Les mineurs isolés des Chartreux (Lyon 4e), sans solution face à l’expulsion prochaine du campement.Photo : MP/Rue89Lyon
Un rassemblement est prévu samedi 17 mai à 14 h place des Terreaux (Lyon 1er) pour exiger des solutions de mises à l’abri pour les mineurs isolés du campement de Chartreux. Le parc est expulsable, après une demande de la mairie de Lyon, à partir du 18 mai.
Arrêter l’errance. Pour demander la mise à l’abri des mineurs isolés du campement des Chartreux, le collectif Soutien migrants Croix-Rousse appelle à un rassemblement samedi 17 mai à 14 h, place des Terreaux (Lyon 1er).
Un rendez-vous organisé alors que le parc, où survivent plus de 250 jeunes, est expulsable à partir du 18 mai, sur demande de la mairie de Lyon. La collectivité, souhaitant y réaliser des travaux cet été. Le tribunal administratif a autorisé la commune, dans une ordonnance du 18 avril, à faire appel à la force publique pour procéder à l’évacuation.
Le rassemblement vise à demander la mise à l’abri et la protection de ces jeunes pour lesquels aucune solution n’a été prévue par les autorités. Les militants demandent ainsi à ce que les mineurs isolés « ne soient pas expulsés du jardin des chartreux tant que des solutions de mise à l’abri ne seront proposées ».
Pas de solution face à l’expulsion des mineurs isolés de Lyon
Pour rappel, dans ce campement, s’entasse une centaine de tentes, où survivent dans des conditions très précaires près de 280 mineurs isolés. « On ne dit pas non à l’évacuation. Mais il nous faut des solutions », avait clamé Mohammed, l’un des jeunes, lors d’un point presse organisé le 25 avril.
Un démantèlement de plus. Des jeunes et les militants se retrouvent face à une situation similaire à celle de début d’année. Après un an de vie dans des conditions déplorables, 160 des plus de 200 mineurs isolés du square du béguin (Lyon 7e) avaient pu être logés en janvier dans un bâtiment du 7ᵉ arrondissement. Sur ce coup, la Ville de Lyon était allé au-delà de ses prérogatives en leur proposant un hébergement. Les autres avaient étaient venus au jardin des Chartreux.
Un problème « qui se renouvelle sans cesse » selon le collectif du fait de la non-inscription dans la loi de la présomption de minorité jusqu’à la décision définitive du juge des enfants. La minorité des jeunes du campement des Chartreux n’a pas été reconnue par Forum Réfugiés, l’association mandatée par la Métropole de Lyon pour réaliser l’évaluation de leur âge. Ainsi, l’État, compétent sur l’hébergement d’urgence, et la Métropole, devant s’occuper des mineurs non accompagnés, se renvoient la balle sur leur prise en charge. En attendant un recours auprès du juge des enfants, qui peut prendre des mois, ils sont remis à la rue.
Lundi 19 mai se tiendra à Lyon la Nuit du Bien Commun, soirée caritative fondée par le milliardaire d’extrême droite Pierre-Édouard Stérin. Alors que celui-ci avance ses pions pour une France aux valeurs réactionnaires, les organisateurs de la soirée tentent de s’en distancier. Avec quelques difficultés.
Une soirée caritative hors norme, un « show à l’américaine » selon une ex-participante, un style unique « qui donne de l’espoir »… Ou la promotion d’une certaine vision du monde ? À Lyon comme dans le reste du pays, les Nuits du Bien Commun interrogent et divisent. Car leur cofondateur, Pierre-Edouard Stérin, est bien embêtant.
Le milliardaire, à l’origine de la Smartbox et du fonds d’investissement Otium Capital, est un catholique (très) conservateur et exilé fiscal revendiqué. À l’été 2024, L’Humanité a révélé son projet Périclès pour porter l’extrême droite au pouvoir en 2027. L’homme d’affaires compte investir 150 millions d’euros dans une « bataille culturelle » pour « permettre la victoire idéologique, électorale et politique » face notamment au « socialisme, wokisme, islamisme, immigration ». Rien que ça.
Alors que Pierre-Edouard Stérin doit se présenter mercredi 14 mai devant une commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’organisation des élections, l’ombre du milliardaire embarrasse les organisateurs et participants de la Nuit pour le Bien Commun, qui aura lieu le 19 mai au centre de Congrès de Lyon.
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Plusieurs professeurs se sont rassemblés devant le lycée Frédéric Faÿs à Villeurbanne pour déplorer un manque de moyens malgré un nombre d’élèves en hausse.
Mardi 13 mai, professeurs et personnels éducatifs étaient en grève au lycée Frédéric Faÿs à Villeurbanne. Ils dénoncent un manque de moyens face à un nombre d’élèves en hausse. Pour eux, l’éducation prioritaire « est en danger ».
À 10 heures pile, la sonnerie retentit jusque devant les grilles du lycée polyvalent Frédéric Faÿs à Villeurbanne ce mardi 13 mai. Une vingtaine de professeurs sont rassemblés, les bras croisés. Ce matin, ils ne franchiront pas le portail.
S’ils sont venus, ce n’est pas pour faire cours, mais pour faire front contre « une politique éducative austéritaire ». À la rentrée prochaine, l’établissement doit accueillir une cinquantaine d’élèves supplémentaires. Au total, l’effectif grimpera à 1400 jeunes, tout en disposant des mêmes moyens humains et financiers que dix ans auparavant, quand le lycée en accueillait 900.
Soutenus par les Fédérations de parents d’élèves FCPE et PEEP, une quarantaine de professeurs du lycée sont en grève. En avril, ils ont été reçus par le rectorat pour demander des moyens humains et horaires supplémentaires, ainsi que des classes limitées à 32 élèves. Sans avoir gain de cause.
Pour se faire entendre, les professeurs se sont rassemblés à nouveau rassemblés mardi 13 mai devant leur lycée et ont marché jusqu’au rectorat, munis d’une pétition signée par une cinquantaine de professeurs. Certains grévistes ont également menacé : « on ne reviendra pas à la rentrée, si la situation ne change pas ».
Une grève des professeurs contre un « non-sens pédagogique »
En première et en terminale, les classes du lycée Frédéric Faÿs entassent entre 35 et 38 lycéens. Avec cet effectif, impossible de réaliser des travaux de groupes, d’aller en salle informatique, ou de réaliser certains TP de chimie.
Un « dysfonctionnement » déjà présent en 2018 : les professeurs avaient pris la décision de limiter leurs classes de seconde à 24 élèves. « On avait déjà dû faire des sacrifices pour pouvoir fonctionner », déplore Audrey, professeure de SES.
L’établissement avait mis fin à l’aide personnalisée en mathématiques et en français et supprimé une demi-heure de sciences physiques. « Le changement a été spectaculaire, depuis, les rapports d’incidents ont été divisés par trois », s’exclame Sandra, professeure de lettres dans l’établissement depuis une douzaine d’années.
« Mais ces contraintes budgétaires, ce n’est pas viable, c’est un non-sens pédagogique », continue-t-elle. Début 2025, les professeurs ont appris ne plus avoir de financement pour payer les HSE (heures supplémentaires effectives), originellement dédiées aux sorties scolaires et aux temps de bac blancs.
Au lycée Faÿs à Villeurbanne, des conditions de travail dégradées
En plus des cours impossibles à réaliser, ceux qui ont bien lieu sont « difficilement gérables ». Salomé étudie en classe de première. Pour elle, il est difficile de se concentrer. « Il n’y a jamais de silence, c’est dur de suivre, souffle-t-elle. En plus, les profs ont moins le temps de répondre à nos questions ».
Une situation qui envenime les relations entre professeurs et élèves. Par manque de place, Sandra ne peut plus déplacer ses élèves quand ils bavardent. « On est tout de suite dans la sanction, on se retrouve obligés de mettre des élèves dehors », regrette-t-elle.
« Cette année, je n’ai rien appris », sourit ironiquement Lina, en première générale. D’après L’Etudiant, seul 34% des lycéens ayant passé le BAC en 2023 ont obtenu une mention à Faÿs, contre 56,8% au niveau national.
Les manques de financement se font également ressentir en dehors des salles de classe. La vie scolaire est l’une des branches du lycée les plus affectées, avec seulement 12 assistants d’éducation (AED) pour les 1400 élèves de ce lycée d’éducation prioritaire. « Ça se traduit par des dégradations et des violences… », témoigne Sonia en référence à l’agression physique subie par l’un de ses collègues en septembre 2024.
Un manque de personnel qui se fait aussi ressentir chez les élèves : « Ils sont tellement peu qu’ils n’arrivent pas à faire leur travail, on doit toujours attendre des plombes pour qu’ils nous ouvrent le portail… », déplore une élève de terminale.
Au lycée Faÿs à Villeurbanne : des salles « inondées »
Les classes débordent d’élèves, mais aussi d’eau de pluie. « Les salles sont inondées par des infiltrations par le toit. Des seaux sont disposés un peu partout au troisième étage, dans les escaliers, ou dans des salles d’examens », soupire Arthur Lithaud, professeur de mathématiques syndiqué à Sud Éducation.
Une salle de classe en mauvais état au lycée Frédéric Faÿs à Villeurbanne Photo : DR Une salle de classe inondée au lycée Frédéric Faÿs à Villeurbanne Photo : DR Inondations dans les classes du lycée Frédéric Faÿs à Villeurbanne Photo : DR
La Région, responsable des locaux, a également financé pendant la crise sanitaire de 2020 des « salles préfabriquées » à l’extérieur du bâtiment, dans la cour. De nouvelles salles en extérieur doivent être installées par la Région, une « solution pansement » qui exaspère certains professeurs : « pour aller aux toilettes, les élèves manquent alors facilement une quinzaine de minutes, le temps de faire l’aller-retour ».
Contactée par Rue89Lyon, la Région a confirmé la planification de divers travaux. Les moisissures en classes sont prévues pour cet été, un appel d’offres pour la toiture a été lancé, et les chiffrages pour la reprise en plâtrerie des classes sont en cours.
De son côté, le Rectorat assure avoir entendu les revendications des professeurs, et déclare que le lycée « bénéficiera de conditions analogues aux lycées dont l’effectif des classes de seconde est abaissé à 32 élèves »… Comme expliqué plus haut, cet effectif a déjà été limité (à 24 et non 32) par les moyens des professeurs. Dans leur réponse, aucune mention des réclamations principales concernant les effectifs des classes de première et terminale.
À Villeurbanne, cette grève pourrait bien ne pas être la seule. Le collège des Gratte-Ciel Môrice Leroux, a aussi annoncé une grève prévue pour le 20 mai. Ces professeurs partent d’un même constat : « des moyens plus qu’insuffisants » face à une hausse d’effectifs d’élèves. L’un des points communs de ce lycée et de ce collège, c’est un IPS (Indice de Positionnement Social des élèves) relativement faible, « dans les derniers de la ville”, selon Sandra. « On est là pour soutenir une éducation prioritaire, qui aujourd’hui ne l’est plus », conclue-t-elle.
Dans le Rhône, la chasse des blaireaux oppose durement chasseurs et associations de protection de l’environnement. Une photo par vladimircech sur Freepik.
Fin avril, France nature environnement (FNE) Rhône a été placée en redressement judiciaire. En grande difficulté, l’association créée en 1968 a été particulièrement touchée (coulée ?) par la baisse de subvention du Département.
Le président du Département du Rhône, Christophe Guilloteau (LR), a-t-il donné le coup de grâce à France nature environnement (FNE) Rhône ? Le 29 avril, le tribunal des activités économiques de Lyon (ex-tribunal de commerce) a placé l’association en redressement judiciaire. Trois semaines auparavant, le 4 avril, le président du Département décidait de couper une subvention de 30 000 euros à cette association (notamment) qu’il qualifiait de « danseurs aux pieds nus ».
« Tout était bouclé et cette subvention avait été prise en compte dans le budget prévisionnel », confirme Anthony Chane, administrateur de FNE Rhône. À plus de 55 ans, l’ex-Frapna, qui était en situation critique, se retrouve dans un moment de crise unique.
« On avait déjà eu de grandes crises financières, lors des coupes de subvention de Laurent Wauquiez (LR) [en tant que président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, ndlr]. Mais c’est la première fois que nous sommes en redressement judiciaire. »
Pour rappel : Laurent Wauquiez en son temps avait déjà décidé de réorienter l’intégralité des subventions européennes dédiées aux zones Natura 2000 au profit du secteur agricole. Une décision qui avait impacté 266 sites protégés de la Région. Dans le même esprit, l’actuel candidat à la présidence des LR avait favorisé, dès son arrivée en 2016, les chasseurs, réduisant de moitié la subvention régionale accordée à FNE.
Dans les autres « coupes », la Région a, selon l’association, également arrêté de verser sa subvention pour l’entretien de la réserve naturelle régionale de la mine du Verdy, du côté de Pollionnay (ouest lyonnais).
Un appel pour sauver la FNE Rhône
Comme en 2016, le dernier coup semble donc venu de la droite. Mais, cette fois-ci, le navire était déjà en grande difficulté. Depuis décembre, l’équipe se bat pour tenter de retrouver un semblant d’équilibre. Embauchant quinze salariés permanents et cinq saisonniers, FNE Rhône était déjà dans le rouge en décembre 2024. Pour tenter de se sauver, elle a lancé un appel aux dons se terminant le 31 mai.
« Les mots « redressement judiciaire » font peur, mais ils ne sont pas une fatalité, tente de réagir Anthony Chane. On va prouver que FNE est capable de se renouveler et est toujours d’utilité publique. »
La vieille dame n’est pas la seule dans cette situation. Entre la baisse des dons et celle des subventions, les associations écologistes n’ont, tout simplement, plus d’argent. Zero Waste France, Greenpeace, Les Amis de la Terre… Dans Reporterre, elles pointent un contexte national délétère.
Reste à trouver des solutions… (très) rapides. En l’absence de fonds publics, la structure compte se tourner vers le privé. Aller vers des RSE d’entreprise, des fondations, etc. Il s’agit de repenser tout un modèle économique. Pour cela, FNE dispose de deux mois. Son prochain passage devant le tribunal des activités économiques est prévu le 26 juin.
Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
La façade de l’ex-école Gilibert, occupée par des familles sans-abri.Photo : MP/Rue89Lyon
Un rassemblement est organisé par le collectif Jamais sans toit, vendredi 16 mai pour s’opposer à l’expulsion prochaine de l’ancienne école Gilibert (Lyon 2e). Le rendez-vous est prévu à 17h devant la préfecture du Rhône (Lyon 3e).
Le collectif Jamais sans toit appelle à un rassemblement contre l’expulsion des familles occupant l’ancienne école Gilibert (Lyon 2e). Rendez-vous est donné vendredi 16 mai à 17h, devant la préfecture du Rhône (Rue Dunoir, Lyon 3e). Différents collectifs de soutien ont appelé à rejoindre ce rassemblement afin de venir « en appui à la délégation qui sera reçue à la préfecture pour trouver une solution ».
Pour rappel, une trentaine de personnes occupent actuellement les lieux : des familles, des femmes seules, 20 enfants, et un bébé de deux ans. La mairie de Lyon a entamé une procédure d’expulsion le 1er avril, au lendemain de la fin de la trêve hivernale. Selon Jamais sans toit, les occupants sont expulsables à partir du 2 juin.
À Lyon, un rassemblement de soutien à Gilibert et autres occupations menacées d’expulsion
Une situation qui fait écho à celle du quai Arloing (Lyon 9e), où se sont aussi installées des femmes et des familles. Dans un communiqué du 11 mai, le collectif Solidarité entre femmes annonce avoir obtenu la prolongation de l’occupation jusqu’au 20 juin et un projet de mise à disposition des bâtiments vides de la Métropole pour mettre à l’abri 120 personnes du collectif. Une solution « pas suffisante », car ces places « ne sont pas des logements pérennes », rappelle le collectif.
Dans ce communiqué, Solidarité entre femmes à la rue appelle à rejoindre le rassemblement du vendredi 16 mai et mentionne également la menace d’expulsion pesant sur les plus de 250 jeunes mineurs isolés du campement des Chartreux.
Le parc doit être évacué sur demande de la mairie de Lyon, car des travaux y sont prévus cet été. Le tribunal administratif a autorisé la commune à faire appel à la force publique pour procéder à l’évacuation à partir du 18 mai. Comme pour les occupants de l’école Gilibert, aucune solution n’est pour le moment prévue pour ces mineurs isolés.
À Lyon, l’avenir de la Halle pourrait animer les débats pour les municipales.Photo : MP/Rue89Lyon.
Que deviendrait la Halle Tony-Garnier si Jean-Michel Aulas devenait maire de Lyon ? Pas encore candidat, celui qui a repris avec son fils Alexandre une autre salle de spectacles, la LDLC Arena, pourrait être gêné par ce dossier. Un sujet remis sur le tapis par son opposant à droite Pierre Oliver… Petite partie de billard à trois bandes.
C’est un bel instantané de réussite entrepreneuriale. Celle d’un fils, Alexandre, et de son père, Jean-Michel, tout fiers de leur dernière acquisition en juin 2024, la LDLC Arena. Dans un article du Progrès datant de fin avril, le quotidien revient sur les attentes placées dans cette prestigieuse nouvelle salle de sport et de concerts, à l’Est de Lyon.
Directeur général du fond d’investissement « family office Holnest », le fils Aulas, Alexandre, y revient sur le développement de la salle, et évoque notamment l’arrivée potentielle du « Cube » – qui pourra avoir une jauge de 1 500 à 3 000 personnes. Mais l’article omet d’évoquer un point et pas des moindres, l’existence d’une concurrente directe de la LDLC, l’historique Halle Tony Garnier de Lyon (Lyon 7e). Or, si la candidature aux élections municipales de son père Jean-Michel se concrétise, la question de l’implication familiale dans une des deux salles pourrait être soulevée.
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Journaliste lyonnais fan de l’Ouest, je suis à Rue89Lyon depuis 2020. Aujourd’hui associé et directeur de publication, je couvre les questions sociales mais aussi écologiques (pollutions industrielles, scandale des perfluorés). Le travail, c’est la santé, à condition que le droit soit respecté. Un œil politique sur le Rhône. Pour me laisser une info, c’est ici plemerle@rue89lyon.fr.
Morgane Beauvais, sexologue-sexothérapeute spécialiste du BDSM et des sexualités créatives.Photo : SG/Rue89Lyon
[Interview] Morgane Beauvais, alias Sin Eden, est sexologue-sexothérapeute et responsable de l’École des Arts Sadiens de Lyon. Rencontre avec cette experte des sexualités créatives et du BDSM, pour donner une fessée aux clichés.
Menottes, latex et martinet, le BDSM (pour bondage et discipline, domination et soumission, sado-masochisme) peut évoquer des images un peu obscures pour les non-initiés. Pourtant, derrière cet acronyme, il y a toute une communauté adepte de ces pratiques intimes et érotiques très variées. Morgane Beauvais, alias Sin Eden (son pseudo dans le milieu du BDSM), est sexologue-sexothérapeute. Elle est aussi la responsable de l’École des Arts Sadiens de Lyon, qui vient d’ouvrir ses portes le 29 avril dernier.
Cette trentenaire, elle-même pratiquante depuis plus de dix ans, forme de nombreux professionnels autour de ces thématiques et anime des ateliers pour mieux vivre sa sexualité, à destination de tous les publics, et particulièrement LGBTQIA+ ou atteints d’un handicap ou d’une maladie chronique. Elle est aussi podcasteuse et autrice : le 23 janvier 2025, elle a publié le livre SexoQueer (éditions Pride First), co-écrit avec Gwen Ecalle. Rencontre avec une experte des sexualités alternatives.
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Lyonnaise d’origine partie m’exiler à Lille pour étudier le journalisme, je retourne aux sources en effectuant mon alternance à Rue89Lyon. Plutôt penchée sur les sujets sociétaux : monde de la nuit, sexualités, violences sexistes et sexuelles, mobilisations sociales…
Contactez moi à sguili@rue89lyon.fr !
Les traditionnels « Siamo Tutti Antifascisti » ont résonné sur le cours Gambetta.Photo : MP/Rue89Lyon
Ce dimanche 11 mai, le collectif « On s’en mêle 69 » organise une manifestation contre les racismes et l’islamophobie, à Lyon. Le rendez-vous est prévu place des Terreaux (Lyon 1er).
C’est la déclinaison locale, d’un mouvement annoncé nationalement.
Ce dimanche 11 mai, un rassemblement organisé par le collectif « On s’en mêle 69 » est prévu Place des Terreaux (Lyon 1er) contre l’islamophobie et contre les racismes. Une réaction à la mort de Aboubakar Cissé, tué alors qu’il priait à la mosquée de la Grande Combe (Gard) dans des circonstances terribles. Ce dernier a reçu des dizaines de coups de couteau. L’auteur du crime a également proféré de nombreux propos haineux. Pour le collectif, il n’y a aucun doute :
« Il s’agit d’un attentat islamophobe, revendiqué comme tel, qui s’inscrit dans la trop longue lignée des crimes racistes qui ont marqué l’histoire de notre pays. Face à ces crimes et au racisme latent que subit notre société française, il nous faut dénoncer, combattre et condamner ces actes d’un autre âge dont nous avons le souvenir des périodes sombres de l’histoire humaine à travers les différentes guerres et le colonialisme. »
Extrait du communiqué du collectif « On s’en mêle 69 »
Le collectif en appelle ainsi à tous les citoyens, à commencer par les habitants des quartiers populaires.
À Lyon, un rassemblement contre les racismes et pour la saisine du parquet national antiterroriste
Dans un contexte politique national délétère, le collectif demande la mise en place de statistiques publiques indépendantes sur les actes islamophobes et racistes commis en France. Il demande également la saisine du parquet national antiterroriste pour enquêter sur l’assassinat d’Aboubakar Cissé. « Il faut que nos institutions se saisissent concrètement et sérieusement de ce fléau », indique le collectif.
À Lyon, la manifestation rassemblera notamment les NPA(s), Génération·s, Ensemble, la France insoumise et le POI. Côté collectifs, le Tsedek – collectif juif décolonial – ou encore l’UJFP (Union juive française pour la paix) ont répondu présents. On retrouve aussi Solidaires Rhône, le collectif Urgence Palestine et la Jeune garde. Ces deux derniers étant menacés de dissolution par le très droitier ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, n’ayant pas hésité à motiver cette décision que par sa volonté de « taper sur les islamismes ».
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Fabrice Pannekoucke, nouveau président de la région Aura, au côté de Laurent Wauquiez, jeudi 5 septembre 2024. ED/Rue89Lyon.
Ce mercredi 7 mai, Laurent Wauquiez (LR) a annoncé couper les subventions régionales à l’Université Lyon 2. En pleine campagne pour la présidence de son parti, le “conseiller spécial” de la Région Auvergne Rhône-Alpes tape fort sur une présidence durement touchée par un mois de crise et notamment ciblée par des menaces de mort.
Est-ce le point culminant de la tempête qui secoue Lyon 2 ? En proie à de nombreuses polémiques depuis un mois, l’université de sciences humaines vient de recevoir un nouveau coup sur la tête infligé par le “conseiller spécial” très (très) présent de la Région Auvergne Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez (LR).
En campagne pour la présidence de son parti contre le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, ce dernier a déclaré sur le plateau de CNews : “Je me bats pour que nous braquions les projecteurs sur la dérive islamo-gauchiste de [Lyon 2] et je vous annonce que nous avons décidé avec le président de la Région de supprimer toutes les aides à cette université ”. Dans la foulée, Fabrice Pannekoucke (LR), président de la Région, confirmait en effet les mots de celui qui reste le patron en Auvergne Rhône-Alpes.
Ce n’est pas la première fois que Laurent Wauquiez s’immisce dans la vie des universités de la Région. En 2021, il avait suspendu tout soutien financier à Science Po Grenoble, pour cause de “dérive idéologique” et de “wokisme”, avant de refinancer l’établissement via le Contrat d’engagement républicain, trois ans plus tard.
Comme à l’époque, la décision est tombée de façon soudaine, “brutale”, pour reprendre les mots de l’opposition socialiste à la Région. “Il exploite le moindre fait-divers pour se faire entendre”, souffle Johann Cesa, à la tête du groupe socialiste à la Région. À dix jours de l’élection du nouveau chef des LR, l’élu affiche sa fatigue face à une course aux thèmes chers à l’extrême droite entre le député de Haute-Loire et Bruno Retailleau. « On se demande s’ils n’ont pas franchi une ligne de non-retour », lâche-t-il.
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À Lyon, les soutiens de Kélé, visé par une OQTF, se sont rassemblés.Photo : PL/Rue89Lyon
Onze ans de vie à Lyon, une victoire judiciaire, et ce 16 avril, une troisième OQTF. Kéletigui Sylla, connu sous le surnom de « Kélé », se retrouve à nouveau menacé d’expulsion. Ses soutiens dénoncent un acharnement administratif contre ce « modèle d’intégration ».
Il avait déjà gagné son combat une première fois, puis une deuxième… Mais cela n’a pas convaincu la préfecture. Depuis la mi-avril, une troisième OQTF (Obligation de quitter le territoire français) vise Kélétigui Sylla, jeune Guinéen installé à Lyon depuis plus d’une décennie.
Arrivé à 14 ans sur les quais de la Gare Part Dieu, celui que ses soutiens surnomment « Kélé » pensait pourtant avoir franchi une étape décisive pour un avenir plus stable. Peu avant Noël, le tribunal administratif avait en effet annulé sa deuxième OQTF. Dans la foulée, la Commission de titre de séjour avait émis un avis favorable à la délivrance d’une carte, reconnaissant une intégration « modèle ». Un « avis » qui n’est qu’un « avis », nous a rappelé la préfecture. Elle l’a en effet confirmé.
OQTF à Lyon : la préfecture reste sur ses positions
Le courrier, que Rue89Lyon s’est procuré, est tombé le 16 avril. Il s’agit d’une décision de refus du titre de séjour, assortie d’une obligation de quitter le territoire, d’une interdiction de retour de deux ans, et d’un pointage hebdomadaire à la Police aux frontières (Paf). Pour Armand Creus, membre d’un collectif de soutien à Kélé, la situation est inexplicable :
« Il y a un acharnement incompréhensible, une pression inadmissible sur lui », souffle-t-il.
Son avocat et lui vont faire recours « dans les jours à venir ». Pour ses soutiens, la crainte la plus urgente est celle d’une assignation à résidence ou d’un passage en Centre de rétention administrative (Cra), en attendant le jugement. Un lieu de rétention prenant, bien souvent, d’avantage l’allure d’une prison, comme nous l’avons documenté.
Contactée par Rue89Lyon, la préfecture réitère les arguments justifiant cette OQTF : la présentation de « faux documents » à son arrivée en France – une chose que démentent ses soutiens – ou encore le non-respect de ses OQTF. « Il a de plus été jugé et condamné pour escroquerie », précise-t-elle. Une condamnation pour laquelle le jeune homme a déjà purgé une peine de deux mois à Corbas.
« Une décennie d’intégration » passée à la trappe par une OQTF à Lyon
De là justifier une énième procédure administrative ? Il faut dire que, au regard d’autres cas similaires, la situation de Kélé peut étonner. Mamadou Sow, par exemple, avait été dans la même situation. Visé par une OQTF, ce Guinéen avait, comme Kélé, gagné au tribunal administratif. Mais la préfecture n’avait pas fait appel de la décision, ni donné une nouvelle OQTF.
Qu’est-ce qui peut expliquer une telle différence ? En observant les deux cas, on constate que Mamadou Sow est père de famille en France, ce que n’est pas le jeune homme. De même, contrairement à d’autres profils, Kélé n’a pas de problèmes de santé qui justifient parfois le fait de rester, ou non, sur le territoire pour un étranger. Bref, si l’on s’en réfère aux grilles de l’État, on pourrait se dire qu’il ne remplit pas les cases nécessaires pour rester sur le territoire.
De quoi rendre fou ses soutiens : « Kélé apporte tous les éléments d’intégration. Cela fait onze ans qu’il se bat, et fait tous les efforts sur le plan scolaire, et professionnel », lâche Armand Creus. Avec un bac professionnel, un CAP, et un BTS commerce en poche, le jeune homme a déjà eu une promesse d’embauche, à condition de sa régularisation.
En plus de ses démarches scolaires et professionnelles, Kélé est artiste. Il a écrit un livret de poésie et a participé à des festivals sur le sujet, il est entré à la chorale « Les Chant’Sans Pap’Yé » et s’est initié au théâtre au sein de la « Compagnie Waninga ». « Tout ce qu’il fait, c’est exceptionnel », tranche Armand Creus. À l’heure où nous écrivons ces lignes, plus de 6400 signatures avaient été rassemblées dans une pétition de soutien, accompagnée d’une lettre pour demander sa régularisation. Cette dernière avait été signée par 44 personnalités issues du monde de la culture.
Une nouvelle OQTF symptomatique d’un virage répressif à Lyon ?
Pour ses soutiens, ce troisième refus de titre de séjour est « symptomatique de la politique de chasse aux étrangers, dans laquelle Bruno Retailleau s’inscrit dans une continuité encore plus dure que Gérald Darmanin ». La qualification de Kélé de « trouble à l’ordre public » illustre selon lui un système où « un pet de travers suffit pour être désigné comme une menace ».
Un terme de « trouble à l’ordre public » qui n’est pas inconnu à Rue89Lyon. En avril 2024, nous révélions que, bien souvent, la justice marchait dans les pas de la préfecture sur les droits aux étrangers. À l’époque, nous parlions d’une aggravation de la situation depuis la loi immigration, voulue par Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur.
Selon ses proches, Kélé reste dans un état d’incompréhension. Comme exigé, il est allé se présenter à la Police aux frontières (Paf). « Cela fait onze ans que ça dure, il est fatigué. Il ne demande qu’à pouvoir travailler, gagner sa vie, il se sent déjà partie prenante de notre pays », conclue Armand Creus. Visiblement, ce repos n’est pas pour tout de suite. Selon toute vraisemblance, l’affaire devrait de nouveau rebondir au tribunal administratif. Une nouvelle fois.