Extrême-droite / Des inscriptions nazies ont été relevées mardi matin sur les portes de la mosquée Rahmane de Décines, dans l’Est de l’agglomération de Lyon. C’est ce qu’a révélé la Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie (CRI) dans un communiqué de presse. Contacté par Rue89Lyon, le président du CRI, Abdelaziz Chaambi, s’est dit « choqué et blessé » par ce nouvel acte islamophobe qu’il relie à l’activisme « de groupes identitaires et autres nazillons de la région ».
(suite…)La réforme territoriale ira-t-elle jusqu’au bout?
Présidée par le préfet du Rhône, la commission tenant les ciseaux du redécoupages des intercommunalités a rendu sa copie le 6 décembre. Les collectivités doivent maintenant se prononcer, et le préfet tranchera avant juin 2013. Entretemps, les élections auront eu lieu et la gauche n’a jamais caché son intention de faire un sort à la réforme territoriale, dont ces regroupement constituent la première pierre…
La préfecture du Rhône a publié le 6 décembre la carte issue des propositions de la CDCI (commission départementale de coopération intercommunale): PDF ci-joint.
Les collectivités doivent maintenant se prononcer sur cette proposition de redécoupage, qui fait passer les EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) du département de 23 à 15.
Sans pour autant revenir sur les débats qui ont marqué les travaux de la CDCI, on peut remarquer que Quincieux rejoint la Courly (communauté urbaine de Lyon), qu’Amplepuis-Thizy fusionne avec le Haut-Beaujolais et la haute vallée de l’Azergues, mais qu’en revanche la communauté de communes du Pays de L’Arbresle reste inchangée. D’ailleurs, les ciseaux de la CDCI épargnent le flanc sud-ouest du département.
Le Beaujolais intercommunal nouveau est arrivé…
Le remodelage le plus marqué concerne les secteurs de Villefranche-sur-Saône et d’Anse. Ces villes se retrouvent au centre de deux ensembles, Beaujolais-Nizerand-Morgon – Beaujolais-Vauxonne, et Beaujolais-Val-d’Azergues -Monts-d’Or-Azergues – Beaujolais-Saône-Pierre-Dorée – Bois-d’Oingt. Le premier empiétant un peu sur le second, au niveau de Jarnioux et Liergues. Il récupère également la commune de Jassans-Riottier, située dans l’Ain.
L’objectif de la réforme est entre autres de boucler la carte de l’intercommunalité. En d’autres termes, faire adhérer les dernières communes « isolées » à un EPCI. C’était l’une des propositions, la N°4, de la commission Balladur, chargée en 2009 de réfléchir à une nouvelle gouvernance des collectivités locales.
Cette carte, et ses alter ego des autres départements, constitue le premier étage de la fusée de la réforme des collectivités locales.
Un super-élu qui surgit du fond de la réforme
Vous avez aimé les discussions sur le redécoupage des EPCI? Vous adorerez celles portant sur le remodelage des cantons. C’est la prochaine étape, et elle a fait pas mal ferrailler la représentation nationale, que ce soit à l’Assemblée ou au Sénat.
Rappelons que ce remodelage sera provoqué par la création du conseiller territorial, super-élu pouvant siéger à la fois au conseil général et au conseil régional. La loi du 16 décembre 2010, consolidée au 28 juillet 2011 (détails ici), prévoit leur attribution au prorata de la population de chaque département, avec un plancher de 18 élus, ce qui correspond à l’effectif actuel du conseil général du Territoire-de-Belfort.
Au delà de l’institutionnalisation du cumul des mandats, sur laquelle on peut légitimement s’interroger, cette mesure va faire grincer pas mal de dents. Cartes à l’appui.
Un nouveau carroyage des départements?
La carte ci-dessus compare le nombre de conseillers territoriaux, prévus par la loi, à celui des conseillers généraux actuels. Elle reflète le système que le gouvernement a voulu mettre en place: des circonscriptions électorales définies non plus de façon géographique, comme les cantons ruraux actuels, mais démographique. Si on va jusqu’au bout de cette logique, même la Loire, qui élira exactement le même nombre de conseillers qu’avant la réforme (notre base 100), devrait être redécoupée.
Rien n’est moins sûr, tant l’exercice s’annonce difficile et conflictuel. A côté, les arbitrages quelquefois douloureux sur les EPCI passeront pour d’aimables discussions. Il s’attirera inévitablement les critiques des élus des départements les moins peuplés, comme l’Ardèche, la Savoie, la Drôme et l’Ain, mais aussi de l’Isère. Abritant pourtant moins d’habitants, la Haute-Savoie gagne cinq élus, ce qui s’explique par la superficie importante de certains de ses cantons (Chamonix-Mont-Blanc, Thônes…). Exigu et densément peuplé, le Rhône gagne logiquement 14 sièges.
A la lecture de cette carte, on peut aussi soupçonner l’entourloupe partisane. D’autant plus que la distribution des sièges par département est une véritable coproduction gouvernement-UMP, comme le reconnaissaient François Fillon et Jean-François Copé en mai 2010 (Le Figaro). En effet, tous les départements ayant un conseil général à gauche voient leur représentativité abaissée.
Mais, si tripatouillage électoral il devait y avoir, il serait forcément limité, voire-même contrarié. La logique démographique (si elle est respectée) voudrait que les nouvelles circonscriptions soient taillées en zone urbaine. Souvent une aubaine pour la gauche, comme l’ont démontré une bonne partie des créations de cantons dans le Rhône sous la Ve République: Bron, Lyon XIII, Villeurbanne Nord et Sud en 1964, Meyzieu et Saint-Symphorien-d’Ozon en 1970, Rillieu-la-Pape en 1973, Oullins en 1976, Décines-Charpieu, Vénissieux Nord et Sud, et Villeurbanne-Centre en 1982, Saint-Fons en 1985, Lyon XIV en 2001. Le dernier exemple en date restant celui des Bouches-du-Rhône, sur lesquels la droite pensait, en vain, mettre la main en 2004 après le redécoupage des cantons de Marseille et d’Aubagne.
Bref, respecter l’esprit et la lettre de cette réforme, c’est imposer un nouveau carroyage des départements, un peu comme ce qui a été fait entre la Révolution et l’Empire.
Déménager ou pousser les murs?
Cette seconde carte reprend le même principe que la première, cette fois par rapport au conseil régional. On est cette fois dans l’inflation, même si à peu près les mêmes disparités sont constatées.
Elle semble démontrer que la droite donne à la gauche la justification du déménagement, réputé coûteux, de l’assemblée régionale de Charbonnières-les-Bains à la presqu’île lyonnaise. Avec 299 conseillers territoriaux siégeant comme élus régionaux, contre actuellement 157 conseillers régionaux il aurait fallu pousser les murs…
L’argument des économies d’échelle en prend donc un sacré coup… en ces temps difficiles, ce n’est pas anodin.
Par ailleurs, ces effectifs démontrent que cette réforme affaiblit de fait les départements au profit des régions. Certes, les élus sont là pour représenter les électeurs, mais ils détiennent également une part de pouvoir exécutif, à travers les vice-présidences et les commissions. La nature ayant horreur du vide, ce différentiel d’effectifs sous-tendra des transferts de compétences. Il est également possible qu’ici et là cette inflation de sièges n’accouche d’armées mexicaines…
Vouloir renforcer les régions est un projet tout à fait respectable et viable, même au détriment des départements. Mais, les tensions entre départementalistes et régionalistes étant ce qu’elles sont, il a fallu arriver à cette cote mal taillée pour satisfaire les deux sensibilités…
L’édifice s’avère donc pas exempt de critiques. Il est surtout fragile. La création de métropoles, qu’il prévoit, pourrait par exemple, de fait, diviser le Rhône en deux parties: le Grand Lyon et le reste… La dentelle territoriale du Beaujolais, évoquée plus haut, ne pèserait alors pas lourd.
Mais le risque le plus sérieux demeure pour lui… la gauche. Le PS n’a jamais caché qu’il ferait un sort à la réforme territoriale s’il gagnait la présidentielle (et les législatives, ne l’oublions pas…) de 2012.
Reste à savoir, s’il tient promesse, s’il en fera table rase, la videra de sa substance ou l’amendera.
Emmanuel SAINT-BONNET
Michel Neyret auditionné aujourd’hui par un juge d’instruction
Détenu depuis plus de deux mois à la prison de la Santé, l’ex-numéro 2 de la PJ lyonnais est convoqué aujourd’hui chez le juge d’instruction parisien Patrick Gachon, comme l’avait révélé Rue89Lyon. Mis en examen notamment pour corruption et trafic d’influence, Michel Neyret devra répondre de liens avec des délinquants qui auraient dépassé le cadre de la seule relation flic/indic, de cadeaux qu’il aurait reçus par exemple. A la suite de cette audition, ses avocats devraient demander sa mise en liberté.
Aller plus loin :
Les écoutes téléphoniques qui accablent Michel Neyret.
Emprunts toxiques : Michel Mercier jette un écran de fumée

Diversion / Michel Mercier n’a pas apprécié la salve d’articles parus sur les risques probables de surcoût encouru par le département du Rhône, suite aux emprunts toxiques qu’il a contractés chez la tristement célèbre Dexia.
Le président du conseil général et ministre de la Justice avait promis de présenter aujourd’hui une convention de négociations avec la banque, mais il n’en a rien fait. Son rapporteur du budget s’était déjà chargé de flanquer une rouste aux journalistes jeudi dernier.
C’est un Max Vincent énervé qui a mené la conférence de presse de jeudi sur le budget 2012 du Rhône.
« Vous écrivez tout ce qu’on vous raconte, alors que ce sont des inepties et des mensonges ».
Le rapporteur du budget de Michel Mercier s’est agacé des questions posées par les journalistes sur des emprunts principalement contractés entre 2006 et 2008, portant sur une somme de 400 millions d’euros, et dont le surcoût des intérêts pourrait aussi atteindre ce chiffre.
Lisez la suite pour 1€
En profitant de notre offre d’essai, résiliable en ligne à tout moment.
Pour accéder à cet article, il faut être abonné. Pourquoi ?
Les informations exclusives, les enquêtes et certains reportages constituent l’édition abonnés de Rue89Lyon. En tant que média indépendant, nos ressources proviennent de nos lectrices et lecteurs abonnés, aucun milliardaire ni groupe bancaire ne nous finance.
Nous demandons à nos lecteurs une faible contribution pour disposer à Lyon d’un média vigie des pouvoirs locaux, capable d’enquêter et de traiter les enjeux locaux en profondeur et dans la durée.
Chaque abonnement compte. Toutes nos recettes sont investies dans un journalisme local indépendant, dont la force et la réactivité dépend directement du nombre d’abonnés actifs.
Déjà abonné⋅e ?
Connectez-vousLe Département du Rhône prié de quitter le Sytral
Paris Hilton a dansé à Lyon ce week-end, oui Monsieur
Pipole / Sa présence à Lyon avait été cachée jusqu’à la dernière seconde. Et bim l’info est tombée : Paris Hilton, jet-setteuse, it girl américaine ou encore sert-à-rien commercialisée, a passé la nuit de vendredi à samedi dernier à se trémousser à côté des platines de son boyfriend, Dj Afrojack, qui mixait au Titan discothèque, à Couzon-au-Mont-d’Or. Qui a dit qu’il ne se passait rien à Lyon le week-end ? Heu, nous.
Photos à l’appui sur leprogres.fr.
Prostitution : campagne contre la pénalisation des clients
Carte postale / Pour contrer la proposition de loi qui prévoit de punir de deux mois de prison le client d’une prostituée, l’association lyonnaise Cabiria et sa soeur toulousaine Grisélidis lancent une campagne d’interpellation des députés. Au nom des prostituées. (suite…)
2080 : back to 1988
Le clip de la semaine / “L’important pour moi c’est l’honnêteté intellectuelle, je suis intègre et geek… donc intègreek”, proposait 2080 il y a un peu plus d’un an quand on l’interrogeait sur sa musique lors de la sortie de Nerd to Geek, son premier maxi.
En pénurie de cheveux, la barbe florissante, Walid Dalhoumi, de son vrai nom, est un personnage fort jovial qui prend plaisir à jouer en live sa musique synthétique, dans les clubs de la ville. Compositeur atypique, ses rythmiques ont un petit goût de déjà vu, celui de nos jeux d’antan, de nos consoles 8 ou 16 bits, douce époque où les Mario Bross et autres Street Fighters régnaient en maître dans nos salons. Une influence qu’il revendique et à laquelle il associe Jean-Michel Jarre, son premier amour musical, puis Orbital, Prodigy, les Chemicals Brothers, la soul de la Motown ou la stax des années 60 et 70. Une somme d’artistes qui a façonné sa musique, la rendant originale, à l’orée de la techno et du hip hop. Nostalgique ?
“Je suis une sorte de date fictive qui mélange mes influences 80’s, mon goût pour le chiptune* ou tout autre forme d’enregistrement audio, et mon envie de faire de la musique futuriste”.
En novembre dernier, il sort My Megadrive, un nouveau clip toujours dans la même veine, scénarisé et entièrement réalisé par le musicien en Pixel Art, du genre à vous donner envie d’onduler sur le lino ou de ressortir votre console vintage du grenier.
*Musique dont les sons sont synthétisés en temps réel par une machine et non fondée sur des samples.
Laurent Garnier : « c’est mon truc les cosmétiques »
Soap / Laurent Garnier est l’invité du 100ème Echo Sonore et va clore ce mercredi soir le cycle de concerts mensuels que proposait le festival de musique indé Nuits Sonores. La date affiche complet mais on ne pouvait pas vous priver de l’interview la plus absurde que cet artiste emblématique de la scène électro nous a donnée, l’an dernier.
(suite…)
Marchés publics : le Département et le Grand Lyon condamnés
Des places pour le grand prix de tennis de Lyon ou pour les matches de l’OL, une collectivité publique ne peut pas se les offrir pas sans expliquer pourquoi, et sans suivre les procédures liées aux marchés publics. C’est ce que la cour administrative d’appel vient de rappeler au conseil général du Rhône et à la communauté urbaine de Lyon.
Le premier vient d’être condamné pour une « absence de définition de la nature du besoin à satisfaire » lorsqu’il a fait l’achat de places pour le Grand Prix de Tennis de Lyon, d’une page de pub dans le quotidien et de la présence de son logo dans le programme du tournoi. Même couperet pour le Grand Lyon, qui avait loué une loge de 18 places pour assister aux matches de l’OL pendant deux saisons.
Le Département s’est fait taper sur les doigts une seconde fois, lui aussi pour l’achat de places pour assister à des matches de l’OL. La cour administrative d’appel a considéré cette fois encore que le Code des marchés publics n’avait pas été respecté.
Les décisions de la cour administrative d’appel son disponibles dans leur intégralité.