
Il ne se présentera pas sur son territoire d’élection, la mairie du 4e arrondissement, pas plus que pour la mairie centrale de Lyon. Non, car depuis qu’il s’est installé dans le fauteuil de président de la Métropole, après que Gérard Collomb a dû l’abandonner en rejoignant le ministère de l’Intérieur, il s’avère qu’il s’y trouve plutôt bien.
« Je suis président de la Métropole, je trouve cette nouvelle collectivité passionnante car elle répond aux besoins de nos concitoyens, » a expliqué David Kimelfeld en ligne ce mardi midi.
Et il veut en être, pour la collectivité et pour ses habitants, « après 2020 ». Il sera donc candidat à cet échelon et son annonce crée une nouvelle étape dans son jeu stratégique politique.
Le « grand rassemblement » ou la méthode enseignée par Gérard Collomb
Depuis que Gérard Collomb est revenu à Lyon, l’état de leurs relations n’est pas exactement au beau fixe. L’ancien ministre ne pouvant prendre le risque d’une élection à la Métropole, il s’est contenté de reprendre la mairie (plus facile), promettant alors de travailler en bonne intelligence avec son ancien poulain. Mais ce dernier, David Kimefeld, a d’ores et déjà expliqué qu’il n’était pas là pour chauffer la place, qu’il n’était ni un intérimaire ni un intermittent.
Des petits coups de semonce fortement appréciés à droite, comme à gauche. Certains des socialistes -restés sous la bannière PS- le verraient bien candidat pour eux. Et contre Gérard Collomb. A droite, Laurent Wauquiez n’a de cesse de vanter ses bonnes relations avec David Kimelfeld, pour faire (un peu) rager le maire de Lyon de 71 ans.
Pascal Blache, maire de droite du 6e arrondissement, s’amuse de ces bisbilles entre les anciens partenaires, rendues publiques. Tous soufflent sur des braises, entretenant le feu d’une dispute qui est en réalité peut-être… un peu surjouée.
En effet, il est peu probable que l’actuel président de la Métropole fasse tout à fait sans Gérard Collomb à l’aube des élections locales de 2020 (qui seront doubles, municipales et métropolitaines, warning). Dans son annonce faite au Figaro Talk, David Kimelfeld inclue d’ailleurs l’actuel maire de Lyon dans le « grand rassemblement » rêvé.
Il cite le rassemblement qui existe d’ailleurs déjà à Lyon, mêlant dans les exécutifs municipaux et métropolitains des écologistes, des socialistes, des gens de centre droit. Voire de droite. Ce qui est, on ne peut pas le lui enlever, l’ouvrage et la méthode de Gérard Collomb.
« Gérard Collomb ne connaît que les rapports de force »
Ce lundi, à la fédération du Parti socialiste, une petite conférence de presse ré-affirmait par ailleurs que des listes seraient montées partout dans la Métropole, face aux listes LREM. Face à Gérard Collomb également ?
Gilbert-Luc Devinaz, sénateur PS, nous a répété (avant même, donc, que David Kimelfeld ne se prononce aussi précisément sur ses velléités) :
« Gérard Collomb ne connaît que les rapports de force ».
Voilà pourquoi David Kimelfeld naviguerait de la sorte, obligeant son ancien parrain à sortir du bois. Gérard Collomb va-t-il se contenter d’être candidat pour la mairie de Lyon, alors que tous les pouvoirs, budgets et sujets d’ampleur se trouvent au sein de la Métropole -cette structure titanesque qu’il a lui-même inventée (une première en France) ?
Gilbert-Luc Devinaz illustre son propos :
« Peut-être bien que David Kimelfeld et Gérard Collomb forment un même râteau. Il y en a un qui ratisse à droite, l’autre qui ratisse à gauche. »
Pour pouvoir mieux re-créer ce rassemblement final en vue de victoires en 2020. Reste à savoir si Gérard Collomb est prêt à céder sa place de candidat pour le siège de président de la Métropole.

David Kimelfeld président de la Métropole de Lyon lors de la signature d’un avenant au Contrat de Plan Etat-Région. ©MG/Rue89Lyon

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En 2020 il faudra assurer devant tous les électeurs des 14 circonscriptions (à Lyon, mais aussi à Vénissieux à Villeurbanne et dans les 59 communes de la Métropole) pour pouvoir être élu Président.
Le futur président ne pourra plus compter sur ces copains de Synergies-Avenir.
Il devra l’emporter dans au moins 7 des 14 circonscriptions.
Il ne pourra pas se comporter en maire de Lyon avec ces 9 arrondissements, mais en maire de la Métropole avec ces 14 circonscriptions.