Jean-Michel Rabeux propose une superbe adaptation de La Barbe Bleue, où la magie du spectacle et le comique des situations n’empêchent pas la peur et l’interrogation. Il détourne subtilement les thèmes du conte original pour en faire une histoire d’aujourd’hui, puissante et décalée.
Faut-il supprimer l’élection présidentielle?
A cinq mois du premier tour, alors que l’offre électorale se met en place, la question est provocatrice. Pourtant, celle de l’Oedipe refoulé qu’entretient le peuple français avec ses Chefs de l’Etat depuis l’exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793, reste posée…
Six ans après l’exécution de Louis XVI, la France se donnait un homme providentiel en Napoléon Bonaparte. Ce fut le début d’une longue série, pour le meilleur et pour le pire: Louis XVIII, Louis-Philippe, Louis-Napoléon Bonaparte, Clémenceau, Poincaré, Pétain, Mendes-France, de Gaulle… D’autres auraient bien aimé revêtir cet habit de lumière, comme le général Boulanger, Pierre Poujade ou Jean-Marie Le Pen…
Cette tendance a toujours existé, quel que soit le régime en place. A croire qu’après avoir tué le père, physiquement et psychologiquement, le 21 janvier 1793, les Français refoulaient sans cesse cet acte oedipien en se cherchant un père (ou une mère) de substitution.
Cela se manifeste surtout lors des déchirements nationaux, comme la perte de l’Alsace-Moselle, la défaite de 1940 ou la guerre d’Algérie.
Le régime actuel, la Ve République, né justement lors de ce dernier conflit, a même eu tendance à l’institutionnaliser, avec son élection présidentielle au suffrage universel direct, « rencontre entre un pays et un homme »…
Poser la question de la légitimité démocratique de ce scrutin s’avère risqué. Les taux de participation de 2007 (83,8 % des inscrits au premier tour, 84 % au second tour) semblent attester que les Français sont attachés à cette élection. Ce serait oublier un peu vite que, tout découlant de la présidentielle, il est normal que les citoyens s’investissent davantage dans ce rendez-vous électoral qui rythme la vie démocratique du pays.
Mais désigner une femme ou un homme pour en représenter 65 millions d’autres, est-ce encore totalement démocratique? Surtout avec de tels pouvoirs. Car contrairement à une idée répandue, le président de la République français détient davantage de prérogatives que celui des Etats-Unis d’Amérique, qui doit sans cesse composer avec la majorité au Congrès. Sans oublier que, si cette dernière peut déclencher une procédure de destitution à son encontre, il lui est en revanche impossible de la dissoudre.
En France, c’est le contraire, et le fameux article 16 sur les pleins pouvoirs en cas de crise (https://secure.wikimedia.org/wikipedia/fr/wiki/Article_16_de_la_Constitution_de_la_Cinqui%C3%A8me_R%C3%A9publique_fran%C3%A7aise), même atténué par la réforme constitutionnelle de 2008 (https://secure.wikimedia.org/wikipedia/fr/wiki/R%C3%A9vision_constitutionnelle_du_23_juillet_2008), reste sujet à caution.
Certains détracteurs de la Ve République parlent même de « monarchie élective »… Ce qui fait dire à d’autres détracteurs, louchant vers certains de nos voisins européens, que l’idéal serait une monarchie parlementaire, avec un chef de la majorité, un chef de l’opposition et un arbitre au-dessus de la mêlée… La plupart oublient de préciser quelle famille tiendrait ce rôle, forcément dynastique: Capet, Capet de la maison d’Orléans, Bonaparte?…
Plus sérieusement, une solution réellement républicaine est envisageable. Au cours de l’Histoire de France, le président n’a pas toujours été omnipotent. Le problème de la IIIe, et surtout de la IVe République, n’était pas tant que celui-ci « inaugurait les chrysanthèmes » que les partis se décrédibilisaient et s’épuisaient dans des combinaisons électorales et politiciennes bien loin des préoccupations des citoyens. Une tambouille réchauffée par des modes de scrutin peinant à imposer une majorité stable.
Le Chef de l’Etat, s’il doit endosser le maillot d’arbitre, ne pourra le faire que si au moins une des chambres du Parlement, celle qui a le dernier mot, dégage une majorité, ou à défaut une coalition claire. Autre condition: si le chef du gouvernement détient l’essentiel des pouvoirs, par le truchement du suffrage universel, il ne peut entrer en concurrence avec un Chef de l’Etat légitimé par le même suffrage.
Sous la Ve République, cela s’est produit trois fois, lorsque François Mitterrand, puis Jacques Chirac, ont perdu leur majorité parlementaire et ont du composer avec un Premier ministre issu du camp opposé… Loin de constituer un contre-pouvoir, cette concurrence de légitimité instaure un exécutif conflictuel.
Un président arbitre de la Nation, garant de la Constitution, des valeurs de la République, véritable modérateur du débat public, détenant l’autorité sans le pouvoir, pourrait être élu par le Congrès, ou par un collège de grands électeurs, pour un mandat d’un an renouvelable cinq ou sept fois, mais sans discontinuité. Il (ou elle) serait choisi sur une liste d’anciens élus.
Mais comme tout bon patient en analyse, pour évacuer une bonne fois pour toutes son complexe d’Oedipe, le pays devra effectuer un important travail sur lui-même. A savoir réformer sa gouvernance de fond en comble: instiller une dose de majoritaire dans la proportionnelle (et non le contraire…), élire deux chambres au suffrage universel direct mais selon deux modes différents, mettre fin au cumul des mandats dans l’espace et le temps, instaurer des mécanismes de participation et de contrôle citoyens, réfléchir à un nouveau statut de l’élu…
Michel Neyret fera son job de flic jeudi à Saint-Etienne
En détention provisoire à la prison de la Santé depuis le 3 octobre, l’ancien numéro 2 de la police judiciaire à Lyon, sera entendu par la cour d’assises de Saint-Etienne jeudi matin. Il sera entendu en tant qu’ancien chef de la BRI (brigade de recherche et d’intervention), dans le cadre du procès d’un braquage avec prise d’otage commis en Suisse. L’arrestation s’était faite à Bron.
D’après le Progrès, Dupont-Moretti et Herzog, les avocats d’un des présumés braqueurs, se sont formellement opposés au recours à la visio-conférence pour le témoignage de Neyret. Les magistrats ont finalement accédé à leur demande. Celui qu’on a appelé le « meilleur flic de France » sortira donc de sa cellule à Paris pour être entendu ce jeudi matin à 9 heures. Neyret est mis en examen pour, notamment, « corruption, trafic d’influence, association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants, détournements de scellés ».
A lire sur leprogres.fr.
UMP : Copé vole à la rescousse du « courageux ministre » Guéant
Pour la deuxième convention de l’UMP en vue de la présidentielle, qui s’est tenue à Villeurbanne hier soir, Claude Guéant n’avait pas fait le déplacement. Mais le chef de l’UMP Jean-François Copé s’est chargé de reprendre et de soutenir les propos du ministre de l’Intérieur, sur l’immigration. (suite…)
Les féministes de la Barbe s’invitent à la convention UMP
Mardi soir à Villeurbanne, le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé avait à peine pris la parole que des huées se faisaient entendre. Il ne s’agissait pas de militants de droite mécontents, mais de quatre féministes du collectif la Barbe, spécialiste des actions médiatiques pour dénoncer, disent-elles, « la domination masculine ». Elles ont à peine eu le temps de déployer leur banderole que les gros bras du service de sécurité les ont virilement empoignées pour les conduire à l’extérieur du Double Mixte où se tenait la convention.
Dehors, elles ont lu leur tract devant une dizaine de journalistes.
Elles ont dénoncé « le rassemblement des hommes autour des valeurs viriles ». Et pour appuyer leurs propos, elles ont donné quelques chiffres :
« La région Rhône-Alpes peut s’enorgueillir d’un sans-faute avec 30 hommes sur 30 députés UMP. Au-delà de la région, vous appartenez à un parti qui n’a pas eu peur de braver les lois scélérates de la République et a accepté d’en payer le prix : 4 millions d’euros d’amende versés au titre du non-respect de la loi sur la parité ».
La centrale du Bugey sera-t-elle la poubelle des vieux réacteurs français ?
Nucléaire / La construction d’un entrepôt de déchets radioactifs sur le site de la centrale du Bugey a fait débat, mardi matin, devant le tribunal administratif de Lyon. Dans un contexte particulier : celui de (dés-) accords entre le PS et Europe Ecologie Les Verts sur l’avenir du nucléaire civil en France. L’issue de cette audience, qui devrait être connue d’ici un mois, pourrait infléchir nettement la teneur de ces échanges à gauche. (suite…)
La série Walking Dead va-t-elle enfin se sortir les doigts ?
Tripes / Adapter pour la télévision un célèbre comic book, pur concentré de zombie, c’est bien. Mais en faire une sombre bouse, c’est quand même un peu dommage. Une saison et demi plus tard, l’espoir pointe enfin son nez.
Les BarCrafts posent leurs tireuses à Lyon
Jeu vidéo / Marre de partager des bières devant un match de foot ou de rugby ? Pourquoi ne pas les siroter devant la diffusion en direct de matchs de Starcraft 2 ? C’est le concept du BarCraft, première en France, d’après l’association BarcraftLyon, organisatrice de ce premier week-end sur les pentes de la Croix-Rousse.
Cartes postales d’artistes
Des cartes postales comme support pour un projet croisé transdisciplinaire entre des étudiants en art des écoles de Lyon, Valence, Düsseldorf, Francfort, Berlin ou Leipzig et des artistes français et allemands. Pour connaître le nom des plasticiens, rendez-vous au dos des œuvres. Une exposition à découvrir en décembre au Goethe‐Institut.
Photos : DR
Les cartes resteront en vente jusqu’au 21 décembre
Au Goethe‐Institut, Lyon 2e.
Du lundi au vendredi, de 14h à 18h30 // Entrée libre
Vernissage mercredi 14 décembre à 18h30
Michel Mercier a-t-il parié 400 millions d’euros ?
Michel Mercier, président du conseil général du Rhône, et ministre de la Justice, se prend une bûche aujourd’hui par les socialistes de l’hémicycle départemental, éveillés à leur travail d’opposants. Ils présentent un rapport sur les emprunts les plus toxiques contractés par le Département, estimés à près de 400 millions d’euros, et dont la charge d’intérêts risque d’être colossale. Mercier a esquissé hier une riposte, jurant être en pleine re-négociation de ces prêts avec sa banque, la fameuse Dexia. (suite…)