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Municipales 2020 : Eric Lafond, le candidat gendre idéal et « boîte à idées » de Lyon

L’ancien candidat étiqueté Modem se présente pour la troisième fois aux élections municipales à Lyon. Avec sa liste 100 % citoyens, qu’on pourrait qualifier de centriste (encore une), il n’a pas de complexe à se présenter comme une boîte à idées. Être élus importe peu assurent Eric Lafond et ses colistiers. Ce qu’ils veulent, c’est « peser » sur le contenu.

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Eric Lafond et ses colistiers de 100% citoyens

Puisqu’il est question d’annoncer la couleur en lançant leur candidature, difficile de ne pas jeter un œil à celles de leur communication politique : orange et violet. Il ne s’est donc pas défait du orange Modem, le parti dont Eric Lafond a été exclu, mais dont il estime toujours, dans un sourire, que lui et sa bande seraient les seuls vrais dépositaires à Lyon.

Avec ses colistiers, dont certains étaient présents à ses côtés mardi 17 septembre, pour officialiser sa candidature, il mène désormais le mouvement « 100 % citoyens », après avoir été, pour rappel et calendrier, candidat du Modem en 2008 et tête de liste « Lyon pour tous » en 2014. Sa volonté est modeste : continuer d’exister et tenter de « peser sur le contenu » de la campagne électorale à venir. Des campagnes électorales plutôt, puisqu’il y aura en 2020, en plus des élections municipales, les élections métropolitaines.

« On a le meilleur ratio nombre de voix / coût de la campagne de France ! »

Exister, c’est le grand enjeu pour Eric Lafond et « 100 % citoyens ». Après les 6 % des voix obtenues en 2008 sous la bannière du Modem, alors plutôt en vogue, sa liste n’avait recueilli que 3,7 % des suffrages en 2014. Cette fois, ils veulent « davantage se faire connaître ». Malgré des moyens financiers limités, ils assurent pouvoir envoyer cette année un courrier dans toutes les boîtes aux lettres. Un publipostage indispensable et qui leur aurait fait défaut en 2014, assurent-ils.

« En 2014, on a fait campagne avec 25 000 euros. On sait faire une campagne avec peu de moyens. Malgré notre score, on a sûrement le meilleur ratio nombre de voix par rapport au coût de la campagne de France ! » calcule Eric Lafond qui ne manque pas d’autodérision.

Le mouvement citoyen, composé de « gens actifs professionnellement », a déjà commencé à faire campagne. Sur les réseaux sociaux, où l’on peut revoir la tête de liste marcher dans les rues de Lyon, présentant quelques idées de son programme, sur de grandes thématiques comme les transports ou l’école.

Eric Lafond et ses colistiers de 100% citoyens
Eric Lafond et une partie de ses colistiers de « 100% Citoyens » lors de l’annonce de leur candidature aux élections municipales de 2020 à Lyon. Photo BE/Rue89Lyon

La « boîte à idées » des municipales ?

Même si, comme le disait l’autre centriste de Lyon Christophe Geourjon, en 2014, sa candidature « n’est jamais anecdotique, il est isolé ». Eric Lafond et son mouvement essayent de faire émerger des idées. Les définir comme une sorte de « boîte à idées » leur va bien, même s’ils n’ont jamais pu être en situation de les mettre en œuvre. Ils se réjouissent malgré tout d’avoir « parlé il y a près de 10 ans d’installer un péage urbain à Lyon » et de voir que l’idée a fait depuis un bout de chemin. C’est lui encore qui propose depuis les précédentes élections municipales la mise en place d’un service d’aérotram, observant qu’il se développe pour l’instant ailleurs en France.

« Il y a dix ans, on parlait déjà de ville plus lente. Ce qui ne veut pas dire qu’on veut une ville moins dynamique mais qui implique moins de déplacements pour faciliter en réalité la mobilité. Il faut passer moins de temps dans nos déplacements pour gagner du temps », détaille Eric Lafond.

Si le programme sera détaillé au fil de l’eau d’une campagne qui démarre, lui et ses colistiers envisagent une certaine organisation du territoire : stocker les voitures à l’entrée de la ville et diriger le flux vers le réseau renforcé des transports en commun du Sytral.

« On porte un discours et un programme qui se veut économe en matière de gestion des deniers publics. Mais on sait que la création par exemple de ces parkings pour stocker les voitures demandent aux communes d’acheter du foncier. Et qu’il faudra sûrement que la Métropole les aident pour cela », explique le colistier Stéphane Sacquépée.

Lyon et la Métropole pas aussi rayonnantes que ça

Eric Lafond veut  « parler de l’identité du territoire ».

« Il faut que ce soit une ville qui protège », explique-t-il.

Une manière de regrouper plusieurs thématiques fortes de leur programme. Protéger des méfaits de la pollution, du réchauffement climatique dans une ville « trop minérale » en mettant « l’écologie au cœur de l’identité de la ville ».

En innovant en matière de transports ou en mettant plus de moyens sur les écoles. Selon eux, Lyon et la Métropole se satisfont un peu vite de quelques bons indicateurs et de son attractivité économique.

« On est un territoire plus riche que le reste du territoire national, on doit avoir un meilleur niveau de service. Il y a une crise de rayonnement. Quand on regarde au-delà des indicateurs, on voit qu’on n’est pas si bons que ça », assure Eric Lafond.

Candidats pour ne pas être élus ?

Lui et ses colistiers assurent qu’ils ne partent pas en campagne simplement pour être élus. On n’est pas obligé de les croire et de se fier à l’apparence de gendre idéal de leur tête de liste. « Notre objectif est d’infléchir ce qui se fera dans la Métropole », ont-ils martelé.

Pourquoi alors ne pas choisir un autre mode d’action que celui qui passe par la case campagne électorale, et qui ne leur a jusqu’ici pas permis de le faire ?

« On reste des gens modérés. On veut être actifs différemment. On n’a pas trouvé de mode d’action qui ne soit pas trop extrême pour faire bouger les choses et qui nous convienne », assure Stéphane Sacquépée.

Même chose pour Eric Lafond :

« Ces actions montrent en creux l’inefficacité du politique. Il ne faut pas être dans la prise en otage, c’est par la politique qu’on peut faire bouger les choses. »

Avant que les résultats électoraux de 2020 ne tombent, ils s’estiment « ouvert à la discussion avec tous mais pas achetables ». En 2008 et en 2014, par refus ou à cause d’un score trop faible, il n’y avait eu aucun accord au soir du second tour. Le mouvement présentera d’ici fin 2019 ses listes dans les arrondissements de Lyon. Il espère également présenter des listes pour les élections métropolitaines et prêt à aider des listes citoyennes à se monter.

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#Élections Municipales 2020

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Photo : Mélany Marfella

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