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Le Remera, centre de recherche dédié aux malformations, vit un feuilleton à rebondissements

Ses révélations sur des cas de concentration de malformations chez des nouveaux-nés ont fait l’objet d’une couverture médiatique importante. Le Remera, centre de recherche et registre des malformations en région, a pourtant perdu ses subventions. Rue89Lyon apprenait toutefois la semaine dernière que l’un de ses financeurs publics, Santé Publique France, comptait maintenir l’activité et les missions du registre, jugées « indispensables ».

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Capture d’écran du site web du Remera.

Depuis, la directrice du Remera, les deux autres employés en CDI ainsi que les personnes en CDD ont reçu une convocation des HCL (hôpitaux centraux de Lyon, tutelle du centre) à des entretiens préalables au licenciement, prévus le 16 octobre prochain. Très agacée, Emmanuelle Amar, la directrice, ne sait plus quoi penser. Elle déclarait ce vendredi 12 octobre à Rue89Lyon :

« On nous dit que ce que l’on fait est indispensable. Mais les HCL n’ont pas reçu l’argent et, sans argent, ils ne poursuivront pas, c’est aussi simple que ça. »

Le Remera est principalement financé par Santé Publique France, organisme d’Etat en charge de la veille sanitaire, et par la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Pour ce qui concerne le premier, nous avons ré-interrogé le député Olivier Veran qui avait apporté la bonne nouvelle du maintien et de l’amplification des subsides la semaine dernière.

« Oui je confirme que Santé Publique France considère que les missions du Remera sont nécessaires. Mais il y aurait eu des dysfonctionnements et il y aura donc une remise à jour à faire dans la structure. »

Il semblerait que l’activité de la structure Remera puisse être maintenue… mais sans son équipe actuelle. Les HCL ont promis un « reclassement » des employés qui la composent.

« Je ne sais pas trop ce que l’on peut faire d’autre de moi ; je suis épidémiologiste », lâche Emmanuelle Amar, lasse.

Laurent Wauquiez se repositionne pour « apporter la lumière » aux familles de l’Ain

Pour ce qui concerne la Région, le débat se situerait aussi sur le fonctionnement du centre et pas sur son activité. Des conseillers régionaux appartenant à l’opposition (écologistes mais aussi élus du parti radical de gauche) ont exhorté Laurent Wauquiez, président de Région, à agir vite pour que le Remera soit sauvé, l’accusant de sous-estimer les missions de santé publique menées jusque là.

Les explications sur la suppression des subventions pour le Remera portent sur la forme : les demandes n’ont pas été émises de manière correcte de la part de l’équipe en place.

“Toutes les associations doivent justifier leurs dépenses. Sur le fond, on est convaincu de l’intérêt de ce que fait le Remera, mais on ne donne pas de l’argent comme ça”, ont déclaré les services régionaux à la presse.

Dans un communiqué transmis ce vendredi soir, Laurent Wauquiez semble avoir décidé de ne pas passer pour le mauvais bougre dans cette affaire de santé publique et de ne plus rester sur ce seul postulat administratif relatif aux Remera.

Le président d’Auvergne-Rhône-Alpes s’est donc positionné politiquement, exigeant désormais de la part de la ministre de la Santé Agnès Buzyn une action rapide concernant cette question des malformations qui concerne notamment l’Ain, promettant même une aide financière. Il déclare avec emphase :

« La Région est prête à cofinancer les études qui permettront d’apporter la lumière à toutes les familles touchées car elles ont droit à la vérité, ainsi qu’aux habitants des communes concernées. »

Dans ce projet d’études nouvelles, aucune mention n’est faite du Remera.

 


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Mathieu Rostaing. ©AnneBouillot

Photo : AnneBouillot

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