insuffisant pour faire appliquer le droit du travail. Ce qu’on sait moins, en revanche, c’est que même lorsque des procès verbaux sont dressés contre des employeurs, ils sont ignorés par les parquets et finissent dans les sables. Or, Rue89Lyon révèle que le champion de cette discipline n’est autre que le procureur de Lyon.

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Droit des étrangers : la préfecture se fait (encore) reprendre par le tribunal de Lyon

Droit des étrangers : la préfecture se fait (encore) reprendre par le tribunal de Lyon
L’entrée du service des étrangers de la préfecture du Rhône, à Lyon, en mars 2021.

Lundi 15 avril, le tribunal administratif de Lyon a annulé une décision de la préfecture du Rhône. L’institution avait refusé de fixer un rendez-vous à un ressortissant étranger pour une demande de titre de séjour. Elle va devoir s’y astreindre.

C’est un nouveau rappel à l’ordre que vient de se prendre la préfecture de la part du tribunal administratif (TA) de Lyon. Dans une décision du 15 avril 2024, celui-ci a demandé à la préfète de revenir sur une décision prise sous son prédécesseur, Pascal Mailhos, il y a deux ans.

Le 1er juillet 2022, les services de l’État avaient refusé d’octroyer un rendez-vous pour le dépôt d’une demande d’admission exceptionnelle au séjour d’un migrant. Motif ? Sa présence en France était jugée « trop récente ». Son dossier manquait, selon eux, de « motifs exceptionnels ou de considérations humanitaires. » Avant même le rendez-vous, ce dernier était donc mis hors-jeu. Une appréciation qui n’a pas été du goût du tribunal.

Ce dernier a rappelé que l’autorité administrative ne pouvait « légalement » refuser de fixer un rendez-vous à un étranger ayant demandé à se présenter en préfecture pour une demande de dépôt de titre de séjour. La demande du migrant n’avait rien de « dilatoire » ou « d’abusif », selon le TA. Ceci, d’autant plus, que l’homme en question est titulaire d’un permis de séjour « longue durée Union européenne ».

La préfecture va donc devoir lui proposer ce fameux rendez-vous :

« Il y a lieu d’enjoindre à la préfète du Rhône d’y procéder dans un délai d’un mois à compter de la notification du présent jugement », peut-on lire dans la décision du TA.

En compensation, l’État va devoir aussi verser au moins 1200 euros au plaignant. Ce chiffre pourrait grossir. Tant que le jugement ne sera pas exécuté, la préfecture devra payer une somme de 50 euros par jour à la victime.

À Lyon, la préfecture de nouveau mise en défaut par le tribunal sur le droit des étrangers

Ce n’est pas la première fois que la justice donne tort à la préfecture sur le droit pour les personnes étrangères. En 2020, déjà, la préfecture du Rhône avait fait parler d’elle en décidant de dématérialiser les demandes de titre de séjour. Le barreau de Lyon s’était joint à deux recours contre ce dispositif. Selon lui, il ne permettait pas d’avoir « un accès effectif et égal au service public de la préfecture. »

En juin 2022, le Conseil d’État avait annulé en partie le décret permettant cette dématérialisation. En décembre de la même année, le TA avait également donné tort à la préfecture sur ce sujet. Des décisions de justice qui n’empêchent pas les difficultés à répétition pour obtenir des titres de séjour.

En mai 2023, nous vous racontions comme l’autorité administrative ne respectait pas les délais légaux de réponses pour les demandes de titres de séjour et de naturalisation. Peut-on parler de mieux à ce propos ? Avec le vote de la « loi immigration » en janvier 2024, il semble possible d’en douter.

À Lyon, nouvelle manifestation contre les expulsions de squats

À Lyon, nouvelle manifestation contre les expulsions de squats
Manifestation contre l’expulsion de l’ECG à Lyon, samedi 30 mars

Après une première manifestation samedi 30 mars, un nouvel appel est lancé par plusieurs collectifs contre les expulsions de squats. Le rendez-vous est donné ce mardi 16 avril à 17h devant la Métropole.

La trêve hivernale touche à sa fin, et les collectifs maintiennent la pression contre les expulsions des squats à Lyon. À l’appel de plusieurs collectifs (Droit au logement 69, Collectif Intersquats 69, Collectif Solidarité Femmes à la rue etc.), une nouvelle manifestation est prévue mardi 16 mars à 17h devant l’hôtel de la Métropole (Lyon 3e).

Ces derniers demandent la suspension de toutes les mesures d’expulsion et la réquisition des bâtiments vacants pour mettre à l’abri les personnes à la rue.

À Lyon, de nombreux squats menacés d’expulsions

A Lyon, plusieurs squats sont sous la menace d’une expulsion. C’est le cas de l’espace communal de la Guillotière (Lyon 7e), le squat Casse-Dalle (Lyon 3e) ou encore le squat de la rue de Bourgogne à Vaise.

Un autre rassemblement avait eu lieu le 30 mars, juste avant la fin de la trêve hivernale. Il avait réuni plus de cent personnes.

Ce mardi 16 avril, les collectifs mobilisés vont de nouveau exiger la suspension des mesures d’expulsion et le maintien des personnes occupant les lieux, en attendant une solution de relogement.

« Il est devenu impossible de se loger ; les expulsions de squats font juste grossir les campements dans les rues », dénoncent les collectifs dans leur communiqué.

À Lyon, la situation est toujours aussi critique. À la crise du logement actuelle, s’ajoutent des politiques d’expulsion plus sévères de la préfecture, notamment depuis l’arrivée de Fabienne Buccio, et un contexte législatif plus répressif. La loi dite « anti-squat », en vigueur depuis juillet 2023, facilite les expulsions des squatteur·euses et complique la mise à l’abri.

Le 15 février dernier, les maires de cinq municipalités écologistes et socialistes, dont Lyon, ont annoncé attaquer l’État devant les tribunaux administratifs. Ces élu·es l’accusent de manquer à son obligation d’héberger en urgence les personnes qui en font la demande.

Dans la métropole de Lyon, l’hébergement d’urgence est saturé : plus de 10 000 personnes sont en attente d’une place.

Une manifestation à Lyon pour le droit au logement

Face à ces chiffres, les collectifs dénoncent la vacance de nombreux bâtiments. Selon eux, 18 000 logements sont actuellement inoccupés sur le secteur de la métropole, « 70% appartiennent au secteur public », affirment les collectifs dans leur communiqué.

Parmi les mots d’ordre du rassemblement, figure donc la demande de réquisition de ces lieux par les pouvoirs publics « pour loger l’ensemble des personnes qui sont à la rue ou en campement précaire. »

Réouverture du train Lyon-Bordeaux : « Il faut que l’État se bouge »

Réouverture du train Lyon-Bordeaux : « Il faut que l’État se bouge »

La société Railcoop devrait être liquidée ce lundi 15 avril. Cependant, collectivités et syndicats continuent de militer pour que le train Lyon-Bordeaux retrouve les bons rails. Sans pour autant se faire d’illusion, à l’heure où le secteur public se désinvestit de plus en plus du ferroviaire.

Un motif d’espoir pour le Lyon-Bordeaux ? Abandonnée depuis 2018, la ligne de train Lyon-Nancy sera relancée en décembre 2024, à raison d’un aller-retour par jour. La région Grand est l’a confirmé début avril, dans un communiqué commun avec le ministère des Transports.

Pourquoi le ministère ? Car l’État a décidé de mettre la main à la poche dans le cadre d’un train d’équilibre du territoire (TET), ces lignes intercités qui n’utilisent pas la grande vitesse. Il va contribuer à hauteur de 25 millions d’euros à la relance de la liaison directe entre la Lorraine et la cité des gones.

Avant son abandon en 2014, le Lyon-Bordeaux était également conventionné dans le cadre de ces « TET ». Minée par une infrastructure vieillissante et un manque d’entretien, la ligne directe n’aura finalement pas survécu face aux coûts exorbitants de restructuration. Un classique dans le monde ferroviaire, après 40 ans de « tout » TGV. Cela pourrait-il changer ?

(suite…)
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Dans le Rhône, la qualité de l’air s’améliore… Mais on reste loin du compte

Dans le Rhône, la qualité de l’air s’améliore… Mais on reste loin du compte
©Atmo

Début avril, Atmo Auvergne Rhône-Alpes, l’observatoire de la pollution atmosphérique, a publié son bilan de la qualité de l’air en 2023. La tendance est à l’amélioration… Si l’on s’en tient aux seuils européens fixés. Mais il reste des efforts à faire. À Lyon, 99% des habitant·es sont exposés à des niveaux de polluants supérieurs à ceux recommandés par l’Organisation mondiale de la santé.

Souriez, vous pouvez respirer… ou presque. Début avril, Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, l’observatoire en charge de la surveillance et l’information sur la qualité de l’air dans la région, a publié un bilan de la qualité de l’air pour l’année 2023.

L’organisme fait état d’une « baisse réglementaire » de différents polluants atmosphériques. « Les efforts restent à poursuivre pour réduire les effets sur la santé », ajoute Atmo dans son communiqué.

Qualité de l’air en Auvergne Rhône Alpes : moins de dioxyde d’azote et de particules fines mais toujours plus d’ozone

Bonne nouvelle donc, Atmo note dans son bilan une baisse, depuis 2007, des principaux polluants réglementés. Il fait état d’une réduction de 50 % pour le dioxyde d’azote, émis par le trafic routier, de 49 % et de 64 % pour deux types de particules fines (PM10 et PM 2,5).

qualité air graphique ATMO
Depuis 2007, les concentrations en polluants atmosphériques baissent. Photo : ATMO

Cependant, l’organisme se veut prudent : « Le bilan global positif ne doit pas masquer quelques points de vigilance sur notre territoire ». Il souligne une stagnation de l’amélioration concernant les particules fines, et des seuils réglementaires toujours dépassés dans l’agglomération lyonnaise pour le dioxyde d’azote. Un gaz, nocif pour la santé pouvant altérer notre système respiratoire.

qualité air dioxyde d'azote Lyon atmo
En France, seuls Lyon et Paris continuent de dépasser les seuils réglementaires pour le dioxyde d’azote (NO2). Photo : ATMO

De plus, l’ozone (O3), connaît une augmentation de 20 % entre 2007 et 2023. Ce polluant, rappelle Atmo, « se forme en quantité très importante dans l’atmosphère à partir de polluants précurseurs quand il fait beau et très chaud. » C’est donc pendant les périodes estivales que les concentrations d’ozone deviennent problématiques. Avec les fortes chaleurs et canicules observées à l’été 2023 et un dérèglement climatique qui s’accélère, « plusieurs dépassements ont une nouvelle fois été constatés ».

En 2022, les chiffres étaient plus mauvais. Un rapport d’Atmo, et de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) notait une augmentation de la concentration d’ozone et de particules fines dans la région depuis 2007. 2022 avait été élue « année de la pollution. » Les températures élevées et de faibles précipitations avaient provoqué une augmentation des concentrations de polluants dans l’atmosphère, en particulier de l’ozone.

Mais pour Raphaël Desfontaines, correspondant territorial d’Atmo pour l’Ain, l’Isère, et le Rhône, il est important de regarder l’évolution de la qualité de l’air sur de nombreuses années. « La tendance est bonne et est à l’amélioration depuis 15 ans », souligne-t-il.

Une baisse certes, mais des chiffres encore trop élevés pour la santé

On ne peut pas se réjouir trop vite. Certes, les niveaux de polluants mesurés sont en dessous des seuils fixés par l’Union Européenne. Ceux-ci sont de 40 micro grammes par m³ pour le dioxyde d’azote et les particules PM10 et 25 micro grammes par m³ pour les particules PM 2,5. Selon Raphaël Desfontaines, la concentration en polluant est en dessous de ces seuils depuis 2017. « Mais ça n’est pas suffisant », ajoute le correspondant territorial.

En effet, ces seuils restent largement au dessus de ceux préconisés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Ceux de l’institution internationale correspondent à « des niveaux  d’exposition au dessous desquels il n’a pas été observé d’effets nuisibles sur la santé humaine », précise Atmo dans son bilan.

À Lyon, 99 % des habitant·es sont exposés aux niveaux de dioxyde d’azote supérieurs à ceux recommandés par l’OMS. C’est 100 % concernant les particules fines. « La pollution liée à ces particules est la plus préoccupante », explique Raphaël Desfontaines. Elles provoquent des gênes respiratoires, des toux et des crises d’asthme. « Certaines substances comme les PM [particules fines, ndlr] et les gaz d’échappement des moteurs diesels sont classées cancérogènes », note le Département prévention cancer environnement du centre Léon Bérard.

Pour réellement observer des améliorations sanitaires il reste donc beaucoup d’effort à fournir. « En France, environ 40 000 décès pourraient être évités chaque année grâce à une réduction de la pollution de l’air », souligne Atmo.

Des seuils de qualité de l’air bientôt de nouveaux dépassés ?

Des évolutions devraient avoir lieu prochainement. Côté Union européenne, une nouvelle réglementation devrait être finalisée en juin. Elle abaissera de nouveaux les seuils limites pour les polluants atmosphériques. Les seuils actuels seront divisés par deux. Ces limites sont encore supérieures à celles préconisées par l’OMS, mais la réglementation vise à s’en rapprocher progressivement.

seuils polluants atmosphériques
La nouvelle réglementation européenne vise à rapprocher les seuils réglementaires de ceux recommandés par l’OMS. Photo : ATMO

« Avec l’introduction de ces nouveaux seuils, des territoires de la région Auvergne-Rhône-Alpes pourraient être à nouveau en dépassement, nécessitant ainsi d’anticiper cette réglementation en menant des politiques publiques plus ambitieuses afin d’améliorer la qualité de l’air de la région », indique Atmo.

Parmi elles : la Zone à Faible Émissions (ZFE). Sur ce point, Raphaël Desfontaines note que la Métropole de Lyon s’est doté d’un calendrier plus ambitieux que celui porté au niveau national. Une prise d’initiative que salue Atmo… Mais qui ne fait pas plaisir à tout le monde.

L’organisation de protection de l’environnement conseille également de favoriser les déplacements par mode doux et les transports en commun, pour réduire encore les émissions de dioxyde d’azote provenant à 50% des trafics automobiles. Concernant les particules fines, dont les deux-tiers sont émis par le chauffage résidentiel, l’organisme recommande de remplacer les appareils non performants et de poursuivre les politiques de sobriété énergétique et d’isolation du bâti.

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Liquidation de Railcoop : autopsie d’un déraillement annoncé

Liquidation de Railcoop : autopsie d’un déraillement annoncé
Vue sur les voies ferrées depuis la tour To Lyon.

La société Railcoop devrait être officiellement liquidée ce lundi 15 avril. Derrière une com’ bien rodée, des trous énormes dans le budget (entre autres) permettaient de prédire le crash de la coopérative « citoyenne » chargée de relancer le train Lyon-Bordeaux. Une déroute qui interroge sur le désinvestissement de l’État et la libéralisation du secteur ferroviaire.
L’annonce ne faisait plus vraiment de doute. Acculée financièrement, la coopérative ferroviaire Railcoop a annoncé le 27 mars dernier sa liquidation à venir, le 15 avril prochain, devant le tribunal de commerce de Cahors.
Officiellement, la raison avancée est un contentieux juridique entre l’entreprise et ACC-M, le prestataire chargé de rénover les deux (vieilles et polluantes) rames acquises par Railcoop auprès de la Région Auvergne-Rhône-Alpes pour tenter de relancer la liaison ferroviaire entre Lyon et Bordeaux. En réalité, le mal était plus profond.

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À Rillieux, les visages du plan social de la dernière usine Javel Lacroix

À Rillieux, les visages du plan social de la dernière usine Javel Lacroix
Des salariés en grève pour sauver l’usine Javel Lacroix, à Rillieux.

En 2024, les 104 salariés de l’usine Cotelle, appartenant au groupe Colgate-Palmolive, ont appris que leur lieu de travail allait fermer. Âgés en moyenne de 54 ans, ces ouvriers, ayant travaillé souvent au moins 30 ans à produire la Javel Lacroix à Rillieux, se voient « jetés comme des vieilles chaussettes ». Chaque jour, ils se mobilisent pour s’opposer à cette décision. 
Il y a du monde devant l’usine Cotelle de Rillieux-la-Pape, ce lundi matin. Moins à l’intérieur. Bien installés avec barnums, cafés, chaises et chocolats, une soixantaine de salariés bloque la dernière fabrique de Javel Lacroix, appartenant au groupe américain Colgate-Palmolive. Comme chaque jour, campés devant la grande entrée bleue des lieux, ils demandent à ce que soit sauvé leur lieu de travail, celui qui les a vus évoluer, pour certains, plus de 35 ans. 
Depuis le 28 mars, les machines qui permettaient la production d’eau de Javel sont à l’arrêt. Après des négociations infructueuses avec la direction, 90 % des salariés (plus de 70% selon la direction) se sont mis en grève. Le groupe Colgate-Palmolive a annoncé partir vers de nouveaux cieux au nom de la nécessaire « compétitivité ». Un véritable coup de massue. 
Des salariés en discussion devant l’usine Cotelle. ©LC/Rue89Lyon.

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Groupes de niveaux : une grève qui dure dans les collèges de Lyon

Groupes de niveaux : une grève qui dure dans les collèges de Lyon
Mobilisation ce mardi 9 avril devant le collège la Tourette (Lyon 1er) contre la mise en place des « groupes de niveaux » et la suppresion d’un poste de CPE

La grève se poursuit dans la métropole : au collège La Tourette (Lyon 1er), ils étaient une soixantaine à protester contre les « groupes de niveaux » et la suppression d’un poste de CPE, mardi 9 avril. Une nouvelle journée de mobilisation pour un mouvement lancé depuis le 1er février.

Depuis que l‘appel national à la grève a été lancé, en février, il n’y a pas une semaine qui passe sans mobilisations des enseignant·es dans l’agglomération lyonnaise. « On va vers une multiplication des journées « collège mort ». C’est certain », lâche David Rappe, devant le portail du collège La Tourette (Lyon 1er). Il fait partie des professeur·es qui ont refusé de donner cours, ce mardi 9 avril, pour protester contre la suppression d’un poste de CPE au sein de l’établissement. Selon les organisateurs, le taux de grévistes aurait atteint les 90 % dans l’établissement.

Dans un contexte de forte opposition à la réforme et à la mise en place des groupes de niveaux, cette suppression a été « la goutte d’eau » qui a fait basculer le collège dans le mouvement de grève. Comme nous vous le racontons régulièrement : depuis deux mois, nombreux sont les établissements, en particulier dans l’éducation prioritaire (REP+), qui mènent des actions « collège mort » pour protester contre la mise en place de « groupe de niveaux ». Un dispositif largement critiqué par les enseignant·es qui voient dans cette réforme, une aggravation de la « ségrégation sociale ».

collège - bloqué - réforme - moblisation - suppresion - poste
Mobilisation ce mardi 9 avril devant le collège la Tourette (Lyon 1er) contre la mise en place des « groupes de niveaux » et la suppression d’un poste de CPE Photo : ©Laury Caplat/Rue89Lyon

Grève à Lyon : un poste de CPE supprimé à La Tourette

Dans ces conditions, l’annonce d’une suppression de poste tombe plutôt mal. « On a de plus en plus besoin de faire du lien, de se focaliser sur les situations de harcèlement scolaire et d’être au plus près des familles pour accompagner les élèves. En supprimant des personnels dont c’est le cœur de métier, ce sont les collégiens qui vont encore en pâtir. C’est dramatique », s’indigne Lara, conseillère principale d’éducation (CPE) depuis 13 ans.

Le 22 mars, elle a appris que son poste allait être supprimé par le rectorat et remplacé par un poste de contractuel, à mi-temps. En cause : la baisse d’effectif d’une cinquantaine d’élèves à la rentrée 2024 à La Tourette. Pour cette conseillère principale d’éducation, c’est « un prétexte » qui va à l’encontre des enjeux pédagogiques actuels.

« Comme avec les autres suppressions de postes annoncées, on est dans des logiques purement comptables. On ne peut pas dire que l’école est une priorité quand on enlève encore des moyens d’encadrement et d’accompagnement pour les éléves », poursuit-elle.

Elle fait référence à la suppression des 60 postes de professeurs annoncée en janvier par le recteur de l’Académie de Lyon. Ce dernier avait (aussi) justifié cette réduction par une diminution du nombre d’élèves dans la région.

« On est déjà pas assez nombreux pour assurer toutes nos missions »

Outre son cas, le personnel était aussi là pour se faire entendre du gouvernement, ce mardi. Malgré la précarité de son métier rendant difficile de se mobiliser, Juliette a aussi décidé de faire grève. Assistante d’éducation depuis six ans, elle craint que la réforme ne renforce la violence dans cet établissement « où l’écart est très fort entre les élèves privilégiés et les élèves dévaforisés ».

« C’est déjà difficile à gérer. Alors si on commence à dire que celui-ci est dans un bon groupe, l’autre, dans un mauvais… Cela va créer des disputes et nous, on est en première ligne quand quelque chose se passe entre eux », souffle t-elle.

Pour elle, la perte d’une CPE ne fera qu’aggraver les problèmes actuels. « On fait face à des élèves qui, depuis le confinement, sont très anxieux et qui ont besoin de beaucoup d’attention. On est déjà pas assez nombreux pour assurer toutes nos missions, on a besoin d’être encadré nous aussi », reprend t-elle, fatiguée.

Juliette et Chloé, assistantes d'éducation (AED) se sont mobilisées contre la suppression d'un poste de CPE au collège la Tourette (Lyon 1er) ce mardi 9 février.

AED, professeurs, parents d’élèves en soutien… Mardi 9 avril, ils étaient une soixantaine rassemblés pour manifester devant le collège La Tourette. Combien seront-ils jeudi ? Le 11 avril, une action similaire devrait avoir lieu au collège Gérard-Philippe, à Saint-Priest. À la Tourette, la journée devrait-elle se passer normalement.

« Dès la rentrée, après les vacances d’avril, il y aura d’autres initiatives. Des actions vont être menées. D’autant plus qu’il a une réelle dynamique syndicale qui appelle à la mobilisation contre la réforme choc des savoirs », indique David Rappe, représentant syndical CNT-Education. Une chose est sûre : débuté en février, le mouvement semble loin d’être terminé.

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Les curseurs bougent (enfin) sur la pollution aux perfluorés à Lyon

Les curseurs bougent (enfin) sur la pollution aux perfluorés à Lyon
L’usine Arkema, de Pierre-Bénite, au cœur d’un scandale autour des perfluorés dans la métropole de Lyon.

Une proposition de loi la semaine dernière, des perquisitions mardi 9 avril, un procès à venir… Après presque un an et demi d’attente, des avancées notables semblent sortir du scandale sur la pollution aux perfluorés, né au sud de Lyon. Du chemin reste à parcourir, mais il faut noter un début.
Certains diront « enfin », tant cela peut paraître long. Ce mardi 9 avril au matin, des habitants de la commune nouvelle d’Oullins-Pierre-Bénite ont pu voir des uniformes encercler l’usine Arkema. Cette fois-ci, ce n’était pas pour arrêter des militant·es en lutte contre les industriels de la vallée de la chimie.
Les usines Arkema et Daikin, soupçonnées d’être responsables de pollutions aux perfluorés (aussi appelés PFAS) sud de Lyon ont été perquisitionnées. Selon nos confrères de France 3, une quarantaine de gendarmes de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique ont été dépêchés sur les lieux.

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L’Emmanuel, l’influente communauté conservatrice qui s’empare du diocèse de Lyon

L’Emmanuel, l’influente communauté conservatrice qui s’empare du diocèse de Lyon
La Basilique de Fourvière depuis les quais de Saône

Régulièrement pointée du doigt pour des abus et des dérives, la communauté charismatique de l’Emmanuel défend des valeurs traditionalistes. Certains catholiques, prêtres et laïcs, s’inquiètent de l’influence grandissante de cette association religieuse au sein de l’évêché à Lyon.
Ce jeudi soir de mars, une centaine de fidèles se sont rassemblés dans l’église Saint-Nizier. Nous sommes quelques jours avant la semaine sainte et les solennités sont de mise. Pas de messe en latin, ici on est plutôt musique entraînante et chants sympathiques.
La messe de ce soir est dédiée aux malades, « à ceux qui sont éprouvés ». Le père Charles formule des prières de guérison « physique ou spirituelle ». Parmi les fidèles, quelques personnes marchent avec des béquilles. D’autres ont besoin d’aide pour avancer et certains prient pour des proches, malades.
C’est le cas de Marie, qui s’est déplacée depuis La Tour-de-Salvagny. À la suite d’un séjour à Lourdes il y a trente ans, elle affirme que ses capacités respiratoires sont passées de -50 % à +120 %, alors qu’elle risquait une opération. Depuis, elle prie régulièrement pour les malades. « Le seigneur exauce souvent les prières. Ça n’a rien de magique, c’est l’Évangile », explique-t-elle.

L’Emmanuel : une communauté charismatique, adepte des prières de guérison

Marie poursuit aujourd’hui son engagement spirituel au sein de la communauté de l’Emmanuel. Ce jeudi soir, c’est justement celle-ci qui organise la messe. Tout au long de la cérémonie, des laïcs (qui ne font pas partie du clergé, ndlr), visibles à leur écharpe orange, sont positionnés au fond de l’église et accueillent les malades qui souhaiteraient recevoir la prière de guérison. Depuis le chœur, on avise quand même l’assistance « de ne pas arrêter les traitements médicaux » pour autant.
En quelques années, prières de guérison, de libération et de délivrance ont connu un essor important au sein de l’Église catholique, partout dans le monde. Plus particulièrement, à l’intérieur de ces communautés dites « charismatiques ».

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