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Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Canicule : la métropole de Lyon en alerte pollution

Canicule : la métropole de Lyon en alerte pollution
Photo d’illustration. Graffiti anti pollution à Lyon réalisé par Greenpeace et Alternatiba/ANV situé vers confluence, sous l’autoroute A7, le 7 février 2019.

Pour la seconde fois en dix jours, le bassin lyonnais a été placé en alerte orange à la pollution de l’air. Plusieurs restrictions de déplacement ont été prises par la préfecture du Rhône.

Un malheur n’arrivant jamais seul, la pollution de l’air vient s’ajouter à la chaleur étouffante qui s’abat sur Lyon et le Rhône. La préfecture a placé le bassin lyonnais et le nord Isère en alerte orange en raison d’un épisode de pollution à l’ozone.

En conséquence, seuls les véhicules classés Crit’air 1 et 2 sont autorisés à circuler au sein de la Zone à faibles émissions (ZFE) de l’agglomération lyonnaise. Ce qui est déjà le cas depuis le 1er janvier, mais la dérogation « petits rouleurs » prévue par la Métropole est quant à elle suspendue.

Seules les voitures particulières transportant au moins trois voyageurs, les taxis, VTC et véhicules prioritaires bénéficient d’une dérogation.

Alerte pollution à Lyon : deuxième épisode en 10 jours

La vitesse est ramenée à 70 km/h sur les routes nationales et rabaissée de 20 km/h sur les axes autoroutiers.

Pour les particuliers, la préfecture interdit également l’utilisation de barbecues à combustible solide et demande également de reporter tous travaux à base de solvants (peinture, vernis…).

Ces mesures seront effectives dès mercredi 2 juillet. Lors de l’épisode caniculaire de la fête de la musique, l’agglomération lyonnaise avait déjà été placée en alerte orange à cause d’un épisode de pollution à l’ozone.

Dans l’ouest lyonnais, une marche des fiertés rurale pour « sortir de l’isolement »

Dans l’ouest lyonnais, une marche des fiertés rurale pour « sortir de l’isolement »
Près de 250 personnes ont participé à la marche des fiertés rurale de l’Arbresle, en ce samedi 28 juin.

Ce samedi 28 juin, l’association queer Pluriel.les a organisé une marche des fiertés à l’Arbresle, dans l’ouest lyonnais. Une première qui aura été un parcours de combattant·es, pour rendre visible un combat encore peu représenté en milieu rural.

« Nous voulons sortir de l’isolement en milieu rural », scande au micro Luise, déterminée, face à une foule de drapeaux LGBTQIA+ et de maquillages multicolores. Elle fait partie de l’association queer Pluriel.les, qui organise en ce samedi 28 juin — et pour la première fois — une marche des fiertés rurale à l’Arbresle, dans l’ouest lyonnais. Près de 250 personnes se sont réunies, sous une chaleur notable, pour pavoiser dans les rues de cette petite ville rurale de l’ouest lyonnais. 

Une « réussite » pour les organisateurs·rices, qui avaient à cœur de se réapproprier leur territoire. « En tant que personne queer, je souffre d’être invisibilisée et du manque de lien social », raconte Luise, 38 ans, qui a habité deux ans à Lyon avant de s’installer à l’Arbresle avec sa compagne et ses enfants.

L’association Pluriel.les dépose une pierre auprès d’un arbre en symbole de cette première marche des fiertés @EC/Rue89Lyon

Pari réussi pour Lilie, 28 ans, provenant d’un village voisin : « J’ai retrouvé un ami et j’ai même fait de nouvelles rencontres ». Une satisfaction que partagent Chloé et Mélanie, venues de Lyon : « On trouve vraiment bien qu’une Pride puisse avoir lieu ici et pas qu’en ville ».

Marche des fiertés rurale : un parcours qu’il a fallu négocier

Si la marche s’est globalement bien déroulée, son accueil par les habitants et les acteurs locaux aura été en demi-teinte, à commencer par la commune. Marie, l’une des fondatrices de l’association, confie avoir eu des difficultés pour obtenir un parcours de la Pride qui soit satisfaisant : « Ils voulaient qu’on marche 500 mètres sur les trottoirs et en empruntant des petites rues ».

Pour cette conseillère conjugale et familiale de 42 ans, cette proposition allait à l’encontre du principe d’une marche des fiertés qui est de se rendre visible. Le maire de l’Arbresle, Pierre-Jean Zannettacci, a tenu à se rendre sur place soulignant que la commune accueillait l’évènement avec « plaisir » et « bienveillance ».

Côté sécurité, l’association a dû batailler pour que la gendarmerie mobilise une unité. Ayant eu écho de la situation, Stéphanie Zanardy, co-référente du groupe local les écologistes du Beaujolais, est intervenue : « il n’y avait pas de raisons qu’on ne leur assure pas cette sécurité ». Finalement, une unité de gendarmerie a bien été mobilisée. 

Des habitants·es partagé·es sur la Pride

Aux abords de la marche, sur la porte de son magasin de vêtements, Jean-Luc, 52 ans, a tenu à glisser un drapeau LGBTQIA+ : « On soutient à 100%. Tout le monde devrait avoir le droit d’être comme il veut dans la vie ». Plus loin sur le parcours, une commerçante regarde avec joie les manifestant·es défiler.

« On n’avait jamais vu une telle mobilisation dans les rues de l’Arbresle », se réjouit-elle, d’autant plus que sa filleule participe à sa première Pride. Pour Nordine, qui est sorti exprès du bar-tabac, cette foule le « surprend », mais il salue la « gaieté que cela apporte à la ville ». 

En revanche, certains habitants se montrent plus hostiles. Un groupe d’hommes se tient sur une table à proximité des manifestant·es quand l’un lance à voix haute « Cachez vos fesses ! ». À la fin du parcours, Jordan observe la foule se rassembler, l’air agacé : « Je préfère même pas donner mon avis, juste ça m’attriste ».

Marche des fiertés rurale : une incompréhension à dépasser

Pour Jesse, l’un·e des membres à avoir poussé, il y a un an, pour que l’association ait un engagement queer plus prononcé, c’est avant tout la méconnaissance d’une partie des habitant·es en milieu rural qui est frappante : « Ce n’est pas une question d’âge, c’est une question d’ouverture d’esprit, affirme-t-iel. Les mentalités doivent changer et j’espère que cette marche y contribuera ».

Pourtant, la joie est sur tous les visages à l’arrivée du cortège. Au micro, Luise prononce un discours de clôture : « Nous voulons être accueilli.es partout et qu’on n’ait plus besoin de quitter nos campagnes. Libre d’exister, fière d’être queer ». En guise de symbole, les membres de l’association ont coupé le ruban et déposé au pied d’un arbre une pierre sur laquelle est inscrit : « La vraie pride est à l’Arbresle ». Peut-être la première d’une longue série.


#LGBTI

Et si l’Olympique lyonnais devenait une coopérative citoyenne ?

Et si l’Olympique lyonnais devenait une coopérative citoyenne ?
Une banderole anti-Textor installée par des supporters de l’Olympique lyonnais sur la halle Tony-Garnier, mardi 24 juin.

La rétrogradation administrative de l’Olympique lyonnais en Ligue 2 a fait l’effet d’une déflagration dans toute la ville. Mais l’échec du système Textor, démissionnaire, et de la multipropriété mettent surtout en lumière les écueils du foot business. Et si un autre modèle était possible ?

Mise à jour lundi 30 juin : annonce de la démission de John Textor.

Choc, déflagration, séisme. Journalistes et amoureux de l’Olympique lyonnais ont rivalisé d’hyperboles pour accueillir la décision de la DNCG, le « gendarme du foot français », de rétrograder le club en deuxième division, mardi 24 juin. Dans la foulée, le président John Textor, dont la gestion est critiquée depuis son arrivée en 2023, a démissionné ce lundi 30 juin.

L’OL a fait appel et espère bien une révision de son cas. Mais cela ne signifierait pas forcément la fin des ennuis. En 2021, les Girondins de Bordeaux avaient été rétrogradés administrativement en Ligue 2, avant d’obtenir un sursis en appel. Quatre ans plus tard, le club est en National 2, criblé de dettes, et géré par un (très controversé) homme d’affaire : Gérard Lopez. Vous avez dit similitudes ?

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Valence TGV : le plan à 110 000 euros de la Région pour renommer la gare « Auvergne-Rhône-Alpes »

Valence TGV : le plan à 110 000 euros de la Région pour renommer la gare « Auvergne-Rhône-Alpes »
Le siège de la région Auvergne-Rhône-Alpes, à Lyon.

Proposé par l’exécutif LR de la Région, un projet de renommer la gare de Valence TGV à grand renfort d’argent public a été « reporté ». Il illustre la volonté de la collectivité d’apposer partout son logo, malgré les alertes de la Chambre régionale des comptes.

Vous ne l’aviez certainement jamais remarqué si vous êtes déjà descendus à la gare de Valence TGV. Mais le nom complet du bâtiment, fréquenté chaque année par 3,5 millions de voyageurs, est officiellement « Valence TGV Rhône-Alpes-Sud ». Anecdotique pour la plupart des gens, mais pas pour la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Un rapport présenté en commission transport le 23 mai dernier, consulté par Rue89Lyon, prévoyait de renommer la gare en « Valence TGV Auvergne-Rhône-Alpes ». Coût de l’opération : 110 000 euros d’argent public.

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Sécurité, stationnement, Palestine… les points à retenir du conseil municipal de Lyon

Sécurité, stationnement, Palestine… les points à retenir du conseil municipal de Lyon
Au conseil municipal de la Ville de Lyon du 26 juin 2025.

Le dernier conseil municipal de Lyon avant l’été a été très dense ce jeudi 26 juin. L’occasion d’aborder des dossiers brûlants : hausse des tarifs de stationnement, vidéosurveillance, budget participatif, Airbnb… À nouveau, des divergences sont apparues au sein de la majorité écologiste et de gauche.

Une subvention de 50 000 euros pour la Palestine

Dès le début du conseil municipal de Lyon, l’actualité internationale s’est invitée dans l’assemblée. Le maire a annoncé un nouveau jumelage entre Lyon et la ville palestinienne de Jéricho puis le conseil municipal a voté l’attribution d’une subvention de 50 000 euros à l’agence onusienne de soutien à la Palestine UNRWA (United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East).

« Face à l’insoutenable tragédie en cours à Gaza, nous ne pouvons rester silencieux et inactifs, a déclaré le maire Grégory Doucet (Les Écologistes). Il est de notre devoir d’apporter une aide à celles et ceux qui en ont le plus besoin et de protéger les plus fragiles. »

Une proposition qui n’a pas manqué de faire débat. Elle a été rejetée par les groupes Droite, Centre et Indépendants et Pour Lyon (centre), qui ont souligné que certains employés de l’UNRWA avaient été accusés par Israël d’être impliqués dans l’attentat du 7 octobre 2023 par le Hamas. Une enquête menée par l’ONU sur son agence n’avait pas pu confirmer les informations israéliennes, mais avait néanmoins abouti au licenciement préventif de neuf salariés.

En toute fin de séance, l’assemblée a aussi adopté un vœu demandant à Emmanuel Macron de reconnaître l’État de Palestine « dans une perspective de défense de la solution à deux États ». Un vœu signé par l’ensemble des groupes, à l’exception du groupe Droite, centre et indépendants.

La piscine de Vaise n’ouvrira pas pour l’été 2025

Autre actualité brûlante (c’est le cas de le dire) : en pleine vague de chaleur, les habitants du 9ᵉ arrondissement ont appris qu’ils ne pourront pas se baigner à la piscine de Vaise cet été. Elle devait rouvrir pour juillet 2025, mais ne pourra finalement accueillir les nageurs qu’en septembre. Fermée depuis juin 2024, la piscine fait l’objet de travaux de modernisation d’un montant de 7 millions d’euros.

Sécurité : soixante caméras supplémentaires et effectifs policiers en hausse

Le conseil municipal de Lyon a aussi été marqué par plusieurs délibérations autour de la sécurité. Comme annoncé fin 2024, le parc de caméras de vidéosurveillance sera étoffé. Un doute subsistait sur le nombre (entre 30 et 60) et c’est finalement la fourchette haute qui a été choisie. Soixante caméras fixes seront déployées d’ici fin 2026.

Si les Écologistes s’étaient montrés très frileux sur la vidéosurveillance en début de mandat, le maire Grégory Doucet a peu à peu changé de braquet. Une politique qui va pourtant à l’encontre d’un audit commandé par la municipalité, dont les conclusions ont été rendues en 2023.

Depuis 2020, la municipalité aura dépensé 7,9 millions d’euros pour le déploiement, l’entretien et le renouvellement du parc de vidéosurveillance. Mais c’est bien sur le côté « humain » et sur la « police de proximité » que Les Écologistes insistent depuis le début de leur mandat.

Après plusieurs précédentes hausses de rémunération, les policiers municipaux se sont vus une nouvelle fois augmentés lors de ce conseil municipal. « Depuis 2022, cela représente 300 euros net par mois et par agent », se félicite Laurent Bosetti, adjoint en charge des services publics.

Pour autant, la municipalité a dû faire face à une érosion des effectifs. Leur objectif de 364 policiers en poste en 2026 ne pourra pas être atteint, bien que la mairie ait réussi à remonter la barre à 300 cet été 2025, environ le même niveau qu’en 2020. « Avant de voir beaucoup de bleu dans la rue, il y a une grande marge ! », critique Pierre Oliver, président du groupe Droite, centre et indépendants, qui rappelle que ce chiffre comprend les policiers en congés ou en arrêt maladie.

La situation devrait cependant s’améliorer dans les prochaines années au vu de « l’engagement de servir » voté durant le conseil. Les agents stagiaires, formés et recrutés par la Ville de Lyon, auront l’obligation de servir au sein des effectifs durant au moins trois ans à compter de leur titularisation. « Un agent sur quatre quittait la collectivité à la fin de sa formation », justifie Mohammed Chihi, adjoint à la Tranquillité publique.

Ex-tour du CIRC : une pollution « imprévisible » et un surcoût de 3 millions

Mauvaise surprise dans la rénovation de la tour Guillot-Bourdeix (Lyon 8ᵉ) : les études ont révélé la présence étendue d’amiante dans le bâtiment. Le surcoût est estimé à 2,6 millions et nécessite une réorientation du projet.

Exit le restaurant gastronomique de Christian Têtedoie qui devait prendre place au dernier étage. Il laissera sa place à plus de logements pour équilibrer l’opération. Le nombre de logements sociaux reste élevé, mais est abaissé à 45%.

« Qu’est-ce qui vous empêchait de faire des tests avancés avant l’appel à projet ? », dénonce Romain Billard, du groupe Droite, centre et indépendants. « Nous avions bien provisionné un coût de désamiantage de 3 millions d’euros », répond Sylvain Godinot, adjoint au Patrimoine, qui pointe une pollution « imprévisible » expliquant le surcoût de 2,6 millions supplémentaires.

Lancée en 2023, cette réhabilitation de l’ancienne tour du Centre international de recherche sur le cancer doit s’achever en 2028. Elle vise à ouvrir sur le quartier cette tour longtemps fermée au public, avec un espace vert, l’ouverture de commerces et la création de logements.

La tour Guillot-Bourdeix et son auditorium. ©Ma/Rue89Lyon
La tour Guillot-Bourdeix et son auditorium.Photo : Ma/Rue89Lyon

L’étau se resserre pour les Airbnb

Autre sujet logement : à compter du 1ᵉʳ janvier 2026, les propriétaires pourront mettre leur appartement principal en Airbnb seulement 90 jours par an, contre 120 aujourd’hui. Un choix de la majorité écologiste permis par la loi Le Meur de novembre 2024.

« Régulation du surtourisme », « limitation des nuisances dans les copropriétés » et « lutte contre les déclarations frauduleuses » sont les trois raisons principales invoquées par la délibération. Une disposition qui ne devrait régler qu’une partie du problème « Airbnb », car en 2024, 82% des nuitées en meublés de tourisme n’étaient pas effectuées dans des résidences principales, mais des logements commerciaux.

Le stationnement dans Lyon va devenir payant au mois d’août

Il était jusqu’à présent gratuit, le stationnement au mois d’août va devenir payant. Le conseil municipal de Lyon a décidé d’étendre la tarification du fait d’une augmentation de la fréquentation touristique ainsi que de pics de pollution sur ce mois-là. Le stationnement restera gratuit pour les résidents ainsi que les artisans et commerçants. Par ailleurs, le tarif majoré pour les plus gros véhicules va être légèrement augmenté.

« Cette décision va à l’encontre des intérêts des commerçants et de la vie de proximité », a assené Charles-Franck Lévy (Pour Lyon). L’opposition de droite a quant à elle dénoncé une réglementation qui achèverait de faire de Lyon une ville « inaccessible » et « excluante ».

Le budget participatif 2025 difficilement adopté

C’est probablement autour de la deuxième édition du budget participatif que les débats ont été les plus nourris. Des voix discordantes se sont élevées autant chez l’opposition qu’au sein de la majorité.

Mis en place pour la première fois en 2022, le budget participatif permet à chaque habitant lyonnais, étudiant et travailleur à Lyon de proposer et de voter des idées d’aménagement de la ville. Une enveloppe de 12,5 millions d’euros est dédiée à chaque édition.

Mais pour Sandrine Runel (Socialistes et apparentés), le dispositif souffre de « l’inéquité financière entre les arrondissements ». Chaque arrondissement, quel que soit son nombre d’habitants, a le droit à trois projets choisis par les citoyens, peu importe le montant de chaque projet. Pour cette raison, le groupe socialiste, pourtant membre de la majorité, s’est abstenu.

Cette année, le dispositif de participation citoyenne a mobilisé plus de 12 000 votants, deux fois plus que la première édition. Un motif de critique pour Laurence Croizier (élue Droite, Centre et Indépendants), qui déplore « une participation toujours très faible eu égard au montant global » du budget alloué.

Surtout, c’est la sélection des projets qui a cristallisé les débats. Plusieurs élus ont reproché au programme de ne pas flécher les dépenses publiques vers les projets jugés les plus « utiles ». « On atteint les limites du dispositif, la responsabilité des élus est aussi de prioriser », a assené Nathalie Perrin-Gilbert (Lyon en commun), qui a décidé de s’abstenir.

Face à ces critiques, la majorité écologiste a défendu un projet de « confiance » envers les choix des citoyens, a argumenté Chloë Vidal, adjointe à la démocratie locale. Pour rappel, l’installation récemment mise en place sur la place Bellecour est issue du budget participatif… avec pour demande initiale des Lyonnais de « végétaliser » la place.

Classes surchargées et moyens en berne : la colère du collège Môrice-Leroux à Villeurbanne

Classes surchargées et moyens en berne : la colère du collège Môrice-Leroux à Villeurbanne
Ce 26 juin 2025, les professeurs et personnels éducatifs du collège Môrice-Leroux de Villeurbanne étaient en grève.

Les classes débordent et les professeurs fatiguent. Ce jeudi 26 juin, une vingtaine d’enseignants du collège Môrice-Leroux de Villeurbanne étaient en grève. Ils exigent l’ouverture d’une classe de 4e et un poste d’AED supplémentaire pour la rentrée 2025.

Comme partout en France, les élèves du collège Môrice-Leroux, à Villeurbanne, planchent sur l’épreuve de français du brevet, en cette matinée du 26 juin. À l’extérieur, l’ambiance est toute autre.

Peu après l’entrée des élèves, une vingtaine d’enseignants et de personnels éducatifs en grève déploient une banderole et entament un rassemblement devant l’établissement. « Notre but n’est pas de perturber la tenue des épreuves. Mais le calendrier l’impose, on ne va pas faire grève quand il n’y aura plus d’élèves », justifie Lucas, professeur de SVT et syndiqué à la CGT éduc.

Remplacés par des vacataires, les grévistes dénoncent le manque de moyens alloués à leur établissement pour la rentrée 2025. Ils demandent l’ouverture d’une classe de 4e, ainsi qu’un poste d’assistant d’éducation (AED) à temps plein supplémentaire.

Le motif ? Selon eux, l’établissement accueillera 767 élèves à la rentrée 2025. Leurs chiffres incluent les élèves de SEGPA ainsi que les élèves du dispositif ULIS, mal ou pas comptés dans les effectifs des collèges. D’après ces calculs, il y aurait donc entre 27 et 30 élèves par classe, plus précisément 29,83 pour les classes de 4e à la rentrée. « Des élèves d’UPE2A (Unité pédagogique pour élèves allophones arrivants) sont susceptibles d’arriver en cours d’année » rappelle également Marine Pontus, professeur d’anglais et syndiquée CNT-FTE. Selon les représentants syndicaux, 25 élèves sont arrivés après la rentrée cette année.

Le collège Leroux de Villeurbanne, un cas « prioritaire » ?

Face à cette situation, les professeurs et le personnel éducatif se sont d’abord mis en grève le 20 mai. Dès le lendemain, ils ont été reçu par Nicolas Magnin, directeur académique adjoint du Rhône. Contactée par la rédaction de Rue89Lyon, l’académie affirme que « le collège fait partie des établissements dont la situation est considérée de manière prioritaire ».

Un discours également tenu auprès des professeurs, lors de leur rencontre au rectorat. Pourtant, un mois plus tard, la Dotation horaire globale (DHG), qui détermine les moyens humains alloués à l’établissement, a été jugée insuffisante au regard de la hausse des effectifs attendue à la rentrée.

Lors du conseil d’administration ce 20 juin, tandis que la direction de l’établissement a voté pour, la DHG a été unanimement rejetée par les représentants des personnels et des parents, selon les professeurs syndiqués. Une motion commune a été adoptée dans la foulée, dénonçant le manque de moyens et apportant son soutien aux actions engagées, y compris la grève prévue à partir du 26 juin.

Un « mépris affiché » de l’administration selon le personnel en grève

« On est surpris par le mépris affiché de l’administration », dénonce amèrement Romain Lapierre, professeur d’histoire géographie et syndiqué Sud Éducation. « On a déjà passé une année compliquée parce qu’il y a trop d’élèves », surenchérit Marine Pontus.

La syndiquée ajoute que « 36% des élèves accueillis par le collège sont en difficulté à leur arrivée, selon les résultats des évaluations nationales de CM2. Au niveau national, c’est seulement 26% ». Dans cet établissement classé en Zone prévention violence, les enseignants disent ne plus parvenir à enseigner dans de bonnes conditions, et faute d’effectifs suffisants, peinent à maintenir le calme dans les couloirs.

Malgré la fatigue et la colère des grévistes, l’administration laisse planer l’incertitude. Selon le rectorat de Lyon, « les moyens de la rentrée 2025 sont en cours de finalisation, dans un esprit de dialogue avec les équipes de direction ». Les seuils de création de classe sont fixés à 30 élèves. Ce 27 juin, les professeurs et personnels éducatifs du collège Môrice-Leroux doivent se prononcer sur une éventuelle reconduction de la grève, et décider s’ils entendent la poursuivre à la rentrée prochaine.

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La Région veut déployer scanners corporels et l’IA pour sécuriser les lycées

La Région veut déployer scanners corporels et l’IA pour sécuriser les lycées
Le lycée des chartreux, à Lyon, a revêtu les couleurs de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Crédit : PL/Rue89Lyon.

La Région Auvergne-Rhône-Alpes a voté à une large majorité l’expérimentation de scanners et de la vidéo algorithmique à l’entrée des lycées. Problème, pour l’heure, la loi ne le permet pas. L’opposition dénonce une énième opération de communication et demande des moyens humains pour l’éducation.

Après les portiques à l’entrée des lycées, bientôt les scanners ? C’est en tout cas le vœu formulé par l’exécutif LR de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Alors que la question de la sécurisation des établissements scolaires est revenue en force après l’assassinat d’une assistante d’éducation en Haute-Marne, l’assemblée plénière a adopté ce jeudi 26 juin l’expérimentation de l’installation de scanners corporels à l’entrée des lycées de la Région.

Mais pas que. Le duo Laurent Wauquiez/Fabrice Pannekoucke souhaite aussi « une adaptation législative autorisant le déploiement de la vidéosurveillance algorithmique dans et aux abords des lycées ». Cette technologie « intelligente », très controversée par les associations de protection des droits humains, avait été expérimentée durant les Jeux olympiques. Elle vient d’être prolongée jusqu’en 2027, malgré un bilan mitigé révélé par nos confrères du Monde.

Lycées de la Région : la surenchère sécuritaire ?

Sauf que le rapport présenté n’est en réalité qu’un vœu et n’est donc pas contraignant. Surtout, ce type d’expérimentation n’est, pour l’heure, pas possible. L’exécutif LR de la Région veut demander une modification de la loi qui circonscrit pour l’instant l’usage des scanners corporels « aux manifestations sportives ou culturelles rassemblant plus de 300 spectateurs. » Quant à la surveillance algorithmique, le conseil régional souhaite « amplifier » l’expérimentation de la technologie testée dans le cadre des JO 2024.

Les élus LR ont justifié cette demande en mettant en avant l’efficacité présumée des portiques (eux aussi décriés en leur temps), mis en place depuis 2016 devant les lycées de la Région. L’UDI a soutenu la mesure, tout comme le RN, qui a rajouté l’habituelle petite touche de son triptyque « Sécurité-Laxisme-OQTF ».

Scanners dans les lycées : la gauche s’étrangle

À gauche pourtant, on s’étrangle de cette surenchère sécuritaire, dont le coût n’a pas réellement été évalué (un scanner corporel d’aéroport coûterait entre 150 000 et 250 000 euros). Élu socialiste de l’Isère, Stéphane Gemmani a fustigé un dispositif « sans base légale ni efficacité prouvée ».

« Avec ce texte, vous êtes dans la com’, le blabla. On le sait, la réponse sécuritaire ne fonctionne pas. Elle n’agit pas sur les causes profondes. Il y a un problème de santé mentale chez les jeunes, et un manque d’infirmières et de médecins scolaires », a soupiré Catherine Bony, élue écologiste d’opposition.

Derrière cette proposition, adoptée à une large majorité, l’opposition soupçonne un agenda politique caché de Laurent Wauquiez, devenu simple « conseiller spécial » de la Région, mais en réalité toujours très présent.

« C’est une assemblée « post-défaite », une assemblée de communication », a raillé l’élu écolo Maxime Meyer au sujet des délibérations discutées ce jeudi à Lyon, pointant la défaite écrasante de l’ancien président de Région face à Bruno Retailleau aux élections internes des Républicains.

Point notable, une autre délibération a été adoptée ce 26 juin, pour proposer à des agents de la Région de transformer leurs RTT en jours de travail. Son nom ? « Travailler plus pour gagner plus », un des slogans de Nicolas Sarkozy en 2007. Ou comment faire du vieux avec du vieux.

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Fermeture du Chromatique à Lyon : une page se tourne pour un lieu emblématique du 7e

Fermeture du Chromatique à Lyon : une page se tourne pour un lieu emblématique du 7e
Les trois gérant·es du Chromatique, de gauche à droite : Thomas, Fati, et Florent.

À Lyon, le bar Chromatique fermera ses portes début juillet après six ans d’existence. Après avoir accueilli une radio pirate et le 6e continent, une nouvelle page se tourne pour ce lieu emblématique du 7e. Car, si le 51 rue Saint-Michel reste un lieu de vie, son aspect culturel va quant à lui disparaître.

Le bar est encore plongé dans la pénombre, deux heures avant son ouverture quotidienne en cette fin d’après-midi de juin. Les trois co-gestionnaires du Chromatique, Florent, Fati et Thomas, nous reçoivent autour d’un café à l’une des tables en bois de la salle colorée. Sur un mur, une exposition de tableaux de l’artiste lyonnais Louis Pouilhe, dont un grand portrait de Gisèle Pélicot. La salle est étrangement vide sans tous les clients, mais elle conserve son énergie si particulière.

« Beaucoup de gens nous disent que ce lieu a une âme, il nous ressemble vraiment », sourit Thomas Martin, l’un des membres du trio. Il est déjà un peu nostalgique. Car le 6 juillet prochain, cette aventure sera terminée : le Chromatique fermera ses portes et l’équipe se séparera pour prendre des voies différentes. Avant un week-end de festivités ces 27 et 28 juin, retour sur la fin d’un lieu riche d’une histoire culturelle emblématique du 7ᵉ arrondissement.

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Pourquoi une Pride révolutionnaire à Lyon ?

Pourquoi une Pride révolutionnaire à Lyon ?
Ce samedi 28 juin, une pride révolutionnaire est organisée à Lyon.

Ce samedi 28 juin, une nouvelle « Pride révolutionnaire » défilera à Lyon. Elle partira à 17 h 30 de la place Jean-Macé. Après la marche des fiertés de juin et la Pride radicale lesbienne d’avril… On vous explique le but de cette nouvelle manifestation.

À Lyon, l’année 2025 a été marquée non pas par une, ni deux, mais bien quatre événements liés à la Pride. La ville a ainsi vu passer la Pride radicale lesbienne en avril, la Marche des fiertés, le 14 juin, « Les rues de l’amour et des fiertés » le même jour (un événement organisé par des opposants à la Pride officielle)… Et accueille ce week-end la Pride révolutionnaire.

Ce samedi 28 juin, cette manifestation partira de Jean-Macé à 17 h 30. Derrière cette mobilisation, un collectif TransPédéGouines et une vingtaine d’organisations radicales, queer, anticoloniales et anticapitalistes. Un événement qui se veut héritier des Prides de nuit – des manifestations se revendiquant plus radicales – qui avaient déjà marqué les rues lyonnaises.

Cette année, le collectif et les organisations élargissent leurs revendications habituelles. Ils dénoncent la mutilation des personnes intersexes et exigent la reconnaissance de la parentalité lesbienne et transgenre, tout en apportant leur soutien aux peuples opprimés de Gaza aux territoires d’Outre-mer. Leur mot d’ordre : « France hors des colonies : nos corps ne sont pas des territoires ».

Une nouvelle Pride anticoloniale et anticapitaliste à Lyon ?

Un air de déjà-vu ? Les revendications anticoloniales et anticapitalistes rappellent la Marche des fiertés organisée par le Comité fiertés en lutte, le samedi 14 juin. Si cela peut paraître faire doublon, pas de mauvaises guerres entre les événements a priori : le CFL fait même partie de l’appel au rassemblement. L’idée est d’insister, cette fois-ci, sur le lien entre les luttes anti-impérialistes et anti-colonisation, en marge des autres rendez-vous queer.

Ce samedi, les organisations révolutionnaires (NPA, l’Union des jeunes communistes, les syndicats étudiants, l’UCL, etc.) seront présentes. Elles n’avaient pas été conviées pour la Marche du 14 juin.

Canicule : le calvaire des locataires des Pentes de la Croix-Rousse

Canicule : le calvaire des locataires des Pentes de la Croix-Rousse
Dans le touristique quartier des Pentes de la Croix-Rousse, des locataires vivent dans des logements « bouilloires » avec la canicule.

Partout dans Lyon, des locataires subissent la canicule dans des logements transformés en bouilloires. Dans les Pentes de la Croix-Rousse, un secteur sauvegardé, l’absence de volets est pointée du doigt. Les propriétaires avancent l’impossibilité de faire des travaux dans un quartier à haute valeur patrimoniale. Un argument réfuté par les architectes des bâtiments de France.

« La nuit, je redescends difficilement en dessous de 27 degrés dans ma chambre. L’été dernier, les températures pouvaient monter à 38, 39… » 

Salomé vit en collocation au quatrième étage, dans les Pentes de la Croix Rousse (Lyon 1er). Un charmant bâtiment, vu de l’extérieur. Sauf qu’à l’intérieur, c’est une étuve. Cet immeuble typique de l’héritage canut, avec de grandes fenêtres, est dénué de volets. 

Comme ses voisins, la jeune femme s’en remet au système D dès que le thermomètre s’emballe, comme ce week-end du 21 juin, où les 40°C ont été frôlés à Lyon.

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