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Parc relais dans la métropole de Lyon : il faudra se garer ailleurs

Aucun projet de parc relais dans l’agglomération de Lyon ne devrait être lancé sous ce mandat (2020-2026). L’enjeu pour les écologistes à la tête de la Métropole de Lyon et du Sytral : aller chercher les habitants le plus loin possible des portes de Lyon. Et faire des économies de foncier.

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Parc relais à Meyzieu Gare, à l'est de Lyon

Dans la métropole de Lyon, nombre des 21 parcs relais (ou parking-relais ou encore P+R, ndlr) du Sytral (l’organisme en charge des TCL) voient rouge dès 8 h ou 9 h du matin que ce soit à Vaise, Cuire, Oullins ou Mermoz. bien qu’une légère baisse de fréquentation soit à noter fin 2020 (lire par ailleurs)

Aucun projet de parc relais prévu à Lyon dans le plan de mandat des écologistes

Installé aux portes de Lyon, voire en son sein, le parc relais a un but : développer l’intermodalité et pousser les grands Lyonnais à laisser leur voiture pour prendre les transports en commun, en conditionnant l’abonnement au parc relais à celui des transports en commun lyonnais (TCL).

Loin de répondre à l’ensemble de la demande des automobilistes, ils proposent en 2022 7100 places d’accueil. Leur développement, aussi proche de Lyon, devrait prendre fin.

Parc relais de l'agglomération lyonnaise Lyon
Sur cette carte, 19 des 21 parcs relais de Lyon et ses alentours sont représentés. Il manque les plus lointain (porte de Lyon et Grézieu-la-Varenne). Crédit : Sytral.

En effet, aucun nouveau projet de parc relais n’est prévu dans le plan de mandat du Sytral. Ambitieux, celui-ci se concentre sur le développement des infrastructures (tram, bus, etc.) sans aborder cette question.

« Il n’y en a pas de prévus sur ce mandat »

confirme à Rue89Lyon Jean-Charles Kohlhaas (EELV), vice-président en charge des déplacements, intermodalités et logistique urbaine pour la Métropole.

Les derniers travaux de parcs relais sont ceux lancés sous le précédent mandat.

  • Le parc relais (P +R) de Meyzieu les Panettes va voir son nombre de places doubler, passant de 600 à 1200, avec une ouverture repoussée à 2023.
  • Avec la prolongation de la ligne B du métro à Saint-Genis-Laval, au sud de Lyon, la station de métro sera dotée d’un parc relais avec vélos et voitures. Ce dernier devait accueillir environ 900 places. Des réflexions, initiées par la majorité écologiste, ont été lancées pour réduire sa taille ou réserver des places au covoiturage, vélo, etc.

Soit un total de 8600 places « à l’horizon 2023 », selon la formule du Sytral.

Des interrogations jusque dans la majorité de gauche

Parc relais à Meyzieu Gare à l'est de Lyon
Le par relais Meyzieu Gare, à l’est de Lyon, pas vraiment saturé fin juilletPhoto : LM/Rue89Lyon

Une nouvelle fois, les écologistes cherchent à imposer leur marque sur les questions de mobilités. Finis les aspirateurs à voiture au cœur de la Métropole : il va falloir aller chercher les habitants plus loin et arrêter de les faire venir aux portes de Lyon en voiture. Une position qui interroge jusqu’au sein de l’actuelle majorité. 

« Il n’y a pas d’oppositions politiques sur le sujet. Juste des équilibres à trouver. »

précise Raphaël Debû (PCF) à Rue89Lyon.

Lors du comité syndical du Sytral du 8 février 2021, l’élu métropolitain s’était interrogé sur la construction d’un possible parc relais du côté de Vénissieux avant l’arrivée du tram T10, annoncé pour 2030. Selon lui, les rues sont déjà saturées de voitures. 

De même, du côté de l’ancienne majorité, on s’inquiète de l’absence de projets sur le mandat. 

« On est d’accord sur le fait qu’on ne peut pas en construire de partout. Mais, quand on a des zones multimodales avec l’embranchement de plusieurs lignes de trams et de métro comme à Vénissieux, la question se pose »

commente Michel Le Faou (LREM), membre du comité syndicale du Sytral, pour Rue89Lyon.

Pour l’élu, le tout est de construire au bon endroit. Or, si le parc relais est trop loin comme à Grézieu-la-Varenne (seul parc relais relais hors métropole de Lyon, dans l’Ouest lyonnais), il ne se remplit pas. 

Des études pour des parcs relais dans la métropole de Lyon, à Givors et Saint-Romain-au-Mont-d’Or

Pour Jean-Charles Kohlhaas (EELV), le « bon endroit » pour ce type d’installations est donc plus loin, près de potentielles gares gérées par la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

« Cela fait longtemps que l’entrée de la Métropole n’est plus aux portes de Lyon »

Jean-Charles Kohlhass

Deux installations sont à l’étude côté gares TER : une à Givors et l’autre à Saint-Romain-au-Mont-d’Or. Objectif : aller chercher les habitants au plus proche de chez eux et leur éviter de prendre la voiture.

Jean-Charles Kohlhaas (EELV), 5ème vice-président, délégué aux déplacements, aux intermodalités et à la logistique urbaine ©HH/Rue89Lyon
Jean-Charles Kohlhaas (EELV), 5ème vice-président, délégué aux déplacements, aux intermodalités et à la logistique urbainePhoto : HH/Rue89Lcyon

« Si les habitants doivent faire 75 % du trajet en voiture, ils le termineront en voiture »

Jean-Charles Kohlhass

L’intérêt pour lui est économique et écologique. Dans le cœur de la métropole de Lyon, soit dans les zones urbanisées, il estime le coût d’une place de parking à 25 000 euros, avec des parkings sur plusieurs étages. Un chiffre légèrement moindre, selon l’ancienne majorité, mais qui reste conséquent (lire par ailleurs). En comparaison, en périphérie, ce prix pourrait descendre à 5 000 euros, grâce à des installations « à l’horizontale », moins onéreuses. 

Dans ce cas, comment amener les habitants jusqu’au métro ou au tram comme à Vénissieux ? « Une réorganisation du réseau de bus pourrait être faite », indique l’élu. L’objectif étant de rabattre des flux de voyageurs vers des lignes « structurantes » (métro ou train). L’idée est séduisante. Reste à convaincre les habitants et à développer ces fameuses lignes avec des transports en commun « lourds ». 

Un point chaud : l’aménagement du plateau nord

Alexandre Vincendet parc relais lyon Rillieux
Le maire de Rillieux-la-Pape Alexandre Vincendet à la sortie de la réunion « Sécurité et tranquillité publique ». Préfecture du Rhône, le 24 juillet 2020.Photo : AG/Rue89Lyon

Or, certaines zone de la métropole de Lyon en sont dépourvues. C’est le cas du plateau nord. En novembre 2020, les maires de Caluire, Sathonay-Camp et Rillieux-la-Pape ont lancé une pétition pour une prolongation de la ligne B du métro.

Dans leur projet, celle-ci devrait connaître des arrêts à Saint-Clair, Montessuy-Foch, Le Vernay, Sathonay Gare, Rillieux-centre pour finir à Osterode, une zone que veut développer le maire de Rillieux, Alexandre Vincendet (LR). 

« Pour nous, la question des parcs relais est secondaire, tant que nous n’avons pas de transports lourds », indique-t-il à Rue89Lyon.

Doublement de la population de Sathonay-Camp en dix ans, développement de Rillieux, explosion démographique de la population aindinoise (habitants de l’Ain, ndlr) sur la zone de la Côtière, frontalière avec le Rhône, venant travailler sur Lyon… Il s’agit d’allonger le métro, et vite. La prolongation de la ligne pourrait drainer 80 000 voyageurs par jour.

« Dans 15 ans, ce sera déjà beaucoup trop tard ».

Alexandre Vincendet, maire LR de Rillieux-la-Pape

Et sur la question multimodale ? Le maire temporise. « Bien sûr », un parc relais au nord de Lyon sera sûrement nécessaire, mais une « approche globale » doit être faite en amont. Projet de bus à haut niveau de service (BHNS) entre Trévoux et Part-Dieu, en passant par Sathonay-Camp, développement de la gare… Le secteur brasse plusieurs problématiques et nécessite une vision globale.

« Sans la Région, pas de lignes structurantes »

L’enjeu est toujours le même : plus on va chercher les populations loin, moins les places de parking sont chères et moins les habitants prennent la voiture. Pour cela, des lignes fortes, confortables, sont indispensables. Mais elles peuvent aussi être construites par la… Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Tram-train de l’ouest Lyonnais en gare de l’Arbresle, photo Wikipedia
Tram-train de l’ouest Lyonnais en gare de l’Arbresle, photo Wikipedia

Jean-Charles Kohlhaas (EELV) conçoit sans peine la construction de nouveaux parcs relais proches des gares du futur RER à la lyonnaise.

« Si l’on fait passer le RER métropolitain entre Brignais et Givors, on peut très bien imaginer la construction d’un parc relais à Vourles ou Grigny, au sud de Lyon. »

Jean-Charles Kohlhass

Le cas de Grézieu-la-Varenne, au nord de Lyon, l’illustre : un parc relais ne fonctionne pas sans ligne forte.

« Je rêve toujours de faire un tram-train jusqu’à Grézieu. Ce ne sera pas sur ce mandat, mais, qui sait, peut-être plus tard »

Jean-Charles Kohlhaas.

Pour l’heure, seuls les bus circulent entre Grézieu et Gorge de Loup.

D’ici là, les élus attendent toujours le plan de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, en charge des trains express régionaux (TER), pour le nouvel RER métropolitain dans lequel la Métropole se dit prête à mettre « des centaines de millions d’euros. »

C’est autour de celui-ci que devraient apparaître les futurs parcs relais de Lyon. Pendant la campagne pour les élections régionales 2021, dans un entretien donné au Progrès, Laurent Wauquiez avait esquissé le plan de ce RER à la lyonnaise : l’achat de rames gros porteurs, le renforcement de la ligne Lyon/Saint-Étienne, une desserte jusqu’à Crémieu, un tram-train Brignais/Givors, la réouverture de deux haltes ferroviaires ou encore l’augmentation de la fréquence pour atteindre un train toutes les 15 minutes.

Un an plus tard, en avril 2022, le président de la Région a repris ces annonces électorales, sans plus de précisions.


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