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#Enjeux2020 – Logement : les propositions des candidats

[Article régulièrement mis à jour] Comment loger tout le monde à des prix acceptables ? Nous avons posé la question aux candidats; ceux et celles qui vont mener des listes à la mairie de Lyon ou à la Métropole.

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#Enjeux2020 – Logement : les propositions des candidats

A l’exception de Gérard Collomb et du Rassemblement national, tous nous ont répondu en précisant qu’il s’agissait de « premières idées » et que des annonces seraient faites « dans les prochaines semaines ».

Nous publions ces premières propositions.

1/ Nathalie Perrin-Gilbert, candidate « Lyon en commun » à la mairie de Lyon


Dans le cadre de sa liste « Lyon en commun » (soutenue notamment par La France insoumise), l’actuelle maire du premier arrondissement liste ses propositions sur le logement en précisant que « ces propositions sont encore en phase de consolidation »

  • Un moratoire sur le SCOT et le PLU-H pour ménager le territoire et stabiliser l’aire urbaine. Pour rappel, la Métropole a voté cet été un PLU-H qui fait de l’attractivité son premier objectif. Or ce leitmotiv ne cesse de renforcer la pression immobilière sur l’agglomération, renchérir le prix au mètre carré, (avec pour autres effets induits : l’urbanisation des terres, la congestion du trafic…). Nous devons décélérer la ville !
  • Un coup d’arrêt aux Airbnb pour organiser et réguler l’offre de meublés touristiques dans la ville. Nous mettrons en place une cartographie des appartements meublés touristiques à partir de laquelle nous établirons un zonage de notre ville (comme l’a fait Barcelone) : là où l’offre en Airbnb est déjà (trop) importante, toute nouvelle transformation d’appartement en meublé touristique sera interdite. Nous doterons notre ville d’une unité de contrôle des meublés touristiques.
  • Une politique d’achat volontariste dans le cadre de l’office du foncier solidaire (OFS). Pour rappel, en 2014 nous proposions déjà la création d’un établissement public du foncier.
  • La création d’une Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) d’habitat, dont la ville sera partie prenante. Les collectifs d’habitants et associations déjà existants, pourront s’appuyer sur cet outil, ou y participer. L’habitat collectif est le moyen d’associer financements privés et publics, avec pour objectif de refaire de l’habitat un bien essentiel à la personne, qui doit échapper à la spéculation.
  • Un encadrement des loyers. Nous solliciterons activement le Préfet du Rhône et nous appuierons sur l’expérience d’autres villes en France mais aussi en Europe (Berlin par exemple).
  • Une poursuite de la production de logement social pour atteindre les objectifs de la loi (25 %)
  • Une « reprise en mains » de Grand Lyon Habitat, bailleur public historique dans notre ville, dont le patrimoine vieillit mal et dont le lien avec les locataires s’est considérablement dégradé.
  • Un accroissement de la production de logement social étudiant plutôt que des résidences étudiantes privées onéreuses, en s’appuyant notamment sur la SACVL.

2/ Sandrine Runel, candidate du Parti socialiste à la mairie de Lyon

Sandrine Runel, conseillère du 8e arrondissement et conseillère de la Métropole (membre de la majorité), définit d’abord le logement comme « un bien vital, comme l’eau et l’air, qui ne peut être l’objet ni de spéculation, ni d’enrichissement ».

A la question « comment loger tout le monde ? », elle ajoute le corollaire « comment permettre à chacun de conserver son toit ? ».

  • Mettre en place l’encadrement des loyers : pour réguler un marché de plus en plus sujet à l’embolie, réguler les prix de location permettra d’éviter que les populations des classes moyennes et populaires soient repoussées en périphérie. Cette mesure vise a préserver l’équilibre de notre ville et de nos quartiers afin de faire en sorte que la mixité sociale ne soit pas qu’un simple slogan mais reste a Lyon dans les années à venir une réalité !
    L’article 140 de la loi ELAN de 2018 permet d’expérimenter le dispositif sur 5 ans.
    L’encadrement concerne les contrats de location de logements, meublés ou vides, à usage de résidence principale ou à usage mixte (professionnel et habitation principale) et s’applique lors de la première mise en location comme lors du renouvellement du bail. Il permet la détermination d’un loyer de référence sur le territoire et empêche un bailleur d’augmenter le loyer entre deux locataires au-delà de l’actualisation de l’indice de référence des loyers (IRL). Mesure saine mais aussi souple, la loi prévoit des applications différentes en fonction des cas. Un complément de loyer peut être demandé si le bien justifie d’avantages particuliers, notamment en termes de confort.
  • Développer un urbanisme et une politique de logement basés sur une obligation de résultats : cela permettra de suivre l’évolution de la situation et du reste à faire. Nous déterminerons :
    – Un pourcentage maximum du budget des ménages consacré au logement,
    – Des indicateurs de mobilité trajet domicile-travail (temps, coût, solutions de transport en commun),
    – Des indicateurs d’accès aux communs, un taux de déménagement contraint, une évaluation de l’appropriation du cadre de vie, des indicateurs de mixité sociale au niveau de l’immeuble, du quartier, le pourcentage de mal-logement, les besoins en logement non satisfaits.
    Nous fixerons aussi des objectifs en termes de logement par rapport au parc immobilier, tel que Zéro logements vacants.
  • Partager l’initiative en termes de logement, d’urbanisme et d’usage avec les habitants :
    Les projets seront co-construits avec les premiers concernés et nous soutiendrons l’innovation sociale (tiers-lieux, communs, etc.). Sera aussi fait fortement recours à l’habilitation passagère, qui aidera à répondre humainement aux situations d’hébergement d’urgence auxquelles est confrontée notre ville pour offrir un accueil décent et une mise à l’abri des familles et des personnes à la rue ainsi que les migrants et MNA pour permettre une utilisation de tous les espaces à disposition.
  • Poursuivre une politique active de construction de logements sociaux en privilégiant les organismes HLM et en limitant la « concession » du domaine public à la promotion immobilière privée. Plus largement, nous réviserons les critères d’attribution des permis de construire, tels que la taille des logements, la surface réservée aux parcs et espaces verts, la réservation d’espace en pied d’immeuble pour des baux commerciaux, l’accès aux services et équipements publics et culturels.
  • Dissocier le foncier du bâti pour diminuer le coût du logement, et renforcer l’action foncière de la Ville de Lyon et de la Métropole, notamment en augmentant les moyens et dons à l’Organisme de foncier solidaire (OFS) et les réserves foncières. Parallèlement, nous recourrons systématiquement à la taxe sur les logements vacants (THLV), créée en 1998, pour rendre le bâti vacant au marché.
  • Encourager et favoriser les projets d’habitat participatif et intergénérationnels en s’appuyant sur des Sociétés coopératives d’intérêt collectif type Habitat & Partage, en relayant institutionnellement cette option mais aussi le logement pour les jeunes en alternance et en apprentissage en lien avec l’accompagnement dans leurs parcours de qualification et d’insertion professionnelle.
  • Un Logement d’abord pour les Lyonnais.es : une liberté fondamentale, un droit pour toutes et tous !
    – Interdire par des arrêtés les expulsions non assorties d’un relogement immédiat, et mettre à disposition des associations d’insertion et d’aide aux démunis des logements (le besoin est estimé à 5 000),
    – Coordonner la lutte contre les nuisibles (type punaises de lit) au niveau municipal voire métropolitain en identifiant au plus tôt les zones de contamination,
    – Augmenter la participation de la Ville de Lyon dans les instances de lutte contre l’habitat indigne aux côtés du secteur associatif en finançant davantage les diagnostics et en diffusant l’information aux particuliers sur les procédures à engager en cas de situation d’insalubrité ou d’indécence.

3/ Grégory Doucet et Bruno Bernard, candidats écologistes à mairie et à la Métropole de Lyon

Pour les candidats d’Europe Ecologie les Verts (EELV – liste Changer Lyon) à la Ville de Lyon (Grégory Doucet) et à la Métropole (Bruno Bernard) la « priorité est d’accroitre le bien être des citoyens », et cela passe par « le droit au logement décent et abordable » et par la « régulation du marché de l’immobilier devenu incontrôlable ».

  • Nous proposons donc un encadrement des loyers à la relocation en s’appuyant sur l’expertise de l’Observatoire des loyers de Lyon.
  • Nous entendons également atteindre les objectifs de 25% de logement social le plus rapidement possible, et ce dans toutes les communes de la Métropole et tous les arrondissements de Lyon afin de réduire la fracture sociale qui divise notre territoire.
  • Le rééquilibrage et la coopération entre les communes et les territoires voisins peuvent contribuer à construire une Métropole apaisée et résiliente.
  • Il faut décentraliser. A Lyon, tout est concentré sur la Presqu’île, il faut rendre les autres arrondissements et les périphéries plus attractifs. Ce n’est pas normal de devoir faire 5 ou 6 km pour un service.
  • L’ensemble des projets urbains doivent reposer sur la concertation avec les citoyens afin de répondre aux mieux à leur vision de la ville.
  • Le logement très social doit également être mis en valeur afin d’accompagner les plus démunis.
  • Nous renforcerons le dispositif ECORENO’V d’accompagnement pour la rénovation énergétique de l’habitat privé afin de lutter contre les passoires énergétiques et permettre à toutes et tous et en particulier les plus précaires de diminuer leurs factures d’énergie.
  • Enfin, nous continuons d’apporter notre soutien aux associations de terrain qui aident au quotidien les citoyens face à la saturation des logements à Lyon.

4/ Eric Lafond, liste 100% Citoyen

Candidat centriste à la mairie de Lyon, Eric Lafond veut avancer des « idées neuves pour accroître l’offre de logements accessibles ».

  • Lyon et Villeurbanne concentrent l’explosion des prix. C’est le fruit d’une volonté d’hyper centralisation de la Métropole. Nous avons la volonté de rééquilibrer le territoire en permettant à de nombreux lieux de centralité d’émerger (voir nos propositions sur la mobilité). Nous rééquilibrons et diffuserons ainsi l’attractivité sur l’ensemble de la Métropole et allégerons la tension sur le foncier de l’hyper centre.
  • Il nous faut aussi construire différemment. Le foncier solidaire lancé (OFS) récemment par la Métropole est une bonne idée, bien qu’elle arrive tardivement et sur un faible volume. Il en faut d’autres.
  • Nous soutiendrons les entrepreneurs qui proposent de nouveaux modes de construction, moins chers et plus respectueux de l’environnement. Certains ont déjà essayé sur le territoire, ils se sont heurtés à un refus de changer d’habitude et ont renoncé. Avec 100%Citoyens, ils seront les bienvenus. Nous pensons notamment à la construction modulaire ou à la construction bois, absentes d’un territoire demeuré 100% béton.
  • Nous permettrons l’ajout d’un niveau à de nombreux immeubles anciens avec un objectif de végétalisation de la toiture. Nous conjuguons ainsi l’augmentation de l’offre de logements avec un nouvel urbanisme pour une ville tempérée. Cette mesure pourra aussi concerner tous les immeubles qui sortent de terre en ce moment. La nécessaire végétalisation de la ville annoncée dans de nombreux programmes ne les empêchent pas d’avoir des toits terrasse parfaitement minéralisés…
  • En complément de la construction, nous agirons sur la meilleure gestion du parc locatif existant. Le taux de vacance demeure très élevé (8.5% sur Lyon et 7.5% sur la Métropole). La réduction de la vacance, en premier lieu du parc privé des acteurs publics, permettra de remettre sur le marché plusieurs milliers de logements.
  • Nous soutiendrons l’émergence d’une offre de co-housing, d’habitat intergénérationnel. Se croisent en effet en ville des personnes âgées qui souhaitent demeurer dans leur logement et des jeunes actifs qui cherchent à accéder à un logement à moindre frais. Quelques associations travaillent à les rapprocher avec un contrat de location assorti de services quotidiens. Elles œuvrent seules aujourd’hui. Nous ferons de cet objectif d’habitat intergénérationnel une politique locale ambitieuse.
La Maison Valla. Au 53 boulevard des Brotteaux, le promoteur a construit autour de la villa qui a été encastrée dans le nouveau bâtiment

5/ David Kimelfeld, candidat dissident LREM à la Métropole de Lyon

Le président de la Métropole sortant, David Kimelfeld a présenté dans un communiqué de presse certaines mesures concernant le logement, mettant en avant que « parallèlement à l’urgence environnementale, nous faisons face aujourd’hui à une urgence sociale » :

  • Organiser des Assises de la Métropole pour faire signer une charte de la co-construction de la Métropole
  • 500 logements en habitat participatif d’ici à 2025 avec notamment le développement de système de colocation intergénérationnelle, entre jeunes et séniors avec l’objectif de 1.000 colocations sur le mandat
  • Faire de l’habitat plus inclusif
  • Objectif global de production de 50.000 logements d’ici 2026 dans la Métropole avec 40% de logements sociaux, 20% de logements pour les étudiants et les apprentis, 20% de logement abordable et 10% de logement intermédiaire (loyers de 20% à 30% en dessous des prix du marché)
  • Doubler le budget annuel dédié à la politique du logement et de l’habitat pour y consacrer 200 millions d’euros
  • Renforcer l’usage et le budget dédié aux préemptions pour l’acquisition de logements dans les secteurs tendus de
    la Métropole
  • Généraliser l’encadrement des prix de vente de logements neufs dans les projets urbains portés par la Métropole
  • Diviser par deux le prix de l’immobilier en secteur tendu en s’appuyant sur le nouvel Office foncier solidaire métropolitain. Objectif de 2.000 logements abordables/an à la mi-mandat avec l’aide de l’OFS métropolitain.
  • Renforcement du plan d’aide à la primo-accession des ménages les plus modestes  avec le versement de primes pour l’achat d’un logement, représentant entre 2.000 et 6.000 euros
  • Création de « Tous Logés ! », un guichet et une plateforme d’information concernant les offres de logement et aides publiques pour l’accession à la propriété et à la rénovation énergétique
  • Renforcer le plan Logement d’Abord pour lutter contre le sans-abrisme
  • Renforcer les mesures d’encadrement des logements en location pour une courte durée de type « AirBnB »
  • Expérimenter le « permis de louer » dans certains quartiers de la Métropole
  • Engager une stratégie d’ensemble sur le logement avec les territoires limitrophes
  • Engager des ventes de logements HLM dans les quartiers de la Métropole où la part de logements sociaux est majoritaire

Selon David Kimelfeld, ces annonces programmatiques ont été déterminées à la suite de la concertation citoyenne qu’il a engagée en octobre. Son service presse avait précisé que « Des propositions [avaient] déjà été faites le 7 novembre pour les étudiants » :

  • Construction de 10.000 logements étudiants d’ici 2026 dont 8.000 logements sociaux
  • 1.000 logements en habitat modulaire.

En parallèle, il est rappelé que le 4 juin dernier a été présenté « un plan d’urgence d’accès au logement, qui comporte notamment la création d’un organisme du foncier solidaire (OFS) ».

6/ François-Noël Buffet, candidat Les Républicains à la Métropole de Lyon

Le sénateur LR et ancien maire d’Oullins, François-Noël Buffet part du constat partagé par tous les autres candidats : « les foyers modestes ne parviennent plus à se loger ». Et d’en conclure « vivre en métropole ne doit pas être réservé à une partie de la population » :

  • La Métropole de Lyon doit mener une politique proactive d’acquisition du foncier pour permettre ensuite des projets de logement dont les prix seront maîtrisés.
  • La Métropole doit aussi rester attentive à la fiscalité immobilière pour ne pas impacter plus le pouvoir d’achat des habitants

7/ Agnès Marion candidate du Rassemblement national à la mairie de Lyon

Candidate à la mairie de Lyon, Agnès Marion nous a indiqué que le RN « travaillait encore sur les propositions ».

8/ Gérard Collomb, candidat LREM à la Métropole de Lyon

Contacté le service presse du maire de Lyon ne nous a pas répondu.


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